La musique... pour apprendre

40 Pages·2012·1.84 MB·French

éduquer
tribune laïque n°93
novembre 2012
dossier
La musique...
pour
apprendre
éducation
Un enseignement
de la réussite en
milieu « défavorisé »
actualité
Le sexisme dans les
manuels scolaires
à la ligue
Fêter, rencontrer,
échanger...
médias
Crise dans la
civilisation

histoire
L’instruction
publique sous le
régime français
Publication de la Ligue de
l’Enseignement et de l’Éducation
permanente asbl
e
Éditorial
Cherche scientifiques désespérément... p 3
Roland Perceval
r
Focus
Focus p 4
Marie Versele
i
Actualité
Les devoirs à la maison ? p 6
a
Valérie Silberberg
Le sexisme dans les manuels scolaires p 9
Juliette Bossé
m
Position politique
Lettre ouverte au rédacteur de
la Libre Belgique p 12
Roland Perceval
éduquer
Éducation
Un enseignement de la réussite
en milieu « défavorisé » p 13 est édité par
Yves Reuter
m L’enseignement des sciences :
repenser les spécificités ? p 15
Pasquale Nardone
Dossier : La musique... pour apprendre
Dossier réalisé par Valérie Silberberg
de l’Enseignement et de
Une discipline à part entière p 17
l’Éducation permanente asbl
La musique, facteur d’ouverture,
catalyseur d’apprentissage p 19 Rue de la Fontaine, 2
o Sophie Mulkers 1000 Bruxelles
La musique à l’école : Editeur responsable
fiction ou possible réalité ? p 22
Roland Perceval
Sarah Goldfarb
Direction
Quelques adresses et outils p 25 Patrick Hullebroeck
S Régionales
Animatrice de la revue Eduquer
L’agenda p 27
Valérie Silberberg
À la Ligue Mise en page
Fêter, rencontrer, échanger... p 29 Eric Vandenheede
assisté par Marie Versele
Caroline Bertrand et Laurent Bourgois
1.
Réalisation
Histoire
mmteam sprl
L’instruction publique sous
le régime français p 31
Ont également collaboré
René Robbrecht
à ce numéro:
Scolarité et environnement Roland Perceval
Utiliser rationnellement l’énergie p 33 Marie Versele
Valérie Silberberg
Laurent Bourgois
Juliette Bossé
Médias Yves Reuter
Crise dans la civilisation p 35 Pasquale Nardone
Michel Gheude Sophie Mulkers
Sarah Goldfarb
En vrac Caroline Bertrand
Parutions et événements p 37 René Robbrecht
Laurent Bourgois
Michel Gheude
Roland Perceval, président de la Ligue
Cherche scientifi ques désespérément...
C’est un truisme de dire que la science est mais je lance un nième appel pour que le
omniprésente dans notre monde. Que problème soit à nouveau remis sur le métier.
ce soit la biologie, la chimie, la physique,
En effet, malgré les manifestations
la mathématique, l’informatique, la
nombreuses (le Printemps des Sciences, la
médecine, tout ce qui régit notre vie,
Nuit des Chercheurs, Sciences en Scène...),
nos comportements, notre rapport à
les initiatives diverses des universités,
l’environnement, à l’univers même, au
des Hautes écoles, de la Fédération des
développement durable..., est science.
Industries chimiques, l’existence des
Par un paradoxe dont l’être humain est Jeunesses scientifiques et les nombreuses
coutumier, oubliant en cela l’enseignement activités qu’elles organisent, le PASS de
d’Esope, il est de bon ton aujourd’hui de jeter Frameries..., le problème subsiste. La science
le bébé avec l’eau du bain... n’attire que peu d’étudiants.
Mais que ferions-nous sans la science ? Et pourtant... Que de merveilles ceux
Voulons-nous vraiment rejeter ce qui fait qui se lancent dans ces études, difficiles
l’essence même de notre existence, de notre j’en conviens (mais y a-t-il des études
CCoottiissaattiioonn eett
manière d’apprivoiser les forces de la nature ? faciles ?), peuvent y découvrir ! Quel monde
passionnant s’ouvre à eux ! ddoonn 22001122
Évidemment, il en va de la science comme
de toute chose. « Science sans conscience n’est Ce ne sont pas les professeurs de sciences
Si vous n’avez pas encore payé votre
que ruine de l’âme. » disait déjà Montaigne. qui me contrediront.
cotisation 2012, merci de le faire dans
Et le bien de l’humanité et l’éthique doivent La Ligue s’inscrit dans une démarche les meilleurs délais. La cotisation 2012
guider le scientifique. Il n’empêche, la est de 20€ minimum.
volontariste pour que les sciences
science est l’avenir de l’homme.
redeviennent une priorité dans l’éducation
Par ailleurs, faire un don, c’est marquer
Malgré ce constat évident, les études de nos jeunes. La préhension de notre votre soutien
scientifiques séduisent de moins en moins environnement et sa conservation sont à (les dons de 40€ et plus sont
déductibles de vos impôts)
nos jeunes au profit d’études tout aussi ce prix, pour autant bien sûr que la rigueur
intéressantes, mais avec un déséquilibre morale que la Ligue défend depuis son
A verser sur le compte :
flagrant en défaveur des sciences. Trop origine en soit l’indispensable fil conducteur.
