*Titre : *La Grande encyclopédie. 12, La Pérouse-Marches / Larousse *Auteur : *Larousse *Éditeur : *Larousse (Paris) *Date d'édition : *1974 *Type : *monographie imprimée *Langue : * Français *Format : *P. 6969-7604 : ill. en noir et en coul. ; 30 cm *Format : *application/pdf *Droits : *domaine public *Identifiant : * ark:/12148/bpt6k1200523c </ark:/12148/bpt6k1200523c> *Identifiant : *ISBN 2030009121 *Source : *Larousse, 2012-129439 *Relation : *Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb342941967 *Relation : * http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34566051c *Provenance : *bnf.fr Le texte affiché comporte un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance obtenu pour ce document est de 100 %. downloadModeText.vue.download 1 sur 573 Volume 12 Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1974 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF pour la bibliothèque numérique Gallica. downloadModeText.vue.download 2 sur 573 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12 6299 La Pérouse (Jean François de Galaup, comte de) Navigateur français (château du Guo, près d’Albi, 1741 - île de Vanikoro, dans le Pacifique, 1788). Passionné par les choses de la mer, La Pérouse n’aura pas à subir les ennuis d’un Bougainville* dans la marine royale : sa naissance lui ouvre les portes d’une carrière que la noblesse tente farouchement de réser- ver à ses fils. Embarqué à quinze ans, le jeune homme entame une carrière qui s’annonce brillante. La guerre lui apporte d’emblée l’occasion de ser- vir avec honneur : à dix-huit ans, en 1759, il est blessé dans un dur com- bat près de Belle-Ile, et emmené pri- sonnier en Grande-Bretagne. La paix revenue, promu enseigne de vaisseau en 1764, il sert sur les côtes de France dans des tâches sans gloire. Les hosti- lités reprennent en 1778, et La Pérouse retrouve l’occasion de s’illustrer : en 1782, il remplit une très difficile mis- sion lorsqu’il est chargé de ravager les établissements anglais de la baie d’Hudson, dont les approches sont pleines de périls. Au lendemain du traité de Ver- sailles, Louis XVI rédige lui-même les instructions pour l’entreprise qui doit parachever l’oeuvre du grand Cook : La Pérouse se voit chargé de diriger une expédition qui doit avant tout recon- naître les parties septentrionales des rivages américain et asiatique. Des savants, astronomes et naturalistes, ainsi que des artistes peintres seront du voyage, avec des laboratoires et une documentation de base pour leurs travaux. Le matériel nautique bénéfi- cie des derniers perfectionnements, et les Anglais, beaux joueurs, prêteront même des instruments ayant appartenu à Cook. Le 1er août 1785, les deux frégates, neuves, de La Pérouse, la Boussole et l’Astrolabe, quittent la rade de Brest. Après des escales à Madère, aux Ca- naries et dans le sud du Brésil, le cap Horn est franchi en février 1786. Un très bon accueil est réservé aux Fran- çais par les autorités de Concepción, au Chili. Tout le ravitaillement est complété et l’on part le 15 mars pour l’immense périple dans la « mer du Sud ». L’île de Pâques est atteinte le 9 avril, puis, après une longue traver- sée vers le nord, La Pérouse fait de la « découverte à l’envers » : en cette fin du XVIIIe s., il s’agit surtout, en effet, de détruire certains mythes cartogra- phiques hérités des anciens navigateurs espagnols, très mal équipés pour les calculs des longitudes : plusieurs terres qui figuraient sur les cartes vers le tro- pique du Cancer entre les Sandwich (Hawaii) et la côte américaine devront désormais être rayées des documents fournis aux navigateurs. Après des trocs fructueux aux îles Sandwich, c’est le départ pour la côte de l’Alaska, que l’on aperçoit vers le mont Saint-Élie. Les travaux de La Pérouse permettent de comprendre la complexité du littoral, bordé d’archi- pels montagneux. Mais l’exploration des fjords qui débouchent dans le Cross Sound est marquée par le naufrage de deux chaloupes : vingt et un marins et officiers sont noyés (13 juill. 