Journal de la 3e foire sous-régionale ouest-africaine des semences paysannes (cid:39)(cid:45)(cid:44)(cid:48)(cid:44)(cid:49)(cid:44)(cid:15) (cid:54)(cid:40)(cid:49)(cid:40)(cid:42)(cid:36)(cid:47)(cid:15) (cid:21)(cid:19)(cid:20)(cid:20) Participation libre. (coût impression 500 Fcfa) 3e édition ! Après les éditions de 2007 et de 2009, l'Association Sénégalaise des Producteurs de Semences Paysannes (A.S.P.S.P.) a réitéré son initiative aveccette 3eédition de la foire dessemencespaysannesqui s'estdéroulée du 19 au 23 novembre 2011 dansle village de Djimini (région de Kolda). Les précédentes éditions ont vu la participation d'hom- mesetde femmesvenuess'informer, défendre leur patri- moine de variétéslocales, partie intégrante de leur patri- moine culturel. Des échanges de semences ont eu lieu, renforcés par des débats sur les enjeux de la privatisa- tion du vivant, de l'accaparementdesterres, du choixdu rizpour l'Afrique, du consommer local… Cette année, l'ASPSP, soutenue par BEDE (Biodiversité Échanges et Diffusion d'Expériences), a souhaité à nou- veau mobiliser nombre d'acteursimpliquésdansla pro- motion de la biodiversité cultivée, des semences et des savoirs traditionnels, pour qu'ensemble ils poursuivent leurs échanges et s'organisent pour défendre les droits des paysannes et des paysans sur leurs semences. Les participantssontvenusde touteslesrégionsdu Sénégal, de différents pays de la sous-région (Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali, Niger, Burkina Faso, Bénin, Togo) et de plusieurs pays d'Europe (France, Ecosse, Italie, Hongrie etRoumanie). L'accenta été missur lesméthodesde conservation des semencesdanslesgrenierstraditionnelset, pendantles journéesqui ontprécédé l'ouverture de la Foire au grand public, des artisans venus de plusieurs régions du Sénégal et un artisan du Mali se sont retrouvés pour échanger sur les techniques de construction. Trois gre- niers (bo, balante, mandika) ont été construits en Echanges autour du stand du Mali grandeur nature pour être montréslorsde la foire et laissés ensuite sur place pour être utilisés par la communauté locale. Déclaration Un espace de présentation etd'échangesdessemen- ces, "bourse dessemences", a été organisé où lesdif- férentsgroupesvalorisantlessemencesetlessavoirs des participants traditionnelsontpu témoigner de leursexpériences. Desespacesd'information etde débatontété organi- sés sur les enjeux liés à l'accaparement des terres, la Face à l’invasion progressive des semences indus- privatisation du vivant, l'introduction des OGM et les trielles, notamment les OGM, favorisée par les lois réglementations… nationales et sous-régionales, adoptées ou en Cette rencontre a été une nouvelle occasion d'affirmer voie de l’être, les semences paysannes sont une vision partagée de la semence traditionnelle et de menacées de disparaître sans combat organisé des pay- modesde production écologiques. sans. Cette foire n'a pas été une foire commerciale mais un Notre souveraineté alimentaire n’est possible qu’avec nos espace d'échanges. C'estdire toute l'importance desdif- semences locales. Les semences OGM et les semences férentes contributions financières, humaines et techni- industrielles constituent une menace pour l’agriculture quesqui ontpermissa réalisation en milieu paysan. Des paysanne, pour la biodiversité, pour l’environnement et paysannes, paysans et autres actrices et acteurs de la pour la santé. Elles constituent une menace pour notre valorisation de la biodiversité cultivée sontvenusde plu- existence même. Nous les participants à la 3eédition de sieurspaysetde la sous-région ouest-africaine en parti- la foire d’échange des semences paysannes venus des culier. pays de la sous-région ouest-africaine et de l’Europe, nous sommes convaincus que la semence paysanne (cid:54)(cid:50)(cid:48)(cid:48)(cid:36)(cid:44)(cid:53)(cid:40) est notre patrimoine, c’est notre vie. A cet effet nous exhortons la mobilisation de tous les acteurs de Les menaces, p.2-6 l’agriculture paysanne pour la défense de l’autonomie semencière avec nos semences locales. Nous disons non, Convergence des luttes, p.7-8 non aux lois interdisant les semences paysannes. Les initiatives locales NOUS, PARTICIPANTSDELA 3EÉDITION DELA FOIRESOUS-RÉGIONALE, AFFIRMONSQUE: dans la sous-région, p.9-12 › noussèmeronsnosvariétéslocalespour une autonomie semencière etalimentaire Les initiatives et les mobilisations › nousrevalorisonslestechniquesetlesproduitstraditionnelsde conservation de nossemences dans le monde, p.13 › nousprotègeronsnosterresavecune agriculture sansproduitschimiques › nouspartageronsnossavoir-faire pour faire vivre la biodiversité agricole Cœur de la foire, p.14-15 › nousconsommeronsnosproduitslocauxpour une bonne santé etl’amélioration de l‘économie rurale Partages de savoir-faire, p.16-19 Fait à Djimini, le 23 novembre 2011 Impressions des participants La déclaration en images est visible sur les sites internet de Aspsp et de BEDE. et contacts, p.20 2 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:48)(cid:40)(cid:49)(cid:36)(cid:38)(cid:40)(cid:54) Les variétés paysannes menacées par… les variétés industrielles Les paysans du monde entier ont créé la richesse variétale existante grâce à leur travail de sélection mené inlassablement chaque année, génération après génération, pour donner des écotypes bien adaptés aux conditions, souvent difficiles, de leurs zones de culture. Les systèmes agricoles productivistes sont basés sur l'utili- sation des variétés à haut potentiel de rendement dites “variétés améliorées”. Victimes de leur système éducatif reflétant la vision des grandes firmes qui dévalorisent les semences paysannes, les agronomes s'intéressent peu aux variétés paysannes, sans se rendre compte que la sélection des variétés améliorées est basée sur l'utilisation des varié- tés paysannes. Les paysans ont rendu un immense service à tous les habi- tants de la planète par leur contribution au renouvellement de la biodiversité qui constitue la base de l'alimentation et de l'agriculture. Mais les grandes firmes productrices de semences, dont l'objectif principal est le profit, cherchent à déposséder les paysans de leurs semences et à les obliger à acheter et à cultiver les semences qu'elles vendent. Quand le paysan possède sa propre semence, il est fort et indépendant ; sa semence est la garantie de sa survie puisqu'elle a passé d'innombrables tests pendant des années de bonne et mauvaise pluviométrie. Des connaissances paysannes issues d’une communica- tion intime avec la nature Atelier organisé fin 2009 par l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) pour soutenir les semences Le paysan est un grand sélectionneur expérimenté; ses pro- industrielles fesseurs sont la plante, l'insecte, la terre, le soleil, la lune, les étoiles, le vent, l'eau et tous les autres éléments de la D'après Vandana Shiva, 80% de la destruction de la biodiver- aux conditions locales. Ce travail de création des nouvelles nature. Il sait observer les phénomènes naturels ; en étant sité agricole est imputable aux modèles agricoles domi- variétés par la recherche doit être fait en étroite collabora- tout le temps avec la nature, il connait mieux que quicon- nants basés sur l'utilisation des variétés améliorées. tion avec les paysans qui sont les véritables juges de la per- que la vie des plantes. Le paysan apprend le langage des Dans les pays industrialisés, la généralisation des variétés formance des nouvelles variétés. plantes et des animaux, et cette communication est basée industrielles dans les systèmes de cultures a conduit à la D’autres menaces : la réglementation et... les OGM sur le profond respect des forces de la nature. Les leçons réduction drastique de la diversité des variétés. La forte Parallèlement à l'introduction des variétés industrielles, un qu'il tire de cette communication lui montrent la nécessité productivité de l'agriculture moderne s'est faite au détri- système réglementaire se met en place en Afrique pour vitale de s'insérer harmonieusement dans l'écosystème où ment de la biodiversité. imposer les lois interdisant les semences paysannes. évolue sa communauté et de chercher par tous les moyens Les menaces de l'introduction des variétés industrielles sur Voila la réalité que le paysan africain a du mal à imaginer : à préserver son équilibre. la biodiversité agricole sont multiples. D'une part, elles pro- tout un système s'est mis en place pour retirer les semences Pourquoi le paysan africain, conscient de l'immense valeur voquent l'abandon par les paysans de leurs variétés locales de ses mains, un système qui comprend les chercheurs, les de son patrimoine génétique et culturel, va-t-il acheter les qui disparaissent quand elles ne sont pas cultivées. agronomes, et les semenciers qui manipulent facilement les semences proposées par le semencier ? Il faut être un pay- D'autres part, pour les plantes allogames, tels que le maïs, gouvernements. Ce système réglementaire est d'autant plus san déstabilisé par des calamités naturelles et politiques, le mil, etc., dont le pollen peut parcourir de grandes distan- aberrant qu'il ne tient pas compte du fait que les semences qui a perdu ses semences, pour se tourner vers le semen- ces, il se pose un problème de distances d'isolement à res- améliorées ne représentent qu'une fraction minoritaire et cier. pecter. En cas de non respect des distances d'isolement, on que la plus grande partie des semences utilisées par les pay- Quelles menaces ? observe la pollinisation des parcelles des variétés locales sans et paysannes africain-e-s provient de réserves person- Il y a plusieurs raisons expliquant la perte des semences tra- par le pollen provenant des parcelles des variétés introdui- nelles. ditionnelles par les paysans : les années de sécheresse qui tes, ce qui conduit au changement des caractéristiques des Les variétés introduites étaient d'abord les variétés non conduisent à de mauvaises récoltes, les accidents dus aux variétés locales. OGM à haut potentiel de rendement : les lignées pures pour inondations ou incendies des greniers, mais surtout l'intro- L'introduction des variétés industrielles est le résultat de la les plantes autogames et les hybrides pour les plantes allo- duction des variétés industrielles qui conduisent à la dispa- forte pression effectuée par les firmes intéressées par la games, et récemment les firmes font la promotion effrénée rition des variétés locales. vente de leurs semences, par les sociétés de développe- des variétés OGM. Avec l'introduction des OGM, les semen- ment, les agences gouvernementales, les ONG, la FAO, etc., ces paysannes seront beaucoup plus menacées qu'avec les tous ces acteurs de développement subissant la pression variétés non OGM : la contamination de toutes les cultures écrasante des firmes. Les stratégies de la promotion des par les OGM, autogames et allogames, devient inévitable et variétés industrielles sont multiples : la publicité vantant l'agriculture familiale devient impossible ! (cid:132) des avantages supposés des nouvelles variétés, la distribu- tion gratuite ou à faible coût des semences, des engrais et Irina Vekcha Thiélo,Ecole Nationale Supérieure pesticides, et la corruption. d'Agriculture,ENSA,Thiès,Sénégal La recherche participative garante de l’adaptation des nouvelles variétés aux conditions locales 1. Avant Projet de Règlement Portant Cadre Juridique Communau- Ces introductions massives des variétés industrielles sont taire de Biosécurité, UEMOA, 2011. en contradiction avec des principes scientifiques de la créa- 2. Cadre de Gestion Environnementale et Sociale Pour la Biosécu- tion variétale qui stipulent que, pour les variétés venant de rité. Programme Régional de Biosécurité en Afrique de l'Ouest, la recherche, seules les variétés, crées par les structures de 2010 recherche du pays, par les croisements avec le matériel 3. Recherche scientifique : du sorgho OGM pour sauver les enfants local, et testées pendant plusieurs années dans les futures de la malnutrition, F. S. Ouattara, Faso-dev. Portail sur le dévelop- Etal d’herbicide au Togo zones de cultures, peuvent garantir une bonne adaptation pement du Burkina Faso, 2009. 3 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:48)(cid:40)(cid:49)(cid:36)(cid:38)(cid:40)(cid:54) Des semences à meilleur rendement ? RS U E N N O Pour qui ? CTI É ÉL S ES D U A E V NI Tout au long de cette semaine, il a Et les qualités nutritives ? U A été question de semences “amé- Mais au-delà des rendements, il est un cri- liorées” qui permettraient d'obte- tère essentiel qui a été très peu abordé nir de meilleurs rendements que dans les débats qui ont été organisés pen- les semences paysannes. Ce discours, nous dant ces rencontres : les qualités nutrition- l'entendons aussi en France. Il s'appuie sur nelles des aliments produits. En effet, à des études soi-disant scientifiques desti- quoi cela sert-il de produire des tonnes de nées à convaincre les agriculteurs, y com- légumes si ceux-ci n'apportent pas les élé- pris en bio, d'utiliser des semences hybrides ments nutritifs dont nous avons besoin ? F1. Deux exemples nous montrent qu'il est Une étude comparative faussée nécessaire de changer notre regard sur les MPS A Une étude a été réalisée il y a quelques semences et d'utiliser d'autres arguments CH E années par un groupement d'agriculteurs que la productivité en volume des variétés. L NS biologiques du sud de la France, qui compa- Les expériences DA rait les rendements de différentes variétés La première expérience a été menée par de tomates dont une sélection de variétés des chercheurs allemands sur des rats. Ils produites par Pascal, un des membres de ont proposé à deux lots de rats des carottes mon organisation. Les résultats présentés hybrides F1 d'une part et des carottes Rode- montraient des rendements supérieurs pour lika, une variété reproductible, issues de les variétés hybrides F1. Cependant, semences paysannes d'autre part. Dans une lorsqu'on y regardait de plus près, il s'avérait première expérience, les rats avaient le que cette étude avait été réalisée sur une choix entre les deux variétés : il apparaissait Sélection d’hybrides F1 de maïs (d’après le dossier FIBL “Techniques de sélection végétale) période très courte (le mois d'août) favori- alors qu'ils préféraient sans conteste les sant ainsi les hybrides F1 qui sont sélection- Rodelika aux hybrides F1. Dans une 2eexpé- téresse aux qualités gustatives et nutritives 500m g par litre. En d'autres termes, il faut nées pour produire toutes en même temps rience, ils proposaient à un lot de rat des des produits qu'il propose à sa clientèle. Il a manger 10 fois moins de tomates Marmande alors que les variétés paysannes ont une hybrides F1 et à l'autre des Rodelika, en fai- donc effectué des mesures des nutriments issues de semences paysannes produites en période de production qui s'étale sur près sant en sorte qu'ils ne manquent jamais de contenus dans des purées réalisées avec agro-écologie que d'hybrides F1 pour avoir de 5 mois. Si les mesures avaient été faites carottes. Les rats nourris avec des Rodelika différentes variétés de tomates et les résul- la même quantité de nutriments et 15 fois sur des critères ne défavorisant pas les s'arrêtaient d'eux même de manger une fois tats ont été édifiants. moins d'Andine cornue... semences paysannes, il n'est pas dit que les rassasiés, les autres n'éprouvaient pas de Il s'avère en effet que si les variétés hybrides De quoi s'interroger sur la volonté de l'agro- semences hybrides F1 n'auraient pas été à sentiment de satiété et continuaient de F1 produites en conventionnel contiennent industrie de réellement répondre aux la traîne ! C'est un peu comme si on mesu- manger pour combler leurs besoins en élé- en moyenne environ 30 mg de nutriments besoins en nourriture des populations ! (cid:132) rait les performances de 2 coureurs, un ments nutritifs. par litre et les mêmes variétés produites en sprinter et un coureur de fond, sur les 100 La seconde expérience, nous l'avons réa- bio 37 mg, les variétés paysannes que nous Valérie Peyret, premiers mètres de course ! lisée avec l'aide d'un de nos clients qui s'in- lui fournissions comprenaient entre 200 et Réseau Semences Paysannes,France Alerte pour les producteurs de semences paysannes d’Afrique de l’Ouest Les paysans africains multiplient et (cid:88) Que peuvent faire échangent sans préoccupation ni contrainte leurs variétés depuis des les producteurs de millénaires. Cependant de nouvelles lois semences paysannes sur les semences menacent les variétés locales. d'Afrique de l’Ouest ? En 2009, à la 2e foire des semences paysannes de • Rester vigilantsets'informer sur lesnouvelleslégisla- Djimini, une alerte avait été lancée pour prévenir tionssemencièressous-régionalesetparticiper auxdis- que des demandes de droit de propriété intellec- cussionssur leur mise en œuvre ; tuelle étaient engagées par des sociétés privées • Continuer à cultiver, à échanger lessemencesdu plus sur des variétés locales, par exemple la variété d'oignon vio- grand nombre de variétéslocalespour lesfaire vivre et let de Galmi. Les producteurs d'oignon du Niger ont alors lesmultiplier dansleschamps; fait une campagne de protestation et la demande a été reti- • Organiser collectivement leur conservation et leur rée. La société Tropicasem qui avait fait la demande a description à l'échelle de chaque communauté ; renommé la variété qu'elle commercialise Violet de Damini. • Manifester de la prudence visà visdesprogrammes Le nom a changé mais la variété est la même. Elle est tou- extérieursde collecte etde recherche ; jours issue d'une variété locale, produite par le travail de Semence paysanne de maïs • Dans toutes les réglementations sur les semences, sélection très ancien des paysans de la région de Galmi au exiger la participation auxprogrammesetauxdécisions Niger, avant la stabilisation en station de recherche. miers des paysans. Des dizaines de demandes ont été des producteurs de semences paysannes et la recon- Depuis que la loi africaine de la propriété intellectuelle OAPI déposées ces dernières années sur des variétés locales naissance de leursdroits. (cid:132) a été modifiée, elle permet comme en Europe de protéger comme par exemple celle de la recherche publique des variétés commerciales par un droit de propriété indus- malienne sur la variété de mil " Toronion " qui est le mil bien de la mise en place progressive de la copie conforme trielle, le certificat d'obtention végétale. Les semences de sélectionné par les communautés dogons des falaises de de la règlementation semencière européenne. Cette régle- ces variétés ne peuvent plus être utilisées librement, sauf Bandiagara. Comment les droits des agriculteurs, défendus mentation affecte les producteurs de semences paysannes pour les cultures d'autoconsommation. Des variétés locales dans les traités internationaux seront-ils pris en compte si européens en leur interdisant de commercialiser leurs récupérées par les chercheurs ou des société privées peu- la demande est acceptée ? semences, et en exigeant qu'ils payent des royalties chaque vent ainsi répondre aux critères du certificat d'obtention Aujourd'hui, si tout cela n'a encore que peu d'incidence fois qu'ils utilisent les semences prélevées dans leurs