ebook img

Guinée: pour un nouveau syndicalisme en Afrique PDF

157 Pages·1992·5.04 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Guinée: pour un nouveau syndicalisme en Afrique

GUINEE: POUR UN NOUVEAU SYNDICALISME EN AFRIQUE Mid DIALLO Maurice DOPAVOGUI Gérard KESTER GUINEE: POUR UN NOUVEAU SYNDICALISME EN AFRIQUE . ÏliQ ~m~ PADEP c::JII APAi5ËP B.P.90733 La Haye Pays-Bas L'Harmattan 5~7rue de l'Ecole-Polytechnique 75005 Paris Le PADEP/APADEP Créé en 1981, le Programme Mricain pour le Développement de - la Participation des Travailleurs PADEP (the Mrican Workers' Participation Development Programme- APADEP) est né de l'engagement de trois partenaires: OUSA (Organisation de l'Unité Syndicale Mricaine), FNV (Fédération Néerlandaise des Travailleurs) et lES (Institut d'Etudes Sociales de La Haye, Pays-Bas). Son but est de renforcer et étendre la qualité de représentation des travailleurs. S'adressant au milieu syndicaliste africain, le PADEP se com- pose de programmes nationaux et internationaux organisés dans plus de 15 pays africains, essentiellement anglophones et francophones, impliqués depuis 1983. Ces actions visent à informer les syndicalistes de base et les préparer à une meilleure défense des travailleurs et aussi à former les responsables syndicaux pour qu'ils jouent un rôle actif dans le développement de leur pays. Le PADEP, en tant que projet de coopération Nord-Sud entre les syndicats, s'est ouvert aux universités de tous les pays représentés. . -- ÏliQ Ilmhl PADEP I!:J!IAPAi5ËP Ce logo symbolise l'association des travailleurs africains, hommes et femmes dans les principaux secteurs économiques: agriculture, industrie et sernces. Le but visé est qu'ils (elles) se forment et puissent s'exprimer librement sur leur lieu de travail. La connaissance du milieu alliée à la recherche informatisée, amélioreront l'éducation syndicale. @ L'Harmattan et PADEP ISBN: 2-7384-1394-5 le syndicalisme africainà l'Harmattan Collectif sous la direction de C. Coquery-Vidrovitch: Entreprises et entrepreneurs en Afrique (1ge et 20e s.), 2 tomes. Coll. "Racines du Présent", 528 p. et 640 p. - EYINGAAbel:DémocratiedeYaoundé Syndicalisme d'abord (1944- 46), 193 p. FALL MAR: L'Etat et la question syndicale au Sénégal, 128 p. KAPTUE Léon: Cameroun -Travail et main-d'oeuvre sous le régime français (1916-52). Coll. "Mémoires africaines", 282 p. LàMAGATTE: Sénégal- Syndicalisme et participation responsable. Coll. "Mémoires africaines", 160 p. - MISSE H.: Le droit international du travail en Afrique le cas du Cameroun. ColI. "Droit et sociétés", 263 p. OUEDRAOGO J.B.: Formation dela classe ouvrière enAfrique Noire -le cas du Burkina Faso. Coll. "Logiques sociales", 210 p. la Guinée à l'Harmattan BAArdo Ousmane: Camp Boiro, sinistre geôle de Sékou Touré. Coll. "Mémoires africaines", 276 p. BAH Mahmoud: Construire la Guinée après Sékou Touré, 208 p. GOERG Odile: Commerce et colonisation en Guinée. ColI. "Racines du Présent", 430 p. IFFONO, Gilbert: Lexique historique de la Guinée-Conakry. Coll. "Racines du Présent", 256 p. TOURE Kindo: Guinée - Unique survivant du "complot Kaman- Fodeba". Coll. "Mémoires africaines", 192 p. à Fanta Sonja Souadou 5 Sigles cités AFUCIO American Federation ofLabour/Committee of Industrial Organisation BAD Banque Mricaine de Développement BIT Bureau International du Travail BM Banque Mondiale CEE Communauté Economique Européenne CGTA Confédération Générale des Travailleurs d'Mrique CISL Confédération Internationale des Syndicats Libres CMRN Comité Militaire de Redressement National CNTG Confédération Nationale des Travailleurs Guinéens Conakry Plus Zone comprenant la région de Conakry et les deux préfectures de Dubréka et de Coyah FMI Fond Monétaire International FNV Confédération Néerlandaise des Travailleurs FO Force Ouvrière lES Institut d'Etudes Sociales de La Haye (pays- Bas) N Nombre total de personnes qui ont répondu à une question ou total des réponses données à une question OIT Organisation Internationale du Travail ONG Organisation Non Gouvernementale OUSA Organisation de l'Unité Syndicale Mricaine PADEP Programme Mricain pour le Développement de la Participation PDG Parti Démocratique de Guinée PME Petite et Moyenne Entreprise