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La figure du dragon : des origines mythiques à la Fantasy et à la Dragon Fantasy anglo-saxonnes ... PDF

543 Pages·2014·15.7 MB·French
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UNIVERSITE DE LA REUNION FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES La figure du dragon : des origines mythiques à la Fantasy et à la Dragon Fantasy anglo-saxonnes contemporaines Thèse de littérature anglo-saxonne présentée en vue de l‟obtention du grade de docteur par Daisy de Palmas Jauze préparée sous la direction de Mme le professeur Sophie Geoffroy soutenue le 26 juin 2010 devant un jury composé de : M. Alain GEOFFROY, professeur, Université de la Réunion Mme Sophie GEOFFROY, professeur, Université de la Réunion Mme Irène LANGLET, professeur, Université de Limoges Mme Anne LARUE, professeur, Université de Paris XIII UNIVERSITE DE LA REUNION FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES La figure du dragon : des origines mythiques à la Fantasy et à la Dragon Fantasy anglo-saxonnes contemporaines Thèse de littérature anglo-saxonne présentée en vue de l‟obtention du grade de docteur par Daisy de Palmas Jauze préparée sous la direction de Mme le professeur Sophie Geoffroy soutenue le 26 juin 2010 devant un jury composé de : M. Alain GEOFFROY, professeur, Université de la Réunion Mme Sophie GEOFFROY, professeur, Université de la Réunion Mme Irène LANGLET, professeur, Université de Limoges Mme Anne LARUE, professeur, Université de Paris XIII REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier Mme le professeur Sophie Geoffroy, notre directrice de thèse, qui s‟est laissée gagner à la cause des dragons, pour ses conseils avisés, sa correction minutieuse, son soutien et son enthousiasme ; Jill Bonnabeau, ma collègue du collège, qui s‟est portée volontaire, depuis mon Master, pour enseigner dans les classes difficiles où nous nous relayions habituellement ; Jean-Michel Jauze, mon mari, qui a tenu le rôle du candide et dont certaines questions pertinentes m‟ont incitée à éclaircir mes idées, à développer et à structurer mon raisonnement ; et tous les dragons que j‟ai rencontrés, sans lesquels ce travail n‟aurait pas existé. Illustration de L. Grant-West, in A. Collins, S. Williams, J. Wyatt, 2003, Draconomicon, Dungeons & Dragons, USA, Wizards of the Coast, p. 5. 1 SOMMAIRE Introduction Première partie – Du dragon originel à la Fantasy contemporaine I Ŕ Le dragon, une créature aussi ancienne que l‟Homme II Ŕ Le dragon, figure littéraire depuis les premiers écrits III Ŕ Les images du dragon moderne véhiculées par la Fantasy Deuxième partie – La mise en scène des dragons dans la Fantasy : héritage et renouveau I Ŕ Des dragons d‟univers extrêmes II Ŕ Les dragons en toile de fond III Ŕ L‟image renouvelée du gardien de trésor IV Ŕ La métamorphose, une aptitude fréquente mais tenue secrète V - Le vol, une capacité exigée des dragons de la Fantasy Troisième partie – La Dragon Fantasy I Ŕ Les récurrences narratives de la Dragon Fantasy II - Le peuple dragon de la Dragon Fantasy III Ŕ Les nouveaux héros : le dragon et son dragonnier. Conclusion 2 INTRODUCTION Témoignages ou légendes, hauts-faits ou fabuleux récits de voyages, les textes, des plus anciens aux plus modernes, rapportent d‟étranges confrontations de l‟homme à des créatures qui ont constitué, au fil des siècles, un corpus aux noms évocateurs. Certaines de ces créatures ont fait l‟objet de traités scientifiques sans pour autant avoir jamais été vues dans un zoo, sans même qu‟un squelette n‟ait jamais été retrouvé. Ambroise Paré, médecin du XVIème siècle écrivit un traité sur les licornes, le Suisse Conrad Gessner publia en 1589 son Livre des serpents où il établit une catégorie aptère (sans ailes), une autre apode (sans pattes) et une autre ailée. L‟Italien Ulisse Aldrovandi, professeur d‟histoire naturelle à l‟université de Bologne, publia son Histoire des serpents et des dragons (1640) où sont représentées