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Guide des sources historiques du Pays de Vaud à l'époque bernoise PDF

175 Pages·2011·1.16 MB·French
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Preview Guide des sources historiques du Pays de Vaud à l'époque bernoise

Norbert Furrer avec la collaboration de Gilbert Coutaz Guide des sources historiques du Pays de Vaud à l’époque bernoise (1536-1798) Archives cantonales vaudoises et Archives de l’Etat de Berne Un projet des Archives cantonales vaudoises et des Archives de l’Etat de Berne avec le soutien de 2011 Table des matières Introduction 4 Considérations historiques 5 Présentation du Guide 9 Inventaires 12 Première partie : Inventaire vaudois 13 Aa : Inventaires généraux et généralités 14 Ba : Mandats souverains 18 Bb : Administration générale 21 Bc : Commissariat romand 26 Bd : Eglise et Académie 31 Be : Bailliages mixtes soit bailliages communs (civils et religieux) 42 Bf : Coutumiers, franchises, notariat, 1441-1803 (prolongement 1837-1873) 43 Bg : Justice civile 54 Bh : Justice pénale, 1524-1798 57 Bi : Cours de justice, 1545-1798 59 Bj : Hôpitaux, pauvres, secours, police, médecine, 1570-1797/1820/1946 60 Bk : Domaines, abergements, vignes dîmes, 1431-1821 62 Bl : Affaires féodales 67 Bm : Travaux publics : ponts et chaussées, bâtiments de l’Etat, 1583/1637-1797 78 Bn : Commerce et industrie, 1386-1834 81 Bo : Militaire, 1574-1865 85 Bp : Comptes et rentiers, 1477-1876 87 Bq : Délimitations des frontières du pays, 1342-1868 98 Bu : Affaires politiques, 1420-1970 101 Bv : Mines et salines, XVIe-XVIIIe s. 105 IB : Inventaire blanc, 1758-1760 105 D : Notaires 105 Ea : Rôles et recensements, statistiques de la population, quelques ordonnances d’état civil, 1540- 105 1975 F : Terriers 108 G : Cadastres et plans 108 H : Archives de l’Helvétique 108 ZC 12 : Nouveaux titres 108 ZC 22/1 : Fichier Unnütze Papiere 108 Seconde partie : Inventaire bernois 109 Alte Inventare (ohne Signaturen) 110 A I : Rats- und Kanzleibücher 110 A II : Protokolle und Akten der Räte 114 A III : Missiven und Briefe 114 A IV : Abschiede, eidgenössische Bücher 114 A V : Akten der Kanzlei 114 B I : Geheimer Rat 115 B II : Wehrwesen 117 B III : Kirche und Schule bis 1831 122 B IV : Allgemeine Volkswirtschaft (Landesökonomie, Inneres), 1692−1854 125 B V : Handel, Industrie und Gewerbe, 1459−1888 125 B VI : Landbau, Pferde- und Viehzucht, Jagd und Fischerei, Forstwesen, 13. Jh.−1884 126 B VII : Finanzwesen, 1375−1879 129 B VIII : Zoll und Ohmgeld, 1279−1888 132 2 B IX : Justiz- und Polizeiwesen, 1525−1876 133 B X : Bauwesen, 1303−1871 134 B XI : Sanitätswesen, 17. Jh.−1849 136 B XII : Armen- und Fürsorgewesen, 15. Jh.−1869 138 B XIII : Gemeinde- und Niederlassungswesen, 1358−1902 139 Planarchiv I 141 Planarchiv II 143 Urbarien 144 Fach Varia Kantone : Waadt 144 FA : Familienarchive 150 Annexes 152 Tableaux 153 Tableaux 1a-d : Plan général de classement des Archives cantonales vaudoises (1915-2011), concerné 154 par les sources d’archives sur le Pays de Vaud, à l’époque bernoise (1-4) Tableau 2 : Commissaires généraux du Pays de Vaud − Welschoberlehenskommissare, 1542-1798 161 Tableau 3 : Chronologie des inventaires de documents transférés de Berne à Lausanne, 1798-1866 164 Tableau 4 : Vue comparative des plans généraux de classement des Archives de l’Etat de Berne et des 169 Archives cantonales vaudoises, concernant la période 1536 à 1798 Abréviations 171 Bibliographie 172 3 Introduction 4 Considérations historiques Gilbert Coutaz Généralités Qui veut faire l’histoire du Pays de Vaud à l’époque bernoise doit tenir compte de la dispersion des archives, tant entre les institutions cantonales vaudoises et bernoises qu’à l’intérieur de leurs propres organisations. Il doit éga- lement avoir à l’esprit les paramètres suivants : la constitution des archives entre 1536 et 1798, leur rétrocession aux autorités vaudoises suite aux journées de janvier 1798, leur gestion