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etat nutritionnel et qualite de l'alimentation des enfants de moins de 2 ans dans le village de dame PDF

96 Pages·2004·0.53 MB·French
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UNIVERSITE DE MONTPELLIER Π ACADEMIE DE MONTPELLIER ETAT NUTRITIONNEL ET QUALITE DE L’ALIMENTATION DES ENFANTS DE MOINS DE 2 ANS DANS LE VILLAGE DE DAME (CÔTE D’IVOIRE) Caractérisation et essai d’identification des déterminants de la malnutrition protéino-énergétique et des pratiques alimentaires MEMOIRE Présenté devant la commission d’examen présidée par le Pr. P . Besançon pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) NUTRITION ET ALIMENTATION DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT Par Stéphane Arnaud Le 04 octobre 2004 Travail réalisé à Damé pour les associations MAD (Méditerranée Afrique et Développement) et la MUDESDA (mutuelle pour développement économique et social de Damé) avec l’encadrement de l’UR106 de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) Remerciements Mes premiers remerciements vont aux membres de l’association MAD et à Monsieur André Affro, président de la MUDESDA, pour m’avoir confié ce travail et pour m’avoir permis de le réaliser dans les meilleures des conditions. Je remercie sincèrement M. le professeur Pierre Besançon, responsable du DESS "Nutrition et Alimentation dans les pays en développement" pour m’avoir permis de suivre cette formation. Je remercie vivement M. Serge Trèche, Directeur de recherche IRD, UR106 pour m’avoir confié ce travail et pour son encadrement de retour en France. J’aimerais exprimer toute ma reconnaissance à Etienne, pour ses précieux conseils, pour m’avoir aidé à mettre en place mon enquête. Un grand merci à Joël et Ousmane, mes co-équipiers, pour leurs aides, leurs motivations à réaliser ce travail. Merci également à toutes les personnes qui m’ont accueilli à Damé, à Madeleine et Agnès les meilleures des cuisinières. Sommaire Introduction...........................................................................................................3 1 Cadre de l’étude............................................................................................5 1.1 Présentation générale de la Côte d’Ivoire................................................5 1.2 La situation nutritionnelle........................................................................6 1.3 Les recommandations de l’OMS et ses indicateurs ................................7 1.4 Le calendrier d’alimentation de l’enfant de 0 à 2 ans en Côte d’Ivoire..8 1.4.1 L’allaitement maternel.........................................................................8 1.4.2 L’alimentation de complément au lait maternel..................................9 1.5 Description du lieu d’étude .....................................................................9 1.5.1 Le village de Damé et ses habitants.....................................................9 1.5.2 La population .......................................................................................9 1.5.3 La santé au village..............................................................................10 1.5.4 Deux associations partenaires............................................................10 1.5.5 Les pratiques alimentaires en Côte d’Ivoire......................................11 2 Méthodologie..............................................................................................12 2.1 Elaboration d’un plan du terrain de l’enquête.......................................12 2.2 Enquête transversale par questionnaire et mesures anthropométriques12 2.2.1 Type d’enquête...................................................................................12 2.2.2 Population cible et nombre d’enfants enquêtés .................................12 2.2.3 Déroulement de l’enquête..................................................................13 2.2.4 Données recueillies auprès des ménages...........................................13 2.2.5 Les mesures anthropométriques.........................................................13 2.2.5.1 Matériel...........................................................................................13 2.2.5.2 Les indices retenus pour caractériser l’état nutritionnel l’enfant..13 2.2.5.3 L’indice nutritionnel retenu pour la mère.......................................14 2.2.6 Traitement des données......................................................................14 2.2.6.1 Vérification des données ................................................................14 