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Grammaire copte (Tome 1 partie a-b) PDF

284 Pages·1973·15.484 MB·French
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J. VERGOTE GRAMMAIRE COPTE TOME Ia INTRODUCTION, PHONETIQUE ET PHONOLOGIE, MORPHOLOGIE SYNTHEMATIQUE (STRUCTURE DES SEMANTEMES) PARTIE SYNCHRONIQUE Ouvrage publie avec le concours de Ia Fondation Universitaire de Belgique Edit. PEETERS LOUVAIN 1973 © Copyright 1973 by Editions Peeters, Louvain, Belgique. D. 1973/0602/20 AVANT-PROPOS Le projet de composer une grammaire copte naquit en 1942. Devant le succes qui echut ala Egyptische Gmmmatica de A. de Buck, publiee en 1941 et vite epuisee (reedi:ion en 1944), A. A. Kampman, Directeur du Nederlandsch Instituut voor het Nabije Oosten de Leiden, m'invita a preparer un ouvrage similaire, consacre a la langue copte. Celui-ci devait, dans mon esprit, se differencier de la grammaire deja existante de G. Steindorff par son caractere descriptif ou synchronique. Ce livre classifie en effet certains phenomenes grammaticaux du copte selon les categories de la grammaire egyptienne et il emprunte a celle-ci une terminologie qui ne se justifie pas toujours. II n'etait d'autre part pas possible de priver l'usager de la grammaire des don nees diachroniques qui expliquent les phenomenes decrits. En outre, la plupart des egyptologues ne s'interessent au copte qu'en raison de ses rapports avec la langue ancienne. Je me proposai done de combiner les deux methodes en imprimant un commentaire historique sur les pages faisant face a celles comprenant l'expose synchronique. Les difficultes surgirent aussitOt au sujet de la partie phonetique. Les deux ouvrages relativement recents de W. H. Worrell et de W. Czermak arrivaient a des conclusions tellement differentes sur l'his toire des consonnes egyptiennes et coptes qu'une nouvelle enquete s'imposait afin d'elucider le probleme. Cette etude devint l'objet d'un ouvrage preliminaire, la Phonetique histm·ique de l' egyptien, paru en 1945. Une grammaire scientifique devait aussi, a mon avis, dans sa struc ture et sa terminologie tenir compte de l'etat actuel de la linguistique. Ce fut !'occasion d'un examen approfondi des nombreuses theories sur les fondements de la grammaire, dont les conclusions se revelerent desastreuses : il apparut que toutes les anciennes conceptions dans ce domaine etaient remises en question et aucun auteur ne proposait une solution satisfaisante. La recherche d'ui::te definition valable des concepts de substantif, adjectif; etc., avec lesquels le grammairien doit operer sans cesse, m'amena a ·.elaborer une nouvelle theorie gram maticale, fondee principalement sur Ch. Bally, mais ou la theorie de la transposition fut remplacee par _la theorie des << three ranks >> d'O. Jespersen, amendee a son tour par la distinction, empruntee a VI L. Hjelmslev, entre<< mot>> et << terme >> primaire, secondaire, tertiaire. Les resultats de cette etude parurent sous le titre Onderzoek naar de grondslagen van de algemene grammatica. De rededelen, avec un resume en franc;ais : Enqttete sur les fondements de la theorie gmrnrnaticale. Les parties du discours, dans les Mededelingen van de !{on. Vlaarnse Academie, 1951. Ils furent confrontes avec la theorie de L. Tesniere dans un compte rendu de son livre, paru dans Orbis, 9 (1960), p. 477-494. Entretemps le probleme de !'evolution, en copte, des voyelles a egyptiennes, liee la dialectologie, et celui de la vocalisation de l'egyp tien se poserent avec de plus en plus d'acuite. Th. W. Thacker, grace a une analyse minutieuse de l'orthographe des verbes dits variables, reussit a restituer les principales voyelles dans la plupart des formes conjuguees du verbe egyptien (1954). Apres avoir en partie corrobore ses resultats par de nouveaux arguments, tires du copte et des transcrip tions cuneiformes, tout en les completant et en modifiant la structure de certaines formes (Chron. d'Eg., 31 (1956), p. 16-53), j'ai montre que ce systeme de conjugaison, reconstruit plus ou moins theorique ment, se trouve atteste in concreto dans les transcriptions grecques des anthroponymes egyptiens: De oplossing van een gewichtig probleem: de vocalisatie van de Egyptische werkwoordvorrnen, avec un resume franc;ais La solution d'un problerne important : la vocalisation des formes verbales egyptiennes, paru dans les Mededelingen susmentionnes en 1960. Des articles de W. Vycichl, parus en 1952, 