Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés Dossier Histoire et actualité du conflit israélo-palestinien Partie intégrante de ce dossier sur la Palestine, cet article est aussi un chapitre introductif. Il commencera par un bref rappel sur l’origine et l’histoire du conflit ; il évoquera ensuite les principaux domaines dans lesquels il se concrétise aujourd’hui et, finalement les principaux enjeux et défis d’aujourd’hui et de demain. Michel Legrand Plusieurs facteurs ont conjugué leurs effets pour donner naissance au conflit israélo-palestinien, dont la création de l’État d’Israël et la naqba (catastrophe) palestinienne ont constitué un moment crucial. 1. Aux origines du conflit À la fin du 19e siècle, l’Europe termine la période de la mise en place des États Nations et amorce une nouvelle phase de colonialismes. C’est aussi le moment où apparaissent et se dévelop- pent en Europe occidentale et en Russie les formes modernes de l’antisémitisme, c’est-à-dire le passage d’un antijudaïsme principalement religieux à un antisémi- tisme racial ou ethnique. Les pogroms (massacres organisés contre une airs Aff communauté ethnique ou religieuse) de al n Russie et l’affaire Dreyfus en France en atio n constitueront deux moments particu- er nt lièrement dramatiques. of I C’est dans ce climat et nourri par lui udy St que Théodore Herzl écrit un livre, État e h des Juifs, qui sera à la base du sionisme, or t mouvement appelant à la création ety f ci o d’un foyer national pour les Juifs, et de S c l’Agence juive mondiale appelée à mettre emi d en œuvre ce foyer national. ca A L’idée de ce foyer national va trouver an ni un moyen de se concrétiser grâce à esti al l’appui des Britanniques. En effet, e P h après avoir promis aux arabes de toute e: T la région la création d’une grande art C nation arabe, les Anglais renieront leur La ligne d‘armistice Rhodes a été fixée entre Israël et ses pays voisins l‘Égypte, le Liban, la promesse et favoriseront l’établissement Transjordanie et la Syrie après la guerre israélo-arabe de 1948-1949 et devait être provisoire. Dossier 20 BP 260 - décembre 2010 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés des juifs en Palestine : par la Déclaration ce fut l’événement fondateur du mouve- Zoom Balfour en 1917, la Grande-Bretagne, qui ment national palestinien, qui sera a reçu le mandat sur la Palestine après réprimé très durement par les Anglais. Déclaration Balfour 1917 la chute de l’Empire Ottoman, promet Les affrontements avec les milices juives, aux dirigeants sionistes l’établissement transformées entretemps en véritable en Palestine d’un foyer national pour armée, vont alors se généraliser après la […] Sa Majesté envisage favorable- les Juifs, à condition de ne pas nuire aux IIe Guerre mondiale, en 1946. ment l‘établissement en Palestine populations non juives qui y vient à ce Dépassée par les événements, la d‘un foyer national pour le peuple moment (voir encadré). Ce revirement Grande-Bretagne remettra son mandat juif, et emploiera tous ses efforts pour correspondait mieux en effet aux inté- à la Société des Nations. Pour sortir faciliter la réalisation de cet objectif, rêts des Britanniques dans la région, qui de l’impasse, l’ONU récemment créée étant clairement entendu que rien ne cherchent à contrebalancer et contrer vote alors en 1947 le partage de la sera fait qui puisse porter atteinte ni les prétentions des Français, l’autre Palestine : 55% sont donnés aux Juifs aux droits civiques et religieux des grand pays qui a bénéficié du partage du et 43% sont laissés aux Palestiniens ; collectivités non juives existant en décédé empire ottoman. à ce moment, les Juifs possédaient 6% Palestine, ni aux droits et au statut Étant donné la résistance progres- des terres et représentaient 33% de la politique dont les Juifs jouissent dans sive des populations arabes locales à ce population. Cette décision de l’ONU tout autre pays. qu’elles vivent comme un envahisse- débouche en 1948 sur la décision par ment, le mouvement sioniste va alors Israël de proclamer son indépendance organiser des milices juives (Irgoun, et le refus des Arabes et des Palestiniens Hagana, Stern, embryons de la future en particulier d’accepter ce partage. Ces Rappelons que, outre la Déclaration armée israélienne) pour soutenir et deux éléments seront à l’origine de la 1e universelle des Droits de l’homme, de accompagner la colonisation des terri- guerre israélo-arabe. Le conflit se solde nombreuses résolutions de l’ONU affir- toires de la Palestine qui ira croissant par l’exode (expulsion/fuite) de quelque ment et réaffirment à de nombreuses jusqu’à la IIe Guerre mondiale suite à 750 000 Palestiniens (les „réfugiés“) reprises la nécessité de résoudre le la montée de l’antisémitisme un peu et par la mainmise d’Israël sur 78% du problème des réfugiés palestiniens, à partout en Europe et surtout du nazisme territoire. L’ONU vote (résolution 194) le commencer par la reconnaissance et le dans l’Allemagne de Hitler. Au cours de droit des réfugiés Palestiniens au retour respect pleins et entiers de leur „droit au cette période, la Grande-Bretagne