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LA BATAILLE DE MORHANGE 19-20 août 1914 PDF

35 Pages·2010·2.04 MB·French
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LA B A T A I L LE DE M O R H A N GE 19-20 août 1914 Pourquoi, comment et conséquences par M. André BELLARD II n'y a que deux façons, pour De nos jours, le passe récent s'ef ceux qui n'y étaient pas, de se face si vite, et la guerre de Troie représenter la guerre : les notes est mieux connue que celle de des témoins ; les ordres des chefs. 19U... André TARDIEU Jean GUITTON On connaît l'impression confuse que, selon Stendhal, avait laissé à Fabrice sa participation à la bataille de Waterloo. Et, bien sûr, nul combattant, et surtout subalterne, ne saurait se flatter d'avoir pu embrasser d'un seul regard les effets et les causes d'un des chocs homériques qui sont venus soudain éri ger dans l'Histoire le nom de telle bour- ; gade jusqu'alors inconnue. Il faut laisser au temps le soin de rassembler, de révéler les renseignements /- que les historiens auront loisir d'exami ner, de trier, d'ordonner et de présenter au public. C'est évidemment une tâche : de laquelle ceux qui ont vécu les événe ments en cause ne sauraient se trouver forclos, nonobstant le jugement de Sten dhal. Frotté de journalisme à « L'Echo du Loir », à « L'Impartial de l'Est », 1 72 LA BATAILLE DE MORJHANGE j'aurai pu agrémenter d'un certain sens du reportage d'humbles fonctions de chef d'escouade, spécialisé d'ailleurs en patrouilles, reconnaissances, établissement de petits postes, etc. — et le tout à l'armée Castelnau. Ces impressions ont fait l'objet, quinze ans après les événements, d'une relation détaillée au jour le jour sous le titre De Nancy à Nancy via Morhange et Vitrimont. Il m'aurait suffi de les avoir consignées notamment à l'usage des miens, si le regain d'actualité procuré par un cinquantième anni versaire ne venait de susciter une floraison d'ouvrages et d'articles propres à secouer la somnolence d'un vieux témoin qui, justement, n'a pas le droit de somnoler tandis qu'il peut encore porter un témoignage. Morhange ! De combien de carences ou d'erreurs se seront rendus coupables tant d'auteurs qui, en son cinquantenaire, auront troussé études et récits inspirés par le drame de 1914 ! Telles cartes du front, prodiguées par journaux et revues, cessent à hauteur du paisible Verdun de 1914 de planter les jalons de la formidable empoignade d'août-septembre, et font de nos régions de l'Est une rassurante zone vierge, « no man's land » où il ne se passe rien. Joffre aurait-il rêvé, qui le 27 août 1914, avant le ressaisissement sur la Marne, avait lancé son ordre du jour inoubliable à la gloire des deux armées Dubail et Castelnau : « Les Ire et IIe armées donnent en ce moment un exemple de ténacité et de courage que le général commandant en chef est heureux de porter à la connaissance des troupes sous ses ordres : « Indépendamment des corps de couverture, dont quelques-uns ont combattu depuis l'ouverture des hostilités, ces deux armées ont pris, le 14 août, une offensive générale, obtenu de brillants succès jusqu'au moment où elles se sont heurtées à une barrière fortifiée et défendue par des forces très supérieures ; « Après une retraite parfaitement ordonnée, les deux armées ont repris l'offensive en combinant leurs efforts et regagné une grande partie du terrain perdu. L'ennemi plie devant elles et son recul permet de constater les pertes considérables qu'il a subies ; « Ces armées combattent depuis quatorze jours sans un instant de répit, avec une inébranlable confiance dans la victoire qui appar tient toujours au plus tenace ; « Le général en chef sait que les autres armées auront à cœur de suivre l'exemple fourni par les Ire et IIe armées. » 2 LA BATAILLE DE MORHANGE 73 De ceux qui ont compté, en ce temps-là, dans les rangs des unités combattantes ainsi proposées en exemple à toute Farmée française à la veille de la