2.2.6.2 Saisie des données..........................................................................15 2.2.6.3 Analyse des données.......................................................................15 2.3 Organisation de groupes de discussions dirigées, GDD .......................17 2.3.1 Mise en place des séances..................................................................17 2.3.2 Déroulement des séances...................................................................18 3 Résultats et discussion................................................................................19 3.1 Caractérisation des pratiques alimentaires et de l’état nutritionnel ......19 3.1.1 Caractérisation des échantillons.........................................................19 3.1.1.1 Caractéristiques socio-économiques de la personne nourrissant habituellement l’enfant...............................................................................19 3.1.1.2 Caractéristiques de l’enfant :..........................................................21 3.1.1.3 Caractéristiques socio-économiques des ménages.........................21 3.1.1.4 Suivi et état sanitaire de l’enfant....................................................22 3.1.2 Etat nutritionnel de la mère et de l’enfant..........................................25 1 3.1.2.1 Etat nutritionnel de l’enfant............................................................25 3.1.2.2 Etat nutritionnel de la mère ............................................................27 3.1.2.3 Les pratiques alimentaires..............................................................27 3.1.3 Consommation des bouillies..............................................................31 3.1.3.1 Nature fréquence de préparation et de distribution des bouillies...31 3.1.3.2 Age d’introduction et de cessation de la bouillie...........................33 3.1.4 Consommation d’aliments solides.....................................................34 3.1.4.1 Nature fréquence de préparation et de distribution des aliments solides 34 3.1.4.2 Age d’introduction des aliments solides.........................................36 3.2 Description qualitative des pratiques alimentaires et de leurs déterminants .....................................................................................................36 3.2.1 Résultats obtenus auprès des mères...................................................36 3.2.1.1 L’allaitement maternel....................................................................36 3.2.1.2 Le calendrier d’alimentation de complément au lait maternel.......45 3.2.1.3 Caractéristiques des bouillies.........................................................47 3.2.1.4 Caractéristiques des aliments solides.............................................49 3.2.1.5 Interdits alimentaires ou aliments déconseillés..............................50 3.2.1.6 Relation mère-enfant ......................................................................50 3.2.1.7 Origine de l’information nutritionnelle..........................................53 3.2.1.8 Suivi de l’état nutritionnel des enfants au centre de santé .............54 3.2.1.9 Amélioration de l’alimentation infantile........................................54 3.2.2 Résultats obtenus auprès du personnel du centre de santé.................56 3.2.2.1 Les pratiques alimentaires et l’état nutritionnel de l’enfant...........56 3.2.2.2 Opinion du personnel de santé sur la mise en place d’une intervention nutritionnelle ..........................................................................62 Discussion ...........................................................................................................63 Conclusion...........................................................................................................65 Références bibliographiques...............................................................................66 2 Introduction La malnutrition infantile est un problème de santé publique majeur dans les Pays en Développement (PED). L’organisation mondiale de la santé (OMS), dans un rapport de 2000 estime que plus d’un tiers des enfants âgés de moins de 5 ans, dans les PED étaient en retard de taille par rapport à leur âge (De Onis, 2000), La malnutrition contribue en grande partie à la mortalité infantile en affaiblissant les fonctions immunitaires de l’enfant (Chandra, 1991), en diminuant sa résistance aux maladies infectieuses (Victoria et al., 1990). En 1995, Pelletier et al ont montré que 50% des cas de décès sont liés à la malnutrition. Au