et leur valorisation par le nouveau canton de Vaud né en 1803, dont une des étapes majeures fut l’adoption du Plan général de classement des Archives cantonales vaudoises en 1915, et son application dès cette date.1 Si l’on inscrit la démarche dans la longue durée, il faut d’abord clarifier le terme d’« archives bernoises ». Il peut aussi bien désigner les archives provenant de l’administration que les archives se rapportant à l’époque bernoise. Les premières sont le produit du fonctionnement d’un Etat souverain qui développe ses missions et attributions au travers d’une administration plus ou moins hiérarchisée, organisée autour de conseils, de chambres spéciali- sées, de commissions et d’actions permanentes et ponctuelles. Les secondes se rapportent aux années de la pré- sence bernoise dans le Pays de Vaud ; elles appartiennent aux archives d’origine privée de nature très différente (archives personnelles, familiales, seigneuriales, associatives, corporatives, religieuses). Les archives des com- munautés d’habitants ou archives communales − indépendantes du pouvoir bernois du point de vue de l’organi- sation et de l’inventaire − sont des compléments nécessaires à la connaissance de l’époque bernoise.2 Le présent Guide part de la documentation conservée aux Archives cantonales vaudoises (ACV), qu’il enrichit et complète avec des documents déposés aux Archives de l’Etat de Berne (AEBE). Il ne s’agit pas d’indiquer en détail l’ensemble des sources, qui apparaît progressivement sur les sites Internet des deux institutions.3 Au sein des sections des Archives cantonales vaudoises, nous avons pris le parti d’accorder la place principale à la sec- tion B, appelée « Epoque bernoise ». Elle est particulièrement hétérogène et moins importante que d’autres sections du point du vue du métrage linéaire et du nombre d’articles. La section B est toutefois la plus facile à « opposer » aux archives relatives au Pays de Vaud demeurées aux Archives de l’Etat de Berne. Les autres sec- tions sont présentées sous forme de simples tableaux statistiques : sections D : « Notaires », E : « Mouvement de la population », F : « Terriers », G : « Cadastres et plans » (voir Tableaux 1a-1c). Une incursion, sous forme d’exemples, dans les fonds d’origine privée permet de souligner l’importance et la diversité des archives de ce type pour l’étude de la période bernoise (voir Tableau 1d). Les Bernois récupèrent en 1536 les archives au nom des droits qu’elles renferment La Réforme introduite en 1536 dans le Pays de Vaud suite à la conquête militaire des Bernois provoqua à la fois l’élimination, la dispersion et la récupération des archives ecclésiastiques et conventuelles. Aucun fonds d’ar- chives ne resta en effet sur son lieu de production dans la mesure où toutes les institutions religieuses furent sécularisées et l’évêque de Lausanne dut abandonner aux nouveaux occupants ses possessions directes ainsi qu’une partie importante de son diocèse. Autant les Bernois détruisirent les sources d’origine ecclésiastique ou provoquèrent leur dispersion dans les régions limitrophes restées catholiques, autant ils se préoccupèrent de récu- pérer l’ensemble des archives qui attestaient des droits de propriété et permettaient d’améliorer le fonction- nement de l’administration. L’interprétation restrictive de l’usage des archives ressort des faits suivants. 1 L’ensemble des références se trouve dans Coutaz (2011a) et Coutaz (2011b). Voir la bibliographie en annexe. 2 Voir les sous-sections du Plan général de cassement des ACV, Br : Affaires des communes et Bt : Affaires entre particuliers dans le Tableau 1a en annexe. 