BE19 0000 1276 64 12
difficiles, trop exigeantes... mais tout est
L’un de nos plus glorieux fondateurs de la BIC : BPOTBEB1
difficile ! Imagine-t-on les efforts qu’il faut Ligue, Alexis SLUYS, dont nous parlerons de la Ligue de l’Enseignement et de
fournir pour devenir un sportif de talent, un l’Éducation permanente, asbl
abondamment en 2014, année des 150 ans
musicien de renom, un artisan maître de son rue de la Fontaine, 2 - 1000 Bruxelles
de notre institution, ne prônait pas autre
Communication : cotisation ou don 2011
art ... ? Mais quelle joie lorsqu’après tant de
chose.
travail, on atteint cette maîtrise. Il en est de
Pour toute information concernant le
Jeunes de 2012, la science a besoin de vous
même en science !
suivi de votre affi liation, veuillez contacter
comme vous avez et aurez besoin d’elle,
Laurent Bourgois : Tél. : [phone]
Dans ce court éditorial, je ne disserterai pas
inévitablement. ■
Email : [email protected]
sur les raisons qui provoquent ce désintérêt,
n° 93 | novembre 2012 éduquer 3
focus
Marie Versele, animatrice du secteur Communication
Billet d’humeur Un jour... en 1993
Le sexisme à l’école Le 18 novembre 1993, Nirvana donnait son concert
au MTV Unplugged in New York aux studios Sony.
La DG « Egalité des genres » du ministère de la Dans les années 1990, le MTV Unplugged était devenu
Fédération Wallonie-Bruxelles vient de publier un une sorte de rituel : les groupes phares de l’époque de-
excellent petit livre sur les stéréotypes de genre vaient, à un moment ou à un autre, se plier au jeu, dé-
dans les manuels scolaires.1 laisser un temps le bruit et l’électricité pour s’adonner
aux joies de l’acoustique. Tel était le principe des ses-
On n’en est heureusement plus aux représen- sions Unplugged de MTV. Nirvana se prêta au jeu le 18
tations caricaturales du passé. Mais les stéréo- novembre 1993 à New York et délaissa, le temps d’une
types ont la vie dure. Dans la société complexe session, son style saturé pour un son acoustique. Ne re-
d’aujourd’hui, existent une plus grande égalité nonçant pas totalement à l’électricité, leurs instruments
entre hommes et femmes et une plus grande li- restèrent amplifi és tout en optant pour la carte intimiste,
berté dans le choix des rôles et des projets de vie. en parsemant la scène de fl eurs et de chandelles.
Mais ces indéniables progrès côtoient le spectacle L’originalité de ce concert est que le groupe ne s’est pas
quotidien des beaux objets humains que sont les contenté de rejouer leurs hits en version sage. Kurt Cobain
mannequins féminins et masculins ou les admi- et les siens avaient tenu à privilégier des morceaux moins
rables robots musculeux du cinéma américain et connus de leur répertoire. On y retrouve des chansons plu-
des clips musicaux. tôt calmes, mais aussi de nombreuses reprises (notam-
ment « The Man Who Sold The World » de Bowie) interprétées par un Cobain en état de grâce, irrésistible. A travers
A côté de ces produits de l’industrie « culturelle », ces choix, et sans le savoir, ils enregistrèrent un véritable album, neuf, original, plutôt qu’un best-of tristounet,
coexistent des usages traditionnels liés aux po- comme pour la plupart des autres Unplugged. Résultat : même sans le ramdam rock ‘n’ roll engendré par leur in-
pulations d’origines très diverses qui vivent dans commensurable succès, les chansons de Nirvana restaient des tubes indémodables.
les villes européennes, et dont les patterns cultu- Avec cet enregistrement, devenu disque posthume sorti le 1er novembre 1994, sept mois après le décès de Kurt
rels attribuent aux hommes et aux femmes un Cobain, Nirvana confi rmait son talent, prouvant ainsi son impact au-delà d’un éphémère mouvement grunge.
traitement diff érencié et inégal. A cet égard, en La version acoustique de la musique de Nirvana, plus douce, moins agressive, plus accessible, permit, en eff et, de
Occident comme en Orient, selon des formes par- conquérir un public encore récalcitrant au génie de Kurt Cobain.
ticulières et variées, les religions du Livre portent L’album fut numéro un des ventes dans de nombreux pays. Dix-huit ans après sa sortie, le MTV Unplugged in New York
une lourde responsabilité dans la transmission des de Nirvana est devenu un live mythique qui continue à se vendre et s’écoutera encore durant de longues années.
stéréotypes.
