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Hitler pour mille ans PDF

97 Pages·2016·0.49 MB·French
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Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" LØon Degrelle HITLER POUR MILLE ANS Chapitre premier Le musellement des vaincus [7] A nous, rescapØs en 1945 du front de l(cid:146)Est, dØchirØs par les blessures, accablØs par les deuils, rongØs par les peines, quels droits nous reste-t-il encore ? Nous sommes des morts. Des morts avec des jambes, des bras, un souffle, mais des morts. Prononcer un mot en public, ou Øcrire dix lignes lorsqu(cid:146)on a combattu, arme au poing, contre les Soviets, et, surtout, lorsqu(cid:146)on a ØtØ un chef dit « fasciste », est considØrØ sur-le-champ, du c(cid:244)tØ « dØmocratique », comme une sorte de provocation. A un bandit de droit commun, il est possible de s(cid:146)expliquer. Il a tuØ son pŁre ? Sa mŁre ? Des banquiers ? Des voisins ? Il a rØcidivØ ? Vingt journaux internationaux ouvriront leur colonnes (cid:224) ses MØmoires, publieront sous des titres ronflants le rØcit de ses crimes, agrØmentØ de mille dØtails hauts en couleur, qu(cid:146)il s(cid:146)agisse de Cheisman ou de dix de ses Ømules. Les descriptions cliniques d(cid:146)un vulgaire assassin vaudront les tirages et les millions d(cid:146)un best- seller (cid:224) son analyste pointilleux, l(cid:146)AmØricain Truman Capote. D(cid:146)autres tueurs publics comme les Bonnie et Clyde [8] conna(cid:238)tront la gloire des cinØmas et dicteront mŒme la mode dans les drugstores les plus huppØs. Quant aux condamnØs politique, (cid:231)a dØpend. C(cid:146)est la couleur de leur parti qui commandera leur justification ou leur exØcration. Un Campesino, paysan rustaud devenu chef de bande du Frente Popular, et que les scrupules n(cid:146)Øtouffaient guŁre lorsqu(cid:146)il s(cid:146)agissait de faucher les rangs des Nationaux, a pu, en Espagne mŒme, et (cid:224) des centaines de milliers d(cid:146)exemplaires, dans le journal au tirage le plus ØlevØ de Madrid, expliquer, largement et librement, ce qu(cid:146)avait ØtØ son aventure sanglante d(cid:146)Espagnol de « Gauche ». Mais voil(cid:224), lui Øtait de Gauche. Alors, lui avait le droit, comme tous les gens de Gauche ont tous les droits. Quels qu(cid:146)eussent ØtØ les crimes, voire les exterminations massives auxquels les rØgimes marxistes se soient livrØs, nul ne leur fera grise mine, la Droite conservatrice parce qu(cid:146)elle se 1 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" pique d(cid:146)Œtre, assez imbØcilement, ouverte au dialogue, la Gauche parce qu(cid:146)elle couvre toujours ses hommes de main. Un agitateur rØvolutionnaire (cid:224) la RØgis Debray pourra compter sur toutes les audiences qu(cid:146)il voudra ; cent journaux bourgeois reprendront avec Øclat ses propos. Le Pape et le gØnØral de Gaulle se prØcipiteront pour le protØger, l(cid:146)un sous sa tiare, l(cid:146)autre sous son kØpi. Comment, (cid:224) ce propos, ne pas tracer un parallŁle avec Robert Brasillach, le plus grand Øcrivain de France de [9] la DeuxiŁme Guerre mondiale ? PassionnØ de son pays, (cid:224) qui il avait vraiment vouØ son (cid:156)uvre et sa vie, il fut, lui, impitoyablement fusillØ (cid:224) Paris, le 6 fØvrier 1945, sans qu(cid:146)un kØpi quelconque ne s(cid:146)agit(cid:226)t, si ce n(cid:146)est pour donner le signal du tir du peloton d(cid:146)exØcution(cid:133) De mŒme, l(cid:146)anarchiste juif, nØ en Allemagne, nommØ Cohn-Bendit, mollement recherchØ et, bien entendu, jamais retrouvØ par la police de Paris alors qu(cid:146)il avait ØtØ tout prŁs d(cid:146)envoyer la France en l(cid:146)air, a pu, tant qu(cid:146)il l(cid:146)a voulu et comme il l(cid:146)a voulu, publier ses Ølucubrations, aussi incendiaires que mØdiocres, chez les Øditeurs capitalistes, empochant, en ricanant, les chŁques que ceux-ci lui tendaient pour couvrir ses droits d(cid:146)auteur ! Les Soviets ont perchØ leur dictature sur seize millions et demi d(cid:146)assassinØs : Øvoquer encore le martyre de ceux-ci serait considØrØ comme nettement incongru. Khrouchtchev, bateleur vulgaire pour marchØ aux porcs, pois chiche sur le nez, suintant, vŒtu comme un sac de chiffonnier, a parcouru, triomphant, sa mØmŁre