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La face cachée de Reporters Sans Frontières : De la CIA aux faucons du Pentagone PDF

137 Pages·2007·7.629 MB·French
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Voici, détaillés dans ces pages, les fréquentafions douteuses, les financements honteux, les hargnes sélecüves, les indlflgences Maxime Uiuas infondées, les tentatives de dissimulafions, les manipulations des chiffres, les mensongesréitérés de Reporters sans fi'onfières, le tout LH FREE EHEHÉE au service d’une cause sans rapport avec les objectifs affichés. Observons son ardeur au travail contre les pays pauvres que l'Occidentveut soumettre et son silence face aux concentrations DE HEFDHTEH5 économiques dans les médias des riches. pays Notons sa mansuétude envers les «bavures» de l’US Army, 5Hll5 ses «oublis» dans la comptabilisationde journalistes FHDHTIEHEE qui en sont victimes. Ce livre dévoile les paravents de la CIA qui alimentent RSF en DE la [IH au: Faucuns du Pentagone dollars: le Center for a Free Cuba et la National Endowment for Democracy (NED) via l’United States Agency for International Development (USAID). Et il n’y a pas qu’eux: l’Open Society Institute du milliardaire et magnat international de la presse George Soros, ami personnel de Bush, qui s’agite partout où peut être mis en place un gouvernement pro-états-unien,fait partie aussi des généreux financiers de RSF. Alors, RSF ??? Association humanitaire ou bras médiatique européen de la CIA et des faucons du Pentagone? Ecrivain et cyberioumaliste, ex—référent littéraire d'Afiac—France, MAXIME VlVAS (prix RogerVailland1997) a publié sept livres (romans, polars, humour,essai), des nouvelles et des centaines d’articles traduits en plusieurs langues sur des dizaines de sites Internet. Il écrit également pour la presse quotidienneet assurechaque semaine une chronique littéraire sur Radio Mon Païs à Toulouse. aclen Edil‘iDñ5ifldEfl EdifiDfl5ü El] nur-u: Dernièresparutionsdes éditionsAden Hors collection — L’enfancesouspression. Quand l’école rendmalade,CarlosPerez. Maxime Uiuas Petitebibliothèque d’Aden 13. Giapet Clausewitz,T. Derbent. LH FHEE EHEHÉE 14. Comprendrelepouvoir,tome 3, Noam Chomsky. 15. Misère dunietzsche'isme degauche,Aymeric Monville. 16.Menaces surlacivilisationduvin, Raoul-MarcIennar. DE HEFDHTEH5 17. Lepéchéoriginel du)OÔ' siècle,Domenico Losurdo. 18. L’écoleetlapestepublicitaire NicoHirttetBernard Legros. 19. Œuvres choisies, tome 1 Lénine. 5Hfl5 FHDHTIÈHEE CollectionRosta - En travers delagorge,Titom. DE la [IH au:-: Panama du Fantagnne - 500 affiches deMai68, Vasco Gasquet. Grande bibliothèque d’Aden Zolal’imposteur, julie Moens. FPÊFEIEE de Thierru flemme, UlEE pré5ident dE UiUE TU Clausewitzetlaguerrepopulaire,T. derbent. Les États-Unis, demalempire, D. Bleitrach,V. DedajetM. Vivas. [mpe’rialisme humanitaire, Ioan Bricmont. La RTBFestaussila nôtre, Bernard Hennebert. @9°Na…+pr Lesguerres d’Herge',Maxime Benoît—]eannin. Déchiflrerle monde, NicoHirtt. Mythes etréalitéduconflit israélopalestinien, NormanG. Finkelstein. Les nouveauxmots dupouvoir, dir. PascalDurand. 1.0 Victorjam, unchant inachevé, Ioan lara. Collection EPO - Les nouveauxmaîtresdel’école, NicoHirtt . Tutti cadaveri,leprocès delacatastropheduboisduCazier aMarcinelle, MarieLouiseDeRoeck,JulieUrbain etPaul Lootens. - Hitler, l’irre’sistibleascension ?, KurtGossweiler. Collection Filrouge - Entrehistoire etpolitique,MarcelLiebman. Éditinn5*aden — Presse communiste,presse radicale(1919—2000), dir. JoséGotovitchetAnneMorelli Les éditions Aden publient, régulièrement,uncourrier d’informations envoyépar email. Pours’inscrire: adendif@skynetbe Du même auteur: Parisbrune(roman), PrixRogerVailland1997, Editions LeTemps descerises Çomme lescorpion, monfrère (polaraltermondialiste), Editions LeTemps des cerises Labousculade(roman), Éditions del’Aube Écrantotal(polar),Éditions ]igal Préface Lacathédraleaufond dujardin(roman historique), PrixduZinc 2002,Atout Éditions La tourElfiletlecocotier (roman humoristique), Editions duLéopardmasqué Les États-UnisdemalEmpire (essai),en collaboration avecDanielle BleitrachetViktorDedai,Éditions Aden Nouvelles (recueils collectifs): Au Venezuela en avril 2002, le monopoleprivé de la télévi— Toulousesangpoursang, Éditions duCorbeau sion transmet en jubilantle décret du coup d’État qui abo— AZF. Toulousesangdessusdessous, Éditions Loubatières lit Parlement, constitutionet autres institutions démocrati— 36nouvelles noires pourl’Humanité,Éditions Hors commerce ques. Les journalistes mènent la chasse aux opposants en Corps àcorps, Éditions LeTemps descerises direct, surun tonhaletant,en compagniedelapolice,etfont le black-out sur la résistancecroissante de la population. Les médiasprivés vénézuéliensqui ne cessaientde parlerde li- berté d’expression, montrent leurvrai visage en participant étroitementà l’organisation d’un coup d’État sanglant, heu- reusementdéjoué enquarante-huitheurespar lepeupledes- cendudans larue. Quelques mois plustard, lacorrespondantedeRSF à Cara- cas, Maria ]osé Pérez Schael, évoquera dansle journalVéné- zuélienEl Universalcesmilitaires putschistes d’extrêmedroite: LES EDITIONSADEN Leséditions Aden édition GillesMartin 447rueA, Bréart «Moncoeurvibreàlavuedesmilitaires insurgés, ces hommes graphismeAtelier 1060 Bruxelles vertueux qui défilent sous nos couleurs nationales» [sic]. Un desgrands pêchers Belgique autrecorrespondantde RSF, EwaldSchwarenberg, directeur ([email protected]“) Tél003225344661 Fax003225344662 de IPYS-Venezuela, areçule 18septembre 2007 leprixannuel Dépôt Légal àparution adendif@sl{ynet.be de la NED, National Endowmentfor Democracy —qui est www.aden.be 6_ LA FACE CACHËE DE RSF LA FACE CACHÉEDE RSF_7 de notoriétépubliqueune société-écran de la CIA— pour sa sé un coup d’État d’extrême droite sanglanten 2002, expire «courageuselutteen faveur de la liberté d’expression». légalement. L’État rend cette fréquenceau service public et Un matin de septembre2002: d’une voiture qui longe le crée Tves, chaîne culturelle, informative, éducative. Pour sa parkingd’une filiale régionale de Globovisiôn, des inconnus part, RCTV revient sur le câble en juillet 2007. La «ferme- jettentquatre cocktails molotovs. De l’autre côté, quelqu’un turepar Chavez de RCTV,dernièretélévision indépendante» les éteint. Pas de victimes. Pas de dégâts. Voitures intactes. annoncéepar David Pujadas au 20h. de France 2 sur base Globovisiôn dénonce, à grand renfort d’images, «l’attentat d’infos de RSF, vaut donc ce que valait le «SalvadorAllende bolcheviqueà la grenade». L’«attentat» en question se produit ennemi delaliberté d’expression» de 1973. Alorsque RCTV à quelques heures de la visite d’une commissiontripartite n’a jamais été fermée et qu’elle continue de transmettre li— DEA, Fondation Carter et PNUD qui enquête sur la liberté brement sa programmationhabituelle, Robert Ménard mo- d’expression auVenezuela. La une d’El Nacionalexhibe aus— biliseladroite duParlementeuropéenpourdénoncerla«fer— sitôt une lettre-éclair de Robert Ménard, présidentde Repor- meturedelachaîne», coordonne latournéeeuropéennedes ters sans frontières, qui met en demeure le gouvernement dirigeants de RCTV et prend l’avion pour tenir une confé- vénézuéliende « mettrefinà laviolence contre la presse». rencedepresseà Caracasetydénoncer«l’atteinte àlaliberté Août 2003, dans l’Est huppé de Caracas, klaxons et pé- d’expression de la partdugouvernementChavez». tards éclatent. L’employée de la boulangerie, qui vient de AuVenezuela, enoctobre 2007,la liberté d’expression est passerla tête par la porte pour jaugerun ciel à la pluie, in- totale. L’oppositionpossède l’écrasante majorité des médias. terroge les clients du regard. La chaîne privée Globovisiôn Les «enquêtes » sur —etles « preuves» de— la corruption du appelle la populationà une nouvelle bataille contre le «dic- présidentChâvezfleurissentdepuis huitans dans lemoindre tateur Châvez». Que s’est—il passé ? La Commissionnatio- kiosque à journauxau moindrecoin de rue. Le dénigrement nale des Télécommunications, dansune opérationqui serait de la démocratie participative et la dénonciationde la «mili— routinière aux États—Unis ou en France, a retiré quelques tarisationdu régime» sontretransmis du matin au soir par émetteurs-relais installés sans permis légal. Sur les écrans, des centaines de radios commerciales à travers toutle pays. pourlestéléspectateurs, celanechange rien. Globovisiôn n’a L’exclusion raciste etla hainede classe sontintactes à Globo- jamais cessé d’émettre. Ce qui n’empêche la chaîne d’affir- vision, Venevisiôn, Televen, RCTV et leurs filiales qui occu- meràl’antenne : «Nous sommesfermés!». Etlachaîne «fer— pent 80 % du spectre radioélectrique vénézuélien. Pourquoi mée» de démarrerfébrilement une séance non-stop d’«infor- RSF valide-telleles « informations» de ce quasi monopole mation» live sur fond de musique d’action, sur le thème de privé des médias?MaximeVivas démontrelesfinancements «l’atteinte àla liberté d’expression» aussitôtrelayée interna- nord-américains,en particulierde la NED. Le Venezuela, en tionalementparRSF. tant qu’expérience démocratiquede gauche en rupture avec En mai 2007,la concession hertzienne de la chaîne com- le néo-libéralisme, gêne les puissants de ce monde et leurs merciale RCTV, qui diffuse telenovelas,programmes de sexe transnationalesmédiatiques. Dès ses premiers rapports en et films US, et qui est surtout connue pour avoir co—organi- 2000, RSF parlede Hugo Chavez comme d’un«futur Castro». 8_ LA FACE CACHÉE DE RSF Quelquesannées plus tard, dans le premier numéro de sa revue Médias, le directeurde RSFRobert Ménard écrit: «Les “alters”onttoutesles indulgencespourl’ex-putschiste Hugo Châvez, ce caudillo d’opérette qui ruine son pays mais se contente —pourl’instant?— dediscours àlaCastrosans trop de conséquencesréelles pourles libertés de ses concitoyens ». RSF n’existaitpasencore quandArmandMattelard—mem- Avertissement bre du conseil scientifiqued’Attac analysantl’alliance des —, grands médias etdela SIP (Société interaméricaine de Presse) dans le renversement d’Allende, écrivait:«L’enquêtejudiciaire surl’administrationdujournalElMercun'o, accusé d’irrégula— rités fiscales, a servi de prétexte pourdénoncerde soi-disant mesures coercitives contrela “presse libre”. [...] Le message émis par la presse de la bourgeoisie chilienne revient à sa source, renforcépar l’autorité que lui confèrele fait d’avoir Nuln’est contraint decroireunauteur surparole.Aussichaque été reproduit à l’étranger. [...] Nous sommes en présence fois qu’une de mes assertionspourrait paraître trop surpre— d’une SIP tautologique. Sa campagnen’est qu’un immense nante,j’ai choisi de rendre aisée sa vérification par Internet serpentqui.se mordla queue. » grâce à quelques «liens» utiles. le suggère aussi au lecteur Il étaittemps d’enquêter surla stratégiepolitique de Robert d’user d’un procédé simple: coller dans le cartouche ad hoc Ménard. Maxime Vivas nous endonneenfinles clefs. de son moteur de recherche un fragment d’un texte entre guillemets dontil veut contrôler l’authenticité. , Caracas, le 24 octobre 2007 Ainsi, quand je prétends que, au plus fort du coup d’Etat d’avril2002 à Caracas, Reporters sansfrontières a publié un Thierry Deronne communiqué mensonger dans lequel on lisait que «Hugo Licencié encommunicationssociales (IHECS, Bruxelles). Chaveza signé sa démission dans la nuit»,lelecteurobservera Vice-président de Vive, télévision publique participative que monassertionest confirméepardes dizaines de sources (Venezuela). variées sur Google. Par le même procédé, on vérifiera que RSF est bienfinancéepar des officines-écrans de la CIA ou parlemilliardaire et magnatinternationaldela presseGeor- ge Soros,via l’Open Society Institutequi intervientdansles contrées où peut être fabriqué un gouvernementpro—états- unien. On constatera, grâceà des sources irréfutables, que la famille d’un caméramanassassinéparl’arméeétats-unienne 10_ LAFACE CACHÉE DE RSF aordonné àRSF de seretirerdudossierpourcausedeflagrante complaisance avec les tueurs. On découvrira comment RSF affectionne de jouerlerôle d’avocatdes faucons du Pentago— Ilexiste quelqu’un depireque le bourreau, ne. On s’étonnerade sa luttecontreles restrictionslégales à c’estson valet. Mirabeau la propagation des propos antisémitesetxénophobes, de ses rapports avec l’extrême droite états-unienneet française. On pourra mêmevisionner un débatpublic où RSF plaidepourla Préambule libre publicationdes textes révisionnisteset négationnistes. RSF est un avion lourdaud, à hélices dorées, qui ne vole pas très haut et qui fait beaucoupde bruit. Il larguedes mé- Liberté de la presse, ga-bombes surlespetits paysinsoumis etdes leurres dansle ciel des grands champions du libéralisme. L’abondancedes des journalistes artifices pétaradantspermetau pilote de capter l’attention et et devoir d’informer l’argent des gogos —«Achetezmes calendriers, mes albums, mes revues, mesgadgets !»— et d’affirmer qu’il tire sans dis- tinctionsurtousles «prédateurs». Mais il suffitd’y regarderde près pour découvrir la mys- tification. C’estd’ailleurs en allant farfouiller dans les écrits de RSF etenl’interrogeant directementque, pourl’essentiel, j’ai percé la véritable nature de cette association. C’estpour La devise de Reporters sans frontières est simple: «Nous l’avoir lu, vu et écouté que je peux tracer le portrait de son défendonsle droitd’expression des journalistes». Le public chef: déguisé en Chevalier Blanc,il savateles faibles au coin comprend:«notre droit à l’information». des rues sombres; en Zorro,il offre son épéeauxlatifundistes; Ici commenceun quiproquomajeur. en Astérix, il fréquente le camp de Babaorum; en Tintin, il ac- RSF ne prétendpas lutterpourle droitdupublic à bénéfi- cuse les tziganesd’avoirvolé les bijoux de la Castafiore; en cierd’une informationvraie.Lelecteurapeuàvoirdanscette Don Quichotte, il monteà l’assaut des bidonvilles; en Robin affaire. Le centre du combat, c’estle journaliste. Il fautqu’il des Bois, il prendl’argent des riches pourdonner des coups ait le droit de publierses articles. N’importe lesquels, quitte auxpauvres. à raviver la douleur des victimes d’un génocide. Pour avoir prôné cette absence de limites, Robert Ménard, secrétaire général del’organisation, avaitreçuauvisageun verre d’eau lancé parArno Klarsfeld sur le plateaude Thierry Ardisson le 18 janvier 2003. Dans un débat au Québec devant un pu- blic nombreux, le 28 avril 2005 ‘, il persistaenrevendiquant 12_ LA FACE CACHÉE DE RSF LA FACE CACHÊEDE RSF_13 le droit pour les journalistesd’écrire des articles «révision- télévision et 11500 magazines— alertant à l’unisson sur les nisteset négationnistes». armes de destruction massive (ADM) de Saddam Hussein Au cours d’une intervention prononcée le 8 novembre ne lui inspirapas une campagnede presseet encore moins 2002 lors d’un colloque sur «La paix et les médias» à l’Uni— une decesactions spectaculaires qu’ilaffectionne commecellequi versité de la paix et au Centre mondialde la paixde Verdun, consista à cadenasserles grilles de l’ambassade parisienne André Lewin, ancienambassadeurde France, ancien porte— d’un paysdutiers—monde. Ce qui émeut RSF, ce n’estpas le parole du Secrétaire général des Nations Unies, s’estétonné licenciementdes journalistesexempts de faute profession- de lire sous la plume de Robert Ménard dans son livre La nelle mais cependantvictimes d’une restructurationpar les censure des bien—pensants —écrit avec sonépouse, Emmanuel— magnatsde la presse,princes de l’industrie et de la finance, le Duverger— que «traumatisés de n’avoirpas pris lamesure ni le fait que ces patronsdisposentdu droit —dont ils usent des médias extrémistes hutus à la veille du génocide rwan- plus ou moins délicatement— de dicter une ligne éditoriale dais, et notamment de la tristement célèbre Radio libre des à des journauxprétendus objectifs. Non, ce que veut RSF, mille collines, nous avons inventé… le concept de médias c’estque, partout,toujours,lesjournalistesqui contestentun de la haine», mais qu’à la suite d’une demande d’interdic- pouvoir populaireaientlesmêmesdébouchéspourle même tionde journauxproches du Front National, «la stupidité de discours—etqu’importes’ilvéhiculedesmensonges —queceux cette demande était d’une telle évidence qu’enfin nos yeux qui soutiennent, en groupe serré, les pouvoirs au service s’ouvraient». André Lewinreprend: «Pour Robert Ménard, des oligarchies. Ainsi l’unanimismemédiatiquefera-t-il un après réflexion, l’appel au génocide ne peut servir d’argu- grandpas enavant, griméen pluralité. ment à quelquecensureque cesoit,dumoment qu’il émane Quandlapressepauvre despaysriches, lavoixdescitoyens d’un journaliste, carceserait selon lui l’expression d’une opi- les moinsfavorisés, sera absorbée parles banques,on ne re- nion. D’ailleurs,en toutelogique, Robert Ménard écrit ensui- cueillera pas dansl’oreillele moindresoupirde RSF. Quand te que Faurisson, l’universitaire négationnistebienconnu,a la presse pauvredes pays pauvres, celle qui rend compte d’une le droit de prétendre que l’Holocauste n’a pas pu exister et politique d’indépendanceet de récupérationpour tous des donc n’a pas eu lieu, il a le droit de l’écrireet même de l’en- richesses nationales, affronte en un combat inégal une presse seigner à ses étudiants. Cette “dénégation” d’un fait avéré riche,militante etphagocytaire,RSF s’inquiètedesentraves lé- n’est en réalité pas une opinion, mais un mensonge.Etpour gislativesquifreineraientcettedernièredans samarcheglou— Robert Ménard, finalement,un mensongeune foisimprimé tonne. Quand la presse des pays envahis est soumise aux dil<— n’estplustoutàfaitun mensonge,puisqu’il a acquis enquel- tats des militaires étrangers,RSF parle de liberté retrouvée. que sorte droit de cité.»2 Dans chacunde ces cas,lapenséeuniquetriomphe,mas- Ce n’est donc pas la vérité qui est au cœur du combatde quéeparunepléthore detitresvéhiculantlemêmecredo.C’est Robert Ménard. Le bourragede crâne de lapopulationétats- laloiduplus fort, c’estcelledel’Empire qui seproclame em- unienne par des médias surabondants —les USA comptent blématique de la démocratie, tandis que les cris du faible 1700 quotidiens,rr000 stations de radio, 2000 chaînesde sontdénoncés commedictatoriaux. 14_ LA FACE CACHÉE DERSF LA FACE CACHÉEDE RSF_15 Qu’importele contenu, dit en substance RSF, parlons du Oublier que les lecteurs ont connu les mêmes écoles que droitdescontenants. les journalistes —etparfoispluslongtemps onteules mêmes —, Or, la dissociation du droitde dire et du devoir de ne pas maîtres et se sont construits à la lecture des mêmes pen- mentir est une escroquerie intellectuelleet une atteinte à seurs, c’est accorder indûment aux seconds une supériorité la démocratie. L’absence d’analyse des répercussions de la intellectuelle qui résisterarement àla confrontationentrele mainmise de l’argent sur la presseen est une autre. Clamer producteurde copies etle consommateur. que le journalistedoit pouvoir écrire sans ajouterque le lec- Soutenir que l’État ne doitpas intervenir—légiférer—dans teuraledroit de savoir, c’estmépriserce dernier. Rechigner à le domainede la presse, c’estaccorder un pouvoir sans par- désavouer lestrucages, lesimpostures,lesmystifications, les tage aux puissances d’argent, ouvrir un boulevard à tous falsifications, c’est décrédibiliser toute la corporation. Agir les bonimenteurs sans vergogne, encourager à toutes les comme si le journalisme était une profession à part, plus surenchèresracoleuses, àtoutes lesmanipulations,àtousles qu’un autreintouchable, c’estfabriquerun clan, c’estle dési- complets, à tousles putschs, c’estdéroulerles barbelés de la gner commemafiaï Exalterles réflexes de solidarité corpo— propagandecamoufléssous le duvet de l’information. ratiste dès qu’un organe de presseest mis en cause, c’est af- Pour que la presse fasse son travail, que les journalistes ficherque ce pouvoir-là ne supportepas un contre—pouvoir. soientrespectés,que lelecteurpuisse lire, écouter, visionner en Poser en principe que la possessiond’une carte de presse, confiance,ilfautdesmédiasdontlerôle, les droitsetles devoirs l’accès à un micro, confèrentun droit au monologueest ré— sont cadréspar la loi, desjournalistes dont la hiérarchie est du vélateur d’un penchantautocratique. métieretnon de la finance; il faut des conditions favorables Oui, laliberté d’écrire des contrevérités ou des vérités par- à un minimum d’indépendance sans laquelle il n’y a pas de tielles, de façonnerl’opinion parleschoixdethèmesarbitrai- déontologie autreque proclamée, c’est—à—dire un supramen— rement privilégiés, d’en occulter d’autres, de ne pas rendre songe qui couronnetous les autresen essayant de les nier. de comptes, cette liberté-là est liberticide. Les sondages ne cessent de nous le dire: les Françaisjugent L’affirmafion selonlaquellela démocratie fleuritlà où paraît sévèrement la presse. Beaucoup ne lisentplus de quotidien. unepressenombreuseest aussiuneduperie. Non! La démo— Il sembleraitque, pour sortir de ce discrédit, la parole des cratie est là où la pressedit vrai. Millejournauxqui mentent discrédités ne suffise pas. Une voix extérieure est nécessaire. valentmoins qu’unepauvrefeuilledechouquirapporteles faits Touslescorps demétiersse dotentd’organisations représen- réels.Quandle secrétairegénéraldeRSF explique:«j’ai52 ans, tatives pour défendre les droits, la réputation et l’intégrité jesuisdelagénération d’aprèsmai 68, etj’aitoujours penséque physique de leurs affiliés. Mais, si le grand public connaît lejournalismeétait une manière,pas seulementde commenter les noms des syndicats des autres salariés, des étudiants et lemonde,maisdelechanger»4,ilnousdittoutdegoqueletravail dupatronat, si chacunsait ce que recouvrentles sigles CGT, d’unjournalisteconsiste à donner sonavis et à intervenir politi- UNEF,MEDEF,qui peutdire commentlesjournalistessont quement. Il évacue son premier travail: apporterde l’infor— organisés, qui a entendu une déclaration d’un de leurs syn- mation,vérifiée, sincère, objective,aussicomplètequepossible5. dicats quand un grand reporter est enlevé ou tué ou licen- 16_ LA FACECACHÉE DE RSF cié, ou contraint par l’actionnaireprincipal de jeter son papier dans la corbeille? Un usurpateur s’est substitué à eux, un coucou a ponduun œufdansleurnid, un intrus y est né, ya grossi démesurément. Il s’appelle Reporters sans frontières, aberrationgénétiquedontle bec s’ouvre sur un estomac in- satiable qui engloutit argent des contribuables français et I européens, dons de richissimes sponsors privés, contribu- De l’argent, tions d’anonymes compatissants et, plus discrètement,les billets verts de l’Oncle Sam qui n’a jamais confonduorgani- de l’argent! sation humanitaire etrelais médiatiquede sapolitique guer- rière. Parce que Reporters sans frontières ne répugne pas à propager des fausses nouvelles utiles à l’Empire, parce qu’elles’évertue à minimiserles crimesde l’USArmy contre les grands reporters,parce qu’elle revendiqueson mutisme sur les effets pervers de la concentration. de la presse dans les mains des puissances financières, parce qu’elle dirige Unspectre hante les salles de rédaction de la presse hexago— l’essentiel de ses tirs idéologiques sur les plus faibles, elle nale. ll a pourformeun petit personnagevindicatif, à la voix n’aidenineprotège les journalistes,elleparticipe à la décon- hautperchée, au vocabulaire répétitifet àlapensée sommai- sidérationdontils souffrent. Elle les met en danger. C’estce re mise au service de quelques obsessions simples et d’une qui sera démontrédansles pages qui suivent. cause inavouée. En décembre2005 à Strasbourg, un tiers du Prix Sakha— rov, créé en 1988 parl’Union européenne et doté de 50000 euros, lui est attribué. Ce prix de «défensede la liberté»qui porte le nom de l’inventeurde la bombe atomique soviétique était à partageravec la juriste nigériane Hauvva Ibrahim et les «Femmes en blanc» de Cuba. La candidaturede RSF a étéprésentéeparlegroupe Libéralet Démocrate —auquelest rattachéel’UDF. En apprenant que son organisation allait percevoir 33,33% du Prix, l’homme a aussitôt déclaré: «le suis fou dejoie». Ne comptons pas surlui pourdes réactions spontanéesbeaucoupplus élaborées. Quand,en2004, leroi du Maroclibère le journalisteAli Lmrabet, il déclare: «Nous sommes fousdejoie.» Quand,en 2005,les journalistes Chris- 18_ LA FACE CACHÉE DE RSF LA FACE CACHÉEDE RSF_19 tian Chesnot et Georges Malbrunot sont libérés, il se dit : mènede «circulation circulaire de l’information » décrié par «foude joie». QuandFlorence Aubenas et HusseinHanoun Pierre Bourdieu. Par parenthèse-cesociologue, qui était re— sont libérés, il déclare: «Nous sommes fous de joie.» Et connudans le monde entiercommeun des principaux mo- quandilpeutapprocherlajournalistesurletarmacdel’aéro- teursdelapenséefrançaise, esttoutnaturellementhonnipar portà son arrivée en Francele 12 juin2005, illui bourdonne RSF. Dans le premier numéro de la revue Médias dont RSF sottementun: «On a vécu avec toi». À quoi ellerépond: «je etlafemmede Robert Ménard sontles principaux actionnai- nevous aipas vus»6. Oui, décidément,la pertinenceoratoire res, on peutlire cejugementabrupt: «Ce qui frappe dansle de l’ouvrierde la onzièmeheure est assez étriquée. petit livre de Bourdieu sur la télévision, c’estl’indigence du Reste son positionnement idéologique qui lui vaut les fa— propos.» Il est vrai que ce professeurau Collège de France veurs de la droite européenne, poussée par des députés de n’hésitait pas à critiquer«l’empire arbitraire»etqu’il regret- la droite française dont beaucouptrop adorentla liberté de tait que «l’Europe européennefonctionnecomme un leurre la pressegarantie parles banquiers et les marchands de ca— dissimulantl’Europe euro—américaine qui se profile.». Blas- non,tel Dassault qui, à peinedevenu propriétairedu Figaro, phèmes suffisants pour que le grand Ménard dévalorise le réunit«ses»journalistespourleurdonnerquelques conseils petit Bourdieu. rédactionnelsetleurciter lesinformations«malsaines»par— Ex—militant de la Ligue Communiste Révolutionnaire(LCR) mi lesquelles celles qui font du mal à l’industrie. Les «dis- puis du Parti socialiste, Robert Ménard a été assureur, ma- sidents» peuvent «librement» prendre la porte. Et ne di— nœuvre, apiculteuravant d’atterrir à Radio—FranceHérault. sons rien de Libérationoù le nouvel actionnaire, Édouard de En 1985, l’écoute d’une émissionde France Inter, «Le télé— Rothschild, l’encre de son chèqueà peine séchée, s’avisade phonesonne»,avec Médecins sans frontières(MSF) lui don— remplirune charrettede journalistespriés d’aller s’exprimer ne l’idée salvatrice qui va le propulserau zénith. Il sollicite librementà l’ANPE avant d’inviter Serge july à partir—avec, l’aide de RonyBrauman, alors présidentde MSF,et dujour— ilestvrai,defaramineusesindemnitésetdebonnesperspec— naliste kan—Claude Guillebaud, pour fonder Reporters sans tives de reconversion. frontières dont l’objectifinitial est de «promouvoirdes for— Mais chut! Comme disent les comiques: «Cela ne nous mes dejournalismealternatif. »Trèsvite,il comprendque la re-gar-de pas!». Et surtout,celaéchappe à celui dontl’œilde critique de lapressequi appartientauxpuissantsn’estpas le lynx scrute le tiers—monde avec l’acuité que nous allons dé- boncréneau:«Pour défendre lesjournalistesdans lemonde, couvrir. nous avons besoin du soutien consensuelde la profession, L’homme s’appelle Robert Ménard, secrétaire général —à tandis que la réflexion critique sur le métier de journaliste vie, semble-t—il— de Reporters sans frontières. Son omniprésence prêtepardéfinitionàpolémique. Comment,par exemple, or- dans les médiaspourraitlaisser croire que son organisation ganiserun débat surlaconcentrationde lapresseet deman- a remplacétoutes les ONG de la planète. Il alimenteles or- derensuiteà Havas ou à Hachette de sponsoriserun événe- ganes de presseen nouvelles, communiqués,enquêtes,rap- ment?»7Etpourque lesmécènesàvenir comprennentbien, ports, qui serontrepris parlaprofessionenvertudu phéno- Robert Ménard insiste par cet aveu impudent que l’hebdo-

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