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Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne PDF

356 Pages·1968·6.369 MB·French
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AlexandKroej ève Essai dh'iusnteo ire . / ra1sonnee del ap hilosophie •• pa1enne 1.L esP résocratiques '11!1, gallimard ALEXANDRE KOJÈVE Essadi' unhei stoire . , ra1sonnee del ap hilosophie païenne TOME 1 Les présocratiques GALLIMARD Tous droils de reproduclion, de lraduclion el d'adaplalion ré1erués pour lous les pays, !/ compris l' U. R. S. S. © Édilions Gallimard, 1968, J'ai[ laS agesséet]éé tabldieep uils' éter­ nitéd,è sl ec ommencemeanvtan,t l'origine del aT erre. Prov., 8, 22, s. LesD ieunx' onpta sr évétloéu tcehso saeusx hommesd èsl ec ommencememnati;s e,n c her­ chantc,e ux-tcrio uveavnetc le temps ceq ui estl em eilleur. Xénophane. Geisistt Zeit. Hegel. PRÉFACE Les pages reproduites dans ce livre devaient faire partie d'un exposé complet («encyclopédique 1>) de la sagesse hégé­ lienne, sous le titre : Système du Savoir. Cet exposé devait avoir trois Introductions. Les pages qui suivent, reproduites ici telles qu'elles furent écrites il y a une dizaine d'années, constituent le début de la Troisième Introduction, qui aurait été une histoire («raisonnée 1>) de la Philosophie dans son ensemble, c'est-à-dire de Thalès à Hegel. Cette troisième introduction du Système du Savoir aurait eu pour titre : Introduction historique du concept dans le temps en tant qu'intl"oduction philosophique du temps dans le concept (situation et rôle de Kant dans l'his­ toire de la Philosophie). En principe, le présent volume consacré aux Présocratiques sera suivi d'un deuxième volume, consacré à Platon et à Aris­ tote, et d'un troisième, qui traitera de la philosophie hellénis­ tique jusqu'à son achèvement par Proclus. Vanves, 30 décembre 1967. A. KoJÈVE. INTRODUCTION La Troisième Introduction de la Sagesse discursive ou du Système du Savoir est une introduction historique ou philosophique en ce sens qu'elle introduit le Système du Savoir hégélien en tant que «fin» (au sens, à la fois, de terme final et de «but») de l'évolution historique de la Philosophie ou, ce qui est la même chose, de la compréhension philosophique de l' Histoire (celle-ci étant comprise philosophiquement dans la mesure où elle est prise comme comprenant aussi sa propre compréhension philo­ sophique). Autrement dit, la Troisième Introduction n'est rien d'autre qu'une «Histoire générale de la philosophie (occi­ dentale) 1 ». Pour écrire une histoire générale de la philosophie (tant soit peu lisible), il faut faire un choix parmi les «philosophes» et parmi les sujets («philosophiques») traités par les auteurs choisis. Or, d'une part, ce choix ne peut se faire qu'en fonc­ tion d'un critère, qui doit donc être établi avant que l'histoire en question soit et puisse être écrite. D'autre part, un tel critère ne saurait être établi qu'en fonction de la connaissance de cette même histoire, c'est-à-dire après l'avoir écrite ou tout au moins « pensée ». On est donc ici en présence d'une sorte de «cercle vicieux» que je ne me propose pas« d'ouvrir» ici et maintenant, mais que je voudrais simplement signaler. Étant donné que ce «c ercle » se présente, en fait, partout et toujours, j'ai tenu à le re-présenter au début même de la présente Introduction. On peut, certes, écrire une histoire sans parler du « cercle vicieux» qu'elle implique. En particulier, j'aurais pu commen­ cer la Troisième Introduction sans mentionner la « difliculté » qui est inhérente à son exposé même et qui semble rendre impossible ce dernier. Mais si l'on veut parler d'une difficulté sans la « résoudre », on ne peut décemment le faire que dans une introduction. Ce que je suis en train d'éerire ici en ce 12 Introduction moment sur le « cercle vicieux ii doit donc être considéré comme une introduction de ou à la présente Introduction (philrnmphique ou historique) du Système du Savoir. Or, du moment que j'ai commencé à écrire une introduction de cette Introduction, je dois y dire quelque chose et je ne puis y dire que ceci. Si l' Introduction en question doit introduire le Système du Savoir hégélien en re-produisant (sous une forme « compréhen­ sive ll) l'ensemble des philosophies qui ne sont pas ce Système du Savoir et qui l'ont précédé (en étant «intégrées ii en lui post factum), on ne peut valablement introduire cette Intro­ duction elle-même qu'en prenant pour point de départ ce Système du Savoir en tant que tel, c'est-à-dire tel qu'il a été produit à la fi.n de l'évolution philosophique que l'Introduction à introduire re-produit. En d'autres termes : !'Introduction elle-même doit re-produire (on ne sait trop comment) l'évolution « historique ll de la Philosophie, en montrant par cette re-pro­ duction que l'évolution re-produite a abouti cc en fait ii au Système du Savoir hégélien, mais sans dé-montrer qu'elle n'au­ rait pas