MASARYKOVA UNIVERZITA PEDAGOGICKÁ FAKULTA Katedra francouzského jazyka a literatury Faux amis : français, anglais et tchèque Bakalářská práce Brno 2014 Vedoucí práce: Vypracoval: PhDr. Zdeňka Schejbalová, Ph.D. Radka Halousková Prohlášení Prohlašuji, že jsem závěrečnou bakalářskou práci vypracovala samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Pedagogické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů. V Brně dne 2.4.2014 2 Poděkování Na tomto místě bych ráda poděkovala všem, kteří mě podporovali, hlavně své rodině a svému příteli Janu Schejbalovi, bez jehož podory a pomoci by tato prácě nevznikla. V neposlední řadě bych chtěla poděkovat své vedoucí, PhDr. Zdeňce Schejbalové, Ph.D., která je pro mne nejen jako pedagožka, ale i jako člověk velkou inspirací. 3 Table des matières INTRODUCTION ............................................................................................................ 5 PARTIE THÉORIQUE 1. Faux amis ...................................................................................................................... 7 1.1 Définition ................................................................................................................ 7 1.2 Classification .......................................................................................................... 8 2. Dictionnaires ............................................................................................................... 10 2.1 Maxime Kœssler et Jules Derocquigny ................................................................ 11 2.2 Robert Jewison Hill .............................................................................................. 12 2.3 Otomar Radina ..................................................................................................... 13 2.4. Josef Hladký ........................................................................................................ 15 2.5. Saul H. Rosenthal ................................................................................................ 16 2.6. Conclusion ........................................................................................................... 17 PARTIE PRATIQUE Ŕ ANALYSE DES FAUX AMIS 3. Analyse des faux amis ................................................................................................. 18 3.1 Introduction ......................................................................................................... 18 3.1.1 Liste des abréviations ................................................................................ 19 3.2 L’anglais contre le tchèque et le français ............................................................. 20 3.3 Le tchèque contre l’anglais et le français ............................................................. 25 3.4 Le français contre l’anglais et le tchèque ............................................................. 56 3.5 L’anglais contre le tchèque et contre le français .................................................. 67 CONCLUSION ............................................................................................................... 74 BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE ......................................................................... 80 RÉSUMÉ ........................................................................................................................ 82 4 Introduction En apprenant une langue étrangère, nous enrichissons peu à peu notre vocabulaire. Pendant ce procès, nous pouvons nous heurter à un mot inconnu, mais il peut nous rappeler un mot que nous connaissons dans une autre langue. C’est pourquoi nous présumons que ces deux mots ont le même sens. Or, il est à supposer qu’il s’agit des faux amis, c’est-à-dire des mots de l’orthographe similaire, mais de sens différent Ŕ des homonymes ou paronymes. Cette problématique n’est pas trop connue parmi les apprenants des langues étrangères, on n’y attire pas trop d’attention à l’école ou dans les cours de langue, mais elle peut concerner beaucoup de gens Ŕ non seulement des étudiants qui commencent leurs études et commencent à connaître une nouvelle langue étrangère, mais aussi des traducteurs plus ou moins experimentés qui ne veulent pas chercher chaque mot inconnu dans un dictionnaire. Attirer l’attention à cette problématique était une des raisons principales pourquoi nous avons choisi ce phénomène lexical comme le sujet de ce mémoire de licence. Le mémoire de licence traite le sujet de faux amis en anglais, en français et en tchèque. Ces trois langues ne sont pas choisies par hasard. Ne connaître qu’une langue étrangère n’est plus suffisant. Nous considérons le savoir parler anglais comme la base et c’est pourqoui l’anglais fait une partie de ce travail. Nous voulions aussi captiver l’attention du plus grand nombre de gens, ainsi nous avons choisi la langue étrangère la plus répandue en République tchèque. Mais si quelqu’un veut se distinguer, il faut connaître au moins encore une autre langue étrangère. Les langues étrangères les plus populaires sont l’allemand, le français, l’espagnol et le russe. Comme nous étudions le français et le mémoire de licence est écrit dans le cadre des études au département de langue et littérature françaises, nous l’avons inclus dans ce travail aussi. Une autre raison est que le français est très proche de la langue anglaise et qu’une grande partie du vocabulaire des deux langues est similaire ou la même. Néanmoins un grand nombre de mots peut avoir un sens différent et cette similarité apparente donne lieu à bien des erreurs. Étant donné que ce travail peut aider les apprenants tchèques, la troisième langue élue est le tchèque. 5 Bien que la problématique des faux amis reste mal connue, le phénomène est peut-être si vieux que les langues-mêmes .1 Plusieurs publications ont été écrites dans l’histoire ; on peut mentionner Nomina Polonica convenientia cum Sveticis, partim eundem partim diversum significantia Sensum Ordine Alphabetico collecta atque disposita du XVIIe siècle comme le premier livre écrit sur ce sujet comparant le polonais et le suédois.2 Nous avons choisi plusieurs dictionnaires pour notre analyse dans le deuxième chapitre dans lequel nous allons nous concentrer sur leur conception, la classification des faux amis et leur organisation. En outre, ce travail résume la problématique des faux amis en trois langues et présente une analyse commentée. Il n’existe pas de publications qui se préoccupent de ce sujet en trois langues. Notre mémoire de licence comprend deux parties : théorique et pratique. Dans la partie théorique, nous présentons une définition des faux amis et nous analysons et comparons quelques ouvrages qui traitent de la problématique. Dans la partie pratique, nous analysons des unités lexicales de trois langues dont les sens diffèrent dans une certaine mesure. Le phénomène des faux amis peut concerner tous ceux qui entrent en contact avec les langues étrangères ; tous ceux qui commencent leurs études, mais aussi ceux qui sont avancés. Ne pas connaître les faux amis peut provoquer des erreurs parfois ridicules, mais dans certaines situations, il faut les éviter. Les apprenants ont besoin des dictionnaires de qualité et d’actualité. Nous voulons diffuser la problématique des faux amis et proposer une analyse des faux amis en trois langues pour que moins d’erreurs soient faites. 1 Chamizo-Domínguez, P. J. (2008), p. 1. 2 Ibid. 6 PARTIE THÉORIQUE 1. FAUX AMIS 1.1. Définition Le terme faux amis est né au début du XXe siècle quand Maxime Kœssler et Jules Derocquigny ont publié leur travail Les faux amis, ou, Les trahisons du vocabulaire anglais (conseils aux traducteurs). Le néologisme se propageait peu à peu et s’est lexicalisé finalement parmi les linguistes et les traducteurs.1 Dans la deuxième publication de Kœssler et Derocquigny, Les faux amis, ou, Les pièges du vocabulaire anglais (Conseils aux Traducteurs), ils expliquent le terme par la première phrase de la préface : « Homonymie n’est pas synonymie. »2 Nous connaissons les homonymes de notre langue maternelle du primaire. Chaque écolier sait que le mot air a des significations différentes dans les phrases Il a l’air pensif, Le quatuor à cordes joue un air de Mozart et Elles se promènent à l’air libre. Quand nous passons du vocabulaire monolingue au vocabulaire bilingue ou multilingue, l’homonymie peut provoquer des erreurs plus ou moins graves.3 Si nous voulons employer la terminologie linguistique d’après Ferdinand de Saussure4, les faux amis sont un désaccord d’un signifiant (« [forme] concrète (image acoustique ou symboles graphiques) du signe linguistique [...]»5) et un signifié (« [contenu] du signe linguistique (opposé et lié au signifiant) »6).7 Quand nous voyons un signifiant écrit dans un livre ou nous l’entendons, une image apparaît dans notre tête et nous nous imaginons une chose concrète. Si nous voyons un mot étranger (l’orthographe est la même ou proche) ou l’entendons (il se prononce de manière semblable comme dans notre langue maternelle), nous déduisons que ce mot a le même sens que son « ami » dans la langue étrangère. 1 Chamizo-Domínguez, P. J. (2008), p. 1. 2 Kœssler, M., Dercoquigny, J. (1964), p. ix. 3 Ibid. 4 Ferdinand de Saussure était un linguiste suisse et le fondeur de la liguistique structuraliste. 5 Larousse : Dictionnaire français. signifiant [en ligne]. [cit. 2014-03-01]. Disponible sur : <http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/signifiant/72707?q=signifiant#71898>. 6 Le Petit Robert : signifié. 7 Voir Hayward T. et Moulin A. in Chamizo-Domínguez, P. J. Semantics and Pragmatics of False Friends. New York : Taylor & Francis Group, 2008, p. 2. 