au bras, les Etats-Unis d(cid:146)AmØrique, escortØ par des ministres, des milliardaires, des danseuses de french-cancan et la fine fleur du clan Kennedy, se payant mŒme, pour finir, un numØro de savates sur tables et de chaussettes humides en pleine session de l(cid:146)O.N.U. Kossyguine a offert sa tŒte de pomme de terre mal cuite aux hommages fleuris de Fran(cid:231)ais toujours bouleversØs (cid:224) l(cid:146)Øvocation d(cid:146)Auschwitz, mais qui ont oubliØ les milliers d(cid:146)officiers polonais, leurs alliØs de 1940, que l(cid:146)U.R.S.S. assassina mØthodiquement (cid:224) Katyn. Staline lui-mŒme, le pire tueur du siŁcle, le tyran implacable, intØgral, faisant massacrer, dans ses fureurs [10] dØmentes, son peuple, ses collaborateurs, ses chefs militaires, sa famille, re(cid:231)ut un mirobolant sabre d(cid:146)or du roi le plus conservateur du monde, le roi d(cid:146)Angleterre, qui ne comprit mŒme pas ce que le choix d(cid:146)un tel cadeau (cid:224) un tel criminel avait de macabre et de cocasse ! Mais que nous, les survivants « fascistes » de la Seconde Guerre mondiale, poussions l(cid:146)impertinence jusqu(cid:146)(cid:224) desserrer les dents un seul instant, aussit(cid:244)t mille « dØmocrates » se mettent (cid:224) glapir avec frØnØsie, Øpouvantant nos amis eux-mŒmes, qui suppliants, nous crient : attention ! attention ! Attention (cid:224) quoi ? La cause des Soviets Øtait-elle vØnØrable (cid:224) un tel point ? Tout au long d(cid:146)un quart de siŁcle, les spectateurs mondiaux ont eu d(cid:146)Øclatantes occasions de se rendre compte de sa malfaisance. La tragØdie de la Hongrie, ØcrasØe sous les chars soviØtiques, en 1956, en expiation du crime qu(cid:146)elle avait commis de reprendre goßt (cid:224) la libertØ ; la TchØcoslovaquie terrassØe, muselØe par des centaines de milliers d(cid:146)envahisseurs communistes, en 1968, parce qu(cid:146)elle avait eu 2 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" l(cid:146)ingØnuitØ de bouloir se dØgager un peu du carcan que Moscou lui avait enserrØ autour du cou, comme (cid:224) un for(cid:231)at chinois ; le long soupir des peuples opprimØs par l(cid:146)U.R.S.S., du golfe de Finlande jusqu(cid:146)aux rivages de la mer Noire, dØmontrent [sic] clairement quelle horreur eßt connu l(cid:146)Europe entiŁre si Staline eßt pu (cid:150) et sans l(cid:146)hØro(cid:239)sme des soldats du front de l(cid:146)Est, il l(cid:146)eßt pu (cid:150) s(cid:146)abattre dŁs 1943 jusqu(cid:146)aux quais de Cherbourg et jusqu(cid:146)au rocher de Gibraltar. [11] De l(cid:146)enfer de Stalingrad (novembre 1942) (cid:224) l(cid:146)enfer de Berlin (avril 1945), neuf cent jours s(cid:146)ØcoulŁrent, neuf cent jours d(cid:146)Øpouvante, de lutte chaque fois plus dØsespØrØe, dans des souffrances horribles, au prix de la vie de plusieurs milliers de jeunes gar(cid:231)ons qui se firent dØlibØrØment Øcraser, broyer, pour essayer de contenir, malgrØ tout, les armØes rouges dØvalant de la Volga vers l(cid:146)ouest de l(cid:146)Europe. En 1940, entre l(cid:146)irruption des Allemands (cid:224) la frontiŁre fran(cid:231)aise prŁs de Sedan et l(cid:146)arrivØe de ceux-ci (cid:224) la mer du Nord, il se passa tout juste une semaine. Si les combattants europØens du front de l(cid:146)Est, parmi lesquels se trouvaient un demi-million de volontaires de vingt-huit pays non allemands, avaient dØtalØ avec la mŒme vØlocitØ, s(cid:146)ils n(cid:146)avaient pas opposØ, pied (cid:224) pied, au long de trois annØes de combats atroces, une rØsistance inhumaine et surhumaine (cid:224) l(cid:146)immense marØe soviØtique, l(cid:146)Europe eßt ØtØ perdue, submergØe sans rØmission dŁs la fin de 1943, ou au dØbut de 1944, bien avant que le gØnØral Eisenhower eßt conquis son premier pommier de Normandie. Un quart de siŁcle est l(cid:224) qui l(cid:146)Øtablit. Tous les pays europØens que les Soviets ont conquis, l(cid:146)Esthonie [sic], la Lithuanie [sic], la Lettonie, la Pologne, l(cid:146)Allemagne orientale, la TchØcoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie sont restØs, depuis lors, implacablement, sous leur domination. Au moindre Øcart, (cid:224) Budapest ou (cid:224) Prague, c(cid:146)est le « knout » moderne, c(cid:146)est-(cid:224)-dire les chars russes