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JEAN JADOT Artisan de l'expansion belge en Chine PDF

146 Pages·2013·28.11 MB·French
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JEAN JADOT Artisan de l’expansion belge en Chine PAR G. KURGAN-VAN HENTENRYK Aspirante au F.N.R.S. F 190 KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN Klasse voor Morele en Politieke Wetenschappen. N.R., XXIX-3, Brussel, 1965 JEAN JADOT Artisan de l’expansion beige en Chine PAR G. KURGAN-VAN HENTENRYK Aspirante au F.N.R.S. KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN Klasse voor Morele en Politieke Wetenschappen. N.R., XXIX-3, Brussel, 1965 Mémoire présenté à la Séance du 15 février 1965 Rapporteurs: MM. J. Stengers et R.-J. Cornet RESUME En 1898, la Société d’Etude de Chemins de Fer en Chine, groupe franco-belge activement appuyé par Léopold II, obtient la concession d’une voie ferrée de plus de 1 200 km reliant Pékin à Hankow. Elle engage l’ingénieur Jean Jadot, Directeur du chemin de fer de Basse-Egypte, pour diriger en Chine la construction de la ligne. Très vite, celui-ci comprend l’importance du Pékin-Hankow pour le développement des intérêts belges dans le Céleste Empire. Aussi ne se borne-t-il pas à la mission initiale, mais tend- il, par des négociations avec les responsables chinois, à étendre le réseau confié à sa société et à créer d’autres entreprises. Sa compétence technique ainsi que ses talents de financier et de négociateur lui assureront une brillante réputation tant en Extrême-Orient qu’en Europe. Dès son retour à Bruxelles en 1906, il entre au Conseil de direction de la Société Générale de Belgique dont il deviendra gouverneur quelques années plus tard. SAMENVATTING In 1898 bekomt de « Société d’Etude de Chemins de fer en Chine », een actief door Leopold II gesteunde Frans-Belgische groep, de concessie voor het aanleggen van een spoorwegver­ binding van meer dan 1 200 km tussen Peking en Hankow. Zij neemt de ingenieur Jean Jadot, Directeur van de Spoor­ lijn van Beneden-Egypte, in dienst om in China de leiding te nemen bij de aanleg van deze lijn. Deze ontdekt heel spoedig het belang van de Peking-Hankow voor de uitbreiding van de Belgische belangen in ’t Hemelse Rijk. Hij beperkt zich dan ook niet tot het uitvoeren van zijn oorspronkelijke opdracht, doch tracht, door onderhandelingen met de verantwoordelijke Chinese personaliteiten, het aan zijn maatschappij toevertrouwde net uit te breiden en nieuwe ondernemingen op te richten. Zijn tech­ nische bevoegdheid, alsmede zijn financiers- en onderhandelaars­ talent, zullen hem zowel in het Verre Oosten als in Europa een schitterende faam bezorgen. Bij zijn terugkeer te Brussel in 1906, wordt hij lid van de Directieraad van de « Société Générale de Belgique » en enkele jaren later Gouverneur van deze maatschappij. La Chine au début du XX" siècle 1. voies ferrées construites. 2. voies ferrées projetées. INTRODUCTION A la fin du XIX' siècle, la plupart des pays industriels se sont engagés dans la voie des investissements à l’étranger, parti­ culièrement dans les pays économiquement sous-développés. Après 1895, la Chine devient l’un des principaux enjeux de l’impérialisme occidental. En effet, la défaite subie par cet immense empire à l’issue de son conflit avec le Japon révèle à l’extérieur une faiblesse incoupçonnée jusqu’alors. Dès cette époque, les puissances occidentales rivalisent avec acharne­ ment en vue d’assurer une mainmise économique et poli­ tique sur ce pays. La bataille des concessions atteint son paroxys­ me en 1898 lorsque la Chine, harcelée de toute part, accorde aux étrangers un grand nombre de territoires à bail et de con­ cessions de chemins de fer. [25, p. 157] Depuis sa jeunesse, le Roi LÉopold II s’était intéressé à l’Extrême-Orient, région du monde dans laquelle il avait lancé ses premières tentatives coloniales. Puis l’Afrique s’était placée au premier rang de ses préoccupations. Toutefois, en 1896, le Roi ne perd pas de vue l’intérêt que présenterait le marché chinois pour l’expansion industrielle belge. Aussi est-ce à son initiative que des syndicats se forment en Belgique et participent au .fcramble avec l’appui de nos agents diplomatiques. Le 26 juin 1898, après deux ans de négociations ardues, un groupe de capitalistes belgo-français, fondateur de la Société d’Etude de Chemins de Fer en Chine, obtient définitivement la concession du chemin de fer de Pékin à Hankow. Deux contrats sont conclus. Aux termes du contrat d’emprunt, la société belge doit construire une ligne longue de 1 214 kilomètres pour le compte de la Compagnie Impériale