différentes espèces, de l‟hydre au dragon d‟Ethiopie. Il avait « fait exécuter huit mille panneaux peints a tempera et plus de cinq mille gravures et dessins de tous les spécimens rares, exotiques qu‟on lui avait décrits mais qu‟il n‟avait pas pu se procurer »1. Le terme de dragon n‟oriente pas d‟emblée vers la littérature moderne dans l‟esprit du grand public. Il est plus volontiers associé à la culture asiatique, à la religion judéo- chrétienne ou à une volonté économico-politique. En questionnant le fichier central des thèses, nous avons constaté en effet, que le dragon était traité en histoire du Moyen Âge, en art et civilisation asiatiques, en médecine, en cinématographie, mais nous ne l‟avons pas trouvé dans des thèses de littérature, ni de Fantasy. Il est pourtant réapparu dans tous les genres littéraires populaires modernes surtout dans les contes remis au goût du jour, la science-fiction, la littérature de jeunesse et, surtout dans la Fantasy comme nous nous attacherons à le montrer dans notre étude. Il est vrai que la Fantasy est très mal connue. C‟est un genre récent qui a émergé au milieu du XXème siècle, aux Etats-Unis, avec le succès de The Lord of The Rings de Tolkien en 1966. Elle attire l‟attention par ses records de ventes sporadiques qui incitent les libraires à regrouper désormais sous ce terme toutes sortes de romans. Cela aboutit à un amalgame certain et une mauvaise appréciation du genre qui n‟a pas encore de masse critique suffisante, ni de recul temporel, pour s‟imposer aux yeux du plus grand nombre en 1 P. ABSALON et F. CANARD, 2006, Les Dragons, des monstres au pays des hommes, Paris, Gallimard, « Culture et société », p. 73. 3 tant que tel. La Fantasy a du mal à se dissocier de la littérature de jeunesse, voire enfantine à cause de son emprunt au merveilleux, à la magie, aux légendes anciennes, au petit peuple de lutins et de nains, et semble dépendante d‟effets de mode et de quelques auteurs, à l‟instar de J. R. R. Tolkien ou J. K. Rowling pour ne citer qu‟eux. Ce problème provient du fait que la Fantasy commence à peine à être définie véritablement, tant son envergure et son champ d‟actions ont dérouté. L‟imagination fait la vie de ce genre, elle est sans bornes, rapide à rebondir sur tout ce qui éveille son attention. Le flottement du départ a eu pour effet de l‟amalgamer aux littératures de l‟imaginaire en général et à la notion anglaise de fantasy qui recoupe un large champ de la littérature classique et contemporaine où existent des éléments magiques ou fabuleux. Jean-François Ruaud a proposé une définition qui a le mérite d‟être brève : « la Fantasy est une littérature fantastique incorporant un élément d‟irrationnel qui n‟est pas traité seulement de manière horrifique, présente généralement un aspect mythique et est souvent incarné par l‟irruption ou l‟utilisation de magie »2. Définition vague qui peut s‟appliquer aussi bien au conte, à la légende ou au miracle. Le terme fantastique qu‟il emploie est confus, il « se trouve, dès l‟étymologie, opposé à la raison, à la réflexion logique, au raisonnable (sensible) et associé à la fantaisie (fancy/fantasy en anglais) c‟est-à-dire à l‟imagination, aux chimères, à l‟illusion, à la folie, à l‟excentricité »3. Il génère un autre amalgame avec le genre fantastique inapproprié dans le contexte fantasien qui se fonde d‟avantage sur le merveilleux. L‟ensemble des « traits communs » dégagés d‟un ensemble d‟œuvres textuelles, iconographiques et interactives, par Anne Besson, correspond davantage à la définition du genre tel qu‟il apparaît aujourd‟hui : [la Fantasy exalte] « une noblesse passée marquée par l‟héroïsme, les splendeurs de la nature préservée et l‟omniprésence du sacré, en ayant recours à un surnaturel magique qui s‟appuie sur les mythes et le folklore »4. Il est devenu clair aujourd‟hui, que « la Fantasy est une littérature qui cultive le sens du sacré, c‟est-à- dire qui retrouve selon des modalités contemporaines un rapport ancestral au surnaturel »5. Nous étudierons, en effet, toutes ces notions fondamentales de héros, de sacré, de 2 André-François RUAUD, 2001, Cartographie du merveilleux, Paris, Denoël, « Folio SF », p. 10. 