Elle s'appelait Cynthia. C'est du moins ce prénom qu'elle avait affiché sur le site X d'Intemet. Mais Gérard Mellières savait bien que les prostituées ne donnent jamais leur véritable identité. De toute façon, il s'en fichait compIétement, l'essentiel était qu'elle respecte à la lettre les consignes qu'il lui avait données : dès que la 'séance" était terminée, elle devait prendre la liasse de billets posée sur le guéridon et disparaître. Parce qu'une fois redevenu lui-même, P-DG tout-puissant et tyranique qu'il était n'aurait pas supporté de ser le regard de celle devant qui il venait, pour son plaisir, de s'humilier. Jusqu'à présent, la fille avait été parfaite. Mais pourquoi restait-elle plantée là maintennant que tout était fini ? Soudain, elle fit pivoter vers son propre visage le spot de la lampe de bureau qu'elle maintenait braquée sur lui depuis son arrivée. Gérard reçut au creux de la poitrine un choc qui le tétanisa : la femme qui se tenait devant lui avec petit sourire à la fois triomphant et triste ne s'appelait pas Cynthia mais Pauline. Quant à son nom de 'famille, il était mieux que quiconque pour le connaître...