souf- ou à des compensations. retour“, à mettre en œuvre aujourd’hui flera le chaud et le froid, mais globale- cependant selon des modalités à négo- ment accompagnera et soutiendra le 2. Le drame des réfugiés palesti- cier. mouvement sioniste et ses milices et niens Sans nous y attarder ici, rappelons réprimera de plus en plus durement la que les conditions de vie des Palesti- résistance arabe. Au 1er janvier 2010, il y avait plus de niens dans les camps sont extrêmement Le judéocide perpétré par les Nazis 4 760 000 réfugiés palestiniens recensés dures et violent de nombreux Droits de au cours de la IIe Guerre Mondiale va par l’ONU. Si l’on y ajoute les Palesti- l’homme. C’est le cas dans les Territoires alors constituer un élément circonstan- niens déplacés au Proche-Orient et dans palestiniens, mais davantage encore ciel mais déterminant de la suite de le monde, leur nombre dépasse les 7 000 dans plusieurs pays arabes voisins, parti- l’histoire. D’une part, les rescapés du 000, soit la plus grande communauté de culièrement en Jordanie et au Liban. judéocide, qui se voient refuser l’entrée réfugiés au monde. Le destin des réfugiés Les enjeux en résumé : Aucun des aux Etats-Unis et dans de nombreux pays palestiniens constitue l’un des enjeux et plans de paix envisagés par les parties européens, se tourneront vers la Pale- l’un des défis majeurs de toute solution n’est parvenu jusqu’ici à une solution stine pour aller y rejoindre et aggrandir juste au conflit israélo-palestinien. satisfaisante et juste de la question les populations juives déjà établies sur le L’un de ces défis réside dans la des réfugiés palestiniens. La question territoire. D’autre part, les populations reconnaissance par toutes les parties au est complexe ; d’un côté, nier le droit arabes vont s’opposer de plus en plus conflit, et d’abord par Israël, du tort qui inaliénable des Palestiniens au retour à cet empiétement sur leur territoire et a été infligé aux Palestiniens en 1948 constituerait une injustice historique organiser leur résistance. Déjà dans les puis en 1967 : l’expulsion annoncée et et, de l’autre, un retour massif repré- années 1936-1939, cette résistance prit programmée de 750 000 d’entre eux senterait pour les Israéliens le risque de la forme de la „Grande révolte palestini- entre 1947 et 1949 (dès avant la 1e leur minorisation au sein de leur propre enne“, menée à la fois contre l’autorité guerre israélo-arabe) puis de 250 000 en territoire. britannique et la colonisation sioniste : 1967. Les défis en résumé : Pour les Pale- Dossier BP 260 - décembre 2010 21 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés stiniens : que soit reconnu par l‘État pillages de magasins etc. Des faits plus d’Israël le droit des réfugiés au retour graves font état de ratonnades contre des — et donc l’injustice fondamentale de paysans pouvant aller jusqu’au meurtre leur expulsion en 1948 et 1967 — et que (34 Palestiniens tués par des colons soient trouvés des compromis accepta- entre 2000 et 2004) bles sur la mise en œuvre de ce droit. Le réseau de „routes de contourne- Pour les Israéliens : que soient rencon- ment“ - réservées aux colons israéliens trées leurs craintes de devenir minori- - et les colonies qu’elles relient entre taires en Israël et qu’ils osent le risque elles et au territoire d’Israël divisent d’une véritable démocratie : des droits aujourd’hui la Cisjordanie en plus de 200 égaux pour tous les habitants — sous îlots non reliés entre eux. Il constitue, peine d’être un État d’apartheid, sinon avec les barrages (check points) un autre airs Aff un État raciste. Alors que l‘État d’Israël dispositif-clé de la stratégie israélienne. al n ouvre sans restriction ce qu’il appelle le En effet, ce réseau empêche toute viabi- atio n „droit au retour“ (en Eretz Israël, terre lité économique, sociale, politique et er nt d’Israël) à tous les Juifs du monde entier, culturelle des Territoires palestiniens of I il s’oppose énergiquement au droit au occupés (TPO). Quand on y ajoute les udy St retour des réfugiés palestiniens. centaines de barrages imposés par Israël, e h on comprend mieux que les colonies or t 3. La colonisation de la Palestine sont la clé de voûte de la politique israé- ety f ci o lienne d’occupation et de colonisation S c Les „colonies“ sont des implantations des territoires palestiniens. emi d israéliennes dans les Territoires palesti- À l’heure actuelle, le nombre de ca A niens. L’établissement des colonies par colons dépassent les 500.000, dont an ni Israël en Territoires Occupés, y compris à plus de 200.000 à Jérusalem-Est, et le esti al Jérusalem Est, viole les principaux textes nombre de colonies tourne autour de e P h du droit international (notamment la 150, dont plus de 120 en Cisjordanie et e: T IVe Convention de Genève, les Accords une vingtaine à et autour de Jérusalem- art C d’Oslo etc.) et également l’Art.13 de la Est. Plusieurs constituent de véritables Le tracé du mur-barrière (ligne foncée) Déclaration universelle des Droits de villes de plus de 30 000 habitants. protège les colonies israéliennes. l’homme. Elles constituent l’un des Au-delà des faits, incontestables, il dispositifs-clés de l’extension territoriale convient de ne pas oublier que la colo- israélienne et de l’occupation. nisation des Territoires palestiniens et la dispositif-clé de la stratégie israélienne. Les colonies sont habitées exclusive- judaïsation de Jérusalem sont au cœur Il prend deux formes : un mur de béton ment par des juifs israéliens : soit par des de la dynamique d’extension croissante de 8 à 12m de haut avec divers systèmes d‘observation (caméras et tours de guet À l’heure actuelle, le nombre de colons dépassent les et de tir tous les 200m) et une zone de sécurité plus ou moins large selon les 500.000, dont plus de 200.000 à Jérusalem-Est. endroits (le Mur de Berlin avait 3,6 m de haut), et une clôture électronique de 3m colons „idéologiques“, qui prétendent et la plus grande possible du territoire de haut, entourée d’une zone de 50 à 100 que toute la terre de la Palestine histo- israélien, qui rapproche l’État d’Israël mètres de large, comportant des fossés, rique appartient aux Juifs et qu’il faut du rêve du Grand Israël – l’Israël de la des barbelés, des chemins de service donc se l’approprier, soit par des colons mer au Jourdain. Il s’agit d’un projet, ainsi que divers systèmes d’observation. „économiques“ qui s’installent dans les maintes fois répété par les dirigeants du Le gouvernement israélien a justifié colonies pour bénéficier des avantages mouvement sioniste jusqu’à ce jour. sa construction par des raisons de financiers octroyés par le gouvernement sécurité, particulièrement la volonté israélien. Une frange radicale des colons, 4. Le Mur-barrière d’empêcher les attentats en Israël. En protégée par l’armée israélienne, se livre réalité, la carte du mur indique claire- à des exactions quotidiennes telles que le Depuis 2002, le „Mur-barrière“ ment que l’une de ses premières fonc- saccage des récoltes, la destruction des construit par Israël à plus de 80% à tions est de protéger les nombreuses terres agricoles, de puits et d’oliviers, des l’intérieur des TPO représente un autre colonies israéliennes, toutes illégales, Dossier 22 BP 260 - décembre 2010 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés construites dans les TPO. Par ailleurs, il „sans permis“ selon les autorités israéli- prisons israéliennes (dont 376 enfants, détruit des milliers de maisons, de serres, ennes (plus de 3 500 entre 1999 et 2010, 118 femmes, 44 membres du conseil de puits, de terres agricoles, il annexe les sans compter Jérusalem-Est) ou en national palestinien) ; presque tous terres palestiniennes, surtout les plus encore en guise de „punition collective“ sont incarcérés en Israël, au mépris de fertiles et les plus arrosées, il sépare des („crime de guerre“ selon la 4e Conven- la 4e Convention de Genève, art. 49, qui villes et des villages palestiniens entre tion de Genève – 664 de 2001 à 2004). interdit le transfert des détenus vers le eux et crée en Cisjordanie 3 grandes De 2000 à 2004, environ 2 370 maisons territoire de la puissance occupante ; enclaves séparées les unes des autres, ont été détruites à Gaza. Rappelons que environ 800 personnes sont frappées il restreint la liberté de mouvement des les destructions et les dépossessions „d’internement administratif“, sans Palestiniens, il enferme souvent ces sont contraires aux Droits de l’Homme inculpation ni jugement (détention pour derniers dans des enclaves isolées, il et entraînent de lourdes conséquences 6 mois sans motif d’accusation, sans détériore l’environnement écologique et pour la population civile. Selon la IVe jugement, qui peut être prolongé de 6 psychologique, il marginalise la popu- Convention de Genève (art. 53 et 147), mois en 6 mois). lation arabe à Jérusalem-est. À travers elles sont interdites et considérées Outre que les conditions de vie des ces processus, il rend très difficile toute „crimes de guerre“. Palestiniens dans les prisons israéliennes vie sociale, économique, éducative, De toutes les méthodes qu’utilise sont des plus déplorables, la torture culturelle, politique et familiale, il rend Israël pour briser la résistance palestini- et les humiliations y sont pratiques difficile sinon impossible la création enne à l’occupation, l’emprisonnement courantes (voir Amnesty International, d’un État palestinien viable et empêche est la plus courante, la moins visible et B’Tselem…). Jérusalem-Est de devenir la capitale de la plus souvent oubliée quand on parle cet État. du conflit. L’enfermement est l’un des 6. Gaza, blocus et destruction La construction du Mur et ses piliers de l’occupation, une arme de diverses conséquences ont été claire- déstructuration de la société palestini- Gaza est un territoire est de 360km2 ment dénoncées et condamnées par enne. (1/7 du Luxembourg) où vivent 1,5 la Cour internationale de justice de La Selon le rapport de l’ONU de 2008 million de Palestiniens (4.000 hab./ Haye (9 juillet 2004) et par la résolution et d’ONGs israéliennes de défense des km2), soit trois fois la population du de l’ONU qui s’en est suivie (résolution Droits de l’homme, de 10 à 11.000 Luxembourg. ES 10/15 du 20 juillet 2004, votée