Les cahiers d’hortence Volume 01 — Année 2009 3 – Vol. 01 Les cahiers d’hortence Volume 01 — Année 2009 Table des matières 00. — p. 7 Editorial par hortence 01. — p. 11 « Mom, when it rots can we dig it up and see the bones ? » par Radim Louda 02. — p. 23 Sur les traces de Henri Lefebvre par Michaël Ghyoot 03. — p. 57 Souvenirs du Pruitt Igoe, l’infâme architecture du blâme par Christine Roels (cid:164) … ou l’approche transdisciplinaire de l’environne- ment urbain à travers deux fi gures de l’architecture, l’Homme et l’Edifi ce. * * * 04. — p. 87 POST LLN par Bernard Dubois 05. — p. 99 Regard distancié sur la ville : 1968-1982 Blade Runner par Catherine Nguyen 06. — p. 123 Porte-avions : Hans Hollein versus Luc Deleu par Door Smits (cid:164) … ou la rencontre de l’architecture hors de la conven- tion du projet à construire. 4 – Vol. 01 07. — p. 135 hypotiposis par Michaël Ghyoot 08. — p. 149 Oppositions : la critique en « montage » par Déborah Hasson 09. — p. 165 Territoires P. par Jordi Palà Balanyà 10. — p. 175 L’ Architectural Association School of Architecture par Oriana Klausner (cid:164) … ou le rendez-vous dans les revues et écoles, hauts lieux de la critique architecturale. * * * 11. — p. 195 « Andy, Bob, Jim, Pete… » par Christine Roels 12. — p. 205 Colophon 5 – Vol. 01 Table des matières contributions constitué de sept articles Editorial et de quatre projets. Les deux premiers articles rendent hortence compte d’approches transdisciplinaires de l’environnement urbain à travers deux fi gures de l’architecture, l’homme et l’édifi ce. Michaël Ghyoot revient sur les traces du sociologue Henri Lefebvre et tente d’identifi er son héritage au sein de la critique et de l’analyse contemporai- nes du territoire, de la ville et de l’archi- tecture. Christine Roels relate l’histoire marquante du Pruitt Igoe, bâtiment incar- Ce premier volume des cahiers d’horten- nant, au-delà du célèbre « L’architecture ce propose de « reconsidérer les années moderne est morte à Saint-Louis, Mis- 1970 ». L’hypothèse implicite à l’origine souri, le 15 juillet 1972 à 15h32 (ou à peu de ce premier opus repose entre autres, près) » de Charles Jencks, tout un pan de d’une part, sur l’intuition d’un retour l’histoire de l’architecture américaine de après une longue période d’absence, la seconde moitié du XXe siècle. de questions soulevées durant cette Les deux articles suivants interrogent décennie ; d’autre part, sur la mécon- les disciplines architecturale et naissance généralisée des débats et de urbanistique et leurs productions au- la production de l’époque, ternis par la delà des conventions disciplinaires. condamnation a priori d’une production Catherine Nguyen propose une lecture obscurcie par certaines attitudes dont la du célèbre fi lm de science-fi ction période actuelle semble encore subir les Blade Runner de Ridley Scott sorti en conséquences. 1982 et de son roman d’origine Do L’actualisation des préoccupations Androids Dream of Electric Sheep ? propres aux années 1970 prend, dans le écrit en 1968 par Philip K. Dick à la domaine architectural, des formes mul- lumière de considérations spatiales et tiples. Celles-ci, sans être explicitement architecturales. Door Smits présente identifi ées, peuvent être abordées selon une lecture comparative de deux projets diverses perspectives, dont certaines ont de Hans Hollein et Luc Deleu, Aircraft- été à l’origine des contributions présen- Carrier-City Enterprise et Mobile Medium tées ci-après. D’une part, une approche University, respectivement de 1964 historique se cristallisant tantôt dans et 1972, détournant, sous des modes l’étude de fi gures importantes de la criti- différents, le porte-avions comme ready- que et de l’histoire de l’architecture ayant made architectural. marqué de leurs lectures la discipline, Les trois derniers articles envisagent tantôt dans l’analyse d’institutions phares la production éditoriale comme du débat architectural de la décennie en enjeu disciplinaire et interrogent, question, ou encore dans l’étude de for- respectivement, la revue Oppositions, tunes critiques de productions architectu- l’Architectural Association School et la rales, mais aussi littéraires, cinématogra- revue Carrer de la Ciutat comme lieux phiques et éditoriales emblématiques de et modes d’expression de l’architecture. cette époque. D’autre part, une démarche Si Déborah Hasson nous rend compte