1953, 1957, 1959, avaient etabli pour deux formes nominales une identite de structure et pour deux autres une parente entre les langues semitiques et l'egyptien. J'avais moi-meme, en 1962, constate l'identite pour deux autres schemes nominaux lorsque l'ouvrage de G. Fecht, paru en 1960, fit entrevoir la possibilite d'entreprendre une etude systematique de la structure des semantemes egyptiens dans ses rapports avec celle des semantemes semitiques. Ce travail parut en 1965 sous le titre De verhouding van het Egyptisch tot de Semietische talen, avec traduction franc;aise : Le rapport de l'egyptien avec les langues sernitiques, dans les Mededelingen deja cites. Il elucida d'une maniere definitive la struc ture et la vocalisation des substantifs egyptiens, des adjectifs et des verbes a I'infinitif. Les regles qui se degageaient de cette recherche permirent en outre d'expliquer la formation du pluriel : The Plural of Nouns in Egyptian and in Coptic, dans Orientalia (Rome), 38 (1969), p. 77-96. VII Cette masse de donnees nouvelles deborde de loin le cadre que a a j'avais assigne, l'origine, cette grammaire. 11 fut decide d'editer d'abord, avec !'Introduction, la Phonetique et la Phonologie, ainsi que la Formation des mots. La partie synchronique donne une description et une analyse de l'etat de langue appele le copte, considere en lui meme, sans aucune interference historique. Seul le § 58bis groupe a toutes les references l'autre partie qui permettent de trouver !'expli cation des phenomenes phonologiques et de leur diversite dans les a dialectes. La partie diachronique equivaut en fait une grammaire historique de l'egyptien. Elle montre comment l'egyptien est ne du protosemitique et comment il s'est developpe, en suivant ses propres lois, jusqu'en copte. C'est l'histoire documentee d'une langue qui s'etend sur plus de 3000 ans, la plus longue qui soit. Nous esperons que cet ouvrage, fruit de trente annees de recherches, trouvera un bon accueil aupres des usagers. Paraissant 150 ans apres le dechiffrement des hieroglyphes par Champollion, il permet de mesurer !'immense progres accompli dans la connaissance de cette langue de haute civilisation grace aux efforts assidus des egyptologues et des coptisants. Heverlee, 19 aout 1972. LISTE DES SIGLES BIFAO Bulletin de l'Institut Fr!),/l,ya.is d'Archeologie orientale BSAG Bulletin de la Societe d'Archeologie copte GRdu GLEGS Gomptes rend us du Groupe Linguistique d' Etudes chamito-semitiques Crum, CD W. E. Crum, A Coptic D1:ctionary, Oxford, 1939 (et reimpressions) csco Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium Gardiner, On. A. H. Gardiner, Ancient Egyptian Onomastica, 3 vol., Oxford University Press, 1947 JNES Journal of Near Eastern Studies n.l. nomen loci n.p. nomen personae 00 Oriens Ghristianus Publ.IFAO Publications de l'lnst1:tut F-raw;ais d'Archeologie orienta.le Ranke, PN H. Ranke, Die agyptischen Personennamen, 2 vol., Gliickstadt, 1935-1952 vc vieux copte Worrell, OS W. H. Worrell, Coptic Sounds (Univ. of Michigan Stud., Humanistic Ser., XXVI), Ann Arbor, 1934 Worrell, GT W. H. Worrell, Coptic Texts in the University of ilfichigan Collec tion (Univ. of Michigan Stud., Humanistic Ser., XLVI}, Ann Arbor, 1942 ZNTW Ze-itschrift fur die neutestamentliche W issenschaft. a NOTE. Pour des raisons typographiques nous avons du renoncer donner des exemples du systeme long>> de Ia surligne (cf. H. J. Polotsky, Orient. Lit.-Ztg., << 1957, col. 223-225). INTRODUCTION La langue copte Le copte est la langue parlee et ecrite de l'Egypte chretienne. Les documents les plus anciens qui en sont conserves datent du IIIe siecle a pres J.-C. Les usagers l'appelaient ((langue egyptienne )) : 'T-aCIT€ MMN'TpMNKHM€. Notre appellation moderne ale meme sens puisque le mot grec alyv7Tnos est a l'origine du terme copte = qubti << >> par lequel les Arabes designent les habitants chretiens du pays. La conquete de l'Egypte par l'Islam, en 642, balaya la civilisation grecque qui y existait et inaugura le declin du copte. Les documents coptes non-litteraires, ecrits sur papyrus, qui nons sont conserves datent precisement pour la plupart du VIle et du VIIIe siecle, mais leur nombre diminue rapidement et il ne s'en trouve plus apres le xe siecle. Il en ressort que depuis lors la vieille langue du pays avait ete sup plantee par l'arabe. Nons devons done accueillir avec nne certaine reserve !'affirmation de l'ecrivain Maqrizi selon laquelle, au XVe siecle, les chretiens du $a'id, c.