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La Disgrâce de Turgot, 12 mai 1776 PDF

667 Pages·1961·18.594 MB·French
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La Disgrâce de Turgot TRENTE JOURNÉES QUI ONT FAIT LA FRANCE 1 XVI LE BAPTtME DE CLOVIS • LA DISGRACE DE TURGOT 25 décembre 496. 12 mai 1776. II XVII LA BATAILLE DE POITIERS LA PRISE DE LA BASTILLE 17 octobre 732. 14 juillet 1789. m xvm LE COURONNEMENT LA CHUTE DE LA ROYAUTÉ DE CHARLEMAGNE 10 août 1792. 25 décembre 800. XIX IV o LA CONJURATION L'A~NEMENT DU NEUF THERMIDOR DE HUGUES CAPET 27 juillet 1794. 3 juillet 987. xx v • LE DIX-HUIT BRUMAIRE LE DIMANCHE DE BOUVINES 9 novembre 1799. 27 juillet 1214. XXI VI LE SACRE DE NAPOLÉON • LE BUCHER DE MONTSÉGUR 2 décembre 1804. 16 mars 1244. XXII VII WATERLOO L'ATTENTAT D'ANAGNI 22 juin 1815. 7 septembre 1303. XXIII VIII LA RÉVOLUTION DE JUILLET *LE MEURTRE 29 juillet 1830. D'ÉTIENNE MARCEL 31 juillet 1358. XXIV LA NAISSANCE IX DE LA IJe RÉPUBLIQUE LA LIBÉRATION D'ORLÉANS 24 février 1848. 7 mai 1429. xxv x LE COUP D'ÉTAT LA MORT DU 2 DÉCEMBRE DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE 2 décembre 1851. 5 janvier 1477. XI XXVI oLE DÉSASTRE DE PAVIE LA PROCLAMATION 25 février 1525. DE LA COMMUNE 26 mars 1871. XII . • LE MASSACRE XXVII DE LA SAINT-BARTHÉLEMY LA VICTOIRE DE LA MARNE 24 août 1572. 9 septembre 1914. xm xXVIII L'ASSASSINAT D'HENRI IV L'ARMISTICE DE LA VICTOIRE 14 mai 1610. 11 novembre 1918. XIV XXIX • LA JOURNÉE DES DUPES LA FIN DE LA Hie RÉPUBLIQUE 10 novembre 1630. 10 juillet 1940. xv xxx LA BANQUEROUTE DE LAW LA LIBÉRATION DE PARIS 17 juillet 1720. 25 août 1944. • Volumes parus. 0 Volumes à paraitre prochainement. Trente journées qui ont fait la France collection. dirigée par Gérard Walter 12 MAI 1776 La Disgrâce de Turgot par Edgar Faure GALLIMARD n a été tiré de l'édition originale de cet ouvrage, vingt-sept exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, numérotés de 1 à 27. 11 iSO ~ h Tow droits de reproduction, d'adaptation et de traduction réservés pour tous pays, y compris l'U.R.S.S. © Librairie Gallimard, 1961. INTRODUCTION par GÉRARD WALTER INTRODUCTION Le « Système », bâti sur le sable, ne reposant que sur des revenus imaginaires, s'était effondré1• Le 24 janvier 1721, le Conseil de la régence se réunit pour procéder à sa liquidation définitive. A en croire Saint-Simon, qui en faisait partie,« l'étonnement fut grand dans tous ceux qui s'y trouvèrent •.. le détail de tant de millions factices qui ruinait le roi ou les particuliers, ou, pour mieux dire, l'un et l'autre, effraya tout le monde ». La discussion fut orageuse. « Ce Law aurait dû être pendu », s'écria le duc d'Orléans. « Mais, monsieur, lui fit observer le duc de Bourbon, comment, sachant cela, l'avez-vous laissé sortir du royaume? » - « C'est vous, monsieur, qui lui en avez fourni les moyens, répliqua aigrement le régent, en lui envoyant les passeports. » A quoi le duc de Bourbon se contenta de répondre : « Il est vrai, monsieur, mais c'est vous qui me les avez remis pour les lui envoyer. » Deux jours après, parut l'arrêt qui instituait le visa. Le redou table financier Paris-Duverney 2, rappelé de l'..exil, reçut la mission de diriger l'opération. Il remplit cette tâche sans ménage ment aucun, taillant dans le vif impitoyablement. Tous les titres et papiers émis sous l'égide du « Système », devaient être repré .. sentés aux guichets du contrôle général avant le 20 mars suivant. Huit cents commis des finances s'installèrent au Louvre, et le défilé des porteurs de papiers commença. On évalue à 511.000 le nombre des personnes qui se sont présentées. Le délai accordé dut être prorogé de deux mois. Finalement, il fut annoncé, le 10 août, que tous les papiers demeurés non présentés après cette date, seraient déclarés nuls de plein droit. La valeur des effets visés-monta à 2 milliards 472 millions. Comme leur total mis en circulation était de 3 milliards 1. Voir le tome XV de la collection : La Bonqueroute de Law. 2. Ennemi juré de Law (cf. le volume précité). x LA DISGRACE DE TURGOT 200 millions, il y aurait lieu d'en déduire que 728 millions restèrent enfermés dans le coffre-fort de leurs détenteurs, dans l'attente, hypothétique, des « jours meilleurs ». D'après le plan soumis par Paris-Duverney au Conseil de la régence le 14 septembre, l'ensemble global des valeurs visées devait être réduit en tenant compte de leur nature. Elles furent classées en cinq catégories. Les moins dépréciées perdirent un sixième, mais il y en eut qui furent amputées de 95 %· Le total des réductions effectuées se chiffra par environ un