HABIB BOULARÈS HISTOIRE DE LA TUNISIE LES GRANDES DATES DE LA PRÉHISTOIRE À LA RÉVOLUTION Crédit photographique : Photothèque des éditions Cérès, sauf mention contraire. La source de l'image, sauf interne ou inconnue, est signalée dans la légende correspondante. Suivant l'usage, les cartes renvoient à leurs premiers auteurs. Les droits et droits réservés sont gérés conformément à la législation tunisienne et notamment de la Loi n 94-36 du 24 février 1994, relative à la propriété littéraire et artistique et de la Loi n 2009- 33 du 23 juin 2009, modifiant et complétant la loi n 94-36 du 24février 1994. Edition, iconographie : Samy Ménif Mise en pages : Béchir Ben Réhouma Impression : Finzi Usine Graphique ISBN 8873-19-754-2 © Cérès Éditions, 2011 2e édition, juin 2012 6, rue Alain Savary - 1002 Tunis BP 56 Tunis Belvédère www.ceres-editions.com SOMMAIRE Introduction 9 I. PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ PUNIQUE ET ROMAINE 21 -2 000 000 : Une préhistoire qui remonte aux origines de l'humanité, 22 ; - 5000 : Et l'histoire s'annonce, 26 ; -1101 : La fondation d'Utica, 30 ; -814 : Carthage, 32 ; -580 : Carthage aide Tyr, 40 ; -540 : A la découverte du monde noir : le périple de Hannon, 46 ; -480 : Un pays pour Carthage, 52 ; -264 : Première guerre contre Rome : La guerre de Sicile, 56 ; -241 : La guerre des Mercenaires, 62 ; -238 Un dominion en Ibérie pour Amilcar, 68 ; -218 : La guerre de Hannibal : Fronts d'Italie, d'Espagne, d'Afrique !, 74 ; -202 : Un royaume pour Massinissa, 94 ; -150 : La troi- sième Guerre Punique, 110 ; -146 : Fin de la Carthage Punique, 118 ; -123 : Une colonie Romaine, 126 ; -111/105 : La Guerre de Jugurtha, 136 ; -105 : Toute l'Africa est Romaine, 146 ; -146/+212 : La romanisation, 150 ; 200/410 : Essor du Christianisme, 160 ; 193/430 : Mouvements sociaux, 170 ; 430 : Les Vandales arrivent !, 178 ; 533 : Byzance in Africa : contrastes, 184. II. DES CONQUÊTES ARABES À LA FIN DES HAFSIDES 191 647/705 : L'histoire arabe découvre l'Ifriqiya, 192 ; 702 : Le siècle de Kairouan capitale de l'Ifriqiya, du Maghreb et de l'Andalous, 204 ; 800 : Un royaume autonome : l'Ifriqiya Aghlabide, 214 ; 909 : Les Fatimides : un Khalifat chiite au Maghreb sunnite et kharijite !, 232 ; 972 : Le difficile vica- riat des Zirides, 254 ; 1048 : Béni Hilal, Riah, Soleim, Doreid..., 264 ; 1050 : Les Zirides II : un pouvoir qui se délite, 272 ; 1160 : Al-Mowahhidoune à Mahdia, 278 ; 1228 : Et trois siècles et demi de Hafsides, 284 ; 1270 : La croisade de Louis IX, 290 ; 1277 : Un siècle de troubles, 302 ; 1394 : Sommaire S La renaissance Hafside : Abou Farès, 316 ; 1500 : Ottomans et Espagnols aux prises pour un siècle, 326. III. OTTOMANS, MURADITES ET HUSSEINITES 349 1574 : Des Sultans aux Pachas, 350 ; 1591/1637 : Des Deys et des Beys, 362 ; 1637 : Un grand prince Hammouda Pacha, 374 ; 1699 : Murad III : vengeance ou justice ?, 382 ; 1705 : Ou comment Hussein Ben Ali se retrouve fondateur d'une nouvelle dynastie !, 386 ; 1728 : La guerre des Bachia et des Husseinia, 396 ; 1746 : Bachia et Husseinia, la revan- che, 402 ; 1756 : Reconstruire un pays ravagé, 410 ; 1782 : Un second Hammouda Pacha, 418 ; 1813 : Comment entrer dans le siècle ?, 428 ; 1837 : Ahmed Bey et le rêve de moder- nité, 432 ; 1846 : Kabadou, Kheireddine et Disciples, 444 ; 1855 : Ahd Al-Amane et constitution, 456 ; 1864 : Le Bled insurgé la