prenant le prétexte du projet d’architec- de l’importance d’Oppositions ture pour interroger les moyens architec- comme cadre unique de construction turaux et leurs manifestations. d’un savoir architectural autonome, Cette exploration est ici présen- Jordi Palà Balanyà, de son côté, nous tée par le biais d’un ensemble de onze livre la quintessence d’une dérive 7 – Vol. 01 – 00 rhétorique au fi l des pages de « la Rue de Laboratoire HTC, la ville », publication éditée à Barcelone Pablo Lhoas, de 1977 à 1980. Oriana Klausner, enfi n, Maurice Culot & revient sur l’histoire de l’AA School, Alice Corbion Verlaine, identifi ant et explicitant combien la novembre 2007, politique, entre autres éditoriale, mise en Bruxelles place par son chairman Alvin Boyarsky, durant cette décennie, marque le positionnement singulier de cette institution dans le milieu de l’architecture internationale. Les quatre projets présentés en- visagent, pour leur part, la possibilité d’une extension de la Bibliothèque des Laboratoire HTC, Sciences de Louvain-la-Neuve, conçue André Jacqmain & et érigée par André Jacqmain et l’Atelier Vincent Brunetta, d’Architecture de Genval entre 1970 et février 2008, 1975 alors que Louvain-la-Neuve en était Louvain-la-Neuve à ses balbutiements. Comment envisager une « architecture d’accompagnement » pour un « monument », dans un contexte urbain à ce point caractérisé que celui de cette ville nouvelle ? Le résultat de ces onze prises de position forme un ensemble à la fois dense et hybride, un assortiment non- exhaustif de points de vue reconsidérant un pan de l’histoire récente de l’architecture, et une invitation à de nouvelles lectures de notre discipline, de ses histoires, théories et critiques. L’espoir est évidemment que cette modeste contribution au débat, que ce projet à la fois éditorial et pédagogique en appelle d’autres. Le site www . hortence . be sur lequel est disponible ce cahier d’hortence sera d’ailleurs un moyen de vous faire part d’autres points de vue. En 1977, Peter Blake exhortait la discipline à « lever le pied ». Faisons de même. Et tentons d’identifi er, en obser- vateurs attentifs, les apports de démar- ches historiques, théoriques et critiques en matière d’architecture. Laboratoire HTC, hortence, La Cambre s’exp(l)ose, Bruxelles, mars 2009 Exposition, mars 2008, Bruxelles 8 – Vol. 01 – 00 hortence « Dans l’histoire de l’architecture, aucune période n’a été aussi créative, destructrice ou épuisante pour tous, architectes et profanes. Il est temps de faire une pause. » Peter Blake, 1977 9 – Vol. 01 – 00 Editorial « Mom, when it rots can we dig it up and see the bones ? » Projet de Radim Louda Récemment, les derniers grands pro- Notre proposition envisage la ques- jets de Louvain-la-Neuve montrent une tion de l’extension de cette bibliothèque mutation dans l’identité même de la sous un angle spécifi que : agir davan- jeune ville. Loin de mettre en valeur ses tage par soustraction que par addition. propres caractéristiques, la ville tend à Concrètement, nous proposons de nier celles-ci, à oublier son jeune passé. travailler sur le sous-sol existant pour Elle se développe à la manière d’un mettre en évidence la structure la plus « mall », cherchant désespérément à se primitive du lieu, et ainsi requalifi er le doter de monuments pouvant lui donner statut de la place. un nouveau caractère. Par ailleurs, nous cherchons à explo- La Place des Sciences est décen- rer l’ambiguïté créée par la mise en exer- trée par rapport à ce développement gue du bâtiment posé sur piédestal et urbanistique nouveau. Sa position est scarifi é par des manipulations violentes. particulière et ambiguë. Partie intégrante La confrontation de ces deux traitements du complexe universitaire de par sa révèle les véritables potentialités du fonction, elle apparaît pourtant comme bâtiment mis à nu. le cul-de-sac d’une ville sur dalle en Le projet s’inscrit donc comme une pleine « gentrifi cation ». Alors qu’elle est tentative d’identifi cation, de reconsidé- un symbole culturel et universitaire fort, ration et de sublimation des forces déjà la place et ses bâtiments semblent se présentes. replier sur eux-mêmes. Elément singulier et monumental, la Place des Sciences représente à elle seule l’esprit pionnier de LLN ; la bibliothèque en est le bâtiment le plus emblématique. 11 – Vol. 01 – 01
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