PNB Produit National Brut SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti UGTAN Union Générale des Travailleurs d'Mrique Noire USP Union Syndicale Panafricaine USTG Union Syndicale des Travailleurs Guinéens - (1958 1960) 6 Avant-Propos Dans le souci d'apporter une contribution à la compréhension des problèmes de développement de la Guinée, la CNTG a entrepris en collaboration avec la FNV et l'lES des Pays-Bas1, la conduite d'un projet syndical de recherche/éducation sur la participation des travailleurs comme stratégie de développement. Ce travail qui a été exécuté de décembre 1986 àjuin 1990 a permis de toucher toutes les entités syndicales de Guinée à travers un échantillon de 2000 élus. Les données recueillies ont fait l'objet d'analyses quantitative et qualitative à l'Institut d'Etudes Sociales de La Haye. Après une pré-publication en 1991 destinée à recueillir un "feed- back" de l'ensemble des représentants syndicaux du pays, les résultats ont été de nouveau analysés et restitués en fonction de la situation concrète, pour mieux cadrer avec l'évolution socio-politique actuelle de la Guinée. Les auteurs ont d'ailleurs délibérément placé la recherche dans cette perspective afin d'éviter que les conclusions de l'étude ne soient dépassées par les événements (politiques, syndicaux...) qui déferlent sur l'ensemble de la scène nationale. Tenant compte de cette précaution, les auteurs ont, à travers l'étude, mis en parallèle les réactions des élus enquêtés avec les - changements en cours ce qui a permis de réaliser aussi un test de fiabilité des techniques et résultats de la recherche. Mais, comme toute étude de cette nature, on pourrait se demander si l'enquête ne reflète pas les idées et idéaux de ses promoteurs à savoir la CNTG. Une telle hypothèse pourrait être plausible si les conclusions avaient seulement porté sur des constats et recommandations destinés à la Confédération et à ses affiliés. Mais heureusement tel n'est pas le cas. En effet, l'étude, basée sur la restitution des réponses quantitatives et qualitatives puisées aux diverses sources (le questionnaire, les travaux de groupes, les débats hommes-femmes et les faits nationaux), concerne l'ensemble du tissu social guinéen c'est-à-dire ceux-là mêmes qui sont les partenaires du développement national: dirigeants politiques, syndicalistes, contremaîtres, travailleurs de toutes catégories, jeunes... 1Voir plus loin les explications concernant ces deux organisations néerlandaises. 7 L'enquête s'est voulue en dehors detoute considération paternaliste. Elle est avant tout le fruit d'une étude de faits dont la solution incombe à tous les Guinéens. D'ailleurs, l'exécution correcte de ce projet a été possible grâce à la participation active des populations et des autorités à tous les niveaux. Les auteurs apprécient la contribution de Madame Nicole Vendange, assistante du Projet à l'lES de La Haye, pour ses travaux d'adaptation et la rédaction du chapitre sur les femmes. Enfin, les chercheurs expriment leur gratitude et leur profonde reconnaissance à tous les élus syndicaux de Guinée, à toute la population guinéenne pour l'accueil et l'assistance dont a bénéficié l'équipe du Projet durant l'exécution de celui-ci. Conakry, le 15 février 1992 Les Auteurs 8 Introduction Participation des Travailleurs et Développement Dans les diverses approches politiques ouéconomiques effectuées en Mrique, la participation a toujours été perçue dans le passé, et c'est encore plus d'actualité aujourd'hui, comme un élément de réponse nécessaire et privilégié au développement. Curieusement cela était le cas dans un grand nombre de régimes gauchistes d'Mrique pendant la période post-coloniale. Mais on s'y réfère également plus récemment au cours des discussions du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale traitant de la restructuration de l'économie Mricaine. Le terme de participation a d'ailleurs été élargi à celui de participation populaire. A Arusha, en Tanzanie, en 1990, la "Charter for popular participation" fut adoptée par une importante délégation gouvernementale et des représentants d'ONG des diverses régions d'Mrique. La participation populaire fut lancée comme stratégie alternative à la