pro- végétale et leur appartenir, au détriment des droits coutu- dans la vie des paysans, il n'en reste pas moins qu'il s'agit pres champs. (cid:132) 4 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:48)(cid:40)(cid:49)(cid:36)(cid:38)(cid:40)(cid:54) NOUVELLES RÉGLEMENTATIONS Quelles conséquences sur les paysans producteurs de semences ? Faits / Questions / Réponses La réglementation sur la commer- végétales. Les variétés paysannes en sont cialisation des semences et les exclues car elles ne répondent pas aux cri- Ce qui change avec la loi sur la commercialisation demandes de droits d'obtention tères définis pour l'inscription au catalogue, des semences, le catalogue et la certification végétale limitent les droits des comme l'homogénéité et la stabilité. Offi- paysans sur les semences. ciellement donc, une variété locale tradi- tionnelle ne peut être certifiée et commer- AVANT MAINTENANT Lois sur les semences cialisée. Le marché des semences est ›Lespaysansafricainsonttoujourséchangé ›Maintenantseuleslessemencesde certai- Le Catalogue ouest-africain des espè- désormais réservé aux variétés industrielles les semences de toutes les variétés avec nesvariétéssontautoriséesà la commercia- ces et variétés végétales (COAFEV) et aux variétés améliorées de la recherche. leurs parents et leurs voisins et ils ven- lisation. Ce sontlesvariétésqui sontinscri- L'autorisation de commercialiser des La plupart des variétés “améliorées” de la daientlibrementlessemencesau marché. tesdansun catalogue officiel. semences est régie depuis 2008 par un recherche ou des entreprises privées vien- règlement pour l'espace CEDEAO. Il oblige à nent de variétés paysannes, collectées chez ›La variété locale paysanne évolue chaque ›Lesvariétésofficiellessonttestéespar la enregistrer toutes les variétés dans un regis- les paysans puis librement utilisées. Soit les année car le paysan essaye en choisissant recherche pour être homogènesetstableset tre commun aux pays de la région : le Cata- chercheurs les croisent avec d'autres varié- la semence d'adapter sa culture au change- pour répondre à des itinéraires techniques logue ouest-africain des espèces et variétés tés, soit ils les sélectionnent, les “épurent”, mentdu climat, du milieu etdesmaladies. avecintrantscomme lesengrais chimiques. pour les rendre homogènes dans des itiné- raires techniques de l'agriculture conven- › Les paysans africains ont toujours repro- ›Certainesvariétéssontprotégées. Le pay- tionnelle. duittouteslesvariétésde plantesde leurs san ne peutpaslesreproduire librement. Réglementation adoptée par l'OAPI champs. - En sélectionnant à la récolte les Une autre réglementation autorise un droit meilleures semences,- En les stockant pré- CEPENDANT la loi ne peut pas interdire au de propriété sur les semences des variétés cieusement,- En ressemant l'année sui- paysan de reproduire cette variété pour sa protégées. Elle a été promue à l'échelle de vante. propre consommation. la région par l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) qui couvre 16 pays. La loi de l'OAPI permet aux organis- Les réponses juridiques aux questions mes de recherche et aux entreprises natio- nales et étrangères de détenir un droit* sur que se posent les paysans la variété, et ils peuvent interdire aux agri- culteurs la reproduction des semences des Deux exemples concrets de variétés paysan- • Mil de Toronion : Les faits plantes de leurs champs ou l'autoriser en nes sont en cours de protection industrielle, Une demande (encore à l'étude) de COV a échange du paiement d'une taxe (les royal- l'oignon violet de Galmi et le mil Toronion. été déposée par l'institut de la recherche ties). Depuis 2009, des demandes de pro- malienne (IER) à l'OAPI sur la variété de mil tection sont déposées à l'OAPI par les • Oignon violet de Galmi : les faits Toronion. Cette variété de mil des falaises a industriels et les organismes de recherche. En 2009, Tropicasem a déposé une demande été collectée chez les paysans Dogon, et de COV sur la variété Oignon Violet de Galmi. homogénéisée par la recherche en condition Stand Libérons la diversité coordination * Droit d'obtention végétale donnant accès à un Après une campagne de contestation par la de station, c'est à dire avec engrais. La européenne Certificat d'obtention végétale (COV). société civile, le COV a été refusé à Tropica- recherche a déposé cette demande pour (ce sem qui a finalement déposée un autre COV sont ses arguments), ne pas se faire pirater sur la variété “Violet de Damani”. En même par une entreprise multinationale privée. Non aux herbicides ! temps, l'ANFO (organisation des producteurs d'oignons du Niger) a obtenu un droit de Question :Si ce droit est accordé à la recherche, marque collectif “Violet de Galmi” enregistré puis-je continuer à cultiver mon propre mil Toronion S uite aux rencontres de la foire sous dans quel état la terre est-elle ensuite ? à l'OAPI sous le n°61218. et sélectionner ma propre semence ? régionale de 2009, les participants se Les médecins sont bien placés pour donner à › OUI. sont engagés chacun dans son pays à ces firmes les informations concernant les Question : Moi petit paysan au Niger, Mali, Question : Si j'achète la semence de mil Toro- sensibiliser pour mettre fin aux pratiques qui nouvelles maladies causées par des aliments Sénégal, puis-je continuer à faire mes propres nion sur le marché, puis-je à partir de ma récolte ruinent le “petit paysan” et dégradent la santé produits avec des intrants chimiques. Et si semences de violet de Galmi ? sélectionner mes propres semences ? de toute la population et beaucoup ont elles ont ces informations, pourquoi conti- › OUI. Le droit de marque interdit seule- › OUI. avancé dans cette sensibilisation. nuent-elles à inventer et à vendre leurs pro- ment d'utiliser commercialement le nom Question :Puis-je échanger cette semence avec De mon côté j'ai souhaité réagir face à l'assaut duits nuisibles à la santé humaine aux agricul- “Violet de Galmi”. mes voisins ? des produits chimiques qui ont envahi le ter- teurs inconscients qui rêvent de gain facile ? Question : Puis-je continuer à vendre les › OUI. Pour la recherche, le sélectionneur rain à la campagne agricole 2011. Les firmes Des magasins remplis de bidons de produits oignons violets de Galmi sur le marché ? on a le droit d'échanger des semences même de produits agrochimiques ont mené une chimiques prêts à tuer la population se multi- › OUI.Sans inscrire que c'est du Violet de protégées dans le but de sélectionner une guerre silencieuse contre nous sur le terrain, plient un peu partout dans la sous région ! Galmi. La marque ne couvre que la dénomi- nouvelle variété. C'est le principe du COV de et elles sont malheureusement en train de Mais les gouvernants font semblant de ne rien nation pas la ressource. Si je veux vendre laisser la ressource accessible pour sélec- gagner la bataille. voir, les sociétés de produits agrochimiques sous la dénomination Violet de Galmi je dois tionner à nouveau. “Malgré tout le mal que les engrais chimiques s'enrichissent, la santé humaine se dégrade et répondre au cahier des charge de la marque Question :Puis-je vendre ma propre semence ? ont fait à nos terres, à la santé humaine, en tout le monde reste muet. Que ferons-nous, collective. › NON.Si elle est protégée par un COV. La réduisant le petit paysan à zéro, ils ne sont quelles sont les mesures à prendre pour stop- Question :Puis-je échanger ma propre semence variété de mil Toronion paysanne est suscep- pas encore satisfaits du résultat obtenu”. per ces pratiques nuisibles ? Nous invitons les de violet de Galmi ? tible d'être confondue avec la semence Toro- Lors de la dernière campagne agricole, elles consommateurs des populations des villes et ›L'échange est possible à condition de ne nion protégée par la recherche et donc le ont injecté beaucoup d'argent dans un nou- des campagnes qui souhaitent se nourrir avec pas mentionner qu'il s'agit d'un violet de paysan qui reproduit et vend la semence veau produit appelé " herbicide". Ils ont fait des aliments sains à se lever pour dénoncer Galmi si le paysan n'est pas adhérent à la peut être soupçonné de contrefaçon. une promotion spéciale en baissant les prix, très haut ces pratiques. marque collective. Question :Puis-je vendre ma récolte ? appuyée par des affiches et les médias audio- Pour notre raison d'être, ne plions pas à cause Question :Puis-je vendre ma semence d'oignon › OUIen tant que graine, NONen tant que visuels avec le slogan "Plus de sarclage après de nos faiblesses en moyens ! Pour l'humanité, violet de Galmi à un autre producteur du pays ou de semence. traitement, Plus de fatigue, Récolte assurée", optons pour le courage de David face à la sous-région ? Question : Quand la recherche va toucher la et les paysans ayant utilisé les herbicides ont Goliath !(cid:132) › OUI si c'est pour une vente en vue d'une taxe, va-t-elle en reverser une partie aux commu- reçu des prix d'encouragement. Après le pas- Jacques - Nam Tchougli, exploitation non commerciale, sans inscrire nautés Dogon ? sage des herbicides, l'herbe n'a plus raison de Centre de Développement Agroécologie que c'est du Violet de Galmi. › NON. Pas directement avec de l'argent pousser, et pourquoi se fatiguer pour sarcler ? et Artisanal / CD2A,(Cinkassé) et Union mais d'après la recherche, en vulgarisant ses La récolte est assurée, certes mais avec quel des Groupements Agro écologistes pour résultats auprès des producteurs. (Mais de rendement et quelle qualité des produits le Maintien du Patrimoine Local,Togo. quelle recherche parle-t-on, gouvernée par ayant subi des traitements chimiques ? Et qui ? Et pour quelle forme d'agriculture ?). 5 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:48)(cid:40)(cid:49)(cid:36)(cid:38)(cid:40)(cid:54) Le coton Bt au Burkina Faso D'après l'intervention et l'interview de Mahamadou Korogho de la Copagen (Burkina Faso) Dans notre zone, c'est en 2006 que le coton Bt a été introduit à travers une phase pilote avec trois groupements de producteurs de coton (GPC). Les expérimentations en station de recherche avaient commencé en 2003. En 2008, il y eu une prévision de 15.000 hectares de mise en culture de coton Bt dans le pays. Le bilan après campagne a montré que la prévision était dépassée. En 2010, les prévisions officielles étaient de 80% (400.000 hec- tares) des surfaces de coton cultivées en coton GM. L'information donnée aux producteurs prône les avantages du coton Bt: réduction des traitements phytosanitaires, plan- tes moins attaquées par les ravageurs, rendement plus élevé, présence de plus de fibres. Pourtant, les réalités auxquelles les producteurs font face sont tout autres. Pour emblaver un hectare, la semence du coton convention- nel coûtait 1250 f à 1500 f le sac. Au pire, il fallait utiliser 2 sacs pour ne pas avoir de doute soit 3000 fcfa. Avec le coton Bt, le sac de 12,5 kg pour semer un hectare coûte 27.000 fcfa. D'autre part, on s'aperçoit que le rendement est finalement faible avec un poids très faible. Parce qu'il contient moins de graines, le coton Bt graine ne pèse pas. Nous avons aussi constaté que les terres des parcelles d'ex- périmentation du coton Bt ont été détruites. Nous pensons que cela est dû à l'abus de l'utilisation des produits chimi- ques non maîtrisés par les techniciens chargés de la vulgari- Champ de coton Bt au Burkina Faso. Le coton Bt est la création de l'homme. La capacité d'une bactérie (tout petit être sation. Et puis, l'introduction du coton Bt a suscité d'impor- vivant) de faire de l'insecticide a été mise dans les plantes de coton. Cela donne la capacité au coton de diffuser lui aussi tants conflits sociaux avec le système de caution solidaire l'insecticide, depuis la germination, jusqu'à la fenaison. (paiement collectif du crédit) qui a été instauré au niveau des Groupements de Producteurs de Coton (GPC). A la fin d'une Face à cette situation, de nombreux jeunes partent émigrer La COPAGEN/Burkina se mobilise, avec l'aide des autres campagne, si quelques producteurs du groupement ne peu- vers le Ghana. Le coton Bt suscite l'engrenage de la pauvreté COPAGEN, pour informer et sensibiliser les populations sur vent pas rembourser, la dette pèse sur l'ensemble des pro- et l'installation de la famine dans les ménages. Les produc- les enjeux de l'introduction du coton Bt au Burkina. Nous ducteurs du groupement. Les producteurs endettés subis- teurs abandonnent de plus en plus la culture du coton menons des actions de sensibilisation dans les grandes sent donc une très forte pression. Cela a engendré beaucoup (conventionnel comme Bt) qui n'est pas une culture rentable zones cotonnières du Burkina. Nous organisons des forums, de problèmes au sein des familles, des ménages, des groupe- et Le nombre de Groupements de Producteurs de Coton tenons des rencontres au niveau décentralisé, élaborons des ments, des villages. (GPC) diminue. brochures que nous traduisons en langues locales (moré, dioula). Nous formons des animateurs (relais) pour donner de l'information à plus de producteurs. Découverte d’OGM Les résultats de la culture du coton Bt •Rendements faibles (moins d'une tonne à l'hectare, voire dans certains cas 700 Kg sur deux hectares) ; et faillite d’un transformateur bio •Réduction du nombre de graines dans la capsule (6 à 7) ; •Augmentation du prix des herbicides et des intrants ; “J e suis paysan bio, installé depuis 1995 dans le sud- Les dommages collatéraux de cette première contamination •Négociations désavantageuses pour l'attribution de la ouest de la France. Pour ma première saison de cul- sur l'ensemble de la filière bio ont été très graves. Pour sur- qualité du coton (1erchoix et 2echoix) ; ture, j'ai semé du soja, légumineuse présentant de vivre il a fallu mettre en place un système très contraignant •Problème de caution solidaire ; nombreux avantages en agriculture biologique et d'un bon et cher d'analyse OGM sur les semences, les récoltes, les •Engrenage de la pauvreté (remboursement de l'argent à rapport économique. Après avoir mis en terre les semences produits transformés, afin de garantir l'absence d'OGM aux l'usurier en engrais, vente des biens du paysan pour payer la achetées à la coopérative biologique et entretenu la culture consommateurs. Contrairement aux principes du pollueur dette) ; par plusieurs binages, j'ai ramassé une belle récolte en sep- payeur, c'est bien les pollués qui ont du payer, ce qui a aug- •Risques de contamination et de diffusion à grande échelle tembre 1996 que j'ai vendue à des amis paysans, organisés menté le prix des produits. Alors même que les perspectives (mélange de coton Bt et du coton conventionnel lors de pour stocker. Ceux-ci ont ensuite commercialisé ce soja de développement de ces produits bio étaient solides, ces l'égrenage notamment).(cid:132) pendant l'année suivante. augmentations de prix ainsi que l'image de marque enta- Fin 1997, ils reçoivent un appel d'un de leurs clients alle- chée, les ont largement freinées. mands qui leur dit que le service des fraudes allemand (cid:83) La filière coton héritée venait de trouver des traces d'OGM dans son produit trans- Une coexistence impossible formé (tofu) bio, à savoir de soja RR, un OGM breveté par En 2006, un agriculteur du département, financé par le de la période coloniale Monsanto pour résister à son herbicide total, le Round-up. lobby du maïs, a décidé de semer 100 ha de maïs GM Mon- Les fraudes lui demandent de retirer tous ses produits à santo 810 sur une de ses nombreuses parcelles. Nous déci- D'après le témoignage d'Ousmane Tiembedreogo base de soja pour apposer une étiquette indiquant "risque dons d'organiser un débat public dans sa commune et nous (Syntap - Copagen Burkina) de contenir des OGM". Ceci étant incompatible avec l'esprit lui proposons de mettre en place des essais chez lui et et le cahier des charges de l'agriculture biologique, ce trans- autour pour vérifier ses affirmations sur l'absence de risque Au Burkina Faso, l'organisation de la filière cotonnière formateur a fait faillite et s'est retourné contre nous. Des de contaminations des cultures voisines. Il refuse catégori- héritée de la période coloniale est dite intégrée : une contre-analyses dans les stocks restants ont confirmé la quement mais des voisins, interpellés par nos arguments, seule société cotonnière chapeaute touteslesopérations présence de cet OGM, en quantité infime mais détectable. nous proposent de mettre des parcelles à disposition. Nous depuis la production jusqu'à la commercialisation du J'ai donc décidé d'engager différentes procédures : tout installons dans le voisinage 3 parcelles de maïs paysan coton à l'exportation. Lescotonculteursn'ontdoncqu'un d'abord une plainte contre X en 1998, puis je me suis joint (populations de pays non hybrides ) et 9 ruches. L'expéri- seul interlocuteur pour négocier les prix d'achat des à une action collective (class action) aux Etats-Unis en 1999 mentation qui a reçu l'aide financière du Conseil régional intrants comme les prix de revente de la marchandise. avec 5 autres paysans américains. d'Aquitaine, a été réalisée sous contrôle d'huissier. Les Danscesconditions, leur force de négociation estinexis- résultats ont confirmé nos pires craintes : les 3 parcelles de tante. Plaintes classées sans suite... maïs sont contaminées jusqu'à 300 mètres et les 3 ruches On peutrésumer ainsi la généralisation du coton Btau La première procédure a permis d'avoir accès aux enquêtes sont pleines de pollen de maïs GM (jusqu'à 50% du pollen Burkina Faso : des fraudes en France qui ont confirmé la présence d'OGM est GM). Que faire de nos semences de maïs ? Que faire du 1- LLa pphase dde lla ggratuité en particulier dans les semences certifiées de la société miel ? Du pollen ? Encore une fois nous demandons l'arbi- Elle s'estcaractérisée par l'octroi gratuitde semenceset Asgrow, filiale de Monsanto, et fournisseur de la coopérative trage de la justice pour prévenir un dommage imminent et d'intrants(engrais, herbicidesetc.) auxpaysans. A cette m'ayant vendu les semences. Malgré cela, la plainte a été avéré, à savoir la contamination de nos ressources généti- époque, la capsule renfermait18 à 19 graines. classée sans suite par le tribunal. ques (nos maïs de pays) et surtout des produits de nos 2- LLa pphase dde lla ffin dde lla ggratuité La seconde plainte collective aux Etats-Unis m'a obligé à ruches. Les juges nous ont demandé d'aller mettre nos Le paysan estcontraintde toutacheter pour produire. Ce aller faire une déposition à Washington en 2000, mais la ruches plus loin !”(cid:132) qui réduitsa marge bénéficiaire par rapportà la phase société Monsanto a fait déplacer l'affaire auprès d'un juge Patrick De Kochko, antérieure.