3 Sophie GEOFFROY-MENOUX, 2000, Introduction à l’étude des textes fantastiques dans la littérature anglo-américaine, Paris, Editions du temps, pp. 9-10. 4 Anne BESSON, 2007, La fantasy, Paris, Klincksieck, p. 14. 5 Anne BESSON & Myriam WHITE-LE-GOFF, 2007, Fantasy, le merveilleux médiéval aujourd’hui, Paris, Bragelonne, « Essais », p. 12. Actes du colloque du CRELID, Université d‟Artois, avec la collaboration de « Modernités médiévales ». 4 surnaturel magique (le merveilleux), ainsi que le retour vers une nature primitive idéalisée liée à une connaissance et une présence ancestrales surnaturelles (le mythe). Mais la Fantasy s‟adresse encore à un public averti, comme la science-fiction avant elle, ou le roman policier, un public qui choisit son roman selon l‟étiquette « Fantasy » et ce qu‟il présuppose y lire. Apposé sur la tranche ou la couverture du roman, le terme fait partie du « paratexte », c‟est-à-dire « ce par quoi un texte se fait livre et se propose comme tel à ses lecteurs, et plus généralement au public »6, le paratexte qui se subordonne au texte, influence la réception de l‟œuvre, et possède un caractère essentiellement fonctionnel. Le terme « dragon » éveille, lui aussi, des idées préconçues ou une association assez systématique au conte ou à la légende héroïque ancienne. L‟association du dragon et de la Fantasy, souvent confondue avec l‟Heroic Fantasy, ne fait que conforter l‟idée première de sous-genre populaire. Le dragon de la Fantasy contemporaine a énormément évolué par rapport à la créature d‟autrefois, et pourtant, les quelques très rares critiques qui en parlent dénoncent une image particulièrement négative de faire-valoir d‟un héros comme dans les légendes, ou indissociable de la férocité et de la bestialité qui sont ordinairement l‟apanage de l‟Heroic Fantasy. Nous avons des ouvrages encyclopédiques qui traitent largement du dragon de l‟art mais qui, au niveau littéraire, en abordant le dragon moderne, ne citent que l‟Heroic Fantasy. Il semble évident que le genre et le sous- genre sont amalgamés par ce dénominateur commun. Un autre problème se fait jour : la Fantasy ne semble pas encore bien perçue du public, et pourtant, certains auteurs, tels André-François Ruaud ou Jacques Goimard7, en listent de multiples variantes. Ils ont agi en pionniers en effectuant un immense travail pour montrer l‟héritage ancien de la Fantasy depuis les premiers écrits et les emprunts aux autres genres, mais ils n‟ont fait qu‟éclater le genre au lieu de tenter de le synthétiser. Le dictionnaire de John Clute et John Grant, l‟Encyclopedia of Fantasy (1997), agit de même en offrant de multiples appellations contenant le terme Fantasy, quarante-huit entrées, qui expliquent le commentaire de Ruaud d‟un genre éclectique, pour ne pas dire « fourre- tout »: « C‟est dire qu‟il s‟agit non seulement de quarante-huit sous-genres et d‟un genre 6 Gérard GENETTE, 1987, Seuils, Paris, Seuil, « Essais », p. 7. 7 André-François RUAUD, 2001, Cartographie du merveilleux, Paris, Denoël, « Folio SF » ; Jacques GOIMARD, 2003, Critique du merveilleux et de la fantasy, Paris, Pocket, « Agora ». 5 en plein développement mais d‟un mot attrape-tout qui a vocation à désigner une bonne partie des littératures de l‟imaginaire »8. La Dragon Fantasy, sujet central de notre thèse, n‟y apparaît cependant pas encore, puisqu‟il s‟agit d‟un terme de notre cru, que nous utiliserons pour déterminer un ensemble de romans récents pour lesquels nous avons découvert une certaine cohérence interne. Nous nous sommes lancée dans une étude sémantique afin de définir les mécanismes du récit et la structure narrative. Notre premier constat fut une ressemblance étonnante assez frappante au conte qui se montre particulièrement actif de nos jours (mêmes personnages, départ de chez soi, quête