ebook img

« J’ai entrepris de coucher en mes vers / Le cas de Troye qui fut mise à l’envers » Édition critique des livres I et II de l’Énéide d’ Octovien de Saint-Gelais PDF

248 Pages·2015·1.68 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview « J’ai entrepris de coucher en mes vers / Le cas de Troye qui fut mise à l’envers » Édition critique des livres I et II de l’Énéide d’ Octovien de Saint-Gelais

I Lucien Dugaz M2 Études médiévales 2014-2015 Mémoire préparé sous la direction de Mme Gabriella Parussa et de Mr Frédéric Duval « J'ai entrepris de coucher en mes vers / Le cas de Troye qui fut mise à l'envers » Édition critique des livres I et II de l'Énéide d'Octovien de Saint-Gelais. II III On pâlit sur des manuscrits déteints par le sommeil et épongés de cendre. André Breton, Philippe Soupault Les champs magnétiques, Eclipses Nota bene. Les vers cités sont toujours précédés du chiffre du livre concerné : I et II pour notre édition, VI pour celle de Thomas Brückner (1987). Illustration de couverture : BnF, français 861, f. 3r IV REMERCIEMENTS Mes remerciements vont tout d'abord à mes directeurs de recherche, Mme Gabriella Parussa et Mr Frédéric Duval, pour leur aide régulière et leurs conseils. Je tiens également à remercier Mr Thomas Brückner pour son indispensable travail, Mr Andrea Valentini pour sa relecture attentive du livre I, Mme Graziella Pastore et Mr Jean-Baptiste Camps pour la formation à LaTeX, Mme Sylvie Lefèvre et Mme Rose-Marie Ferré pour m'avoir transformé en apprenti-médiéviste, Mme Mary-Beth Winn de l'Université d'Albany et Mme Jessica Dummer de la Pennsylvania Library pour leur enthousiasme transatlantique, le personnel de la Bibliothèque nationale de France et de la Bibliothèque de l'Arsenal qui m'ont autorisé à consulter manuscrits et imprimés, Mr Frédéric Tixier pour son avis sur les gravures et les émaux. Que tous les enseignants et participants de la Training School de stemmatologie à l'Institutum Romaniae Filandiae de Rome reçoivent également ma gratitude. A Angoulême, mes remerciements vont à Mme Béatrice Rolin au Musée, Mme Anne-Marie Arnoux à la Bibliothèque et Mme Mireille de la Tour à la Société Archéologique, ainsi qu'à Mme Catherine Duval pour m'avoir encouragé dans ce travail. Merci à Gilles Souvay, Matthieu Delabarre et toute l'équipe du laboratoire de l'ATILF de Nancy. Je remercie ma famille pour son soutien et son aide précieuse en patois charentais, et enfin tous mes camarades du Master d'Etudes Médiévales. * * * V TABLE DES MATIERES Remerciements INTRODUCTION Notice biographique A. Le poète courtisan B. L'évêque poète C. Le traducteur D. La traduction de l'Énéide en vers Etablissement du texte A. Présentation des témoins a. Témoins manuscrits b. Témoins imprimés B. Tradition textuelle et choix du manuscrit de base a. Témoins choisis et rejetés b. Stemma c. Choix du manuscrit de base C. Présentation des variantes et des corrections D. Présentation du mansucrit de base E. Toilette du texte Etude de la langue et de la versification A. Phonétique a. Voyelles b. Consonnes B. Morphosyntaxe C. Syntaxe D. Graphies E. Métrique F. Quelques remarques pour une étude diachronique future Analyse VI L'ENEIDE Prologue livre I livre II Notes Index nominum Glossaire Annexe BIBLIOGRAPHIE VII INTRODUCTION VIII NOTICE BIOGRAPHIQUE. La majeure partie de ce que nous savons d'Octovien de Saint-Gelais (1468-1502) a été compilée par l'Abbé Molinier (Molinier 1910a). Nous suivons donc en grande partie ce que celui-ci a écrit. Il propose notamment cette bipartition, schématique mais commode : de 1468 à 1494 : le poète courtisan de 1494 à 1502 : l'évêque d'Angoulême Il suggère ainsi comme charnière l'année 1494, date à laquelle Octovien se voit attribuer le siège épiscopal d'Angoulême, place qu'il occupera jusqu'à sa mort. A. Le poète courtisan. Né à Montlieu en 1468, cinquième fils de Pierre de Saint-Gelais et de Philiberte de Pontenay, Octovien appartient à l'une des plus puissantes familles saintongeaises de cette fin de XVe siècle. Son enfance se passe entre Montlieu et Cognac, cour de Charles d'Angoulême. Après des études au collège Sainte Barbe puis à la Sorbonne, il s'introduit très jeune à la cour de Cognac, et plus tardivement à celle de Charles VIII grâce au crédit que ses frères y avaient déjà ; il s'y taille une réputation de courtisan fidèle, plein d'un talent qu'il met au service de vers galants (il traduit le De duobus amantibus historia d'Aeneas-Sylvius Piccolomini avant 1488 (Duval 2003), de poésies de circonstances (Ballade pour le mariage du roi 1491 ; Resjouissance sur la delivrance de Louis d'Orléans 1491 etc.) ou de compositions patriotiques (Exhortation à chasser vaillamment les Anglais débarqués à Calais en 1492 ; Complainte de Justice et de Paix etc.). En 1488, il dédie l'Estrif de Science, Nature et Fortune, présenté comme une traduction d'un texte latin de son frère Jacques, au comte d'Angoulême (Duval 2002b). Saint-Gelais est malade avant de composer Le Séjour d'Honneur, prosimètre allégorique à forte teneur autobiographique, achevé en 14941. Ha, jeune fuz, encores le feussé je ! Or ay passé la fleur de mon jouvant. 