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Etudes védiques et pāṇinéennes 1 PDF

68 Pages·1955·7.291 MB·French
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\ ) PUBLlCATIONS DE L'INSTITUT DE ClVILlSATION INDlENNE SÉRIE IN-SO FASCICULE 1 ',' " ~TUDES v~nIQUES ET PANINÉI~NNES • PAR LOUIS RENOU MEMBRE DE L'INSTITUT PROFESSEUR A LA SORBONNE TOME 1 PARIS E. DE BOCCARD, ÉDITEUR 1, RUE DE MÉDICIS, 1 1955 r l LES POUVOIRS DE LA PAROLE DANS LE RGVEDA o § P. Nombre de mots du 1}gveda sont affedés, par nature ou a par convention, désigner la parole ou la pensée (réalisable en í parole). Les spéculations védiques, telles qu'elles s'expriment dans \ les Hymnes, reposent sur une sorte de primat de la parole. Comme ~ -- on l' a souvent constaté, sur un plan philosophique (ou pré-philo sophique, si l'on préfere), un mot tel que viÍc n'est autre que l'équivalent de logos : c'est le prototype de la notion d'atmán bráhmafJ" comme le dit G. ad 10.125, hymne adressé précisément a la Parole. Les termes qui plus tard désigneront l'absolu, comme bl'áhnwfJ, ou ak~ára ont noté d'abord la « formulation » ou le « mot», des termes ésotériques chargés de résonance comme nada ou bindu sont issus de la « lettre » parlée ou écrite. Sur un plan plus large, auquel se réfere la généralité des Hymnes, la parole est celle du r~i, c'est la rá~trl devánam ... mandrá « 1'harmo nieuse institutrice des dieux» de 8.100, 10 (d' 011 I'á~trl tout court, i ! , 10 .125, 3). Elle constitue une puissance incommensurable. C' est le váco a daívyam de 4.1, 15, la « parole » (le terme est si présent l' esprit du poete qu'il est souvent sous-entendu) «merveilleuse, immortelle, qui a résonnera en chaque génération nouveau» (yád vas citrál!1 yugé yuge návya1!1 ghó~ad ámariyam), et dont le poete demande qu'elle soit maintenue en nous, qu'on la lui conserve (didhl'tá) 1.139, 8. Les mots visant 1'adion de « penser» sont aptes en général a désigner le produit de cette pensée, le poeme, la parole dite : ainsi entre autres, matí et dhí. « Dire» et « penser» sont joints dans vacó matím 1.143, 1 8.59, 6 (( die ausgedachte Rede» G.) et dans vacáJ:¿ ... maslya 10. 53, 4 « je voudrais penser a la parole (( grace a laquelle ... »). Le mot arámati (souvent personnifié en divinité, comme d'autres noms du meme groupe sémantique, cf. ci-dessous, passim) est un équivalent de matí)· l' élément initial (1) La traduction récemment achevée de G(eldne¡') a mis fortement en évidence l'importance de la parole et de la pensée poétique. Nous ne cherchons nullement a dissimuler (sans le rappeler chaque fois) qu'une partie,du présent travail n'est que la mise en brdre de matériaux fournis par les annotations de Geldner. - Nous nous som mes permis cl,e reprendre le titre d'un article pal'u dans les Studia Indologica Interna tionalia (1954) nO 1, mais le contenu est, par raPllOrt a cet al'ticle, ou nouveau ou largement développé. -2- -3- ál'am est celui qui figurerait dans l' expression complete * á1'CtT?11qhi Un autre dérivé de I/WI1- est mCln[~á, quí elésigne l'inspiration matíl} (cf. ál'am ... mánase 1.108, 2), c'est-a-dire « pensée mise en poétique (comme hfd et mánas qui figurent en énumération quasi forme correcte, pensée prete (pour les jeux poétiques) »l. pléonastiqlle a coté de man[~á 1.61, 2) ; parfois man[~á est plutot le « mot» de l' énigme (on sait le role éminent ele l' énigme dans § 2. A coté de medí figure mánman qui, avec son suffixe résultatif, le RV., et cf. § 10) 4.5, 3, mot qui a été révélé (prá-vac-) par désigne plus concretement le poeme, ainsi dans l'expression mánmr;t Agni, le dieu « révélateur » par excellence ; cf. allssi, au meme sens, clhá- 1.162, 7 (oú G. donne d'autres références) « composer un mánman 4.5, 6. D'apres 10.28, 5, la man[~á est comprise (cit-, poeme » : dhá- se dit de l' CBuvre créatrice sous toutes ses formes; racine qui est ele rigueur dans ce type de formules) par l)homme les résonances de cette racine, dans l'acception « littéraire», sont « avisé » (gftsa) et « fort» (tavás, tenne qui, comme tant de dérivés passées a clháman et a svadhá (ci-dessous § 18). La 11Uance propre en s'applique aussi aux fonctions intellectuelles). -ClS-, de mánman est sans doute « poésie héritée, mémorisée», ainsi .Medhá, un viellx dérivé ele mán(as) et ele la racine dhá- (racine 8.41, 2 oú la gíl' (actuelle) s'oppose aux pitt~lám ... mánmabhi{l. connuune, COlun1e 011 l'a vu, avec mal1-), note égalmuent un bien On sait avec quel soin les auteurs distinguent leurs compositions spirituel que l'homme cherche a acquérir et qui n'est autre que nouvelles (ou plutót, sans eloute, la maniere nouvelle de traiter la faculté poétique; l'expression máno mál1asi dhüyi 10.10, 3 un sujet connu) et les CBuvres anciennes. Cette distinction s'exprime vient pour ainsi dire justifier l'analyse elu mot, lequel s'applique par le voisinage fréquent náva (návya, etc.) j sána (sánaya, etc.), - aux « paroles» elu lauelateur qui se répanelent comme un flot l'idéal para'lt consister a faire un chant antique (c' est-a-clire d'inspi 8.52, 9 (la racine sl'Í- est encore une racine typique elans ces COl1- ration traelitionnelle) qui soit « nouveau par rapport au (modele) textes), et qui forme asyndcte complémentaire avec gíl' 5.42, 13. aTicien» (si tel est bien, contrairement a G., le sens de la formule Le composé medhásátá ou -tau (Loc.) signifie « lorsqu'il s'agit de návyam ... sányase 3.31,19). Cf. l'expression apáso návi~tau 8.2,17 gagner (le prix de) la pensée-poétique» 4.38,3 7.66,8 (interpré désignant la « recherche du neuf dans l' CBuvre (littéraire)) (a tation analogue Olelenberg Fest. Anelreas, p. 10). Le composé laquelle le poete renonce pour se rallier a l'éloge cl'Indra) ; c'est explique a son tour al'kásáti qui (avec Old., contre G.) est autant une véritable « quete » qu'implique le mot návi~ti, elont la finale et plutot meme « le gain ele l'hymne » que « la conquete ele l'éclat rime avec celle de gávi~ti (et de * bhCl1'i~ti décelable a travers (solaire) » (est-ce un hasard si cet exploit est mis au compte el'un bha7'i~á) « la recherche des vaches, du butin matériel ». L'opposition l(avi 6.20, 4 et 26, 3 ?)1. Sur ál'ka, cf. ci-dessous § 6. entre le « vieux» et le « neuf» se rend encore par tatámjtiiyate 1.110, 1 (sur l'image ele tan-, v. § 14) et par l'épithete jámí dans § 3. La racine dhl- indiquant une sorte el'intuition (valeur que jiimí b7'áhmá~ú 7.72, 3 « poemes traelitionnels». Il semble qll'il eléveloppera plus tard la forme élargie dhyc7-), en particulier elans y ait eu une querelle entre anciens et moelernes dans le RV., ou elu la liaison fréquente mánasá dh[-, proprement « voir par la pensée », moins un affrontement eles theses rivales 2. fournit le nom-racine dht et le dérivé dhltí. Il smuble bien qu'on eloive éviter de rencIre l'Instrum. fréquent dhiyá par « mit l(unst » comme fait G., non sans hésitations ; on elevra tenter de restituer (1) L'inv8rse de malí est ámali «alJsenee de pensé e )) (e'est-a-dire d'inspiration ou de style), tenue qui s'opposo it urálllna(1 3. 