Spectacle Outils
Sur le plan de l’enseignement, les distorsions dans
la représentation de la femme et dans la concep- Silence dans les rangs !
tion des relations entre hommes et femmes qui Une heure et quart dans l’univers impitoyable de
prévalent dans l’éducation religieuse seraient, à l’école. Silence dans les rangs ! vous brosse le ta-
mes yeux, une raison suffi sante pour généraliser bleau vivant de l’univers impitoyable de l’école.
un enseignement neutre et pour exclure de tout Cette délirante conférence pseudo-pédagogique tente
programme scolaire, tout contenu religieux qui ne l’impossible pari de réhabiliter l’image des profs auprès
soit historique et critique. des élèves et des parents (et vice-versa), de redonner le
sourire aux enseignants, de motiver les élèves. Silence
Mais la réalité est tout autre, et, loin de considérer dans les rangs ! c’est aussi l’école vécue de l’intérieur par
l’égalité homme/femme ou la liberté de choisir sa un vieux prof, Pierre Mathues, cynique et désabusé, qui Google et les archives de l’Histoire
vie comme des droits acquis, serait-il sans doute veut encore y croire. Un spectacle pour tous ! Google a récemment annoncé la mise en ligne d’im-
préférable de garder à l’esprit, qu’il n’est de pro- Pour plus d’info : www.silencedanslesrangs.be portantes archives numériques sur les grands faits
grès dans la condition humaine, qu’au prix de dif- de l’Histoire du XXe siècle (l’Holocauste, le prix Nobel de la
fuser, partout et toujours, l’esprit de liberté. paix Nelson Mandela, Mai 68...), provenant de dix-sept mu-
sées et instituts historiques dans le monde. Les internautes
Patrick Hullebroeck, Directeur pourront consulter librement, via la plateforme de Google
Culturel Institut, quelque 6 millions de photos, documents
1. Sexes & manuels, Promouvoir l’égalité dans textes, fi lms, provenant de 17 musées et instituts cultu-
les manuels scolaires, octobre 2012, www. rels de diff érents pays présentés sous forme d’expositions
cfwb.be. thématiques.
Plus d’info : www.google.com/cuullttuurraalliinnssttiittuuttee
Citation… Le site du mois
« Il ne faut jamais juger les gens sur leurs Pour contrer la pénurie d’enseignants, la Communauté française a, entre autres, créé le site Internneettt
fréquentations : Judas, par exemple, avait des amis www.emploi-ecole.cfwb.be. D’un côté les écoles y décrivent les postes qu’elles proposent, de l’auttrree
irréprochables. » les enseignants, en début de carrière, peuvent y déposer leur CV. Le site en est encore à ses balbutiemennttss,,
Paul Verlaine s’il se développe il pourra devenir un outil bien précieux tant pour les écoles que pour les enseignaannttss..
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focus
Activité Bande dessinée
BOZAR L’Enfance d’Alan, d’Emmanuel Guibert
Le Palais des Après avoir relaté le quotidien de son ami amé-
Beaux-Arts ricain Alan Ingram Cope dans La guerre d’Alan,
vous invite à dé- Emmanuel Guibert récidive en s’attachant cette fois-ci
couvrir un éventail à son enfance. De sa naissance en 1925 à la mort de
d’activités sur me- sa mère en 1936, ce sont les onze premières années
sure qui stimulent de sa vie qui sont ici retranscrites. A côté des souvenirs
les élèves à en ap- de jeunesse, L’Enfance d’Alan est aussi un formidable
prendre davantage sur le monde des arts. témoignage sur la vie quotidienne aux États-Unis de
Pour cette nouvelle année scolaire, BOZAR STUDIOS l’avant-guerre. On y découvre la vie d’une famille ordi-
n’a pas seulement amélioré ses activités, mais a naire, globalement heureuse, quoique modeste, dans
également enrichi son programme avec quelques une Amérique des années 1930 frappée de plein fouet
nouveautés ! par la crise. L’Enfance d’Alan explore avec nostalgie un
Pour plus d’info : www.bozar.be monde désormais disparu. Dans sa description des jeux
avec les enfants du voisinage, des moments vécus en
famille... Avec une intelligence narrative fi ne, Emmanuel Guibert donne à son récit une uni-
versalité grâce à son travail de mémoire. Le talent de conteur d’Alan, et la grâce du dessin
d’Emmanuel Guibert, apportent à ce témoignage une douceur pleine de l’innocence de l’en-
fance, et de la joie du souvenir.
Musique
Initiative
Ty Segall,
Slaughterhouse «Écoles Pour Demain»
Du bon garage rock Grâce à sa campagne «Écoles Pour Demain», l’asbl Coren accompagne et soutient les écoles
comme on en fait plus ! qui mènent des actions environnementales pour un développement durable.