fauchant (cid:224) bout portant les rØcalcitrants. [12] DŁs juillet 1945, les Occidentaux, qui avaient misØ si imprudemment sur Staline, commencŁrent (cid:224) dØchanter. - Nous avons tuØ le mauvais cochon, murmura Churchill au prØsident Truman, (cid:224) Potsdam, tandis qu(cid:146)il sortaient tous deux d(cid:146)une entrevue avec Staline, le vrai vainqueur de la DeuxiŁme Guerre mondiale. Regrets tardifs et pitoyables(cid:133) Celui qui leur avait paru prØcØdemment le « bon cochon », installØ par eux sur deux continents, grognait de satisfaction, la queue (cid:224) Vladivostok, le groin fumant (cid:224) deux cent kilomŁtres du territoire fran(cid:231)ais. Le groin est toujours l(cid:224), depuis un quart de siŁcle, plus mena(cid:231)ant que jamais, (cid:224) tel point que nul ne se risque, (cid:224) l(cid:146)heure actuelle, (cid:224) l(cid:146)affronter, sinon (cid:224) coups de courbettes. Au lendemain de l(cid:146)Øcrasement de Prague, (cid:224) l(cid:146)ØtØ de 1968, les Johnson, les de Gaulle, les Kiesinger s(cid:146)en tinrent (cid:224) des protestations platoniques, (cid:224) des regrets craintifs et rØservØs. Entre-temps, sous la panse dudit cochon, la moitiØ de l(cid:146)Europe Øtouffe. 3 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" ˙a ne suffit-il donc pas ? Est-il juste, est-il dØcent que ceux qui virent clair (cid:224) temps, ceux qui jetŁrent, de 1941 (cid:224) 1945, leur jeunesse, les doux liens de leur foyer, leurs forces, leurs intØrŒts en travers du chemin sanglant des armØes soviØtiques, continuent (cid:224) Œtre traitØs comme des parias jusqu(cid:146)(cid:224) leur mort et au-del(cid:224) mŒme de leur mort ?(cid:133) Des parias (cid:224) qui on cloue les lŁvres dŁs qu(cid:146)ils essayent de dire : « tout de mŒme ». [13] Tout de mŒme(cid:133) Nous avions des vies heureuses, des maisons oø il faisait bon vivre, des enfants que nous chØrissions, des biens qui donnaient de l(cid:146)aisance (cid:224) notre existence(cid:133) Tout de mŒme(cid:133) Nous Øtions jeunes, nous avions des corps vibrants, des corps aimØs, nous humions l(cid:146)air neuf, le printemps, les fleurs, la vie, avec une aviditØ triomphante(cid:133) Tout de mŒme(cid:133) Nous Øtions habitØs par une vocation, tendus vers un idØal(cid:133) Tout de mŒme(cid:133)Il nous a fallu jeter nos vingt ans, nos trente ans et tous nos rŒves vers d(cid:146)horribles souffrances, d(cid:146)incessantes angoisses, sentir nos corps dØvorØs par les froids, nos chairs dØchirØes par les blessures, nos os rompus dans des corps (cid:224) corps hallucinants. Nous avons vu hoqueter nos camarades agonisants dans des boues gluantes ou dans les neiges violettes de leur sang. Nous sommes sortis vivants, tant bien que mal, de ces tueries, hagards d(cid:146)Øpouvante, de peine et de tourments. Un quart de siŁcle aprŁs, alors que nos parents les plus chers sont morts dans des cachots ou ont ØtØ assassinØs, et que nous-mŒmes sommes arrivØs, dans nos exils lointains, au bout du rouleau du courage, les « DØmocraties », hargneuses, bilieuses, continuent (cid:224) nous poursuivre d(cid:146)une haine inextinguible. Jadis, (cid:224) Breda, comme on peut le voir encore dans l(cid:146)inoubliable tableau de Velasquez, au musØe du Prado (cid:224) Madrid, le vainqueur offrait ses bras, sa commisØration et son affection au vaincu. Geste humain ! Etre vaincu, [14] quelle souffrance dØj(cid:224), en soi ! Avoir vu s(cid:146)effondrer ses plans et ses efforts, rester l(cid:224), les bras ballants devant un avenir disparu (cid:224) jamais, dont on devra pourtant regarder le cadre vide, en face de soi, jusqu(cid:146)au dernier souffle ! Quel ch(cid:226)timent, si l(cid:146)on avait ØtØ coupable ! Quelle douleur injuste, si l(cid:146)on n(cid:146)avait rŒvØ que de triomphes purs ! Alors, on comprend qu(cid:146)en des temps moins fØroces, le vainqueur s(cid:146)avan(cid:231)ait, fraternel, vers le vaincu, accueillait l(cid:146)immense peine secrŁte de celui qui, s(cid:146)il avait sauvØ sa vie, venait de perdre tout ce qui donnait (cid:224) celle-ci un sens et une valeur(cid:133) Que signifie encore la vie pour un peintre (cid:224) qui on a crevØ les yeux ? Pour un sculpteur (cid:224) qui on a arrachØ les bras ? 