8, 2 ; e'est l'une des défieiences que le poele partout le sens initial « intuition (poétique)) ou simplement souhaite surmonLer (ef. ihiel.). De maniere analog'lle radhl'á est le «lent (en ínspiralíon) )), « parole, poeme ». Les dhllí sont a la tete eles víp8.6, 7, autrement opposé 7. 50, 20 it uhrmí lo.«vÍf)), celui qui a besoin d'un aiguillon extérieur (cml- ¡O-J. dit l'intuition précede la parole. On demande a la divinité (Saras AJlrablm 1'« impuissant » 9. 73, \) s'oppose it d1itra (§ 4). J(lrí (avee mánasa) est le ({ ellétif vatl « celle qui possede l'océall (spirituel, cf. § 21 init.) ») d'allouer (en inspiration) )) 1. 31, 13, dont le mánlra de peu de portée eliffere de celui de 1'1Iru sál¡¡sa, de «l'homme dont la parole qualifiante (porte) au loin)) (cf. aussi w'üct 1. 2,3 diL de la voix de Vayu s'étendant au large). Sáí¡¡Sa s'ajuste bien it noter la «portée )) Enfin l'épithete sthduir!(l « invétérées" (·avec le substanlif « po6sies )) ellipsé) 9,86, 4 de la parole, son l'etentissement; le terme désigne aussi l'objet ou le pl'ix de eette a l'air ele contrastor. avee l'épithilte (également sans substantif, mais précisée par parole, apposé a un nom divin, c'est-it-elil'e eongu comme une substanoe, 1. 178, 4 dld¡úua(z) dsuinliz qui pourrait signifier « jcnnes )) (proprement ; «en rclation aveo les '1. O, 11 6.24,2; transfcrt qu'on retrouve elans plusieul's noms elu meme gl'oupe séman Asyin ))?). L'ielée d'arme, el'autre part, se pouJ'suit 10.99, o par l'expl'ession vipd ... tique, králu 1. 77, 3 0.9,5 dák?a (passim), ucíyas (it ooté de udja et rayí) 2.1, 12, etc. cíyoagraya « la parole it pointe ele fer ". (ef. § 15). (1) J11 anyú (autre elérivé ele man- a sémantic¡ue déviéo) n'ost pas nóeessail'ement le (2) Vont elans le meme sens les expressions ¡amí ... dyudham 8.G, 3 d'armo héréeli « zcle " Ol! la é( colore » ; e'est aussi la force el'inspiration qui siege elans la boisson (elu taire " (sur l'image (le l'arme, v. § 16 n.), les ¡ümí ... dyudlzani 10.8, 7 et, au vers suivant, soma) dpantamanuu' 10.89, 5, eL Old. ad loc.; cf. lzal'imC/nyusayaka « dont l'arme les píl¡'YÜ(lY dyudhüni, Ol! le contexto confirme qu'i! ,'agil bien el'armes spirituelles. inspil'atl'iee est le (soma) blond". -4- -5- le don poétique, dhíyw!,- dhát 6.49, 7 (encore un emploi de dhá-) , yát ta anajé 1.102, 1. C'est la puissance d'Indra, son foudre meme locution qui se fixe en un semi-composé dhíyw!,-dha « conférant le qU'Kaiguise la dho)) 8.15, 7, sUati dho. La dhi~á~la qui « s'empare); don poétique)) ou bien (suivant les cas) « digne que ce don (lui) (vivé~a) d~ poete et 1'« engendre)) (jajána) 3.32, 14 n'est autre soit conféré )). De maniere analogue, le die u Pü~an - le frayeur qu'un tel Elan semi-personnifié. Ailleurs lemot désigne du reste de chemins, aussi dans l'ordre intellectuel - est celui dont on le «poeme)) lui-meme, qu'on crée (jan-) 3.2, 1, c'est-a-dire qu'il souhaite dhíyam ... jinvatu 2.40, 6 ; il est appelé dhiyw!,-jinvá ou équivaut presque aux innombrables termes tels que stóma et dhljávana «l'animateur)) ou « l'accélérateur des pensées)) (sur stotl'á, gír et víp (§ 5) décrivant la parole fixée en structure rituelle la racine jü-, cf. § 20)1. ou du mojns « énoncée)) selon les formes l. Dhltí figure comme sujet de dhá- passif dans le passage apopha nique commengant par ádháyi dhltíJ:¿ 10.31, 3 « l'intuition poétique § 5. Le mot víp se rapporte au mécanisme de la pensée védique, a pris place )), formule que commente la str. 6.9, 6 OU se trouve ou ~i l'on préfere aux conditions psychologiques de la joute poéti que. Il s'agit proprement du « tremblement )) oratoire, de l'inspira dépeinte la frénésie de l'acle poétique, ví me kál'~la patáyato ví tion « mettant en branle )) le poeme, sans qu'il faille chercher sous le cákí}lll' vtdar¡l jyótil' hfdaya áhitaf!1 yátjví me mánas cal'ati dÜl'áadhlJ:¿ terme, a tout prix (cf . .la juste remarque de G. ad 6.22, 5) une valeur kír¡l svid vak~yami kím II nú mani~ye « mes oreilles ouvrent leur vol, mon regard s'ouvre, elle s'ouvre aussi cette lumiere sise au mystique analogue au spanda des Cachemiriens. Ainsi la parole (gír, CCBur [notion de lumiere, § 6 ; le CCBur comme siege de 1'inspiration, terme banal) est elite vépl « tremblante )), en meme temps que vákvarl J. « impétueuse )) (loe. cit.) lorsqu'elle cherche son chemin vers Indra. § § 20, 21 Mon esprit se meut avec la pensée (qui vise) au loin ; Si tel est bien le sens premier (plutót que l'idée de « conjuration que vais-je done dire, que vais-je imaginer ? )) : le préverbe ví a lui 'magique )), comme propose M. Thieme Fremdling, p. 43 n.),en seul souligne l'effort de la pensée pour atteindre un objet extérieur (cf. § 14). tout cas víp et les mots du groupe ont des valeurs affaiblies.: Enfin dhltím as- équivaut a « atteindre (correctement l'objet de) viprá est l'orateur (sacré), l'officiant ou le die u en tant qu'ouvriers l'intuition )), c'est-a-dire le poeme congu, G. ad 2.31, 7. de la parole, vépas est le discours, vipascít (racine cit-, commeci-des Dhtl'a est un nom-épithete du poete, en tant que possesseur sus) « celui qui comprend (le vrai sens du) discours )) ; sur vipanyú, permanent de la dht ou « faculté poétique)); on trouve le mot cf. G. ad 5.61, 15. Le r~i est sámavipra comme le dieu est associé a dhltí, ainsi qu'a mánasa; parfois il se dit du charron, gayatl'ávepas, « exprimant la mélodie )) ou « 1'hymne strophique )). de l'artisan manuel, mais toujours (par hypallage) dans des passages Quant a vákval'l, le terme. se réfere a la racine vac- (vacyáte) OU il s' agit en fait de l'hymne, auquel se trouve comparée la voiture qui note l'élan, le balancement de la parole, matíJ:¿ ... vacyáte 1.142, ou l'ouvrage manuel. 4 « la paroIe s'élance )), matíl' hl'dá á vacyámana 3.39, 1 « la par,ole s' élangan~ du CCBUr); ou bien le¡=¡ sumatí, les « poemes bien (dis § 4. Un autre vocable, qui dérive sans doute aussi, médiatement, pO$és) » sont dits « prendre leur élan grace a la pensée», mánasa de la racine dhl-, est l'obscur dhi~á~la. La ene ore on est en présence vacyámanaf;, 10.47,.7. . C'est l'acception figurée du sen s ge base, d'un de ces vocables riches en résonances, que les poetes se com qui est « galoper», et qu'on a dans vákviil:? 