1786). L’exploration méthodique se poursuit néanmoins vers le sud. De nombreux lieux sont baptisés, et La Pérouse en profite pour brocarder ceux qui ne sont plus en cour : « Le 5 septembre, nous nous trouvions [...] au travers de neuf petites îles ou rochers, nus et d’un aspect hideux : je les nommai îles Necker. » Depuis, la Californie, où l’on a vi- sité les missions des Franciscains, une nouvelle traversée de l’océan est entre- prise le 24 septembre. La position des Mariannes est rectifiée en décembre. Après des escales à Macao et aux Phi- lippines, la partie la plus profitable de l’expédition commence, entre la Corée et le Japon ; ces terres ont bien été décrites par les Jésuites, mais leur car- tographie est celle de terriens : tout est à faire pour l’hydrographie marine. Ce à quoi s’emploie La Pérouse d’avril à août 1787. Il franchit le détroit auquel son nom est donné, entre Sakhaline et Hokkaidō, puis gagne le Kamtchatka, où les Russes lui réservent un très bon accueil et d’où les documents de l’ex- pédition seront rapportés en Europe par un officier, Barthélemy de Lesseps (l’oncle de Ferdinand). L’expédition repart en octobre pour le sud. Le 11 décembre, nouveau drame, à l’île Tutuila, dans l’archipel des Navigateurs (îles Samoa) : le capi- taine de vaisseau Fleuriot de Langle, le physicien de Lamanon et onze marins sont tués par les indigènes. Les der- nières nouvelles des voyageurs seront envoyées d’Australie, depuis Botany Bay (actuellement un faubourg de Sydney) : en février 1788, La Pérouse annonce qu’il se propose de gagner, pendant l’été, les îles Tonga, puis les parages de la Nouvelle-Calédonie et de la Nouvelle-Guinée ; il devrait être à Brest en juillet 1789. À cette époque, d’autres événements agiteront singu- lièrement le royaume. Le mystère en- tourant la disparition de La Pérouse est pourtant vivement ressenti par l’opi- nion, mais les enquêtes qui suivront dureront... jusqu’en 1964. Les enquêtes sur la disparition de La Pérouse En 1790, l’Académie des sciences propose d’organiser une expédition de recherche : Joseph Antoine Bruni d’Entrecasteaux (1737-1793) en est chargé et appareille avec deux navires en 1791. Des indices de l’expédition auraient été vus par un capitaine anglais aux îles de l’Amirauté, au nord de la Nouvelle-Guinée. D’Entrecas- teaux s’y rend, et ne trouve rien (1792). Le 19 mai 1793, par un hasard extraordinaire, une île baptisée « de la Recherche » est en vue : c’est Vanikoro. Mais, pressé par le temps, on n’y débarque pas. On saura plus tard que deux marins de La Pérouse y vivaient peut-être encore. Les traces de l’expédition ne réappa- raissent qu’en 1826 : un capitaine anglais, Peter Dillon, apprend par des aventuriers européens que des objets manufacturés français proviennent en grand nombre de Vanikoro. Il recueille aussi plusieurs récits du naufrage des deux navires. Les resca- pés de l’un auraient été tous exterminés au cours de combats avec les insulaires ; les autres naufragés survivant, qui auraient su se faire bien accueillir, seraient repar- tis vers l’ouest, sauf deux d’entre eux, sur une barque construite avec des matériaux récupérés. Dillon se rend sur les lieux des naufrages l’année suivante et recueille de nombreux objets qui seront formellement reconnus par B. de Lesseps comme appar- tenant à l’Astrolabe. De son côté, Dumont* d’Urville recueille enfin les débris de l’Astrolabe (1828). Un petit monument est érigé à la mémoire des victimes. Mais le sort du bateau amiral reste encore inconnu. En 1883, de nouveaux objets de l’Astrolabe sont recueillis par le lieutenant de vaisseau