(cid:132) qui a classé l'affaire. Réseau Semences Paysannes,France 6 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:48)(cid:40)(cid:49)(cid:36)(cid:38)(cid:40)(cid:54) SKETCH PRÉSENTÉ PENDANT LA FOIRE PAR LA TROUPE DE THÉÂTRE DE L'ECOLE DE DJIMINI Les paysans contre les OGM S cène 1. Bureau d'un service. Mr Diop est en train Moussa Dis-moi alors, est-ce que les OGM sont bons ou Moussa Si c'est quelque chose qui ne peut pas exister de lire un dossier. Entre Moussa. mauvais pour les paysans ? dans la nature, alors, je crois que ces scientifiques sont Ousmane Je te dis clairement, que ce n'est pas bon du tout! allés trop loin. Moussa Bonjour Mr Diop. Comment allez vous ? Moussa Pourquoi ce n'est pas bon ? Ousmane Beaucoup de gens pensent la même chose. Mr Diop Bonjour Moussa. Je vais bien, merci. Et toi ? Ousmane Les OGM amènent beaucoup de problèmes : Moussa Mais de quelles modifications s'agit-il ? Moussa J'ai une question concernant les OGM. J'ai entendu problèmes de la santé, de l'environnement, la perte de la Ousmane Ce sont des questions qui concernent la généti- qu'il y a des semences GM. Je voudrai savoir : est-ce que ce biodiversité, la disparition des variétés locales, la dépen- que, la science de l'hérédité. sont de bonnes semences ? Vous êtes un agronome, vous dance des paysans envers les grandes firmes. Moussa L'hérédité, ça m'intéresse beaucoup connaissez bien ces choses-là. Moussa C'est vrai, beaucoup de problèmes… Et comment Ousmane C'est vrai, c'est très passionnant. Moi aussi, je Mr Diop C'est une question très compliquée, personne n'y tu connais tout ca ? suis très intéressé par la génétique. J'ai même reçu une for- comprend rien. Et surtout que c'est un problème dangereux! Ousmane Je le connais parce que ça m'intéresse. Chaque mation en questions de génétique, une formation donnée Il y a certains qui sont pour, il y a d'autres qui sont contre paysan doit connaître le problème des OGM ! Il y a des pour les paysans… Voila, d'après la génétique, les enfants les OGM, et il y a une guerre entre eux qui fait rage ! Je ne livres, des films sur cette question. Il y a l'ASPSP, elle lutte reçoivent le matériel héréditaire provenant des parents, ce veux pas me mêler dans ces choses-là. Je ne suis ni pour, ni contre les OGM. matériel héréditaire est composé d'un grand nombre d'uni- contre les OGM. Je ne veux même pas parler des OGM... Et Moussa Pourtant j'ai contacté un agronome qui travaille tés héréditaires appelées “gènes”. Donc, la moitié des gènes puis, tu ne pourras même pas comprendre cette question. Il avec les gens de notre village, Mr. Diop. des enfants proviennent de leur père et l'autre moitié, de la faut faire de longues études pour comprendre quelque Ousmane Qu'est-ce qu'il t'a dit ? mère. Quand les animaux se reproduisent, les chats se chose dans le problème des OGM. Moussa Rien de clair. Il a dit que c'est une question très reproduisent avec des chats, et les moutons - avec des Va t'occuper de tes champs et laisse-moi en paix. compliquée et même dangereuse. moutons. C'est normal. Mais, quand on fabrique des OGM, Moussa Excusez-moi, Mr Diop, je ne voulais pas vous Ousmane Voilà nos faux intellectuels qui ont peur d'avoir on peut incorporer dans le matériel héréditaire de la déranger. Je m'en vais. Au revoir. leur avis ! Ils veulent simplement se ranger du coté du minis- tomate, par exemple, des gènes d'un poisson. Ces choses- tre. C'est à nous, les paysans, d'être en première ligne de la là n'existent pas dans la nature. Scène 2. Un groupe de paysans discute. Moussa s'ap- bataille contre les OGM ! Pour sauver nos variétés locales et Moussa Bien sûr, je n'ai jamais vu ca dans la nature. proche du groupe. notre agriculture traditionnelle. Ousmane C'est ce qu'on appelle “les manipulation généti- Moussa Salam aleicum. Moussa Oui, c'est notre devoir. Mais, si c'est une question ques”. Les paysans Maleicum salam. très compliquée, est-ce que les paysans peuvent compren- Moussa Comment peut-on mettre ensemble des gènes de Lamine Moussa, voici mon cousin Ousmane, il vient me dre tous les rouages des OGM ? la tomate et du poisson ?! Ce sera un monstre ! Ca ne doit rendre visite. Ousmane Ils peuvent bien comprendre l'essentiel du pro- pas exister ! Ou bien, ces monstres vont nous tous détruire. Moussa Bonjour Ousmane, comment vas-tu ? blème ! Ousmane Beaucoup de gens pensent comme toi que les Ousmane Bonjour Moussa, je vais bien. Moussa Même ceux qui n'ont pas fait de longues études ? OGM présentent une menace pour les organismes normaux, Lamine Moussa, tu as l'air préoccupé. Ousmane Oui, bien sûr. J'ai entendu un grand professeur qui ne sont pas des OGM. Moussa Je suis allé voir l'agronome Mr Diop. Je veux savoir: dire que si on explique bien, n'importe qui peut comprendre Moussa Il faut les interdire, c'est tout ! qu'est-ce que c'est, les OGM ? J'ai entendu parler des semen- n'importe quelle question. Le problème des OGM est vital Ousmane Pourtant c'est tout le contraire qui se passe, il y ces GM et je veux savoir ce que c'est. pour les paysans, c'est eux-mêmes qui doivent chercher les a de plus en plus de cultures d'OGM chaque année dans le Lamine Qu'est-ce qu'il a dit ? informations pour bien comprendre ce problème. monde. Ils sont partout maintenant, au Sénégal, il y en a Moussa Rien de clair. Il ne voulait même pas en parler. Moussa Mais qu'est-ce que c'est les OGM ? aussi. Ousmane Moi, je connais les OGM, je peux t'expliquer. Ousmane Les OGM sont les plantes ou d'autres organis- Moussa Mais, qui est intéressé par les OGM ? Moussa C'est vrai ? mes que les chercheurs ont modifié d'une façon qu'on n'a Ousmane Les grandes firmes qui vendent très cher les Ousmane Oui. jamais vu se faire dans la nature. semences GM. Moussa Donc, tout ca, c'est pour de l'argent ? Ousmane Oui, c'est ça. Moussa C'est un monde fou ! Pour gagner de l'argent, on (cid:88) Coton, sorgho, niébé : introduction de variétés GM produit des monstres! Et pourquoi les gens achètent les dans le centre d'origine africain semences GM ? Ousmane Ces firmes sont toutes puissantes. Elles utilisent tous les moyens possibles: publicité, communication de L'Afrique de l'Ouestestle centre d'origine d'un grand nom- Californie. Ilfaitpartie desprojetssoutenuspar l'initiative promesses paradisiaques, la corruption à tous les niveaux, bre de culturesimportantes, notammentle centre primaire Grand Challengesin Global Healthfinancé par la Fondation la manipulation des médias, de l'opinion publique et de l'in- du sorgho etle centre secondaire du niébé. Ils'agitde zones BillGates. Ilillustre bien la stratégie bien élaborée de pro- firmation scientifique, la répression des opposants. Elles géographiquesqui possèdentun matérielgénétique unique motion des OGM qui vise à en mettre en avant les côtés financent des laboratoires qui produisent des OGM, et ettrèsprécieuxqu'ilfautpréserver à toutprix. attrayants. L'objectifaffiché estl'amélioration de la qualité beaucoup de chercheurs travaillent pour ces firmes. nutritionnelle du sorgho par une teneur plusélevée en aci- Moussa C'est triste : les chercheurs qui doivent porter la Cependant, on observe au contraire l'apparition de program- desaminés, méthionine etlysine, en vitaminesA, EetD et lumière se comportent comme des moutons qui ne cher- mesconçusau plushautniveau qui visentl'introduction des en fer etzinc, et il est prévu de faire des croisements des chent qu'à se nourrir. De toute façon, pour moi, c'est clair : OGM en Afrique de l'Ouest. L'UEMOA (Union Economique et variétésGM avecle matériellocalpour produire desvariétés il faut interdire les OGM. Monétaire OuestAfricaine), la CEDEAO (Comité Economique adaptées. Ousmane Tu as raison, il faut interdire les OGM ! Nous, les des Etats d'Afrique de l'Ouest) et le CILSS (Comité perma- paysans, nous devons nous battre pour obtenir l'interdic- nentInter Etatsde Lutte contre la Sécheresse au Sahel) tra- Introduire le sorgho GM dansle centre d'origine primaire du tion les OGM au Sénégal! vaillentdepuis10 anssur l'introduction desOGM en Afrique sorgho ne peutavoir aucune justification! Moussa Pour commencer, on va organiser une réunion de l'Ouest. La première préoccupation desprogrammesintéresséspar dans notre village pour informer tout le monde du danger D'abord, sousprétexte de se soucier desproblèmesde bio- la santé des populations locales doit être la préservation des OGM, ensuite, on va informer d'autres villages … sécurité, ilsontélaboré un projetde réglementation visant descentresd'originesdesplanteslocalesde toute contami- On va voir ensuite tous les ministres pour leur dire que nous la libre circulation desOGM en Afrique de l'Ouest1. Etmain- nation par lesOGM. Ce programme risque de se terminer par ne voulons pas d'OGM ici. tenant, ilssonten train de préparer l'introduction desvarié- un désastre, en provoquantla contamination importante des Lamine On va voir aussi le premier ministre. tés OGM du sorgho, du niébé et du coton dans différents variétés locales par les OGM dans le centre d'origine afri- Moussa On va voir le président pour qu'il interdise les paysde l'Afrique de l'Ouest: la Burkina Faso, le Mali etle cain. OGM au Sénégal. Sénégal2. Ilfauttirer lesleçonsde l'expérience douloureuse du coton Ousmane Jusqu'à présent, il était pro-OGM. Le coton a été la première culture ciblée par l'introduction GM au Burkina Faso pour stopper la progression desOGM Moussa C'est parce ce qu'il n'est pas bien informé. On va desOGM en Afrique de l'Ouestetilestdéjà cultivé massive- au niveau desculturesvivrières, où lesconséquencesnéfas- lui expliquer et il va changer d'avis, j'en suis sûr. mentau Burkina Faso, malgré touslesravagesqu'ilprovo- tesdesOGM serontplusdramatiques. (cid:132) Lamine Tu as raison, je suis sûr que ses collaborateurs que. Le projetdu sorgho GM estbeaucoup plusdangereux! agronomes n'osent rien lui dire, en pensant que leur rôle est Irina Vekcha Thiélo de jouer la chambre d'applaudissements. Le projet visant l'introduction du sorgho transgénique en Moussa On va entraîner aussi les agronomes dans le mou- Afrique de l'Ouest(Projetde Sorgho Biofortifié Africain /ABS 1/ AvantProjetde RèglementPortantCadre Juridique Communautaire vement des anti-OGM ! Tout le monde doit se mobiliser - African Bio-fortified Sorghum), existe depuis20053. Ilest de Biosécurité, UEMOA, 2011. contre les OGM en agriculture ! dirigé par une équipe très forte ; il s'agit d'un consortium 2/ Cadre de Gestion Environnementale etSociale Pour la Biosécurité. Ousmane INTERDIRE LES OGM EN AGRICULTURE ! africain, dont sept membres sont basés en Afrique et les Programme Régionalde Biosécurité en Afrique de l'Ouest, 2010 Lamine INTERDIRE LES OGM !