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LA GRANDE KABYLIE - Hier l'Algerie PDF

495 Pages·2007·0.94 MB·French
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LA GRANDE KABYLIE ÉTUDES HISTORIQUES PAR M. DAUMAS Colonel de spahis, directeur central des affaires arabes à Alger ET M. FABAR Capitaine d’artillerie, ancien élève de l’École Polytechnique ouvrage publié AVEC L’AUTORISATION DE M. LE MARÉCHAL DUC D’ISLY Gouverneur Général de l’Algérie L. HACHETTE ET Cie LIBRAIRES DE L’UNIVERSITÉ ROYALE DE FRANCE A PARIS A ALGER RUE PIERRE-SARRASIN, 12 RUE DE LA MARINE, N° 117 (Quartier de l’école de Médecine) (Librairie centrale de la Méditerranée) CHEZ TOUS LES LIBRAIRES DE L’ALGÉRIE 1847 Livre numérisé en mode texte par : Alain Spenatto. 1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC. [email protected] D’autres livres peuvent être consultés ou téléchargés sur le site : http://www.algerie-ancienne.com Ce site est consacré à l’histoire de l’Algérie. Il propose des livres anciens, (du 14e au 20e siècle), à télécharger gratuitement ou à lire sur place. AVANT-PROPOS. Ceci n’est point, à proprement parler, un livre d’histoire, mais plutôt une chronique contemporaine. L’histoire de l’Algérie Française ne saurait être écrite de sitôt. Elle comporte, sur les hommes et sur les faits, des jugements qui n’appartiennent qu’à l’avenir. Pour apprécier avec sagesse tous les détails, tou- tes les phases de l’immense entreprise que notre pays s’est imposée sur la côte d’Afrique, il faut attendre, de la force des choses et du temps, la réalisation d’un ensemble complet, d’un état stable. Porter dès aujourd’hui un arrêt digne de l’his- toire sur les hommes qui doivent y fi gurer un jour, en raison de leur rôle actif dans l’occupation de l’Al- gérie, c’est également une tâche bien ardue, sans doute au-dessus de nos forces, et que nous interdi- sent d’ailleurs les convenances de notre position. Ces personnages marquants sont nos chefs ou nos frères d’armes : comment pourrions-nous leur infl iger le blâme ? comment l’éloge, dans notre bouche, ne de- viendrait-il pas suspect ? Mais, placés depuis de longues années derrière eux ou a côté d’eux, nous avons vu leurs actes, nous IV AVANT-PROPOS pouvons les conter avec autorité. Sur ce point, notre prétention s’est bornée là, et volontiers nous eussions emprunté l’épigraphe d’un beau livre: SCRIBlTUR AD NARRANDUM. D’une autre part, le contact assidu des indigènes, une participation constante à leur affaires politiques, l’étude attrayante de leurs mœurs et la possession d’un grand nombre de documents du plus haut inté- rêt pittoresque, nous ont permis d’entrer en quelque sorte dans le camp de nos adversaires, de contem- pler leur vie réelle, et d’en offrir quelques tableaux où l’inexpérience de notre touche pourrait seule faire méconnaître la richesse de la palette. Nous vivons dans un siècle ennemi des mystè- res. La politique même, incessamment percée à jour par les discussions publiques, semble abjurer sa dis- simulation immémoriale. Or, parmi tous ses petits se- crets, les moins utiles à garder sont assurément ceux qui concernent les indigènes de l’Algérie; et il n’en est peut-être pas dont la révélation puisse infl uer plus avantageusement sur la marche de nos affaires, soit en guidant des chefs nouveaux, soit en rectifi ant sur bien des points l’opinion de la métropole. Toutefois, comme les règlements militaires ne nous laissaient point juges à cet égard, hâtons-nous d’abriter les remarques précé- dentes derrière l’autorité de M. le Maréchal duc d’Isly, qui a bien voulu permettre et même encourager cette publication dans les termes les plus bienveillants. AVANT-PROPOS V Nous nous sommes efforcés de planer au-dessus des tristes débats dont l’Algérie est continuellement l’objet ou le prétexte. Nous avons négligé volontai- rement de remuer les questions à l’ordre du jour, qui ne sont guères, en général, que des questions d’un jour. D’ailleurs, si nous sommes assez heureux pour soulever le voile épais qui couvre une grande contrée de l’Algérie, aucun des doutes, aucun des différends qui se sont produits sur son compte n’embarrassera nos lecteurs ; si nous les amenons à bien voir, nous les aurons mis en état de juger sainement. Août 1847. Traduction des mots arabes employés le plus fréquemment dans l’ouvrage. Abd, serviteur ; entre dans la composition d’un très-grand nombre de noms propres. Abd-Allah, serviteur de Dieu ; Abd-el- Kader, serviteur du Puissant, Abder-Rahman, serviteur du Miséri- cordieux, etc. Aman, grâce, pardon, sauf-conduit. Ben, fi ls ; sert à composer beaucoup de noms propres d’hom- mes ou de tribus, aussi bien qu’Ouled, Ould, ou, qui signifi ent à peu près la même chose, mais plus littéralement : enfant, descen- dant. Exemple tiré du nom de l’émir : Abd-el-Kader ben Mahy-ed- Din, ould Sidi-Kada-ben-Mokhtar ; Abd-el Kader fi ls de Mahy-ed- Din,descendant de Sidi-Kada-ben-Mokhtar. MOTS DE LOCALITÉ. — Bordj, fort. Oued, rivière. Djebel, montagne. MOTS DE HIÉRARCHIE. — Khalifa, lieutenant ; Calife, lieutenant du Prophète. Khalifa du chef de l’état, première dignité politique et militaire. Agha el Bach-Agha (agha en chef) fonction- naires immédiatement inférieurs. Caïd, Amine, magistrats