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Histoire générale de la Chine et de ses relations avec les pays étrangers. Tome I. (…-907) PDF

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@ Henri CORDIER HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE I ... - 907 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 à partir de : HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE et de ses relations avec les pays étrangers depuis les temps les plus anciens jusqu’à la chute de la dynastie manchoue par Henri CORDIER (1849-1925) I. Depuis les temps les plus anciens jusqu’à la chute de la dynastie T'ang (907 après J.-C.) Librairie Paul Geuthner, Paris, 1920, 574 pages. Ouvrage numérisé grâce à l’obligeance des Archives et de la Bibliothèque asiatique des Missions Étrangères de Paris http://www.mepasie.org Édition en format texte par Pierre Palpant www.chineancienne.fr mars 2012 2 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 TABLE DES MATIÈRES Chapitre Premier : Origine des Chinois : théories étrangères. Goguet, Kircher — Fréret — Huet — Mairan, de Guignes — Leroux Deshauterayes — Warburton — Needham, de Pauw — Voltaire — Bouteilles de porcelaine — Diodore, Hérodote — Terrien de Lacouperie — Biot, Ball — Gobineau — Buffon — Bailly. Chapitre II : Sources de l’histoire de la Chine — Origine des Chinois : théories chinoises. Sources : Système bibliographique — San fen, Wou tien — Chou King, Che Ki — Tchou Chou Ki nien — Tch’ouen Ts’ieou — T'oung Kien Kang mou. Origine. Chapitre III : Les cinq empereurs. Fou Hi — Pa Koua — Sacrifices Foung et Chan — Niu Koua — Chen Noung — Houang Ti — Postérité de Houang Ti — Chao Hao — Tchouen Hiu — Ti Ko ou K’ou — Ti Tche — Tableau. Chapitre IV : Yao et Chouen. Yao — Plante du Calendrier — Le Déluge — Pe Kouen — Chouen — Yu — Travaux de Yu — Trois Kiang — Tablette de Yu — Chouen — Règne de Chouen — Mort de Chouen — Kiang et Ho — Le Kiang — Houang Ho. Chapitre V : Hia et Chang. Dynastie Hia : Yu — K’i — Tai K’ang — Tchoung K’ang — Siang, Chao Kang — K’oung Kia Kié — Tableau dynastique. Dynastie Chang : Chang — T’ang — T’ai Kia — Wou Yi — Sin — Ecailles de tortue — Tableau dynastique. Chapitre VI : Troisième dynastie. Les Cheou. Wou Wang — Tcheng, Légende — Tchao, Mou — Si Wang Mou — Koung — Siouen — Yeou — P’ing — Royaumes des Tchou’en Ts’ieou — Houan — Houan, Tchouang, Hi, Houei — Siang ... — Etendue de l'empire — Gouvernement — Tableau dynastique. Chapitre VII : Confucius et Lao Tseu. Confucius : Vie — Livres classiques — Philosophie — Le culte — Hiao king — Culte des Ancêtres — Mencius. Lao Tseu : Vie — Légende — Entrevue avec Confucius — Lao Tseu et l’Occident — Traduction — Disciples — Tchang Tao-Ling — Culte. Chapitre VIII : Quatrième Dynastie : Les Ts’in. Origine — Ts’in Che Houang Ti — Hioung Nou — Grande Muraille — Annam — Mort de Che Houang Ti — Tableau dynastique. 3 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 Chapitre IX : Cinquième Dynastie : Les Han Kao Tsou — Hiao Houei — L’impératrice Lu — Hiao King — Wou Ti — Wou Suen — Tch’ang Kien — Ho K’iu p’ing — Deuxième voyage de Tch’ang Kien — Administration coréenne — Tableau dynastique. Chapitre X : Cinquième dynastie : Les Han (suite) P'ing Ti — Jou-tseu Ying — Wang Mang — Le Si Yu — Houei-Yang Wang — Kouang Wou Ti — Japon — Ming Ti — Introduction du bouddhisme en Chine. Chapitre XI : Cinquième dynastie : Les Han (fin) Ming Ti — Tchang Ti — Ho Ti — Mission de Kan Ying — Ta Ts'in — Mort de Pan Tch'ao — Chang Ti — Ngan Ti — Chouen Ti — Tch'oung Ti, Tche Ti — Houan Ti — Ling Ti — Chao Ti — Hien Ti — Littérature. Chapitre XII : San Kouo. Septième dynastie : Les Tsin San Kouo (Les Trois Royaumes) : Tchao-Lié Ti — Heou Tchou — Tableaux dynastiques : Heou Han (sixième dynastie). Wei. Wou. Septième dynastie : Les Tsin (Tsin occidentaux) : Tsin Wou Ti — Houei Ti — Houai Ti — Min Ti — Youen Ti. Chapitre XIII : Septième dynastie : Les Tsin (suite) Ming Ti — Tch'eng Ti — K'ang Ti — Mou Ti — Ngai Ti — Yi Ti Hai- si Koung — Kien Wen Ti — Hiao Wou Ti — Ngan Ti — Koung Ti — Tableau dynastique. Chapitre XIV : nord-sud (Nan Pe Tch'ao). Huitième dynastie : Les Soung Wou Ti — Chao Ti — Wen ti — Hiao Wou Ti — Ts'ien Fei Ti — Ming Ti — Ts'ang Wou Wang — Chouen Ti — Tableau dynastique. Chapitre XV : Les Ts'i. Les Leang. Les Wei. Neuvième dynastie : Les Ts'i : Kao Ti — Wou Ti — Yu Lin Wang — Hai Ling Wang — Ming Ti — Toung Houen Heou — Houo Ti — Tableau dynastique. Dixième dynastie : Les Leang : Wou Ti — Jouan jouan — Impératrice Hou — Soung Yun — Annam — Wen Ti — Youen Ti — King Ti — Tableau dynastique. Chapitre XVI : La Sculpture sous les Wei Chapitre XVII : Les Tch'en. Les Ts'i du nord. Les Tcheou du nord. Onzième Dynastie : Les Tch'en — Wou Ti — Wen Ti — Fei Ti — Siouen Ti — Heou Tchou — Tableau dynastique. Chapitre XVIII : Douzième dynastie : Les Souei 4 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 Wen Ti — Yang Ti — Tchampa — Tou Kiue — Hephthalites (Huns blancs) — Si Yu — Lieou K'ieou — Corée — Koung Ti — Imprimerie — Tableau dynastique. Chapitre XIX : Treizième dynastie : Les T'ang Kao Tsou — T'ai Tsoung — Tou Kiue — T'ou Fan, Tibet — Si Yu — Corée — Houei He — Kou-li-kan — Kirghiz — Wang Hiouen-ts'eu. Chapitre XX : Les T'ang (suite) Kao Tsoung — Wou Heou — Corée — Ouighours — Perse — Arméniens — Tchoung Tsoung — K'itan — Jouei Tsoung. Chapitre XXI : Les T'ang (suite) Hiouen Tsoung — Arabes — Karlouk — Ngan Lou-chan — Expédition de Kao Sien-tche — Nan Tchao — Sou Tsoung. Chapitre XXII : Les T'ang (suite) Tai Tsoung — Te Tsoung — Inscription chrétienne de Si Ngan — Chouen Tsoung — Hien Tsoung — Manichéisme — Mou Tsoung. Chapitre XXIII : Les T'ang (suite) King Tsoung — Wen Tsoung — Wou Tsoung — Tang Hiang — Siouen Tsoung — Yi Tsoung — Hi Tsoung. Chapitre XXIV : Les T'ang (fin) Tchao Tsoung — Tchao Siouen ti — Poésie. Chapitre XXV : Les Pèlerins bouddhistes Le Buddha — Premiers religieux — Che Tao Ngan — Fo T'ou Tch'eng — Fa Hian — Gunavarman — Persécutions — Soung Yun — Jinagupta — Houei chin et le Fou Sang — Hiouen Tsang — Yi Tsing — Wou K'oung — Ki Ye — Kien Tchen. Principautés du Tch’ouen ts’ieou Postérité de Houang Ti — Trois Souverains et Cinq Empereurs. Tableaux dynastiques : I. Hia — II. Chang — III. Tcheou — IV. Ts’in — V. Han — VI. Chou Han — VII. Tsin — VIII. Soung — IX. Ts'i — X. Leang — XI. Tch'en — XII. Souei — XIII. T'ang. * Notes @ 5 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 CHAPITRE PREMIER Origine des Chinois : théories étrangères @ p.005 Les origines de la nation chinoise ne peuvent être placées dans une antiquité aussi reculée que celles d’autres pays comme la Babylonie, l’Elam, l’Égypte ; mais son histoire offre une continuité et une durée que l’on chercherait vainement dans une autre : nous n’avons pas en effet pour éclairer les débuts de cette histoire, des monuments de pierre d’une authenticité aussi indiscutable, par exemple, que le Code d’Hammourabi, la Stèle des Vautours et les hypogées d’Égypte. L’archéologie