(cid:132) deux autres aux Etats-Unis, qui comprend entre autres 3/ Recherche scientifique: du sorgho OGM pour sauver lesenfantsde (Adapter les dernières répliques en fonction des positions gouverne- l'ICRISAT, la firme Pioneer/DuPont, la Fondation Africaine la malnutrition, F. S. Ouattara, Faso-dev. Portailsur le développement mentales actuelles.) pour lesTechnologies Agricoles et l'Université Berkeley de du Burkina Faso, 2009. Irina Vekcha Thiélo,ENSA,Thiès,Sénégal 7 (cid:38)(cid:50)(cid:49)(cid:57)(cid:40)(cid:53)(cid:42)(cid:40)(cid:49)(cid:38)(cid:40) (cid:39)(cid:40)(cid:54) (cid:47)(cid:56)(cid:55)(cid:55)(cid:40)(cid:54) CONVERGENCE DES LUTTES, SEMENCES ET DROITS HUMAINS Les paysans et les femmes au premier plan Nous comprenons aisément que les paysans réagis- sent les premiers à l'introduction des OGM (orga- nismes génétiquement modifiés) dans l'agriculture et à la mise en place de réglementations qui blo- quent les variétés paysannes, mais il faut que nous nous engagions tous dans cette lutte dont l'issue sera de garantir la santé et la souveraineté alimentaire des populations du monde entier. La législation sur les semences (catalogue, certification, droits de propriété intellectuelle), bien élaborée et bien pro- tégée par les multinationales qui contrôlent aujourd'hui nos petits pays pauvres, ne peut être combattue que par une synergie d'actions menées par les organisations paysannes et toutes les organisations du monde entier engagées dans la lutte pour le respect des droits humains. En réalité le droit de production et de conservation des semences paysannes n'est pas seulement l'apanage des pay- sans, car les semences sont à la base du processus de pro- duction agricole et garantissent la qualité de cette produc- tion qui sera consommée par toutes les populations du monde. Il est donc urgent que les paysans d'Afrique et d'Europe s'or- ganisent dans des réseaux puissants pour barrer la route aux OGM, toutefois ils doivent étendre leurs réseaux et se connecter avec les organisations des droits humains et tous Marche des femmes de Casamance au Forum social les réseaux de femmes qui, à travers le monde, se battent de Bamako pour le respect des droits humains en général et des droits (cid:88) New Field : une des femmes en particulier. Je suis convaincue que les femmes, une fois sensibilisées, Fatou GUEYE,chargée de la formation fondation qui soutient le vont jouer un rôle d'avant-garde dans cette lutte, car elles se et du réseautage des organisations de femmes rurales rôle des femmes dans la reconnaissent toutes dans leur rôle de porteuse de vie (gros- dans les zones d'intervention du Comité Régional sesse), de donneuse de vie (accouchement) et de protectrice de Solidarité des Femmes pour la Paix gestion de la biodiversité de la vie (alimentation et entretien de la famille). (cid:132) en Casamance/USOFORAL,Sénégal. cultivée La mission de la fondation New Field estd'appuyer les femmesruralespour la création d'un monde plusjuste STOP (cid:88) À L’ACCAPAREMENT DES TERRES dansla lutte contre la pauvreté, l'injustice etla violence. Elle a la conviction que les femmes rurales jouent un MAINTENANT ! rôle fondamental dans la production alimentaire pour satisfaire lesbesoinsdescommunautés. Son appui peutaider desorganisationscomme l'ASPSP Pendantla 3eédition de la Foire ouest-africaine dessemen- déclenché une ruée desinvestisseursetdesgouvernements qui ontdesinitiativestrèsimportantesdansle domaine cespaysannes, se terminaitau Mali la Conférence interna- despaysrichesen vue d'acquérir etde s'emparer de terres de la préservation dessemenceslocaleset qui donnent tionale de Nyéléni sur l'accaparementdesterres, organisée agricolesetde ressourcesnaturelles, étantdonné que ces une place auxfemmesdans la valorisation de la biodi- par la Via Campesina et réunissant plus de 200 représen- ressources sont les seules “valeurs refuges” qui peuvent versité cultivée. tants d'organisations paysannes du monde entier. A la encore garantir la sécurité desrendementsfinanciers. Aujourd'hui, lesmenacesqui pèsentsur lessemences séance de clôture de la foire de Djimini , un délégué sénéga- paysannessontgrandes. Ellessonten train de disparai- laisestvenu présenter auxparticipantsl'essentieldestra- […] tre, ce qui entraine noscommunautésdansune situa- vauxde Nyéléni, permettantainsi de faire despontsentre Nousnousengageonstoutparticulièrementà : tion de précarité ettouche en premier lieu lesfemmes. deux évènements majeurs qui se sont déroulés en même • organiser lescommunautésruraleseturbainesafin Ilestdoncimportantpour la fondation de soutenir ce tempsdansla sous-région, affirmantlesluttespour la sou- de lutter contre lesaccaparementsde terressoustou- type d'initiative pour que les connaissances détenues veraineté alimentaire : celui de la semence à Djimini etcelui tesleursformes; par lesfemmes, par lescommunautésfamiliales, à tra- de la terre à Nyéléni. • renforcer les capacités de nos communautés et de vers les exploitations familiales puissent continuer à nosmouvementsà revendiquer, récupérer etdéfendre exister etrester entre lesmainsdesproductricesetpro- Extraits de la Déclaration de la Conférence de Nyéléni nos droits, nos terres et notre accès aux ressources ducteursfamiliaux. du 28 novembre 2011 naturelles; • obtenir etpérenniser, au sein de noscommunautés, “Si au sein des communautés africaines on n'a même “Nous nous sommes rassemblés à Nyéléni en réponse à lesdroitsdesfemmespour l'accèsà la terre etauxres- plusle contrôle surce qu'on mange, on n'a même plus l'Appelde Dakar, qui invite lespeuplesà former une alliance sourcesnaturelles; le contrôle surce qu'il ya dansnosassiettes, ça veut mondiale contre l'accaparementdesterres. Car noussom- • sensibiliser le publicau faitque l'accaparementdes dire que la domination est encore là. Chacun à notre mesdéterminésà défendre la souveraineté alimentaire, les terresestune source de crisesqui affectentl'ensem- niveau nous avons tous un rôle à jouer en tant que bienscommunsetlesdroitsd'accèsdespetitsproducteurs ble de la société ; consommateur, en tant qu'appui au développement, d'alimentsauxressourcesnaturelles. • construire desalliancesentre lesdifférentssecteurs, pour que cette situation change. En commençant lesgroupesde population, etlesrégionsafin de mobi- d'abord parconsommerlocal, parcréerlesconditions […] L'accaparementdesterresestun phénomène mondial, liser nos sociétés en vue de mettre fin à l'accapare- d'une production locale suffisante etsaine.” (cid:132) initié par leséliteslocalesettransnationales, lesgouverne- mentdesterres; mentsetlesmultinationalesafin de contrôler lesressources • renforcer nosmouvementsafin de mieuxpromouvoir Extrait de l'entretien avec Tabara Ndiaye, les plus précieuses du monde. La crise mondiale dans les et parvenir à la souveraineté alimentaire ainsi qu'à représentante de la Fondation New Field domaines de la finance, de l'alimentation et du climat a une véritable réforme agraire.” (cid:132) au Sénégal 8 (cid:38)(cid:50)(cid:49)(cid:57)(cid:40)(cid:53)(cid:42)(cid:40)(cid:49)(cid:38)(cid:40) (cid:39)(cid:40)(cid:54) (cid:47)(cid:56)(cid:55)(cid:55)(cid:40)(cid:54) INFORMER ET RELIER Création du Comité ouest-africain des semences paysannes (COASP) L’affluence que la foire a suscitée et la présence sur les semences paysannes ; d’identifier et développer des de nombreux producteurs de semences venus liens avec les personnes ressources et les institutions pou- des pays voisins, les échanges de semences et vant soutenir les semences paysannes ; d’identifier, renfor- de savoir-faire, et les débats qui ont eu lieu ont cer et mettre en lien les dynamiques positives déjà enga- démontré une fois de plus combien la demande en informa- gées. tions est forte. La circulation de l'information est cruciale, non seulement pour partager ses connaissances mais pour Echanges et réunions de coordination se mobiliser face à des réglementations menaçant les Les distances étant parfois importantes et les moyens semences paysannes et la souveraineté alimentaire en Afri- financiers limités pour ne pas dire inexistants pour le que de l'Ouest comme ailleurs. Déjà organisés en associa- moment, les membres du comité auront recours à internet tions comme l'ASPSP, organisatrice de la foire, en coopéra- pour échanger sur l'avancée des différentes composantes tives, ou encore en syndicats, celles et ceux qui de leur mandat et un groupe de contact par courrier électro- comprennent l'importance de poursuivre et consolider ces nique a été mis en place. échanges, dans le temps et dans l'espace, convaincus que Par ailleurs, les représentants mettront à profit des évène- “l'union fait la force” ont estimé nécessaire qu'une organisa- ments sous régionaux programmés par leurs structures ou tion en réseau puisse voir le jour. Cette volonté commune des structures partenaires pour organiser au cas par cas des a débouché sur la mise en place du Comité Ouest-Africain réunions physiques de coordination. des Semences Paysannes (COASP) le 23 novembre 2011 à Structuration du comité Concertation pour la création du COASP Djimini, à l'issue de la Foire. Pour composer ce comité, chaque pays a désigné un coor- donnateur et un assistant à la coordination membres de La coordination régionale est assurée par Mr Alihou Ndiaye En présence de 8 témoins-facilitateurs (sénégalais, malien structures différentes où la représentation des structures d'ASPSP (Sénégal), assisté par Mr Omer Agoligan ORAD/ et européens (hongrois, français)), les délégués des pays de paysannes a été privilégiée. Synergie Paysanne (Bénin) et Mme Mariam Sy USC (Mali). la sous région ont décidé de mettre en place ce comité pour Un coordinateur sous régional a été désigné, qui sera aidé Le compte rendu de la réunion qui a mené à la création du “consolider les échanges d'information sur les semences par deux assistants appartenant à deux pays différents. Il COASP a été exposé et approuvé en Assemblée plénière de paysannes et les lois qui les menacent” et ont défini la mar- est prévu que ces coordinateurs soient aussi chargés de clôture de la 3efoire ouest africaine des semences paysan- che à suivre pour aboutir à la création du réseau ouest afri- développer une thématique particulière. (Voir encadré) nes le 23 novembre 2011 à Djimini.