regard de l’ensemble des études réalisées dans les pays d’Afrique, c’est la malnutrition modérée qui est responsable d’une grande part des décès et pas la malnutrition sévère (Pelletier et al, 1995). Des travaux de recherche révèlent que la malnutrition a des conséquences également à long terme : retard du développement moteur et intellectuel (Lasky et al., 1981 ; Sigman, 1989 ; Martorell et al., 1992). La malnutrition s’installe principalement chez l’enfant entre 0 et 2 ans. Au cours de cette période, l’enfant passe progressivement d’une alimentation liquide et lactée à une alimentation diversifiée semi-liquide puis solide. L’allaitement maternel et l’alimentation de complément sont deux étapes étroitement liées. En effet à partir à partir de 6 mois, le lait maternel ne suffit plus à couvrir les besoins en énergie et en nutriments de l’enfant. Il doit être complété par des aliments de valeur nutritionnelle adaptée à l’âge et non contaminés tant du point de vue microbiologique que toxicologique. Or dans de nombreux pays, ces conditions ne sont pas respectées et l’on constate une très forte prévalence de la malnutrition protéino-énergétique (MPE) au-delà de 6 mois, âge où les enfants reçoivent une alimentation de complément au lait maternel. Nous nous sommes intéressés à un problème de malnutrition au niveau d’un village, Damé qui est situé à l’Est de la Côte d’Ivoire. En 1991, une mutuelle locale de développement, la MUDESDA (Mutuelle pour le Développement Economique et Social de Damé) a été créée. Cette mutuelle regroupe plusieurs centaines d’adhérents de différentes origines sociales, tous originaires de Damé, et résidants actuellement, pour la plupart, à Abidjan. Des réalisations en découlent, nées de la concertation entre les habitants et de la recherche de partenaires efficaces : constructions d’écoles, aménagement d’un dispensaire, caisse locale épargne- crédit, foyer éducatif polyvalent. La MUDESDA est actuellement en partenariat avec une association de Nîmes, MAD (Méditerranée Afrique Développement), crée en 1992 dans le but de coordonner des actions concertées de développement. Au regard de l’enquête démographique et de santé (EDS) de 1998-1999, les deux associations souhaitaient avoir un bilan de la situation nutritionnelle des enfants de 0 à 2 ans au sein du village afin de voir s’il était utile de se lancer localement dans une production de farines infantiles et d’essayer d’en développer la commercialisation au niveau régional. Afin de promouvoir une alimentation correcte chez le jeune enfant, les deux associations ont sollicité l’appui de l’UR106 de l’institut de recherche pour le développement (IRD) de Montpellier qui a accepté de superviser les travaux de deux étudiants du DESS «Nutrition et Alimentation dans les pays en développement» sur Damé. Actuellement les travaux de recherche et les interventions portant sur la malnutrition s’appuient, selon un consensus international, sur un cadre conceptuel des déterminants de l’état nutritionnel du jeune enfant. Ce cadre conceptuel considère que la malnutrition est le résultat d’interactions complexes entre différents facteurs et à différents niveaux. 3 L’environnement immédiat du jeune enfant (les aliments, les soins et la santé) s’inscrit, s’associe et interfère au sein d’un contexte politique, social et culturel plus large. Si l’on cherche à monter un projet d’amélioration de l’alimentation infantile à l’échelle locale ou régionale, il est important que ce projet soit ciblé, qu’il ait évalué les principaux déterminants de l’état nutritionnel des enfants et leurs spécificités locales. Ce diagnostic définit l’intervention qui a alors une chance d’aboutir à des résultats, à condition qu’elle s’évalue, corrige et améliore ses actions tout au long de sa durée. Notre étude propose donc d’évaluer l’état nutritionnel des enfants de 0 à 2 ans du village de Damé, de caractériser et expliquer les déterminants de leurs pratiques alimentaires, en particulier les calendriers d’introduction des différents types d’aliments Elle se subdivise en 2 parties : - Une étude transversale par questionnaire et mesures anthropométriques auprès des ménages - Une étude qualitative par une des méthodes d’évaluation rapide (RAP) Cette étude constitue un préalable nécessaire à toute intervention visant à améliorer l’alimentation et l’état nutritionnel des jeunes enfants. Elle a été complétée par une étude réalisée par Hélène Pineau dont les objectifs sur la même zone sont de: - Décrire les modes de préparation et de consommation des bouillies traditionnellement consommées par les