désétatisation et à la priva- tisation brutales. Dans beaucoup de pays africains, la participation des travailleurs était déjà adoptée comme stratégie de développement. Elle était vue comme une des pierres angulaires de la politique nationale de développement. Dans la majorité des cas, l'initiative d'introduction de la participation des travailleurs provenait "d'en haut" c'est-à-dire du parti politique, du gouvernement ou d'un leader charismatique. Dans les pays africains francophones, on préconisait la "participation responsable". Dans les pays de l'Mrique australe, on identifiait la participation comme un élément du socialisme humaniste et l'on s'autorisait même àl'associer aux thèses d'autogestion en Algérie. En tout cas, pratiquement aucun pays Mricain n'a été insensible à la participation des travailleurs. La plupart d'entre eux comptaient en effet une ou plusieurs institutions formelles ou informelles qui prônaient la participation des travailleurs tant dans l'entreprise qu'au niveau national. Lorsqu'elle était l'objet de déclarations politiques et même idéologiques, la participation était considérée comme un instrument pour la transformation intégrale de l'économie de la société. Or, de nos jours, la participation n'est plus mise en avant dans une telle perspective. Ces dix dernières années, dans leur contexte de définition de politique de restructuration, nombreux sont les pays qui ont opté pour un assainissement du secteur public et plus récemment pour un 9 pluralisme politique. Si l'on considère les développements rapides connus en Europe de l'Est, on peut s'attendre àun accroissement tout aussi accéléré de tels changements en Mrique. Mais cette tendance à la privatisation et à la démocratie pluraliste ne va pas effacer de l'ordre dujour la participation notamment sur le plan des relations de travail. Les valeurs promues par la participation c'est-à-dire: l'humanisation, la démocratie, l'équité économique et la meilleure utilisation des ressources humaines sont largement reconnues. On peut enfin souligner que la mobilisation autour de la participation reste très forte étant entendu que le développement de l'Mrique dépendra avant tout de la gestion des ressources humaines. En conséquence, il faut s'attendre à ce que la participation demeure une valeur importante du développement mais elle pourrait avoir une dimension plus significative en devenant une revendication propre des travailleurs ou de leurs représentants aux dépens des partis politiques. En d'autres ternies, cette tendance montre qu'à partir de maintenant, la participation effective et significative des travailleurs va constituer un défi pour lequel ils s'engagent déjà avec leurs représentants et les syndicats dans leur ensemble. Les syndicats Mricains se sont déclarés favorables aux structures participatives. Ils reconnaissent le besoin d'une meilleure exploita- tion des ressources humaines dans les efforts de développement et souhaitent qu'elle soit génératrice d'une société plus humaine et plus équitable. Entre autre, ils distinguent en la participation une arme supplémentaire pour la protection des intérêts des travailleurs. Mais plusieurs éléments ont fait obstacle àune implication syndicale rapide et effective. Tout d'abord les syndicats africains ne jouissaient pas d'une autonomie suffisante à l'égard des structures politiques ou administratives pour orienter la participation vers un double objectif de développement national et d'amélioration de la condition sociale des travailleurs. Ensuite, à quelques exceptions près, le mouvement syndical est apparu insuffisamment préparé en termes d'organisation, de savoir et d'expérience pour jouer un rôle de partenaire vigoureux dans le nouveau processus de développement économique et social. Bien que la participation représente en Afrique une forme institutionnelle très importante dans le cadre des relations de travail, l'éducation ouvrière et les autres programmes de formation syndicale n'ont pas encore répondu de manière adéquate à la réalité. Pourtant, malgré un suivi conséquent de programmes d'éducation, les représentants des travailleurs n'ont pas été suffisamment préparés 10

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.