Voilà comment résumer Les thèmes de l’édition 2012-2013 sont le tri et la prévention des déchets, la propreté et le
la musique de Ty Segall en cadre de vie, l’utilisation rationnelle de l’énergie, ou l’alimentation durable et le gaspillage
quelques mots. Souvent com- alimentaire.
paré à Kurt Cobain ou encore Plus d’info : www.coren.be
considéré comme le nouveau
Jay Reatard, Ty Segall s’est construit un univers singulier, mouvant, souvent impré-
visible, à travers une musique garage-rock sixties percutante.
Malgré la dureté de certains sons, les morceaux de l’album ne sont pas d’une violence
à tout casser. On y retrouve cette ambiance un peu sale et glauque sortie de l’ère
grunge, ce condensé de rock viscéral, poisseux, sauvage et furieux plein de larsens,
mais tout en préservant des mélodies incomparables. Car Ty Segall a un talent de
mélodiste indéniable, ce qui est plutôt rare dans le garage rock/punk.
Slaughterhouse est un ovni dans l’ère électro-pop actuelle. Même sous ses appa-
Exposition
rences provocantes, chaque morceau possède un ou plusieurs de ces moments de
grâce qui vous renversera le cerveau (mention spéciale pour Wave Goodbye et Oh
Mary). À écouter indéniablement ! Manger... Toute une histoire,
Jusqu’au milieu du 18e siècle, se nourrir était une véritable hantise pour une grande partie
de la population. Rien de plus normal donc que le plaisir de manger rime avec abondance
de nourriture, plats et banquets interminables. Mais après la peur de « manquer » apparaît une
Expression nouvelle peur : celle de manger du corrompu, du malsain, la peur de la malbouff e. Une peur
toujours présente aujourd’hui. Cette expo vous propose de découvrir la diversité des denrées et
« Avoir un cœur d’artichaut » des modes de production, les habitudes de consommation, les risques alimentaires... Manger...
« Avoir un cœur d’artichaut » signi- Toute une histoire est une exposition organisée dans le cadre de l’année thématique consacrée
fie tomber facilement et souvent à la gastronomie à Bruxelles, Brusselicious.
amoureux. L’expo est accessible jusqu’au 21 décembre 2012 aux Archives de la Ville de Bruxelles, 65, rue des
A l’’origine, cette expression vient de la Tanneurs à 1000 Bruxelles. Plus d’info : www.brucity.be
forme proverbiale « cœur d’artichaut,
une feuille pour tout le monde » (XIXe
siècle). Le cœur y désigne le centre, le
fond d’artichaut duquel se détachent
de nombreuses feuilles, une pour
chaque personne présente, tout comme quelqu’un qui a un cœur
d’artichaut donne un peu d’amour à chaque personne qui lui semble
digne d’intérêt.
n° 93 | novembre 2012 éduquer 5
actualité
Valérie Silberberg, responsable du secteur Communication
Les devoirs à la maison ?
En France aussi, on réfl échit aux rythmes scolaires. Le 9 octobre dernier, le président
François Hollande a détaillé sa « refondation » de l’École, sur la base des conclusions
des intenses concertations ayant associé, pendant tout l’été, plus d’un demi-millier
d’enseignants.
Outre le recrutement de école qui offre à tous les mêmes à la maison en primaire et de ré-
60000 postes dans l’Éducation chances de réussite. Cela passe server un temps aux devoirs à
nationale sur les cinq prochaines par le fait d’accompagner tous l’intérieur de l’école est excellente.
années, François Hollande a ex- les élèves dans leur travail person- Cela fait bien longtemps que l’on
primé son ambition de mettre en nel, plutôt que de les abandonner sait que la gestion actuelle des de-
œuvre des changements struc- à leurs ressources privées, y com- voirs est inégalitaire et inefficace.