3 Consulter, pour les ACV, la base de données DAVEL (acronyme pour Description des Archives cantonales Vaudoises sous forme ELectronique), http://www.davel.vd.ch/suchinfo.aspx et, pour les AEBE, http://www.query.sta.be.ch/suchinfo.aspx. 5 Dès les premiers jours de la conquête, les commissaires bernois tinrent des listes ou exigèrent des bordereaux partout où ils furent confrontés à la récupération d’archives. Dans un premier temps, il leur importa de dresser un état des ressources documentaires ; l’urgence dicta de fixer brièvement par écrit ce qui fut saisi et emporté. Ensuite, les archives des possessions romandes firent l’objet d’inventaires successifs entre 1596 et la fin du XVIIIe siècle établis par des commissaires rénovateurs. Enfin, fait important pour la conservation des archives, ils intégrèrent des archives de l’époque médiévale à leurs inventaires, fondant la base historique de leurs propres travaux de rénovation des biens. Des inventaires à répétition et de qualité Les Bernois conservèrent jusqu’en 1798 dans les archives du Commissariat romand toutes les archives recueil- lies auprès des autorités sujettes vaudoises (voir Tableau 2). Si un premier inventaire de 1596 mentionne les pièces les plus importantes de la partie romande des possessions bernoises, il faut attendre l’inventaire en 14 volumes que Michel Stettler (1629-1642), Emanuel Hermann (1642 à 1658) et Michel Gaudard (1658-1673) rédigèrent en allemand entre 1629 et 1673. Le classement est établi par bailliage et la cote se présente sous forme d’une lettre majuscule, plus un chiffre. Le travail de classement des titres et droits relatifs au bailliage de Lausanne qui provenaient de l’ancienne église cathédrale et qui étaient res- tés sur place est aujourd’hui perdu; les auteurs en étaient Jean-François Gaudard (1593-1662), lieutenant bailli- val, et le secrétaire substitué, François Guibaud, notaire à Lausanne entre 1643 et 1658. Abraham Dubois, commissaire entre 1672 et 1685, classa les documents non inventoriés qui se trouvaient au Commissariat romand entre 1673 et 1745. Il laissa trois volumes dont le premier manquait déjà à l’époque de l’archiviste cantonal Pierre-Antoine Baron (1788-1864). Les cotes consistent en un chiffre en ordre croissant. La plus belle réussite du classement bernois fut l’Inventaire blanc (selon la couleur de la reliure), rédigé par le sous-commissaire Samuel Steck ; le travail recense dans l’ordre topographique les chartes du Pays de Vaud dont les analyses fines et précises remplissent 22 volumes en double exemplaire. L’enregistrement date des années 1758 à 1760, la numérotation dorsale des documents est une numérotation interne qui respecte l’ordre chronolo- gique par layette et par bailliage. Le premier tome inventorie les registres (protocoles, reçus, sigillations, comptes, etc.), les suivants les titres, parchemins et papiers classés par bailliage ou région avoisinante, par groupe de trois tiroirs ou layettes. Un vingt-troisième volume rédigé entre 1768 et 1796 fut adjoint ; il concerne les actes d’amortissements. Les actes de l’Inventaire blanc ont été partiellement transcrits dans 112 volumes très lisibles où figurent des pièces copiées dont les analyses correspondantes manquent dans les registres de l’Inventaire blanc. La comparaison avec le contenu des inventaires subséquents démontre que l’Inventaire blanc ne comprenait pas tous les documents en possession des Bernois, probablement en raison de leur intérêt limité au moment de l’établissement de l’inventaire. Un inventaire de pièces déclarées délaissées, connu sous le nom d’Inventaire rouge (cahiers analytiques) a été rédigé vers 1786 sous le commissariat de Rodolphe-Gabriel Manuel. Il occupe un volume de 2’800 documents sans structure ni ordre; la cotation propre aux paquets n’a pas été systématiquement reportée. Albert Ris effectua en 1788 le classement des documents non retenus par les inventaires précédents en deux volumes, l’un sous forme de cotation numérique, l’autre sous la forme alphabétique. Il s’agit de paquets à l’inté- rieur desquels les documents suivent un ordre chronologique approximatif. Il ne semble pas exister de cote dor- sale propre à cet inventaire, connu sous le nom d’Inventaire vert, selon la couleur de la reliure.4 Les commissaires-rénovateurs Le recours aux titres de propriété pratiqué par les Bernois s’inscrit dans le prolongement des pratiques menées avant 1536, soit pour répondre aux exigences de rénovation des droits fonciers et féodaux, soit pour résoudre les litiges qui surgissent. Ce sont des outils de gestion et d’affirmation de l’autorité. Les Bernois s’attachèrent à ré- nover régulièrement leurs droits de propriété, à les protéger et à les doter de plans-terriers ; les premiers d’entre 4 Voir Inventaire généraux et généralités, ACV, Aa 21/1-18bi, Aa 24&1-14, Aa 26/1, A 27, A 28/1-2 et Aa 32. 