des Chemins de Fer Chinois. Elle se charge de trouver les fonds nécessaires, par l’émission en Europe d’un emprunt de 112 500 000 francs, qui serait garanti, par le gouvernement. Cet emprunt, d’une durée de trente ans, serait amortissable à partir de 1909, et aucune mesure de con­ version ou de remboursement ne serait admise avant le premier septembre 1907. La Société d’Etude se voit assurée des commandes du matériel non fourni par l’industrie chinoise, et bénéficie de prérogatives dans le choix du personnel, ainsi que de l’exemption de certaines taxes. Le second contrat lui concède l’exploitation de la ligne pour la durée de l’emprunt avec un droit de participation de 20% sur les bénéfices nets. [28, p. 104-107] Bien que la Société d’Etude eût envoyé ses propres négociateurs en Extrême-Orient, le mérite du succès belge revient cependant à deux agents des Affaires Etrangères: le baron de Vinck des D eux O rp et Emile Francqui. Le premier, ministre de Belgique à Pékin, avait entamé les pourparlers en 1896(1), tandis que le second avait été nommé, à la demande du Roi, Consul à Hankow puis à Shanghai, en vue de poursuivre les négociations avec les autorités locales. Comme l’écrivait le baron de Vinck, ce contrat devait ... ouvrir la porte à deux battants à l’influence belge, aux industries belges, aux capitaux belges et aux travailleurs belges dans cette immense Chine, dont seules les Grandes Puissances se disputaient la coupe réglée (2). La Société d’Etude avait confié à l’ingénieur Eugène H ubert la direction technique de cette affaire en Chine. Très rapidement celui-ci ne parut pas capable d’assurer le rayonnement d’une telle entreprise. Au bout de quelques semai­ nes, il se trouvait en désaccord complet avec le directeur de la Compagnie Impériale des Chemins de Eer Chinois, Sheng H suai-huai, responsable devant son gouvernement de la réalisa­ tion du chemin de fer. Hubert se montrait également maladroit dans ses rapports avec les agents diplomatiques français, défen­ seurs des intérêts de leurs nationaux dans cette affaire. De plus, (1) Vinck au Ministre des Affaires Etrangères, Pékin 10 novembre 1896 (Archives du Ministère des Affaires Etrangères de Belgique (A.E.B.), 2813, XVI). (2) Vinck au Ministre, Pékin, 28 juin 1898 (A.E.B., 2813, II). il menait une vie privée pour le moins discutable, ce qui lui aliéna les sympathies de la colonie européenne de Shanghai. Aussi le baron de Vinck et Francqui demandèrent-ils son remplacement sous peine de voir les contrats remis en cause, d’une part, et d’autre part se déclencher une opposition violente de la part des associés français. (3) C’est dans ces circonstances que le directeur général de la Société d’Etude, Arnould Focquet, prend contact avec l’ingé­ nieur Jean Jadot qui assume à ce moment la direction de la construction du chemins de fer de Basse-Egypte pour le compte de la Société des Chemins de Fer Economiques (groupe Empain) . Jadot est alors âgé de 36 ans. Son aspect robuste malgré sa taille peu élevée, son visage aux yeux clairs et doté d’une épaisse moustache, ses cheveux taillés en brosse reflètent un tempéra­ ment énergique empreint néanmoins de réserve et de bonté. Né à On-lez-Jemelle, le 28 janvier 1862, il appartient par sa mère à une famille d’ingénieurs. (4) Après avoir poursuivi lui-même dés études d’ingénieur à l’Université de Louvain, il commence sa carrière dans la construction de chemins de fer dans les provinces de Liège et du Luxembourg. Il a 25 ans lors­ que son père meurt. Aîné d’une famille de six enfants, dont le benjamin est en bas âge, il se voit chargé de la soutenir maté­ riellement et moralement. Lorsqu’en juillet 1894, le groupe Empain l’invite à se rendre d’urgence en Egypte pour y rempla­ cer le directeur des Tramways de Caire, Jadot n’hésite pas à quitter sa «vie de fonctionnaire» pour améliorer à l’étranger sa situation matérielle. (5) (}) Vinck au Ministre, Pékin 31 août 1898 (A.E.B., XXI, 6). (4) Nous empruntons ces données biographiques à la Biographie coloniale belge, T. IV, col. 472 ss., ainsi qu’à l'ouvrage publié par les soins de Monsieur Jean Francqui, Jean Jadot 1862-1932, pp. 13 à 16. Voir aussi R.