turels plutôt qu’une énième pris financières, comme c’est trop Dans la mesure où les journées
réforme. le cas aujourd’hui. » de travail se sont raccourcies au
On songe notamment à en fi- Comme l’a annoncé le chef fil des ans, les élèves restent trop
nir avec les devoirs à domicile. de l’État français, la semaine longtemps sans activité scolaire
Ils devront, en tout cas, être comptera quatre jours et demi. entre deux jours d’école. Et les
« faits dans l’établissement plutôt « La journée de classe sera allégée devoirs ne remplissent pas leur
qu’à la maison ». Le président et mieux articulée avec les temps rôle à l’heure actuelle. Quand
français est resté également pru- périéducatifs, qui comprendront on observe les devoirs se faire,
dent sur la question des rythmes l’aide aux devoirs – qui se feront on constate que si quelque chose
scolaires. On abandonnera la se- désormais à l’école –, ainsi que n’a pas été compris en classe la
maine de quatre jours, revenant des activités culturelles et spor- première fois, beaucoup d’élèves
à quatre jours et demi. tives. Aucun enfant ne sera hors se retrouvent une seconde fois en
de l’école avant 16h30. Et toutes position d’échec devant un devoir
Les mêmes chances de les ressources doivent être mobi- qu’ils ne comprennent pas. L’effet
réussite lisées pour garantir à tous, sur est donc inverse, au lieu de remé-
Dans une interview accordée tous les territoires, y compris les dier, le devoir crée un blocage. »
au « Monde », le ministre français moins riches, une prise en charge
de l’Éducation, Vincent Peillon, périéducative de qualité : État, Favoriser les collaborations
explique pourquoi l’opinion pu- collectivités, caisses d’allocations Cependant, « ce n’est pas
blique a surtout retenu du dis- familiales et –pourquoi pas – fon- parce que les devoirs se font à l’in-
cours de François Hollande la dations d’entreprise participeront térieur de l’école que le lien entre
fin des devoirs à domicile : « Ce à son financement. », précise les consignes et leur traitement
n’est pas le seul sujet retenu, et Vincent Peillon. sera assuré. Quand la personne
heureusement ! Si celui-là a par- Dans « Le Nouvel chargée d’accompagner le traite-
ticulièrement marqué, c’est sans Observateur », Patrick Rayou, ment des devoirs par les enfants
doute parce qu’il montre concrè- enseignant-chercheur, trouve ne connaît pas les attentes d’un
tement qu’un projet pour l’école la décision de faire les devoirs à enseignant, l’encadrement n’est
est, comme l’a dit le président de l’école formidable, mais pointe pas effectif, que l’on soit Assistant
Pour la revue de presse complète, la République, un projet de socié- quelques bémols. « La proposi- d’éducation ou professeur des
consultez notre site : té. Parce que nous souhaitons une tion de Vincent Peillon et François écoles. En résumé, l’unité de lieu
www.ligue-enseignement.be société juste, nous voulons une Hollande de supprimer les devoirs ne suffit pas. Comme au théâtre.
6 éduquer n° 93 | novembre 2012
actualité
D’autant plus qu’un gros pro- Le président François des difficultés qu’éprouvent les
blème de l’Éducation nationale, Hollande a demandé au gouver- enfants.
est le manque de collaboration nement d’agir vite. Beaucoup Mais l’Observatoire émet
entre les enseignants. Souvent, de mesures devront entrer en aussi carrément l’idée de « re-
ils ne communiquent pas assez vigueur dès la rentrée 2013. penser le temps scolaire » et, dans
sur leurs attentes. Or les devoirs Dans le numéro précédent ce cadre, de bannir le devoir à
ont plusieurs vocations très dif- d’« Éduquer », nous nous étions domicile. Il suggère d’intégrer le
férentes : finir le cours, préparer déjà penchés sur la question des temps de devoir dans le temps
celui d’après, punir… Selon les devoirs, l’Observatoire de l’en- scolaire. Et, pour cela, d’allon-
intentions, le traitement du devoir fance, de la jeunesse et de l’aide ger la journée scolaire jusque
devra donc être accompagné de à la jeunesse ayant commandité 17h. Les devoirs seraient exécu-
manière différente. » une recherche à ce sujet auprès tés après un temps libre organisé
Pour Patrick Rayou, il est de l’ULg. juste après les cours et seraient
donc nécessaire de rétablir la L’Observatoire faisait une encadrés par un adulte qui ne
continuité entre les différents proposition audacieuse : une serait pas forcément le titulaire.
intervenants. « Nous avons ob- sorte de moratoire d’un mois.
servé récemment une assistante Pendant ce « mois sans de- Le décret de 2002 non
d’éducation qui ne se contentait voirs », « les activités qui norma- respecté
pas d’encadrer les devoirs, mais lement auraient été proposées aux L’Association de parents lut-
qui assistait à certains cours des enfants en dehors du cadre sco- tant contre l’échec et l’abandon
professeurs. Son accompagne- laire seraient intégrées au temps scolaires a, elle aussi, mené une
ment était considérablement plus scolaire ». « Cela permettrait aux enquête sur les devoirs à domi-
efficace. Ce que l’on pourrait es- enseignants de percevoir les diffi- cile. A la question de savoir si les
sayer dans le secondaire, par cultés des enfants par rapport à parents aident l’enfant à faire ses
exemple, c’est de demander aux la compréhension des consignes, devoirs et à répéter ses leçons,
professeurs documentalistes de d’observer leur méthode de tra- c’est oui à 96% (70% des répon-
prendre une place plus impor- vail, de mesurer si les objectifs dants disent le faire « souvent »
tante dans la gestion des devoirs. assignés aux devoirs sont atteints et 26% « quelques fois ») ; 4% des
Ils pourraient jouer ce rôle char- ou non. » Ce « mois sans devoirs » parents disent ne jamais aider
nière. Ce sont des personnels qua- aurait donc pour but d’amener l’enfant. L’aide est l’affaire des
lifiés pour aiguiller les élèves. Mais chaque enseignant à prendre mamans. Elles sont 73% à « sou-
cela supposerait encore une fois mieux conscience de la quan- vent » aider l’enfant, alors que
plus de collaboration. » tité de devoirs qu’il donne, et les pères ne sont que 45%. Dans
n° 93 | novembre 2012 éduquer 7
actualité
65% des cas, les parents disent avoir l’im- En bref...
