L'Homme a quitté la Terre pour s'exiler sur Venus et d'autres planètes lointaines. La science y est diabolisée en raison des dégâts irréparables qu'elle a causés sur Terre. Tolérée jusque dans certaines limites, elle est sous le contrôle de la Haute-Prudence, sorte d'administration ecclésiastique qui prône la vigilance. Pourtant, sur Terre, quelques survivants ont décidé d'y rester et survivent grâce notamment au marché noir : œuvres d'art, livres et autres qu'ils trouvent dans les entrailles de la planète dévastée et revendent aux plus offrants sur Vénus. C'est ainsi que Joachim, le Maître-biologiste, est appâté par un vendeur de livres scientifiques. Mais il s'agit en fait de le contraindre à venir sur Terre pour aider une femme, chef des Terriens, dont la fille est gravement malade. Sur place, la fille étant décédée entre temps, Martha, la mère, propose à Joachim de tenter un clonage de sa fille.
Ce roman français d'anticipation, écrit en 1958, oscille entre science-fiction et fantastique. Outre le clonage et ses effets indésirables on y parle de scissiparité, de pouvoirs psy et de vieilles légendes terriennes. Les dernières pages rappellent la fin apocalyptique et "blobesque" exploitée plus tard dans Akira. Un roman de Stephan Wul qui se lit avec nostalgie et dont on est sûr de garder quelques images intéressantes. Pour les amateurs de culture martienne (voir notre blog qui y est consacré), on trouve ici une nurse de métissage martien ainsi que l'évocation d'une religion très ancienne issue du satellite Deïmos. (Herveline)