ebook img

La Bible dévoilée : Les Nouvelles révélations de l'archéologie The Bible Unearthed: Archaeology's New Vision of Ancient Israel and the Origin of Its Sacred Texts (French Edition) PDF

431 Pages·2002·62.03 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview La Bible dévoilée : Les Nouvelles révélations de l'archéologie The Bible Unearthed: Archaeology's New Vision of Ancient Israel and the Origin of Its Sacred Texts (French Edition)

Israël Finkelstein Neil Asher Silberman LA BIBLE DÉVOILÉE LES NOUVELLES RÉVÉLATIONS DE L'ARCHÉOLOGIE Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman La Bible dévoilée Les nouvelles révélations de l'archéologie Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patrice Ghirardi B a y a rd Cet ouvrage a été originellement publié par The Free Press A Division of Simon & Schuster, Inc. (New York, USA) sous le litre The Bible Uncarihcd © Israël Finkelstein and Neil Asher Silberman, 2001 Ions droits réserves. La loi du II mars ll)57 interdit les copies ou DANGER reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représenta tion ou reproduction intégrale ou partielle laite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur et de l'éditeur, est illicite 1£MJT0C0PWG£ et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants TUE LE LIVRE du Code pénal. 8'" tirage ISBN : 2-227-139-5 l-X © Bavard Éditions, 2(M)2 3-5. rue Bayard. 75008 Paris Remerciements L'idée d'écrire ce livre nous est venue il y aura bientôt huit ans, au cours d'un week-end paisible que nous passions en famille, sur la côte du Maine. Le débat autour de la véracité historique de la Bible commençait de nouveau à passionner un nombre considérable de personnes qui n'appartenaient pas au cercle des savants ; il devenait donc nécessaire - et nous en avons pris conscience - de mettre à la disposition du grand public un ouvrage d'actualité sur le sujet. Nous souhaitions y présenter l'ensemble des preuves historiques et archéo logiques qui, selon nous, imposaient une nouvelle manière de compren dre la naissance de l'ancien Israël et l'émergence de ses textes sacrés et historiques. Depuis lors, au fil des ans, la Bible a fait l'objet de controverses archéologiques de plus en plus âpres. Elles ont parfois donné lieu à des attaques personnelles, voire à des accusations de mobiles politi ques cachés. L'Exode a-t-il vraiment eu lieu '? Canaan a-t-il vraiment été conquis ? David et Salomon ont-ils vraiment régné sur un vaste empire ? Ce type de questions ne pouvait qu'attirer l'attention des médias partout dans le monde. Les débats publics suscités par chacune de ces questions s'écartaient souvent des limites précises des sciences de l'archéologie et de la critique biblique pour s'aventurer dans les domaines brûlants de la théologie et des croyances religieuses. Nonobstant les passions soulevées par de tels sujets, nous estimons qu'un réexamen des découvertes antérieures et de celles provenant de fouilles archéologiques actuelles démontre clairement que, doréna vant, les savants devront aborder le problème des origines de la Bible et de l'antique société Israélite à partir d'une perspective entièrement nouvelle. Dans les prochains chapitres, nous apporterons les preuves qui étayent cette affirmation ; elles brossent un panorama historique de l'ancien Israël qui diffère sensiblement de celui auquel nous avons été accoutumés. Nous laissons au lecteur le soin de décider si notre reconstruction s'accorde avec ces preuves. Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de préciser certains détails concernant nos sources et nos translittérations. Les citations des livres bibliques sont tirées de la traduction en anglais de la Bible hébraïque intitulée Revised Standard Version (RSV)1. Dans les cita tions, nous respectons les termes par lesquels la RSV nomme le Dieu d'Israël ; mais, dans nos propres textes. Dieu sera désigné par le tétra- gramme YHWH. De son côté, la RSV traduit le tétragramme par « Seigneur » et emploie le mot « Dieu » pour Élohim ou Élohei2. Pour la chronologie biblique, domaine semé d'embûches et d'incer titudes, nous avons opté pour la combinaison de deux systèmes de datation qui, d'après nous, offrait la meilleure adéquation avec la réa lité archéologique émergente : à partir des débuts de la monarchie israélite jusqu'à l'époque d'Achab, nous avons suivi les dates propo sées par Gershon Galil dans The Chronology of the Kings of Israël and Judah (Leiden, 1996). Pour les rois d'Israël et de Juda ultérieurs, nous avons choisi les dates proposées par Mordecai Cogan, dans son article intitulé « Chronology » (Anchor Bible Dictionary, New York, 1992). Bien entendu, de nombreuses incertitudes demeurent - notam ment sur les dates précises des premiers rois et des corégences ulté rieures, pour ne pas mentionner les contradictions internes au texte biblique lui-même -, mais nous estimons que, d'une manière géné rale, cette chronologie offre une base relativement fiable pour notre propos. La reprise des fouilles de Megiddo, entreprise par l'université de Tel-Aviv, en partenariat avec la Pennsylvania State University, fut une source très riche de réflexions et de discussions entre collègues sur les matériaux introduits dans cet ouvrage. Nous souhaitons remer cier tout particulièrement les codirecteurs de l'expédition de Megiddo, 1. Pour la traduction française. la Bible de Jérusalem a servi de référence, tant pour les citations que pour l'orthographe des noms de personnes et de lieux bibliques. (N.D.T.) 2. La Bible de Jérusalem traduit le tétragramme par « Yahvé », et Élohim ou Élohei par « Dieu ». (N.D.T.) les professeurs David Ussishkin et Baruch Halpern, ainsi que les membres de l'équipe des fouilles de Megiddo, qui ont, au fil des ans, joué un rôle essentiel, non seulement dans les fouilles proprement dites, mais aussi dans l'évolution de l'archéologie biblique en général. Les recherches et la rédaction de ce livre ont été entreprises à Paris, au cours d'une année sabbatique, par Israël Finkelstein, et à New Haven, par Neil Asher Silberman. Notre collègue et ami, le professeur Pierre de Miroschedji, a rendu notre séjour parisien à la fois agréable et productif. Pendant la composition de cet ouvrage, un certain nombre de bibliothèques publiques et privées nous ont grandement facilité la recherche : en Israël, la bibliothèque de l'Institute of Archaeology de l'université de Tel-Aviv ; à Paris, les bibliothèques de l'Institut catho lique, du Centre d'archéologie orientale de la Sorbonne et de la section des études sémitiques du Collège de France ; à Yale, la Sterling Mémorial Library et la bibliothèque de la Yale Divinity School. Nous remercions vivement Judith Dekel, de l'Institute of Archaeo logy de l'université de Tel-Aviv, qui a réalisé les cartes, les plans et les croquis qui illustrent ce livre. Les professeurs Baruch Halpern, Nadav Naaman, Jack Sasson et David Ussishkin nous ont prodigué leurs conseils avisés. Les réponses de Nadav Naaman et de Baruch Halpern à nos questions, posées par fois bien tard dans la nuit au téléphone, nous ont grandement aidés à résoudre les problèmes complexes relatifs à la rédaction et à l'histoire de la Bible. Baruch a également relu et discuté avec nous les premiè res ébauches de nombre de chapitres. A tous, nous exprimons notre gratitude, ainsi qu'aux amis et collègues que nous avons consultés, même si nous endossons, bien entendu, l'entière responsabilité du résultat final. Carol Mann, notre agent littéraire de New York, a veillé sur la bonne marche du projet, depuis l'idée initiale jusqu'à la publication. Chez notre éditeur de The Free Press, nous tenons tout particulière ment à remercier Daniel Freedberg, assistant à la direction littéraire, pour son aide efficace et assidue tout au long du travail. Cet ouvrage a, depuis le début, bénéficié du support fervent et constant de Bruce Nichols, le directeur littéraire. Sa perspicacité et son