par Palestiniens sont détenus dans les Depuis 1967, Gaza subit l’occupation 150 voix pour 6 contre et 10 absten- tions). Depuis lors, la construction du Mur continue imperturbablement, les responsables israéliens ayant signifié leur totale fin de non recevoir à la déci- sion de l’ONU. 5. Quelques autres dimensions de l’occupation et de la colonisation Pour s’approprier les terres, construire le mur et les colonies, aménager les routes de contournement, construire diverses infrastructures et services, les forces israéliennes démolis- sent quotidiennement des habitations et d’autres bâtiments palestiniens, rasent des champs, détruisent des infrastruc- tures, des canalisations, etc. Les maisons sont détruites pour diverses raisons : O pour raisons militaires (plus de 5 300 JP P C entre 2004 et 2010, dont environ 3 500 à o: ot Gaza pendant l’Opération Plomb durci), h P parce qu’elles auraient été construites La colonie israélienne Har Homa, en face de Bethléem, en 2007. Dossier BP 260 - décembre 2010 23 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés israélienne comme la Cisjordanie. Des le cabinet Olmert la même année 2007, estime que l’armée israélienne s’est colonies israéliennes (8.000 colons) y décision qui allait renforcer le blocus rendue coupable, dans cette opération, étaient installées depuis les années 1970, asphyxiant 1,5 million de Palestiniens et de „crimes de guerre“, sinon même de utilisant 80% des faibles ressources de ce aggraver considérablement la souffrance „crimes contre l’humanité“. Le rapport territoire en eau ainsi que les meilleures de la population. estime que des groupes palestiniens se terres. Malgré le départ des colons de Fin décembre 2008, Israël déclenche sont eux aussi rendus coupables de tels Gaza en 2005, Israël gardera le contrôle une guerre meurtrière contre Gaza. „crimes“, bien que dans une moindre total des frontières terrestres, maritimes L’opération „Plomb durci“ dure vingt- proportion. Avec difficulté, ce rapport et aériennes, tout ce qui entre ou sort de deux jours : 1 400 Palestiniens sont a été entériné par la Commission des l’enclave : Gaza devient une prison à ciel tués, dont environ 300 enfants et des Droits de l’homme de l’ONU, mais fermé. centaines de civils non armés. Cette attend, pour son entérinement par Après les élections palestiniennes de opération meurtrière a provoqué aussi l’ONU elle-même, des rapports particu- janvier 2006 et le refus par les Etats-Unis la destruction de nombreux bâtiments liers d’Israël et du Hamas. Quoi qu’il en et l’Europe de reconnaître la victoire hospitaliers, scolaires, universitaires, soit, Israël a refusé les conclusions du électorale du Hamas en Palestine, mais religieux, administratifs, de centaines rapport, le siège de Gaza se poursuit et aussi le gouvernement d’unité natio- d’entreprises, de milliers de maisons. sa reconstruction se fait attendre, Israël nale péniblement constitué, le Hamas L’utilisation de bombes au phosphore empêchant les matériaux nécessaires prend le pouvoir sur Gaza et en assure et d’autres armes interdites lorsque les d’entrer à Gaza. De multiples initiatives la gestion. Nulle part on n’a mentionné populations civiles sont aussi concen- de la société civile cherchent à briser le que ce „coup d’état du Hamas“ résultait trées a été largement documenté. blocus, vu l’inefficacité des instances lui-même d’une tentative de Mohammed L’opération Plomb durci a donné internationales à faire cesser ce blocus. Dahlan (dirigeant du Fatah) de prendre lieu à une réprobation générale dans début 2007 le contrôle de Gaza (avec la communauté internationale – mais 7.Jérusalem, capitale confisquée l’aide d’armes et de formation militaire sans déboucher sur des sanctions. Elle américaines), tentative qui fut rapide- a donné lieu à une enquête de l’ONU – à Lors du partage de la Palestine ment déjouée par le Hamas (Voir www. laquelle l‘État et l’armée israéliens ont en 1947 en un territoire de 55% pour medea.be/index.html?doc=1689). refusé de coopérer – qui a débouché Israël et un territoire de 45% pour les Gaza a été déclaré „entité hostile“ par sur le „rapport Goldstone“. Celui-ci Palestiniens, Jérusalem reçoit le statut de corpsu separatum, entité séparée, avec un régime juridique international spécial sous l’administration de l’ONU. Ce corpus separatum comprend la municipalité de Jérsualem, mais aussi plusieurs villes et villages environnants, dont la ville de Bethléem. En 1980, la Knesset (parlement israélien) vote une loi déclarant Jérusalem capitale éter- nelle et indivisible d’Israël. Le Conseil de Séccurité de l’ONU a condamné cette confiscation dans sa résolution 478. Jusqu’aujourd’hui, aucune ambassade el étrangère n’a son siège à Jérusalem. a hts - Isr Aétués rséi sloonlug,t eTmel pAsv qivu er elset ceoran fllai tc na’paiutarale p daes g Ri n facto d’Israël, l’ONU et d’autres organi- a m u sations internationales ne reconnaissant H or à ce jour aucune capitale à Israël. ans f Jérusalem connaît les mêmes formes ci hysi d’occupation et de colonisation que le P o: reste de la Cisjordanie et Gaza, mais à ot h un ryhtme accéléré et selon un