-J. Cornet [8, p. 11 ss.] et Octave Jadot, Famille d’ingénieurs, pp. 20 à 29. (5) Le 27 janvier, dans une lettre fort émouvante à sa cousine Maria, Jean Jadot décrit les problèmes familiaux dans lesquels il s’est débattu, la nécessité pour lui de vivre plusieurs années encore à l’étranger « pour atteindre une honnête aisance à l’abri du souci ». Ces obligations ont retardé de plusieurs années sa décision de lui demander sa main, et il ne lui cache pas qu'il faudra « se résigner à vivre encore de 5 à 10 ans à l’étranger ». Maria Cousin qui vivait alors avec sa famille au Chili lui télégraphia son consentement. (Papiers jadot) Débarqué au Caire en pleine saison chaude, il se met d’emblée au travail. Malgré son manque d’expérience dans ce domaine, en moins de deux ans il mène à bien la construction du tramway et procède à l’installation de la centrale électrique complémen­ taire. Très satisfait de ses services, le groupe Empain lui confie en 1896 la direction des travaux du chemin de fer de Basse- Egypte. Les conditions de travail dans cette région sont très pénibles en raison du climat particulièrement malsain qui y règne. Néanmoins la construction avance, et c’est là que Jadot reçoit le proposition d la Société d'Etude. Déjà pressenti par elle six mois auparavant, Jadot avait ajourné sa décision parce que le contrat du Pékin-Hankow n'était pas encore signé. Le 18 mars 1898, il écrivait à ce propos à sa fiancée: Je suis réinstallé au Caire où j'ai encore à faire pour un an et demi, si je reste aux Economiques avec qui je ne suis bien; mais eu égard à la position très lucrative qui m'est faite ici, je ne puis la quitter sans la certitude d'une position meilleure ou tout au moins équivalente. Si le Syndicat de Chine réussit sa combinaison financière et s’il renouvelle les offres qu’il m’a faites en décembre, je les accepterai car elles m’assu­ reraient un avenir brillant et certain, si toutefois tu consens à me suivre en Chine! (5) Le 12 juillet, répondant à l'appel de la Société d’Etude, il lui donne son accord télégraphique moyennant des conditions accep­ tables et lui annonce son retour à Bruxelles le 7 août. (6) Revenu en Belgique, Jadot épouse sa cousine Maria, fille de l’ingénieur Louis Cousin, professeur à l'Université de Santiago du Chili. Il est officiellement engagé par la Société d’Etude en octobre suivant. Investi du titre d’ingénieur-contrôleur, Jadot est chargé de la direction des études, de la construction et éventuellement de l’exploitation du Pékin-Hankow, conformément aux contrats du 26 juin 1898. Sa résidence est fixée provisoirement à Hankow. Il succédera à H ubert à l’expiration du mandat de ce dernier. D'autres (6) Télégramme de Jadot à Focquet (Papiers jadot, dossier Société d'Etude). clauses prévoient un traitement mensuel de 3375 francs, qui s’élèvera à 6 250 francs lors de la reprise des fonctions de H ubert. De plus, Jadot devra séjourner en Extrême-Orient pendant un terme de 4 à 6 ans, selon la date de l’achèvement de la construction. Il est défrayé de ses frais de voyage, de logement, de soins médicaux et d’escorte. En outre certaines indemnisations sont prévues en cas de résiliation du contrat par l’une des parties. ( ) 7 Le 22 décembre 1898, Jean Jadot débarque à Shanghai accom­ pagné de sa jeune épouse. L’étude de son séjour en Chine de 1898 à 1906, nous a paru digne d’intérêt à plusieurs points de vue. Cette période de sa carrière offre un exemple remarquable de l’ascension d’un dirigeant de grande entreprise à l’époque du haut capitalisme. L’activité déployée par Jadot en Extrême- Orient, ses talents d’ingcnieur et son sens des affaires dans un jeu aussi financier que technique, aussi diplomatique que finan­ cier, le signalèrent à l’attention des dirigeants de la Société Géné­ rale, le plus grand établissement bancaire belge, qu’il devait du reste gouverner un jour. Ce sont ces mêmes succès qui incitèrent Léopold II à s’ad­ joindre Jadot dès son retour de Chine. Rien, en effet, ne per­ met de croire que le Roi soit intervenu dans le choix de Jadot en 1898 (8), mais il est certain qu’en 1906 l'ingénieur-con­ trôleur du Pékin-Hankow fut associé par le Souverain à la mise sur pied des nouvelles sociétés congolaises. L’influence exercée par Jadot sur l’ensemble de l’expansion belge en Chine fut considérable. En dehors de sa tâche principale, il contribua à la création de diverses entreprises et fut même mêlé, directement ou indirec­ tement au affaires d’autres groupes financiers belges. (7) Stoclet à Jadot. Bruxelles 6 octobre 1898 (Ibidem). (8) Aucun document n'atteste l'intervention du Roi dans la décision de Jadot, comme l'a rapporté l'auteur de la notice de la Biographie coloniale belge, citée plus haut.

Description:
Chine ait entamé précédemment des réformes de son armée des chemins de fer. Soulignons que ces progressistes appartien nent à la classe dirigeante traditionelle. Or, de par sa structure et sa mentalité, celle-ci se tient éloignée Jadot propose alors la construction d'un raccordement prov
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