10.148,. 5 appliqué plaisent a introduire dans des contextes qui en accroissent, plutót aus¡=¡i aux hymnes (Velankar)2. qu'ils n'en réduisent, les virtualités sémantiques. L'une des facettes s'applique visiblement a l'élan poétique, a l'inspiration qui, venue (1) Le nom-racinedhí{i 1.173, 8 (eL nará1)1dhiiia cité § 3 n.) doit avoir Ull du dieu, « marque son onction)) sur 1'hymne, asyá stotl'é dhi~á~la sens aralogue : "quand tu (Indra) visites par l'inspiration le commun des hommes et les patrons »8ürtJ¡¡.~ cid yádí dlzi~a vé:;i jániin. En revanche, il est difficile de croire avec (1) Ce type de composés, dlzíyaTpdlzii dhiua1)ljinuá, ont toujOUl'S en principe l'expres G. (ad L71, 3) que le mot rlidhi:;Íl vise les pensées (substantil ellipsé) «avides)l de sion verhale analytique a coté d'eux. - Dht est souvent associé a púra1)ldlzi (cf. G. l'adversaire (al'í) - comme l'épithete INyant 8.79, 5-, s'opposant aux pensénes (nom ad10.65, 13), ce qui permet de croire que la notlOn d'" ahondance » notée par ce second également sous-entendu) « sans désll' » (átr~iJantliJ) du poete destiné au succes. paralt terme a quelque rapport spécia1 avec la "pensée " : ainsi est-il dit que le soma doit tnoins forcé d'admettre que les dídhi~Íl sont, comme les dht ou les dlzlti, des « pensÚs" a "accroltre la pal'ole )l ou "engendrer )l l'abondance (des idées) ", uardlzáyii utica1)1 janáyii va la bIes, quÍ.« cherchellt établir leu!' demeure » (okyá1)t didhi~anta), comme il est dit a púraT¡lCllzim 9.97, 36. A titre de tentative, on proposera d'ana1yser pÚl'a1)ldhi comme 1.132, 5. De ffieme dídhiiiiiVii(1 10.114, 1 est l'ép.ithete des dieux qui, l'instar des suit : "ce1ui dont la .pensée (va) a son pleill » (composé du type tValpkiima ou VS. humams, cherchent l'inspir¡¡tion (<< ils goutent le lait du ciel »). nará1)ldhiiia "dOllt l'inspiration (va) vers l'homme » ¡ ce dernier terme est précisémellt (2) Le terme 8uvl'kií, qui désigne également le poeme, n'est pas seulement " l'ceuvre une épitMte de pü~an). bien tournée » au' sens profane OU nous l'entendons¡ l'idée est celle que rend u~ passage • -6-'- -7- § 6. La pensée est congue comme une lumiere. Cette valeur se les trois Veda. Gn « allume les paroles )) (vagmín índhiinéiJ:¿) 10.3, 4, rencontre dans les racines cit- et dhí- (cette derniere, doublant paroles qui « brulent les mondes)) (uí l'Ódasl atapad ghó~a e~üm) partiellement dí- « briller )), cf. le dérivé slldítí qui recouvre slldhí 3.31, 10. La raeine tap- se situe ici en sa vraie plaee : le poete 8.97, 12 et la note de G. au bas de n, p. 425). Gn dit par ex. souhaite que le chant « brille)) (ou brule ))) pour l'homme aimant « cákíjaséi dídhyéinéil} 7.91, 4 aussi bien que mánaséi ou I1wnííjii dh:f-)' la parole, tapata ... gírva~1Clse brhát 8.89, 7. Le tápas n'est autre inversement dí- a pour sujet gíl} 10.99; 11 ou bráhma 6.16, 36. que la brulure intérieure, la ehaleur que dégage l'extase poétique De tel personnage il est dit qu'« il brille (pour le dieu) de soma et (comme dit. G .. ad 9.83, 1) : en ce passage le poete distingue l' etre de chants)) 6.20, 13 dídáyad ít ... sómebhil} ... arkaíl}: il s' agit sans cru)) (ümá), c'est-a-dire sans qualification, celui dont le corps « doute du « feu )) de l'inspiration saerée, comme le pense G. ad loc., n' a pas été consumé (átaptatanüJ:¿), d' avec les etres « cuits )) (srtá), qui compare l'emploi de SllC- 4.2, 15. L'expression analogue rcá qui atteignent leur fin (poétique) : transposé sur le plan profane, sócantal} 9.73, 5 (les éhantres) « brillent en strophes )) indique eertai.:. ceci aboutira a la théorie des maturations (pctka) dans la rhétorique nement bien plus qu'un simple sueces littéraire, c'est une « illumi classique. nation)) interne (le mot est plus approprié ici que lorsqu'il est J{etú exprime aussi l'idée de la « lumiere spirituelle )), tout au utilisé pour rendre bodhi et bllddha dans la littérature bouddhique): moins 5.66, 4 (d. G. et Old. ad loe.) : c'est le ketú des humains La str. 8.6, 8 souligne pour ainsi dire cette valeur de la « lumiere )) : qui leur permet (telle une lampe magique) de « percevoir les gúhéi salír úpa tmánéi prá yác chócanta dhítáyal} ! ká'!Jvéi rtásya valeurs-poétiques a travers les remparts de l'entendement (pro dhéiráyii « quand les pensées, qui sont (naturellement) cachées fane) )), kávyct yUUá1?l .dákíjClsya pürbhíJ:¿... ní ketúnct jánéinct1?l [idée familiere aux poetes], sortent en pleine lumiere, d'elles-memes, cikéthe (la racine cit-, malgré l'anomalie grammaticale de cikéthe, (e' est alors que) les KaIfva [brillent : verbe déduit de sócanta qui est bien la forme attendue dans ce contexte ; c'est elle d'ailleurs précede] avec le flot [en meme temps : le rayon, éventuellement qu'on retrouve dans le dérivé ketú, proprement le signe permettant aussi : la lame-tranchante, d. G. ad loc.] du J}ta)) (sur le sen s de « eomprendre )))1. sous-jacent de rtá dans ce cadre d'idées, d. ci-dessous § 19). Le mot arká, que nous avons rencontré ci-dessus, est ambigu (1) Inversement tálllClS se dit de I'esprit enténéb1'é 2.23,3, Ol! le mot avoisine pCll'il'ap entre les valeurs de « lumiere )) . et de « chant)) (d. 2 fin.) ; il a ({ paroles vicíeuses,,; aussí 5.31, 9 (dit des ténebres qn'on chasse du crnur) et p1'obable pour épithete sllcáyant, bhéinwnánt, agnitápas (cités par G. ad ment 3.39,7 oú i1 est dit que I'etre vijiinún choislt la lumicre (et 1'ejette) les ténebres. 