Bénier. En 1958, la plongée sous-marine permet de récupérer de nouvelles pièces, dont une ancre. L’année suivante, Haroun Tazieff retire trois canons de l’épave, tou- jours l’Astrolabe. Il faut attendre 1962 pour qu’un Néo-Zélandais, Reece Discombe, dé- couvre enfin, dans une faille du récif-bar- rière, les vestiges de la Boussole. Ceux-ci seront identifiés en 1964 par une mission de la Marine nationale placée sous la direc- tion du capitaine de corvette Brosset et du capitaine de vaisseau de Brossard : pour ce dernier, les circonstances du naufrage n’ont pas permis à certains survivants, dont La Pérouse, de gagner le rivage ; le navire aurait littéralement « éclaté » au contact des récifs, au cours d’une tempête. S. L. La Pérouse, Voyage autour du monde (Éd. du Carrefour, 1929). / P. Fleuriot de Langle, la Tragique Expédition de La Pérouse et Langle (Hachette, 1954). / M. R. de Brossard, Rendez- vous avec La Pérouse à Vanikoro (Éd. France- Empire, 1964). Lapin Mammifère rongeur dont la race sau- vage, ou Lapin de garenne, est à l’ori- gine du Lapin domestique. Le Lapin est exploité principalement pour la production de la viande ; sa peau demeure un sous-produit inéga- lement utilisé pour la fourrure. La pro- duction du poil est le fait d’élevages spécialisés utilisant des races angoras : les animaux sont régulièrement épilés tous les 90 à 100 jours et donnent une production annuelle de 400 g dans les meilleurs cas. Spéculation secondaire, visant à satisfaire la consommation familiale, ou activité d’amateur, la production du Lapin reste mal connue technique- ment et économiquement. La France est de loin le premier producteur mon- dial, avec un tonnage annuel attei- gnant 300 000 t et une consommation annuelle par habitant de 6 kg ; l’Ita- lie, au second rang, vient loin derrière, avec une consommation annuelle par habitant de 1,17 kg. La France et divers pays d’Europe occidentale importent plusieurs milliers de tonnes chaque année en provenance de la Chine po- pulaire, de la Pologne et de l’Europe centrale. Le centre-ouest du territoire français compte pour 50 p. 100 de la production, deux départements, les Deux-Sèvres et le Loiret, se détachant devant la Vienne et l’Eure-et-Loir. La mise en marché de cette production, qui dépasse en valeur celle de l’oeuf de consomma- tion, du Cheval ou du Mouton, garde un caractère saisonnier marqué : les ap- ports sont importants en septembre et en octobre, réduits en avril et en mai ; de ce fait, les variations des cours sont notables, de l’ordre de 2 F au kilo. Depuis 1969, la production du Lapin est en pleine évolution et tend à sortir de son cadre traditionnel. Les modi- fications des structures du commerce qui ont entraîné l’accroissement de la demande d’un produit standard ont amené la création d’unités de produc- tion parfois spécialisées, puisqu’on commence à distinguer des élevages d’engraissement regroupant des lape- reaux sevrés en provenance d’un en- semble d’élevages « naisseurs ». Ce mouvement est mesuré par le dévelop- pement de la consommation d’aliments downloadModeText.vue.download 3 sur 573 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12 6300 industriels, qui a quintuplé de 1960 à 1970. Toutefois, sur le plan technique, la production ne va pas sans aléas, et, parallèlement, on assiste au dévelop- pement des travaux de recherche. Alors que le Lapin sauvage a une activité sexuelle saisonnière, le Lapin domestique peut se reproduire toute l’année, avec moins de facilité tou- tefois en automne. Selon la race et le mode d’élevage, les reproducteurs sont utilisés vers l’âge de 5 à 8 mois, les sujets de petite race étant les plus précoces. L’ovulation est provoquée par la saillie. La lapine est présentée au mâle — un mâle pouvant suffire au service de dix femelles — dès que les jeunes lapereaux sont