projet P Les déstructions lors de l‘opération „Plomb durci“ ont été massives. israélien clairement avouré : le Mur, de Dossier 24 BP 260 - décembre 2010 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés nombreuses colonies fortement peuplées sur le territoire de Jérusalem-Est et les territoires palestiniens environnants, qui forment plusieurs ceintures autour de Jérusalem et coupent le reste de Jéru- salem-Est du nord et du sud de la Cisjor- danie, les check points les plus sévères et les plus sophistiqués (dont Kalandya pour l’accès à Ramallah et au nord de la Cisjordanie, les démolitions de maison et les interdictions de bâtir ...). La colonisation de Jérusalem-Est et des territoires palestiniens attenants est galopante depuis quelques années malgré les condamnations diverses dont elle fait l’objet et malgré les “gels” successifs proclamés mais peu suivis. L’ensemble de ces évolutions montre que, sur le terrain et au quotidien, m o c le gouvernement israélien applique ckr. une politique lente mais constante o: fli ot d’exclusion programmée et proclamée h P des Palestiniens de Jérusalem-Est afin Le mur-barrière traverse également les quartiers de Jerusalem-Est. de réaliser la judaïsation maximale de la ville arabe (remplacement de la popula- tion arabe par une population juive). d’une part, (a) la fin de l’occupation, maritimes). L‘ONU et d’autres instances interna- (b) la fin de la colonisation (destin des En dehors de cette perspective, trois tionales ont dénoncé ces pratiques. Les actuelles colonies, particulièrement alternatives seulement existent, dont rapports des diplomates européens à les grandes colonies), (c) Jérusalem : les conséquences seront douloureuses Jérusalem-Est et à Ramallah dénoncent capitale pour les deux peuples, (d) les pour chacun des protagonistes : un État régulièrement la politique israélienne à frontières des deux États, [e] le droit au binational (deux peuples coexistant au Jérusalem-Est et soulignent la violation retour des réfugiés et la mise en œuvre sein d’un seul État – une Palestine sous du droit international par Israël. de ce droit, (f) la libération des prison- formes de bantoustans enclavés (éventu- Ces „faits accomplis“ compromet- niers politiques palestiniens, et, d’autre ellement reliés entre eux par des ponts et tent gravement la possibilité d’un accord part, la cessation de la construction du des tunnels, c’est-à-dire une „Palestine final avec les Palestiniens. Les questions Mur et son démantèlement, ainsi que la des catacombes“), qu’on lui reconnaisse du statut, du partage et de la revendica- fin du siège de Gaza. Ces enjeux et défis, ou non le statut d’État – une Palestine tion de Jérusalem-Est comme capitale concrétisant les droits fondamentaux de „réserves“ à la manière des réserves par les Palestiniens restent au cœur du et inaliénables du peuple palestinien, indiennes en Amérique du Nord. processus de paix. doivent pour trouver une issue positive Certaines de ces perspectives sont plus en garantissant à l’État d’Israël sécurité vraisemblables que d’autres. Toujours 8. Les enjeux et défis actuels et paix au sein de frontières enfin défi- est-il que la 1e perspective, celle d’un nies et internationalement reconnues. État palestinien viable, continu, indé- Outre le fait que chaque partie au En fait, ces huit enjeux et défis pendant et souverain, s’éloigne de jour conflit veuille vraiment la paix – ce qui peuvent se résumer et se concrétiser en jour suite aux faits accomplis sur le est loin d’être clair, huit enjeux, huit dans la mise en place et la reconnaissance terrain, qui laissent actuellement aux défis actuels, peuvent résumer la situa- par tous d’un véritable État palestinien : Palestiniens entre 8% et 10%. tion aujourd’hui et marquer les années viable, continu, réellement indépendant, à venir. Il s’agit en fait des six objets-clés souverain et jouissant de tous les droits de toute négociation sérieuse entre les reconnus internationalement à tout État Michel Legrand est président du Comité partenaires et de deux enjeux liés d’une de droit, y compris le contrôle sur toutes pour une Paix Juste au Proche-Orient manière ou d’une autre aux précédents: ses frontières (terrestres, aériennes et (CPJPO). Dossier BP 260 - décembre 2010 25 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés La colonisation en Cisjordanie „Il y a un plan“ „Quel est l’avenir qu’Israël prépare ?“ La question est posée par un jeune activiste du Comité Israélien Contre les Démolitions de Maisons (ICAHD). Tout de suite il se met préciser que „ça n’a jamais été explicite“ mais que, pourtant, il y a une cohérence dans les politiques et que tout va dans un même sens : „Il y a un plan.