6 eux à être levés en Suisse, au milieu du XVIIe siècle, proviennent justement du Pays de Vaud – la ville de Lau- sanne étant la première ville « cadastrée » de Suisse.5 Le terrtoire vaudois est l’espace sur lequel a travaillé le plus grand nombre de géomètres de Suisse occidentale au XVIIe siècle, à savoir une trentaine. A travers la gestion des archives, il apparaît que les Bernois ont été jus- qu’au bout de leur logique idéologique. Ils demandaient l’élimination ou l’éloignement des manuscrits et des imprimés rappelant la foi qu’ils combattaient à cause de son indigence et de ses dérives. Ils conservaient en même temps tout ce qui leur permettait de faire perdurer la nouvelle foi et garantissait les conditions politiques, administratives, économiques et juridiques nécessaires à l’exercice du pouvoir sur le Pays de Vaud. Il ne faut donc pas s’étonner que les archives les plus originales et massives de la période bernoise, issues directement de l’activité des Bernois, sont les registres de reconnaissances, « les terriers », accompagnés dès la seconde moitié du XVIIe siècle des registres cadastraux, des plans et cartes. La rétrocession des archives du Pays de Vaud Dès le 7 mars 1798, les nouvelles autorités du canton du Léman évoquent le retour des archives concernant le Pays de Vaud, alors en possession des Bernois. Il s’agit pour elles de récupérer les archives attestant les droits sur les terres et les sources cadastrales. Sous l’influence de leur délégué, Alexandre-François-Louis Wagnon, elles réclamèrent le transfert des titres concernant le Pays de Vaud et affirmèrent leur nouvelle souveraineté en revendiquant le retour intégral des archives. Ce qui fut réalisé entre septembre et octobre 1798 (voir Tableau 3). Le beffroi de la cathédrale de Lausanne offrit entre 1798 et 1955 la première adresse où les archives vaudoises furent abritées. Les documents revenus de Berne furent enrichis de plusieurs versements au cours du XIXe siècle.6 Mais leur nombre et leur intégrité pâtirent de la liquidation des droits féodaux en 1804 qui suivit les destructions des Bourla-Papey dans les communes et les châteaux vaudois. En effet, d’importants lots furent transférés aux com- munes sans que celles-ci puissent nécessairement garantir leur conservation ; il fallut l’adoption de l’arrêté du 10 avril 1959 pour autoriser les Archives cantonales vaudoises à collecter les cadastres, terriers et plans cadastraux. Parallèlement, les autorités ont dû bâtir leur indépendance cantonale sur l’organisation d’archives bien tenues, régulièrement triées et disponibles dans les locaux des départements. Il fallut plus de cent ans pour que les ar- chives revenues de Berne et les archives produites au XIXe siècle bénéficient d’un Plan général de classement. Le « Plan général de classement des Archives cantonales vaudoises » de 1915 L’architecture actuelle de la répartition des fonds d’archives des Archives cantonales vaudoises dépend encore en partie des décisions prises en 1915. D’une part, elle est l’aboutissement des essais d’organisation des archives entrepris dans les débuts de l’existence du canton. D’autre part, elle consacre la convergence du traitement, jusqu’alors séparé, des Archives antérieures à 1798 (dites « Archives anciennes », soit celles revenues de Berne à la faveur de l’Indépendance vaudoise), et des Archives modernes (« dites