Jardins secrets de Méditerranée

194 Pages·2016·90.355 MB·French

by  Jean Mus

JEAN
MUS
DANE
MCDOWELL
VINCENT JARDINS
MOTTE
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n SECRETS
Architecte-paysagiste de renommée internationale, Majestueux à-pic sur la mer, havre de paix retiré dans la garrigue ou écrin de a
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Jean Mus est l’auteur des plus beaux jardins disséminés verdure niché au cœur d’une ville, les jardins de Jean Mus sont tous d’une r
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à travers le monde. Il a notamment créé les jardins beauté confondante et témoignent de l’amour de leur créateur pour la nature.
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d’hôtels de prestige comme celui du Ritz à Paris ou de i
Cet architecte-paysagiste met en scène des jardins situés aux quatre coins du d
l’Hôtel de Paris à Monte-Carlo.
monde avec une maîtrise empreinte de douceur et toujours la même passion. é
M
La plume de Dane McDowell guide le lecteur à travers une vingtaine de pro-
Dane McDowell est l’auteur de nombreux ouvrages
priétés qui vont du Portugal à la Grèce, en passant par les rivages de la Côte
sur l’art de vivre et le paysagisme. Elle vit aux États-Unis. e
d’Azur et les chemins de Provence. d
DANE MCDOWELL
Vincent Motte, photographe de talent, a collaboré Les réalisations de Jean Mus, parfaitement intégrées dans les paysages et S
PHOTOGRAPHIES VINCENT MOTTE
à de nombreux ouvrages chez Flammarion. superbement photographiées par Vincent Motte, se révéleront une source
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d’inspiration pour tous les amateurs de jardins ensoleillés.
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Prix France : 24,90 €
ISBN : 978-2-0813-9242-7 A
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Flammarion Flammarion
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Ouvrage édité une première fois en 2005.
Conception graphique et mise en pages : Laurence Maillet
© Flammarion, Paris, 2016
Tous droits réservés
ISBN : 978-2-0813-9327-2
N° d’édition : L.01EPMN000838.N001
Dépôt légal : septembre 2016
editions.flammarion.com
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JEAN MUS
JARDINS
SECRETS
DANE MC DOWELL
Photographies VINCENT MOTTE
Flammarion
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Sommaire
Avant-propos 7 90
Jardins sous infl uence
Naissance d’un jardin 8
Jardin de Quinta au Portugal 92
14 Souvenirs d'Italie 103
Jardins de bord Terrasses au bord de la mer Égée 112
de mer La Belle Époque au cap Ferrat 123
Un jardin de légende 17 130
Jardins intimes
Un jardin d’ombre et de lumière 28
Des chambres de verdure 39
Un jardin en trompe-l’œil 133
46 Lauriers et lavandes 139
Jardins de bast ide Un jardin au cœur de la ville 147
La campagne aux cyprès 49 154
Jardins des sens
Une bergerie dans la colline 58
Le moulin d’un épicurien 67
Le jardin du cloître 75 Le jardin d'un parfumeur 156
Calades et cascades 82 Un jardin de perspectives 162
Un jardin aux accords parfaits 173
Rythmes et formes au jardin 179
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Dix ans, dix ans ! Impossible d’imaginer de nacre et le soir, s’empourpre avec
que la publication de ce livre date le soleil couchant. Le croirez-vous ?
d’une décennie… Pour moi, c’était hier. Je n’ai pas d’arrosage automatique mais
Et pourtant, à bien réfléchir, beaucoup à l’aube, je rends visite à mes plantes
de choses ont changé. Un être proche en les arrosant à la main et en m’attardant
n’est plus là pour partager ma vie, me sur les surprises qu’elles me réservent.
rassurer et m’attendre… Des amis ont Je respire, je chante, j’écoute aussi
disparu, d’autres se sont envolés vers la nature qui se réveille avec des chants
des pays lointains. d’oiseaux et je savoure chaque seconde
Et qu’en est-il de « mes » jardins ? avec gourmandise. Je ne dérangerai plus
S’ils ne m’appartiennent pas sur le papier, mon jardin pendant les heures chaudes
s’ils ont changé de propriétaire au fil des de la journée mais le soir, au retour d’un
ans, je les considère toujours comme les dîner chez des amis, je reprends mon
miens. Pour la plupart, je les ai dessinés tuyau d’arrosage et refais le tour de mon
après m’être imprégné de leur originalité petit domaine. L’aube et le crépuscule