Marne, il n'en est plus beaucoup ici- bas. Leur doyen est incontestablement le général Weygand, mainte nant âgé de quatre-vingt-dix-huit ans, à qui nous voudrions dédier la présente communication tandis qu'il affronte une cruelle épreuve * ; les plus jeunes sont septuagénaires — et combien de rescapés des combats de Lorraine auront trouvé la mort au cours des cinquante et un mois de guerre qui allaient se poursuivre, durant lesquels tant d'actions militaires de première importance allaient progressivement éclipser les souvenirs de 1914... Il y a plus regrettable que ce phénomène normal. Un jeune auteur, grisé par le succès légitime qui accueillit un très beau livre Cinq mois avant Morhange : une section d'infanterie française de l'armée active, 1re section de la 11e Cie du 69e R.I. (un quart de l'effectif se trouve hors cliché sur la droite). De gauche à droite : Sergent rengagé Burg, chef de section ; les deux chefs d'escouade : caporaux Bellard ( + ) et Arthur Bigot (++) ; sous le signe (o), André Bigot, le seul soldat de l'unité qui tra versera sans blessure les cinquante-deux mois de guerre. La tenue (capote bleue et pantalon rouge) est celle qui sera portée à Morhange ; les cartou chières rigides d'exercice remplacées alors par les cartouchières à soufflets, dites de mobilisation. * A ce préambule tracé le lendemain de l'accident qui allait avoir des suites mortelles, j'ai cru devoir ne rien changer lors de l'impression de ce travail. 3 74 LA BATAILLE DE MORHANGE sur Verdun, abordait l'an passé l'étude de La Marne ; il ne s'y embarrasse pas du jugement de Joffre et, en conclusion aux événe ments de Morhange, n'a point de vergogne à marquer : « Les Fran çais avaient reculé en désordre jusqu'au Grand Couronné de Nancy et sur la ligne de la Meurthe. » Comme il ne saurait être question de faire ici de polémique, nous nous contenterons, au passage, de montrer son béjaune à notre auteur ; mettant en scène un peu plus loin le général de Maud'huy, il va nous raconter qu' « à Morhange, au cours d'un combat de nuit, il s'était porté aux premières lignes au milieu de ses fantas sins ; les mitrailleurs allemands tiraient, Maud'huy criait : « En avant avec moi ! » Comme deux hommes auprès de lui restaient couchés, il les avait secoués, indigné ; or, ils étaient morts ». L'anecdote n'est pas mal troussée. Seulement, de Maud'huy n'était point à Morhange, et la 16e division, qu'il commandait, ne comptait pas à l'armée Castelnau... 4 LA BATAILLE DE MORHANGE 75 Pourquoi Morhange ? A cette question, la plus brève réponse comme aussi la plus pertinente tient en ces premières lignes du chapitre par lequel Foch, en ses Mémoires, présente « le 20e corps dans l'offensive de Lorraine » : ' ! f 1 'I %j « Une large offensive française en Lorraine pouvait se justifier comme une démonstration destinée à immobiliser dans cette région les importantes forces allemandes qui s'y trouvaient. » Nous verrons ce qu'il en advint. Mais, tout d'abord, présen tons les partenaires qui vont s'affronter sous Morhange. Côté fran çais, ce sera l'affaire de la 2e armée, armée de Castelnau, composée primitivement des 20e, 18e, 9e, 15e et 16e corps d'armée, des 2e et 10e divisions de cavalerie et du 2e groupe de divisions de réserve. L'instruction générale n° 1 du général Joffre, en date du 8 août, disposait à son sujet que : « La 2e armée, sous les ordres du général de Castelnau, devra se tenir prête à attaquer en direction de Château-Salins—Sarrebruck. Elle se servira, à cet effet, de la tête de pont de Nancy dont elle devra assurer la possession. Le 2e groupe de divisions de réserve qui lui est affecté devra pouvoir être dirigé, au fur et à mesure de ses débarque ments, vers la région de Nancy, pour s'opposer à toute intervention des forces allemandes pouvant déboucher de Metz, et assurer la cou verture de la 2e armée sur son flanc gauche. » L'armée Castelnau s'articulait, à droite, à l'armée Dubail (lre armée), qui