4.56, 1) comme bráhma~l lui-metne a l'épithete dYllmnávant 3.29, Des lors il n'y a pas d'objection a entend1'e ádyl1 ({ dénuóe de lumiere" (la parole ennemie) 7.34, 12 (antre, Old.). Est-ce dans ce .groupe qu'il faut indirectement placer 15 ; d. aussi l'expression arkasoká « flammes en forme d'hymnes )j la locution ja(l siíryClsya 0,93, 1 qui s'applique apparemment aux poésies (mentionnées (dit d'Agni) 6.4,7. Il ne faut pas chercher a tout prix, comme an pada b), ({ les enfants du soleil", comme I'expression ({ la fille du soleil" clésigne jadis Bergaigne, Pischel, Gldenberg, a maintenir une aceeption l'art poótique G. ibid. et Kommentar p. 140? Comme on le voit a propos de Dh1, unique pour arká. Le probleme n'est pas d'ordre purement linguis Purar:¡¡dhi, Man1~¡¡, Dhi~alfa, Aramati, d'autres termes encore (G. ad 1.186, 1), les tique. L'ambivalence, id comme si souvent, est au fond meme de notions poétiques abondent en personnifications, qui ne sont d'ailleurs que la proj ection concrete de l'objet en lequel s'incarne l'idée poétique. Certaines de ces personnifica la pensée, et partant de la sémantique védique. tions 80nt limité es a des groupes d'hymnes, ainsi Sarasvatl (sur quoi v. en dernier Des valeurs analogues a celles de dí- et de SllC- sont rendues Gonda Early VÍi¡;¡.lllism, p. 227 et passim, Lommel Fest. ,Veller, p. 411) figurant, soit par les formes ví-bhéi- 1.71, 6, dit de l'homme pieux qui « brule )) en [jueue du groupe composite Asvin-Indl'a-VisveDeval.l 1.3, 10-12 (et Ol! son role est pour Agni (d. la note de G. sur ce vibhiiti qu'Gld. tentait d'éliminer); encore mixte entre celui de 1ft dóesse des eaux et de la dóesse de l'éloquence), soit dans rurucanta 4.55, 2 et rucá 56, 1; jyótiíj 3.26, 8. La richesse des les hymnes Aprr - qui sont également des séquonces divines -, cf. G. ad 1.142,9, a a oi! Sarasvatl est jointe Bharatl (Hotra) et I<;la (Mahf) ; soit enfin dans un passage contextes montre qu'il s'agissait la de notions familieres. Au vers te! que 2.1, 11 qui dérive de I'hymnograpllie en « ap1'1 ". Hotra-BharatI est la paredre 7.8, 3 se trouve l'expression ví uasal} suvrktím par quoi le poete féminine d'Ag'ni d'apres ce dernier passage, et Agni joue un role hors de pair dans tout a invite Agni a « éclairer le poeme )), c'est-a-dire l'inspirer. Les le domaine de la chose dite, du mot révélé : i1 est le uál11li, c'est-a-dire, non pas seulement trois corps de la lumiere )) sukrásya tanual} ... tisl'áJ:¿ 10.107, 6 sont le « conducteur " des dieux vers l'autel ou eles dósirs humains vers les dieux, mais le « váhnir asa de conducteur par la parole, vVortfiihrer " G. ad 1. 76, 4 et 10.115, 3; váhni tout couÍ't peut équivaloir a « poete ", cf. 10.114,2, etc. Noter que le nom Bharatl précitó tel que sám ... vri1já ukthaí(l 10.61, 17 ({ il tOUl'ne a lui (la divinité) par ses hymnes .". a continué, dans les textes ultérieurs, a etre associé a Sarasvatl et aboutIt a désigner Ce rapprochement suillt a écarter l'analy8e da mot en w+rktí, qu'on a parfois admise. l'al't oratoire quand sarasvatl a lui-mome pris ce sens. Des paroles familiales sont notées Svávrkti (hapax) paralt un pUl' doublet de sllVrktí, au sujet duquel on notera que la par les termes SasarparI 3.53, 15 « celle qui ócarte l'ÚI1lClIi ", Varkarya 1. 88,4 (associée particule Sll supplée, en composé nominal, la voix moyenne (vrJilcte). a dhí); cf. en fin la'Sarparajñ1 de 10.189, dont la tradition ferait une sorte d'hypostase de Yac. . -8- -9- ad loe.; aussi, au meme sens, bl'áhma ... sü~ÓJn 10.120, 8 ou § 7. Le caractere créateur, fécondant, de la parole est souligné par l'expression mütám{t « les mereS» 8.6, 20 et probablement stómam ... SO 6.10, 21. D'autres termes désignent plus clairement le poeme comme un 9.111,2; toutefois le tenue n'est nulle part sans ambigulté. Ailleurs « acte de force» : ainsi vál'dhana « croissance)J, qui se trouve on ndus dit que les poésies « résident chez les meres» 10.120, 9 fréquemment associé a bl'áhnwl.l, a ukthá, etc .. (1.80, 1 3.36'.1 ~ 8.1, (mclial'íbhval'lf:¡), c'est-a-dire qu'elles ne sont pas mariées, qu'elles 3 et ailleurs), et dont rend compte la 10cutlOn val'dhase gz/'a 2.1, sont comme « des SCBurs sans tache (vierges) ». En fait (c'est ce que 11. Le poet? est un héros, ni (passim), sz1m 10.114, 92 le poete laisse entendre), elles attendent leur amant Indra. Dans • bien d'autres passages, les paroles sont figurées comme des femelles § 8. Le langage est ésotérique, ou du moins fermé aux non « désirant le male» 9.19, 5 (vl'~al.lyánWJ). De maniere moins initiés. C'est ce que rendent les épithetes fréquentes gzíhya (la frappante mais claire tout de meme, on a les épithetes yahvi, gzíhyü jihvd de 10.53, 3) et aplcya (aplcyena mánasü, ibid. 11, passim, y~lVaií 5.47, 1 ; le poeme est une « belle» (bhadl'd) qui va ainsi que [aplcyayüJ jihváyü), le «sens» caché, la « langue» secrete. au rendez-vous. L'idée est banale que tel die u male, Soma ou Un synonyme partiel de ce mot jihvd « langue» est juhzt: on a Agni par ex., féconde le poeme : celui-ci est désigné en général cherché a ne maintenir que le sens de « cuiller sacrificielle)J, qui par un substantif féminin, ou évoqué par une épithete féminine, est en effet attesté et doit dériver de la rae. lm-, mais il a díl alors que la « parole » transcendante (le bl'áhma~l ou l' ak~ám du exister un (homonyme ?) juhú = jihvd, c'est-a-dire une ancienne § 8) ou bien abstraite, nue (padá), est plutót du neutre. Les vl'd forme *jihü (au timbre vocalique assimilé) qui répond a l'av. hizü ou « Lockweibchen» comme traduit G. sont, éventuellement, les dont M. Benveniste Fest. Weller, p. 31, vient de montrer l'authen paroles ornées (G. ad 10.123, 2; contra, Old. ad 8.2, 6). Un autre tique validité comme doublet de hizvü. JLlh~1 désigne 1.58,. 7 terme vaguement érotisant est Vd~11« voix» : les vd~l appellent « les sept langues (des pretres)J, autrement dlt leurs sept VOlX, Indra 1.7, 1, ce sont de jeunes femmes qui montent sur le chal' comme on a ailleurs saptá vd~lJ:¿ 9.103, 3 ; il désigne la langue de des dieux (ainsi les deux Vdl.ll de 1.119, 5, la Vdl.llcl ou « vdl.ll en l'officiant qui « oint» le poeme 1.61, 5, ou la Yac personnifiée puissance » (?) de 5.75, 4). Dans les hymnes a soma, tous les noms 10.109, 5. n est probable qu'il y a superposition des deux sens de de la « parole » jouent le role d'« amantes » du soma, ainsi manl~d juhú en ces passages3 et stÍlbh 9.68, 8, dht 86, 17, les bl'áI1l111J:¿ (scil. vd~lJ:¿?) 33, 5 qui sont • . Le mot en tant qu'élément « impérissable» (ájam « non sujet a la fois « juvéniles» (yalwif:¡) et « meres » ; la racine nu- abhí-nu a vieillir» comme il est dit, passim) est l'ak~ám, c'est « le grand se prete d'elle-meme a cette connotation érotique, comme le montre, au meme maI,l<;l., l'image sexuelle de 32, 5 ou de 56, 3. Les « prieres» (víp) sont assimilées, occasionnellement, aux (1) Un mot de sens voisin est (ápi-)vat-, que vient d'étudiel' de la maniere la plus « doigts » du pretre-amant qui triturent le soma (cf.4.48, 1 6.44, 6 convaincante M. Thieme Fest. 