(cid:132) cain des semences paysannes. Le comité s'est donné deux ans pour définir une vision, une mission, des principes et un mode de fonctionnement du futur réseau et a désigné deux (cid:88) Composition du COASP représentants par pays désigné parmi les participants de cette édition pour faire le travail préliminaire dans chacun Bénin Burkina Faso Rép. de Guinée Guinée Mali Niger Sénégal Togo des pays. Bissau Les représentants du comité ont pour mandat dans chaque Coordinateur Omer Harouna Porgo Saa Nelson Mariam Abdoul Alihou Jacques pays d’identifier les sources d'information sur les semences Agoligan Ouamounou Tavarez Sy Nino Ndiaye Nametoug paysannes et les législations qui les affectent ; de réguler, li traduire en langues locales et partager l'information avec les Assistant Brice P Korgho Isabelle Julio Harouna Amadou Mariama Gounssete organisations paysannes ; de créer des espaces d'échange Kponou Mahoumoudou Jeannin Badinka Diallo Atikou Sonko Yempabe Le traité TIRPAA, un outil juridique pour revendiquer les droits des communautés paysannes sur leur biodiversité agricole, en Europe comme en Afrique Article réalisé à partir de l'interview de Csilla Kiss, animatrice pour la coordination européenne de “Libérons la biodiversité” Le Tirpaa, un outil juridique pour la lutte. En Les défis à relever pour son application effective Europe les organisations de “Libérons la biodiver- Ce traité est donc très important. Mais il faut savoir qu'il est sité” luttent à la fois pour assurer que les semences le résultat d'une négociation avec l'industrie semencière, car paysannes restent en culture, vivantes, dans les champs ; et dans plusieurs pays ce ne sont pas les ministères de l'agri- pour la reconnaissance politique, juridique et scientifique culture qui négocient ce traité mais l'industrie semencière. de la contribution des paysans au développement de la bio- L'intérêt de cette industrie est que l'utilisation durable des diversité cultivée. Dans cette lutte politique, un des outils ressources phytogénétiques par les agriculteurs ne soit pas juridiques utilisé est le TIRPAA (www.fao.org/legal/treaties/ mise en œuvre, pour que les semences industrielles, avec 033t-f.htm). Ce traité a vu le jour en 2004 et fonctionne sous les produits chimiques qui les accompagnent, soient culti- l’égide de la FAO. La majorité des pays du monde l'ont signé vées. C'est avec ces ventes que l'industrie fait des profits et se sont engagés à mettre en œuvre les recommandations (importants) et elle n'a pas intérêt à ce que cela s'arrête. qui y sont énoncées. Ce traité est important pour les pay- sans autant en Europe qu'en Afrique, parce qu'il reconnaît Convaincre les gouvernements de le mettre en œuvre la contribution passée, présente et future des paysans au Les organisations paysannes doivent se renseigner sur leurs développement de la biodiversité cultivée. droits car il faut une masse critique pour établir un rapport de Notons deux articles importants sur lesquels les organisations force pour se faire écouter par les gouvernements. Elles doi- paysannes peuvent s'appuyer pour revendiquer leurs droits. vent dire à leurs gouvernements que leurs initiatives, comme •L'article 9, qui reconnaît le droit des agriculteurs à conser- celles de l'ASPSP, pour la conservation et le renouvellement ver, échanger, ressemer, et même vendre des semences, et à de la biodiversité cultivée, font partie intégrante de la mise participer à la prise de décisions sur toutes les législations en œuvre du TIRPAA. Et les gouvernements devraient soute- qui concernent la biodiversité cultivée. nir ces initiatives car c'est une façon d'assurer concrètement •Et l'article 6, qui demande aux états signataires d'assurer sur le terrain les droits des agriculteurs et l'utilisation durable l'utilisation durable des ressources phytogénétiques, par des ressources phytogénétiques exemple à travers le soutien à des systèmes agricoles diver- Enfin, chacun à leur niveau, les paysannes et paysans doivent sifiés ; ou encore par le soutien à des recherches participati- continuer à faire ce qu'ils font déjà, c'est à dire cultiver les ves où les paysans et les chercheurs sont des partenaires semences paysannes, utiliser des techniques agricoles sans égaux, et vont identifier ensemble quels sont les besoins des produits chimiques, en favorisant par exemple la traction ani- Echanges de semences paysans, et orienter la recherche et la sélection en fonction. male, le compostage et les techniques de l'agro-écologie.(cid:132) 9 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:44)(cid:49)(cid:44)(cid:55)(cid:44)(cid:36)(cid:55)(cid:44)(cid:57)(cid:40)(cid:54) (cid:47)(cid:50)(cid:38)(cid:36)(cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:39)(cid:36)(cid:49)(cid:54) (cid:47)(cid:36) (cid:54)(cid:50)(cid:56)(cid:54) (cid:53)(cid:40)(cid:42)(cid:44)(cid:50)(cid:49) (cid:16) DE L’AGRICULTURE CONVENTIONNELLE À L’AGROÉCOLOGIE Conversion d’un agriculteur béninois A la sortie de formation en 1994 on nous appelait les “Jeunes Agriculteurs Modernes” (JAM). Je suis installé depuis 1996 dans ma ferme du hameau de Kpayèroun, au village de Dèdèra, dans l'arrondissement de Bariénou dans la commune de Djougou au nord-ouest du Bénin. Aujourd'hui je suis formateur en agro-écologie. Je suis passé de la production de semences conventionnelles à l'agro-écologie. Et ce changement d'orientation me vient du Sénégal. Les JAM comme leur nom l'indique ques et des pesticides, tout en favorisant la sont formés pour pratiquer au disparition des paysans au profit des agro- mieux les techniques agricoles industriels, nourrit le monde avec du modernes. A savoir : bonne maî- pétrole et détruit l'environnement. C'est un trise des techniques de labour, de semis, modèle qui accroit tous les jours la dépen- d'épandage de l'herbicide, d'engrais, de pes- dance du paysan vis-à-vis des firmes agro- ticides chimiques et utilisation de semences chimiques et des lobbys semenciers. améliorées venues de la recherche agricole. •Les informations sur les Organismes Et je me souviens comme si c'était hier ; le Génétiquement Modifiés (OGM) et le dan- responsable venu de la Direction Régionale ger que représentent les pesticides n'augu- de l'Agriculture a dit au cours de l'une de ses rent rien de bon. Cela confirme tout ce qu'a tournées : “Vous serez formés aux techniques relaté Marie Monique ROBIN dans son film modernes de l'agriculture et cela vous permettra de documentaire “Le monde selon Monsanto”. mieux vivre et d'avoir vos bicyclettes et vos radios”. Un monde dans lequel quelques-uns, fon- Il a tenu ce propos après être descendu dus dans la moule de la cupidité, dictent d'une voiture 4x4 neuve. De quelle hauteur leurs lois aux plus faibles avec la bénédic- ceux qui croient améliorer les conditions de tion de scientifiques et de décideurs politi- vie des paysans les regardent ? ques cupides et corrompus. Les services de la vulgarisation agricole pensent en effet que les paysans qui n'ont Omer dans son champ de piment local Je produisais de la semence convention- pas été à l'école du Blanc n'acceptent pas nelle sans savoir tous les enjeux autour. Je l'innovation ou la pratiquent mal. Il faudrait gramme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Ali- certaines informations sont choquantes, participais inconsciemment à la destruction donc des agriculteurs modernes modèles mentaire (PUASA), a commencé par acheter voire révoltantes. A savoir : de la biodiversité cultivée qui de génération dont les pratiques feraient tache d'huile des semences de maïs et de riz pour les dis- •L'interdiction faite aux paysans euro- en génération s'adapte au changement cli- dans leur localité d'installation. Et pour tribuer gratuitement aux paysans. Un an péens de produire leurs propres semences, matique. Je ne veux plus cautionner une cela, j'en étais un. J'ai introduit dans le plus tôt, mes amis et moi avions déjà de les vendre ou de les échanger. situation qui ruine les paysans. Aujourd'hui hameau de Kpayèroun la traction animale, demandé et obtenu de nous occuper d'une •La législation en vigueur sur les semences je pense que j'ai fait une transition de l'agri- la culture du coton, l'utilisation des engrais grande ferme abandonnée par l'Etat. Cette dans les pays du CILSS, de l'UEMOA, de la culture conventionnelle vers l'agro-écolo- chimiques, des herbicides et des pesticides, fois-ci je tenais le bon bout : toutes nos CEDEAO, tient son inspiration de ce qui se gie, l'agrobiologie. Et par rapport à l'agro- ainsi que l'utilisation de variétés améliorées semences étaient systématiquement ache- fait dans