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La femme de trente ans PDF

183 Pages·2016·1.11 MB·French
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HONORÉ DE BALZAC LA FEMME DE TRENTE ANS HONORÉ DE BALZAC LA FEMME DE TRENTE ANS Untextedudomainepublic. Uneéditionlibre. ISBN—978-2-8247-0987-1 BIBEBOOK www.bibebook.com À propos de Bibebook : Vousavezlacertitude,entéléchargeantunlivresurBibebook.comde lireunlivredequalité: Nous apportons un soin particulier à la qualité des textes, à la mise en page, à la typographie, à la navigation à l’intérieur du livre, et à la cohérenceàtraverstoutelacollection. Les ebooks distribués par Bibebook sont réalisés par des bénévoles del’AssociationdePromotiondel’EcritureetdelaLecture,quiacomme objectif:lapromotiondel’écritureetdelalecture,ladiffusion,laprotection, laconservationetlarestaurationdel’écrit. Aidez nous : Vouspouveznousrejoindreetnousaider,surlesitedeBibebook. http://www.bibebook.com/joinus Votreaideestlabienvenue. Erreurs : Sivoustrouvezdeserreursdanscetteédition,mercidelessignalerà: [email protected] Télécharger cet ebook : http://www.bibebook.com/search/978-2-8247-0987-1 Credits Sources: — B.N.F. — Éfélé Ontcontribuéàcetteédition: — Association de Promotion de l’Ecriture et de la Lecture Fontes: — PhilippH.Poll — ChristianSpremberg — ManfredKlein Licence Letextesuivantestuneœuvredudomainepublicédité souslalicenceCreativesCommonsBY-SA Except where otherwise noted, this work is licensed under http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/ Lirelalicence CetteœuvreestpubliéesouslalicenceCC-BY-SA,cequi signifie que vous pouvez légalement la copier, la redis- tribuer,l’envoyeràvosamis.Vousêtesd’ailleursencou- ragéàlefaire. Vous devez attribuer l’œuvre aux différents auteurs, y comprisàBibebook. LA FEMME DE TRENTE ANS D ÉDIÉALOUISBOULANGER,PEINTRE. n 1 I CHAPITRE PREMIÈRES FAUTES A  mois d’avril 1813, il y eut un dimanche dont la matinée promettait un de ces beaux jours où les Pari- siens voient pour la première fois de l’année leurs pavés sans boueetleurcielsansnuages.Avantmidiuncabrioletàpompeatteléde deuxchevauxfringantsdébouchadanslaruedeRivoliparlarueCasti- glione,ets’arrêtaderrièreplusieurséquipagesstationnésàlagrillenou- vellementouverteaumilieudelaterrassedesFeuillants.Cettelestevoi- tureétaitconduiteparunhommeenapparencesoucieuxetmaladif ;des cheveux grisonnants couvraient à peine son crâne jaune et le faisaient vieux avant le temps ; il jeta les rênes au laquais à cheval qui suivait sa voiture, et descendit pour prendre dans ses bras une jeune fille dont la beautémignonneattiral’attentiondesoisifsenpromenadesurlaterrasse. Lapetitepersonneselaissacomplaisammentsaisirparlataillequandelle futdeboutsurleborddelavoiture,etpassasesbrasautourducoudeson guide, qui la posa sur le trottoir, sans avoir chiffonné la garniture de sa 2 Lafemmedetrenteans ChapitreI robeenrepsvert.Unamantn’auraitpaseutantdesoin.L’inconnudevait êtrelepèredecetteenfantqui,sansleremercier,luipritfamilièrement lebrasetl’entraînabrusquementdanslejardin.Levieuxpèreremarqua lesregardsémerveillésdequelquesjeunesgens,etlatristesseempreinte sursonvisages’effaçapourunmoment.Quoiqu’ilfûtarrivédepuislong- tempsàl’âgeoùleshommesdoiventsecontenterdestrompeusesjouis- sancesquedonnelavanité,ilsemitàsourire. ― L’ontecroitmafemme,dit-ilàl’oreilledelajeunepersonneense redressantetmarchantavecunelenteurquiladésespéra. Il semblait avoir de la coquetterie pour sa fille et jouissait peut-être plus qu’elle des œillades que les curieux lançaient sur ses petits pieds chaussésdebrodequinsenprunellepuce,surunetailledélicieusedessi- née par une robe à guimpe, et sur le cou frais qu’une collerette brodée necachaitpasentièrement.Lesmouvementsdelamarcherelevaientpar instants la robe de la jeune fille, et permettaient de voir, au-dessus des brodequins,larondeurd’unejambefinementmouléeparunbasdesoieà jours.Aussi,plusd’unpromeneurdépassa-t-illecouplepouradmirerou pour revoir la jeune figure autour de laquelle se jouaient quelques rou- leauxdecheveuxbruns,etdontlablancheuretl’incarnatétaientrehaus- sésautantparlesrefletsdusatinrosequidoublaituneélégantecapote, queparledésiretl’impatiencequipétillaientdanstouslestraitsdecette jolie personne. Une douce malice animait ses beaux yeux noirs, fendus enamande,surmontésdesourcilsbienarqués,bordésdelongscils,etqui nageaientdansunfluidepur.Lavieetlajeunesseétalaientleurstrésors surcevisagemutinetsurunbuste,gracieuxencore,malgrélaceinture alorsplacéesouslesein.Insensibleauxhommages,lajeunefilleregardait avec une espèce d’anxiété le château des Tuileries,sans doute le but de sapétulantepromenade.Ilétaitmidimoinsunquart.Quelquematinale