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La lune dans la pensée grecque PDF

393 Pages·1973·6.727 MB·French
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ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE MÉMOIRES DE LA CLASSE DES LETTRES Collection in-8° -2• série, T. LXI - Fascicule 4 - 1973 La lune . dans la pensée grecque par Claire PRÉAUX Membre de l'Académie Professeur à l'Université libre de Bruxelles Impression décidée le 1"' juin 1970 • ... BRUXELLES - PALAIS DES ACADÉMIES Imprimerie J. Duculot, s.a., Gembloux N° 1850 - Dépôt légal 1973.0092.1 Préface Dans l'ouvrage qu'on va lire, nous n'avons pas cherché à consti tuer le dossier complet de ce que les Grecs pensaient de la lune. Ce n'est pas une monographie. Nous avons voulu étudier, à propos de notre satellite, les relations réciproques des domaines coexistants de la croyance et de la science. Et plus précisément explorer les formes et les effets d'une attitude fondamentale de l'esprit qui structure le monde et les rapports de l'homme avec celui-ci en fonction d'accords qu'aujourd'hui, en se servant d'un terme stoïcien utilisé notamment par les astrologues, on rassemble sous le nom de sympathie. Or la lune, à cet égard, est un objet d'étude privilégié. Plus proche de nous que n'importe quel astre, mobile et changeante, cyclique en son mouvement, marquée d'une image qu'on veut interpréter, elle paraît d'emblée vivante et elle suggère, entre elle et nous, des connivences telles qu'on peut sans doute la tenir pour un des foyers originels du schéma de la sympathie. Mais lorsqu'à ce sentiment, qui veut accorder notre vie à l'uni vers et tient cet accord pour acquis, s'ajoute lentement un besoin d'explication que les mythes ne satisfont plus tout à fait, l'évolution de la pensée grecque à l'égard de la lune a chance de révéler comment l'idée fondamentale de la sympathie oriente et gouverne les premières démarches scientifiques et comment elle sélectionne les hypothèses en refusant celles qui la ruineraient. Les Grecs ont été conscients de cette mutation - les Nuées d' A ris tophane, qui la rejettent, en font foi. Et après l'assaut révolutionnaire, et tenu pour révoltant, des physiciens qui œuvraient autour d' Anaxagore et des atomistes, la suite de la pensée grecque n'est qu'une longue tentative de concilia tion entre les exigences du principe de sympathie et les essais d'explication causale qui impliquent tôt ou tard mesures, nombres et lois de la mécanique. 4 PRÉFACE Mais l'explication, que ce soit par la mystique des nombres ou par ta rénovation et l'interprétation des mythes ou encore par la pneumatique, ne fait souvent que confirmer le schéma de la sym pathie. Ainsi défini, l'objet de notre recherche dictait notre plan. Il fallait tout d'abord repérer dans la pensée grecque les traces de ce schéma dans ses formes variées, en apprécier la persistance, voir dans quelle mesure et quand il a subi des influences venues d'autres civilisations. Il fallait ensuite recueillir, touchant la lune, les croyances qui relèvent de la sympathie. Puis il fallait suivre le développement d'une réflexion qui, à partir. de l'observation et par des raisonnements analogiques, s'attache aux problèmes de la matière et des mouvements de la lune. Il fallait se demander comment le principe de sympathie capta et digéra cette réflexion. Enfin, il fallait voir comment l' œuvre des « mesureurs », à son tour, met en question l'ordre établi par les premiers astronomes et physiciens. Il fallait les voir hantés par le postulat de perfection des mouvements célestese t de régularité sans faille qui seul donnerait aux hommes, dans la certitude de leur accord avec la nature, la sécurité. Nouvelle angoisse que la découverte des irrégularités, des «anomalies» qui se révèlent dans les mouvements de la lune, comme dans ceux du soleil et des planètes ; nouvel essai de concilia tion qui aboutira à l' œuvre de Ptolémée et, chez les esprits clair voyants mais résignés, au scepticisme. Ou bien encore c'est la capta tion des efforts de l'astronomie mathématique par une physique imaginaire - l'astrologie. En essayant de retracer cette longue aventure - aventure sans conclusion - j'ai cru pouvoir laisser de côté d'autres aspects de ce que les Grecs avaient pensé de la lune, parce qu'ils ne me semblaient pas avoir été touchés par les avatars de la mutation scientifique dont j'essayais de suivre la difficile et incomplète progression. Il s'agit de la représentation iconographique et poétique, du langage de l'image qui exprime la lune et ses phases: la lune, jeune femme resplendissante guidant les coursiers de son char, le jeu des épithètes de douceur et d'éclat que les poètes ont associées à «l'œil » de la nuit. Ce langage-là traversa la civilisation grecque avec une imperturbable et charmante persistance et les papyrus PRÉFACE 5 magiques lui donnent un dernier éclat. Mais ce sont seulement « les problèmes» de la lune qui font l'objet des pages qu'on va lire. Je ne m'étendrai pas non plus longuement sur l'astrologie. Car le détail minutieux des prédictions fondées sur les aspects des astres et de la lune intéresse moins notre propos que le lien arbitraire qu'établit l'astrologue entre l'astronomie scientifique et le pronostic, lien que seul autorise, si l'on y croit, le postulat de la sympathie. Je n'évoquerai donc que cet aspect-là de l'astrologie. Au seuil de cet ouvrage, il est quelques noms que je voudrais citer. Celui de Monsieur Félix Rousseau, qui, par d'utiles informa tions bibliographiques, m'a ouvert l'accès du folklore de la lune et, à l'autre bout de ma recherche,c elui de Monsieur Charles Manneback, qui a bien voulu relire et critiquer mes pages consacréesà l' astrono mie. A ces deux confrères, j'aimerais dire ici toute ma recon naissance. Le regretté chanoine Adolphe Rome avait bien voulu encourager mes premières ébauches dans un domaine où il avait œuvré en pionnier, l'exégèse des astronomes grecs. Et je voudrais associer à son nom celui de Franz Cumont qui éveilla mon intérêt pour l'astrologie hellénistique. Les œuvres de ces deux savants, qui ont apporté à notre Académie le meilleur de leur pensée, ont été les deux poles qui orientèrent mes recherchese t je voue à leur chère mémoire autant de gratitude que d'admiration. Enfin, j'écris les dernières pages de ce livre au moment où mon maître,leProfesseur Marcel Hombert, achève à l'Université libre de Bruxelles un enseignement de quarante-cinq années. Je voudrais lui dédier cet ouvrage et lui apporter ainsi le témoignage de la reconnaissance qu'éprouve, comme tous ses élèves, la plus ancienne de ceux-ci. I. Considérationsg énérales. Mécanismes et causes des influences L'équipe qui a conduit à la lune les premiers hommes venus de la terre, le 21 juillet 1969, est le dernier maillon d'une longue chaîne qui remonte à plusieurs millénaires. A l'occasion de cet aboutissement, naguère inimaginable, nous voudrions montrer jusqu'où parvint la pensée grecque touchant la lune. Dans l'abondant dossier qu'on a réuni depuis longtemps sur ce sujet (1), le premier étant sans doute celui que, à la fin du Jer siècle de notre ère, Plutarque a rassemblé dans le De facie quae in orbe lunae apparet, deux domaines coexistent: les croyances (1) A la base de toute