'Yeller, p. 656 : le régime est toujours "force spirituelle », 8.19, 33 011 víp est équivoque entre l'une et l'autre acception). lcrát¡¡ ou analogues, l'idée est ceHe d'" insumer » cette force dans l'ame du poete. Ce ne C'est d'un autre secteur sémantique qu'accede a la notion de peut etre un hasarel, cornme précise M. Thieme, si un vieux nom du "poete inspiré », « paro le » un terme tel que sü~á, par une métaphore sans doute lato vales, recouvre exactement cette racine rgvédique. analogue a celle qui nous fait parler de « souffie poétique ». Le rap (2) Cf. encore les racines pf- 10.64, 12 "faire gonfler » (le poeme, image elu lait elans prochement avec su~-/svas- « souffier)J, qui n'estpas évide:r:t le pis de la vache, ef. § 9) et pinv-2.34, 6 (analogue). Il est elit qu'lnelra revigore (tütot) (Thieme KZ. 69 p. 172, propose une tout autre analyse), pourralt la parole 2.20, 5 et 7. lci se situent eles adjectifs comme i?il'á « (la parole) vigoure~se » (schlagfertig, comme traduit bien G.) 10.98, 3 (i id. dy¡¡málfm selon § 6, anamivdm s'appuyer sur des formules comme l'tám üSu~ül.ldJ:¿ 4.1, 13; 2, 14 "saine »,.c.-a-el. san s eléfectuosités), svdll'ya "elonnant ou prenant force»? 10.160, 2. et 16 « ceux qui prennent leur souffle pour le I}ta» (sur l'emploi Le bráhmalJ (yád dfdáyad diví "qui brille au ciel » selon § 6) est dit prajdvat 6.16, 36 de l'tá icí, v. § 19), ou comme ukthásu~ma, épithete de gíl' 6.36, 3 "riche en postérité» (aussi 9.86, 41) : cela signifie-t-il "apportant eles enfants» ou « (les paroles que leur) souffie (transforme en) hymnes ». Le mot est-ce a entenelre figurément, se demanele G. ? Équivoque est aussi le mot S1lvil'a, épithete de la parole : signifie-t-il qu'elle est productrice el'hommes (comme la sü~á comporte une relation déterminative avec mánman, ainsi "richesse » qu'elle atUre est elle-meme s¡¡vira), ainsi 3.8, 2, ou (ele fagon moins intéres sü~ásya mánmabhiJ:¿ 8.74, 1 (G. rend de maniere peu convaincante santoe) qu'elle est faite par eles virá? Vípravfra 10.104, 1 est plus clair " (la parole)qui « mit Gedanken des Eifers )J), qui se résout d'ordinaire en relation a pour héros eles orateurs ». Cf. encore § 16 fin. asyndétique, comme il arrive souvent, soit sü~ám ... mánma 10.54, 6 (3) La langue est encore mandrdjanf 9.69,2, "l'aiguillon harmonieux» que le soma « poeme (comme épreuve de) souffie)J, cf. 3.54, 1 10.31, 3 et G. renel acéré. -10- -11- vocable)) qu'on trouve a I'origine des temps « sur le pas de la souvent citée 1.164, 45 (G.J1. Ví-cluh- 7.4, 7 semble signifier « traire vache )) 3.55, 1. La variante phonique ák?al'a est a la fois « parole )) a contre-sens )) les voies (poétiques) de l'homnie sans vocation. et « vache)) (d'ou la féminisation) 3.31, 6 (cf. G. ad 1.34, 4). C'est A coté de gó fonctionnent des synonymes, comme pfsni 8.6, 19. la Vache en effet qui détient les noms. Son « pas caché)) 4.5, 3, A coté de clhenú se situe la variante ambigue clhéna, de nouveau autrement dit son « nom secret )) 5.3, 3, est l'arcane par excellence, un mot pour lequel on ne sait si I'on peut instaurer en acception dont le poete cherche la révélation. C'est par ce détour que padá authentique, linguistiquement valable, des valeurs qui d'abord « pas, trace de pas )) a pris dans l'usage banal le sens de « mot)) : semblent simplement sous-jacentes et figuratives. G. (ad 1.2, 3 les « pas)) que trouvent les etres prédestinés sont a la. fois les 7.21,3 8.32, 22) nous paralt avec raison maintenir, partieIlement, traces du dieu et le symbole que comporte le langage poétique le sens de « discours)) : l'Indra qui fait attention aux dhéna des (cf. G. ad loe.). En général le padá primordial est celui de la honnnes 10.43, 6, celui qui est invité a se réjouir aux dhéna et aux Vache, représentation a laquelle se mele celle des « pas )) de Vif?I).U dht 10.104, 3 (analogue 10), n'est sans doute pas différent du die u 5.3, 3. « La Va che porte trois fois sept noms, ainsi me l'a révélé avide de poemes qu'on représente en tant d'autres passages; Varu~a)) :.87, 4 (tl'íJ:¿saptá nd17ldghnya bibhal'ti) et le poete ajoute l'épithete vísl'?tadhena du nom sllvr1dí 7.24, 2 vise la masse oratoÍI~e « celm qm connalt le padá doit les enseigner comme des arcanes )) qui se trouve libérée des lors qu'on presse le soma. Ce sont certal (viclvdn paclásya gllhyd ná vocat). Les ancetres ont été les padaj lid nement les clhéna « prieres )) qui 4.58, 6 sont dites « couler )) comme 1.62, 2, connaisseurs des chemins et en meme temps des mots des rivieres, d. gíl'O ct1'?anti sasl'úta[¿ (( d'un merne cours ))) 9.34, 6. (G. : cf. le role précité du die u PÜf?an). Soma et Agni sont les Il semble done que, de ce biais, et malgré la difficulté phonique padaví[¿ kavlndm, les instituteurs du kdvya, les pionniers en matiere plus apparente que réelle, le lien de dhéna avec av. daena puisse poétique. et doive etre maintenu. § 9. N ous avons rappelé le role de la Vache dans I'initiation au § 10. Les Hynll1es contiennent quelques énigmes, généralement langage. Le poeme lui-meme est une « va che laitiere)) clhenú en séries et nettement reconnaissables. L'hymne 1.164 est une 3.57, 1 « celle qui palt sans berger, laissée a elle-meme)) (c'ál'anU17l petite sct1?lhita de devinettes cosmogoniques ou ritualisantes, pl'áyuta17l ágopa17l, ibid.), entendez : jusqu'au moment ou le dieu sorte de matiere premiere pour les apprentis poétes. Des groupes inspiration la visite. Cf. aussi 1.139, 76.48, 13. La mauvaise parole restreints figurent 1.95 et 152 (str. 3-5) 3.55 6.59,5-6 10.114. Dans est ádhenu 10.71, 5. Le mot gó a naturellement le meme sens la bénédiction des armes de I'hymne final du Livre 6 sont énoncées, (~t l'on sait que dans la langue ultérieure, depuis I'épopée, gó sera a propos de chaque type d'arme, des devinettes dont la solution dlrectement un nom de la « parole ))) : la « vache divine )) trouve les est fournie dans la strophe meme, ainsi str. 5 bahvlndm pitd bahúl' mots (vacovícl), incite le discours (vdca17l Uclll'áyanUm) 8.101, 16 ; asya pllil'ás ciscd kl'l.wti sámanavagálya « il est le pere de nombreuses l~ «gra~~e va che )) de 4.41, 5 10.74, 4; 101, 9 n'est autre que (filIes), nombreux sont ses fils, il fait un sifflem.ent quand il part 1 art poetr~Iue. La sabanlúgha, la vache « au lait inépuisable )) de au combat)) (qui est-ce ? Le carquois). ~.1, 1.0"ql~l.e~t gayatl'á,v,ep'as f§ 5), a~'ClI?1kft (§ 1), c'est l'.Éloqu~mce, Un rudim.ent de bl'ahmodya avec sa mise en scene, analogue a lden.tlflee ICI a Indra (I eplthete anyam, paroxyton et tnsyllablque, ceux que décriront les Sar¡llüta du YV., nous a été conservé 10.88, souhgne peut-etre l'intention ésotérique). 