sevrés, à l’âge de 6 à 8 semaines dans les modes d’élevage traditionnels. En élevage in- tensif, elle peut être saillie dès la mise bas, mais on obtient un maximum de fertilité en respectant un intervalle de 10 jours entre la mise bas et la saillie. La gestation dure de 30 à 32 jours. Dans les bons élevages, il est pos- sible d’obtenir 50 lapereaux sevrés par mère et par an (8 portées de 6 ou 7 sujets sevrés pour 7 ou 8 nés) ; ce chiffre est deux fois supérieur à celui qui est obtenu en élevage traditionnel. Ces rythmes intensifs nécessitent un sevrage précoce, qui est possible dès que les lapereaux ont 3 semaines ou atteignent un poids de 350 g, mais qui se pratique surtout entre 24 et 28 jours d’âge ; les lapines sont réfor- mées en moyenne au bout de 2 ans de production. Des essais d’élevage en colonie, un mâle et dix femelles séjournant en permanence dans une même cage, ont été tentés en vue d’accroître au maxi- mum le rythme de reproduction et de simplifier la conduite de l’élevage, mais ils nécessitent de nombreuses mises au point quant à la sélection des sujets et à l’habitat. Les jeunes, une fois sevrés, sont en- graissés par portées ou regroupés dans des locaux distincts de la maternité. Le consommateur demande un Lapin de 1 200 à 1 500 g, ce qui, pour un rendement à l’abattage de 55 à 60 p. 100, représente un poids vif de 2 à 2,5 kg, alors que le poids d’un lapin adulte de race moyenne est de 4,5 à 5,5 kg. Ce poids marchand est obtenu à partir de 10 semaines. En élevage rationnel, les Lapins sont élevés en cages grillagées (fil galvanisé de 1,8 mm de diamètre ; mailles de 12,5 × 25 mm). Des dimen- sions de 100 × 70 cm suffisent pour une lapine et sa portée ; la densité des lapereaux à l’engrais ne doit pas dépasser 10 au mètre carré. Cet habitat réduit au minimum la main-d’oeuvre de nettoyage. Les cages sont munies d’abreu- voirs automatiques, d’une mangeoire et d’un nid de mise bas accroché à l’extérieur, qui est une caisse de 60 × 30 × 30 cm comportant une li- tière où la lapine établit son nid. Une conduite intensive de l’élevage néces- site que les cages soient placées dans un local bien isolé, chauffé, ventilé, où température et humidité peuvent être contrôlées. L’alimentation traditionnelle est à base de fourrages, de légumes et de sous-produits de la ferme : elle ne pose guère de problèmes, mais ne per- met pas des rythmes de production et des croissances élevés. L’alimentation rationnelle fait appel aux céréales, en particulier à l’avoine, au son (pour l’apport énergétique), aux tourteaux, à la farine de luzerne déshydratée pour l’apport azoté, un taux de 15 à 17 p. 100 de protéine étant recherché. La cellulose, souvent consommée en grande quantité avec les fourrages, est peu digérée et peut être réduite, en alimentation intensive, jusqu’au taux de 10 à 13 p. 100 (cellulose brute) pour les mères allaitantes, mais elle demeure un lest indispensable pour un bon travail mécanique du tube digestif. La physiologie digestive du Lapin est dominée par le phénomène de coprophagie, ou caecotrophie : les aliments séjournent plusieurs heures dans le caecum et donnent des cha- pelets de crottes molles ingérées par l’animal, qui les prélève à leur sortie de l’anus ; une seconde digestion, fort différente de la première, donne des crottes dures, éliminées sous forme d’excréments. Comme pour les Ru- minants, mais à un moindre degré, ce processus contribue à l’enrichis- sement de l’alimentation en acides aminés et en vitamines du groupe B, mais il est très inégal, ce qui explique la définition imprécise des besoins alimentaires. L’industrie offre des aliments com- plets en granulés durs de 2,5 à 5 mm de diamètre ; certains fabricants pro- posent des formules adaptées aux be- soins, qui varient de la mère au jeune sevré ou en cours d’engraissement ; d’autres préconisent une formule moyenne qui a le mérite de la sim- plicité, facilitant le travail et évitant les conséquences d’erreurs toujours graves chez un animal très sensible à tous les écarts alimentaires et à tous les dérangements. L’aliment est le plus souvent donné à volonté, les mères ayant en plus à leur disposition de la paille en libre service. Cette ali- mentation concentrée requiert bien sûr un abreuvement continu en com- plément. Les généticiens et les sélec- tionneurs poursuivent, à partir des races traditionnelles (néo-zélandais, fauve de Bourgogne, petit russe, etc.), un travail d’amélioration des apti- tudes maternelles des lapines et des caractères de croissance et d’engrais- sement ainsi que des qualités de bou- cherie ; comme pour d’autres espèces animales apparaissent sur le marché des souches spécialisées utilisées en croisement. La pathologie du Lapin, très dérou- tante, est dominée par les troubles digestifs (coccidiose chez les lape- reaux de 4 à 8 semaines, entérites des jeunes non sevrés, entérotoxémie des adultes), par les accidents respi- ratoires (coryza contagieux), par les accidents de la reproduction (infécon- dité, avortement, mortinatalité, des- truction des jeunes au nid). Les soins curatifs se révèlent très aléatoires, et tout réside dans une bonne organi- sation de l’élevage, un bon contrôle de l’environnement et une hygiène parfaite. Que le consommateur sache que la viande du Lapin, dont la richesse, supérieure à celle du porc et du boeuf, se rapproche de celle de la volaille, est une des plus saines que l’on puisse trouver et que, même, les lésions hé- patiques de coccidiose ne présentent aucun danger. J. B. F Rongeurs. H. Sabatier, le Lapin et son élevage profes- sionnel (Dunod, 1971). / P. Surdeau et R. Hé- naff, la Production du lapin (Baillière, 1976). Laplace (Pierre Simon, marquis de) Astronome, mathématicien et physi- cien français (Beaumont-en-Auge, Normandie, 1749 - Paris 1827). Fils d’un cultivateur, il suit les cours du collège bénédictin de sa ville natale, puis vient à Paris, où, grâce à l’appui de Jean Le Rond d’Alembert*, il est nommé à vingt ans professeur de mathématiques à l’École royale mili- taire. Il publie alors un grand nombre de mémoires scientifiques. En 1784, il succède à Étienne Bézout (1730- 1783) comme examinateur du corps de l’artillerie et interroge le jeune Napoléon Bonaparte, auquel il ouvre la carrière militaire. La Convention le désigne comme l’un des membres de la Commission des poids et mesures qui devait créer le système métrique, mais le décret du 2 nivôse an II considère Laplace, Charles de Borda (1733-1799), Charles de Coulomb* et Lavoisier* « insuffisamment dignes de confiance pour leurs vertus répu- blicaines et leur haine pour les rois », et Laplace se retire à Melun sans être inquiété. Rallié au Consulat dès le 18 brumaire, il est désigné par Bona- parte comme ministre de l’Intérieur ; mais, peu fait pour la politique, il doit céder la place à Lucien Bonaparte. Entré en 1799 au Sénat, dont il devient le vice-président en 1803, comblé d’honneur par Napoléon, qui le fait comte de l’Empire en 1806, il vote cependant en 1814 la déchéance de l’Empereur et se rallie à Louis XVIII, qui le fait marquis et pair de France. À partir de 1806, il prend l’habitude de réunir dans sa propriété d’Arcueil plu- sieurs jeunes savants, parmi lesquels le comte Claude Berthollet*, Jean Antoine Chaptal (1756-1832), Louis Jacques Thenard (1777-1857), Louis Joseph Gay-Lussac*, Pierre Louis Dulong (1785-1838), constituant ainsi la célèbre société d’Arcueil, d’où sortirent trois volumes de mémoires contenant d’importants travaux de physique mathématique. Les re- cherches de Laplace se rapportent sur- tout à la mécanique céleste et au calcul
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