recherche sur les croyances, les mythes et les rites relatifs à la lune, on dispose pour le domaine grec du recueil de sources cons titué par W. H. RoscHER, Ueber Selene und Verwandtes (tome IV des Studien zur griechischen Mythologie und Kulturgeschichte vom vergleichenden Stand punkte von W. H. Roscher, Leipzig, 1890). Cet instrument de travail fonda mental, où sont rassemblées quelque mille références, est pourvu d'un addendum de N. G. POLITISs ur les croyances relatives à la lune dans le monde grec moderne. En 1895, ont paru à Leipzig des Nachtriige où DREXLERa apporté la documen tation numismatique. Il resterait à recueillir l'apport des inscriptions publiées au XX• siècle. Ce serait peu de chose sans doute: je ne trouve pas Selene dans le recueil des Lois Sacrées de l'Asie Mineure de F. SoK0L0WSKI (Paris, 1955) ni dans ses Lois Sacrées de Grèce (1962-1969). Au Supplementum Epi graphicum graecum, je relève quelques dédicaces au dieu phrygien M~v, dans SEG XIV, 800, XVII, 545, 549, XIX, 745, 796 D, 814, 847, toutes de Pisidie, SEG XV, 739, un horoscope trouvé en Syrie, de l'an 218 ap. J.-C., dans SEG VII, 364, la dédicace d'un autel à Hélios et Sélénè trouvée en Thrace, du II-III• siècle ap. J.-C., dans SEG XV, 448. On peut renvoyer à A. LESKY, M~v, dans PAULY W1ssowA, Real Enc., coll. 689-697 (1931) et à l'ouvrage tout récent de E. LANE, Corpus Monumentorum Religionis Dei Menis, I, The Monuments and Inscrip tions (Leiden, 1971) ( = Études préliminaires aux religions orientales dans l'Empire Romain, n° 19). Le matériel relatif au culte du Soleil est, au con traire, abondant à l'époque romaine. Il resterait aussi à ajouter l'apport des papyrus astrologiques dont on trouvera la liste dans R. A. PACK, The Greek and Latin Literary Texts /rom Graeco-Roman Egypt (2• éd., Ann Arbor, 1965) n°• 2038-2067. Parmi les papyrus magiques, citons notamment les invocations 8 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES et les efforts de l'astronomie, à la recherche d'explications rationnelles. Nous parlons de coexistence, car l'approche rationnelle n'a pas éliminé les croyances. Au contraire, elle a souvent prêté à la lune conservées dans le papyrus de Paris réédité par K. PREISENDANZ, Papyri Graecae Magicae n° IV, 2521-2890. H. G. GUNDEL, Weltbild und Astrologie in den griechischen Zauberpapyri (Münchener Beitrage zur Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte 53, München, 1968), pp. 25-41, a rassemblé tout ce qui concerne la lune dans ces papyrus. W. H. RoscHER a essentiellement constitué un recueil de sources où les textes !l()nt classés selon les fonctions et les vertus attribuées à la lune. Il n'y a guère de mise en œuvre historique. Il a republié ce livre de manière légèrement condensée, sous l'article Mondgôttin dans son Ausfilhrliches Lexikon der griechi schen und rômischen Mythologie, coll. 3n9-3200 l1894-1897), où l'on trouve incorporée la matière des N achtrage sur les monnaies de DREXLER.D ans le même Lexikon de RoscHER, on verra aussi, notamment pour la documentation archéo logique, l'article Selene, de RoscHER, coll. 642-650 (1909-1915), qui est constitué d'addenda à Ueber Selene und Verwandtes et à Mondgôttin, l'article Men, de DREXLER, coll. 2687-2770 (1894-1897), et l'article Luna, de AusT, coll. 2154- 2160 (1894-1897). Pour étendre la recherche au domaine de la cosmologie et de l'astronomie, on partira des articles suivants de PAULY-WISS0WA,R eal Encyclopadie: Mond de W. GUNDEL, coll. 76-105 (1935), Mondgottheit de E. WuEST, coll. 107-n3 (1935), Selene de ScHWENN, coll. u36-n44 (1923), Finsternisse de F. BoLL, coll. 2329-2364 (1909). On verra aussi les articlrs Luna et Lunus du Dictionnaire des Antiquités de DAREMBERGe t SAGLIO,p ar A. LEGRAND,p p. 1386-1392 et 1392-1398 (1918). Sur la lune dans la cosmologie, l'index des Fragmente der Vorsokratiker de DIELS-KRANZq ue nous citerons F. V.S. 108 éd., s.v. ac.