7 Néanmoins, de telles erreurs sont naturelles. Koessler et Derocquigny les expliquent ainsi : « Il faut, croyons-nous ; en rechercher la cause dans une application hâtive et inconsidérée du principe d’analogie. »1 Un traducteur déduit automatiquement que deux mots de la même origine doivent inévitablement avoir le même sens, bien qu’il puisse se différencier pendant l’évolution de ces deux mots.2 1.2. Classification3 Dans sa publication Zrádná slova ve francouzštině, Otomar Radina présente sa division des faux amis. Il classifie les faux amis en plusieurs groupes selon le mode de l’emprunt du mot d’une autre langue ou selon la différence du sens. Il est naturel que nous trouvons les faux amis dans les langues de la même famille. La majorité des mots ont la même origine, mais leur sens a changé pendant l’évolution. Or, quelqu’un peut s’étonner de l’existence des faux amis dans les langues de familles de langues différentes. Comment les faux amis peuvent-ils apparaître dans les langues dont l’étymologie est différente ? Une langue pouvait emprunter ce mot par diverses manières. C’est surtout un emprunt qui provoque ce phénomène. Il y en a plusieurs sortes et le sens peut changer parce que le mot ne garde pas toutes les associations pendant ce processus. Plus souvent, le sens peut devenir plus étroit (par exemple un champignon et žampion en tchèque), mais il peut aussi s’étendre (tel que de gobelín en tchèque qui a emprunté le mot au français où le gobelin est une tapisserie produite par une manufacture concrète). Ce qui peut aussi différer est le registre dans lequel nous utilisons ce mot. Un amant est un mot neutre dans la langue française, bien que le mot tchèque amant ait un trait négatif. Un mot peut passer à une autre langue par plusieurs manières. L’emprunt entre deux langues est le plus simple. Parfois, une troisième langue est impliquée et elle a une fonction de source du mot d’origine, par exemple le mot latin agenda a le même sens aussi en tchèque (ce qu’on doit faire), mais il signifie un carnet où nous écrivons quoi 1 Kœssler, M., Dercoquigny, J. (1964), p. x. 2 Ibid. 3 Radina, O. (1983), p. 5-9. 8 faire en français. Dans un autre cas, la troisième langue est un « porteur », c’est-à-dire, le mot est passé dans une langue par l’intermédiaire de la troisième langue qui a déjà changé le sens du mot. Radina distingue aussi les faux amis « à sens unique » et « à deux voies ». Le premier cas désigne les mots qui semblent être d’origine de la deuxième langue, mais le mot n’apparaît pas dans la deuxième langue, en fait. C’est, par exemple, le mot tchèque abiturient qui a l’air d’un mot français, mais la traduction en français est ancien élève. Le second cas est un mot qui existe dans les deux langues, mais il signifie deux choses différentes, par exemple benzín est traduit en français comme de l’essence et de la benzine signifie une substance détachante. Les faux amis « occasionnels » désignent les mots dont certaines associations peuvent être qualifiées comme faux amis. Il dépend du contexte et des locutions, par exemple le tchèque emploie le même mot pour une batterie et une pile = baterie. Parfois, nous attendons à ce qu’un mot existe dans sa langue d’origine dans plusieurs parties du discours. S’il y a le verbe diriger dont la traduction en tchèque est dirigovat, le substantif tchèque dérivé (dirigent) pourrait exister en français aussi. Or, l’équivalent français du mot tchèque est chef d’orchestre. Pour conclure, nous résumons la classification apporté par Radina : selon le mode de l’emprunt : o les emprunts dont le sens est plus étroit comme celui du mot originel o les emprunts dont le sens est plus large comme celui du mot originel selon la différence du sens : o les faux amis à sens unique o les faux amis à deux voies o les faux amis occasionnels 9 2. DICTIONNAIRES Il nous semble impossible d’apprendre le vocabulaire tout entier d’une langue étrangère avec toutes les associations pour que nous ne commettions pas de fautes en utilisant un mot dans un contexte faux. Comment ainsi apprendre si deux mots sont les faux amis ? Il y a plusieurs publications écrites sur le sujet des faux amis Ŕ des dictionnaires ou des travaux théoriques. Selon Chamizo-Domínguez, les travaux théoriques nous montrent des caractéristiques suivantes : Le sujet est souvent présenté du point de vue pédagogique, ainsi, il manque d’explications de l’évolution des mots et de leurs sens diversifiés. Comme les travaux sont écrits par les professeurs de langues ou par les traducteurs, leur œuvre ne compare que deux langues et nous offre seulement une liste des paires d’exemples sans aucune recherche profonde. Ils ne nous offrent aucune stratégie pour découvrir si les mots sont des faux amis ou non. Les travaux morphologiques et sémantique manquent d’aspect pragmatique. Ce sont des études seulement synchroniques, elles ne suivent pas l’étymologie des mots. Les travaux ne nous offrent pas d’analyse théorique du phénomène. Ils nous montrent que le sujet des faux amis n’est pas lié aux tropes.1 Le mémoire ne se passera pas sans consultations de dictionnaires des faux amis. Nous en avons consulté plusieurs et ce chapitre donne leur résumé et évaluation. Les dictionnaires choisis pour cette analyse sont : Maxime Kœssler et Jules Derocquigny Ŕ Les faux amis, ou, Les pièges du vocabulaire anglais : (conseils aux traducteurs) Robert Jewison Hill Ŕ A dictionary of false friends Otomar Radina Ŕ Zrádná slova ve francouzštině 1 Chamizo-Domínguez, P. J. (2008), p. xii-xiii. 10
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