Archives nouvelles »), en relation avec le canton du Léman, du temps de la République helvétique, et le canton de Vaud installé en 1803. Le Plan géné- ral de classement de 1915 réunit en effet de manière structurée et globale les archives d’avant et d’après 1803, avec des interprétations et des approches professionnelles changeantes qui portent la marque de leur époque et de leur auteur. Il est important de comprendre les principes du plan pour juger des « notions de fonds d’archives » et de « collections documentaires ». Les Bernois ont su maintenir des unités d’archives pour la collecte et le traitement des archives de l’époque médiévale en veillant à respecter leur provenance. Leurs inventaires s’appliquent à structurer les archives comme des fonds en laissant des analyses soignées et en écartant, sans les éliminer, les documents dont les droits étaient caducs ou sans incidences sur leurs besoins. La principale rupture est en fait causée par les archivistes ; elle intervient lors de la mise en place du Plan général de classement de 1915. 5 Voir Radeff (2007). 6 Voir dans le Tableau 3 le détail des donations bernoises du XIXe siècle. 7 Le plan général mêle en effet les principes de pertinence et de provenance et mélange les concepts de « fonds » et de « collections ». Il décline les sections à la fois sur des périodes historiques (de la période médiévale à la période cantonale, sans omettre les années de la République helvétique), sur des natures de documents et des matières. « Fondé sur la disposition des salles et sur leur contenu », il consacre l’éclatement des vieilles séries documentaires bernoises, partiellement inventoriées, en séparant les registres (sections A, B et F), les parchemins et papiers (C) et les plans (G). Il sépare de leur contexte documentaire, pour des questions de présentation ex- terne, les registres de reconnaissances (F), les registres cadastraux, les plans et les cartes (G), ces deux sections étant conçues, dès leur constitution, pour accueillir de nombreux registres et documents au fur et à mesure de leur découverte et de leur versement aux Archives cantonales vaudoises. Il laisse un « Inventaire blanc » (IB), fortement démantelé qui ne mentionne pas la redistribution des documents dans les autres sections. L’unité de matière prévaut par rapport à la division temporelle, à l’instar des fonds traités dans la section B dont le contenu dépasse amplement les dates extrêmes de 1536-1798. Si la section réunit des documents individuels et sériels autres que les inventaires, les terriers et les registres cadastraux, les plans et les cartes, elle intègre davantage que les archives rétrocédées en 1798, à savoir des pièces de diverses provenances dont la présence se justifie uniquement par l’appartenance à la période bernoise. Ainsi les archives de l’Académie de Lausanne (Bdd), entrées en 1917, se prolongent dans la période cantonale, ainsi que les textes des coutumes, des franchises (Bf) et les registres de la justice de paix de Lausanne et des hypothèques (Bi). Le principe de pertinence a induit à la fois à concevoir les sections comme des collections plutôt que comme des fonds et à intégrer des fonds et documents dans des sections. Dès lors, il vaut mieux parler de documentation sur la période bernoise que de fonds d’archives définis par des critères de provenance et maintenus dans leur intégrité originelle. Le chercheur ne trouve pas des unités d’ar- chives reflétant directement les activités des producteurs mais des ensembles documentaires régis par des dates, des thèmes, des natures et des supports. Lorsqu’il aborde les archives, il importe qu’il s’interroge sur le contexte de production, l’appartenance à des fonds et la place occupée dans le plan général de classement. Selon la qualité de son interrogation, le chercheur est appelé à modifier et reconsidérer significativement la portée des informa- tions contenues dans les documents. 