“ Nathalie Oberweis Celui-ci remonte au moins jusqu’en 1977 avec le plan d’Ariel Sharon. Les territoires palestiniens devraient êtres encerclés par des colonies israéliennes, Jérusalem étant le point focal. Dans une interview avec le journal Haaretz (2/1979), Sharon explicite : „Jérusalem ne sera plus la capitale d’Israël s’il n’y a plus de majorité juive. La réponse est de construire des cités satellites tout autour m o c des parties arabes de Jérusalem“. ckr. Il voulait d’abord que les colonies o: fli ot qui étaient souvent isolées les unes des h P autres soient rattachées entre eux afin de Un contrôle d‘identité par l‘armée israélienne en Cisjordanie. créer un bloc. Après cette étape, les blocs devraient êtres reliés entre eux pour constituer un système de connexion. Ce innocentes mais qui créent dans leurs que pays du peuple juif, fait appel aux réseau, de par sa continuité israélienne fonds, selon les termes de Jeff Halper, juifs de toutes les origines. Par exemple, qu’il créait, allait occuper une grande anthropologiste israélien et coordinateur depuis 1990, 100.000 immigrants russes partie des territoires palestiniens et d’ICAHD, une „matrice de contrôle“. sont arrivés en terre sainte. Pour dissi- casser, avec la continuité des territoires Ce concept englobe toute la panoplie muler le processus pourtant évident palestiniens, la viabilité d’un Etat pale- d’outils et d’instruments utilisée par de la colonisation et afin de justifier stinien. Israël pour contrôler la population pale- les nouvelles colonies, on les vend Ce plan constitue aujourd’hui le fil stinienne. comme des extensions des colonies déjà directeur des politiques israéliennes Le principe de la séparation sous- présentes. dans les territoires palestiniens occupés tend les politiques israéliennes dans les L’expropriation de terres des Pale- (POT). Et les Palestiniens le sentent. POT. Mais, qui veut réaliser un tel pari stiniens se poursuit depuis le début du Une maille de lois, d’ordres militaires, dans la Cisjordanie, où vivent deux projet sioniste. Depuis 1967, date de de procédures, de limitations de mouve- millions de Palestiniens et 500.000 l’occupation des territoires palestiniens, ment, de bureaucratie, de colonies et colons israéliens, a besoin d’instruments Israël a exproprié pour la construction de d’infrastructures contrôle leur vie au divers et multiples. La séparation devient colonies, d’autoroutes, d’infrastructures, quotidienne. Trop complexes et sophi- systématique, systémique, entre Palesti- d’installations militaires et de réserves stiqués pour êtres saisis par l’œil non niens et colons mais aussi entre Palesti- naturelles. Ceci représente 24% de la averti, ces éléments, qui veulent disci- niens eux-mêmes, les diverses politiques Cisjordanie, 89% de Jérusalem Est et pliner les vies et les réalités de toute une visant le morcellement des territoires 25% de Gaza. Et puisque Israël refuse de population, se dissimulent sous la façade palestiniens afin de les affaiblir. reconnaître les actes britanniques et ceux d’une administration tout simple1. La colonisation en est peut-être la de l’empire ottoman, 72% de la Cisjor- Surtout qu’avec l’image de la seule réalisation la plus concrète et la plus danie sont considérés propriété étatique. démocratie dans la région, l’Etat d’Israël visible. Plus de 200 colonies ont été L’expropriation est ainsi devenue simple peut utiliser des politiques qui ont l’air construites dans les POT2. Israël, en tant affaire administrative. Dossier 26 BP 260 - décembre 2010 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés Partout, sur les sommets des collines, élémentaires par Israël a des consé- niques, qui visent le morcellement des jaillissent des colonies, qui trônent quences dramatiques sur une popula- territoires palestiniens. Or, la mise en au-dessus des vallées où se trouvent tion qui vit pour 75% dans la pauvreté. enclave des POT est une politique claire- les villages palestiniens et qui, fidèle au 80% des eaux venant de la Cisjordanie ment affichée par différents stratèges plan de Sharon, font souvent front sur ont été accaparées par et pour Israël et et politiciens israéliens. En résulte de nombreux kilomètres. Ils menacent ses colonies. Pour l’électricité, les Pale- déjà maintenant un „bout de fromage sérieusement un Etat palestinien cohé- stiniens paient plus cher que les Israé- Emmental“ selon les termes de Michel rent, comme les blocs constitutifs de liens4. En 2004, Israël a confisqué 15,8 Warchawski, journaliste et militant la „Grande Jérusalem“. À cause de leur millions de dollars de l’aide humanitaire israélien de la paix. visibilité et de leur gravité, ils intimident destinée aux Palestiniens pour régler des autant que les tours de garde qui longent factures ouvertes. les routes. Tout est fait pour empêcher tout Nathalie Oberweis est journaliste et a Ceux-ci constituent aussi un front essai de développement autonome et récemment visité la Cisjordanie. d’ouest en est, cassant ainsi la conti- garder les Palestiniens dans un état de nuité des territoires palestiniens tout dépendance. Comme le système des (1) L’article vise principalement la Cisjordanie, la bande Gaza se trouvant, malgré elle, dans une sorte de standby. en s’accompagnant de colonies qui permis qui permet à Israël de contrôler (2) Halper, Jeff, Obstacles to Peace. (3) Idem. bondissent à gauche et à droite le long les mouvements des Palestiniens. (4)Idem. de leur trajectoire. Tout en favorisant L’administration civile ayant divisé la la circulation des Israéliens, ces routes Cisjordanie