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Illustration de Dante par Botticelli PDF

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Une nouvelle lecture de l'histoire de l'art __________ __________ Mathématiques - Histoire de l'art - Ésotérisme - Arts plastiques La Leçon de Sandro Botticelli « Les Géants enchaînés à la margelle du puits » Illustration pour la « Divine Comédie » de Dante ------------ Yvo Jacquier -------------------------------------------------------------------------- GÉOMÉTRIE COMPARÉE ------------------------------------------------------------------------------ Décembre 2014 ----- Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 1 on 86 PARTIE I LA MÉTHODE ET LE SUJET Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 2 on 86 A - LA MÉTHODE Le présent article est le compte rendu d'une étude sur le dessin : « Les Géants enchaînés à la margelle du puits » par Sandro Botticelli (1444-1510) Illustration pour la « Divine Comédie » de Dante Alighieri (1265-1321) Berlin, Kupferstichkabinett Botticelli/cod. Hamilton 201, Inferno XXXI 1 - La géométrie sacrée Artiste de la première Renaissance, ou Quattrocento, Botticelli est un des maîtres de la géométrie sacrée. Mais qu'entend-on exactement par cette expression ? Cet art de la composition est très ancien. Il s'appliquait à la peinture et à l'architecture jusqu'à l'avènement du système perspectif, au cours de la Renaissance. Ce passage est généralement conçu comme un progrès. En réalité la perspective n'a ni remplacé ni surpassé la composition des Anciens. Cette technique nouvelle permet de reproduire la réalité, mais elle cherche le vraisemblable sans proposer de choix esthétique ou symbolique. C'est le concret qui décide de la composition. La géométrie sacrée en revanche donne un sens à l'oeuvre, et ce sont les sujets qui doivent se plier aux formes et aux figures symboliques. Ultime différence : la géométrie sacrée se construit sur un quadrillage grâce auquel on peut traduire par les nombres les figures en langage humain. Cette symbolique est liée aux mathématiques et de ce fait, elle est extrêmement rigoureuse. Pendant cinq millénaires, depuis son aube néolithique jusqu'à son apothéose à la Renaissance, cette vaste culture à brillé par une profonde unité. Ses grandes écoles trouvèrent des havres de paix en Mésopotamie, en Égypte, à Byzance, en France romane et gothique, et enfin en Italie du Nord, où les guildes d'artistes ont entrepris de rédiger un authentique testament : les tarots. À la surprise des historiens, tout est dans l'image et rien n'est écrit. La lecture de cet héritage aura nécessité bien des étapes, depuis la redécouverte du nombre d'or au XXe siècle, pleine d'émotion, jusqu'à la mise en place d'une méthodologie scientifique avec la Géométrie Comparée, discipline qui étudie l'art de la composition. Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 3 on 86 2 - La redécouverte du nombre d'or Au XXème Siècle, dans les années 10, le critique et escrimeur britannique Theodore Andrea Cook (1867-1928) s'accorde avec son ami mathématicien américain Mark Barr pour introduire la lettre grecque Phi (φ) comme symbole mathématique du Nombre d'Or. Ils rendent ainsi hommage au sculpteur Phidias (-480,-430), célèbre pour sa maîtrise de la proportion dorée. La consonance de la lettre φ avec celle de π autant qu'avec le nom de l'artiste, est rapportée par Cook dans son livre « Les courbes de la vie »*. Il fait le compte des formations en forme de spirale et de leur implication dans la nature, dans la Science et dans l'Art. Cook se réfère tout particulièrement aux travaux de Léonard de Vinci. Le terme « Nombre d'Or » à proprement parler sera fixé vingt ans plus tard par le Roumain Matila Ghyka** . φ apparaît ainsi sous plusieurs identités : 1 - Nombre scandaleux car irrationnel (selon Platon) 2 - Proportion d'extrême et moyenne raison (selon Euclide) 3 - Proportion d'Euclide (selon Fibonacci) 4 - Section dorée (sectio aurea, selon Vinci) 5 - Divine proportion (selon Pacioli) 6 - Section d'or (der goldene Schnitt, selon Zeising) 7 - Nombre d'Or (fixé par Ghyka) 8 - Phi ( φ - expression mathématique, selon Theodore Cook) 9 - Proportion dorée (selon l'usage courant) * Cook, Theodore Andrea, The Curves of Life (1914), Courier Dover Publications ** Ghyka, Matila (1881 – 1965), Le nombre d'or (1931), Gallimard 3 - Une école française d'esthétique À partir des publications de Ghyka, le nombre d'or devient l'objet d'une sorte de mysticisme qui se révélera préjudiciable à la culture où il s'implique. La logique complexe de la géométrie sacrée se trouve en particulier réduite à une histoire de proportions, et la magie d'un ensemble de nombres combinés est attribuée au miracle d'un seul, φ, pour ses prouesses de calcul. De plus, l'omnipotence du nombre d'or, sa supériorité envers toute autre valeur, rend la traduction symbolique des oeuvres littéralement impossible. On ne peut développer un discours à partir d'un seul mot — fut-ce le verbe avoir. Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 4 on 86 Rares sont les historiens au XXe siècle qui entreprennent de donner une forme géométrique cohérente aux fameuses proportions dans les oeuvres — principalement celles du Moyen-Âge et de la Renaissance. Par exemple François Avril, Conservateur général du Département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France. Il étudie l'oeuvre de Jean Fouquet (1415/20-1478/81) et organise des expositions. Une véritable école française se développe, dont Elisa Maillard (18...-19...) est une des figures marquantes. Diplômée de l'École du Louvre et conservateur au Musée de Cluny à Paris, elle publie, entre 1935 et 1968, de nombreux travaux de recherche sur le Nombre d'Or (dans l'art comme dans l'architecture). Elle se réclame d'Étienne Souriau (pour l'esthétique) et de Georges Bouligand (pour les mathématiques). L'essentiel du matériel qui nous intéresse pour aborder ici la géométrie sacrée résulte de son travail avant-gardiste. Il est particulièrement prometteur dans « Les cahiers du Nombre d'Or ». Le Volume IV analyse les illustrations de Sandro Botticelli pour « La divine comédie » de Dante Alighieri (1265-1321). Il faut souligner que Elisa Maillard ne dispose à l'époque d'aucun outil informatique, elle ne bénéficie pas de la souplesse de cette technologie. Il n'y a pas encore Internet. Ce réseau donne aujourd'hui accès en quelques secondes aux musées du monde entier, autant qu'il facilite la correspondance entre chercheurs. Des calques au crayon gras et des photocopies en noir et blanc... Dans son introduction des « Cahiers du Nombre d'Or », Elisa Maillard se montre très diplomate à propos de Heuristique — la méthodologie. Elle plaide habilement les progrès potentiels de la science, tout en ménageant la susceptibilité littéraire de ceux qu'elle qualifie par précaution de « grands auteurs » : « Alors que les méthodes de la recherche mathématique se sont imposées dans quantités de domaines, où jadis leur efficacité n'avait guère été soupçonnée, il n'est encore qu'un très petit nombre d'esthéticiens et d'historiens qui conçoivent combien elles seraient nécessaires en heuristique. Certes, elles ne sont pas appelées à supplanter les méthodes de travail qui permettent à de grands historiens de l'art de toujours accroître nos connaissances; elles devront les amplifier à partir de sources encore méconnues. Elles permettront de nouvelles bases, qui contribueront au complet « décryptage » des oeuvres d'art, envisagé par le professeur Souriau, dans son étude « L'art comme source d'énergie » (Annales d'esthétique, T. II, Athènes, 1963). En préconisant de faire état de toutes les possibilités de compréhension des oeuvres d'art, ce grand Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 