ebook img

LA POLITIQUE DANS 11L' EDUCATION SENTIMENTALE" DE G. FLAUBERT by SODA, Angela ... PDF

90 Pages·2013·3.25 MB·French
by  
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview LA POLITIQUE DANS 11L' EDUCATION SENTIMENTALE" DE G. FLAUBERT by SODA, Angela ...

LA POLITIQUE DANS 11L' EDUCATION SENTIMENTALE" DE G. FLAUBERT by SODA, Angela, B.A. A thesis submitted to the Faculty of Graduate Studies and Research McGill University, in partial fulfilment of the requirements for the degree of Master of Arts Department of French Language and Literature. August 1966 @ Ange 1967 LA POLITIQUE DANS L'EDUCATION SENTIMENTALE DE G. FLAUBERT TABLE DES MATIERES Page INTRODUCTION • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 CHAPITRE I - Gustavus Flaubertus, Bourgeoisophobus: animal politique 8 CHAPITRE II - Les personnages et la politique • • • • • • • • • • • 32 CHAPITRE III - Les clubs politiques • • • • • • • • • • • • • • • • 55 CONCLUSION • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 7 5 BIBLIOGRAPHIE • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • 81 • I N T R 0 D U C T I 0 N "Me voil~ maintenant attelé depuis un mois ~ un roman de moeurs modernes qui se passera ~Paris. Je veux faire l'histoire morale des hommes de ma génération, 'sentimentale' serait plus vrai. C'est un livre d'amour, de passion; mais de passion telle qu'elle peut exister main tenant, c'est-~-dire inactive. Le sujet tel que je l'ai conçu, est, je crois, profondément vrai, mais ~ cause de cela m@me, peu amusant probable ment. Les faits, le drame manquent un peu; et puis l'action est étendue dans un laps de temps trop considérable. Enfin j'ai beaucoup de mal et je suis plein d'inquiétudes," le 6 octobre 1864 Mademoiselle Leroyer de Chantepie, ~ "Correspondance", Série 5, p.l58. L'Education sentimentale (1869) est le produit de six années de préparations, de recherches, de reconstructions et de rédaction. "Le 111 thème conducteur, le leitmotiv générateur du roman est 1111 'unique passion' du romancier.112 Comme la premi~re Education sentimentale, ce roman est inspiré par la grande passion de Flaubert pour Elisa Schlds Le li- vre de 1845 est plus simple, plus romantique et plus fade; celui de 1869 reprend le m@me sujet et y ajoute la philosophie acquise durant ce quart 1. René Dumesnil, L'Education sentimentale de Gustave Flaubert, Librairie Nizet (Paris, 1962), p.l6. 2. Ibid., p.l7 - 2 - de si~cle d'intervalle. L'Education sentimentale définitive a un carac- scientifique, réaliste et épique dont manquait le roman de jeunesse. t~re Les différences entre ces deux romans de m~e titre sont nombreuses, mais 1\ne des plus frappantes et des plus importantes en conséquences, est la politique dans la forme définitive, qui moule et qui détermine les per- sonnages. Ce roman est non sans parenté avec les grands courants du jour - l'oeuvre de Taine et le naturalisme naissant. La Correspondance de Flaubert rév~le que la rédaction de ce livre a demandé un travail énorme, non seulement 'à. cause des "affres du style"3, mais aussi en raison de l'interminable recherche nécessaire pour le fond, Quand l'auteur découragé fait allusion à son oeuvre, f! eSt toujours en termes dérogatoires: son "lourd bouquin"4 ou "mon terri 5 ble roman" • Une fois attelé au travail, Flaubert reste plongé dans son oeuvre et une de ses rares distractions est sa visite régulière à sa m~re. "Je vis absolument comme une huî:tre. Mon roman est le rocher qui 6 m'attache, et je ne sais rien de ce qui se passe dans le monde." Au 117 moins dix heures par jour sont consacrées 'à. sa "longue besogne , et il dit, le 8-9 avril 1867, qu'en six semaines il a lu et annoté vingt-sept volumes et n'a écrit que dix pages -"jamais je n'ai autant tiré sur ma pauvre cervelle."8 Rivé à son roman, il se plaint de perdre contact avec le 3, Flaubert, "Correspondance", Oeuvres compl~tes, éd. Louis Conard, Série 5 (Paris, 1929), p.2SO. 4. Ibid., p.351. 5. Ibid., p.l33. 