pression que leurs enfants ont beaucoup de
devoirs. Selon les parents, la majorité des
enfants consacrent une heure aux travaux
Pénurie de profs
à domicile. On note que 22% des élèves du aide à la réussite plus efficace. » Jean-Claude
secondaire y passent deux heures, et qu’ils Le front commun syndical des enseignants Marcourt dit aussi : « On doit faire en sorte
sont 16% à y passer la soirée. 67% des élèves a présenté, le 11 octobre, ses revendications que dès la fin des humanités et pendant tout
du primaire disent travailler une heure, ou au gouvernement de la Communauté fran- le baccalauréat il y ait un suivi longitudinal de
davantage. Ce qui revient à dire que dans çaise. L’objectif : négocier un accord sectoriel l’étudiant, qu’il concerne sa méthode de travail
67% des cas, on ne respecte pas le décret pour 2013-20014. Au menu, 12 priorités, parmi ou qu’il mette en lumière certaines lacunes. Nous
de 2002 qui régule les devoirs à domicile lesquelles figure en tête la lutte contre la ne partons pas de rien, mais on doit structurer ce
(devoirs déconseillés au 1er degré ; 20 mi- pénurie d’enseignants. Les syndicats chrétien, qui existe. »
nutes maximum au 2e degré ; 30 minutes socialiste et libre réclament ensemble à moyen
Incivilités
maximum au 3e degré). terme un « plan d’accompagnement obligatoire
Les parents sont 42% à signaler que, « par- en début de carrière », prévoyant notamment Le projet de loi visant à étendre les sanc-
fois », l’enfant ne comprend pas ce qu’on lui des « accompagnateurs », un module d’inser- tions administratives communales (abaisse-
explique en classe. Dans 29% des cas, cela tion professionnelle, un retour possible en ment de 16 à 14 ans de l’âge limite relatif aux
arrive « souvent ». Dans 71% des cas, il y a Haute école, etc. A plus court terme, le front sanctions administratives) pour mieux lutter
au moins un souci, pour Corinne De Cuyper commun syndical souhaite organiser des contre les incivilités a été approuvé en conseil
de l’asbl de parents luttant contre l’échec : journées spécifiques d’accompagnement lors des ministres. Joëlle Milquet, ministre de l’Inté-
« Cela signifie que l’enseignant ne se rend pas des trois premières années d’entrée en carrière rieur, a indiqué que les bourgmestres pourront
compte qu’une partie importante des élèves et ce, « afin d’assurer une meilleure transition édicter des interdictions de lieu pour un mois
ne comprend pas et que le parent est obligé entre la formation initiale et l’insertion profes- renouvelable deux mois maximum. Des alter-
de refaire l’école le soir pour que l’enfant ap- sionnelle ». Sur la formation initiale des ensei- natives aux sanctions administratives seront
prenne. » Un quart des parents disent sollici- gnants, les mandataires syndicaux souhaitent obligatoires pour les mineurs et possibles pour
ter un soutien scolaire externe quand l’en- poursuivre la réflexion sur l’allongement des les majeurs. Elles pourront prendre la forme de
fant a des difficultés de compréhension. Les études de 3 à 5 ans pour les instituteurs et les travaux d’intérêt public d’une durée maximale
sondés sont 31% à signaler que l’enfant ne régents. Toujours en ce qui concerne la lutte de 15 heures pour les mineurs et de 30 pour
bénéficie jamais de remédiation en classe. contre la pénurie d’enseignants, les syndicats les majeurs. Le projet doit encore passer au
Pour Anne Chevalier, secrétaire générale exigent une augmentation des possibilités en Conseil d’État.