\,fl"I/e t wa.val.\"]vosd,o nne les sources dans ce qui nous reste des Présocratiques. L'index des Doxographi Graeci d€ H. DIELS (38 éd., Berlin-Leipzig 1958) s.v. ac.\,f.,.,,d onnera quelques textes de plus. Le dépouillement de Platon et d'Aristote se fait facilement par les lexiques. Enfin, pour ce qui est de la pensée des premiers Stoiciens, qui ont accordé une grande importance à la lune, on la recueillera dans l'index des Stoicorum Veterum Fragmenta (que nous citerons S. V.F.) de VON ARNIM aux mots ad hoc. Pour Posidonios, on partira de l'ouvrage de Marie LAFFRANQUEP, oseidonios d'Apamée (Paris, P.U.F., Série Recherches XIII, 1964). Bien entendu, pour les Stoiciens romains comme Cicéron et Sénèque et aussi pour Pline l'Ancien qui ont été attentifs à l'astronomie, on trouvera beaucoup de choses dans l'article de RoscHER cité ci0dessus. Pour Pline, le commentaire du livre II, consacré à l'astronomie, par J. BEAU• JEU dans l'édition de la Collection des Universités de France (Paris, 1950) est précieux en ce qui concerne sources et témoignages parallèles. Voyez aussi W. KR0LL, Kosmologie des Plinius (Breslau, 1930). Il faut ajouter le dossier de sources réuni par H. CHERNISSd ans les notes excellentes dont il a pourvu l'édition du De facie quae in orbe lunae apparet de PLUTARQUE,q u'il a donnée avec W.C. HELMBOLDd ans la Loeb Classical MÉCANISMES ET CAUSES DES INFLUENCES 9 l'appui de ses argumentations à des croyances très vieilles qu'elle n'a pas hésité, d'autre part, à admettre comme faits incontestés à la base de ses constructions. Ainsi, dans la Vie de Nicias, 23, Plutarque évoque, à propos d'une éclipse de lune, la coexistence de ces deux attitudes, à la fin du Ve siècle avant Jésus-Christ. A. SYMPATHIE COSMIQUE Dans l'optique du sacré, le monde est conçu en fonction de l'homme et la nature est animée d'intentions à l'égard de celui ci : la sympathie qui nous unit aux choses, aux êtres vivants et à tout l'univers se manifeste, croit-on, par des correspondances évidentes (1). Library (London, 1957), et le commentaire tout récent du De facie par H. GoER• GEMANNSU, ntersuchungen zu Plutarchs Dialog De facie in orbe lunae (Heidelberg, 1970). Pour l'œuvre des astronomes touchant la lune, P. TANNERY,R echerches sur l'astronomie ancienne (Paris, 1893) est un point de départ excellent. Le livre de P. DUHEM, Le système du monde de Platon à Copernic, vol. I et II (Paris, 1913 et 1914), permet de recueillir, insérées dans une histoire de la pensée scientifique, les théories successives des savants grecs sur la nature, la place et les mouvements de la lune. L'apport des papyrus astronomiques d'auteurs non identifiés se trouve dans R. PACK, The Greek and Latin literary Texts /rom Greco-Roman Egypt (28 éd., Ann Arbor, 1965), n01 2002-2037. Enfin, trois ouvrages nous donneront un dossier considérable de croyances touchant la lune dans d'autres civilisations : P. SAINTYVESL,' astrologie populaire étudiée spécialement dans les doctrines et les traditions relatives à l'influence de la lune (Paris, 1937) ; La lune, mythes et rites, ouvrage collectif, publié dans la Collection Sources orientales (Paris, 1962) ; O. RuEHLE, Sonne und Mond im primitiven Mythus, dans Philosophie und Geschichte( Tübingen, 1925), qui recueille des mythes, principalement chez les Indiens d'Amérique. Comme initiation à l'astronomie et à l'astrophysique d'aujourd'hui touchant la lune, on peut citer Zdenek KoPAL, The Moon (2• éd., Dordrecht, 196g) et, plus modeste, mais destiné au grand public, J. TAILLÉ,L a terre et la lune (Que suis-je ?, Paris. 196o) et, dans la même collection, F. LINK, La lune (Paris, 1970) et P. COUDERCL, es éclipses (Paris, 1961). On dispose de tables des positions de la lune, du soleil et des planètes établies par B. TucKERMAN,I Planetary, lunar and solar Positions 601 B.C. to A .D. 1 at ftve-day and ten-day intervals (Memoirs of the American Philosophical Society 56, 1962) et II ... A.D. 2 to A.D. 1649 /ibid. 59, 1964). (1) Voyez R. CAILLOIS,L 'homme et le sacré (Paris, 1939, 28 éd. 1953) ; M. ÉLIADE, Aspects du mythe (Paris, Collection Idées, 1963) et Le sacré et le profane (Paris, Collection Idées, 1965, traduction de l'édition allemande de 1957), ainsi que, du même auteur, Traité d'histoire des religions (nouvelle édition, Paris, Fayot, 1964), chapitre IV, La lune et la mystique lunaire, pp. 139-164, avec bibliographie, pp. 162-164. IO CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Dans Le Sacré et le Profane (publié d'abord en allemand, Das Heilige und das Profane, Hamburg 1957; nous citons ici l'édition française, Paris, Idées, 1965), pp. 99-136, Mircea ÉLIADE, étudiant la religion cosmique, considère les schémas qn' a inspirés la lune. « Grâce aux phases lunaires - dit-il-, c'est-à-dire à sa « naissance », sa « mort » et sa « résurrection », les hommes ont pris conscience à la fois de leur propre mode d'être dans le Cosmos et de leurs chances de survie et de renaissance. Grâce au symbo lisme lunaire, l'homme religieux a été amené à rapprocher de vastes ensembles de faits sans relation apparente entre eux, et finalement à les intégrer dans un seul « système ». Il est probable que la valorisation religieuse des rythmes lunaires a rendu possibles les premières grandes synthèses anthropocosmiques des primitifs. Grâce au symbolisme lunaire, on a pu mettre en rapport et solidariser des faits aussi hétérogènes que : la naissance, le devenir, la mort, la résurrection; les eaux, les plantes, la femme, la fécondité, l'immortalité ; les ténèbres cosmiques, la vie prénatale et l'existence d'outre-tombe suivie d'une renaissance de type lunaire («l umière sortant des ténèbres») ; le tissage, le symbole du « fil de vie», le destin, la temporalité, la mort, etc ... En général, la plupart des idées de cycle, de dualisme, de polarité, d'opposition, de conflit, mais aussi de réconciliation des con traires, de coincidentia oppositorum, ont été soit découvertes soit précisées grâce au symbolisme lunaire. On peut parler d'une « métaphysique de la lune », dans le sens d'un système cohérent de «vérités» concernant le mode d'être spécifique des vivants, de tout ce qui, dans le Cosmos, participe à la vie, c'est-à-dire au devenir, à la croissance et à la décroissance, à la mort et à la résurrection» (pp. 133-134). Cet exposé, qui n'est pas spécialement fondé sur les faits grecs antiques, coïncide néanmoins avec ce que notre enquête à propos de ceux-ci va précisément nous révéler. Cependant cette « métaphysique de la lune » nous allons la retrouver, non en son état originel, mais à travers des textes qui tentent de lui donner ou veulent lui refuser une justification. En effet, la notion de sympathie, qui est le fondement des influences qu'on prête à la lune (1), nous ne la recueillons en Grèce, (1) Sur la sympathie, voyez Th. WEIDLICH, Die Sympathie in der antiken Literatur (Programme de Stuttgart, 1894), 76 pages constituant un important

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