I — Le Moyen Âge - Comment les sciences s’installent en Europe

100 Pages·1998·0.53 MB·French

by  Collectif

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L e s g r a n d e s
e x p é d i t i o n s
s c i e n t i f i q u e s
La découverte d'une nouvelle discipline est souvent le
résultat d'un grand voyage scientifique. Depuis l'odyssée
du "Beagle" qui a permis à Darwin d'élaborer sa théorie
de l'évolution jusqu'à la découverte de Lucy qui a considé
rablement fait progresser la paléontologie humaine...
Ce numéro vous fait renouer avec la grande tradition des
expéditions scientifiques.
Elle se prolonge jusqu'à aujourd'hui et continuera au
XXIème siècle avec l'installation sur Mars.
LE PROOHAIN HORS SERIE Parution mars 98
Lorigine de la modernité
Enconsacrant au Moyen Âge le premier numéro d'une série de douze dédiée àun millénaire de
sciences, Les Cahiers deScience et Vie entérinent lesacquisde larecherche historique de ce dernier
demi-siècle. La modernité du XX®siècle estlafille du Moyen Âge. Elle s'enracine dans les multiples mouve
ments quianimenten profondeurlemonde européen peu après l'anmil.
Lesfronts où les changements se produisent sont nombreux :essor démographique, extension des
surfaces cultivées au rendementaccru grâce à de nouvellestechniques agraires, apparition d'un commerce
international etd'une économie monétaire, création de villes nouvelles etconquête d'un statutd'autonomie
par lesprincipales agglomérations, rénovationdescadresecclésiastiques... Undynamisme multiforme s'est
emparédumondeoccidental auxXI® et XII®siècles. Mais cette nouvelle domination de lanaturenetouche
raitque modérément l'histoiredessciences, siellene produisaitpasunphénomèneoriginal. L'augmentation
des richesses produites etmisesen circulationse prolonge dansunextraordinaire appétit de savoir.
Lestraducteurs arabo-latins sont les figures de proue de l'irrésistible élan vers laconnaissance qui
parcourt l'Europeaprès l'anmil. Ils amorcent uneaventure quivarénover lesystème de référence de Latins
quelque peuassoupisjusqu'ici dans undemi-sommeildogmatique.Ils leurouvrent lestrésors d'une science
d'expression arabealors resplendissante.
Lacréation de l'Universitéau tournant des XII® etXIII®siècles,avecl'appuide lapapauté, relaie l'impul
sion décisive des traducteurs. L'apparition de lanouvelle institution dévolue au savoir obéit à plusieurs
causes; l'unedes principales est laformation d'un milieu professionnelapte àassimilerlamassedes nouveau
tés intellectuelles passées en latin en quelques années. Cet afflux d'ouvrages, de qualité diverse mais
fréquemment de très haut niveau,décuple letemps que les clercs européens consacrent à lalecture. Il
suscite un large éventail de commentaires abondants - depuis l'opposition déterminée aux nouveautés
arabes jusqu'àl'acceptationsanscritique,en passantpar une insertion quitient compte des traditions cultu
relles locales.Cetapportde livreset d'idées se parachève dans larédaction de nouveaux chefs-d'œuvre :la
Somme dethéologie de Thomas d'Aquin(1266-1273), laSomme delogique de Guillaume d'Ockham (1323), le
Conciliateurdesdifférences de Pierre d'Abano (1302-1310), lesDécrétalesde Raymondde Penafort (1234).
Dans leur champ propre, ces œuvres sontautantde conquêtes de larationalité.
La théologie,lalogique, lamédecineet ledroit, sous ses deux espèces,canon et romain,sonten effetles
disciplinesqui bénéficient prioritairementde lanouvelle institution universitaire. Mais celle-cia des effets
d'entraînement. Elle suscite à ses marges,et parfoisau-delà, des travaux novateurs difficilement imaginables
dans un désertculturel. Parmi ces réalisationsavancées setrouventcelles de Léonard Fibonacci en mathéma
tiques, celles de Pierre de Maricourtsur le magnétisme, celles deJean de Mursetde son entourage (Jeande
LignièresetJean de Saxe)en astronomie, en mathématiques eten théorie musicale,celles deJean Dondi en
horlogerie, cellesde Nicole Oresme en mathématiques encore, maisaussien philosophie naturelle, dans son
commentaireàsatraduction latino-françaisedu Livre duCieletduMonded'Aristote. Mais leplusbeautitre de
gloire du Moyen Âge estpeut-être d'avoir rendu possible la Renaissance. Enguise deremerciement, celle-ci a
tenté de ruinersa réputation etde fairecroirequ'elle ne devait rien àl'âgemoyen.
Alasuitedecedétournement d'héritage,leMoyen Âge souffre de nosjoursd'undéficit d'image,
qu'illustre bien laconfusion fréquente entre les deux adjectifs qui en sont issus :médiéval(relatif au Moyen
Âge) estsouvent confondu avec moyenâgeux (relatifàune époque surannée et obscurantiste). Puisse ce
numéro des Cahiersde Science et Vie aiderà réparer pareille injustice, préjudiciable à une bonne compréhen
sion de la modernité elle-même!
/
1 - L e M o v
Édito
ParMcuxLejbowicz
Orient-Occident :
Rencontres et ruptures
ParNajatNehme
Savoirs arabes
IX^-XIF
Lâge d'or de Bagdad
10
ParRéguiMoreion
Chercheurau CNRS (URA1085), Centred'histoiredessciences
et des phiiosophiesarabes médiévaies, Paris ;Directeur
de i'institutdominicain d'études orientaies, ieCaire, Égypte
Des savoirs hiérarchisés 17
ParJean Jolivet
Directeurd'études émérite, Écoie Pratiquedes HautesÉtudes,Paris
etNajatNehnie
Traducteurs et savants de renom 20
ParLouue Beitrand
Tolède, ie réveil des Latins 24
Par Charlcj Burnett
Maîtrede conférencesen histoire médiévaie des influences
arabo-isiamiquesen Europe, institutWarburg,
tJniversité de Londres, Grande-Bretagne
Les médecins de Saieme 30
ParJacquea Verger
Professeurenhistoire duMoyenÂge,
Université ParisXili,Viiietaneuse(93)
Les sciences
en Occident
XII-XV
Un nouveau type d'intellectuel 34
Par GuLllauine Orra^i
Thomas d'Aquin, le maître
de la science maîtresse 40
Par CyrilleMlebon
Maîtrede conférences, Université Paris iV-Sorbonne ;
Membrede l'Institut universitairede France
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PRÉSIDENT-DIRECTEURGÉNÉRAL:PAULDUPUY;
Logique française, DIRECTEURGÉNÉRAL:jEAN-PIERREBEAUVALET;
DIRECTEURGÉNÉRALADJOINT:FRANÇOISFAHYS;
logique anglaise DIRECTEURFINANCIER:JACQUESBÉHAR;
46
DIRECTEURCOMMERCIALPUBLICITÉ:GILLES
BECDELIÈVRE;DIREGTEURMARKETINGETCOMMERCIAL:
ParFabiennePironet MARIE-HÉLÈNEARBUS;DIRECTEURSMARKETINGET
Professeurde philosophie, Université de Montréal, Canada COMMERCIALADJOINTS:JEAN-CHARLESGUÉRAULTET
PATRICK-ALEXANDRESARRADEIL;
L'Université sous contrôle 52 DIRECTEURDESÉTUDES:ROGERGOLDBERGER;
DIRECTEURDELAFABRICATION:PASCALRÉMY.
ParPatricia Chairopouloj COMITÉDERÉDACTION:ÉRICBRIAN,PHILIPPE
COUSIN,BRUNOLATOUR,CHRISTIANLICOPPE,
L'éclosion de l'Europe centrale
54 SIMONSCHAFFER,MICHELSERRES,ISABELLESTENGERS.
RÉDACTION;JEAN-PIERREICIKOVICS(RÉDACTEUR
ParJacquee Verger ENCHEF),ANNELEFÈVRE(RÉDACTRICEENCHEF
ADJOINTE),PATRICIACHAIROPOULOS,ALICEROLLAND,
Cahier photos : CLAUDEREYRAUD(RÉDACTEURS)^
NAJATNEHME(SECRÉTAIREDEREDACTION),
Techniques et savoir-faire 61 ALINEHOUILLON(SECRÉTAIRE),SOPHIEDORMOY
(ICONOGRAPHE),DENISMALARTRE(MAQUETTISTE-
Par ClaudeReyraud CONCEPTIONGRAPHIQUE),JEAN-LQUISBOUSSANGE
(MAQUETTISTE),MONIQUEVOGT(SERVICEDES
Des savoirs laïques LECTEURS).