4 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" Que signifie-t-elle pour l(cid:146)homme politique rompu par le destin, et qui avait portØ en lui, avec foi, un idØal brßlant, qui avait possØdØ la volontØ et la force de le transposer dans les faits et dans la vie mŒme de son peuple ?(cid:133) Plus jamais il ne se rØalisera, plus jamais il ne crØera(cid:133) Pour lui, l(cid:146)essentiel s(cid:146)est arrŒtØ. Cet « essentiel », dans la grande tragØdie de la DeuxiŁme Guerre mondiale, que fut-il pour nous ? Comment les « fascismes » - qui ont ØtØ l(cid:146)essentiel de nos vies (cid:150) sont-ils nØs ? Comment se sont-ils dØployØs ? Comment ont-ils sombrØ ? Et, surtout, aprŁs un quart de siŁcle : de toute cette affaire Ønorme, quel bilan peut-on dresser ? Chapitre II Quand l(cid:146)Europe Øtait fasciste [15] A un jeune gar(cid:231)on des temps actuels, l(cid:146)Europe dite « fasciste » appara(cid:238)t comme un monde lointain, dØj(cid:224) confus. Ce monde s(cid:146)est effondrØ. Donc, il n(cid:146)a pas pu se dØfendre. Ceux qui l(cid:146)ont jetØ au sol restaient seuls sur le terrain, en 1945. Ils ont, depuis lors, interprØtØ les faits et les intentions, comme il leur convenait. Un quart de siŁcle aprŁs la dØb(cid:226)cle de l(cid:146)Europe « fasciste » en Russie, s(cid:146)il existe quelques ouvrages (cid:224) demi corrects sur Mussolini, il n(cid:146)existe pas encore un seul livre objectif sur Hitler. Des centaines d(cid:146)ouvrages lui ont ØtØ consacrØs, tous b(cid:226)clØs, ou inspirØs par une aversion viscØrale. Mais le monde attend toujours l(cid:146)(cid:156)uvre ØquilibrØe qui Øtablira le bilan de la vie du principal personnage politique de la premiŁre moitiØ du XIXe siŁcle. Le cas d(cid:146)Hitler n(cid:146)est pas un cas isolØ. L(cid:146)Histoire si l(cid:146)on peut dire ! (cid:150) s(cid:146)est Øcrit depuis 1945 (cid:224) sens unique. Dans la moitiØ de l(cid:146)univers, dominØe par l(cid:146)U.R.S.S. et par la Chine rouge, il n(cid:146)est mŒme pas pensable que la [16] parole soit donnØe (cid:224) un Øcrivain qui ne serait pas un conformiste ou un adulateur. Dans l(cid:146)Europe occidentale, si le fanatisme est plus nuancØ, il n(cid:146)en est que plus hypocrite. Jamais un grand journal fran(cid:231)ais, ou anglais, ou amØricain ne publierait un travail qui mettrait 5 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" en relief ce qu(cid:146)il put y avoir d(cid:146)intØressant, voire de sainement crØateur, dans le Fascisme ou dans le National-Socialisme. La seule idØe d(cid:146)une telle publication para(cid:238)trait aberrante. On crierait aussit(cid:244)t au sacrilŁge. Un secteur a ØtØ tout spØcialement l(cid:146)objet de soins passionnØs : on a publiØ, dans un gigantesque tapage, cent reportages, souvent exagØrØs, parfois grossiŁrement mensongers, sur les camps de concentration et sur les fours crØmatoires, seuls ØlØments que l(cid:146)on veuille bien considØrer dans l(cid:146)immense crØation que fut, pendant dix ans, le rØgime hitlØrien. Jusqu(cid:146)(cid:224) la fin du monde, on continuera d(cid:146)Øvoquer la mort des Juifs dans les camps d(cid:146)Hitler sous le nez ØpouvantØ de millions de lecteurs, peu fØrus d(cid:146)additions exactes et de rigueur historique. L(cid:224) aussi, on attend un ouvrage sØrieux sur ce qui s(cid:146)est rØellement passØ, avec des chiffres vØrifiØs mØthodiquement et recoupØs ; un ouvrage impartial, non un ouvrage de propagande ; non pas des choses soi-disant vues et qui n(cid:146)ont pas ØtØ vues ; non pas surtout des « confessions » criblØes d(cid:146)erreurs et de non-sens, dictØes par des tortionnaires officiels (cid:150) comme une commission du SØnat amØricain a dß le reconna(cid:238)tre (cid:150) (cid:224) des accusØs [17] allemands jouant leur tŒte et prŒts (cid:224) signer n(cid:146)importe quoi pour Øchapper au gibet. Ce fatras incohØrent, historiquement inadmissible, a fait de l(cid:146)effet, sans aucun doute, sur le vaste populo sentimental. Mais il est la caricature d(cid:146)un problŁme angoissant, et malheureusement vieux comme le sont les hommes. L(cid:146)Øtude reste encore (cid:224) Øcrire (cid:150) et d(cid:146)ailleurs, nul Øditeur ne la publierait ! (cid:150) qui exposerait les faits exacts selon des mØthodes scientifiques, les replacerait dans leur contexte