les pays du Nord. écologie en Afrique, Anne Berson (BEDE) l'a de maïs. C'est dans cette dynamique que j'ai tées par le PUASA, une structure à l'image • Les demandes de certificat d'obtention si bien dit “La roue n'est pas à réinventer”. Elle été approché par un agent des services du de la GOANA au Sénégal. végétale déposées à l'Organisation Africaine tourne. Il suffit donc de continuer à entrete- contrôle et de la certification du Ministère C'est alors que mon syndicat, le syndicat de la Propriété Intellectuelle (OAPI) par des nir le mouvement et d'empêcher les oppor- de l'agriculture pour produire de la semence national des paysans du Bénin (Synergie instituts de recherche africains sur des tunistes de changer le sens de ce mouve- certifiée de maïs. C'était un privilège, une Paysanne) m'a désigné pour le représenter à variétés de mil (Toronion de la communauté ment. Il est important qu'il y ait échange opportunité : la semence certifiée se ven- l'invitation de l'Association Sénégalaise des Dogon du Mali), de sorgho (Sorvato 1 des entre les peuples, entre les paysans, les dait à 200 voire 250 fcfa le kilogramme alors Producteurs de Semences Paysannes communautés du nord Togo)… et par Tropi- vrais paysans : ceux qui depuis des millé- que le maïs de consommation se vendait (ASPSP) à la foire des semences paysannes casem SA Sénégal sur des variétés de naires ont su garder, améliorer et protéger la entre 80 et 100 fcfa le kilogramme. Mais de Djimini en 2009 au Sénégal, moi, qu'on piment (jaune du Burkina), de tomate, de semence, ceux qui de leur sueur et de leur pour être producteur de semence, il y a des croyait maîtriser les questions de semence. pastèque (de Kaolak), d'oignon (violet de cœur ont nourri le monde de bonne nourri- préalables : La consigne était claire : je ne devais aller au Galmi) etc., montrent clairement le pillage ture et rendu à la terre mère ce qui lui est •Accepter le paquet technologique de Sénégal qu'avec des semences paysannes, de la biodiversité cultivée des communau- pris. Djimini 2009 m'a ouvert le chemin de la conduite de la culture proposé par la Direc- ne venant pas de la recherche agricole tés africaines par certaines personnes. Tous connaissance des choses. Ces choses que tion de l'Agriculture par rapport à la qualité nationale et n'ayant reçu ni engrais ni pesti- les moyens utilisés pour déposséder les je partage dans ma localité à travers l'Orga- du sol, au précédent cultural, à la quantité cide. J'ai donc eu recours à ma ferme du paysans des pays développés sont en train nisation des Ruraux pour une Agriculture de semence de base, l'isolement dans le hameau de Kpayèroun où malgré l'introduc- d'être mis en place ici en Afrique avec la Durable (ORAD) et tous azimuts avec d'au- temps et dans l'espace, la dose d'engrais tion de la culture du coton, le mil, le sorgho complicité de nos chercheurs et de nos tres structures et d'autres peuples que je chimique, la maîtrise des adventices, l'épu- et les autres cultures se font sans engrais décideurs politiques. Au Bénin, le contrôle rencontre. La semence est une propriété ration, le calibrage, le stockage, etc. chimique. Je n'ai pas encore vu au Bénin de et la certification n'étaient pas payants. naturelle et inaliénable du paysan. C'est •Accepter le contrôle et la certification de production ou de vente de semences amé- Mais avec l'harmonisation de la législation pourquoi le paysan, où qu'il soit sur terre, la semence par la Direction de la Promotion liorées de mil ou de sorgho. Et beaucoup de des pays de l'UEMOA sur la semence, les ne doit se sentir concerné par aucune loi de la Qualité et du Conditionnement des paysans continuent de semer la variété de producteurs de semences vont payer ces aussi élaborée soit-elle et ne doit rien à un produits d'origine végétale (DPQC.) maïs obtenue de leur père ou de leur grand- services-là. Aussi la Direction de l'Agricul- chercheur aussi génial soit-il. Et nous vou- Pour ce qui est des retombées financièress père dans ma localité. J'ai abandonné la cul- ture trouve-t-elle qu'il faut quitter le stade lons dire à ceux qui gouvernent la recherche espérées de la production de semence à ce ture du coton en 2006 et tout le hameau de la semence améliorée simple et aller à la agricole, ceux qui font du bizness pour tou- moment là, la montagne n'a accouché que avec moi. semence hybride. Or la semence hybride jours plus d'argent, que les paysans ont d'une souris. Car ma production se vendait Depuis ma première participation à la foire veut dire plus d'engrais, plus d'eau, plus de compris leur jeu.(cid:132) difficilement ou me restait simplement sur des semences paysannes en 2009, de Thiès maladies, et le paysan doit acheter chaque les bras. à Djimini en passant par Koungheul Sossé, année la semence. Hybride égale donc Témoignage d'Omer Agoligan,agricul- Mais à la faveur de la crise alimentaire des la moisson est dense. J'ai beaucoup appris dépendance accrue du paysan. teur,ORAD (Organisation des Ruraux années 2007-2008, les choses ont changé : sur les limites de l'agriculture convention- •Le modèle agricole conventionnel basé pour une Agriculture Durable),SYNPA, le gouvernement du Bénin, à travers le Pro- nelle et l'enjeu que représente la semence ; sur l'utilisation massive des engrais chimi- (Syndicat Paysan-Bénin) 10 (cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:44)(cid:49)(cid:44)(cid:55)(cid:44)(cid:36)(cid:55)(cid:44)(cid:57)(cid:40)(cid:54) (cid:47)(cid:50)(cid:38)(cid:36)(cid:47)(cid:40)(cid:54) (cid:39)(cid:36)(cid:49)(cid:54) (cid:47)(cid:36) (cid:54)(cid:50)(cid:56)(cid:54)(cid:16)(cid:53)(cid:40)(cid:42)(cid:44)(cid:50)(cid:49) Focus sur quelques initiatives ouest LE CENTRE AGROÉCOLOGIQUE DE PRODUCTION DESEMENCES TROPICALES(CAPROSET) Le Centre Agroécologique de Production de Semences Tropicalesestun site de production agroécologique de 5 hecta- res. Situé à quelqueskilomètresde Gao au Nord du Mali, ilest équipé d'un lieu de stockage dessemences. Le CAPROSET estné dansun programme d'autonomie alimen- taire par l'agroécologie mené par l'UAVES(Union pour un Avenir écologique etsolidaire) en partenariatavecTerre etHumanisme (www.terre-humanisme.org). A sesdébuts, soutenu par l'association Kokopelli, le CAPROSET s'estspécialisé dansla production de semencesde potagères. Chaque année, le centre produiten culture agroécologique un grand nombre de semencesde variétéspotagèresadaptéesou qui s'adaptentau climatsahélien. Du faitqu'elle a le pouvoir d'assurer la perpétuation de la vie, la semence est la base de l'agroécologie et de la production ali- mentaire. Le CAPROSET propose de rendre disponibles sur le marché local malien mais aussi ouest-africain, des semences sainesetreproductiblesà desprixaccessiblesauxpaysan-ne-s. Parce que son ambition n'estpasde devenir une entreprise à but commercialuniquement, le CAPROSET dispense égalementde la Semences paysannes de salade formation pour que les paysan-ne-s puissent eux/elles-mêmes L'ASSOCIATION SÉNÉGALAISE DES reproduire lessemencesetainsi ne pasdépendre du marché.(cid:132) www.caproset.com PRODUCTEURSDESEMENCES PAYSANNES(ASPSP) L’Association Sénégalaise des Producteurs de Semences Paysannes (ASPSP), est née en 2003 à l’initiative de leaders d'organisationspaysannesdu Sénégalqui ontprisconscience de l'importance des variétés traditionnelles, non-hybrides, pour l'autonomie semencière de l'agriculture paysanne fami- liale. Elle regroupe plusieursorganisationspaysannessituées dans les quatre principales régions écologiques du Sénégal (Casamance, Sénégaloriental, Fleuve, Centre). Elle s’est donné pour objectifs de contribuer à l’autonomie semencière despaysanspar la sauvegarde desvariétéslocales traditionnellesetde valoriser la valeur culturelle etculturale de la semence paysanne. Sesdifférentesactionssont: la production de semencespay- sanne par lesorganisationselles-mêmes, l’organisation de for- mationsauxtechniquesde sélection etde conservation, la col- lecte de savoirsauprèsdesancien(ne)squi sontlesdétenteurs des savoirs endogènes, l’organisation de foires de semences locales, nationales et sous régionales, la valorisation du rôle desfemmesdansla sélection etla conservation dessemences et le plaidoyer pour une politique semencière favorable à la souveraineté alimentaire.(cid:132) Semences locales de riz LA COALITION POUR LA PROTECTION DU PATRIMOINE GÉNÉTIQUE AFRICAIN (COPAGEN) Lesorganisationsmembresde la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain ontlancé en janvier 2004 une campagne pour la protection du patrimoine génétique africain. Confiantes dans les énormes ressources génétiques du continent, dans la capacité de sespaysansà innover etdansleur détermination à relever lesdéfis de l'agriculture africaine, lesorganisationsmembresde la COPAGEN pensent qu'ellesn'ontaucunementbesoin aujourd'hui d'organismesgénétiquement modifiés(OGM) ; aussi, le principalmessage scandé par la coalition estle sui- vant: “Oui pourune recherche scientifique indépendante qui valorise lesres- sourcesbiologiqueslocalesetlesconnaissancestraditionnellesetendogènes dansl'intérêtdespetitsagriculteursetdesconsommateursafricains, non au brevetage du vivant et aux OGM face à tous les risques avérés et potentiels actuelsqui ysontattachés”. La Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain regroupe des organisationsde la société civile de l'espace UEMOA (Organisationspaysan- nes, ONG, Associationsde développement, syndicats, mouvementsdesdroits de l'homme, associations de consommateurs, organisations de jeunes, de femmes, etc.) despaysde l'espace UEMOA etdu Tchad. La coordination sous- régionale estbasée à Abidjan.(cid:132)
Description: