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La gestion des risques: Origines, succès et limites du risk management PDF

195 Pages·2022·2.373 MB·French
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d LA GESTION DES RISQUES n a l l a G Depuis plusieurs décennies maintenant, dans les pays e r r industrialisés, nous « gérons » des risques divers, parfois e Pi avec l’aide de risk managers plus ou moins spécialisés. - n Il existe même désormais une norme internationale qui a e recense et rend compte des conditions d’une bonne J gestion des risques, de tous les risques. Le succès indéniable de cette notion a quelque chose d’étonnant, surtout si l’on se souvient de sa double origine : d’un côté au sein d’autorités publiques en charge d’assurer la sécurité physique de leurs ressortissants respectifs, de l’autre, dans les grandes entreprises privées nord-américaines, lesquelles souhaitaient réduire Jean-Pierre Galland les charges financières imposées par leurs assureurs. S E deC orimskm menatn acgeesm deenutx efno rmsoenst -ienlilteiasl evse entu efosr tà dsiff’héyrbernidteesr QU LA GESTION S suffisamment pour qu’il devienne concevable de gérer I R en même temps tous les risques imaginables, de quelque S nature qu’ils soient ? DE DES RISQUES N O I T Jean-Pierre Galland, ingénieur de formation et sociologue, a publié S E plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur la question des risques, G alainbsoir aqtuoeir es Tuer chcenlilqeu edse, Tlear rnitoorimreasl iesta Stioocni.é tIlé se dste lc’éhceorlceh deeusr Paosnstosc iPéa arius A Origines, succès et limites L Tech. du risk management Illustration de couverture : © jazz42 / 123rf. ISBN : 978-2-343-25389-3 9 782343 253893 20 € Dynamiques d’Entreprises Collection dirigée par Michael Ballé Lieu de travail et lieu de vie, l’entreprise est au cœur de la société. Pourtant, beaucoup de ses aspects restent mal connus. Les évolu- tions technologiques et sociales sont à la source de nombreuses mutations organisationnelles. Les professions continuent d’évoluer en se divisant toujours davantage sur un plus grand nombre de spécialités. Les frontières elles-mêmes des entreprises s’estompent alors que les modes de travail se redéfinissent. Les entreprises deviennent des objets d’étude à multiples facettes dont les dyna- miques sont de plus en plus complexes et souvent surprenantes. Au-delà des grandes lignes des logiques de “ management ” d’une part et des théories sociologiques de l’autre, nombre de ces facettes restent dans l’ombre : dimensions ignorées, métiers méconnus ou dynamiques contre-intuitives. La collection Dynamiques d’Entre- prises a pour vocation de diffuser les études réalisées sur ces points d’ombre, souvent techniques, de la nature des entreprises. Allant au- delà des “ essais de management ”, la collection regroupe des textes de recherche ou d’expérience sur le terrain qui éclairent les nombreux aspects ignorés des entreprises modernes. Dernières parutions Alain PARANT, La vie au travail, mode d’emploi. Les clés pour une mobilité harmonieuse dans un monde du travail complexe, 2021. Karim SAÏD et Soufiane KHERRAZI, Contrôle managérial et innovation collaborative. Enjeux, pratiques et modalités, 2021. William H. FROST, Small Company Big World. PME du monde, internationalisez-vous !, 2021. Jean-Marc SAURET, Manager pour un monde meilleur. L’Humanisme comme efficience du développement de soi au management, 2020. Laurent KELLER, Les clés de la motivation au travail, 2018. Robert JOURDA, La personnalité professionnelle, Tome 1 – 2e éd., Identification par l’A2P et mesure par l’IT2P, 2016. Jean-Pierre Galland LA GESTION DES RISQUES Origines, succès et limites du risk management Du même auteur Dourlens Christine, Galland Jean-Pierre, Vidal-Naquet Pierre. A, Theys Jacques (dir.), Conquête de la sécurité, gestion des risques, L’Harmattan, 1991. Dourlens Christine, Galland Jean-Pierre, Roche Michèle, Vidal-Naquet Pierre A. (dir.), Les insécurités urbaines. Nouvelles approches, nouveaux enjeux, Editions du STU, 1993. Decrop Geneviève et Galland Jean-Pierre (dir.), Prévenir les risques : de quoi les experts sont-ils responsables ? Editions de l’Aube, 1998. © L’Harmattan, 2022 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-25389-3 EAN : 9782343253893 Il n’est pas facile d’être témoin et sociologue à la fois. Michel Marié, Les terres et les mots, Méridiens Klincksieck, 1989. Introduction « Acteur de la modélisation mathématique des risques financiers depuis une vingtaine d’années, je pourrai tenter de dresser un inventaire à la Prévert de la variété de ce que cette notion peut recouvrir, à partir de mon expérience sur les produits dérivés et leur cohorte de risques de marché gérés à la journée : risque de couverture, risque de modèle, risque de défaut, risque de dépendance et de corrélation, risque de long terme, risque d’inflation, risque actuariel, risque d’être tous dans le même sens, risque de liquidité, risque de retournement, risque de spéculation ; à un niveau plus agrégé, risque de pauses incontrôlables, risque de manipulation des cours, risque systémique, risque opéra- tionnel, risque informatique, risque de haute fréquence, risque micro, risque macro, et j’en oublie bien sûr…1 » La norme ISO 31000 qui donne « des lignes directrices concernant le management du risque auquel sont confrontés les organismes », et dont « l’application peut être adaptée à tout organisme et à son contexte », fournit « une approche générique permettant de gérer toute forme de risque et n’est pas spécifique à une industrie ou à un secteur ». Ce document « peut être utilisé tout au long de la vie de l’organisme et peut être appliqué à toute activité, y compris la prise de décisions à tous les niveaux2 ». Comme toute norme digne de ce nom, la récente norme internationale de « gestion du risque » s’appuie sur une définition des principaux termes convoqués, 1 El Karaoui Nicole, « La gestion des risques est-elle devenue trop complexe ? in « Revue d’Économie Financière. Rapport moral sur l’argent dans le monde, 2014, pp. 331-340 (331). 2 ISO 31000 (2009, révisé en 2018) ; principes. 7 et en premier lieu sur celui de « risque », lequel est défini comme étant « l’effet de l’incertitude sur l’atteinte des objectifs », cet effet consistant en « un écart, positif et/ou négatif, par rapport à une attente ». Quant aux objectifs, ils « peuvent avoir différents aspects (par exemple buts financiers, de santé et de sécurité, ou environnementaux) et peuvent concerner différents niveaux (niveau stratégique, niveau d’un projet, d’un produit, d’un processus ou d’un organisme tout entier)1 ». Le présent ouvrage résulte d’abord de mon étonnement devant cette nouvelle définition du mot « risque », dans le cadre donc de la standardisation de la « gestion du risque ». Pour moi, et pour bien d’autres, le terme « risque » est ambigu, n’est pas appréhendé par tout le monde de la même manière2, et prête d’ailleurs souvent à des malentendus. Son histoire est longue et remarquable3 et n’est sans doute pas terminée. Il a eu, au cours de cette histoire, et a encore pour moi, un rapport privilégié avec la science des probabilités, laquelle a aussi sa longue histoire. Certains auteurs distin- guaient soigneusement d’ailleurs, il n’y a pas si longtemps finalement4, le risque de l’incertitude, alors que les experts de l’International Standardisation Organisation font eux du risque « l’effet de l’incertitude ». Enfin, la nouvelle défini- tion de l’ISO renvoie dos à dos, de manière symétrique, les 1 ISO TC 73 (2009), à laquelle renvoie la norme précédente ; définitions. 2 Dans un ouvrage récent, catalogue d’une exposition (Lausanne, puis Paris) sur le thème du risque, Valérie November (Risk inSight, Catalogue d’exposition Sciences Arts et Société, Presses poly- techniques et universitaires romandes, 2012) a recensé 23 définitions différentes du risque, formulées par 23 chercheurs ou praticiens du risque. 