politique, les insØrerait honnŒtement, dans un ensemble de rapprochements historiques, hØlas tous indiscutables : la traite des NŁgres, menØe au cours des XVIIe et XVIIIe siŁcles par la France et l(cid:146)Angleterre, au prix de trois millions de victimes africaines succombant au cours de rafles et de transferts atroces : l(cid:146)extermination, par cupiditØ, des Peaux-Rouges traquØs (cid:224) mort sur les terres des Etats-Unis d(cid:146)aujourd(cid:146)hui ; les camps de concentration d(cid:146)Afrique du Sud oø les Boers envahis furent parquØs comme des bestiaux par les Anglais, sous l(cid:146)(cid:156)il complaisant de Mr. Churchill ; les exØcutions effroyables des Cipayes aux Indes, par les mŒmes serviteurs de Sa Gracieuse MajestØ ; le massacre par les Turcs de plus d(cid:146)un million d(cid:146)ArmØniens ; la liquidation de plus de seize millions de non-communistes en U.R.S.S. ; la carbonisation par les AlliØs, en 1945, de centaines de milliers de femmes et d(cid:146)enfants dans les deux plus gigantesques fours crØmatoires de l(cid:146)Histoire : Dresde et Hiroshima : la sØrie de massacres de populations civiles qui n(cid:146)a fait que se poursuivre et s(cid:146)accro(cid:238)tre depuis 1945 : au Congo, au Vietnam, en IndonØsie, au Biafra. [18] On attendra encore longtemps, croyez-moi, avant qu(cid:146)une telle Øtude, objective et de portØe universelle, fasse le point sur ces problŁmes et les soupŁse sans parti pris. MŒme sur des sujets beaucoup moins brßlants toute explication historique reste encore, (cid:224) cette heure, (cid:224) peu prŁs impossible, si l(cid:146)on a eu le malheur de tomber, politiquement, du mauvais c(cid:244)tØ. Il est dØplaisant de parler de soi-mŒme. Mais enfin, de tous les chefs dits « fascistes » qui ont pris part (cid:224) la DeuxiŁme Guerre mondiale, je suis le seul survivant. Mussolini a ØtØ assassinØ, 6 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" et ensuite pendu. Hitler s(cid:146)est tirØ une balle dans la tŒte puis a ØtØ brßlØ. Mussert, le leader hollandais et Quisling, le leader norvØgien, ont ØtØ fusillØs. Pierre Laval, aprŁs avoir subi une courte parodie de justice, s(cid:146)est empoisonnØ dans sa ge(cid:244)le fran(cid:231)aise. SauvØ (cid:224) grand-peine de la mort, il fut abattu dix minutes plus tard, (cid:224) demi paralysØ. Le gØnØral Vlassov, le chef des Russes anti-soviØtiques, livrØ (cid:224) Staline par le gØnØral Eisenhower, a ØtØ accrochØ (cid:224) un gibet sur une place moscovite. MŒme en exil, les derniers rescapØs ont ØtØ sauvagement poursuivis : le chef de l(cid:146)Etat croate, Anton Pavlevitch a ØtØ farci de balles en Argentine ; moi-mŒme, traquØ partout, n(cid:146)ai ØchappØ qu(cid:146)au millimŁtre (cid:224) diverses tentatives de liquidation par assassinat ou par rapt. NØanmoins, je n(cid:146)ai pas encore ØtØ ØliminØ (cid:224) l(cid:146)heure actuelle. Je vis. J(cid:146)existe. C(cid:146)est-(cid:224)-dire que je pourrais encore apporter un tØmoignage susceptible de prØsenter [19] historiquement un certain intØrŒt. J(cid:146)ai connu Hitler de tout prŁs, je sais quel Œtre humain, vraiment, il Øtait, ce qu(cid:146)il pensait, ce qu(cid:146)il voulait, ce qu(cid:146)il prØparait, quelles Øtaient ses passions, ses mouvements d(cid:146)humeur, ses prØfØrences, ses fantaisies. J(cid:146)ai connu, de la mŒme maniŁre, Mussolini, si diffØrent dans son impØtuositØ latine, ses sarcasmes, ses effusions, ses faiblesses, ses Ølans, mais, lui aussi, extraordinairement intØressant. Si des historiens objectifs existaient encore, je pourrais dont Œtre, devant leurs fichiers, un tØmoins assez valable. Qui, parmi les survivants de 1945, a connu Hitler ou Mussolini plus directement que moi ? Qui pourrait, avec plus de prØcision que moi, expliquer quels types d(cid:146)hommes ils Øtaient, hommes tout court, hommes tout cru ? Il n(cid:146)empŒche que je n(cid:146)ai, exactement, que le droit de me taire. MŒme dans mon propre pays. Que je publie (cid:150) vingt-cinq ans aprŁs les faits ! (cid:150) en Belgique, un ouvrage sur ce que fut mon action publique, est tout simplement impensable. Or, j(cid:146)ai ØtØ avant la guerre le chef de l(cid:146)Opposition dans ce pays, le chef du Mouvement rexiste, mouvement lØgal, s(cid:146)en tenant aux