17-19 (( combien y a-t-il de feux, combien de soleils ... ? ))) : la L'irr:.age de la vache appelle celle de la traite (cluh-), yád vdg réponse est donnée en un autre point du recueil, 8.58, 2 (qui, en fait, est un khila inséré par la tradition précisément apres 10.88, václanli ... ni?asdda mandl'dj cátasl'Cl Zíl'jaql dllduhe páyaqlsi 8.100, 10 « qUaI~d la parole parlante, harmonieuse, se fut déposée (chez les huma~ns), .elle. laissa traire d'elIe-meme, en quatre (parties), la (1) L'oiseau (appelé GaI'lltmant 1.164, '16) est cellli dont la trace se porel dans la source primitive, dans l'océan spirituel 10.5, 1. L'allusion fameuse aux deux oiseaux nournture-ll1Vlgorante, le lait )). C'est le « lait du cieI )), clivás entourant de 10m vol l'arbre (de la connaissanco) 1.16'1,20 comporte aussi une spé pá'ya~ .1 0.1 ~ 4, 1. II Y a la l'idée de la quadripartition de la parole culation sur le langage : l'un des deux a le don poétique et en gotito los avantflges, prll1ubve, ldée qu'on retrace encore 10.114, 5 ou il est dit que l'autre ost démuni, tel l'íltre inapte aux joutes littéraires que dépeint l'hymne 10.71 l'?ise.au (représentation mystique du langage), qui est « un )), a été (ci-dessous § 20), hymne qui commente pom ainsl (lire la str. 1.164, 20. Les de~x dlstnbué en « plusieurs )) par le moyen des mots : image nalve de oiseaux se posant sur l'autel 10.114, 3 sont sans doute les dellx ghal'md, les deux « f1~mboiements )) de la str. 1, c'est-a-dire (]JI'ima tacie) l'hymne et la mélodie (G.), la parole opposée a la langue. Cf. aussi 10.71, 3; 125,3 et la strophe commol'ájasro g/wl'lIlá(¡ 3.26, 7 (mloore une image de « lumiere )) § 6.) f I ¡R I -12 - ¡ -13 - 18) : « il n'y a qu'un feu, un seul soleil ... La séance a lieu au ))1. cours d'un symposion (sadhamáda), a l'occasion° d'un sacrifice les yúvan 1.152, 5, les dzná dák?Ii!~ 4.24, 9 et passim, les cimá (§ 6). I « Apporte-nous, o Indra (dit l'auteur de 10.113, 10), les bons, ¡es avant le lever de l'aurore. Les questions posées, précise-t-on n~ nombreux chevaux grace auxquels [d. § 17 n. ] je pourrai en sont pas de nature a prendre au piege (upaspíjam) celui au~uel elles s'adressent. I énongant la louange imaginer des formules secretes: puissions-nous par des voies aisées traverser tous les points difficiles, trouver C'est le mot bl'álmw~1 qui caractérisait la composition ésotérique dans le V1e:d a: le l'aúdl'am ... bl'áhma 10.61, 1 « la parole formidable )) ¡ aujourd'hui meme un gué vers le large !)) tvám pUl'tí~1y ti bhm;1i svásvyli yébhir. mál"(!sai nivácaniini sá1?1sanjsugébhil' vísvli duritá (coml~e mántl'aJ:¿... ¡'gluivli~1. 1.152, 2, également un hymne app~le bl'ahm~~1,. str. 5 et 7) desIgne un type de poeme placé sous ! tarema vidó ?ú ~w ul'viyá giidhám adyá. ¡ Ce franchissement des passages difficiles, cette recherche dD. le sIgne de 1 anzruktatva e.t haute,~ent ~bstrus (G. lII, p. 226). gué (gliclhá ou ilrihá) , la voie (giiiú) en un mot qu' oh cherche et Dans une telle ~uvre, le Sllence, lmexpnmé, a plus d'importance que la chose elIte, d'ou le role essentiel du brahmán masculin qu'on trouve grace a la parole (7.13,3 9.96, 10 10.122,2), c'est le succes promis a celui qui a satisfait aux regles du concours. Gliclhá comme «,offic.iant du si,lence )). ~lais, d'une maniere 'plus large, comme 1 a bIen montre M. ThIeme, le bl'áhman neutre est la s'oppose a ál'aJ.w « la difficulté insondable, l'abime)) 8.70, 8. On parle aussi de prctti?tlzá, de « sol ferme )) 5.47, 7. Les tehnes notant « formula,ti?n-par-ex,cellence )), c'est-a-,~ire soumis~ aux exigences un obstacle, comme lwáms dans les hymnes a Soma (et autres de la poetIque sacree : le Veda est llllustration d'un Alamlüira dérivés ele la racine a double facette hvr-jhnz-)' on (souhail-,e des sastra, primitif, a !'éta~ lat~nt, autant qu'un répertoire de ~ythes paroles qui ne s'égarent pas, áhnzta 9.34, 6, on veut fuir l' abhihl'íd et qu :1I~ formularre hturglque. Le bl'áhma~1 ainsi compris étant « les embúches oratoires)) [de l' adversaire J, etc.; mais Ílpa hvárate au~ ongmes du langage commm~, un poete a pu di re « autant le 1.141, 1 parait signifier simplement ( faire des méandres, s'appro bmhmm.1 (le po~voir f~rmulateur) s'est étendu, aussi grande est la parole (vul~arre) )) yavad bl'áhma ví?.thitaI?1 Mvat[ vák 10.114, 8 ; cher du but en ondoyant ))) ; comme sríclh( aJ:¿) passim, IimÍlI' ( aJ:¿) bmhma~1 et vac sont co-extensifs, le premier ainsi entendu étant 8.39,2 9.61,24, vi?pitá (origine obscure) 7.60,6 8.83,3, quel que o soit leur contexte propre, suggerent aussi l'idée d'une barriere en quelque maniere le prototype elu sphota par rapport au pada2. mise devant la parole du poete, d'un handicap issu des regles de § 11. L'art de l~ pa.role est donc difficile : « celui qui étuelie la com.pétition. Vrjiná est un tenne analogue, au moins 10.105, 8 compPre.I ~el, nOnCel?1 qm dort )) anubnlVli~1ó ádhyeti ná svapán 5.44, oú G. propose ele voir une allusion aux « fautes )) de la composition 13. n e~t pas_ f~l~ pour les gens inexpérimentés, pour les av ice poétique. Il n'est pas jusqu'aux PaIfi, ces soi-disant « avares )) ta~am (SCll. bhutam) 8.100, 10 « les etres sans discernement)) les ou « brigands )) de la pseudo-histoire, qui ne servent a personnifier p.a~a o.u « simples d'esprit)) (opposés au g¡'tsa et au tavás 10.28, 5 les fOl:ces mauvaises auxquelles se heurte le poete : ainsi 3.58, 2 cItes cl-dessus § 2; aux vidú?tara 1.31, 14; aux ¡'kva~1 1.113, 9), oú le poete prie qu'on écarte le poeme du pa1J.í ou qu'on annule son inspiration. Le vers yá tvate bl'áhma~1e giitílm aírat 4.4, 6 (1) De meme la strophe finale, seconda:irement rajoutée de 10.121 est censée assoeie l'idée du bl'áhma~1 a celle du gii.tú, autrement dit l'énigme répondre a l'interrogation du refrain formulé aux str. 1-9 « quei est le (non: de ce) dieu et sa clef (( celui qui a trouvé la clef a un tel énoncé-ésotérique )))1. que nous avons a servir par le sacrifice ? » (G. ad loc.). A date ancienne on n'attendait aucune réponse explicite, le nom restait ani1'llkta. Les « solutions » d~ 6.75 (précité) § 12. Quant au mot nivácana de la strophe précitée (10.113, 10), sont le fait d'un hymne d'Anhang. c'est un de ces termes (préférablement, de ceux a initiale nio) (2) Un vieux nom équivalent a bráhma(l (éventuellement le nom d'ou bráhman qui marquent le coté secret de la parole, celui que pose avec tant est issu, comme le pense M. Gonda avec de bonnes raisons) est bth, qu'on trouve dan~ le n. propr~ Brhaspati et dans le dérivé bál'hi?!ha, (¡ui signifie « le bráh11W(1 parfait )) 3.13, 1. lV~als, comme M. Gonda l'avait noté aussi, l'adjectif brhát n'est lui-merr:e qu'un succéda.ne (affaibli) du substantif bl'áhmaf!. Quand le poete dit brhád vadema 2.11, 21 (1) L'image du bateau (naúj intervient dan s ce groupe de faits. Le poete fait vogue!' et paSSlm (en refrain) - les refrains ont gardé des emplois archalques fort nets, _ le ndvam ... vacasyüvam ({ le navire épris d'éloquence» 2.16, 7; cf. aussi slltármii(lU1I1 .