3 Bernstein Peter, Against the Gods. The remarkable story of risk, 1996, John Wiley and Sons. 4 Knight Franck, 1921, Risk, uncertainty, and profit, Houghton Mifflin Company, Boston and New York. 8 connotations positives et/ou négatives du risque : le risque, c’est-à-dire ici « l’effet de l’incertitude », étant « un écart, positif et/ou négatif par rapport à une attente ». Certes, pour beaucoup, le risque est une notion qui présente deux faces, l’une positive, l’autre négative, et la désuète mais si parlante définition de Condillac - « le risque est le hasard d’encourir un mal, avec espérance, si nous échappons, d’obtenir un bien » - a longtemps été jugée comme la plus générale et la plus équilibrée, au moins en France, et est d’ailleurs encore de nos jours reprise par certains1. La définition de Condillac a le mérite (ou le défaut ?) de mettre le doigt sur une certaine dissymétrie du mot risque par rapport au caractère positif ou négatif de ses « effets » possibles : l’espérance d’un bien est première, mais le « mal » peut arriver, et les deux sont liés. Si l’on en croit les propos tenus par l’un des experts qui ont participé à l’élaboration de la norme ISO 31000 2 , la rédaction de la norme elle-même n’a sans doute pas, comme c’est souvent le cas d’ailleurs dans les groupes de travail de l’ISO, été immédiatement consensuelle. La norme nouvelle a été rédigée sur la base de la norme australo-néozélandaise AS/NZ 4360 (1995) et « les Australiens sont en effet avec les Japonais ceux qui ont voulu cette norme, tandis que l’Europe et notamment la France ainsi que les États-Unis sont restés en retrait ». À la question « quelles difficultés particulières a posé la rédaction de cette norme ? », la réponse est que « la diversité des cultures nationales et des métiers nous a amenés à revoir le guide 73. C’est un glossaire dans lequel est formalisé le vocabulaire du risque pour tous les secteurs, énergie, banque, assurance, association, industrie, etc. […] Ce glossaire doit permettre à tous les métiers, à toutes les 1 Gollier Christian et Trainar Philippe, 2019, « Introduction », in Revue d’économie financière, N°133 (Le prix du risque), pp. 9-17. 2 Louisot Jean-Louis, 04/2010, en ligne (consulté en mars 2020), lemag.bureauveritas.fr/la-norme-iso-31000-gerer-le-risque-tous-les- risques/, 9 fonctions, dans tous les pays, de parler un langage commun du risque ». Enfin « pour l’ISO 31000, la gestion des risques s’applique aux processus de gouvernance, de stratégies de planification, de management, de rédaction des rapports ainsi qu’aux politiques, aux valeurs et à la culture d’ensemble ». L’ISO 31000 est ainsi dite « la norme des normes » parce qu’elle donne « du sens aux autres normes, elle confère une cohérence d’ensemble à la soixantaine de normes ISO actuellement existantes », dont les normes ISO 9000/qualité, 14000/environnement, 27000/systèmes d’information, 28000/chaînes logistiques, etc., la plupart de ces normes étant certifiables1, alors que la norme ISO 31000, elle, ne l’est pas. L’objet de cet ouvrage n’est pas de commenter la norme ISO 31000, ceci ayant d’ailleurs fait l’objet de premiers travaux2, ni bien sûr de tenter d’évaluer l’impact de la mise en œuvre de la norme dans les organisations, cette tâche étant d’ailleurs d’autant plus complexe que la norme n’étant pas certifiable, il est difficile de départager les organisations qui se conforment vraiment à la norme de celles qui ne le font pas. Il s’agira plutôt, dans les chapitres qui suivent d’esquisser une histoire, non pas tant du mot « risque » lui- même, ce qui a déjà été tenté de nombreuses fois, mais de la notion plus récente de « gestion du risque », que l’on utilisera alternativement dans les pages qui suivent avec les notions jugées équivalentes de « management du risque », et de « risk management » en anglais. L’hypothèse proposée dans cet ouvrage est qu’il existe non pas une mais deux histoires 1 C’est à dire qu’un organisme indépendant (certificateur tierce-partie) peut, à la demande de l’organisation concernée, attester de sa confor- mité à la norme en question. 2 Lalonde Carole et Boiral Olivier, 2012, « Managing risks through ISO 31000 : a critical analysis », in Risk Management, Vol.14, 4, pp. 272- 300. 10

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