préhistorique qui commence à éclairer d’un jour nouveau l’histoire pré-dynastique de l’Égypte n’a pas encore arraché ses secrets aux vieux sol chinois, et jusqu’à ce jour, tout ce qu’on a écrit sur les relations dans un passé lointain de l’Extrême-Orient avec l’Occident n’est qu’hypothèses et théories trop souvent absurdes. En réalité le problème non encore résolu de l’antiquité la plus éloignée de l’apparition de l’homme sur une terre infiniment plus ancienne que nous ne l’avions cru jusqu’ici, se pose avant le problème de l’origine de la civilisation. Nous n’avons pas encore de base certaine pour établir l’antiquité de l’homme. Contentons-nous aujourd’hui de la petite lueur qu’ont projetée les travaux récents de la géologie et de la préhistoire sur les débuts de l’humanité ; sur ce que nous considérons comme le fatras de nos ancêtres, en attendant que nos descendants à leur tour traitent nos conceptions de billevesées. La vérité est toujours en marche, mais elle chemine si lentement que l’homme de nos générations aura probablement disparu avant de l’avoir connue entière. La préhistoire ne doit pas être traitée comme l’histoire, car, faute de base véritablement scientifique, il est impossible d’en dresser la p.006 chronologie. La préhistoire de certains pays correspond à la période historique d’autres pays : elle ne suit pas une marche parallèle dans 6 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 toutes les contrées dans lesquelles elle varie grandement suivant les temps. Les géologues nous apprennent qu’aux époques anciennes, avant l’apparition de l’homme, une mer intérieure, appelée la Thétys, séparait l’arc sibérien d’Irkoutsk des hautes cimes de l’Himalaya, les terres septentrionales des terres méridionales de l’Asie, le continent de l’Angara au nord, du continent de Gondwana au sud. Cette grande mer intérieure faisait communiquer l’Atlantique par la Méditerranée, avec le sud-est de l’Asie. Peu à peu cette immense masse d’eau fut brisée au milieu de l’époque tertiaire ; les deux terres boréale et australe se soudèrent, constituant le continent asiatique qui s’affaissant, au nord donna naissance à la plaine sibérienne, au sud à l’Océan indien, conservant une vaste mer intérieure, elle-même peu à peu transformée en une série de mers et de lacs qui durèrent jusqu’au jour où le manque de communications avec l’Océan, de la vaste nappe liquide des temps anciens fit un désert aride. A ce dessèchement progressif ont correspondu, probablement des migrations successives de peuples, des périodes de barbarie succédant à des périodes de civilisation qui peut n’avoir été que locale. Longtemps avant les dates assignées aux civilisations de la Babylonie et de l’Égypte, l’homme vivait dans des oasis transcaspiens, par exemple à Anau, près d’Askabad : il habitait déjà dans des villes, cultivait le blé et l’orge et commençait à élever et à domestiquer les animaux qui pouvaient lui être utiles, cette civilisation disparut devant le dessèchement de la région, amenant des migrations qui sont peut-être l’origine des civilisations de la Babylonie et de l’Égypte considérées par l’historien et l’archéologue comme les plus anciennes du monde, alors que le géologue seul nous révèle l’existence d’Anau (1). On doit penser qu’il y eut des migrations de peuples à des époques géologiques où l’homme actuel n’existait pas encore. Nous p.007 ne devons pas croire que les peuples les plus anciens que nous connaissions soient en réalité les plus anciens des