devait coopérer à l'offensive de la 2e armée en attaquant au-delà de Baccarat en direction de Sarrebourg-Sarregue- mines, la droite de son gros suivant la crête des Vosges, et son extrême-droite, par la plaine d'Alsace, appuyant au Rhin le dispo sitif général. A gauche de l'armée Castelnau, l'armée Ruffey (3e armée), assumant la liaison entre les actions projetées sur la rive droite de la Moselle et celles intéressant le nord d'une ligne Verdun—Metz, devait se tenir prête à rejeter sur Metz et Thion- ville les forces allemandes qui en auraient débouché. Effectivement, la masse principale allemande, établie devant Thionville et au Luxembourg, était en mesure de déboucher aussi bien vers l'ouest que vers le sud en s'appuyant sur la formidable place de Metz. Dans leur Historique des événements du 20 août, 5 76 LA BATAILLE DE MORHANGE les Allemands établiront que l'attaque fut menée, de leur côté, par des éléments de la garnison de Metz (33E division de réserve et 53E brigade de Landwehr) opérant en direction de Nomeny ; fiïi|»,:;l illllllpillillll Fantassins allemands du 131e ; photo contemporaine de la précédente, postée à Morhange (Merchingen) le 10 avril 1914, cliché K. Montag à Bitche. A l'exception du pantalon noir du temps de paix, les soldats portent la tenue « feldgrau » de campagne qui sera la leur en guerre. d'autre part, la 10e division d'ersatz marchant de Rémilly sur la côte de Delme ; le IIIe corps d'armée bavarois marchant de Han- sur-Nied—Vatimont—Lesse (couvert par la 8e division de cava lerie et la division de cavalerie bavaroise) sur Hannocourt— Oron—Château-Bréhain ; le IIe corps d'armée bavarois marchant de Baronville et Morhange sur Hampont—Wuisse ; le XXIe corps d'armée marchant de Bénestroff sur Dieuze—Rorbach et, enfin, le Ier corps d'armée bavarois de réserve marchant sur Langatte. Après avoir évoqué les forces qui'"s'affronteront dans la bataille de Morhange, il convient de brossef "là* topographie du LA BATAILLE DE MORIHANGE 77 vaste champ de bataille ; saurait-on faire mieux que d'en laisser le soin à Foch, en empruntant à ses Mémoires la description qu'il en a fait ? Il l'aborde après un préambule qui a aussi sa place ici : « L'offensive en Lorraine ne pouvait aspirer à poursuivre, dans cette direction distincte et séparée du théâtre principal des opéra tions, des succès de nature à modifier les conséquences de la grande rencontre qui allait mettre aux prises le gros de nos forces avec la principale masse ennemie dans une région forcément éloignée. Elle de vait en outre présenter de sérieuses difficultés et de réels dangers. La Lorraine était, en effet, un théâtre d'opérations isolé, fermé, sauf à l'entrée, d'une structure spéciale et que l'art avait particulièrement renforcé. » S'ensuit la description, d'une précision évocatoire toute mili taire : « Il se présentait sous la forme d'un triangle allongé dont la base, qui formait la frontière commune, était ouverte et dont les deux côtés étaient la Moselle à l'ouest et la Sarre à l'est, deux obstacles sérieux. La Moselle le séparait du théâtre de la rencontre du gros des forces, et cette rivière était commandée par la place de Metz-Thion- ville, qui en protégeait les rives à une grande distance. Par là était augmentée la valeur déjà considérable de la barrière existant entre la Lorraine et le théâtre d'opérations du Nord. Cette rivière fournissait également, avec la fortification étendue qui l'appuyait, une magnifique base de contre-attaque pour les nombreuses réserves que l'ennemi pouvait, à un moment donné, prélever sur la masse de ses armées en opérations et qu'il avait la facilité de transporter rapidement en utilisant les nombreux chemins de fer convergeant sur Metz et Thion- ville, comme aussi de réunir dans une région entièrement abritée sous le canon de ces places. De là, il lui était facile de les lancer dans la bataille de Lorraine s'il y avait un avantage. La Sarre, à l'est et au