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Herbert spencer, un évolutionniste contre l'étatisme PDF

332 Pages·2007·5.4 MB·French
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PENSEURS DE LA LIBERTÉ Collection dirigée par Alain Laurent DANS LA MÊME COLLECTION À PARAÎTRE Matthieu Creson, JEAN-FRANÇOIS REVEL. La passion de la vérité Alain Laurent, AYN RAND. Le droit de vivre pour soi HERBERT SPENCER La collection« Penseurs de la Liberté» a pour vocation de proposer des biographies intellectuelles (originales, rééditées ou traduites) d'auteurs de toutes époques et tous pays dont l'œuvre a de manière singulière contribué à l'approfondisse ment et la promotion de la liberté individuelle. YVANBLOT HERBERT SPENCER Un évolutionniste contre l'étatisme Penseurs da la les belles lettres Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous Les pays. © 2007, Société d'édition Les Belles Lettres 95, bd Raspail, 75006 Paris. www. Les beL Les Lettres. corn ISBN: 978-2-251-39901-0 INTRODUCTION CÉLÉBRITÉ ET OUBLI DE HERBERT SPENCER Il est difficile d'imaginer aujourd'hui à quel point Herbert Spencer fut célèbre au XIXe siècle. Comme l'a écrit Patrick Tort dans son ouvrage Spencer et l'évolutionnisme philosophique1 , « son système de l'évolution dont la diffusion internationale commence dès 1860 ( ... ) va devenir en quelques décennies la bible séculière du développement occidental, tout spéciale ment aux États-Unis. Son influence, quand bien même elle serait mesurée par rapport à celle du positivisme dont, en dépit de ses protestations, on le voulait issu, sera immense ( ... )ce phénomène étant globalement dû au fait qu'il coïn cide dans ses lignes de force avec l'argumentaire théorique des partisans du libéralisme qui s'installe dans les remous de la révolution industrielle ». Toutefois, le xxe siècle, qui connaît l'expansion sans précé dent des idées socialistes et communistes, est pour la pensée de Spencer le siècle de l'oubli. Dans son récent ouvrage sur La Philosophie libérale. Histoire et actualité d'une tradition intel lectuelle2, Alain Laurent écrit : 1. Patrick Tort, Spencer et l'évolutionnisme philosophique, Paris, Puf, 1996, p. 4. 2. Alain Laurent, La Philosophie libérale. Histoire et actualité d'une tradition intellectuelle, Paris, Les Belles Lettres, 2002, p. 219 8 HERBERT SPENCER Si le libéralisme de Stuart Mill a souffert d'être gommé, celui de Herbert Spencer a pâti d'être caricaturé et réprouvé sans appel ( ... ).Le crime de ce grand ami de Stuart Mill avec qui il fut en intense correspondance ? Une référence à la sélec tion naturelle (pourtant loin d'être au centre de son œuvre) qui en ferait l'apôtre d'un« darwinisme social » acharné à faire le malheur des pauvres, le maître à penser du thatchérisme, un extrémiste dévoilant la nature forcément sauvage du libéra lisme. Bien qu'il n'y ait pas de fumée sans feu, cette représen tation outrancière de Spencer falsifie ce qu'il fut en réalité: non pas même un vrai « ultralibéral » puisqu'il n'a jamais congédié l'État, mais un libéral classique radical à l'état chimi quement pur. En exergue de son chapitre sur Spencer, Alain Laurent reproduit ce passage de M. John Gray3 : Spencer a été pendant des décem1ies victime d'une injuste négligence et sa réelle réussite dans l'élaboration d'une théorie sociale et politique n'a pas été appréciée à sa juste mesure. C'est dans Spencer que nous trouvons la plus complète et systéma tique application du principe libéral classique d'égale liberté. À présent, depuis la disparition de l'URSS et la montée du néolibéralisme et de la globalisation, les conditions ne sont-elles pas réunies pour un retour d'intérêt envers Spencer ? Deux de ses principales thèses sont désormais d'actualité : la _plobalisation de l'économie et la limitation des activités de l'Etat. Elles sont dans la logique de l'évolution sociale vers une société de plus en plus centrée sur les activi tés économiques, et que Spencer appelle en anglais industrial society4 . 3. John Gray, Liberalism, Open University Press, 1986. 4. À notre avis, il est erroné de traduire le concept industrial society de Spencer par« société industrielle». Spencer écrit souvent que l'agriculture est une des activités de l'industrial society. Dans ce sens, le mot industrial s'oppose au terme militant, qui ne veut pas dire« militant» en français mais «militaire>> ou« guerrier>>. l:industrial society est une« société productrice>> où les activités économiques sont dominantes, alors que la militant society est la « société prédatrice >> tournée principalement vers des activités guerrières. CÉLÉBRITÉ ET OUBLI DE HERBERT SPENCER 9 DES DÉBUTS NON CONFORMISTES Selon J. D. Y. Peel dans son livre Herbert Spencer, The Evolution of a Sociologist5, « Spencer est né le 27 avril 1820 à Derby en Angleterre. Son père, William George Spencer, était un précepteur réputé auprès des gens aisés de la ville.( ... ) Il fut, dès sa jeunesse, attaché à la science, à l'économie et à l'éthique. Son goût de la science l'entraîne à rejeter toute forme de pensée établie, notamment sur le plan religieux. Sa famille appartient aux dissenters, protestants calvinistes hos tiles à l'Eglise anglicane établie. La science est liée au libre examen et donc à l'esprit de liberté. Son goût de l'économie, affirmé très jeune, s'accompagne d'un dégoût tout aussi grand pour la chose militaire. Enfin, son exigence éthique le conduit à se méfier de la politique et de l'État, qui sont pour lui des maux nécessaires tant que l'homme n'est pas devenu parfait». Partant du principe que seule la science nous fait connaître la réalité sociale, il est un des fondateurs de la sociologie, et sa pensée économique et politique se déve loppe dans un cadre sociologique. Spencer vient d'un milieu de pasteurs et d'enseignants des classes moyennes protestantes hostiles à l'Église angli cane établie. C'est tout à fait ce milieu que décrit Max Weber dans, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalismé, ou David Landes dans Richesse ou Pauvreté des nations7.Son 5. J. D. Y. Peel, Herbert Spencer, The Evolution of a Sociologist, Aldershot (Grande-Bretagne), Greg Revivais, rééd. 1992, p. 7. 6. Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904-1905), traduction par J. Chavy, Paris, Plon, 1964; nouvelle traduction par J. P. Grossein, Paris, Gallimard, 2003. 7. David Landes, Richesse et Pauvreté des nations, Paris, Albin Michel, 1998. Il écrit page 237 de l'ouvrage précité : « En Angleterre, majoritairement protestante dès la fin du XVIe siècle, les "dissenters", (entendez les calvi nistes) étaient de loin les plus nombreux et les plus actifs et influents dans les usines et les forges de la révolution industrielle naissante.» Or c'est dans ce milieu que Spencer a passé toute son enfance.

Description:
Présentation de l'éditeur Auteur d'une théorie culturelle de l'évolution qui a marqué son temps (J. S. Mill, Nietzsche, Durkheim, Bergson en furent les commentateurs volontiers critiques), le philosophe et sociologue Herbert Spencer (1820-1903) a depuis été étrangement oublié - sauf pour ê
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