de l’association Changements pour l’égali- matière d’adaptation et de réorientation de
Joker fi nancier
té (CGé), ce n’est pas aux parents d’aider la carrière. CSC, CNE, CGSP, SEL-Setca et SLFP
les enfants à faire leurs devoirs : « Ce n’est réclament aussi de poursuivre les efforts enta- Le 9 octobre, le ministre Jean-Claude
pas leur rôle. Un parent doit apprendre à son més pour remplacer plus rapidement les pro- Marcourt a annoncé à Sudpresse son inten-
enfant à vivre à l’école et en société, mais il fesseurs absents pour maladie ou formation, tion d’étendre à toute la population boursière
ne doit pas l’aider à faire ses devoirs ! » Selon ainsi que pour réduire la taille des classes. Le (en ce compris les étudiants du 2e cycle) le
elle, le système serait à revoir : « Une période rattrapage du pécule de vacances par rapport droit de conserver leur bourse pendant toute
devrait être consacrée aux devoirs durant le aux autres fonctionnaires de la Communauté la durée de leurs études, pour autant qu’ils
temps scolaire. Les enfants y seraient pris en française ainsi que la correction d’anomalies ne redoublent qu’une seule fois durant leur
charge par des professionnels, capables d’ex- barémiques figurent au volet des revendica- formation. Si la FEF (Fédération des étudiants
pliquer précisément les consignes et d’ensei- tions salariales. Les syndicats contestent aussi francophones) se réjouit de ce « joker finan-
gner aux enfants une méthodologie de travail, la pertinence de la pédagogie par compé- cier », elle craint cependant qu’il ne s’agisse
ce qui manque cruellement aujourd’hui. Et, tences (jugée imprécise et incomplète) et qu’un effet d’annonce avant les élections com-
après une rude journée, nos enfants rentre- réclament une évaluation. munales. La fédération s’interroge aussi sur le
raient sans cartable… et sans devoirs qui em- financement qu’implique une telle mesure.
Enseignement supérieur
poisonnent la vie de famille. » Elle redoute notamment des effets collatéraux
Le cabinet de la ministre de l’Ensei- Le ministre de l’Enseignement supérieur sur les précédents acquis. Le président de la
gnement obligatoire, Marie-Dominique s’inquiète du taux d’échec en 1re année, mais FEF se dit surpris par le montant avancé par le
Simonet, dit souhaiter se donner le temps ne se dit pas favorable à un test d’entrée, ministre. « Deux millions d’euros, cela me paraît
d’analyser toutes ces réflexions. ■ contraignant ou non, à l’université. Il parie plu- surévalué. » Du côté du cabinet Marcourt, on
tôt sur une meilleure information et orienta- assure avoir calculé ce chiffre sur la base du
SSoouurrcceess tion de l’étudiant, dès ses études secondaires, nombre de dossiers (1818) introduits par les
et plaide pour la mise en commun des bonnes doublants en master pour l’année 2011-2012,
- Le Soir, 20/09/2012 ; pratiques en matière de remédiation. Une multiplié par l’allocation moyenne indexée. ■
- La Libre Belgique, 10/10/2012 ; série d’initiatives ont été mises en place, mais
- Le Monde, 11/10/2012 ; le ministre souhaiterait que la remédiation soit
- http ://actu.orange.fr ; davantage structurée. « Il me paraît judicieux de
- www.20minutes.fr ; voir comment mieux les organiser et les étendre
- http ://leplus.nouvelobs.com. aux Hautes écoles pour arriver à rendre cette
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actualité
Juliette Bossé, secteur Communication
Le sexisme dans les
manuels scolaires
Face au constat de sexisme dans les manuels scolaires, la direction de l’Égalité des
chances du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose une brochure,
Sexes et manuels1, qui devrait aider les acteurs de l’éducation à détecter les
mécanismes de discrimination de genres dans les supports pédagogiques.
Si le Décret « Missions » sti- de détecter le sexisme dans les très utilisé par les enseignants. Il
pule que l’école doit « assurer à manuels, afin de promouvoir aurait une fonction à la fois pé-
tous les élèves des chances égales une égalité entre les sexes. dagogique, puisqu’il transmet
d’émancipation sociale », la di- et structure des connaissances,
rection de l’Egalité des chances Le manuel scolaire, outil mais il aurait aussi une fonction
pointe du doigt les manuels privilégié des enseignants plus implicite, appelée « curricu-
scolaires qui véhiculeraient Selon Nicole Mosconi et lum caché », puisqu’il transmet
des représentations sexistes, Sylvie Cromer2, chercheuses des valeurs ainsi qu’une vision
facteurs d’inégalité homme/ dont les travaux ont contribué du monde, contribuant alors « à
femme. Ainsi, bien qu’ils soient à l’élaboration de la brochure, l’élaboration des identités indivi-
soumis au décret de 2006, re- le manuel scolaire reste au- duelles et collectives ». Selon les
latif à l’agrément des manuels jourd’hui un support éducatif chercheuses, les manuels sont
scolaires, qui impose un « res-
pect des principes d’égalité et de
non-discrimination », ces ma-
nuels présentent encore des dif-
férences de traitement selon le
sexe, liées au fait que les acteurs
de l’éducation peinent encore
à repérer les mécanismes de
discrimination.
Pour contrer cela, la direc-
tion de l’Egalité des chances
propose un guide, fruit de trois
ans de travail d’inspecteurs et
d’inspectrices de l’enseignement
fondamental et secondaire ayant
analysé plus de 800 manuels
scolaires. L’objectif de ce guide
est de permettre aux inspec-
teurs-trices, enseignant-e-s, aux
formateur-trice-s de futur-e-s en-
seignant-e-s et aux acteur-trice-s
de la chaîne du manuel scolaire
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davantage pensés en termes pé- (compas, règles, etc.), quand les ce que l’on appelle système de
dagogiques qu’en tant que vec- filles sont présentées d’une façon genres.
teurs de culture, ce à quoi il est plus passive, regardant ou com- Ainsi, cette socialisation gen-
important de remédier. mentant l’action des garçons. De rée, dont les manuels scolaires
même, les couleurs restent for- font partie, produit des effets né-
Détecter les stéréotypes tement différenciées, bleu pour gatifs sur les filles : subordination,
sexués les garçons et rose pour les filles. discrimination et dévalorisation.