normes du suffrage universel, entra(cid:238)nant des masses politiques considØrables et des centaines de milliers d(cid:146)Ølecteurs. J(cid:146)ai commandØ, durant les quatre annØes de la DeuxiŁme Guerre mondiale, les volontaires belges du front de l(cid:146)Est, quinze fois plus nombreux que ne le [20] furent leurs compatriotes combattant du c(cid:244)tØ des Anglais. L(cid:146)hØro(cid:239)sme de mes soldats est indiscutØ. Des milliers d(cid:146)entre eux ont donnØ leur vie, pour l(cid:146)Europe, certes, mais d(cid:146)abord et avant tout, pour obtenir le salut de leur pays et prØparer sa rØsurrection. Pourtant, aucune possibilitØ n(cid:146)existe pour nous d(cid:146)expliquer aux gens de notre peuple ce que furent l(cid:146)action politique de REX avant 1941 et son action militaire d(cid:146)aprŁs 1941. Une loi m(cid:146)interdit formellement de publier une ligne l(cid:224)-dessus en Belgique. Elle prohibe la vente, la diffusion, le transport de tout texte que je pourrais Øcrire sur ces sujets ! DØmocratie ? Dialogue ? Depuis un quart de siŁcle, les Belges n(cid:146)entendent qu(cid:146)un son de cloche- quant (cid:224) l(cid:146)autre cloche (cid:150) la mienne ! (cid:150) l(cid:146)Etat belge braque sur elle tous ses canons. Ailleurs, ce n(cid:146)est pas mieux. En France, mon livre La campagne de Russie, (cid:224) peine paru, a ØtØ interdit. 7 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" Il en fut de mŒme, rØcemment encore, de mon ouvrage Les Ames qui brßlent. Ce livre est purement spirituel. NØanmoins il a ØtØ officiellement mis hors de circuit en France, et cela vingt ans aprŁs que ma vie politique eut ØtØ broyØe ! Ce ne sont donc mŒme pas les idØes des excommuniØs qui sont (cid:224) l(cid:146)index, mais c(cid:146)est leur nom, sur lequel s(cid:146)abat, inlassablement, l(cid:146)inquisition dØmocratique. En Allemagne, mŒmes procØdØs. L(cid:146)Øditeur de mon livre Die verlorene Legion fut, dŁs la parution du volume, l(cid:146)objet de telles menaces, qu(cid:146)il fit lui-mŒme dØtruire, quelques jours aprŁs le lancement, [21] les milliers d(cid:146)exemplaires qui allaient Œtre distribuØs dans les librairies. Le record fut battu par la Suisse, oø, non seulement la police confisqua des milliers d(cid:146)exemplaires de mon livre La Cohue de 1940 deux jours aprŁs sa parution, mais oø elle se prØcipita (cid:224) l(cid:146)imprimerie, y fit fondre sous ses yeux les plombs de la composition, afin que toute rØimpression de l(cid:146)ouvrage dev(cid:238)nt matØriellement impossible. Or, l(cid:146)Øditeur Øtait suisse ! L(cid:146)imprimerie Øtait suisse ! Et si quelques personnages s(cid:146)estimaient malmenØs dans le texte, il leur Øtait facile d(cid:146)exiger de mon Øditeur ou de moi-mŒme des comptes en justice. Ce (cid:224) quoi nul, bien entendu, ne se risqua ! MŒmes difficultØs (cid:224) l(cid:146)oral qu(cid:146)(cid:224) l(cid:146)Øcrit. J(cid:146)ai mis au dØfi les AutoritØs belges responsables de me laisser m(cid:146)expliquer devant le peuple de mon pays au Palais des Sports de Bruxelles ou d(cid:146)accepter (cid:150) rien de plus ! (cid:150) que je me prØsente comme candidat aux Ølections du Parlement. Le peuple souverain eßt tranchØ. Pouvait-on Œtre plus dØmocrate ? Le ministre de la Justice rØpondit lui-mŒme que je serais reconduit illico presto (cid:224) la frontiŁre si je dØbarquais (cid:224) Bruxelles ! Pour Œtre absolument sßr que je ne rØappara(cid:238)trai pas, on improvisa une loi spØciale, baptisØe Lex Degreliana, qui prolongeait de dix ans les dØlais de ma prescription, arrivØe (cid:224) son terme ! Alors, comment les foules pourraient-elles soupeser les faits, les intentions, se faire une opinion ?