quefûtcetteheure,plusieursfemmes,quitoutesavaientvoulusemon- trerentoilette,revenaientduchâteau,nonsansretournerlatêted’unair boudeur,commesiellesserepentaientd’êtrevenuestroptardpourjouir d’unspectacledésiré.Quelquesmotséchappésàlamauvaisehumeurde cesbellespromeneusesdésappointéesetsaisisauvolparlajolieincon- nue,l’avaientsingulièrementinquiétée.Levieillardépiaitd’unœilplus curieuxquemoqueurlessignesd’impatienceetdecraintequisejouaient 3 Lafemmedetrenteans ChapitreI surlecharmantvisagedesacompagne,etl’observaitpeut-êtreavectrop desoinpournepasavoirquelquearrière-penséepaternelle. Cedimancheétaitletreizièmedel’année1813.Lesurlendemain,Na- poléonpartaitpourcettefatalecampagnependantlaquelleilallaitperdre successivement Bessières et Duroc, gagner les mémorables batailles de LutzenetdeBautzen,sevoirtrahiparl’Autriche,laSaxe,laBavière,par Bernadotte,etdisputerlaterriblebatailledeLeipsick.Lamagnifiquepa- radecommandéeparl’empereurdevaitêtreladernièredecellesquiexci- tèrentsilong-tempsl’admirationdesParisiensetdesétrangers.Lavieille gardeallaitexécuterpourladernièrefoislessavantesmanœuvresdontla pompeetlaprécisionétonnèrentquelquefoisjusqu’àcegéantlui-même, qui s’apprêtait alors à son duel avec l’Europe. Un sentiment triste ame- naitauxTuileriesunebrillanteetcurieusepopulation.Chacunsemblait devinerl’avenir,etpressentaitpeut-êtrequeplusd’unefoisl’imagination auraitàretracerletableaudecettescène,quandcestempshéroïquesde laFrancecontracteraient,commeaujourd’hui,desteintespresquefabu- leuses. ― Allonsdoncplusvite,monpère,disaitlajeunefilleavecunairde lutinerieenentraînantlevieillard.J’entendslestambours. ― C’estlestroupesquientrentauxTuileries,répondit-il. ― Ouquidéfilent,toutlemonderevient !répliqua-t-elleavecuneen- fantineamertumequifitsourirelevieillard. ― Laparadenecommencequ’àmidietdemi,ditlepèrequimarchait presqueenarrièredesonimpétueusefille. Avoirlemouvementqu’elleimprimaitàsonbrasdroit,vouseussiez ditqu’elles’enaidaitpourcourir.Sapetitemain,biengantée,froissaitim- patiemmentunmouchoir,etressemblaitàlaramed’unebarquequifend les ondes. Le vieillard souriait par moments ; mais parfois aussi des ex- pressionssoucieusesattristaientpassagèrementsafiguredesséchée.Son amourpourcettebellecréatureluifaisaitautantadmirerleprésentque craindrel’avenir.Ilsemblaitsedire :― Elleestheureuseaujourd’hui,le sera-t-elletoujours ?Carlesvieillardssontassezenclinsàdoterdeleurs chagrinsl’avenirdesjeunesgens.Quandlepèreetlafillearrivèrentsous le péristyle du pavillon au sommet duquel flottait le drapeau tricolore, etparoùlespromeneursvontetviennentdujardindesTuileriesdansle 4 Lafemmedetrenteans ChapitreI Carrousel,lesfactionnairesleurcrièrentd’unevoixgrave :― Onnepasse plus ! L’enfantsehaussasurlapointedespieds,etputentrevoirunefoule de femmes parées qui encombrait les deux côtés de la vieille arcade en marbreparoùl’empereurdevaitsortir. ― Tulevoisbien,monpère,noussommespartistroptard. Sapetitemouechagrinetrahissaitl’importancequ’elleavaitmiseàse trouveràcetterevue. ― Eh !bien,Julie,allons-nous-en,tun’aimespasàêtrefoulée. ― Restons,monpère.D’icijepuisencoreapercevoirl’empereur.S’il périssaitpendantlacampagne,jenel’auraisjamaisvu. Lepèretressaillitenentendantcesparoles,carsafilleavaitdeslarmes danslavoix ;illaregarda,etcrutremarquersoussespaupièresabaissées quelques pleurs causés moins par le dépit que par un de ces premiers chagrins dont le secret est facile à deviner pour un vieux père. Tout à coupJulierougit,etjetauneexclamationdontlesensnefutcomprisni par les sentinelles, ni par le vieillard. A ce cri, un officier qui s’élançait delacourversl’escalierseretournavivement,s’avançajusqu’àl’arcade du jardin, reconnut la jeune personne un moment cachée par les gros bonnetsàpoildesgrenadiers,etfitfléchiraussitôt,pourelleetpourson père, la consigne qu’il avait donnée lui-même ; puis, sans se mettre en peinedesmurmuresdelafouleélégantequiassiégeaitl’arcade,ilattira doucementàluil’enfantenchantée. ― Jenem’étonneplusdesacolèrenidesonempressement,puisque tu étais de service, dit le vieillard à l’officier d’un air aussi sérieux que railleur. ― Monsieur,réponditlejeunehomme,sivousvoulezêtrebienplacés, nenousamusonspointàcauser.L’empereurn’aimepasàattendre,etje suischargéparlemaréchald’allerl’avertir. Toutenparlant,ilavaitpris,avecunesortedefamiliarité,lebrasde Julie,etl’entraînaitrapidementversleCarrousel.Julieaperçutavecéton- nement une foule immense qui se pressait dans le petit espace compris entrelesmuraillesgrisesdupalaisetlesbornesréuniespardeschaînes quidessinentdegrandscarréssablésaumilieudelacourdesTuileries.Le cordondesentinelles,établipourlaisserunpassagelibreàl’empereuret 5

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