nourrissons, mesurer leurs caractéristiques nutritionnelles (densité énergétique, consistance, composition en nutriments) et estimer leurs niveaux d'ingérés énergétiques et en nutriments ; - Estimer la contribution relative à la couverture des besoins en énergie et en différents micronutriments (Vitamine A, Fer, Zinc) des composants de plat traditionnellement utilisés dans l’alimentation des enfants de moins de 2 ans ; - Caractériser très précisément les recettes potentiellement les plus adaptées pour couvrir une part importante des besoins en micronutriments des enfants en vue d’étudier des améliorations possibles à leur apporter. A terme, l’ensemble des deux études doit permettre, compte tenu de l’état nutritionnel des enfants, des facteurs identifiés comme pouvant l’influencer et de la nature des pratiques alimentaires et des caractéristiques des aliments consommés : - De disposer des informations nécessaires pour proposer les grandes lignes d’une stratégie visant à rendre accessibles des aliments de complément de bonne qualité nutritionnelle et à améliorer les pratiques alimentaires. - De définir des améliorations à apporter aux procédés de préparation de certains aliments en vue d’augmenter leurs teneurs en micronutriments biodisponibles. 4 1 Cadre de l’étude 1.1 Présentation générale de la Côte d’Ivoire Située en Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire couvre une superficie de 322 600 km2 dont 167 100 km2 sont à vocation agricole. Elle est limitée par le Ghana à l’est, le Liberia à l’ouest, le Mali et le Burkina Faso au nord et par le golfe de Guinée au sud. Sur le plan éco-climatique, le pays est divisé en 4 zones qui sont, du sud au nord : une zone côtière de pêche et de cocoteraies ; une vaste région forestière, fortement atteinte par le défrichement, et connaissant la plus forte pluviométrie; une zone de savane herbeuse ; et une zone soudanienne méridionale soumise à un climat plus chaud et sec. La sécheresse qui a affecté le Sahel pendant plus d’une décennie a touché la Côte d’Ivoire sur l’ensemble de son territoire. Il s’en est suivi, avec en partie le déboisement trop rapide de la forêt, une concentration des pluies sur une période plus courte et une alternance des saisons moins franche. L’économie de la Côte d’Ivoire est essentiellement basée sur l’agriculture. Ce pays était, en 1998, premier producteur mondial de cacao et cinquième pour le café. Des programmes de diversification de cultures pérennes et industrielles ont été initiés. Il s’agit de l’hévéa, du palmier à huile, de la canne à sucre et du coton. De plus le gouvernement a encouragé le développement des cultures vivrières dont les principales sont : les ignames, le manioc, la banane plantain, le riz et le maïs. La Côte d’Ivoire, par rapport à ces pays limitrophes, est dotée d’un potentiel agricole certain. Selon la FAO, le pays est autosuffisant en maïs, manioc et igname. Les importations alimentaires concernent essentiellement les protéines animales et certaines céréales, le blé et le riz principalement. Les disponibilités alimentaires en termes de calories et de protéines ont progressé entre 1962 et 1972, et sont restées depuis lors relativement stables : 2490 kcal/pers./jour et 50 g/pers./jour en 1992. En 1997, la disponibilité énergétique avait augmenté pour atteindre 2 610 kcal/pers./jour (FAO, division statistiques, 1997) La population est estimée à 15 366 672 habitants (EDS, 1998). La Côte d’Ivoire est un carrefour de brassage d’ethnies et de diversité des nationalités. Son territoire rassemble 70 ethnies que l’on peut regrouper en 5 grands groupes ethno-culturels. Il s’agit des Akan (42%) dont fait parti l’ethnie Agni qui peuple la région de Damé, des Krou (13%), des Mandé du nord (17%), des Mandé du sud (10%) et des Gur (18%). La côte d’ivoire est également le premier pays d’immigration internationale d’Afrique subsaharienne, avec 26% d’étrangers au sein de sa population totale en 1998. L’accroissement démographique reste soutenu. Comme pour la plupart des pays en développement, il s’agit d’une population très jeune puisque 43% de ses habitants ont moins de 15 ans. La fécondité depuis une dizaine d’années est en baisse mais reste élevée et précoce. Le taux brut de mortalité est de 14 ‰ au cours de la décennie 1998. L’espérance de vie à la naissance de la population a diminué, passant de 55,0 ans à 50,9 ans de 1988 à 1999. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, (TMM51) 1 L’UNICEF a choisi le TMM5 comme le meilleur indicateur disponible permettant d’évaluer la situation des enfants d’une nation : « Cet indice est la somme d’un large éventail de données : la santé nutritionnelle et les connaissances des mères en matière de santé, le taux de vaccination […], l’accès aux services de santé maternelle et infantile (y compris les soins prénatals), le revenu et la présence de nourriture au foyer, l’approvisionnement en eau salubre et un assainissement sûr, de même que la sécurité globale de l’environnement de l’enfant. 5 est passé de 155‰ à 176‰ de 1990 à 2002, ce qui place le pays par ordre décroissant à la 20ième position sur 193 pays (UNICEF, 2004). La répartition de la population sur le territoire est inégale. Les plus faibles densités sont observées dans les régions de savane du nord. Au contraire, la zone forestière a les plus fortes densités de population, en raison des activités économiques liées aux cultures pérennes. La majorité de la population demeure encore dans les campagnes, malgré une urbanisation continue. Sur le plan de la Politique de santé, la Côte d’Ivoire a adopté le Plan de Développement Sanitaire de 1996-2005. Ce plan comporte comme développement prioritaire le Programme National de Nutrition (PNN) qui souhaite réduire la morbidité et la mortalité liée à la malnutrition protéino-énergétique chez les enfants de moins de cinq ans et réduire la morbidité et la mortalité liées aux carences nutritionnelles en fer, vitamine A chez les femmes en âge de procréer, les enfants d’âge préscolaire et scolaire (EDS, 1998). L’ensemble des informations précédentes décrivent le contexte de la Côte d’Ivoire avant la crise que le pays traverse actuellement. Ces données doivent être lues en tenant compte de modifications possibles dues à cette situation. Depuis septembre 2002, le pays est dans la tourmente d’une guerre civile qui a partagé le pays en 4 zones : le Nord occupé par la coalition des rebelles, le sud sous contrôle gouvernemental, entre les deux, une zone tampon tenue par les forces de maintien de la paix. Les études sur la sécurité alimentaire de 2003 montrent que le déplacement d’une partie de la population dans des zones refuges se traduit, entre autre, par une réduction de la quantité et de la qualité de la ration alimentaire au niveau du ménage (Tchinbindat et al., 2004). 1.2 La situation nutritionnelle En Côte d’Ivoire selon l’EDS 1998, un quart des enfants de moins de 5 ans accuse un retard de croissance. Ce qui représente, selon les standards de l’OMS, une prévalence moyenne par rapport aux autres pays. Durant les deux premières années de la vie, les prévalences du retard de croissance augmentent avec l’âge de l’enfant : les enfants de moins de 6 mois sont les moins touchés (8,2%) ; entre 6 mois et un an plus du dixième des enfants (13%) souffrent de cette forme de malnutrition ; entre un et deux ans la proportion d’enfants atteints devient encore plus élevée (29,1%). Concernant la malnutrition aiguë la situation est mauvaise puisque la prévalence est de 7,7% chez les moins de 5 ans. Le taux d’enfants émaciés augmente de 0 à 24 mois : 1,7% des enfants de moins de 6 mois sont émaciés, 11,1% des enfants de 6-11 mois et 15,4% des 12-23 mois le sont aussi. Ces chiffres expriment la situation en Côte d’Ivoire en 1998. Depuis, une enquête, en 2003 évaluant la situation au sein des populations déplacées de la ville de Duekoué avait révélait une prévalence de l’émaciation de 17,2%, les formes sévères représentaient 5,4% (OMS et PNN, 2003). Dans ce contexte de crise, l’Unicef a décidé d’appuyer le PNN afin de réaliser une enquête standardisée à l’échelle national, afin de mesurer les répercussions de la guerre civile sur la situation nutritionnelle et d’orienter d’éventuelles interventions en vue des résultats. Ces résultats ne sont pas encore publiés de manière officielle. Ils montreraient que : - Les prévalences de la malnutrition aiguë dans les tranches d’âges précédemment cités restent comparables (8,1% sur l’ensemble des moins de 5 ans) à ceux émis par l’EDS 1998, mais que les régions du Nord dépassent la prévalence nationale (jusqu’ 14,2% dans le Nord Ouest). 6 - La malnutrition chronique a une prévalence à l’échelle national de 21,4 % alors que l’EDS 1998 annonçait 25,5%. En revanche là encore les chiffres demeurent plus préoccupants pour les régions du Nord (jusqu’34,4 % pour le Nord Ouest). Ces résultats révéleraient que pour le milieu rural du Sud Est (qui correspond aux caractéristiques de notre terrain d’enquête) les prévalences sont inférieures à celles des zones conflictuelles : Tableau 1 : Les prévalences de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans dans la région du Sud-est Région du SUD EST Urbain Rural Ensemble Prévalence de la malnutrition Aïgue (émaciation) 7,7 [6,1-9,6] 9,2 [7,5-11,2] 8,8 [6,3-10,0] Chronique (retard de taille) 14,1 [11,9-16,5] 21,9 [19,4-24,6] 19,7 [16,1-23,9] Source : UNICEF, PNN juin 2004, enquête nutrition santé et mortalité en Côte d’Ivoire. 