professionna lisme nous ont considérablement aidés à améliorer notre manuscrit au fur et à mesure de son évolution. i BIBLE DÉVOILÉE Enfin, une bonne part du mérite revient aux membres de nos familles respectives : Joëlle, Adar et Sarai Finkelstein. d'une part. Ellen et Maya Silberman, de l'autre. Sans leur amour, sans leur patience, sans le sacrifice consenti de nombreuses fêtes de famille et sorties de week-end, ce livre n'aurait jamais vu le jour. Nous espérons que le résultat de nos efforts justifie la confiance qu'elles ont placée en nous - et en notre idée, qui a émergé pour la première fois en leur présence il y a plusieurs années, de rédiger un ouvrage sur l'archéolo gie en relation avec la Bible. I. FINKELSTEIN N. A. SILBERMAN Prologue Au temps du roi Josias Le monde dans lequel fut composée la Bible n'avait rien d'un royaume mythique parsemé d'opulentes cités et peuplé de héros sanc tifiés. La Bible naquit au cœur d'un minuscule royaume, très prosaï que, dont la population se forgeait un avenir en luttant avec des moyens parfaitement humains contre les peurs et les calamités engen drées par la guerre, la misère, l'injustice, la maladie, la disette et la sécheresse. La saga historique que nous conte la Bible - depuis la ren contre entre Dieu et Abraham, qui incita ce dernier à émigrer vers Canaan, jusqu'à la libération des enfants d'Israël du joug de la servi tude, sous la conduite de Moïse, suivie de l'émergence et de la chute des royaumes d'Israël et de Juda - ne doit rien à une quelconque révé lation miraculeuse ; elle est le brillant produit de l'imagination humaine. Comme le suggèrent de récentes découvertes archéolo giques, elle a été conçue pour la première fois, en l'espace de deux ou trois générations, il y a environ 2 600 ans. Elle prit naissance au sein du royaume de Juda. C'était, à l'époque, une contrée à la population clairsemée, composée pour l'essentiel de pâtres et de fermiers, gou vernée à partir d'une cité royale excentrée, nichée au cœur d'une région de collines, et perchée, de façon précaire, sur une étroite crête rocheuse cernée de profonds ravins. Vers la fin du vne s. av. J. C, au cours de quelques décennies, qui furent témoins à la fois d'un ferment spirituel sans précédent et d'une intense agitation politique, une coalition des plus hétéroclites rassem bla des fonctionnaires de la cour judéenne, des scribes, des prêtres, des fermiers et des prophètes du royaume de Juda. Ensemble, ils ini tièrent un nouveau mouvement, dont l'élan puisait son inspiration .A IJiJSLfc UEVUILEE dans une écriture sacrée, dont le génie spirituel et littéraire demeure sans égal. Cette saga épique se composait d'une collection, fabuleuse ment riche, de récits historiques, de souvenirs, de légendes, de contes populaires, d'anecdotes, de textes de propagande royale, de prédic tions et de poèmes antiques. Ce chef-d'œuvre de la littérature - moitié composition originale, moitié adaptation de versions antérieures - connut un certain nombre de réajustements et d'améliorations avant de servir de point d'ancrage spirituel, non seulement aux descendants du peuple de Juda, mais aussi à d'innombrables communautés humai nes dans le monde entier. Le noyau historique de la Bible fut conçu dans la cohue des ruelles encombrées de Jérusalem, dans les cours intérieures du palais royal de la dynastie davidique et dans le Temple du Dieu d'Israël. Contrairement aux innombrables sanctuaires du Proche-Orient ancien, avec leur ten dance œcuménique à entretenir les meilleures relations internationales possibles en honorant les symboles religieux et les déités de leurs alliés, le Temple de Jérusalem cultivait un splendide isolement. En réaction contre l'urgence et l'ampleur des changements imposés sur le royaume de Juda par la pression du monde extérieur, au vnc' s. av. J. C, pendant le règne du roi Josias - un descendant de la lignée de David de la sei zième génération -, les dirigeants de Jérusalem ont jeté I'anathème