LES ENQUETES D'AGNÈS TRAORÉ COLLECTION alp h a+ La b â ch é e blanche LES ENQUÊTES d’agnès traoré La bâchée blanche Tanga Lamoussa COLLECTION ALPHA+ TouAquoi et comment ? Lire est d’abord un plaisir. C’est la joie de découvrir une histoire même si on ne comprend pas tout. Qu’attendez-vous pour accompagner . Agnès Traoré dans son enquête ? Lancez-vous. Ne vous arrêtez pas devant une expression inconnue ou une phrase compliquée. Poursuivez votre lecture ! Lire, c’est s’entraîner à lire. Plus on lit, mieux on lit ! On consolide ses connaissances, on apprend de nouvelles expressions. Les difficultés diminuent à mesure qu’on avance dans le texte. Le plus souvent, tout est clair quand on le relit. En un mot, on fait des progrès ! Avec les aventures d’Agnès Traoré, vous vous préparez déjà à lire des textes importants pour votre vie de citoyen et pour votre activité professionnelle. r Bonne lecture ! $ 978-2-75310-077-0 © EDICEF, 2007 Tous droits de traduction, de reproductio<n^j: Adaptation réservés pour tous pays. Agnès Traoré : bientôt 30 ans célibataire. Commissaire de police Inspecteur Tall : jeune inspecteur de police. Il travaille sous les ordres d’Agnès Traoré. Ladji : 52 ans. C'est le plus riche commerçant de la ville de Boussadougou. Abi : 26 ans. Femme préférée de Ladji. Elle est analphabète. Kady : 45 ans. Première femme de Ladji. Pierre Sokossi : 45 ans, marié. Il est artisan et propriétaire d’une bâchée. Seydou : 37 ans. C'est un excellent conducteur. Il adore jardiner. Joseph : dit Joe “ le Loup " ou Joe “ le Caïd ”, 35 ans environ, chef de bande. Il est très intelligent, mais il n'hésite pas à utiliser la force pour se sortir des situations difficiles. Une mauvaise surprise Ladji rentre chez lui après huit jours d’absence. Il est fatigué. Les affaires sont difficiles en ce moment, mais il ne se plaint pas. Il travaille énormément et il gagne beaucoup d’argent. Il pense à ses deux fils et à ses trois filles et il sourit. Dans quelques années, ils l’aideront après la fin de leurs études. Et puis, ses deux femmes lui rendent la vie douce, surtout la jeune Abi, si gentille et toujours gaie. Ladji va tout de suite à son bureau. Il est toujours fermé à clé. Personne n’a le droit d’y entrer, même pas Kady, sa première femme. Seule Abi a un double des clés : en cas d’accident, s’il y a le feu. Abi ne sait pas lire : si elle est trop curieuse, elle ne pourra pas comprendre ses papiers. C’est peut-être pour cela qu’il a confiance. Ladji ouvre la porte de son bureau, il se dirige vers le coffre : il a un gros coffre-fort où il garde les papiers importants et tout son argent. Pour l’argent, Une mauvaise surprise ^ il ne fait confiance à personne, même pas aux banques. Il n’a pas envie que quelqu’un, surtout un banquier, connaisse l’importance de sa fortune. Sans savoir pourquoi, il a l’impression que quelqu’un est entré dans son bureau pendant son absence : - C’est bizarre... Que fait la théière sur ma table ? Le plateau avec les verres à thé est par terre et pas sur le coffre comme d’habitude. Pourquoi ? Il pousse un cri. - Le coffre est ouvert ! Il est vide ! Il est vide ! s’exclame-t-il. Abi ! Kady ! Où êtes-vous ? Les deux femmes arrivent en courant. Elles regardent leur mari sans rien dire. Il est en colère. Que s’est-il donc passé ? Abi pleure. Elle se souvient : il y a deux jours, un menuisier a apporté une armoire en début d’après- midi. Il voulait absolument entrer. Il a insisté, il semblait très bien connaître Ladji. Alors, à la fin, elle lui a ouvert la porte. Le menuisier lui avait dit : - Ladji m’a commandé une armoire il y a quinze jours. Je viens de la terminer. Je viens la livrer. Est-ce que vous pouvez appeler votre mari ? -Je suis désolée. Il est en voyage, je n’ai pas le droit de faire entrer quelqu’un. - Mais regardez ces papiers : l’armoire est commandée, je l’apporte. Je la dépose dans son bureau et c’est tout. - Vraiment, je ne comprends pas. Il ne m’a rien dit. Je ne peux rien faire. Revenez dans deux ou trois jours. - Écoutez... il a oublié de vous prévenir. Il a trop de travail, il