Dans une volonté de mettre Une valorisation du mascu- Plus concrètement, la brochure
à jour, de façon quantitative lin : chez les adultes, où le sec- évoque en conséquence : « le
et objective, les mécanismes teur professionnel est largement faible engagement des filles pour
sexistes dans les manuels, les représenté, 60% des hommes des métiers scientifiques ou à res-
chercheuses se sont penchées sont des actifs quand seulement ponsabilité, un choix profession-
sur 15 manuels de mathéma- 42 % des femmes le sont. Les nel stéréotypé, une association
tiques de différentes collections, hommes sont présents dans tous permanente entre le féminin, la
censés transmettre un savoir les domaines, quand les femmes maternité, l’éducation et les soins
scientifique et non orienté. Elles ne sont jamais représentées dans aux enfants, les activités ména-
ont observé les personnages il- les disciplines artistiques, intel- gères »3. Si les filles sont directe-
lustrant les situations, au nombre lectuelles, politiques, dans les ment touchées par ce processus,
de 3610, s’intéressant ainsi à leur métiers d’ordre et de sécurité, les garçons le sont aussi puisque
sexe, à leurs âges, aux actions et de travaux publics et dans les si- se met en place « une association
métiers attribués à chaque sexe, tuations d’aventure. Concernant entre la masculinité et les com-
afin d’analyser et de recenser les les activités extra profession- portements perturbateurs, voire
représentations. nelles, les loisirs sont davantage violents, notamment nuisibles à
Quatre catégories sont mises investis par les hommes et les l’entourage, des incompétences
à jour, parmi les enfants, les femmes sont représentées dans émotionnelles (difficulté à s’expri-
filles et les garçons, et parmi des activités traditionnellement mer et reconnaitre ses sentiments),
les adultes, les femmes et les féminines (tâches ménagères, un lien entre ces comportements et
hommes. Les chercheuses re- cuisine, soins aux enfants, etc.). le taux de suicide chez les adoles-
pèrent alors trois types de dis- cents masculins a été défendu par
criminations sexistes. Les eff ets sur les enfants et plusieurs études récentes, et une
La minoration numérique pour la société absence de perception de la néces-
des personnages féminins : S’il est difficile d’évaluer di- sité de concilier vie personnelle et
seulement 39% de femmes/filles rectement les effets de ces sté- professionnelle ».
sont représentées pour 61% de réotypes sur les enfants, ils font
personnages de sexe masculin. partie, au même titre que les mé- Les propositions
Si on observe une parité au ni- dias, la famille, les jouets, les jeux Les chercheuses préconisent
veau des personnages d’enfants, vidéo, la littérature enfantine, trois niveaux d’action. D’une
chez les personnages adultes, on etc., d’un système qui produit de part, la nécessité d’être vigilant
note une réelle sous-représen- l’inégalité entre les sexes en insis- dans la production et l’agrément
tation des femmes puisqu’elles tant sur les différences entre filles des manuels scolaires, d’autre
sont 196 pour 564 hommes, et garçons. Les choses ont évo- part, bien choisir en tant qu’en-
soit 74% d’hommes et 26% de lué mais il n’en reste pas moins seignant les manuels scolaires
femmes. que dès la naissance, les enfants qui vont accompagner les cours,
Une opposition entre les sont éduqués en fonction de enfin, les utiliser afin d’éveiller
sexes : ainsi, si les filles et les leur sexe biologique, dans une l’esprit critique des enfants face
garçons sont pratiquement re- opposition entre le masculin et aux discriminations. Ainsi, l’ob-
présentés en même nombre le féminin, au niveau des com- jectif de la brochure de la di-
chez les enfants, on note déjà portements requis et des activi- rection de l’Egalité des chances
des « systèmes de genre qui s’es- tés permises, qui engendre une s’attache à lutter contre les au-
quissent », les attributs scolaires hiérarchisation et une domina- tomatismes psychologiques et à
sont l’apanage des garçons tion des hommes sur les femmes, développer l’esprit critique de
tous les acteurs de l’éducation
sur ces questions.
Très illustrée, la brochure per-
La socialisation genrée, dont les manuels scolaires
met, à travers un grand nombre
d’exemples, de décortiquer les
font partie, produit des effets négatifs sur les filles :
stéréotypes en mettant en lu-
mière les illustrations sexistes
subordination, discrimination et dévalorisation.
mais aussi les bonnes pratiques.
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