constitution enterrée, 470 ; 1873 : Kheireddine l'ultime recours, 480. IV. DU PROTECTORAT À L'INDÉPENDANCE 489 1881 : Le Protectorat Français, 490 ; 1883 : L'administration française directe, 504 ; 1885 : « L'affaire tunisienne » des notables de Tunis, 512 ; 1896 : La Khaldounia, 518 ; 1905 : Les anciens du collège Sadiki, 522 ; 1907 : Le Parti Jeunes Tunisiens et le journal Le Tunisien, 526 ; 1911 : L'affaire du Djellaz - Tripoli occupée par l'Italie, 528 ; 1912 : L'affaire du tramway l'état de siège jusqu'en 1921, 534 ; 1920 : Le Destour, 538 ; 1930 : Les naturalisés - 1931 : La nouvelle vague d'activistes, 546 ; 1931 : Cinquante ans de protectorat, 552 ; 1933 : Le renouveau du Destour - 1934 : Le Néo- Destour, 564 ; 1938 : L'affrontement, 570 ; 1939 : La guerre et la Tunisie - 1940 : Vichy et un protectorat illusoire, 584 ; 1943 : Un souverain martyr : Moncef Bey, 598 ; 1943 : Un souverain illégitime, 604 ; 1946 : Un front pour l'indépen- dance, 614 ; 1948 : Un souverain de nouveau légitime, 626 ; 1950/1952 : Comment dit-on autonomie ?, 636 ; 1952/1954 : Épreuve de force décisive, 642 ; 1954/1955 :... et l'autonomie est signée, 650 ; 1955 : 1er juin : Le triomphe de Bourguiba, 664 ; 1956 : 20 mars : L'indépendance, enfin !, 674. 6 Histoire de la Tunisie \ V. DE L'INDÉPENDANCE À LA RÉVOLUTION 681 1956/2011 : De nouveau la souveraineté !, 682 ; 1956 : Bourguiba Premier ministre, 685 ; 1957 : La République, 687 ; 1er juin 1956 : La Constitution, 689 ; 1961 : Bataille de Bizerte, 690 ; 1962 : Indépendance de l'Algérie, 690 ; 1963 : Les troupes Françaises évacuent Bizerte, 691 ; 12 mai 1964 : Nationalisation des terres coloniales, 691 ; 1967/1969/1970 : Maladies successives de Bourguiba, 691 ; 1974 janvier : Union avortée entre la Tunisie et la Libye, 692 ; 1975 : Habib Bourguiba Président à vie, 692 ; 1978 : Émeutes et affrontements entre les syndicats et les forces de l'ordre, 692 ; 1980 : Affaire de Gafsa, 693 ; 1983 : Traité avec l'Algérie, 693 ; 1987 : Novembre, 694 ; 1990, 695 ; 1991, 695 ; 1992, 695 ; 1995, 695 ; 2003, 695 ; 2005, 696 ; 2009, 696 ; 2010, 696 ; 2011, 697. ANNEXES 701 I. NOMS ET TRANSCRIPTIONS 703 Les noms puniques ; Suffixes des dynasties ; Pluriel des noms de tribus berbères. II. GLOSSAIRE 706 Sommaire 7 TRANSCRIPTION ET TRANSLITÉRATION L'histoire de la Tunisie est une histoire multilingue. Elle fait tout autant appel à des langues chamito-sémitiques, telles que le punique, le berbère ou l'arabe qu'à des langues indo-européennes, telles que le latin et diverses autres langues européennes ; sans oublier le turc, langue altaïque. Cet ouvrage ne s'adressant pas aux spécialistes, aucun système de translittéra- tion n'a été privilégié. Pour la transcription des noms propres l'auteur a adopté l'orthographe la plus proche possible de la prononciation, à l'excep- tion des termes largement consacrés par l'usage ou ayant évolué dans le temps. Certains usages demeurent néanmoins aberrants, l'auteur en rectifie quelques-uns et s'en explique en annexe de cet ouvrage. INTRODUCTION Qu'est-ce qu'un « honnête homme » du XXIe siècle ne doit pas ignorer de la longue histoire de la Tunisie ? Des réponses simples et rapides viennent à l'esprit : la fondation de Carthage en -814, les L'Antiquité tunisienne interpelle guerres puniques contre Rome, Amilcar en Espagne, Hannibal fran- des personnes qui, parfois, ne chissant les Alpes, Scipion détrui- savent même pas où se trouve la sant Carthage en -146, Rome Tunisie. triomphante dans l'Africa, les Arabes en Ifriqiya, les Normands sur les côtes, Saint Louis et sa croisade, les Espagnols, les corsaires, les Beys, la colonisation française, l'indépendance et, depuis peu, la Révolution. Comment, cependant, iso- ler des dates significatives de leur contexte, et éviter, tout autant, de se laisser emprisonner dans une suite chronologique ? Il n'y a pas que les dates qui comp- tent. Le " Comment c'est arrivé " prend, parfois, un relief particulier et met en scène des personnages deve- nus icônes. Hannibal, sa famille et Carthage, peuvent être donnés en exemple : de nombreuses personnes dans le monde, surtout de culture latine, hispanique ou italienne, s'appellent Hannibal ou Annibal, voire Amilcar, et de nombreuses villes ont pour nom Carthage ou Carthagène. L'Antiquité tunisienne interpelle des per- sonnes qui, parfois, ne savent même pas où se trouve la Tunisie. De même l'admiration des sociologues pour le grand historien musulman Ibn Khaldoun ou le souvenir toujours vivant des Chiites Ismaéliens : qui se rappelle que la dynastie Fatimide avait trouvé un ber- ceau en Tunisie ? Et la croisade de Saint Louis, pour- quoi ? comment ? Tant d'événements concourent à focaliser l'attention de plusieurs publics sur Carthage la punique, L'Africa des Romains, L' Ifriqiya des Arabes, Introduction 9 les corsaires, sans oublier les odalisques et les harems. On s'aperçoit, alors, que la réponse simple et rapide est insuffisante. Ce livre se lit comme un atlas, un dictionnaire ou un répertoire. Les chapitres sont des articles sur des faits ayant participé à la définition progressive d'un pays et de son peuple. Chaque date est une unité avec son propre contexte. Mais parfois, les dates s'estompent au profit d'une thématique, car le plus important, alors, ce n'est plus une date, mais le développement d'un phénomène particulier. L'Africa romaine, par exemple, n'est plus un pays indépendant aux prises avec d'autres, mais un espace où des changements sociologiques, culturels, confessionnels sont à l'œuvre. Ce n'est plus la date qui retient l'attention, mais le déroulement durant des siècles d'un phénomène. Parfois, quand les dates comptent, mais reflètent des phénomènes con- comitants, il y a nécessité de les grouper. Ainsi au moment de la colonisation : le mouvement de libéra- tion nationale se développe parallèlement à l'action du pouvoir dominant et du bras de fer entre les deux. On ne saurait séparer l'un de l'autre, comme on le fait quand on raconte uniquement l'histoire du mouvement de la libération. Les faits se passent sur plusieurs plans et ils sont interactifs. Ecrire l'Histoire, c'est s'interroger sur les événements marquants du passé, c'est afficher une vision de ces événements, une interprétation des faits et des gestes de monarques, généraux, coteries, peuples, en liaison avec des changements climatiques ou économiques, des migrations, des dominations, des ambitions et des Ce livre se mit comme un atlas, undéceptions, bref en liaison avec dictionnaire ou un répertoire l'aventure humaine. On n'a jamais écrit l'Histoire du même point de vue d'une génération à l'autre, d'un pays à l'autre et du côté des gagnants comme du côté des perdants. Même dans le cadre d'une unité affichée, comme dans l'Union européenne, le Français, le