-a-d. de Haute-Egypte, parlaient presque exclusivement le copte. Le Pere Vansleb, un jesuite qui voyagea en Egypte au xvne siecle, releve comme une curiosite sa rencontre avec un vieillard qui savait encore s'exprimer dans cette langue. 2 En 1936, Werner Vycichl decouvrit a Zeniya, un village situe a environ six kilometres au nord de Louxor, diverses personnes qui pretendaient avoir conserve, dans leur famille, nne certaine pratique du copte parle. William H. Worrell, mis au courant de l'evenement, se rendit a Louxor et, ensemble, ils recueillirent toutes les donnees que ces personnes purent leur fournir. Ces materiaux furent edites par W. Vycichl, Pi-Solsel, ein Dorf mit koptischer Uberlieferung, dans Mitt. dt. Inst .. f. ag. Alte1·tumskunde Kairo, 6 (1936) Heft 2, et par W. H. Worrell- W. Vycichl, Chap. VI : Popular Traditions of the Coptic Language; Chap. VII : Texts in Phonetic Transcription, dans W. H. Worrell, CT =Coptic Texts in the University of Michigan Collection (Univ. of Michigan Stud., Humanistic Ser.; XLVI), Ann a Arbor, 1942, p. 295-342 et 343-354. Ils servent nous renseigner, sans 2 § 2-3 doute, sur une certaine prononciation traditionnelle du copte. Quant a la nature de la langue que ces gens pretendaient (( parler >>, il suffira, pour s'en faire une idee, de consulter la lettre copte-arabe qu'adressa a Georges Legrain le Khalil Bisada ou Khalil abu Bsade (rrc~ Te) de qui precisement certains habitants de Zeniya disent tenir leur con naissance du copte. Nous avons edite cette lettre, avec la traduction a franyaise qui l'accompagnait, en appendice l'ouvrage posthume de G. Legrain, Une Jamille copte de Haute-Egypte, Bruxelles, 1945, p. 122- a 126. Elle se compose de mots coptes rassembles coups de dictionnaire a et mis bout bout dans l'ordre des termes arabes, sans le moindre souci de la morphologie ou de la syntaxe coptes. Les dialectes coptes 3 Le mot<< copte >> est un nom generique s'appliquant, non pas a une a langue uniforme, mais une serie de 'dialectes. Six de ces parlers regionaux, au moins, furent cleves au rang de langue ecrite et litteraire. En appliquant les methodes de la dialectologie moderne, il est possible de determiner leur aire naturelle. Il s'avere en effet que dans un pays ou les parlers regionaux ne furent pas bouleverses par des migrations - comme par exemple dans la Grece antique - ceux-ci se differen cient de proche en proche. Les parlers qui ont en commun le plus de particularites phonetiques (isophones) ou lexicales et grammaticales (isoglosses) se situent done geographiquement le plus pres les uns des autres. La repartition dialectale fondee sur les isophones sera examinee a la fin du chapitre sur la phonetique. Voici les principaux resultats de cette etude (carte p. 59). 1. Le sahidique, designe par la lettre S, est de loin le dialecte le plus important. Son nom est emprunte au terme arabe $a'id, designant la Haute-Egypte. C'est le parler nature! de la region situee entre Heracleopolis et Memphis, et qui s'etendait peut-etre jusque dans le Delta oriental. Devenu tres tOt une langue ecrite et litteraire, il se a diffusa comme tel travers l'Egypte entiere. Certains indices portent a croire que le sahidique devint en outre la langue parlee de la region situee au sud de son aire naturelle et s'etendant jusqu'a Ashmounein Hermopolis : des textes non-litteraires provenant de cet endroit sont ecrits dans Ull sahidique tellement pur que Steindorff considerait celui-ci comme le parler nature! d'Ashmounein et d'Antinoe. Quant aux autres regions, il est vraisemblable que, dans les villes, les habitants §3 3 qui se distinguaient au point de vue intellectuel et social parlaient, outre leur dialecte propre, le sahidique, au moins avec les personnes originaires d'une region differente. Dans des circonstances analogues, les gens de condition moindre pratiquaient sans doute cette langue commune avec plus ou moins de succes, selon leur degre d'instruction. Presque toute la litterature copte originale fut ecrite en sahidique. Outre la Bible, un grand nombre d'amvres religieuses furent traduites du grec dans ce dialecte. 