6. Ibid., p.404. 7. Ibid., p.l58 8. Ibid., p.l36 - 3 - monde, mais d'autre part, il n'arrive pas ~se détacher de l'oeuvre: il a un but vers lequel il travaille et dont il ne dévie pas - l'achèvement du roman. "L'envie d'avoir fini me ronge.119 Tout passe au second plan, son oeuvre l'occupe presque complètement. Le progr~s, ~ le suivre dans la Correspondance, est lent et pé- nible. Il bilche toujours: "Mes séances ~ la Biblioth~que Impériale ne sont pas douces, d'autant plus que je me prive ~ peu pr~s de déjeuner afin d'y arriver de meilleure heure."lO Sa santé en souffre; il se la- mente que ses forces lui manquent. Il sent que les difficultés l'ont 11 écrasé, usé, vieilli et "moulu". Parfois le livre n'avance pas: "Mon roman va piano. A mesure que j'avance, les difficultés surgissent. Quelle lourde charrette de moellons à tral:ner ~1112 Le 16 mai 1869, la derni~re ligne est écrite. L'auteur est grippé et fatigué. "Je me sens la tête vide et bourdonnante. J'ai trop travaillé depuis six mois et j'ai 13 besoin d'un long repos," dit-il le 9 juin. Mais le repos est un luxe qu'il ne se permettra pas, il s'attaquera tout de suite~ La Tentation de Saint Antoine. L'action de L'Education sentimentale se déroue sur deux plans - celui des événements sociaux et politiques qui ont fait histoire et celui de la vie personnelle ou sentimentale des personnages. On ne peut pas corn- parer ces deux plans ~ceux du théâtre, où le fond ne sertqu'~ embellir et 9. "Correspondance", Série 5, p.356 10. Ibid., p.l42 11. Ibid., p.345 12. Ibid., p.309 13. Flaubert, "Correspondance", Oeuvres compl~tes, éd. Louis Conard, Série 6 (Paris, 1930), p.24 - 4 - situer. Dans le roman, les deux plans tant8t sont parall~les et tant8t se croisent. Le danger que craignait l'auteur était l'impossibilité d'embotter ses personnages dans les événements politiques. "J'ai peur que les fonds ne dévorent les premiers plans, c'est là le défaut du genre historique; les personnages de l'histoire sont plus intéressants que ceux de la fiction, surtout quand ceux-là ont des passions modérées; on s'intéresse moins à Frédéric qu'à Larnartine."l4 Ce probl~e ne se pré- sente pas dans le roman, au contraire: Flaubert a tr~s bien réussi à faire ressortir l'individu de la masse et à noter la prééminence du sectaire sur le véritable leader politique. L'Education sentimentale comme La Tentation de Saint Antoine est une oeuvre pensée, préparée et ébauchée pendant une bonne partie de sa vie. Le plan seul a été ciselé pendant des mois entiers. Chaque détail, chaque événement du récit a été vérifié avec soin, comme seul l'exige un perfectionniste. "J'ai, hier, travaillé toute la journée avec Monseigneur au plan de mon livre. Nous en étions, le sois plus bri sés l'un et 11 autre que si nous eussions cassé du caillou.ulS Une étude poussée du plan, telle que l'a faite René Dumesnil dans sa présentation du livre dans l'édition Belles Lettresl6, montre que les crises politiques et sentimentales sont concomitantes: le fond et le récit romanesque se refl~tent ou se cornpl~tent l'un l'autre. Le 22 février, par exemple, mar- 14. "Correspondance", Série 5, p.363 • lb id • ' p • 141 16. Flaubert, L'Education sentimentale, éd. Belles Lettres (Paris, 1958), torne 2, p.443-450. Toutes les citations de L'Education sentimentale sont prises de cette édition. - 5 - que le début de la Révolution de 48 et un tournant des rapports de Frédéric avec Mme Arnoux et Rosanette. Cette journée apporte un chan- gement radical et dans la vie politique et dans la vie sentimentale. D'autre part, pendant l'Insurrection de Juin, le sang coule dans les rues de Paris, mais la forêt de Fontainebleau offre un décor idyllique aux amants. Ce contraste choque profondément, mais il est aussi rêvé- lateur du caractère du héros que le premier exemple. Flaubert imbrique personnages et événements pour créer un tableau complet où prend place chaque crise politique et personnelle et ses répercussions. Il y a choix