70
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ParMaxLejbowiez MICHÈLEHILLING,ASSISTÉEDEMAUDBANNIER;
ABONNEMENTS:PATRICKSARRADEIL;COMMANDES
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C H R
Orient-Occident
R e n c o n t r e s
e t r u p t u r e s
Après des siècles d'expansion de la civilisation musulmane, une nouvelle
carte se redessine dans laquelle le monde chrétien, en dépit de ses luttes
intestines, émerge comme un pôle d'influence stable.
parNajatNehme
BHSI LesOmeyyades,fondateurs . Lorsque AbdAllâhal-
d'un vaste Empirearabe (661-750) Ma'mtin, un desfils de Elârûnal-
s'étendantàl'Espagne, au Pakistanet à Rashîd etd'une esclavepersane,
l'Asiecentrale,sontrenversésparles accèdeau califat,ils'emploieàpacifier
Abbassides (descendantsde Abbas,un l'Empire. Mais ilne peutempêcherla
des onclesdu Prophète). Unrescapé perte de territoires,notammentle Khu-
de la famille, Abdal-Rahmân U'',se râsân. Laluttecontre Byzance reprend
réfugie en Espagne et fonde en 756 la ainsi que lesinsurrectionsqui minent
dynastieomeyyade à Cordoue. peuàpeul'autoritécalifale. Le foyer
intellectuelque constituelacapitale
(cid:127)ViTM Lecalife abbassideal-Mansûr n'enconnaîtpas moinsson apogée. Les
créeune nouvellecapitale,Bagdad,qui traductions,encouragéesparle souve
supplante Damascommecentredu rain et conduitespardes savantsde
pouvoir. DansunÉtattrèscentralisé,
toutesconfessionsouvrentles Arabesà
le calife, chefpolitique et religieux, l'influencedes auteursgrecs. Les
s'enremet pourl'administrationcivile àde puis sciencessedéveloppent. (Ci-contre,le Traitésurles
santsvizirs. Àladifférencedes Omeyyades,les étoilesfixes d'al-Sûfî, 1009).
Abbassidess'appuientsurdes élémentsnonarabes:
des fonctionnaires persanset, plustard, des merce K^l Avecl'assassinatd'al-Mutawakkils'achève
naires turcs. Aussi, l'éloignementdu centrepoli lesiècle d'or abbasside. Desrévoltessociales
tique ne pourraque favoriserles agitationsdans (révoltedes Zendj,esclavesnoirs,869-883) et des
l'ouestde l'Empire. mouvementsséparatistesauTurkestanetenÉgypte
précipitentle déclindes Abbassides. En945,une
(cid:127)W™ SousHârûnal-Rashîd,lecinquièmecalife dynastie, persaneet shi'ite- les Bûyides- s'installe
abbasside,l'Empireconnaîtun développementéco à Bagdadlaissantau califelepouvoirreligieuxet
nomiquesansprécédent;le commerces'étend juridique. Ilsserontévincésen 1055parlesTurcs
jusqu'enChine. Liée àl'épanouissementdes artset seldjoukides,originairesde l'actuelTurkménistan.
des lettres,la renomméeducalifefranchit lesbords En 1258,les Mongols prendrontBagdadet mettront
de la Méditerranée. Sonrègne est cependant définitivementfin àla dynastie abbasside.
jalonnéde révolteset de séditionset l'Empire,déjà
amputéde l'Espagne, amorcedoucementson HEbI EnEspagne,lehuitièmeémiromeyyade,
démembrement. L'Afriquedu Nordéchappe aux Abdal-RahmânIII,se fait proclamercalifeet
Abbassides :le Marocpassesousla dominationdes princedes croyants. Sile titrele hisseau même
Idrissidesà partirde 788et l'émiral-Aghlabfonde niveauquesonrival de Bagdad,le souverainentend
en Ifriqia (Tunisie) sa propredynastie (800). surtouts'opposerà l'influencedes nouveaux
C H R O N
maîtresdelaproche Ifriqia:lesFatimides. À conflitdirectlorsque Grégoire VII. poursuivantla
Cordoue,lacapitale,affluent lettréset savantsdu réforme del'Église,dénie àl'empereur, Henri IV,
monde islamique. C'estparl'Espagneque la civili toute investiture ecclésiastique. La querelle des
sationflorissante musulmane et laphilosophie Investiturestourneraà l'avantagede la papauté qui
grecque se transmettrontàl'Europe. serenforcerajusqu'auXIsiècle. En 1122,parle
concordatde Worms, Henri V renonce à l'investi
Sortie des dernières invasions, une ture spirituelle des prélats,ne gardantque l'investi
Europe aux valeurs chrétiennes ture temporelle. En 1177,FrédéricBarberoussedoit
accepterla libertéde l'élection du pape parlescar
se construit sur le pian géographique
dinaux. Dès 1200,Rome refuse à l'empereurtoute
supérioritésurles rois, encourageantparlà le natio
Fortde sa victoire surles Hongroiset les nalisme.
Slaves, Otton Eh roi de Germanie,se fait couronner
1095
empereurparle pontife. Le souverain le plus puis Répondant à
santd'Europe- ila même un droitde contrôlesur l'appel d'Alexis F'' mm r«ic
l'électiondu pape- ambitionnede rétablirl'Empire Comnène,empereur
carolingienet de rassemblersousson égide tous les byzantin en lutte avec
peuplesde l'Occidentchrétien. Pourl'heure,son les Turcsseldjoukides,
royaume- appelé plustard leSaint Empireromain le pape Urbain II
germanique- ne réunitque l'Allemagneet l'Italie prêche la croisade pour
du Nord. S'y ajoutera, plustard, la Bourgogne. lalibérationdes Lieux
saints. 12000"va-nu-
1054 Le cardinalHumbert, dépêchécomme légat pieds" prennent aussi
àByzance par le pape Léon IX, prononce l'excom tôt la route,suivis par
municationdu patriarche de Constantinople, Michel 30000chevaliers. Siles
Cérulaire. Lequel répondparun anathème contre premierssont décimés parlesTurcs, les seconds
les Latins. La rupture est définitiveentre Rome et prendrontJérusalemen 1099,mettant la ville àfeu
l'Églisegrecque (quiseraappelée orthodoxe). Les etàsang. DesÉtatslatinsd'Orientverrontlejouret
différencesdoctrinalesàl'originede la crise- la leurdéfense appellerad'autrescroisades. L'une
double processionduSaint-Esprit,le célibatecclé d'entre elles n'épargnerapasles chrétiens:
siastique,etc. - ne sauraientmasquerles différences Constantinoplesera priseetmise àsac en 1204.La
culturelles qui séparentdepuisfort longtempsles chute en 1291de Saint-Jeand'Acre- reprise en
deuxmondes. 1191 à Saladin- marquerala fin de la domination
latine en Orient. (Ci-contre,miniature de Vincent
1066iVainqueurdu roi Harold àHastings,leduc de Beauvais:« Le miroir historial»,XV^ siècle).
de Normandie, Guillaumele Conquérant,accède au
trône d'Angleterre qu'ilestimaitdevoir lui revenir. 1180 Depuisson avènementen 1180,Philippe
Soncousin, le roi Edouardle Confesseur, l'avait, Auguste n'acesséde rassemblerles domaines
avantde mourir,choisicomme héritier. Dépouillant autourd'un territoire exigu, coincé entre les fiefsde
la Flandre et la Champagne. Entre 1202et 1206,il
reprend aux Anglais laNormandie,le Maine,
ANWQ DVceM^ l'Anjou,laSaintonge, lenord du Poitou, la
Touraine. Puis ilremporte l'éclatante victoirede
Bouvines (1214) qui voit l'essord'un véritablesenti
ment national. Le premier«roi de France »en titre
(jusque-là,roi des Français) consolide son autorité
en soumettantles barons aux obligations féodales et
en créant les baillis, fonctionnaires royaux chargés
de Injusticeet des finances. Paris,capitale politique
l'aristocratie anglo-saxonne de ses terres, ildote les devient aussicapitale universitaire.
guerriersqui lui prêtentserment de fidélité, et se
taille unlarge domaine. L'Étatanglo-normandest IeUEI Avec lareprise deTolède auxmusulmans
une monarchie forte et bienorganisée qui s'appuie en 1085, avaitcommencé la Reconquista, la longue
surdes institutionscentraliséesinspiréesdusystème lutte de reconquêtede l'Espagne. Elle prend un
féodal de Normandie. (Ci-dessus, la «Tenturede la tournant décisiflorsqu'une véritable croisadefor
reine Mathilde»,iciGuyamenant Haroldà méesous le commandementdesrois de Navarre,
Guillaume, fin XFsiècle). d'Aragon et de Castille batles Almohadesà Las
Navasde Tolosa (1212). Depuisle XF"siècle,
1075 Prétendant toutesdeux à l'universalité,la l'Andalousie n'était plus qu'une myriade de petits
papauté et la couronnegermanique entrenten royaumes. Ilssuccomberont l'unaprès l'autre:
C H R O N
Cordoue en 1236, Valence en 1238,Séville en 1248. tiqueset laïques- choisisàtitre définitif. Ce sys
Grenade ne serareprise qu'en 1492. tème a poureffetde fragiliser l'autorité impériale
qui ne peutempêcherle morcellement politique.