•• c':st exactement comme s'il y avait * bráhma vadema « disons le Mot supreme». De ndvam 8.42, 3 « le navire sauveur» (qui vous fait aborde!' a l'autre rive), salyásya meme, le terme figé barhá¡¡a, désignation d'une certaine « force» (Ronnow) doit ndval;z'9.73, 1 ({ les navires de la Vérité» (c'est-a-dire de la Poésie authentique). Comme comme d' au t res noms appartenant au meme groupe sémantique, viser la parole ' sacrée, il arrive toujours, l'image (en l'occurrence le bateau) est tanti'it assimilée au poeme, dans. un cas tel que ástl"(lad barhá(la vipó al'yál;z 8.63, 7 « il a abattu (les paroles-sacrées) tanti'it (et indiffér:emment) reste au plan de la comparaison, comme 10.116,9. Au du rIval par la force de ses propres paroles-sacrées ». « bateau » se mele l'image du « joug» 10.105, 9, donc de la « voiture» (cf. ci-apres § 15 et G. ainsi que Velankar ad loc. qui donnent d'autres références.) F I I I -14 - -15 - d'insistance la str. 4.3, 16 cM vísva. .. nlthdny agne ni~Iyd vácal]Isij instant, d. Edgerton Am. J. Philo!. XL, p. 175. Obsel;vons d'abord nivácana kaváyc kdvyany ása1]Isi~am « toutes ces inductions, (et la portée du fait n'est nullement limité e a ce type d'images) a 6 Agni, ces paroles cachées, ces arcanes, je les ai révélé( e)s (toi, que l'objet formant la comparaison est toujours susceptible le) Voyant, ces ceuvres-de-voyance )). Le nivácana 5.47, 5 est d'assumer le role de l'objet principal (d. ce qui a été dit ci-dessus un mot mystérieux, ou plutót un mystere énongable en mots, celui § 11 n.) : en sorte que, si l' on nous parle d' attelage (ou de métiers des fleuves qui s'écoulent tandis qu'on voit leurs eaux demeurer. divers), c'est souvent du discours qu'il est question; les poetes Nous ne croyons pas que lVI. Velankar touche juste en se bornant assimilent et Gonfondent ce qu'ils comparent, paree qu'ils n'ont a rendre nivácana (ad 10.113, 10) par « expression proverbiale )). pas le sentiment que l'image soit une notion objectivement L'environnement du mot nlthá suggere l'idée de la parole indirecte, hétérogene a la chose qui l'a suscitée. On nous dit ainsi, d'un coté, induite; le composé nlthavíd 3.12, 5 vise les chantres en tant que « nous avons fagonné le poeme comme un char) 10.39, 14, de « connaisseurs des paroles secretes)) (autre, G.). On comprendra l'autre, « je vous appelIe avec le chal' qui vous a éveillés ) 7.67, 1 dans le meme sens l'expression dÜl'áadhf[l du § 3; ou le kavíl' ná (ici « char» = « poeme »; autre, G.). L'hymne 2.31 tout entier ni~lyá1?I vidáthani sádhan 4.16, 3 « (Indra) trouve leur issue aux paraít décril'e la voitul'e du poete, lequel prie les dieux de favoriser offices-sacrés comme le poete aux énigmes ))1. et de hater la course : la clef est fournie par le dernier pada OU nous voyons que le poeme (désigné par údyafii, scil. váciil?lsi, « les § 13. Tout ce qui concerne la parole fourmille en images, [paroles] offertes )) est comparé a l'attelage du char, sáptil' ná métaphores ou comparaisons. Nous en avons déja vu au passage I'áthya(l)' eL aussi 1.112, 2 et 10. 105, 9 (G. et Velankar ael loe.). un certain nombre. Certaines ont simplement pour effet de montrer . La parole est done un attelage, c'est le váhas du l}ta 8.6, 2; que la parole sacrale résulte d'une préparation, qu'elle est telle divinité est ukthávahas « ayant l'hymne pour attelage n. sCl/!Iskrfii comme on dira aux époques ultérieures : ainsi la dit-on Le poeme (sü~á) est pUl'ol'Clthá 10.133, 1 « ayant son chal' en tete « ointe n (aíij-) 1.64, 1 (racine dont le passif ajyate forme jeu en (dans la comp étition) n (a utres trad uctions possibles, V elankar). meme temps avec la racine aj-, d. G. ad 6.2, 8 9.32, 3; 76, 2 et « Je vais en voiture (yami) par le bl'áhmw.1 (durant la cérémonie) n, ailleurs : en sorte que la parole est du meme coup mise en mou « dit l'auteur de 2.16, 7 ; et ailleurs (5.46, 1) « je me suis attelé au .vement n, comme on dit aussi qu'elle est « incité e ) hitá, qui forme timon comme un cheval» (sur l'utilisation du mot dhÍlI' dans ce également jeu avec l'autre hitá « posée, ayant sonassiette »). cadre, v. l'article de F. Sommer dans Die Sprache 1). Plus généra Elle est « (bien) mélangée» (SI'1-) comme un breuvage a point lement, le pretre (ou : le dieu) est un váhni (§ 6 n. fin.). Les renes - ici a nouveau il y a approximation voulue avec srt « beauté ), (abhtsLl) des officiants sont le « fil ») meme de leur discours (G. ad cf. G. ad 10.65, 2; abhiüt est au versant des deux acceptions, 5.44,4), le syl1man de la parole 1.113, 17, la grande I'asaná guidant G. ad 9.86, 27. Elle est « clarifiée» (pü-: nous reviendrons § 23 Agni (vers l'autel) 4.1, 9. C'est dans cet ordre d'idées qu'il faut sur cette notion importante); « polie) (mrj-, comme un cheval chercher l'origine de l'en{ploi ultérieur du mot siítl'Cl pour désigner qu'on étrille ou qu'on lave) ; « ornée » (bhü~-, ál'w?l-kr-). lVI. Gonda certains textes rituels ou auxiliaires du rituel, bien plutot que clans a eu raison de restituer une aura sacrale autour de. plusieurs de l'allusion problématique a un « fil » courant a travers les feuillets ces mots, qui sont loin d'etre de purs concepts esthétiques2• écrits, ou meme a un « fil directeur) des schémas liturgiques1• Les imag'es autour de l'attelage méritent qu'on s'y arrete un Quand un poete énonce « je m'approprie les pl'estiges des (autres) gens comme (on attelIe) les discours)) vípo ná dyumná ní yuve (1) Le mot vidátha aboutit aussi (par l'entl'emise de « répartition", eomme l'a jánaniim 8.19, 33, ces « prestiges) (dans le cadre des images de pertinemment montré M, Thieme) a notel', direetement ou non, les ellOses de la parole : « lumiere) que nous avons évoquées § 6) ne sont autres que les Rodas! est représcntée 1.167, 3 « s'avan\;ant avee son audience, telle la parole propre aux-joutes-oratoires" sabhávat[ uidathyeua sár¡¡ uá/c: telle semble la traduetion la plus vraisemblable. Les deux Hotr Divins sont des poetes qui mettent en branle (1) Sur le sens de YÓ!Ja comme « attelage (poétique)", ef. J. As. 1953, p. 177. Les (lem inspiration,ef. la raeine cud- § 1 n.) pOUl' les (diles) joutes, pl'acodáyanta yójana de 8.90, 3 ne sont autres que les bráhma (ibid.) attelés. De meme niyM, al! la vidátJ¡e~u kar" 10.110, 7. locution niyÍlto ní-yu- équivaut a uípo ou dhíyo ní-yu- (G. ad 6.35, 3), c'est-a-dire un (2) .flrm¡¡-bhü- 10.71, 10 éveille l'idée d'une qualifieation poétique, d'un adhikára, sens figuré de « prieres", qui naus semble préférable au sens de « don, prix", admis et ef. ará11lati ei-dessus § 1. - Inversement la parole est aphalá11l apll~pám 10.71, 5 : par G. (ad 3.31, 14; ef. d'ailleurs « Lieder " G. ad 4.31, 4). Les mauvais poetes sont e'est une 11layá ibid., une « eonstrlletion " fallacieuse. e'est dans ce eadre des choses du ceux « auxquels ont été attelés des chevaux mal attelables "ásua yé~aTfl dl/I'yilja ayuyujré langage que s'est élaboré l'aspect défavorable du terme mayá. 10.44, 7. F ~ 16- -17 - discours memes, et le verbe « atteler» joue le simple role d'un élément identificateur. et ce filtre lui aussi est une maniere de bráhnw~l, cf. 9.83, 1 (§ 6). Les images mythiques sont comparativement fort en retrait. § 14. L 'h~~ne 10.101 c0r,tsi~te en descriptions rapides ele Parmi elles, on comptera le vrajá, 1'encIos ou sont elétenúes les trav~?x .matenels, labourage, lrngation, etc. : l'intention elu poete Vaches 4.1, 15 dans le mythe ele Brhaspati ; cet encIos que brise est d ~nClter les adhva/'Yu a accomplir les rites elu matin, mais c:est la parole elivine (ibid.) transcrit la notion ele l' obstacle imposé e~ me~e t~ml,ls les ~ parole~» qu'il s'efforce ainsi ele faire surgir, aux poetes. ~'une maniere plus libre (mais ayant son origine ~ est 1 mS~lrabon meme qUl est coulée en images, mandl'd knm- premiere dans ce mythe) on parle des « portes de l' encIos» que dhva/?1 dhlyaJ:¿ str. 2 « renelez les pensées harmonieuses» et toute le poete invite les dieux a ouvrir au chantre 6.62, 11 ; elles sont la suite, jusqu' a d vo dhíya1?1 yajníyii/]1 varla ütáye 9 (/ j' attire a d'une part l'acces aux biens temporels que lui vaudra le succes, no.us, pour notre secours, votre pensée sacrificielle », pensée que la de 1'autre la révélation meme du mystere oral, elu bl'áhma~l. II est ~u.lte du vers figure sous forme de « va che » elonnant elu lait « en ainsi question eles dvdl'ii maUndm 9.10, 6 ouvertes par le poete !t mIl.le .c?ulées (o.u : ~ayo~s) ». ce stade, la comparaison a été antique, des dvdrii rtásya 7.95, 6 ouvertes a Vasii¡'tha par SarasvatL assm1Ilee, le « WIe » S est msenslblement mué en « als ». II y a tout un theme de la « porte » elans le RV., avec des valeurs On congoit le poeme, en effet, comme une ceuvre matérielle superposées. Le mot dlÍraJ:¿ suffit seul a en évoquer l'idée, ainsi coo mme un ápas (c' est le mot typique elécrivant l' activité de~ l.68, 10; ailleurs, le préverbe ví, cf. G. ad 6.35, 5. D'une maniere ~bhu, ces arti~ans-fagonneurs) l.31, 8 et passim; le pciete lui-meme générale, les éléments mythiques avortent ele bonne heure, elans est un « ouvner» . (apás l.71, 3), les prieres sont elites apasylÍ. tous les passages ou sont inscrits ou alludés les pouvoirs ele la 10.~53, .1 « travmlIeuses» (Velankar; G. applique l'épithete, parole : celle-ci a été l' artisan essentiel ele la dé-mythologisation. moms bIen, aux meres d'Indra). Parmi tant de racines verbales m~rquant l'acte créateur en matiere littéraire, jan- kr- dhii § 15. Nous avons vu déja bien des mots appartenant aux zones (Cl-el,essus § 2) budh- (ain~i, 7.72, 3 « les chants sont éveillés »), de vocabulaire les plus diverses s'appliquer a la technique poétique. figUle notamment tak~- qUl evoque surtout le travail du charro n II en est el'autres encore. II est certain que eles termes comme í~ ainsi 3.38, 1: Tak~- s'associe volontiers a stóma, la « louange ); au sens de « nourriture spirituelle», vdja au sens de « prix ele la compacte, mIse en forme, d'ou le composé stómatasta dit de la victoire poétique» (que distribue Dhii¡'al}a, l' Inspiration, 3.49, 4, parole « fagonnée en stóma » ou, secondairement, ele se~' bénéficiaires et cf. vdjapesas 2.34, 6 comme épithete du chant; le loc. vdje « fag~Annés par le stóma » ; on dit « quand la parole fagonne (le soma) 10.81, 7 et ailleurs équivaut a « dans la compétition»); d'autre d~ 1 ame du Voyant» 9.97, 22 ták~ad yád[ mánaso vénato vdk. part, que les termes complémentaires kl'átu « force » (d'imagination, AIlIeurs, par un trope hardi, ce sont les mánaso javá « les vélocités d'inspiration) » et dák{w « capacité (de réalisation selon les struc (c'est-a-elire les improvisations) de la pensée» (cf. § 20) qui sont tures imposées)), concernent directement l'activité du ·poete. ta~tá 10.71, 8. Krátllln i~- 8.70, 13 est « chercher une idée». Les formules kl'átvii ná ou k1'áiubhir ná .7.61,2 10.95,9 et ailleurs, que G. traduit assez i Une autre in~age familiere est celle elu tissage (tatám me ápa!~ o évasivement (tout en reconnaissant leur parellté avec dhiyd ná, ~.110, 1) :« pUlsse le fil ne pas se rompre tan di s que je tisse le poeme ! » md tántus chedi váyato dhíyam me 2.28, 5. L'inspiration ad 9.76, 3, donc « en vertu de la forcepoétique») paraissellt se e~t comme u~. « fil» (tántu) ql~e tendent les Voyants, qui va de référer a ce cycIe d'idées, « (agissant) comme sous l'effet de l'inspi leur cceur au clel, ou, ce qUl revlent au meme, a l'océan primordial ration». Le kl'átu est gambMl'á « profond » 3.45, 3 (cf. G.) comme 1.159, 4 ; de oe fil, G. rapproche sans eloute avec raison la « corde » l'est ailleurs le bl'áhma~l 5.85, 1, le ,Ml?lSa 7.87, 6, le vépas l.35, 7. Kavík1'cdu définit Agni ou Soma en tant qu'« inspirant le poete ». (I'asmí) t~~elue « en trav~rs » par les Sages antiques, au passage Le kl'átu de l'homme aimé des dieux, que ceux-ci « poussent en ~ouv.ent CIte ,10.129, 5. L'lluage du fil combine l'idée de la parole avant» (pl'á ... vrhátlwM 2.30, 6 s'oppose a l'inefficience du sacrifiant contmue (Vekatéina de la langue ultérieure) avec celle elu sacrifice « ten~u», dü tántra ou « métier a tisser» sacrificiel, « métier » fatig~lé (radhrá, § 1 n.), ibid.)· la fatigue drastiquement figurée au vers suivant est celle de l' etre incapable de « composer ». La pensée QratOlre eloht les mauvais artisans font eles siríJ:¿ 10.71, 9, soit poétiquecherc,hant a se penser elle-me me est rendue par 1'expression probablement eles « tissus inférieurs». II y a parallelement le i symbole elu filtre a soma, également « tendu» sur le récipient, frappante, a sujet « interne », kI'Cdüyánti krátava!~ 10.64, 2 (renver o sement ¡du si: fréquent « accusatif intel'ne », parallele au non moins

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