d‟artefacts, irruption du merveilleux, fin heureuse). Mais, nous avons rapidement compris que ces ingrédients apparemment proches ont été réaménagés dans une autre optique. Au sein d‟une œuvre intellectuelle, s‟opère une étrange alchimie qui métabolise ses éléments initiaux, qui confère aux plus simples d‟entre eux un destin nouveau, qui recompose le réel et qui aboutit à un nouvel ensemble doté d‟une puissante cohérence interne9. La découverte d‟autres romans organisés suivant le même schéma nous a permis, par comparaison, d‟établir une structure invariante du récit qui nous autorise à écarter notre genre du conte. Nous nous sommes tournée vers les analyses de structuralistes et de folkloristes à l‟instar de Vladimir Propp10 et les travaux développés dans les années soixante-dix par l‟École de Paris, avec A. J. Greimas11(schéma actanciel), Tzvetan Todorov12, Claude Bremond13 et Gérard Genette14, qui travaillaient sur le conte de fée essentiellement, mais également le mythe, le burlesque, le texte biblique et même le roman policier. Nous n‟avons pas utilisé les travaux de Roland Barthes, trop centrés, à notre sens, sur la fonction narrative, la grammaire, la syntaxe et l‟énoncé lui-même15. En revanche, Claude Lévi-Strauss16 nous a éclairée sur la nécessité de rechercher l‟unité intelligible 8 Jacques GOIMARD, 2003, Critique du merveilleux et de la fantasy, Paris, Pocket, « Agora », p. 205. 9 Daniel DUBUISSON, 2008, Mythologies du XXe siècle, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, p. 111. 10 Vladimir PROPP, 1965, Morphologie du conte, Paris, Seuil « Poétique ». 11 Algirdas Julien GREIMAS, 1966, Sémantique structurale, Paris, Larousse. 12 Tzetan TODOROV, 1970, Introduction à la littérature fantastique, paris, Seuil, « Points ». 13 Claude BREMOND, 1973, Logique du récit, Paris, Seuil. 14 Gérard GENETTE, 1969, Figures II, Paris, Seuil, « Tel Quel » / 1972, Figures III, Paris, Seuil « Poétique ». 15 Nous reconnaissons la prépondérance de ses unités narratives fonctionnelles au niveau du conte populaire ou du roman balzacien, mais nous avons opté pour Propp qui axe son travail sur les fonctions. 16 Claude LÉVI-STRAUSS, 1973, Anthropologie structurale I, Paris, Plon. 6 sous-jacente aux fonctions de l‟Esprit, la piste de l‟universalité en mettant à jour le système de relations régies par des lois inconscientes, ce que nous avons tenté de faire. Nous nous emploierons alors à montrer que la Dragon Fantasy possède une cohérence structurelle propre, un schéma narratif qui enchaîne des unités fonctionnelles récurrentes (en dehors des unités catalytiques accompagnant la trame principale et qui font l‟originalité et la profondeur d‟un roman par rapport à un autre). Nous nous sommes heurtée à un problème au niveau de la propulsion de l‟action que nous ne subordonnons pas seulement à la décision du héros. Ce dernier peut en effet, agir ou subir mais également suivre d‟autres décisions prises ou des événements qui le soumettent. Les actants ne sont pas alors, seulement des personnages, mais aussi la magie, le vrai nom qui agissent telles des entités vivantes, et le dragon. Aussi avons-nous choisi le terme de mobile pour désigner tout ce qui agit sur l‟action centrale et possède à la fois une motivation propre qui le pousse à agir suivant une optique de transformation progressive. N‟entre pas dans cette dénomination ce qui ne satisfait pas aux deux exigences (le sorcier en règle générale ou le chevalier). Nous analyserons les composantes de la Dragon Fantasy en effectuant des comparaisons entre les romans afin de prouver l‟existence d‟un même fonds d‟idées mis en scène par des auteurs différents. L‟analyse des éléments constitutifs récursifs s‟établira essentiellement sur les sources primaires car nous n‟avons pas de critiques sur le sujet. Nous tenterons de démontrer que notre sous-genre est aussi aisément identifiable que le conte avec lequel nous effectuerons une comparaison. La Dragon Fantasy appartient au registre de la