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et de leur histoire, j’ai réfléchi à la façon sont pour moi deux moments de félicité.
dont je pouvais les mettre en valeur, en Je suis entouré d’un silence à peine
créant des ouvertures, en inventant interrompu par le bruit de l’eau qui
vant- des perspectives, des profondeurs quand retombe en jets joyeux sur les buissons
bien même il n’y en avait pas. J’ai passé et les quelques fleurs – je n’en ai pas
propos
des heures à peser telle ou telle décision, beaucoup. C’est alors que le jasmin,
à convaincre le propriétaire de choisir les lavandes et les roses me remercient
tel arbre, telle plante, tel emplacement en se redressant sur leurs tiges et en
plutôt qu’un autre parce que je connaissais rivalisant de séduction avec des parfums
le rôle des vents dominants, le degré musqués, poivrés, insolents. Je suis pris en
d’ensoleillement et la nécessité otage par mon jardin. C’est une captivité
d’un entretien plus onéreux que jamais. volontaire qui me dynamise ou m’apaise.
Chaque jardin parmi les centaines On ne parlera jamais assez des joies
que j’ai pu réaliser a trouvé un écho qu’apportent quelques parcelles
dans ma sensibilité. Est-ce un défi ? de terre ! C’est un privilège inouï à l’heure
Plutôt le sens du devoir auquel où nous vivons, où l’homme se mue en
s’ajouteraient ma passion pour la terre robot et ne voit pas plus loin que le cadre
de Provence et tout simplement le plaisir. de son ordinateur ou le rectangle de
Plaisir de la création, plaisir de rencontrer son téléphone portable.
des gens avec des personnalités et Jardiner n’est pas faire œuvre de
des cultures très différentes, plaisir de patience mais c’est accepter un cadeau
la découverte en voyageant – moi qui étais extraordinaire renouvelé chaque matin.
terrorisé à l’idée de prendre l’avion – Guetter l’épanouissement d’une rose
plaisir de vivre en conformité avec mes et recevoir les mille et une surprises de
valeurs et mes goûts. la nature : un arc-en-ciel posé sur le
En dix ans, je n’ai pas vraiment changé, jet d’eau, la visite de passereaux qui se
même si mes bureaux se trouvent dans rapprochent à menus sauts de l’endroit
un emplacement plus central à Cabris que je viens d’arroser, la soie froissée
que ma fille Florence dirige à présent des pétales des campanules qui changent
de main de maître. J’habite toujours de couleur avec les heures, les taches de
la même maison à Cabris, une vieille lumière qui se multiplient sur les dalles
bâtisse rustique étagée sur trois étages de ma terrasse, le moutonnement de mes
avec un dédale d’escaliers mais une buis encore emperlés de rosée…
vue époustouflante sur le lac de Saint- Jardiner, pour moi, cela ressemble
Cassien qui, le matin, se drape d’un voile fortement au bonheur.
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u’ils surplombent la Méditerranée ou
qu’ils se blottissent au cœur de la
ville, qu’ils trouvent leur inspiration
dans la tradition rurale ou dans l’his-
toire de l’Italie, de la Grèce et du
Portugal, ou encore qu’ils soient
orchestrés par une sensualité
joyeuse, les jardins de Jean Mus démontrent
que la sensibilité et l’imagination sont plus pré-
cieuses que la règle et le compas. À l’esthétique
NAISSANCE froide et intellectuelle de Le Nôtre, l’élève de
l’École nationale supérieure du paysage de
Versailles préfère l’émotion. La mise en ordre
d’un jardin
du réel ne le satisfait qu’à demi. S’il est intrigué
par le dessin des jardins à la française, il rêve
des parfums de la Provence et répond à l’esprit
de géométrie par l’esprit de finesse.
Quand il revient après ses études au pays
où il a grandi, il suit son père, jardinier-chef à la
villa Croisset, une création de Ferdinand Bac.
Faisant siennes les leçons du célèbre et très
mondain paysagiste, Jean Mus ne trahit pas
l’enseignement de Le Nôtre. À la manière d’un
scénographe, il refuse de tout dévoiler en
même temps. Jouant avec les effets de sur-
prise, il compose ses jardins comme un par-
cours initiatique. Autant d’exercices de style et
d’invention où tous les vocabulaires sont admis
s’ils plaisent au regard. « Le jardin, proclame-t-il,
est le plus beau des spectacles. » Si la magnifi-
cence cède le pas au charme, la mise en scène
reste de rigueur. C’est là où le dessin s’affirme
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