milliard. Les 1.500 millions conservés furent transformés, partie en rentes perpétuelles à 2 % %, partie en rentes viagères à 4 %· Après quoi, on s'occupa des << réalisateurs », autrement dit des spécula teurs qui s'étaient enrichis par le trafic des titres. L'arrêt du 15 septembre 1722 les frappa d'une capitation extraordinaire qui produisit 188 millions. On choisit dans le nombre 180 que l'opinion publique considérait comme ayant fait fortune en spécu lant sur les titres, et on les taxa d'autorité, sans les entendre. Certains payèrent jusqu'à 8 millions. Un mois après, tous les titres qui avaient servi à la liquidation furent entassés dans une cage de fer et brûlés publiquement. La plupart des « spoliés » surent s'adapter très rapidement à la nouvelle situation et découvrirent un nouveau champ d'activité en se mettant à spéculer sur les blés. Pour mieux dire ils ne fai saient que renouer une tradition plus que séculaire et que les illusions nées du « mirage Law » avaient fait négliger momenta nément. Ici, un bref retour en arrière paraît nécessaire. L'odieux procédé de la disetœ factice commence à être employé sur une vaste échelle à partir de 1660, première année du règne personnel de Louis XIV, ce qui, d'ailleurs, n'apparaît que comme une simple coïncidence. Je dis bien : disette factice. Car il n'y eut point alors et il n'y aura pas de disette réelle, autrement dit de pénurie effective de grains, sur l'ensemble du territoire du royaume. Donc, au début de juillet 1660 on apprit qu'il y avait des blés niellés dans quelques provinces. Fait, en soi, d'une importance tout à fait secondaire, puisque le dommage causé par cet accident pouvait être aisément réparé en puisant dans les réserves consti tuées au cours des années précédentes. Mais cela ne faisait nullement l'affaire des marchands en grains 1• Ils se mirent à 1. Ce commerce prit son développement en France pendant les guerres de Reli gion (cf. mon Histoire des paysans de France, chap. xvm). INTRODUCTION XI stocker le blé, en procédant à des achats massifs partout où on pouvait en trouver. Ce blé n'était amené à Paris que par petites quantités, ce qui leur permettait d'y créer un état de pénurie de grains pour ainsi dire permanent et d'en hausser le prix à leur convenance. Ainsi le setier de blé, qui ne coûtait en juin 1660 que 13 livres 10 sols, monta en juillet à 34 livres. L' « homme fort du siècle de Louis XIV, Colbert, venait >> d'entrer au Conseil. Il eut la velléité de réprimer ces abus. Des commissaires du Châtelet reçurent l'ordre de rechercher à Paris les dépôts clandestins de blé et de les faire ouvrir. Les trafiquants eurent vite fait de déjouer cette manœuvre. Ils transportèrent leurs stocks en province et installèrent des magasins tout le long des rivières, afin de pouvoir faire venir leur blé à Paris par voie fluviale en cas de besoin. Les commissaires du Châtelet procé dèrent à de nouvelles perquisitions. On découvrit près de Meaux, notamment, 9.450 muids de blé qui furent saisis. Une partie, 3.600 muids, fut expédiée à Paris, où son arrivée fit baisser le prix du setier à 23 livres, prix exorbitant quand même, compte tenu de celui qu'on payait quelques semaines auparavant. Mais la plus grande partie du blé saisi, soit 5.850 muids n'arriva pas à Paris, « faute de bateaux et d'hommes pour les voitures », paraît-il. On ignore ce que devint ce blé. Peut-être, reprit-il tout simplement sa place dans les magasins clandestins, bénéfi ciant de la connivence des autorités 1• Des assignations à compa raître furent délivrées. Un seul des trafiquants visés se présenta. Il fut arrêté. Quant aux autres qui avaient jugé inutile de se déranger, tout porte à croire qu'ils ne furent guère inquiétés par la suite. D'ailleurs, beaucoup de marchands, pour avoir un prétexte légitime de retenir leur blé en magasin, l'avaient fait saisir par des créanciers fictifs 2• La très modique baisse provoquée par l'arrivage d'une partie des stocks saisis, jeta l'alarme dans le milieu des trafiquants. Ils firent agir le prévôt des marchands et les échevins de la capitale. Un conflit de juridiction mit aux prises le Châtelet et la munici palité de Paris qui prétendait que la police des grains lui apparte nait également sur les voies fluviales de la région parisienne. Les édiles parisiens eurent gain de cause. Ce qui eut pour résultat de faire monter le prix du blé à 38 livres le setier. La disette 1. Les procès-verbaux des commissaires, publiés par Lamare dans le tome II de son Trai~ de la police, en parlent expressément. 2. Id., t. II, p. 376.

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