peuples. Le témoignage de la nature est moins sujet à erreur que le témoignage de 7 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 l’homme. A quelle époque l’homme, dont nous ignorons encore l’antiquité, a-t-il paru sur cette terre d’Extrême-Orient, qui constitue aujourd’hui l'empire chinois ? Problème jusqu’à présent insoluble, et qui le restera peut-être toujours. L’intelligence de l’homme mise au service de la science est comme celle-ci limitée ; il arrive un moment où elle se trouve en présence de phénomènes qui lui sont incompréhensibles, alors commence pour lui le surnaturel ; variable suivant les progrès de la science et le développement de l’intelligence, suivant le milieu également. Le surnaturel d’une époque et d’une région n’est qu’un phénomène naturel à un autre moment et dans un pays différent. Il sera facile de constater par la lecture de ces pages que la Chine, ayant peu emprunté et peu rendu, n’est pas néanmoins un bloc resté complètement immuable et intangible à travers les siècles, sans avoir dans une certaine mesure subi et influencé non seulement la civilisation des pays environnants mais aussi celle de ceux qui par leur éloignement paraissaient avoir échappé à tout contact avec le vaste empire de l’Asie orientale ; mais ces échanges réciproques se sont produits au cours des siècles dont nous connaissons l’histoire, plus en détail, au fur et à mesure qu’elle se rapproche de nous, mais dont nous n’ignorons pas, au moins dont nous soupçonnons certaines particularités d’époques fort éloignées de notre temps. Il ne me paraît pas que ces influences puissent remonter à une antiquité fort reculée ; dans tous les cas, elles peuvent être placées pendant cette période de l’histoire du monde qui appartient à la période géologique de l’époque actuelle ; c’est-à-dire celle où l’homme commence à se rendre maître de la planète sur laquelle il a apparu des milliers d’années auparavant. Des civilisations asiatiques qui nous sont aujourd’hui inconnues ou sont simplement entrevues par nous ont existé avant la période à p.008 laquelle appartiennent les faits dont nous nous proposons de retracer l’histoire. La Chine dont nous écrivons l’histoire aujourd’hui est ignorée dans son antiquité reculée aussi bien de ses habitants que de nous ; son passé préhistorique inconnu de nos devanciers, soupçonné depuis peu 8 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 d’années, devient maintenant une réalité comme celui de l’Égypte. Puis nous constatons l’existence de monuments, tels les menhirs, dont les Chinois eux-mêmes ne signalent pas l’existence ou méconnaissent la signification. La Chine nous apporte une fois de plus la preuve qu’il ne faut rien nier, sous le mauvais prétexte qu’on n’a rien trouvé ; le présent doit vivre dans le doute quand il ne touche pas à la réalité ; et faire crédit à l’avenir. L’éloignement, les difficultés d’une longue route de terre ou les périls d’une navigation sur des mers soumises à l’action des moussons, souvent dévastées par les typhons, la faiblesse relative des voisins, l’énormité même de son territoire, avaient forcé la Chine à vivre sur elle-même, sans tirer du dehors les choses nécessaires à la vie ; elle trouvait également en elle-même les ressources intellectuelles utiles au développement et à la conservation de son génie particulier, et somme toute, en dehors du bouddhisme, elle a peu emprunté, et encore sans continuité et à des époques très différentes, à des éléments étrangers au pays. Les nations