2. Le bohairique (sigle : B) est le parler du Delta ou du moins de sa a partie occidentale, laquelle se rapporte le nom arabe Bu~aira. Le Wadi en-Natrun fut aussi l'aire naturelle de cet idiome. Les plus anciens textes connus en bohairique sont la lettre P. Michigan 1526 (ed. W. H. Worrell, CT, p. 175) et le P. Michigan 926, un livre scolaire formant un cahier de huit feuillets et comprenant, outre un syllabaire, des citations de l'Epitre aux Romains et du Livre de Job (ed. Elinor H. Husselman, dans JNES 6 (1947}, p. 129-151). Ces documents sont attribues par les editeurs resp. au Jye_ye siecle et au JVe siecle. De la meme epoque date aussi le Papyrus Bodmer III. Evangile de Jean et Genese I-IV, 2 (ed. R. Kasser [CSCO 177-178], Louvain, 1958). Le bohairique acquit une importance particuliere dans l'Eglise d'Egypte lorsque, vers le milieu du vre siecle, les patriarches mono physites transfererent leur siege d'Alexandrie au monastere de S. Macaire dans le Wadi en-Natrun. Les convents de Nitrie constituent notre principale source pour la connaissance de la litterature bohairique, a !'exception des textes bibliques et liturgiques. Apres le cinquieme et dernier sac de S. Macaire par les nomades, peu a pres 817, les moines reconstituerent leur bibliotheque en transposant en bohairique un grand nombre d'reuvres sahidiques. Ces manuscrits datent du xe au XIIJe siecle (voir la liste des mss. datables dans H. G. Evelyn White, The Monasteries of the Wadi'n Natrun, I, New York, 1926, p. xxiv). La Bible bohairique classique >>, au contraire, est independante de << la version sahidique. Vers l'an 1000 elle devint le texte officiel et le a bohairique est actuellement, cote de l'arabe, la langue liturgique de toute l'Eglise chretienne d'Egypte. 3. Le fayoumique (sigle : F) est le parler naturel de l'oasis situee a l'ouest du Nil et appelee en arabe al-Faiyum, d'apres !'ancien nom copte moM «la mer>>, designant le lac (Birket) Qarun. Les plus anciens manuscrits offrent un type different des documents plus recents, qu'on pourrait appeler le vieux-fayoumique. Les textes litte- 4 §3 raires, generalement fragmentaires, s'echelonnent entre le IVe et le VIIIe siecle environ; il n'en existe pas qui soient posterieurs au XIe siecle. De nombreux textes non-litteraires prouvent que le fayoumique a offert une forte resistance au sahidique. Il s'en trouve encore qui appartiennent au VIIIe siecle; parmi les plus recents, il faut mention ncr deux textes dates de 966 et de 987. 4. Un nouveau dialecte fut identifie par P. E. Kahle et decrit dans Bala'izah, p. 220-227 (voir infra). Ill'appelle <<middle egyptian)} et le designe par le sigle M. Celui-ci rappelle facheusement le << memphi tique )> ( = bohairique) de l'ancienne terminologie tandis que le terme <<moyen egyptien )} visait anciennement le fayoumique et prete a con fusion avec le stade classique de l'egyptien hieroglyphique. C'est pourquoi nous preferons la denomination oxyrhynchite et le sigle 0 : le centre de cette aire dialectale, qui s'tStendait probablement depuis Heracleopolis jusqu'au-dela de Minya, semble en effet se trouver a Oxyrhynque. Il existe, dans ce dialecte, un ms. des Actes datant du Ive;ve siecle, dont !'edition doit paraitre aux Etats-Unis, et un autre, de meme epoque, contenant le texte complct de l'Evangile de s. Matthieu. Un troisieme ms. important doit etre eclite en Allemagne. Le nombre infime de ces documents fait 01·oire que l'oxyrhynchite fut de bonne heure supplante par un autre dialecte, a sa voir le sahidi que. 5. Le subakhmimique (sigle : A2) se parlait dans la region qui s'etend, au sud, a un endroit situe entre Akhmim et Ishqaw (Aphroditopolis), au nord, a quelque point en aval (ou en amont 1 voir infra § 5) d'Ash mounein (Hermopolis) et d'Antinoe. Le centre le plus important en etait sans doute Assiout; c'est pourquoi certains auteurs appcllent ce parler << l'assioutique )>. Le subakhmimique gagna beaucoup en importance grace a la decouverte, faite en 1933 a Medinet Madi dans le Fayoum, de sept mss. manicheens rediges dans ce dialecte. Aucun manuscrit subakhmimique n'est posterieur au ve siecle. 6. L'akhmimique (sigle : A) etait le parler de la region s'etendant depuis Akhmim (Panopolis) jusqu'a Assouan, probablement avec Thebes comme centre. Le dossier actuel des textes akhmimiques, comme celui du subakhmimique, se distingue par l'anciennete de ses manuscrits : a !'exception d'un papyrus datant peut-etre du VIe/VIIe siecle, ils sont anterieurs au ve siecle. Il en resulte qu'a partir de cette epoque les tendances particularistes dans le sud de l'Egypte ont ete definitivement .. vaincues par le sahidique, qui, des avant l'epoque

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