8 Présentation du Guide Norbert Furrer Notre Guide consiste principalement en deux inventaires : un « Inventaire vaudois » et un « Inventaire bernois ». Chacun des deux inventaires comporte trois colonnes. Dans la première colonne figurent les cotes que portent les documents dans les archives qui les possèdent ; la deuxième colonne contient les descriptions des documents ; dans la troisième sont indiquées les cotes des documents « correspondants » dans les archives de l’autre canton. Les descriptions des documents contiennent les éléments suivants : (1) Le titre du document : titre original, donné à l’époque − et placé par nous entre guillemets (sauf en cas de volume publié) −, ou titre attribué ultérieurement par un archiviste (2) Le nombre de pages ou de folios, le plus souvent possible ; les pages non numérotés étant mises entre crochets (3) La date ou les dates extrêmes de la production de documents ou la date de la première rédaction de docu- ments reproduits (4) L’aspect matériel du document : boîte, cartable, enveloppe, liasse, registre, registre d’onglets, etc. Comparées aux descriptions des documents dans les inventaires d’archives existants et consultables sur Internet, nos descriptions sont plus simples. Elles n’énumèrent pas une par une toutes les pièces d’une série mais les réunissent si possible sous une seule « entrée » (par exemple : ACV, Ba 16/1-12 : Registres de mandats souve- rains, Lausanne et mélanges, 1624-1798). Elles sont en revanche souvent plus circonstanciées, plus cohérentes et plus correctes. Les inventaires sont en outre dotés d’un appareil critique qui contient soit des renvois d’une cote à une autre au sein des mêmes archives, soit des renseignements sur le document − sa provenance, son état de conservation, sa disparition −, soit des informations sur les personnes ou événements apparaissant dans les descriptions, soit encore des précisions de nature linguistique. Par endroits, nous indiquons des travaux d’historiens issus des sources inventoriées. Il serait souhaitable de prendre ainsi en compte, de manière systématique, la production historique sur le Pays de Vaud sous le régime bernois. Dans l’« Inventaire vaudois », nous avons laissé de côté trois sous-sections de la section B, à savoir : Br : Affaires de communes Bs : Savoie et Pays de Gex Bt : Affaires entre particuliers.1 Elles renferment des pièces de provenance privée et/ou intéressant l’histoire locale (Br et Bt) ; le Bs, peu volumineux, réunit des documents concernant les trois bailliages bernois Gex, Ternier et Thonon, territoires conquis en 1536 et rendus à la Savoie en 1564.2 Ont également été exclus les ensembles suivants : Archives privées (P, PP)3 Registre foncier4 R Reproductions 1-593.5 D’autres sections ou sous-sections ne sont représentées que par leur titre ou par un inventaire très sommaire, notamment : Bv : Mines et salines, XVIe-XVIIIe s. 1 Voir, pour les trois sous-sections, Guide (1993) 30 et Tableau 1a. 2 Voir Coutaz (2011a) 212 3 Cf. Tableau 1d. 4 Voir Guisolan (2007). 5 Reproductions (récentes) de sources bernoises. Voir deux classeurs aux ACV (salle de lecture). 9 IB : Inventaire blanc, 1758-1760 D : Notaires6 F : Terriers7 G : Cadastres et plans (GB : Plans cadastraux ; GC : Cartes des communes ; GC I-III : Cartes diverses)8 H : Archives de l’Helvétique ZC 12 : Nouveaux titres. L’« Inventaire bernois », pas plus que l’« Inventaire vaudois », ne saurait prétendre à l’exhaustivité. En effet, de nombreux dossiers, séries, fonds, sections touchent l’ensemble du territoire bernois et tous ses ressortissants, aussi bien « allemands » que « romands ». En règle générale, nous n’avons retenu que les unités dont les in- ventaires précisent qu’elles concernent le Pays de Vaud. A quelques exceptions près, par exemple le A II 125 à 1043 : Ratsmanuale, 1535-1798, B I 1 : Manual der Heimlichen Kammer, 1527-1630, B I 2-18: Geheimes Manual (Geheimrats-Manual) der Stadt Bern, 1641-1797, B I 19: Minutenbuch des Ratsschreibers