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Esquisses anecdotiques et historiques du vieil Alger PDF

25 Pages·2017·9.4 MB·French
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Esquisses anecdotiques et historiques du Vieil Alger FERNAND ARNAUDIES Esquisses anecdotiques et historiques du Vieil Alger Préface de Georges Bosc Président National du Cercle Algérianiste Illustrations choisies par Roger Brasier dans ses collections et celles du Centre de Documentation et de Culture Algérianiste de Perpignan OUTREMERS Collection dirigée par Patrick Rossello Illustration de couverture : enluminure d'Edmond Tiffou @ ÉDITIONS A. BARTHÉLEMY, 1990 ISBN 2-903044-80-5 Je dédie ces Esquisses à mes amis, à mes frères, à tous ceux qui, sans faille sinon sans amertume, gardent au fond du cœur la nostalgie des lumières d'antan. A la mémoire de tous ceux qui, après Henri Klein, se consacrèrent à l'introspection méthodique et savante de ce "vieil Alger" qu'ils aimèrent et ser- virent avec une passion exaltante, sans cesse renou- 1903-1989 velée, puisée aux meilleures sources. Ils s'appelaient de Sambœuf, Théodore Fayolle, Fernand Gauthier, Jules Carbonel, Georges Marçais, Jean Alazard, Fernand Meunier, Henri Gautier, Victor Gillot, Champski, Louis Leschi, Robert Randau, Yvonne Kleiss, Herzig, Binet, Coquillard. Bien d'autres encore. A la mémoire d'Eugène Robe, mon ami, dont le nom si familier reste indisso- lublement lié aux fastes d'une époque, où le passé si riche d'Alger la Blanche, faisait partie intégrante de nos préoccupations sentimentales et constructives. A la mémoire enfin de tous ceux qui reposent en terre algérienne, pionniers ou continuateurs de l'œuvre et de l'esprit français. Le vieil Alger ! Le souvenir en est resté, vivace, dans bien des mémoires. Témoins d'un passé innombrable, les vestiges qui ont subsisté ou subsistent encore ont été familiers, tout au moins à beaucoup d'entre nous. Le "Comité du vieil Alger" s'était donné pour mission essentielle, on le sait, d'étudier, d'animer ces vestiges, d'en faire connaître ou mieux connaître le message, de les protéger contre la pioche du démolisseur ou la dégradation, d'en maintenir, enfin, la sobre et mâle ordonnance. Evocations d'une épopée ou d'une page sans gloire, résonances d'échos enthou- siastes ou cruels, rien là qui laissât indifférent, rien là qui ne présentât un intérêt certain. A l'éloquence des vieilles pierres, s'était ajoutée, au cours des ans, une somme vibrante d'apports curieux, de saveur piquante. Au pittoresque des choses, s'était mêlé le pittoresque des hommes et des lieux ; à l'enchantement de la légende —toujours présente— la troublante réalité. N'allons pas négliger pour autant la simple anecdote —toujours présente elle aussi. Elle s'est incorporée tout naturellement à cette fresque haute en couleur ; elle lui a apporté un sel, une dimension qui ne doivent pas être mésestimés. Après bien des hésitations, après bien des années, cédant aux multiples pressions qui nous étaient faites, nous avons réouvert le dossier du "vieil Alger". Non pas, dès lors, pour le tirer de l'oubli, mais du silence. Ces Esquisses plus ou moins poussées, ces notes d'une sobriété voulue, cette suite d'images, souvent tirées semblerait-il d'un bois naïf des vieux artisans d'Epinal, ces images, que leur diversité même empêche de coordonner, de tenir en bon ordre, nous les offrons aujourd'hui, non seulement à ceux qui en ont gardé la nostalgie, mais encore, mais aussi, à tous les curieux, à tous les amis de la petite Histoire. Fernand Arnaudiès Ancien Secrétaire général du Comité du vieil Alger PRÉFACE Lorsque Fernand Arnaudiès me confia la préface de ses Esquisses anecdotiques et historiques du vieil Alger, voici un an, le destin faisait de moi en cet instant son légataire spirituel. C'est dire, aujourd' hui qu 'il nous a quittés, l'émotion qui m 'étreint alors que prend corps son œuvre posthume et s 'accomplit sa création dernière. Et ces mots que dévide ma plume sont comme un fil déroulé à l'éche- veau du souvenir. Souvenir des souvenirs hérités du patriarche qui sut prolonger ma mémoire en lui enseignant à conjuguer le passé recomposé. 9 novembre 1989, ce soir-là Fernand s'était attardé devant sa télévision, puis il s'est assoupi. Il est parti dans un rêve sur un rayon de lune. Ce siècle avait trois ans lorsqu 'il vint au monde à Saint-Paul-de-Fenouillet, village catalan où il repose à jamais. La boucle s'est ainsi refermée sur une vie bien remplie, quatre-vingt-six années d'une existence pleine de choses belles, bonnes et heureuses. Il est parti dans un sourire, emportant avec lui dans ses bagages soixante-cinq ans d'algéria- nisme, record absolu. Impalpable poussière et volatil parfum, souvenirs, trésor fragile patiemment amassé seconde après seconde, seriez-vous balayés, évaporés, dilapidés à l'instant de la mort par le vent de l'oubli et engloutis dans le gouffre du néant ? Dieu merci, demeurent les cassettes, ces reliquaires d'aujourd'hui ; demeurent les écrits, grâce auxquels nous retardons le cours du temps et dérobons quelques grains du sablier inexorable qui scande nos existences. Ainsi demeure ton œuvre, Fernand, ces récits, ces conférences, ces articles, ces poèmes, ces nouvelles, cet inédit, enfin, que j'ai eu la faveur de présenter et dont la publica- tion tient essentiellement au mérite de Roger Brasier, ton ami fidèle et persévérant. C'est à l'âge de neuf ans que Fernand Arnaudiès découvre l'Algérie en compa- gnie de ses parents ; son père vient d'être affecté aux Chemins de Fer Algériens. Il commence ses études à Miliana et les poursuit à Alger où il devient rédacteur en chef de la revue Alger étudiant. Sa thèse de doctorat, Le chemin de fer et la littérature, résume symboliquement en un titre sa double vocation. Devenu ins- pecteur principal des Chemins de Fer Algériens — Les C.F.A. qui deviendront plus tard, sur le modèle métropolitain, la S.N.C.F. A. —, il met à Profit son humour ineffable ainsi que ses qualités d'écriture et d'observation pour rédiger trois cahiers truffés de ' perles ' ' savoureuses, dans l'esprit et le langage des Maltais, Kabyles, Espagnols, Arabes, Italiens, Corses, Alsaciens ou Bretons, mais tous bons Français, qui composaient le monde cheminot de "là-bas". Parallèlement à son activité professionnelle, Fernand Arnaudiès, écrivain, poète et critique d'art, accomplira une brillante carrière littéraire et journalistique. C'est ainsi qu 'il devient rédacteur en chef des Annales africaines, d'Erri Allah et de France-Afrique, tout en collaborant comme critique d'art à La dépêche algérienne, rebaptisée ensuite La dépêche quotidienne. Perméable aux courants d'idées qui parcourent à Alger la jeunesse cultivée des années 20, il adhère à l'algérianisme dès l'origine et se mêle à la fine fleur de la littérature algérienne de l'époque. C'est alors qu'on le rencontre aux séances de la fameuse brassen'e Grüber où les Pomier, Randau, Favre, Audisio et autres Lecocq ont pris quartier. Passionné par les arts plastiques, il est un familier de la villa Abd-el-Tif, fréquente toutes les galeries, assiste à tous les vernissages. Ses qualités humaines, jointes à sa compétence en font l'ami des sculpteurs Gaudissard, Van Biesbroek, Greck, Belmondo et des peintres Deshayes, Fernez, Marquet, Carré, Brouty, ainsi qu'un expert incontesté près les tribunaux, la préfecture et le Gouvernement général. Il écrit de nombreux ouvrages de référence sur les peintres d'Algérie et publie notamment chez Soubiron, en 1933, un livre sur Etienne Dinet et El Hadj Slimane-Ben-Ibrahim qui fait autorité. On lui doit également une histoire de l'opéra d'Alger dont il est devenu l'archiviste et deux publications sur les chemins de fer, son métier et sa passion première, qui s 'intitulent Le petit cheminot à la montagne — ouvrage richement illustrépar de Buzon, Nicolaï, Paul-Elie Dubois, etc. — et Singulière jeunesse des chemin de fer, couronnée par le prix international Chatrian en 1956. Secrétaire général du Comité du vieil Alger, comme tant d'autres il s'éprend de cette cité d'exception à laquelle il voue un amour sans partage. Cet élan passionnel pour la ville blanche lui inspire un recueil de récits, pochades et historiettes, quand l'exode de 1962 le surprend et le ramène aux sources de sa vie, à Saint-Paul-de-Fenouillet, le berceau