est toujours parti en voyage. Je dépose l’armoire. Comme ça, quand il rentrera, il sera content. Il vous dira merci, vous verrez. - Bon, d’accord. J’ouvre la porte et vous laissez l’armoire dans l’entrée. - C’est bien trop lourd pour une personne. Je suis avec mon ouvrier. À deux, c’est facile de la porter jusqu’au bureau de Ladji. Comme ça votre mari n’aura pas besoin de chercher quelqu’un pour l’aider. Tout sera en place pour son retour. Il m’a bien expliqué quand il a commandé : je sais où il faut mettre l’armoire. - Son bureau est toujours fermé à clé. - Vous n’avez pas la clé ? - Si, mais je ne peux pas lui désobéir. - Enfin, rendre service, ce n’est pas désobéir ! Et puis, vous restez avec nous. Vous pouvez nous surveiller. On dépose l’armoire, et c’est tout ! Voilà comment le menuisier et son ouvrier ont porté l’armoire dans le bureau de Ladji. Ils n’ont touché à rien. Quand ils sont sortis, Abi a refermé la porte à clé. Mais, quelques heures plus tard, le menuisier est revenu avec son ouvrier : - Bonjour Madame, nous sommes revenus. Nous sommes désolés, nous nous sommes trompés ! Nous vous avons donné l’armoire d’un professeur. Elle ressemble beaucoup à celle de Ladji. Votre armoire n’est pas encore finie. Nous venons de passer le vernis. Il n’est pas encore sec. Dès que c’est prêt, nous vous l’apportons. Mais avant, on doit reprendre l’armoire du professeur. Comme ça, on peut tout arranger avant le retour de votre mari. - Oui, oui, mais faites vite. Une mauvaise surprise | | Les deux hommes sont à nouveau entrés dans le bureau avec Abi. Ils ont emporté l’armoire sans rien déranger. Mais ils ne sont jamais revenus livrer la bonne armoire. Abi raconte tout à Ladji. Quand elle a terminé, Ladji envoie les deux femmes dans leurs chambres. Il leur interdit de parler de cette histoire. Puis Ladji va aussitôt au commissariat pour porter plainte. Au commissariat 2 Au commissariat de police, un vieil inspecteur accueille le riche commerçant. Ici, tout le monde connaît Ladji. On le respecte. Il espère qu’on va vite s’occuper de lui. Quand l’inspecteur apprend ce qui s’est passé, il appelle aussitôt le commissaire. Il s’agit en fait d’une commissaire : Agnès Traoré, une jeune femme aux cheveux courts, à l’allure sportive. Elle ressemble plus à une étudiante qu’à une représentante de la loi. Mais derrière son sourire, on devine une grande énergie, beaucoup de détermination, le refus des chantages*. - Bonsoir, Ladji. Je m’appelle Agnès Traoré, je suis commissaire. - Bonsoir, Madame la commissaire. * Le refus des chantages : le fait de ne pas accepter les pressions. Au commissariat - Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? Racontez-moi ce qui s’est passé. Et Ladji déclare qu’on a forcé le coffre-fort de son bureau et qu’on lui a volé tout son argent. Il explique qu’il a été absent pendant huit jours. Il raconte comment l’une de ses femmes a permis à un menui sier et à son ouvrier d’installer une armoire dans son bureau et comment les deux hommes sont revenus la chercher quelques heures plus tard. Agnès Traoré l’écoute avec attention. De temps en temps, elle note quelque chose dans un carnet vert. Quand il a fini, elle résume la situation : - Si je comprends bien, vous êtes une nouvelle victime d’une bande de voleurs. Des voleurs astucieux, Monsieur Ladji. - Comment cela ? - Oui, le principe est très simple. Ils cherchent toujours une bonne raison d’entrer chez des gens riches ; et on sait que vous avez de l’argent. Ils ont attendu votre voyage. Ils ont gagné la confiance* de votre femme, et... - Mais ma femme les a accompagnés. Ils ont juste mis l’armoire dans mon bureau et ils l’ont reprise quelques heures plus tard. C’est tout. Ils n’ont touché à rien. J’avoue que je ne comprends pas, Madame la commissaire. - C’est pourtant facile. Ils ont utilisé une vieille combine que nous connaissons bien dans la police. Les journaux ont parlé de ce tour il y a quelques mois. En fait, les deux hommes étaient trois. * Gagner la confiance de quelqu’un : parler à une personne pour qu’elle vous croie.