G[ottlieb] Thormann, 1795-1798, B II 1301-1324 : Holländische Kompanierödel, 1701-1796. Les Archives de l’Etat de Berne détiennent un petit nombre d’archives de famille.9 Nous avons inséré dans notre inventaire, à titre indicatif, quelques éléments du FA (Familienarchiv) von Fischer III.10 Il est sans doute hasardeux de mettre en parallèle les deux ensembles archivistiques vaudois et bernois. D’abord, les incohérences de classement, décrites plus haut pour Vaud, s’observent également à Berne. Ensuite, le classe- ment − selon le principe de pertinence − n’obéissait pas aux mêmes critères à Lausanne et à Berne. Enfin, les pièces d’origine diverse venues s’ajouter au fil des années aux fonds existants sont nombreuses de part et d’autre, donnant aux deux ensembles des allures de collections. Nous tentons malgré tout une « vue comparative des plans généraux de classement des Archives de l’Etat de Berne et des Archives cantonales vaudoises, concer- nant la période 1536 à 1798 » (voir Tableau 4). La comparaison devrait permettre une première approche, surtout à l’historien familier des Archives cantonales vaudoises (voir Tableaux 1a-1d) qui s’initie aux archives de Berne ; d’autant plus que celles-ci ne possèdent pas de guide publié à l’instar de celui des ACV. Les « correspondances » que nous établissons dans nos deux inventaires, entre documents appartenant aux ACV et documents appartenant aux AEBE sont de différents types. Nous en distinguons cinq : (1) Les documents sont identiques, c’est-à-dire de même contenu, l’un étant la copie de l’autre ou les deux étant des exemplaires d’une même impression. Exemples : ACV, Bd 21 : (Etat général des cures du Pays de Vaud, revu et corrigé en 1766. Double pour le trésorier romand, 370 p., 1766) et AEBE, B III 263 (Etat du Revenu des Cures du Païs de Vaud. Dressé en 1765. Revû et corrigé en 1766. Et augmenté des Bonifications accordées le 23e Dec. 1765 ainsi que de leur Reparation aprouvé le 8e Sept. 1766, [8], 335, [7] p.) ; ACV, Bdb 243 et Bf 44 et AEBE, B III 171 (Loix consistoriales de la ville et république de Berne, Données le 25 janvier 1787. Berne : A l’Imprimerie de LL. EE., 1787, 132 p.). (2) Les documents se recoupent partiellement, des documents identiques se retrouvant dans les deux fonds. Exemples : ACV, Bp 66 (Verzeichnus der Welschen Amptlüthen in kummens unnd iärlichen Nutzung [1614/15?] – Emolument-Buch aller Herren Ambtleüthen Ihr[o] Gn[aden] Weltschen Landts nach dero über- schickten Verzeichnußen im Jahr 1659 – Le Livre des Emoluments et revenus de chasque Seig[neu]r Ballif du Pays de Vaud, Anno 1659) et AEBE, B VII 2513 (Underricht Buch belangend die Besoldungen der Statt Bern Amptlüthen Ires Weltschen Landts, welche uff die Admodiation oder hinlÿchung, so min gnädig herren Rhätt und Burger zu befürderung der Statt und Landtschafft Bern mehreren Nutzes und Frommens, derselben Inkom- mens halb, hievor den 27 Nove[m]b[ri]s Ao 1614[−1628] angesechen) ; ACV, Bp 143-144 (Etat des greniers du Pays de Vaud, 1771-1797) et AEBE, B VI 120 (Verschiedene Getreide-Etats welschen Lands, 1759−1792). (3) Les documents appartiennent au même fonds d’origine, une partie du fonds ayant été séparée du reste − de manière chronologique ou « thématique » − et transférée aux archives de l’autre canton. 6 Cf. Tableau 1b. 7 Cf. Tableau 1c. 8 Cf. Tableau 1c. 9 C’est à la Burgerbibliothek que la plupart des grandes familles bourgeoises ont déposé leurs archives. En 2002, elle comp- tait 75 fonds d’archives de famille. Voir Burgerbibliothek (2002) 51-55. 10 Quant aux archives privées vaudoises, voir la liste − sélective − dans le Tableau 1d. 10

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2 sept. 2011 Les secondes se rapportent aux années de la pré- . sale propre à cet inventaire , connu sous le nom d'Inventaire vert, selon la B IX 845–85127 . Papiers de Georges Ansel, procureur des biens du jadis évêque,45.
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