nord, constituait de même une ligne d'arrêt de valeur, soutenue en arrière et au sud par la place de Strasbourg et la ligne de la Bruche avec la fortification de Molsheim. Elle pouvait recevoir facile ment les réserves d'une grande partie de l'Allemagne dans des condi tions d'indiscutable sûreté. Elle formait ainsi une autre ligne de ma nœuvre pouvant servir de base de départ à des contre-offensives puis santes. Entre les deux rivières, vers le centre du triangle, la ligne de la Rotte-Albe, prolongeant celle de la Nied allemande, était depuis plusieurs années organisée et rattachée par la fortification à Thion- ville. Elle fournissait une solide transversale, autre ligne d'arrêt et de manœuvre facilement et avantageusement utilisable en combinaison avec les deux premières. De la côte de Delme, qui marquait l'extré mité des organisations avancées de Metz, jusqu'à la Sarre de Sarre- bourg se présentait, sur une étendue de 45 kilomètres, le terrain disponible pour une offensive française. » 7 78 LA BATAILLE DE MORHANGE Je vais anticiper ici sur le récit méthodique de l'action pour Morhange ; mais c'est le moment et le lieu d'emprunter quelques lignes aux Feuilles de route et remembrances que je faisais paraî- ter deux ans avant la publication des Mémoires de Foch ; elles n'ont donc pu être influencées par la lecture de ceux-ci. Cela se place en fin de matinée du 19 août ; j'écrivais : « Nous traversons Morville sous les regards graves des habitants, et leur expression de compassion nous donne froid. Ces regards en ont confirmé plus d'un parmi nous dans le sentiment que nous entrions dans un piège. Par un long raidillon, nous parvenons à un point d'où nous apparaissent la vallée de la Petite-Seille et de nom breux villages, à perte de vue. « Ces lointains calmes, sous le soleil de midi, voilà le piège — mais nul n'y pense plus, tant est grandiose le spectacle. Il faudra, pour nous le rappeler tout à l'heure, les éléments de tranchées aban données de Château-Voué—Dùrkastel ! — et leurs abatis sacrilège- ment faits de beaux mirabelliers. Puis le bruit d'un singulier orage qui commence à gronder au loin, dans la direction vers laquelle les « Prussiens » sont partis, un bruit sourd et rythmé. » Après cette incidente où j'évoquais un piège, on comprendra que j'aime citer Foch à nouveau, car il poursuit, en ses Mémoires : « En fait, la souricière allemande une fois tendue comme elle l'était en août 1914, pouvions-nous espérer, dans un vigoureux élan, l'enfoncer malgré sa profondeur de 60 kilomètres et passer au travers pour obtenir des résultats décisifs avant qu'elle ait eu le temps de jouer sur nous ? C'était plus que risqué. Mais il nous suffisait, par une offensive de démonstration à coups répétés, d'obliger l'adversaire à la maintenir tendue pour immobiliser les forces ennemies qu'elle renfermait, par là apporter notre aide à la grande bataille qui devait se livrer ailleurs. » La bataille de Morhange ? Toute son économie est enclose eh ces lignes du futur vainqueur de la guerre. 8 LA BATAILLE DE MORiHANGE 79 Comment s'engagea la bataille Les opérations préliminaires ayant été entamées dans la jour née du 14 août : « ...la 2e armée — c'est à nouveau Foch qui parle — la 2e armée, se couvrant face au nord, doit d'abord agir offensivement en s'éten- dant à l'est, vers la région d'Avricourt, pour se lier à la Ire armée et attaquer ensuite en direction du nord-est à la gauche de cette armée. Cette action doit être exécutée par les 16e, 15e corps et le gros du 20e dans un dispositif échelonné, la droite en avant, le reste de la 2e armée couvrant l'attaque. « En particulier, le 20e corps aura à marcher contre la crête Donnelay-Juvelize. A sa droite, le 15e corps marchera en direction d'Hellocourt, le 16e corps sur Avricourt, tandis qu'à sa gauche, le 9e corps couvrira l'attaque depuis Marsal jusqu'à la Moselle. « Enfin, en arrière, le 2e groupe de divisions de réserve (59e et 68e, général