pu être autre qu'elle ne l'a été, ni par conséquent que ce Système du Savoir, tel qu'il est, est la « fin ii, c'est-à-dire le c< terme final ii ou le résultat définitif, voire le«b ut ii de l'évo­ lution re-produite; par contre, !'Introduction de cette Intro­ duction, en pré-supposant le Système du Savoir hégélien en tant que ce cc terme final ii, est censée pouvoir et devoir montrer non seulement« comment ii s'effectue l'évolution philosophique qui y mène, mais encore cc pourquoi ii elle s'effectue ainsi (du moins dans ses « grandes lignes ii, qui sont seules à être re-produites), et non autrement. Pour qu'une telle Introduction cc systématique ii (ou cc scien­ tifique ll) d'une Introduction cc philosophique ii (ou« historique ll) du Système du Savoir hégélien soit valable, il faut qu'au moins deux conditions soient remplies. D'une part, chacun des « moments ii du processus discursif ou « logique ii qui est cc déduit ii à partir du Système du Savoir dans l' Introduction, doit être re-présenté par au moins une cc étape ii de l'évolution historique qui sera « constatée ii dans l'I ntroduction. D'autre part, toutes les cc étapes ii qui seraient (ou auraient pu et donc dû être) «constatées ii dans l'Introduction re-produisant l'évo­ lution philos'lphique jusqu'au jour de la rédaction de cette même Introduction, devraient pouvoir être réparties entre les «moments ii de la «déduction logique ii, sans que l'ordre chro­ nologique des étapes soit renversé par rapport à l'ordre logique des moments. Ceci étant, on ne peut constater que l'Introduction est 11 valable ii qu'en la comparant avec l' Introduction, comparée Introduction 13 de son côté avec la connaissance que l'on a par ailleurs de l'his­ toire de la philosophie. Quant à moi, j'ai procédé à cette compa­ raison et son résultat m'a paru satisfaisant. Mais le lecteur ne peut pas se dispenser de re-faire cette comparaison lui-même, s'il veut juger la présente Introduction de ma Troisième Intro­ duction « en connaissance de cause ii. Toutefois, une telle comparaison ne saurait suffire pour établir la «validité ii de l'Introduction en question d'une façon défi­ nitive. Car rien ne dit encore que l'évolution postérieure au jour de la rédaction par moi ou de la lecture par vous de la pré­ sente Introduction n'aboutisse pas à une cc étape ii philosophique qui ne serait ni pré-supposée, ni re-produite par l'un des « moments ii du processus logique cc déduit ii dans l'introduc­ tion à cette Introduction. Mais ceci est une tout autre histoire, qui n'a plus rien à voir avec l'histoire de la Philosophie faisant l'objet de la présente Introduction, puisqu'il s'agirait alors non pas de ce qui s'est passé avant la rédaction de celle-ci, mais de ce qui se serait produit après elle, c'est-à-dire de ce qui est (pour elle) l'avenir de la Philosophie. Sans doute pourrait-on dire que le Système du Savoir hégé­ lien dé-montre qu'aucune philosophie postérieure à la date de sa rédaction ne peut le « dépasser ii, puisque ce Système montre qu'il intègre lui-même toutes les philosophies «possibles ii. Mais on ne peut re-produire cette dé-monstration qu'en expo­ sant le Système du Savoir lui-même. Or, il s'agit ici en ce moment non pas de l'exposer, mais de l'introduire, précisément en vue de rendre un tel exposé « possible ii (ou tout au moins plus « facile ii, voire moins malaisé). En lisant l'introduction de la présente (troisième) Introduc­ tion, le lecteur devra donc suspendre son jugement en ce qui concerne la cc validité ii de cette introduction. C'est pourquoi il pourrait être enclin, à juste titre, à ne pas la lire du tout et à commencer «immédiatement ii la lecture de l'exposé de !'In­ troduction en cause. Mais le même raisonnement pourrait être fait à propos de cette Introduction elle-même, comme d'ail­ leurs à propos des deux Introductions précédentes. Ayant fait un tel raisonnement, le lecteur passerait directement à la lec­ ture de l'exposé du Système du Savoir. Mon Introduction du Système du Savoir serait alors inutile. Mais comme je ne suis pas sûr que le lecteur agira de la sorte (étant même sûr que le lecteur qui me lit en ce moment agit autrement), j'ai rédigé mes Introductions, y compris la Troisième 2• Et puisque le lecteur qui se serait décidé à lire cette dernière n'aurait aucune raison de ne pas lire l'introduction qui est censée l'introduire, j'ai décidé de la rédiger elle aussi, en l'intitulant : 14 Introduction LA STRUCTURE DIALECTIQUE ' DE L HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE Le discours qui constitue dans son ensemble (par définition « cohérent») l'ensemble du Système du Savoir hégélien n'est par définition rien d'autre ni de plus que le développement (par définition « cohérent» et « complet») de la notion c o N c E PT. En d'autres termes, le Système du Savoir est la définition du sens CONCEPT de cette notion (dont le morphème est ici CONCEPT, mais peut être remplacé