HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES. ;* GUIRAUDET, rueST.-Ho^oRÉ, »°. 3.5, De l'imprimerie de vis-A~vis St.-R-och. , HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES PRÉSENTANT LES CARACTÈRES GI^NI^RAUX ET PARTICULIERS DE CES ANIMAUX, LEUR DISTRIBUTION, LEURS CLASSES, LEURS FAMILLES, LEURS GENRES ET LA CITATION DES PRIN- CIPALES ESPÈCES QUI S'Y ,RAPPORTENTj i>kÉcÉi>xk dVneIntroductionoffrantlaDéterminationcléscaractères essentiels de rAnimal , sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin rExposition des Principes , fondamentaux de la Zoologie. Par m. le Chevalier DE LAMARCK, Membre del'AcadémieRoyaledessciencesdeParis, de la Le'gion d'Honneur, etdeplusieursSociétéssavantesde l'Europe ;Pro- fesseurdeZoologieauMuséumd'Histoire naturelle. iVi/iiZ exilà naliiraniobservationenoliiin. TOME TROISIEME. PARIS, VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N/ <v»—/v-w» Août. 1816, /\ani SANS VERTÈBRES* ' 7$ a. Sîponcle tunîqiié. Sipunculus saccatus. S. epiderme laxd. Gmel. p. SogS. IVereis sacculo induta. L. Amœn.Acad. 4»P» 4*'''4' *• ^« ^* ^• (2) p'cr. lumbricusphalloïdes. Pall. Spicil. zool. 10. p. 12. t. I. f. 8. Habite lesmersdel'Indeetcellesde rAmériqne. 3, Siponcle comestible. Sipunculus edulis. 5. albido-carneus, cylindricus, subaqualis^ extremîtate postieâ subclavatâ; anticâ dilatatâ^ papillosâ, ^ Lumbricus eJu//^.PallasSpicil. zool. 10. p. to. t. i.f. 7. Habile l'océandesGraudes-Indes, dansle sabledos côtes. On leluange. , Bo ANIMAUX ^^%%%/\%,'%A/\^/K\l\.'\/\/%/\%fk^/\/%^S/\/\/%/\^%/VV%/V\%VWW^/XWV\WWV\WWV\)/%«'W% CLASSE QUATRIÈME. LES TUNICIERS. [Tunicata. ] Animaux gélatineux ou coriaces, bifore's, bituni- qués, quelquefois isole's ou rassemLle's en groupes, plus souvent re'unis plusieurs ensemble et formant une masse commune. Le corps oblong, irrégulier, comme divise inté- rieurement en plusieurs cavités. Point de tête; point de sens distincts; point de parties paires semblables au-dehors. Quelques tubercules et filets internes présumés nerveux; des fibres musculaires; des vais- seaux apparens le tube alimentaire ouvert aux 2 ; bouts des amas de gemmules enveloppés et inté- ; rieurs, soit solitaires, soit géminés, ressemblant à des ovaires. jinimalia gelatinosa vel coriacea, hiforata hitunicala interdîim distincta ^vel subaggregata , , sœpiiis plui'ibus conjunctîm coalita^ massamque communem sistentia» SANS VERTÈBRES. 8l Suh tuJiicâ externâ, corpus oblongum? îrregu^ lare cavitatihus plurihus intiis subdivisum. Caput , nulluin-y sensus spéciales nidli distincii partes ^ similesper paria exlîis nullce. Tuhercuiafûamen- laque aliquot interna pro nervis desuînpta. Fi-' , hrillœ musculares; vascula conspicua; tuhus ali- mentarius utrâque extrendtaleJhratus. Gemmula^ runi internaruni aceri^i solitarii vel geminati , niembranâ vesiculosâ vestiti ovaria simulantes» y OBSKRVATIOirS. D'après les observations et lesdécouvertesrécentes des zoologistes, je me vois obligé d'établir dans la classifica- tion des animaux, une nouvelle coupe dont le rang, dans la série unique et simple que nous sommes i'orcés d'em- ployer, ne me paraît paspouvoirêtre assignésans rompre des rapports împortans, c'est-à-dire, sans écarterlesani- maux qui constituentcette coupe, de ceux dontils parais- sentserapprocber davantageparleursrapports. J'ai don- nélaraison de cette difficulté dansle supplément(p. 45i) qui termine le premier volume de cet ouvrage. La na- ture en effet paraît avoir formé au moins deux séries , , distinctes danssa production des animaux; et, pour nos expositions nousne pouvons faire usage que d'une série , unique très-simple et générale, qui ne saurait conserver , à tous les animaux, leurs rapports avec les avoisinans. Ainsi, la coupe dont il estmaintenant question peut être ici bien placée quantau degré de composition del'orga- , Tome IIL 6 Sa ANIMAUX nîsatîon qui est propre aux animaux qu'elle embrasse; maisellenesaurait l'être quant aux rapports des animaux de celte coupe, soit avec ceux qui précèdent, soit avec ceux qui suivent. Les animaux dont il s'agit et auxquels je donnelenom classique de tuniciers sont ceux que Ton a récemment y reconnus avoir des rapports avec les ascidies et les bi- phores par leur organisation intérieure. Or , ayant déjà considérécesderniers comme appartenant à la classe des mollusques, ceux que Ton vient de découvrir et qui y tiennent par le plan deleur organisation quoique