Couverture : conception graphique © Nicolas Wiel / photographie © Oleg Zabielin/fotolia © Librairie Arthème Fayard, 2015 Dépôt légal : septembre 2015 ISBN : 978-2-213-69948-6 Table des matières Page de titre Page de Copyright Introduction (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Du terrorisme comme stratégie d’insurrection (Ariel Merari) Première partie : La préhistoire du terrorisme Zélotes et Assassins (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Manifestations de la terreur à travers les âges (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Deuxième partie : L’ère moderne, de 1789 à 1968 L’invention de la terreur moderne (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Les terroristes anarchistes du e siècle (Olivier Hubac-Occhipinti) XIX Le terrorisme russe (1878-1908) (Yves Ternon) La « Belle Époque » du terrorisme (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Lénine, Staline et le terrorisme d’État (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Le terrorisme dans la guerre, de la Seconde Guerre mondiale aux guerres de libération nationale (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Troisième partie : Le terrorisme contemporain, de 1968 à nos jours De 1968 à l’islamisme radical (Gérard Chaliand et Arnaud Blin) Les racines de l’islamisme radical (Philippe Migaux) Al Qaida (Philippe Migaux) L’avenir de la mouvance islamiste (Philippe Migaux) Les opérations suicides : entre guerre et terrorisme (François Géré) Les États-Unis face au terrorisme (Arnaud Blin) Le nouveau visage d’Al Qaida : la menace du terrorisme islamiste après le 11 septembre (Rohan Gunaratna) Panorama de la situation depuis 2004 (Philippe Migaux) Le jihadisme à l’heure de Daech (Gérard Chaliand) Quatrième partie : Les écrits de la terreur Littérature et terrorisme Manifestes, discours et théorie (I) Manifestes, discours et théorie (II) Les islamistes Bibliographie (Gérard Chaliand) Index LES AUTEURS Gérard Chaliand est spécialiste des problèmes politiques et stratégiques du monde contemporain et plus particulièrement des guérillas et des terrorismes. Professeur invité à Harvard, UCLA et Berkeley, il a aussi enseigné à l’ENA et au Collège interarmées de défense, et a dirigé le Centre européen d’étude des conflits. Il a surtout été présent sur divers terrains conflictuels en Asie, Afrique et Amérique Latine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Anthologie mondiale de la stratégie (Robert Laffont, 2009), Atlas du nouvel ordre mondial (Robert Laffont, 2003), Les Guerres irrégulières. Guérillas et terrorisme (Gallimard, 2008). Arnaud Blin, spécialiste des relations internationales et des études stratégiques, a été formé aux universités de Georgetown et d’Harvard. Il dirige aujourd’hui le Forum pour une nouvelle gouvernance mondiale et l’association Modus Operandi. Chercheur associé à l’Institut Français d’Analyse Stratégique, il est notamment l’auteur de Tamerlan (Perrin, 2007), Les Batailles qui ont changé l’histoire (Perrin, 2014), et avec Gérard Chaliand, d’un Dictionnaire de stratégie militaire (Perrin, 1998) ou encore de America is back (Bayard, 2003). François Géré est historien et spécialiste de la géostratégie. Fondateur de l’Institut Français d’Analyse Stratégique, il est également directeur de recherches à l’université Paris III et chargé de mission auprès de l’Institut des hautes études de Défense nationale. Il est l’auteur de Les volontaires de la mort (Bayard, 2003), La nouvelle géopolitique. Guerres et paix aujourd’hui (Larousse, 2005) et Pourquoi le terrorisme ? (Larousse, 2006). Rohan Gunaratna, spécialiste du terrorisme international, dirige le Terrorism Research Institute for Defence and Strategic Studies à Singapour. Il est l’auteur, en français, de Al Qaida. Au cœur du premier réseau terroriste mondial (Autrement, 2002). Olivier Hubac-Occhipinti est spécialiste des conflits et de la piraterie. Il a collaboré à L’Arme du terrorisme (Audibert, 2002). Ariel Merari est professeur invité à Harvard en sciences politiques. Il est directeur du Political Violence Research Unit à l’université de Tel Aviv. Philippe Migaux, maître de conférences à Sciences Po Paris, a notamment publié Le terrorisme au nom du jihad (André Versaille, 2009) et Al Qaida, sommes nous menacés ? (André Versaille, 2012). Il a collaboré à des ouvrages dirigés par Gérard Chaliand, dont Les Stratégies du Terrorisme (Desclée de Brouwer, 2002) et Les Guerres irrégulières (Gallimard, 2008). Yves Ternon est historien. Il est l’auteur de Du négationnisme (Desclée de Brouwer, 1999), Empire ottoman. Le déclin, la chute, l’effacement (Le Félin, 2005), ou encore de Guerres et génocides au e siècle (Odile Jacob, 2007). XX « Il faut étouffer les ennemis intérieurs et extérieurs de la République ou périr avec elle. Or, dans cette situation, la première maxime de votre politique doit être qu’on conduit le peuple par la raison et les ennemis du peuple par la terreur. Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur ; la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante. » Maximilien de Robespierre, Discours à la Convention du 5 février 1794 « Le terroriste est noble, terrible, irrésistiblement fascinant car il combine en lui les deux sommets sublimes de la grandeur humaine : le martyr et le héros. Du jour où il jure, du fond du cœur, de libérer son peuple et sa patrie, il sait qu’il est voué à la mort. » Serge Stepniak Kravtchinski, La Russie clandestine (1863) Introduction par Gérard Chaliand et Arnaud Blin De toutes les passions qui peuvent entraîner la volonté de l’homme, il n’en est point de plus incompatible avec la raison et la liberté, que le fanatisme religieux. Maximilien de Robespierre1 C’était à Washington, lors d’une conférence sur le terrorisme, ou plus exactement sur le contre-terrorisme, organisée par les services de renseignements du Pentagone, The Defense Intelligence Agency (DIA). En grande majorité, les participants travaillaient pour les divers (et nombreux) services de renseignements américains qui, tous, s’étaient plus ou moins impliqués dans la lutte antiterroriste. Pour la plupart, ces travailleurs de l’ombre s’étaient reconvertis après la guerre froide dans ce secteur particulier appartenant désormais à la catégorie plus large des « nouvelles menaces », menaces qui comprenaient aussi la prolifération nucléaire, les armes de destruction massive (AMD), le crime organisé. Cette étrange congrégation d’hommes habillés uniformément écoutait avec application les propos des intervenants qui se succédaient pour disserter sur l’essence de la lutte antiterroriste. En fin de journée, alors que l’audience fatiguée se préparait à écouter le dernier intervenant, surgit un étrange personnage qui s’avança à grandes enjambées vers l’estrade, une valise et un sac à la main. Cheveux longs coiffés d’un chapeau noir, barbe fournie, lunettes foncées, pantalon déchiré et veste de cuir, l’homme contrastait avec les bureaucrates du renseignement. D’un seul coup, ouvrant son sac et sa valise à la vitesse de l’éclair, l’inconnu balança deux grenades sur la foule et pointa un fusil M16 sur l’audience tétanisée. Il n’y eut point d’explosion et le M16 est resté silencieux. Tranquillement, l’homme s’installa au micro et commença son discours. La salle, du moins une partie d’entre elle, avait d’emblée reconnu une voix familière. En réalité, il s’agissait du directeur de la DIA, un général donc, qui, déguisé en « terroriste », avait voulu montrer à ses ouailles avec quelle facilité un terroriste pouvait s’introduire dans le bâtiment où avait lieu le colloque (dans
Description: