Ce livre est une analyse critique de la théorie selon laquelle les femmes et les hommes, les hétérosexuel(le)s et homosexuel(le)s, auraient des prédispositions psychologiques différentes en raison de l'influence (ou pas) de certaines hormones sur leur cerveau pendant la vie fœtale. Cette « théorie hormonale de l'organisation cérébrale » est présentée comme un fait établi dans la plupart des manuels de psychologie, médecine, journaux scientifiques, grands médias et livres à succès. Ainsi, les hormones prénatales conditionneraient l'orientation et les comportements sexuels des femmes et des hommes, leurs aptitudes cognitives ou encore leurs centres d'intérêt, créant entre eux des différences sinon irréductibles, du moins naturelles.
Dans ce livre passionnant, l’auteure retrace l'histoire de cette théorie et des recherches visant à la valider. Elle démontre l’inconsistance des données scientifiques censées l'étayer. Mettant en évidence certains biais dans les méthodes de la recherche et l'interprétation de ses résultats, elle plaide pour une science plus rigoureuse du développement humain et des différences entre les sexes en particulier. Il s'agit là d'un texte de référence sur les questions de genre analysées à la lumière des recherches en sciences sociales et biomédicales.