1 Lemaire 1981 IX Plus ne sera espoir de mon corps plaige Pour estre tel comme je fuz devant. Chanter souloys et rymoyer souvent. Ores me fault en lieu de telles choses Toussir, cracher. Ce sont les fleurs et roses De viellessë et ses jeux beaulx et gens Pour festoyer entre nous bonnes gens. Le Séjour d'Honneur IV xv v.64-72 (p.378) B. L'évêque poète. Octovien de Saint-Gelais est consacré évêque en 1494. Il a vingt-six ans : c'est un immense honneur accordé par le roi, malgré les réticences des chanoines angoumoisins. Il entreprend de grands travaux de rénovation dans son diocèse, notamment du palais épiscopal et de la cathédrale. Sa verve poétique, loin de se tarir, offre encore aux princes et aux dames des vers de circonstance (Arrest pour la dame sans sy avec Cretin et Robertet, et Apel interjecté contre la dame sans sy). Il prit en charge l'éducation littéraire de son fils (son neveu ?), Mellin, dont les vers seront appelés à une grande fortune sous les règnes de François Ier et Henri II (Molinier 1910b). Pour le tombeau d'Octovien, mort à Vars en 1502, ses frères édifièrent au chevet de la cathédrale une somptueuse chapelle funéraire dans le style renaissant, symbole d'une période nouvelle qui s'amorce, et dont Octovien fut l'un des annonciateurs. La publication posthume de la Chasse et départ d'amours par Blaise d'Auriol (1509) pose des problèmes d'attribution. On y trouve en outre 263 pièces de Charles d'Orléans, raison pour laquelle Octovien fut taxé de plagiat, laissant cette mauvaise réputation à la postérité. Au sujet du prénom de Saint-Gelais, il faut constater que l'on n'hésite plus, comme l'ont fait longtemps les érudits, entre Octovien et Octavien. En 1977, James éditait Le Séjour d'Honneur d'Octavien. Dix ans plus tard, Brückner travaille lui sur Octovien (Brückner 1987). Un bulletin de la Société archéologique de la Charente, bien plus ancien, fait déjà mention de cette hésitation, et rappelle pourtant que l'évêque signait « Octovianus episcopus Engolismenus »2. L'existence du prénom français Octave joue en défaveur de l'orthographe correcte. 2 Bulletin de la Société Archéologique et Historique de la Charente, Angoulême, 1845, p. 224. La graphie Octovian plutôt qu'Octovien rappelle la confusion <en> / <an> que l'on a notée dans l'étude de la langue du manuscrit. X C. Le traducteur. Tout au long de sa vie, Octovien s'est essayé à la translation « de latin en françoys » : citons l'Estrif de Science, de Nature et Fortune, peut-être composé par son frère Jacques, mais nous avons perdu le texte de ce dernier (1488), L'Histoire d'Eurialus et de Lucrèce d'Aeneas Sylvius Piccolomini (avant 1488), Les Héroïdes d'Ovide (vers 1492), le Livre des persécutions des chrétiens de Simonnetta pour le retour de Charles VIII en Italie, suivi du Trésor de noblesse (Liber de informatione principum), l'Énéide enfin (1500). D. La traduction de l'Énéide en vers. Les colophons des premiers témoins manuscrits conservés la datent de 1500 (27 avril dans le manuscrit BnF, français 861). Il s'agirait donc d'une des dernières oeuvres d'Octovien. L'oeuvre est dédiée -au moins dans sa première version- à Louis XII (cf. Prologue). James postule une certaine familiarité d'Octovien avec l'Énéide de Virgile en suggérant sa parenté avec le Séjour d'Honneur (James 1977, p. 21). Octovien la décrit d'ailleurs, dans le Prologue, comme un texte qui l'avait nourri. On peut supposer, avec Brückner, que cette traduction connut un succès au moins aussi grand que celui des Héroïdes. Le temps passant, sa gloire s'est estompée. Elle n'en a pas moins le mérite de proposer, si l'on en croit Brückner, la première traduction française du texte de Virgile. Thomas Brückner en a édité le livre VI, en 1987, sans donner suite à son entreprise. Le travail qu'il a fourni en amont de l'édition nous est très précieux : il y démontre notamment l'importance des Commentaires de Servius dans la traduction d'Octovien, ainsi que l'influence de cette dernière sur celles d'Hélisenne de Crenne et de Louis des Masures. Le texte semble n'avoir fait l'objet d'aucune édition critique complète. Lorsque des vers de l'Énéide d'Octovien sont cités par la littérature critique, l'auteur les transcrit à partir du manuscrit BnF, français 861. Au demeurant, les analyses se font rares, sans doute en raison de l'absence d'édition. En outre, la valeur littéraire de cette traduction est bien souvent discutée3. 3 cf. Guy 1910 et Scollen 1977.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.