Description:Un matin de décembre, trois soldats, le sergent Lachaume, le caporal Valette, le deuxième classe Lasteyrie, venant d’Algérie, débarquent en permission à Paris. Ils arrivent pleins d’espoir mais, malgré la bonne volonté et l’affection de quelques-uns, ils ne rencontrent que solitude et incompréhension. Ils vont vite se sentir étrangers dans ce monde, au milieu des civils, au sein même de leurs propres familles. Ils parlent, on leur parle, mais personne n’entend personne. Ils se voient « à part », rejetés à leur colère et à leur désespoir, pleurant leur jeunesse perdue. Ils deviennent gênants. Ils finissent par lancer à la face de ce Paris indifférent un défi dérisoire et tragique. C’est cet abîme de l’indifférence que décrit Daniel Anselme dans son impitoyable récit au ton violent, désespéré, amer, qui rappelle que le passif des guerres ne se chiffre pas seulement en morts et en blessés. Daniel Anselme, né Daniel Rabinovitch en 1927, a adopté son nouveau nom alors qu’il servait dans la Résistance française avec son père. Il a beaucoup voyagé en tant que journaliste, et était un habitué des cafés de la Rive Gauche. Manifestant actif contre la guerre d’Algérie, il s’est exprimé sur ce sujet dans La Permission (1957), son premier roman. Anselme a publié un deuxième roman, Relations, en 1964, et a dirigé la revue Les Cahiers de Mai de 1968 à 1974. Il a publié un conte semi-autobiographique de ses expériences de guerre, Le Compagnon secret, en 1984. Il meurt à Paris cinq ans plus tard.