(cid:133) Et comment, face (cid:224) un tel imbroglio, un jeune pourrait-il [22] dØceler le vrai du faux, d(cid:146)autant plus que l(cid:146)Europe d(cid:146)avant 1940 n(cid:146)Øtait pas un monobloc ? Chaque pays, au contraire, prØsentait des caractØristiques trŁs particuliŁres. Et chaque « fascisme » avait ses orientations propres. Le fascisme italien, par exemple, Øtait trŁs distinct du national-socialisme allemand. Socialement, les positions allemandes Øtaient plus audacieuses. Par contre, le fascisme italien n(cid:146)Øtait pas antijuif dans son essence. Il Øtait de tendance plut(cid:244)t chrØtienne. Et plus conservateur aussi. Hitler avait liquidØ les derniers vestiges de l(cid:146)Empire des Hohenzollern tandis que Mussolini, mŒme s(cid:146)il y rechignait, continuait (cid:224) suivre le plumeau, d(cid:146)un demi-mŁtre de hauteur, qui agitait sa vaste ramure au-dessus de la petite bobine ØdentØe du roi Victor- Emmanuel. La fascisme eßt pu, tout aussi bien, Œtre contre Hitler qu(cid:146)avec Hitler. Mussolini Øtait, avant tout, nationaliste. AprŁs le meurtre du chancelier autrichien Dolfuss, en 1934, il avait alignØ plusieurs divisions (cid:224) la frontiŁre du Reich. Au fond de lui-mŒme, il n(cid:146)aimait pas Hitler. Il s(cid:146)en mØfiait. - Faites attention ! Attention surtout (cid:224) Ribbentrop ! me rØpØta-t-il vingt fois. 8 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" L(cid:146)Axe Rome-Berlin fut forgØ, avant tout, par les maladresses et les provocations d(cid:146)une grande presse des plus douteuse et de politiciens dØchus et ambitieux, tel Paul-Boncour, pitre ØbouriffØ de Paris, don Juan dØnervØ et flØtri des quais de GenŁve, tel Anthony Eden, long balai vernis de Londres, tel, surtout, Churchill. J(cid:146)ai connu celui[23]-ci aux Communes (cid:224) cette Øpoque. Il y Øtait trŁs discutØ et discrØditØ. Amer quand il avait l(cid:146)estomac sec (c(cid:146)Øtait assez rare d(cid:146)ailleurs), les dents tordues entre ses bajoues de bouledogue trop engraissØ, on lui prŒtait (cid:224) peine attention. Seule une guerre pouvait encore lui offrir une ultime chance d(cid:146)accØder au pouvoir. Il s(cid:146)accrocha avec acharnement (cid:224) cette chance-l(cid:224). Mussolini, jusqu(cid:146)(cid:224) son assassinat, en 1vril 1945, resta, au fond de lui-mŒme, anti-allemand et anti-Hitler, malgrØ tous les tØmoignages d(cid:146)attachement que celui-ci lui prodigua. L(cid:146)(cid:156)il noir, brillant comme une bille de jais, le cr(cid:226)ne aussi lisse que le marbre des fonts baptismaux, les reins cambrØs d(cid:146)un chef de fanfare, il Øtait nØ pour donner en spectacle sa supØrioritØ. A vrai dire, Mussolini rageait de voir Hitler disposer d(cid:146)un meilleur instrument humain le peuple allemand, disciplinØ, ne demandant pas trop d(cid:146)explications) que celui qui Øtait (cid:224) sa portØe (le peuple italien, charmant, se complaisant dans la critique, volage aussi, alouette vibrante qu(cid:146)emporte le vent). De cette mauvais humeur, ressortait sourdement un Øtrange complexe d(cid:146)infØrioritØ, qu(cid:146)aggravŁrent de plus en plus les victoires d(cid:146)Hitler qui, jusqu(cid:146)(cid:224) la fin de 1943, gagna toujours, malgrØ les risques inou(cid:239)s qu(cid:146)il prenait. Mussolini, par contre, chef d(cid:146)Etat exceptionnel, n(cid:146)avait pas plus la vocation d(cid:146)un meneur de guerre qu(cid:146)un garde champŒtre romagnol. Bref, en tant qu(cid:146)hommes, Hitler et Mussolini Øtaient diffØrents. Le peuple allemand et le peuple italien Øtaient diffØrents. En tant que doctrines, le fascisme et le national-socialisme Øtaient diffØrents. [24] Il ne manquait pas de points de rencontres sur le terrain idØologique, de mŒme que dans l(cid:146)action, mais des oppositions existaient aussi, que l(cid:146)Axe Rome-Berlin attØnua, (cid:224) ses dØbuts, mais que la dØfaite, frappant l(cid:146)Italie dans son sang et son orgueil, amplifia, renfor(cid:231)a. Si les deux principaux mouvements « fascistes » d(cid:146)Europe, ceux-l(cid:224) mŒmes qui s(cid:146)Øtaient hissØs au pouvoir (cid:224) Rome et (cid:224) Berlin, et qui barraient le continent de Stettin (cid:224) Palerme, paraissaient dØj(cid:224) si distincts l(cid:146)un de l(cid:146)autre, qu(cid:146)Øtait-ce lorsqu(cid:146)on considØrait les autres « fascismes » surgis en Europe, que ce fßt en Hollande ou au Portugal, en Roumanie, en NorvŁge ou ailleurs ! Le « fascisme » roumain Øtait d(cid:146)essence presque mystique. Son chef, Codreanu, arrivait (cid:224) cheval, vŒtu de blanc, aux grandes assemblØes des foules roumaines. Son apparition semblait presque surnaturelle. C’est (cid:224) tel point qu(cid:146)on l(cid:146)appelait l(cid:146)Archange. L(cid:146)Ølite militante de ses membres portait le nom de Garde de Fer. Le mot Øtait dur comme Øtaient dures les circonstances de combat et les mØthodes d(cid:146)action. Les plumes des ailes de l(cid:146)Archange Øtaient saupoudrØes de dynamite. Par contre, le « fascisme » du Portugal Øtait dØpassionnalisØ, comme l(cid:146)Øtait son mentor, le professeur Salazar, un cØrØbral, qui ne buvait pas, qui ne fumait pas, qui vivait dans une cellule monacale, Øtait vŒtu comme un clergyman, fixait les points de sa doctrine et les [25] Øtapes de son action aussi froidement que s(cid:146)il eßt commentØ les Pandectes. 