ancestral où se poursuivra son intarissable créativité. De retour au pays, il fonde dans son village natal un musée d'art et de traditions populaires, galvanisant par son exemple l'équipe municipale et la jeunesse locale éprise de bel et authentique folklore. Ses promenades dans la campagne saint-paulaise sont à l'origine d'une plaquette de poèmes exquis, Le chemin des berges et des vignes, aux éditions de l'Atlanthrope. Mais voilà qu'en 1973, Maurice Catelain reçoit le flambeau de l'algérianisme des mains de Jean Pomier au terme de sa course et crée à Toulouse le Cercle algérianiste. Dès lors, Fernand replonge dans son passé, sans mélancolie aucune mais pour se ressourcer. Il puise dans ce bain de jouvence les forces nouvelles qui vont animer et embellir les dernières années de sa vie. Avec une énergie farouche et une ferveur insatiable il témoigne, atteste, raconte et revit avec son auditoire ce que fut "l'âge d'or" de la culture franco-algérienne dans l'entre-deux-guerres, lui le dernier algérianiste d'Alger. Aussi, l'année 1982 le voit accéder fort justement à la présidence d'honneur du Cercle algérianiste, à la suite du regretté Paul Belmondo. Son talent de conférencier est servi par l'expérience du vécu ; il parvient en ce domaine à la magie des grands conteurs et vous emporte avec lui sur son tapis volant à travers l'espace et le temps. jusqu 'à son dernier souffle il continuera à répandre ' 'la bonne parole ' ' pour donner son ultime causerie au palais des congrès de Perpignan, un mois avant sa mort. Simultanément, pour notre bonheur, il poursuit la rédaction de ses Esquisses anecdotiques et historiques du vieil Alger, provisoirement interrompue par l'exode. Le texte définitif de ce recueil constitue le corps de la présente édition que vient illustrer une abondante iconographie puisée, pour l'essentiel, dans les collections du Centre de Documentation et de Culture Algénaniste de Perpignan. Si Si-1 .'avais à résumer en deux mots le personnage de Fernand Arnaudiès, je choi- sirais optimisme et générosité. Ainsiprodigua-t-il la bonne humeur et l'amitié, sa vie durant et même après, comme en atteste cette ultime anecdote : en ce triste matin d'automne, à l'heure du funeste rendez-vous, réunis autour d'Henriette son épouse et de ses parents, nombreux étaient ses amis pour l'accompagner à sa dernière demeure. Après les discours d'usage, nous l'avions couché sous les fleurs. Le clocher de Saint-Paul-de-Fenouillet égrenait son glas mélancolique sous un ciel gris et le vent des Pyrénées qui cinglait nos visages emportait au loin nos pensées, loin, très loin vers la mer et, par-delà, jusqu'à l'autre rivage. Nous en étions là, éperdus, doublement frustrés d'un père et d'une terre à jamais disparus quand un chant s'éleva. Un frémissement parcourut l'assistance alors que la chorale du village entonnait dans un murmure Quand il est mort le poète. Dernière volonté du défunt, ultime clin d'œil à ses amis. Caresse apaisante, une bouffée d'espoir emplit soudain nos poitrines et un sourire vint éclairer nos lèvres. Il avait réussi son départ, notre Fernand. Puisse son beau livre, contribution posthume à l'œuvre d'humanisme accomplie outre-Méditerranée par les Français, consoler les "orphelins" d'Alger, éclairer les ignorants, convaincre les sceptiques, convertir les détracteurs. Puisse-t-il servir à rapprocher les hommes. Georges Bosc GÉNÉRALITÉS Au centre même des côtes algériennes, s'ouvre une baie profonde dont la courbe gracieuse a pour dernière limite, à l'est, ce promontoire appelé "Cap Matifou", et à l'ouest, un rivage dentelé de roches escarpées, au-dessus duquel s'élève jusqu'à quatre cents mètres le djebel Bou-Zaria, la "Montagne aux graines". C'est le point culminant d'un petit ensemble de plateaux, de côtes, de plaines et de vallons verdoyants auxquels les Arabes avaient donné le nom de "Sahel", les "Hautes Terres d'en bas", et que les Européens appelèrent "Le Massif d'Alger".

Description:
Klein, se consacrèrent à l'introspection méthodique et savante de ce "vieil Alger" qu'ils aimèrent et ser- virent avec une passion exaltante, sans cesse
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