5 on 86 esthéticien rejoint les idées émises par le professeur Georges Bouligand — esthéticien de la mathématique — qui a exposé dans plusieurs publications, le rôle que les méthodes mathématiques sont appelées à jouer en heuristique. Est-ce un signe précurseur ? D'année en année l'intérêt pour la géométrie du Nombre d'Or se répand. Des publications lui sont consacrées. Mais il est regrettable que la plupart des chercheurs publient avant d'avoir acquis une connaissance suffisante des principales possibilités constructives de la proportion dorée et que certaines de leurs publications soient imprégnées de traditions ésotériques, dont Matila Ghyka fit, voici trois décennies, un fort intéressant historique, inclus dans les ouvrages qui contribuèrent grandement au renouveau d'intérêt pour le Nombre d'Or. » L'auteure prône ainsi la rigueur, tant envers le mysticisme (ésotérisme) qu'envers les outils mathématiques. Les ésotéristes du début du XXe siècle ont commis de lourdes erreurs à propos de ce qu'on désigne comme « la tradition ». Pour exemple, Oswald Wirth a purement et simplement gommé les attributs de l'astral dans son Tarot. Un authentique iconoclasme. Elisa Maillard ne fait pas référence à Erwin Panofsky : la clé de sa pensée esthétique est une perspective qui n'entretient aucun rapport avec la symbolique. À ce propos, Dürer expose dès « MELENCOLIA § I » les possibles supercheries du système perspectif. La distance focale de la gravure, que j'ai reconstituée avec Thierry Ciblac, professeur à l'Ecole d'Architecture de Paris-La Villette, est beaucoup plus courte que ne le veut la norme. En termes clairs, l'oeuvre déborde amplement du cône de la vision humaine. Quand à l'échelle, aucun artisan ne prendrait le risque de la construire, par crainte d'un procès de la part de son commanditaire... 4 - BIBLIOGRAPHIE DE ELISA MAILLARD « LES CAHIERS DU NOMBRE D'OR » Paris, André Tournon et Cie. Avec le concours du CNRS. - Volume I — Albert Dürer, 1960. - Volume II — Églises byzantines, 1962. - Volume III — Églises du XIIe au XVe siècle, 1964. - Volume IV — Botticelli, 1965. ISBN : 5550002447372 - Volume V — Le Parthénon, 1968. Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 6 on 86 DE LA MÊME AUTEURE : - « Recherches sur l'emploi du Nombre d'Or par les artistes du Moyen Âge » Congrès international d'Esthétique, Paris, 1935. (T. II, p.262-265) - « Étude géométrique de l'église Saint-Jean de Messembrie » Bulletin de l'institut archéologique bulgare, 1937. (T. XI, p. 243-248) - « Du Nombre d'Or. Diagrammes des chefs-d'oeuvre » André Tournon et Cie, 1943. - « Du Nombre d'Or à Santa Maria dei Miracoli » Congrès international d'esthétique, Venise, 1961. (p. 634-637, 2 pl.) - « La proportion du Nombre d'Or dans les oeuvres à deux dimensions » Revue d''Esthétique, 1961. (T. 14, p. 349-363, fig.) - « Structure géométrique du vitrail de la Crucifixion, de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers ». Actes du Congrès National des Sociétés savantes. Section d'archéologie. Poitiers, 1962. (p. 329-337) AUTRES OUVRAGES : - « Les Sculptures de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers » Poitiers, 1921. - « L'église de Saint-Savin-sur-Gartempe » Laurens, 1926. - « Décor intérieur et Meubles de la Maison française (1610-1815 » Albert Lévy, 1925. - « Old French Furniture and its surrounding (1610-1815) » Trad. par Iver Percival. - « Les styles français » Hachette, 1927. - « Mobilier et Orfèvrerie du XVIIe siècle » Histoire de l'Art d'André Michel. - « Catalogue des Bois sculptés et Meubles du Musée de Cluny » (en collaboration avec Edmont Haraucourt et F. de Montremy), 1925. - « Guide officiel du Musée de Cluny » (en collaboration avec J.