1.3 Les recommandations de l’OMS et ses indicateurs Depuis 2001, l’OMS recommande l’allaitement maternel exclusif pendant 6 mois avec une introduction des aliments de complément à partir de l’âge de 6 mois. Un enfant nourri uniquement du lait maternel est protégé contre les infections. L’allaitement maternel exclusif diminue la mortalité infantile, particulièrement dans les pays en développement où les risques de contamination de la nourriture et des liquides sont plus élevés (Feachem et Koblinsky, 1994 ; Habicht Da Vanzo et Butz, 1986 ; Victoria et al. 1987). Les épisodes diarrhéiques de l’enfant sont alors diminués et sa croissance supérieure à celle d’enfants qui auraient reçus d’autres liquides avant les 6 mois (Rowland, Rowland et Cole, 1988). Enfin de nombreuses études révèlent que le lait maternel hydrate parfaitement l’enfant jusqu’à l’âge de 6 mois même sous les climats chauds. L'introduction précoce d'une alimentation de complément et/ou de fluides fait que les enfants sont en partie rassasiés et, compte tenu de la capacité limitée de leur estomac, ils ont tendance à moins téter, ce qui peut réduire la production de lait maternel. Cette pratique peut donc entraîner également une diminution de la fréquence de l'allaitement maternel qui, en écourtant la durée de l'aménorrhée post-partum, augmente le risque pour la femme de retomber enceinte (Drewett et al, 1993). L’OMS souligne l’importance du colostrum : Tableau 2 : Propriétés et importances du colostrum Propriétés Importances Riche en anticorps Protège contre les infections et les allergies Beaucoup de globules blancs Protège contre les infections Purgatif Elimine méconium et aide à la prévention de l’ictère Facteurs de croissance Aide à la maturation de l’intestin Prévient les allergies et les intolérances Riche en vitamine A Atténue la gravité des infections Prévient les maladies des yeux Source : Norton R. 7 L’OMS recommande de poursuivre l’allaitement maternel pendant au moins deux ans. L’OMS propose des indicateurs de référence (WHO/CDD, 1991). Ces indicateurs ont d’abord étaient choisis pour décrire les modes d’allaitement maternel, mais permettent de traduire un ensemble de recommandations sur l’alimentation de l’enfant par rapport à son âge. En résumé, le calendrier d’alimentation de l’enfant de 0 à 2 ans dans l’idéal doit être un allaitement maternel exclusif jusqu’6 mois, une ablactation à l’âge minimum de 2 ans et une introduction des aliments solides pouvant se résumer de la manière suivante : Durée optimale de la période d’utilisation d’aliments spéciaux de transition Elle dépend principalement du développement physiologique et de l’appétit de l’enfant, mais aussi pour chaque contexte de: - leur coût - leur facilité de préparation - la qualité nutritionnelle des plats familiaux - En général: 6 mois 9 mois 12 mois 15 mois Bouillies Plats spéciaux Plats familiaux Source : Trèche S. 1.4 Le calendrier d’alimentation de l’enfant de 0 à 2 ans en Côte d’Ivoire 1.4.1 L’allaitement maternel Les informations récoltées s’appuient sur l’enquête démographique et de santé en Côte d’ivoire : EDSCI-II Côte d’Ivoire 1998-99 réalisée par l’Institut National de la Statistique d’Abidjan. Les résultats indiquent : - Une mise au sein tardive du nouveau-né pour 47 % des femmes qui ne donnent pas le sein le premier jour. Or c’est dans les vingt-quatre heures suivant la naissance, que l'enfant bénéficie du colostrum. De plus, si le nouveau-né n'est pas allaité dans les vingt-quatre heures, il reçoit, à la place, divers liquides qui risquent de le mettre en contact avec des agents pathogènes. Cette situation est plus prononcée en milieu rural où 48 % des enfants ont été allaités durant les premières vingt-quatre heures contre 65 % en milieu urbain. Ce respect de la pratique de l’allaitement dès le premier jour de naissance est particulièrement important dans les villes autres que la capitale (73 % contre 57 %). 8

Description:
la durée de l'aménorrhée post-partum, augmente le risque pour la femme de retomber enceinte. (Drewett . d'enfants par femme tend à diminuer grâce aux campagnes de planification familiale. La Niveau d'instruction: (1) ni scolarisée ni alphabétisée; (2) non scolarisée mais alphabétisée; (
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