parmi les événements, et aussi, parmi les persan- nages. Chaque secteur de la société a son représentant dans L'Education sentimentale. Le monde flaubertien est presqu'aussi vaste que celui de Balzac et l'argent est incontestablement aussi important. Flaubert a voulu peindre des caractères divers et non pas développer les nuances de sa propre pensée. "Il faut, par un effort d'esprit, se transporter dans 17 les personnages et non les attirer ll soi." Ce qui soulève le grand problème qui a si longtemps préoccupé Flaubert, le problème de l'objecti- vité. "Je trouve même qu'un romancier n'a pas le droit d'exprimer son opinion sur quoique ce soit. Est-ce que le bon Dieu l'a jamais dite, son opinion? Voilll pourquoi j 1ai pas mal de choses qui m'étouffent, que je 18 19 voudrais cracher et que je ravale." "Disséquer est une vengeance," 17. "Correspondance", Série 5, p.257. 18. Ibid., p.253 19. Ibid., p.347 - 6 - il ne se propose qu'exposer. Jusqu'h quel point il a réussi h se limiter h l'exposition est une chose h voir. Nous avons dit que Flaubert était perfectionniste et qu'il avait une volonté et une capacité de travail extraordinaires. Le style passait par "le gueuloir", et la documentation devait venir de sources authentiques. Ce qu'il exige de lui-m~e: presque l'impossible. Jamais il n'est satisfait de son talent et de son oeuvre. "Le sujet ne me platt gu~re.1120 "Depuis sept semaines j'ai écrit quinze pages et encore ne valent-elles pas grand1 chose.,'•21 Il exag~re sans doute, mais il est cer- tain que m~e en ce qui concerne ses oeuvres, Flaubert était timide, et ce manque de confiance, donc d'enthousiasme, lui rendait l'écriture ardue. Malheureusement la réception du livre n'a rien fait pour remé- dier h cet état. Les critiques défavorables l'ont emporté sur les lou- anges. En dépit de ce qu'il se rép~te dans sa Correspondance, Flaubert est tr~s sensible aux critiques. Dans une lettre du 3 décembre 1869 h sa bien-aimée ni~ce Caroline, un Flaubert brisé et déçu écrit: "Votre vieux troubadour est fortement dénigré par les feuilles ••• On me traite de crétin et de canaille ••• Quant aux amis, aux personnes qui ont reçu un exemplaire orné de ma griffe, elles ont peur de se compromettre et on me parle de toute autre chose. Les braves sont rares, le livre se vend néanmoins tr~s bien malgré la politique. Bref, je recueille jusqu1h présent, tr~s peu de 2 lauriers et aucune feuille de rose ne me blesse."2 Pendant un certain temps il craint que L'Education sentimentale ne lui 20. "Correspondance", Série 5, p.l75. 21. Ibid., p.l59. 22. "Correspondance", Série 6, p.95-96. - 7 - donne autant de soucis et ne lui apporte autant d'attaques que Madame Bovary. Il est très reconnaissant h ceux qui ont bien voulu l'appuyer: le 22 décembre 1869, il remercie Mademoiselle Leroyer de Chantepie, dans une lettre très courte et de façon très simple et très touchante, de l'avoir défendu quand il était attaqué avec tant d'acharnement.23 L'Education sentimentale n'a pas été appréciée par les con temporains, et même aujourd'hui elle est considérée, ~ tort, moins réussie que son roman de 1857. En 1869 on a non seulement accusé l'auteur d'immo ralité (comme pour Madame Bovary), mais on a aussi bl~é tout ce qui, dans son roman, traite de politique ou s'y rapporte. Le livre lui a valu la haine des bourgeois, le mépris des socialistes et la méfiance des révo lutionnaires. Les représentants de chaque tendance politique y ont vu une critique d'eux-mêmes et de leur idéologie, et l'ont reprochéeamère ment ~ Flaubert. Dans notre étude, nous examinerons la politique de l'époque, ce qu'en dit Flaubert et ce qu'il en a incorporé dans son roman, afin de dégager les vrais sentiments de l'auteur. 23. "Correspondance", Série 6, p.lOO.

Description:
Comme la premi~re Education sentimentale, ce roman est inspiré par la grande passion de Flaubert pour Elisa Schlds. Le li- vre de 1845 est plus
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.