par un autre morphème quelconque). Au début (en arche) du développement (dans la durée-étendue) du Système du Savoir ce sens n'est donc pas (encore) défini: il est in-défini ou« quelconque». C'est pourquoi on peut dire que le Système du Savoir commence par«n 'importe quoi». Mais puisque le Système du Savoir est (par définition) discursif, ce « n'importe quoi ii qui l'inaugure est «u n discours » quelconque ou, si l'on veut « le Discours», voire le discours « en général», c'est-à-dire, « en particulier», le discours même qu'est (et sera) le Système du Savoir lui-même. Ce n'est qu'à la fi-n de ce discours que le sens CONCEPT est dé-fini, cette dé-finition étant précisément la « fin ii ou le telos ( = terme final et but) du Système du Savoir. Or, en arrivant à la fin du dis­ cours qu'est le Système du Savoir, on voit que la définition qui l'achève n'est rien d'autre ni de moins que ce discours lui-même pris dans son ensemble, c'est·à·dire corn-pris du commence­ ment jusqu'à la fin. Si l'on veut alors corn-primer ou« résumer ii l'ensemble de ce discours en une seule«n otion», on peut choi­ sir, pour incarner le sens de cette notion, un morphème quel­ conque, par exemple le morphème CONCEPT. On peut alors se demander quel est le sens CONCEPT lié à ce morphème dans la notion c o N c E P T . Autrement dit, on peut vouloir définir cette notion ou, plus exactement, ce sens (in-défini en tant que tel). Ce sens défini ne peut être que ce qui est commun aux sens de tout ce qui est (ou plutôt : a été) dit dans le Sys­ tème du Savoir. Or, on peut constater que ce qui est commun à tout ce qui y est dit n'est rien d'autre quelefaitquececi est (ou: a été) dit. En d'autres termes, on constate que le sens CONCEPT (de la notion c o N c E p T) ne peut être défini «à l'origine» (en arche) que comme D I s cou R s Q u EL c oN Q u E ou D I s c o u R s tout court. Sans doute, cette cc première ii définition peut être « développée» (dans la durée-étendue). Mais dès qu'on essaye de le faire, on constate que le début du discours qui en résulte n'est rien d'autre qu'une re-production du discours qui a déjà Introduction 15 été produit et appelé Système du SaJJoir (et qui est, par défini­ tion, la totalité du Discours). On voit et montre ainsi que la fin du discours qu'est le Système du Savoir coïncide avec son début. Plus exactement, cette coïncidence ne se constate que dans la mesure où l'on essaye de poursuivre (« indéfiniment») le développement (dans la durée-étendue) du Système du Savoir. Si, au lieu de s'arrêter (et de se taire) à la fin, on veut conti­ nuer de la« développer» (et donc de parler), la fin du Système du Savoir devient le commencement d'une (re-)-production dis­ cursive, qui se révèle« conforme » ou« identique n à celle qu'on avait terminée. On voit alors que cette (re-)production peut se re-produire « indéfiniment », sous une forme «c yclique» . Ainsi, tant qu'on parle, on ne peut que re-produire (en tout ou en partie) le discours qui constitue dans son ensemble (« cyclique», si l'on veut) le Système du Savoir. Il faut, certes, un certain temps et même un temps certain (au sens de mesuré ou mesurable) pour arriver à la fin du développement discursif (en partant de son commencement ou d'ailleurs) ou pour «parcourir» une quelconque de ses parties. Mais on peut interrompre le dévelop­ pement (c'est-à-dire se taire) à n'importe quel moment (le silence s'établissant alors «immédiatement» ou instantané­ ment), c'est-à-dire non seulement à tout moment pendant le temps où l'on aurait pu parler en (re-)produisant le Système du Savoir, mais encore aJJant même d'avoir commencé cette (re-)production discursive et, bien entendu, après l'avoir achevée. En tant que déJJeloppée complètement dans et par un seul discours, qui dit tout ce qu'il peut dire (sans se contre-dire, c'est-à-dire sans se «réduire au silence», en annulant discur­ sivement tout ce qu'on y a dit) en s'achevant par son commen­ cement ou en se terminant par un retour (cyclique) à son point de départ, la notion c o N c E PT peut être aussi définie (« en résumé») soit comme « Système de la Science »ou cc Science>> tout court (episteme, WissenschaftJ, soit comme «Système du Savoir» ou«S avoir absolu» (absolutes Wissen;, voire comme « Sagesse (discursive) » (Sophia). Mais dans la mesure où le sens CONCEPT est en fJoie de défJeloppement (dans la durée­ étendueJ, il se définit comme « Philosophie» (Philo-sophia;. Autrement dit, tant que le Système du Savoir hégélien est en cours de développement, il re-produit l'ensemble de la philo­ sophie pré-hégélienne, c'est-à-dire de la Philosophie proprement dite. Par contre, pris en tant qu'achevé, c'est-à-dire pris dans son ensemble complètement développé, le Système du Savoir est non plus Philosophie, mais la Sagesse elle-même (qui, étant censée pouvoir et devoir être re-produite indéfiniment telle

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