-J. Marquet de Vasselot et F. de Montremy), 1935. - « Houdon » Rieder, 1935 Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 7 on 86 B - LE DESSIN DE S. BOTTICELLI À la page 7 du Cahier consacré à Botticelli, Elisa Maillard fait référence à Luca Pacioli (1445-1517) et à sa « Divina Proporzione » (1509, Venise). Or c'est lui qui a transmis l'essentiel du savoir byzantin à l'Italie du Nord. L'ouvrage est écrit à Milan entre 1496 et 1498 et il est publié à la veille de la mort de Botticelli (1444/45-1510). Celui-ci n'a donc pas acquis par le livre le savoir immense qu'il développe dans ses oeuvres. Selon toute vraisemblance il a reçu ces leçons de la bouche même du maître. Son cadet Albrecht Dürer (1471-1528) pratique un même type de géométrie, plusieurs études l'établissent franchement. Ces mathématiques sont d'un niveau extrême, et elles ont un « caractère » qu'il est impossible de développer en autodidacte. Les trois voyages en Italie de Dürer l'ont forcément conduit aux personnages clé de cette histoire, notamment Pacioli et Botticelli. 1 - L'ILLUSTRATION de DANTE Chaque oeuvre de Botticelli se traduit à l'étude par un roman, aussi nous devrons choisir parmi ses illustrations du texte de Dante Alighieri (1265-1321). La première de ce Cahier semble convenir pour prolonger le travail de recherche de Elisa Maillard. « Les Géants enchaînés à la margelle du puits » par Sandro Botticelli (1444-1510) Illustration pour la « Divine Comédie » de Dante Alighieri (1265-1321) Berlin, Kupferstichkabinett Botticelli/cod. Hamilton 201, Inferno XXXI Elisa Maillard a utilisé une copie (calquée à la main) des contours du dessin de Botticelli. Le trait est ici forcé pour améliorer sa lisibilité, et les propositions géométrique sont construites sur cette trame graphique. Pas de zoom mais une loupe bien réelle, pas de déplacement sélectif des tracés, pas de “regrets” selon une expression de peintre. Il est notamment impossible d'effectuer des recoupements à partir de plusieurs calques complémentaires. Ce détail a une réelle importance. Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 8 on 86 Il est difficile de reconstituer correctement une partition quand on ne peut considérer qu'un seul accord à la fois. En dépit des limites techniques de son temps, Elisa Maillard livre des structures précises et complexes, qui trouvent le chemin de la pensée par son sens de l'interprétation : Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 9 on 86 Ce fichier est le scan de la page du livre où l'on a imprimé la photo d'un calque. L'on peut soupçonner que ce calque lui-même ne s'est pas basé directement sur l'oeuvre puisqu'il était hors de question de mettre en péril l'original. Le calque a donc été constitué à partir d'une photo. Ce constat limite considérablement la fiabilité des mesures, et l'on constatera au final que l'unité en largeur est 4 % plus faible que celle du fichier de travail que nous allons choisir. Il nous faut un fichier de référence avec le dessin original de Botticelli. Les propositions ne sont pas légion sur Internet, néanmoins une Web Gallery of Art en propose un, légèrement tronqué en bas. Ce support se révélera suffisant. La complexité et la cohérence des résultats constituent le meilleur jugement, pour ne pas dire le seul qui vaille. Commençons par donner un peu d'espace à ce dessin. La géométrie déborde souvent le cadre. Que sait-on de cette illustration ? L'essentiel semble dans son titre. On sait également que le géant qui sonne du cor, évoqué au tercet 10, s'appelle Nemrod. C'est lui qui eut l’idée de construire la tour de Babel. (src. Pictura, Univ. de Provence). Personnage biblique, parmi d'autres issus de la mythologie grecque. Yvo Jacquier - Géométrie Comparée : La leçon de Sandro Botticelli - Illustration de Dante 10 on 86

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Illustration pour la « Divine Comédie » de Dante Alighieri (1265-1321). Berlin, Kupferstichkabinett. Botticelli/cod. Hamilton 201, Inferno XXXI.
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