Les femmes ont-elles eu une influence essentielle sur les moeurs et la politique de la Rome antique ? Oui, quand on découvre Messaline et Agrippine jouer à la fois du poignard, du poison et de l'exil pour asseoir leur puissance. Oui, quand on voit la seconde pratiquer l'inceste avec son fils Néron afin d'assurer son emprise sur lui, et la première collectionner les amants pour détruire la réputation de son époux, l'empereur Claude. Oui, quand tant de femmes, dans la Rome royale ou républicaine, par une volonté de fer, parviennent à élever leurs enfants au sommet de l'Etat. D'autres, certes, montreront aux hommes l'exemple de la vertu, comme l'impératrice Hélène, mère de Constantin. Mais plus généralement, les femmes, lorsqu'elles s'emparent du pouvoir à Rome, transforment les palais impériaux en antichambres de meurtres innombrables, en lupanars où coule le sang, règnent le stupre et une débauche sans frein. Une forme de féminisme, tantôt exemplaire, incarnée par Cornélie ou Octavie, tantôt intransigeante, à l'image de Livie, est née à Rome : beaucoup s'en inspireront par la suite. Joël Schmidt, éditeur et historien de l'Antiquité romaine, a publié de nombreux ouvrages dont, chez Perrin, Lutèce, Paris des origines à Clovis, Sainte Geneviève, Le Royaume wisigoth d'Occitanie, Les Gaulois contre les Romains.