en huit zones de sécurité, les sont des barrières à la circulation des Palestiniens ont besoin de permis pour Palestiniens qui doivent faire de plus pouvoir bouger d’une zone à une autre. en plus de détours pour se rendre d’un Les restrictions administratives vont endroit à l’autre. même jusqu’à empiéter sur la vie privée S’ajoute depuis 2002 le fameux mur. : les Palestiniens ont même besoin de Présenté comme barrière de séparation permis pour faire pousser des légumes entre deux peuples, le mur annexe de dans leurs jardins. facto 25-45% de la Cisjordanie3. Son Israël ayant déclaré Jérusalem la circuit trace des mouvements extra- „capitale éternelle et indivisible“, on fait ordinaires afin d’inclure les majeures tout pour exclure, progressivement (afin colonies et la Grande Jérusalem. Le mur que de ne pas trop brusquer la commu- affecte les vies de centaines de milliers de nauté internationale), les résidents pale- Palestiniens qui se retrouvent enclavés stiniens et maintenir une majorité de et isolés et qui sont souvent séparés de 72% de juifs. La municipalité utilise le leurs terres agricoles. zonage et l’expropriation afin de limiter À côté de ces barrières concrètes qui la construction des Palestiniens tout en frappent par leur caractère arbitraire, continuant sa politique de démolition l’atomisation des territoires palestiniens de maisons. Depuis 1967, l’annexion de s’est aussi poursuivie dans les négoci- Jérusalem Est, seulement 120 permis de ations internationales. Les signatures construction ont été délivrés aux Pale- des accords d’Oslo II en 1995 ont vu la stiniens, des milliers de maisons sans fragmentation des POT en plus de 70 permis étant menacées de démolition. enclaves. La Cisjordanie était divisée Le manque d’immobiliers résultant en 64 îles selon qu’ils appartenaient à fait augmenter le coût, ce qui exclut de la zone A, B ou C, la zone A étant sous facto la majorité des Palestiniens qui contrôle palestinien, la zone B sous vivent dans la pauvreté. Ceux qui cher- contrôle palestinien et israélien et la chent alors à se loger à l’extérieur des et zone C sous contrôle israélien. La zone A limites de la municipalité, perdent leur o.n pl comprend 18% de la Cisjordanie, la zone carte d’identité de Jérusalem, les excluant di e d B 22%, ce qui laisse 60% et la majorité de Jérusalem et d’Israël. Nombreux sont on m des terres agricoles et des sources en eau les familles où l’on vit séparé. g. o bl sous contrôle exclusif israélien. Israël cache son agenda politique o: ot Le contrôle des biens et services derrière une façade de mesures tech- h P Dossier BP 260 - décembre 2010 27 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés Dossier L’aide aux territoires palestiniens occupés : nécessaire mais pas sans problèmes L’association israélo-palestinienne Alternative Information Centre (AIC), basée à Jérusalem, a publié en 2008 une analyse de l’aide extérieur au Territoire Palestinien Occupé (TPO), l’évolution de l’aide de la période avant le processus d’Oslo jusqu’aujourd’hui, la motivation des différents bailleurs de fonds et les problèmes liés à cette aide. L’article suivant se base sur le document de l’AIC. Julie Smit permanente. La période avant le processus L‘AIC considère que la communauté d’Oslo (1967 - 1993) internationale a une dette morale Les Territoires Palestinien Occupé envers le peuple palestinien, à cause Pendant cette période, l’accent était (TPO) sont l‘un des principaux bénéfi- de son approbation de la création de mis avant tout sur l’aide humanitaire. ciaires de l‘aide extérieure par habitant l‘Etat d‘Israël en 1948 et parce qu’elle L‘acteur principal était l’Office de secours dans le monde. Toutefois, les quantités a manqué de prendre des mesures et de travaux des Nations unies pour les massives d‘argent, transférées aux TPO contre Israël pour son occupation réfugiés de Palestine dans le Proche- depuis 1967, n‘étaient pas à mesure de illégale des territoires palestiniens et Orient (UNRWA), qui avait le mandat de déclencher un vrai processus de dévelop- pour ses nombreuses violations du droit maintenir les camps de réfugiés pour les pement. De plus son impact est ambi- international. Dans son analyse, l’AIC réfugiés palestiniens expulsés de leurs valent. D‘une part, l’aide extérieure est distingue trois types d‘aide: l’aide géné- terres en 1948. L‘UNRWA a dû limiter ses essentielle pour assurer les besoins de rale (comme l’aide publique accordée activités strictement à l‘aide humanitaire base de la population, dont 18,5% sont par les Etats-Unis à Israël), l‘aide huma- parce que le lancement de projets visant définis comme vivant dans la pauvreté nitaire et l‘aide au développement. Au des solutions permanentes pour les chronique (ONU, 2008) ; d’autre part, fil des ans, la concentration de l‘aide a réfugiés palestiniens aurait pu compro- l‘afflux massif d‘aide a tendance à varié entre l’aide humanitaire et l‘aide au mettre l’atteinte du droit des réfugiés à „normaliser“ la situation de l‘occupation développement en fonction de la situa- retourner à leurs foyers et leurs terres. et à retarder la recherche d’une solution