sur la moindre trace de vénération des déités étrangères, qu'ils dénonçaient comme étant à l'origine des infortunes qui frappaient à l'époque le royaume de Juda. Ils se lancèrent dans une vigoureuse campagne de purification religieuse à travers le pays et ordonnèrent la destruction de tous les sanctuaires locaux, qu'ils accusaient d'être la source de leurs maux. Dorénavant, le Temple qui surplombait Jérusalem, avec son sanctuaire intérieur, son autel et ses enceintes sacrées, devait être reconnu comme l'« unique » lieu de culte légitime pour l'ensemble du peuple d'Israël. Le monothéisme1 moderne est né de cette innovation. 1. Par « monothéisme », nous entendons le culte, ordonné par la Bible, d'un Dieu unique en un lieu unique - le Temple de Jérusalem - auquel était accordée une sainteté particulière. La littérature moderne et scientifique a identifié quantité de cultes dans lesquels un dieu uni que joue un rôle central, mais pas exclusif (dans la mesure où il partage la dévotion qui lui est rendue avec d'autres déités et entités célestes). Il est de fait que. durant la période monar chique tardive et même par la suite, le culte du Dieu d'Israël s'accompagnait souvent de celui de son entourage divin et d'autres entités célestes. Mais nous suggérons qu'un mouvement décisif en direction du monothéisme moderne s'est opéré durant le règne de Josias, sous l'influence des conceptions deutéronomistes. 12 Parallèlement, les ambitions politiques des dirigeants de Juda prirent des proportions démesurées. Ils ambitionnaient de transformer le Tem ple et le palais royal de Jérusalem en un centre spirituel et administratif d'un vaste royaume panisraélite, de recréer le légendaire royaume unifié de David et de Salomon. Et dire que c'est aussi tardivement - et aussi soudainement - que Jérusalem commença à occuper une place centrale dans la conscience israélite ! La Bible possède un tel pouvoir d'évocation qu'elle est par venue à convaincre le monde entier que, de tout temps, Jérusalem avait joué un rôle central dans l'expérience de tout l'ancien Israël, et que les descendants de David furent toujours auréolés d'une sainteté particulière, alors qu'ils formaient un clan aristocratique comme les autres, qui bataillait ferme pour se maintenir au pouvoir, en dépit de querelles intestines et de menaces sans précédent en provenance du monde extérieur. Les proportions de leur royale cité sembleraient quelque peu dérisoi res au regard d'un moderne observateur. Au VIIE siècle avant notre ère, l'aire bâtie de Jérusalem couvrait tout au plus une superficie d'une soixantaine d'hectares, ce qui représenterait la moitié de l'actuelle vieille ville de Jérusalem. Sa population, qui totalisait environ quinze mille habitants, la faisait ressembler à n'importe quelle bourgade du Moyen-Orient, tapie à l'abri de ses remparts et de ses portes, avec son bazar et ses masures, entassés à l'ouest et au sud d'un palais royal de fort modestes dimensions et du complexe du Temple. Et pourtant, auparavant, Jérusalem n'avait jamais atteint une telle dimension. Au vif siècle, la ville débordait de fonctionnaires royaux, de prêtres, de prophètes, de réfugiés et de paysans privés de terre. Rares ont été les cités, toutes périodes comprises, qui ont fait preuve d'une telle inten sité dans la prise de conscience de leur identité historique et religieuse, de leur destinée et de leur relation privilégiée avec Dieu. Cette nouvelle manière d'appréhender la Jérusalem antique et les cir constances historiques qui ont accompagné la naissance de la Bible est due, en grande partie, aux récentes découvertes archéologiques. Elles ont révolutionné l'étude de l'ancien Israël ; elles ont semé le doute sur les fondements historiques des chroniques bibliques les plus célèbres, comme l'errance des patriarches, la sortie d'Egypte, la conquête de Canaan et le fabuleux empire, gouverné par David, puis par Salomon.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.