Kcflfl Affaibli parladéfaite deBouvines(1214), De 1419à 1436,la Bohême esten proie à la révolte
qui luiafait perdre la plupartde ses domaines fran hussite. A l'extérieur,depuisson union en 1386avec
çais,Jean-Sans-Terre signe, sous lapression des la lituanie,la Polognes'oppose aux visées alle
barons, la Grande Charte. Dansce texte, le roi mandeset inflige une défaite en 1410 (Tannenberg)
d'Angleterre prometentre autresde ne plus empri aux chevaliers teutoniques.
sonnerde façon arbitraire et de ne pluslever
d'impôtssansleconsentement du Commun Conseil. IHKS Lespapesayantmis fin àleurexil enAvi
Pourgouverner, leroi devra compterdésormais gnon (ildurait depuis 1310),lepeupleromain
impose auxcardinauxl'élection
d'un Italien: Urbain VI. Les
cardinauxfrançais, mécontents
de l'attitude cassante de ce der
nier, désignent un pape
français :ClémentVIL Deux et
parfoistroispapess'opposeront
jusqu'en 1417. Dans lecontexte
de laguerre de Cent Ans,la
question pontificale redessine
les clivagespolitiques. Ilya
d'un côté les « urbanistes » der
rière l'Angleterre,et de l'autre,
les «clémentistes »conduitspar
la France. Le GrandSchisme
aura pourconséquencesd'affai
blir la papauté enfavorisant la
naissance des hérésies CWyclif
en Angleterre et Jan Husen
Bohême) et de faire progresser
V
l'idée laïque.
avecce qui deviendra, plus tard, le Parlement. Ce
document pose les basesd'une monarchie modérée Au XIV-' siècle, lesud-esteuropéen subit
enAngleterre. les assauts desTurcsottomans. Attaqué surdeux
fronts à lafois,- à l'est parles Ottomans, à l'ouest
wOSÊm Lorsque Philippe VIconfisque lefief parles Bulgareset lesSerbes- l'Empire byzantin
anglaisde l'Aquitaine, Edouard III réplique en recule devant lesTurcsqui poursuivent leuroffen
revendiquant la couronne de France (le roi d'Angle sivejusqu'en Europe et s'installentà Gallipoli en
terreest, parsa mère,lepetit-filsde Philippe leBel, 1354. Fn 1389,ilsdéfont lesSerbes à Kossovo puis
alors que Philippe VI n'enest que le neveu). Le soumettent progressivementles Balkans. Après une
conflitentreles deux Étatsestainsi portésurleplan trêve due à une nouvelle pousséemongole en Asie
dynastique. Débute alors laguerrede Cent Ans Mineure, Mahomet II s'empare de Constantinople
(1337-1453), une successionde bataillesespacéesde (1453) et d'un Empire millénaireréduità laportion
longues trêves. Les Françaisconnaissent de cui congrue (ci-dessous, la prise de Constantinople par
santesdéfaites, notammenten Flandre (1340), à les Turcs, sur une fresque extérieure dumonastère
Calais (1347), Poitiers (1356) et Azincourt (1415) de Moldovita peinte en 1537). (cid:127)
qui conduira àlivrerle paysaux Anglais. L'interven
tion de Jeanne d'Arc (1429) réveille le sentiment
national français. Mais ilfaudra attendre la réconci
liation avec la Bourgogne et la finde laguerre civile
pourque Charles VII reconstruise une armée et
chasse les Anglais. (Ci-dessusJeanne d'Arc devant
Paris, Vigiles de CharlesVII parMartial de Paris.)
Abandonnantl'Italie à l'influence des
princes, lepouvoirimpérial serecentre sur l'Alle
magne. Fn 1356,la promulgation par Charles IV de
la Bulle d'orconfie l'électionde l'empereur à un
collège de sept électeurs- grandsprinces ecclésias
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