qui avaient besoin de sa soie, de sa rhubarbe, de son musc, venaient les chercher ; celles qui, au contraire, lui vendaient leur opium, les étoffes de laine et de coton les apportaient : Le Chinois n’avait pas besoin de quitter son pays pour y voir affluer les marchandises étrangères ou pour faire transporter ses produits au loin. Ce qui ne veut pas dire toutefois que, au cours de leur longue existence, les Chinois n’aient jamais éprouvé le besoin ou le désir de visiter les contrées lointaines, et l’on verra dans ces pages que, soit le zèle religieux pour les pèlerins bouddhistes, soit l’appât du lucre pour certains négociants, soit des intérêts politiques pour différentes missions comme celles de Tchang K’ien et de Tcheng Ho, soit même une ambition guerrière dans l’expédition de Pan Tch’ao dans l’Asie p.009 centrale, ont réussi, mais d’une façon irrégulière, à attirer les Chinois hors de chez eux. Si les Chinois n’ont donc pas vécu complètement séparés du reste du monde, toutefois, sans ignorer l’existence des pays étrangers, même lointains, ils n’en ont jamais eu une notion complète jusqu’à l’époque contemporaine, lorsque la facilité des communications, 9 Histoire générale de la Chine. I. ... - 907 la durée moindre des voyages ayant placé la Chine à une quinzaine de jours de l’Europe, l’envoi d’étudiants qui ont puisé des idées nouvelles hors de chez eux, l’ont obligée à sortir de son « magnifique » isolement et d’entrer, plutôt de mauvais gré, dans le grand concert international du monde, et l’ont entraînée à étudier sans enthousiasme des problèmes politiques et économiques qu’elle avait négligé de se poser jusqu’alors. On verra que, si pendant des siècles, pour la Chine, la morale de Confucius a été le fil conducteur de sa pensée, et la base même du système politique qui a mis à la tête du pays constitué en une vaste famille un empereur « Fils du Ciel », cette nation ne s’est pas figée dans une administration immuable, qu’elle a été comme les autres agitée par de nombreuses révolutions, qu’elle a été gouvernée, par différentes dynasties, quelques-unes même étrangères ; qu’elle a connu tous les modes de gouvernement depuis l’autocratie impériale jusqu’au socialisme d’État de Wang Ngan-che, revenant toutefois à sa civilisation primordiale jusqu’au jour récent où, battu en brèche par les étrangers devenus ses voisins ou qui l’ont trop pénétré, le vieil édifice vermoulu semble s’écrouler devant la pression de l’Occident : reflux d’une marée qui, il y a quelques siècles, avait porté jusqu’au cœur de l’Europe les descendants des tribus du nord de l'empire chinois. Mais que nous réserve l’avenir ? Une telle histoire est plus propre que n’importe quelle autre à nous faire suivre les vicissitudes des empires et des royaumes, leur développement ; leur grandeur, leur décadence. Témoin unique dans l’histoire du monde, la Chine est le seul empire qui ait soutenu jusqu’aujourd’hui l’assaut des ans, du désordre intérieur, de la concurrence et de la rivalité extérieures. Le philosophe, autant, p.010 plus même que l’historien, trouve dans l’enchaînement des faits qui constituent sa vie matière à de sérieuses leçons. L’Europe, qui tire la soie de la Chine depuis une haute antiquité, n’a longtemps considéré cet empire que comme une terre ayant sa vie propre ; ne se rattachant par aucun lien au reste du monde ; elle a été l’objet de spéculations fantaisistes de la part de quelques savants ; et 10

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