Fantasy, l‟ingrédient fondamental en est le dragon et même un peuple draconique, c‟est dire l‟ampleur nouvelle de notre créature dans les romans très récents. Pour en revenir à la multitude de sous-genres, nous l‟avons, par contre, restreinte à trois, déterminés par l‟importance de la présence draconique : la Fantasy, l‟Heroic Fantasy et la Dragon Fantasy. Sous le terme général de Fantasy sans adjonction d‟autres termes, nous positionnons essentiellement la High Fantasy héritée de Tolkien et la Fantasy arthurienne17. Dans cette première classification, le dragon n‟est qu‟un représentant d‟une espèce dangereuse pour l‟homme, comme celui des légendes anciennes. Il n‟est plus la bête à combattre nécessairement, mais il a des réactions animales imprévisibles. 17 Nous écartons tous les autres sous-genres, science Fantasy, light Fantasy, Fantasy ludique, romantic Fantasy, Fantasy urbaine, dark Fantasy, etc. où le dragon n‟apparaît pas ou trop exceptionnellement. 7 L‟Heroic Fantasy est très connue des amateurs de jeux de rôle et de jeux vidéo. Elle exalte un univers situé dans un passé lointain ou un monde futur détruit par un cataclysme, et fondé sur la violence. Le dragon y est souvent présent mais au même titre que la magie, les monstres et les sorciers. Il est stéréotypé et prédéterminé au service du mal, devenant, de ce fait, une bête à abattre. Le dragon de ce genre est facile à cerner, et quelques exemples tirés de romans confirmeront notre approche théorique. De ce fait, nous ne consacrerons qu‟un chapitre à la définition du sous-genre, le cadre de son émergence et son lien avec les jeux, l‟image du dragon qu‟elle offre dans son contexte particulier. Dans la Dragon Fantasy, le dragon se présente comme un élément indispensable à la constitution même du sous-genre que nous avons déterminé. Aussi, est-il la seule figure qui nécessite un travail approfondi. Ceci permettra de déterminer le nouveau dragon de notre époque, apparu au tournant du millénaire, avec les premiers romans qui ont été extraits des jeux et de l‟Heroic Fantasy et dans lesquels nous en percevons encore les stigmates (cycle DragonLance commencé en 1989). La séparation est définitive depuis une dizaine d‟années car les deux souches de dragons se démarquent désormais mais peuvent s‟opposer dans un même roman. La constitution de l‟image draconique nous semble incomplète si nous la limitons aux créatures antinomiques. Il nous paraît également intéressant de déterminer les facettes qui intègrent la figure du dragon des trois groupes, les éléments morphologiques et les capacités mises en valeur ou devenues récemment indispensables, qui permettent de constituer un socle commun à tous les dragons d‟aujourd‟hui. Nous avons opté pour l‟écriture du terme « Fantasy » avec une majuscule lorsqu‟il s‟agit du genre, évitant ainsi toute confusion possible avec le terme anglais fantasy signifiant le rêve, le fantasme, l‟imagination, l‟adjectif fantaisiste et même fantastique. Nous laisserons le mot en italique lorsqu‟il est dans une citation française car certains critiques ou traducteurs français ont choisi ce style d‟écriture. Suivant la même logique, « Dragon Fantasy » sera écrit avec des majuscules. Choisir la Fantasy comme sujet d‟étude nous a confrontée à une difficulté majeure, celle du choix et de la disponibilité des œuvres. Il a fallu en effet, faire le tri aussi bien dans les ouvrages généraux que dans les romans. Le dragon étant victime d‟un soudain succès, le terme s‟intègre désormais partout pour inciter à l‟achat. Aussi de nombreux titres récents, ou réédités récemment, l‟affichent-ils, de même que les illustrations de couverture, dans un but marketing évident au vu des quelques pages, parfois des quelques lignes, qui 8

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à agir suivant une optique de transformation progressive. N‟entre .. 35. 36 Smaug: Bilbo, The Hobbit (1937) et Glaurung: The Silmarillion (1977).
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