9 Association Cultuel "Amis de LØon Degrelle" En NorvŁge, c(cid:146)Øtait encore autre chose. Quisling Øtait gai comme un croque-mort. Je le revois encore, la figure boursouflØe, l(cid:146)(cid:156)il morne, tØnØbreux, lorsque, Premier ministre, il me re(cid:231)ut (cid:224) son palais d(cid:146)Oslo, au bout d(cid:146)une cour d(cid:146)honneur oø un roi, d(cid:146)un bronze devenu vert comme un chou cueilli trop t(cid:244)t, portait, haut et fier, un front criblØ de dØjections d(cid:146)oiseaux. Quisling, malgrØ son allure compassØe de chef comptable mØcontent de sa caisse, Øtait aussi militaire que Salazar l(cid:146)Øtait peu. Il s(cid:146)appuyait sur des milices dont les bottes Øtaient nettement plus brillantes que la doctrine. MŒme l(cid:146)Angleterre avait des « fascistes », ceux d(cid:146)Oswald Mosley. A l(cid:146)opposØ des « fascistes » prolØtariens du TroisiŁme Reich, les fascistes anglais Øtaient, dans leur majoritØ, des fascistes aristocratiques. Leurs meetings rassemblaient des milliers de membres de la Gentry, venus voir ce que pouvaient bien Œtre ces phØnomŁnes lointains et fabuleux qu(cid:146)on appelait les ouvriers (il y en avait tout de mŒme un certain nombre chez Mosley). Les auditoires Øtaient bariolØs des couleurs vives et voyantes de jeunes ØlØgantes, moulØes de tout prŁs dans de fines robes de soie ; le contenant et le contenu vibraient de charme. TrŁs excitant et trŁs appØtissant, ce fascisme ! surtout dans un pays oø les longues perches [26] maigres du monde fØminin tiennent si souvent de la plantation de houblon ! Mosley m(cid:146)avait invitØ (cid:224) dØjeuner dans un thØ(cid:226)tre dØsaffectØ, perchØ sur la Tamise, oø il recevait ses h(cid:244)tes derriŁre un table de bois blanc. C(cid:146)Øtait austŁre et trŁs capucin au premier abord. Mais des valet parfaits apparaissaient vite, et la vaisselle dans laquelle ils vous servaient Øtait en or ! A c(cid:244)tØ de l(cid:146)Hitler prolØtarien, du Mussolini thØ(cid:226)tral, du Salazar professoral, Mosley Øtait le paladin d(cid:146)un fascisme assez fantaisiste qui, si extraordinaire que cela paraisse, Øtait conforme aux m(cid:156)urs britanniques. L(cid:146)Anglais le plus rigide tient (cid:224) faire Øtalage de spØcialitØs trŁs personnelles, qu(cid:146)elles soient politiques, ou vestimentaires. Mosley en apportait une de plus, comme Byron ou Brummel en avaient apportØ d(cid:146)autres jadis, et comme les Beatles en fourniraient d(cid:146)autres beaucoup plus tard. Churchill lui-mŒme tiendrait (cid:224) se distinguer (cid:224) sa fa(cid:231)on, recevant d(cid:146)importants visiteurs complŁtement nu, dans la majestØ boudinØe d(cid:146)un roi Bacchus anglicisØ, drapØ dans la seule fumØe de ses havanes. Le fils de Roosevelt, envoyØ (cid:224) Londres en mission pendant la guerre, crut mourir de suffocation lorsqu(cid:146)il vit s(cid:146)avancer vers lui un Churchill adamique, la panse soufflØe, lardeux comme un cabaretier obŁse qui achŁve de se laver l(cid:146)arriŁre-train dans un baquet de zinc, le samedi soir. A l(cid:146)extrŒme opposØ, le Mosley d(cid:146)avant 1940, le fasciste impeccable, coiffØ d(cid:146)un melon gris au lieu d(cid:146)un casque d(cid:146)acier, armØ d(cid:146)un parapluie de soie au lieu d(cid:146)une matraque, ne sortait donc pas spØcialement de la ligne de l(cid:146)excentricitØ britannique. [27] Mais tout de mŒme, le fait que les Anglais, solennels comme des portiers de ministŁres et conservateurs comme des moteurs de Rolls Royce, se soient laissØ griser, eux aussi, par les fluides des fascismes europØens d(cid:146)avant 1940, dit jusqu(cid:146)(cid:224) quel point le phØnomŁne correspondait en Europe (cid:224) un Øtat d(cid:146)esprit gØnØral. 10

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