moins , développé ont été jugés devoir être pareillement des , mollusques. On doit donc être maintenant fort étonné de ^ voir que des animaux que Ton avait considérés comme des polypesy se trouvent actuellement liés par des rap- ports à certains autres que Ton a jusqu'à présent rangés parmi les mollusques. C'est toujourspar trop de précipitation dans nos juge- mens que nous nous exposons à l'erreur : et , en effet,il me semble que l'on s'est trophâté de ranger les ascidies et les biphores parmi les mollusques, puisqu'on l'a fait long-temps avant d'avoir étudié l'organisation intérieure de ces animaux et que ce que l'on en sait maintenant , est très-postérieur à cette détermination. Si, comme je le pense, il est possible de contesterce rang aux tuniciers les plus perfectionnés, tels que ceux que je viens de citer, on sera autorisé bien plus encore a le contester pour les autres tuniciers, ceux-ci étant des animaux en général très-petits, frêles , réunis en corps commun, etparaissant en quelque sorte former des aiii- SANS VERTÈBRES. 83 maux composés. Les uns et les iitres d'ailleurs ont un mode d'organisation si particulier^ qu'onne saurait con- venablement les rapporter à aucune des classes déjà éta- blies dans le règne auquel ilsappartiennent. Onsaitqu'à mesure quel'on examineattentivementl'or- ganisation intérieure de ceux des animaux qui n'avaient pas encore été étudiés sous ce rapport> on en découvre quelquefois dont le rang, d'après des apparences exter- nes avaitétémal assigné dansnos distributions générales* , Parmi plusieurs autres, jeciterailes annelides^ que l'on confondait avec les vers, comme en offrant un exemple remarquable. Or , les tuniciers réunis sont aussi dans le cas desannelides. Ces animaux que l'on prenait pour des polypes parce qu'ils sont réunis et qu'ils sont en général , gélatineux et très-petits, offrent dans leur organisation intérieure, maintenant mieux connue, des rapports évi- dens avec celle des ascidies , et néanmoins en sont très- distincts et même assez éloignés sous des considérations importantes. MM. Le Sueur et Desmarest pour les pyrosomes^ y et ensuite M. Savigny^ pourlesprétendus alcyonsappar- tenant à mes botryllides, nous ont fait connaître tout ce ijui s'aperçoit dans l'organisation intérieure de ces singu- liers animaux, et ils leur ont attribué de grands rapports avec les biphoreset les ascidies. Il résulte au moins des observations de ces naturalistes que les botryllides ne , feont point despolypes, et que les pyrosomes ne peuvent être des radiaires. Or, les rapports de ces différeus ani- maux avec les ascidies et les biphores, conjointement à ce que l'on sait de l'organisation de ces derniers, auto- 84 ANIMAUX risenttrès-forta penser , selonmoi, qu'aucun de ces ani- maux n'appartient à la classe des mollusques. Sans doute, tout ce qui a été aperçu, relativement au nombre, a la forme et à l'état des parties intérieures des animaux dont il s'agit, présente des faits positifs, qui en- richissent lascience mais la détermination des fonctions ; que l'on attribue aux parties observées de cesanimaux , meparaît devoirattendre dutemps la confirmation dont elle peut être susceptible. A cet égard je crois que l'é- , tude de la nature, partout comparée dans ses produits, et que la considération de cequ'elle peut faire dans cha- que cas particulier pourront seules nous aider à pro- , noncer sans erreur sur la validité de ces déterminations* Ce qui mesemble dès à-présent certain, comme je l'ai dit, c'est que mes botryllides et quelques autres alcyons gélatineux^ ne sont point des polypes qu'ils en diffèrent ; par une organisation plus avancée que ces animaux sont ; biforés, c'est-à-dire, qu'ils ont le tube alimentaire ouvert aux deuxbouts; qu'ils offrent quelques parties comme des vaisseaux,quelquestubercules et filets, probablementner- veux, qui peuvent donner lemouvement à desfibres mus- culaires et que vraisemblablement ils possèdent des or- , ganes respiratoires. Mais ce que, dans plusieurs de ces animaux , M. Savigny nomme leur polypier^ ne me paraît pasi en offrir le caractère. En effet j'ai montré dans mes leçons, d'aprèsl'expo- , silion des pièces, quele vraipolypier des polypes qui en sont munis, est un corps parfaitementinorganique, dont l'étendue s'augmente par des appositions externes dema- tières excrétées propres à sa formation, et que ce corps
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