de localité. Cadi, juge. Marabout, homme de Dieu, lié à Dieu. Cheikh, vieux, ancien, vénéré. Taleb, savant, au pluriel, Tolbas. Khodja, secrétaire. Bou, père, qui possède: s’emploie fréquemment dans les so- briquets. Bou-Maza, l’homme à la chèvre. Chérif, nom propre de la famille du Prophète. Djemmâ, assemblée, conseil, mosquée. (Ecclesia.) Fatah, prière d’invocation. Gâda, cheval ou présent de soumission. Maghzen, terme qui désignait les tribus du gouvernement et, par extension, toutes les dépendances de l’autorité. Sid, Si, sieur ou seigneur. Sidi, monseigneur. CHAPITRE PREMIER. PRÉLIMINAIRES I. Cadre de l’ouvrage. — II. Étymologie du mot Kabyle. — III. Langue Kabyle. — IV. Résumé historique jusqu’à 1830. I. L’idée que l’on se fait en général du continent d’Afrique, et l’extension donnée à des renseigne- ments partiels ont accrédité depuis longtemps, au su- jet de l’Algérie, une erreur fort étrange. On la regarde comme un pays de plaines et de marécages, tandis que les accidents et la sécheresse du sol en forment au contraire le trait caractéristique. Le littoral de l’Algérie surtout est presque toujours montueux. Entre la frontière marocaine et la Tafna 2 LA GRANDE KABYLIE règne le massif des Traras. Oran a, comme Alger, son Sahel mamelonné. Depuis l’embouchure du Chélif jusqu’à celle de Mazafran, c’est-à-dire sur une longueur de soixante lieues et sur une profondeur de dix à douze, s’élève, se ramifi e la chaîne du Dahra. Celle du petit Atlas s’y rattache par le Zaccar et ferme l’hémicycle de la Mitidja. Arrivé en ce point, le système se rehaus- se, s’élargit, se complique et garnit toute l’étendue de la côte jusqu’au voisinage de Bône. Ce n’est pas tout : il faut compter, dans l’intérieur, l’Ouarense- nis qui fait face au Dahra, le domine en hauteur et le surpasse en étendue ; puis, d’autres grandes masses parallèles aux précédentes, et qui séparent le Tell du Sahara comme celles-ci l’ont isolé de la Méditerranée ; tels sont : le Djebel-Amour(1), les Auress, etc. Ces régions de montagnes embrassent à peu près la moitié du territoire algérien ; elles sont presque tou- tes habitées par des Kabyles, race ou agglomération de races entièrement distincte des Arabes. Les diffé- rentes Kabylies n’ont entre elles aucun lien politique : chacune même ne constitue qu’une sorte de fédération nominale où fi gurent, comme autant d’unités indépen- dantes, des tribus riches ou pauvres, faibles on puis- santes, religieuses ou guerrières, et subdivisées à leur _______________ (1) Djebel veut dire montagne. CHAPITRE PREMIER 3 tour en fractions, en villages également libres. Quoiqu’il existe entre elles une frappante analogie de mœurs, d’origine et d’histoire, la disjonction des faits impose la nécessité de les considérer séparé- ment. Autant de Kabylies, autant de pages déta- chées : il y aura celle des Traras, de l’Ouarensenis, du Dahra, du petit Atlas, du Jurjura et beaucoup d’autres. C’est la, dernière nommée que nous nous proposons d’écrire ; l’histoire de la Kabilie du Jur- jura, que beaucoup d’écrivains nomment exclusi- vement la Kabylie, et que nous appellerons, nous, eu égard à son importance relative, la GRANDE KABYLIE. Cette région embrasse toute la superfi cie du vas- te quadrilatère compris entre Dellys, Aumale, Sétif et Bougie. Limites fi ctives, en ce sens qu’elles ne ré- sultent point de la confi guration géographique, limi- tes rationnelles au point de vue de la politique et de l’histoire. Plus qu’aucune autre Kabylie, celle qui va nous occuper a fi xé l’attention publique en France. Diver- ses causes y contribuèrent. Son étendue, sa richesse, sa population; son voisinage d’Alger, source de quel- ques relations commerciales ; sa vieille renommée d’indépendance et celle d’inaccessibilité faite aux grandes montagnes qui la couvrent ; enfi n, depuis ces dernières années, un très-grand partage d’avis sur la politique à suivre envers elle. 4 LA GRANDE KABYLIE Des évènements considérables viennent de tran- cher cette dernière question ; ils ont fait jaillir en même temps des lumières nouvelles qui en éclairent toutes les faces : n’est-ce pas le moment de jeter un double coup d’œil sur l’avenir et sur le passé ? Fai- sons comme ces voyageurs qui ont marché toute la nuit dans des défi lés diffi ciles ; au point du jour ils s’arrêtent, ils voient. La route qui leur reste à suivre se dessine claire et sûre devant eux ; et, s’ils regar- dent en arrière, ils ne peuvent contenir un saisisse- ment mêlé de satisfaction, en comptant les obstacles de celle qu’ils ont parcourue dans les ténèbres. II. On ne s’accorde point sur l’étymologie du mot Kabyle ; Des érudits lui assignent une origine phé- nicienne. Baal est un nom générique de divinités sy- riennes, et K, dans la langue hébraïque, sert à lier les deux termes d’une comparaison (k-Baal, comme les adorateurs de Baal). A l’appui de cette hypothèse, qui déterminerait aussi le berceau primitif des Kaby- les, on cite des analogies de noms propres : Philistins et Flittas ou Flissas ; Moabites et Beni-Mezzab(1) ou Mozabites ; quelques autres encore. _______________ (1) Beni, c’est-à-dire, enfants. Beni-Mezzab : les en- fants de Mezzab.

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