tion actuelle en Palestine. Les processus d‘Oslo (1994 - 2000) La vague d‘optimisme et l‘espoir qu‘un Etat Palestinien souverain était en passe de devenir une réalité, a occa- sionné une augmentation considérable de l‘aide au développement destinée à contribuer à la création d’une société et d’une économie palestinienne auto- nome après la fin de l’occupation. Au cours de la période du processus d‘Oslo, la communauté internationale a affecté cinq fois plus de fonds à l‘aide au déve- loppement qu’à l‘aide humanitaire. En dehors des projets de développement m économique et d’infrastructure, les o c ckr. donateurs ont également financé la o: fli création de l‘Autorité palestinienne avec ot h l‘intention d‘aider le peuple palestinien P Distribution de nourriture à Gaza par la Islamic Relief USA. à se préparer d’une manière optimale à Dossier 28 BP 260 - décembre 2010 Dossier: la situation dans les territoires palestiniens occupés l‘autonomie. Cependant, l’impact des quelque 4 milliards de dollars en aide à la Pale- stine dans ces années, a été minime - le niveau de vie des Palestiniens n’a guère augmenté, le développement d’un secteur industriel fort ou une croissance des exportations n’a pas pu être enregis- trés. L‘échec était en grande partie dû aux obstacles mis en place par les forces d‘occupation israéliennes. Le transport des matières premières a régulièrement été retardé à la douane israélienne, ou bloqué aux points de contrôle à l‘intérieur des TPO, et les livraisons nécessaires pour les chantiers de construction ne pouvaient pas être assurés. De plus, il y avait des attaques sur les projets de m o c construction par l‘armée israélienne. ckr. En outre, l’Etat d’Israël a pu tirer o: fli ot avantage de l’aide destinée au OLP parce h P que le Protocole signé par Israël et l‘OLP L‘UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine en 1994 sur les relations économiques, dans le Proche-Orient) a été créé à la première guerre israélo-arabe de 1948. régissant entre autres l‘aide extérieure, stipule que toutes les aides provenant de l’étranger doivent passer par la douane palestinienne. Il s’agissait de la distribu- le deuxième Intifada, seulement 10% du israélienne, ce qui a donné à Israël la tion de la nourriture et des médicaments budget a été affecté à l‘aide alimentaire). possibilité de percevoir des taxes sur dans les zones assiégées par les forces l‘aide entrante. Le Protocole a également israéliennes et de l’assistance à ceux qui La période après 2006 donné aux Palestiniens le droit d‘entrer avaient perdu leurs foyers, en espérant en Israël pour chercher du travail, un qu’une reprise du développement soit La scission politique des Palestiniens droit qui n‘a jamais été accordé, ce qui possible après la crise. en 2008 avec la formation d’un gouver- a augmenté de plus la dépendance de La motivation politique derrière nement par Fatah en Cisjordanie et l‘OPT envers l‘aide étrangère. l‘aide à la Palestine est devenue parti- d’un gouvernement dirigé par le Hamas culièrement évidente après la victoire dans la bande de Gaza, a eu un impact La seconde Intifada (2001 - 2006) électorale du Parti du Hamas sur le considérable sur la situation de l’aide. Fatah en 2006. Israël et les États-Unis Gaza se trouve pratiquement en état de Le déclenchement de la seconde ont imposé un boycott économique à siège et est plus dépendante que tout Intifada en 2000 et la réponse de l‘armée l‘Autorité palestinienne, ce qui a rendu autre région du monde de l‘aide huma- israélienne (la construction de la barrière difficile aux bailleurs d’envoyer de nitaire internationale; seulement les de séparation, la destruction des maisons, l‘argent aux organisations soupçonnées produits et matériels essentiels peuvent les bouclages et les couvre-feux, le déra- d’être affiliées au Hamas. De nombreux entrer, l‘économie est plus ou moins au cinement d’arbres et de cultures) ont eu projets ont été fermés et des projets de point mort. En Cisjordanie, par contre, un impact désastreux sur l‘économie construction sont restés inachevés. La la situation est devenu plus stable dans palestinienne. Entre 2000 et 2002 le crise humanitaire qui en est découlée a une certaine mesure. L‘administration PIB par habitant a chuté de plus de fait en sorte que le nombre de Palesti- Fayyad a mis en place des politiques 40%. Face à cette crise, les bailleurs de niens vivant sous le seuil de la pauvreté visant le développement économique. Le fonds ont réorienté leurs efforts de l‘aide dans les TPO est passé de 36% en 2006 Plan palestinien pour réforme et déve- au développement à l‘aide humanitaire à 74,9% à la fin de l‘année 2007. En loppement 2008 – 2010, qui constitue (soit un taux de 7:1 en faveur de l‘aide 2007, afin de tenter d’éviter une famine, la base de la stratégie de Fayyad, met humanitaire) afin d‘éviter des famines et l‘UNRWA a augmenté son budget pour l’accent sur l‘ouverture de l‘économie un effondrement complet de la société l‘aide alimentaire directe à 54% (avant palestinienne aux investissements Dossier BP 260 - décembre 2010 29
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