Léon Durand), en cours de débarquement, s'établira au fur et à mesure de l'arrivée de ses éléments sur la position préparée à l'est de Nancy. » On voit que l'attaque, pour ainsi dire frontale, sur Morhange se trouvait incomber au 20e corps d'armée. C'était le corps d'armée de Nancy-Toul, dont Foch était venu prendre le commandement le 22 août 1913. Il comportait la division de Nancy, la 11e — la « division de fer », général Balfourier — et celle de Toul, non moins mordante, la 39e, général Dantant. La 11e division était formée des 21e brigade (26e et 69e régiments d'infanterie et 2e ba taillon de chasseurs à pied), 22e brigade (37e et 79e régiments d'in fanterie et 4e bataillon de chasseurs à pied), du 8e régiment d'artil lerie de campagne, d'un escadron du 5e hussards et de la compa gnie 20/1 du 10e génie. La 39e division était formée des 77e bri gade (146e et 153e régiments d'infanterie), 78e brigade (156e et 160e régiments d'infanterie), du 39e d'artillerie de campagne, d'un escadron du 5e hussards et de la compagnie 20/2 du 10e génie. C'est dès 7 heures que le 20e corps débouchait en ses élé ments de tête, «la 11e division à droite, la 39e à gauche, couvert par un détachement placé sous les ordres du général Wirbel et 9 80 LA BATAILLE DE MORHANGE opérant de part et d'autre de la route de Moncel en liaison avec le 9e corps ». Notre régiment — le 69e d'infanterie — s'était mis en marche dès le soleil levant. Une fusillade ininterrompue était bientôt per ceptible, quoique lointaine encore, en direction de l'est. Le général de Castelnau avait impérieusement rappelé « la nécessité d'orga niser méthodiquement les attaques en faisant préparer et soutenir chaque bond en avant de l'infanterie par une artillerie puissante ». Hélas, en cet été 1914, il ne dépendait point du chef de la 2e armée que nos troupes eussent été dotées de l'artillerie qui, précisément, leur était nécessaire. C'est une évidence qui n'aura point tardé à s'imposer aux « poilus » — et il aura fallu attendre le cinquan tième anniversaire des événements pour voir l'un de nos chroni queurs les plus lus * mettre en balance, entre autres les « 2.929 pièces d'artillerie de campagne eî; 436 pièces d'artillerie lourde » des Allemands avec les « un peu plus de 3.000 canons de campa gne et 184 canons lourds» des Français, pour en déduire sans broncher que « les forces sont sensiblement égales ». A 436 contre 184 ? On jugera... C'est André Tardieu, dans son admirable Avec Foch (août- novembre 1914), publié au mois de mai 1939 et que la « drôle de guerre» allait vouer à l'oubli, c'est André Tardieu qui, en peu de lignes, rassemble les éléments nécessaires à une saine appréciation de l'impardonnable carence qui ne put être compensée que par des flots de sang français : « Notre 75 avait une magnifique supériorité de rusticité, de résis tance et d'efficacité. Mais tout de suite, on s'aperçut qu'il manquait de munitions... Tous nos canons ensemble disposaient, en 1914, de moins de 5 millions d'obus, alors que, quatre ans plus tard, la production mensuelle dépassait 9 millions. Ce qu'on a pu faire, en pleine guerre, pour la production des munitions, condamne ceux qui, dans le temps de paix, n'avaient pas su la préparer. * Raymond CARTIER, dans Paris-Match, no du 8 août 1964, p. 67 ; le même, p. 60, avance que « le nombre des mitrailleuses — six par régiment — est le même des deux côtés », ignorant que le commandement allemand disposait en outre de compa gnies autonomes de mitrailleurs (coiffés du shiako et non du casque à pointe). 10

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Ces armées combattent depuis quatorze jours sans un instant de répit, avec . armée), assumant la liaison entre les actions projetées sur la rive droite de la bataille de Morhange, il convient de brossef "là* topographie du chose m'advint », et je puis préciser que les 11e et 12e compagnies
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