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Equidistribution quantitative des points de petite hauteur sur la droite projective PDF

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EQUIDISTRIBUTION QUANTITATIVE DES POINTS DE PETITE HAUTEUR SUR LA DROITE PROJECTIVE 6 0 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER 0 2 n a J RE´SUME´. Nousintroduisonsuneclassedehauteursade´liquessurladroitepro- 4 jectivedontnousdonnonsuneestimationduminimumessentiel,etpourlesquelles 2 nousde´montronsunre´sultatd’e´quidistributiondespointsdepetiteshauteursen ] touteslesplaces(finiesetinfinies),avecestimationpre´cisedelavitessedecon- T vergence.AtoutefractionrationnelleRenunevariableetde´finiesuruncorps N denombresK,estassocie´eunehauteurnormalise´esursaclotuˆrealge´briqueK. . Nous montrons que ces hauteurs dynamiques sont ade´liques en notre sens, et h en de´duisons des re´sultatsd’e´quidistribution depre´images par Ren toutes les t a places.NotreapprochesuitcelledeBilu,ets’appuiesurlathe´oriedupotentiel m dans C,ainsi que dans l’espace de Berkovich associe´ a` la droiteprojective de C ,pourchaquenombrepremierp. [ p 2 v 1 ABSTRACT. Weintroduceanewclassofadelicheightsontheprojectiveline. 7 Weestimatetheiressential minimum andprove aresultof equidistribution (at 4 every place) for points of small height withestimates on the speed of conver- 7 gence. Toeach rational function R inonevariable and defined over anumber 0 field K, is associated a normalized height on the algebraic closure of K. We 4 showthatthesedynamicallydefinedheightsareadelicinoursense,anddeduce 0 fromthisequidistributionresultsforpreimagesofpointsunderRateveryplace / h of K. Our approach follows that of Bilu, and relieson potential theory in the t complex plane, as well as in the Berkovich space associated to the projective a lineoverC ,foreachprimep. m p : v i TABLE DES MATIE`RES X 1. Introduction 2 r a 2. The´oriedupotentiel danslecascomplexe 11 3. L’espacedeBerkovichdeC . 19 p 4. EnergiedansC 23 p 5. Hauteursade´liques. 31 6. Dynamiquedesfractions rationnelles. 38 Re´fe´rences 45 Date:1fe´vrier2008. 2000MathematicsSubjectClassification. Primary:11G50,Secondary:37F10. Lepremierauteurtienta` remercierchaleureusementleprojectMECESUPUCN0202,ainsique l’ACI “Syste`mes Dynamiques Polynomiaux” qui ont permis son se´jour a` l’Universite´ Catholique d’Antofagasta.Ledeuxie`meauteurestpartiellementsoutenuparleprojetFONDECYTN1040683. Enfin,nousremercionslerapporteurpoursalecturede´taille´edel’article. 1 2 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER 1. INTRODUCTION L’objetdecetarticleestdede´finirunelargeclassedehauteurssurladroitepro- jectivesuruncorpsdenombre, etdemontrerdemanie`requantitative, c’est-a`-dire avecestimationdesrestes,quetoutesuitedepointsalge´briquesdontlahauteurtend versze´ros’e´quidistribue entouteslesplacesfiniesetinfinies,selonunemesurene de´pendant que de la hauteur. Nous appliquons de plus ces re´sultats a` l’e´tude dy- namiquedefractions rationnelles a` coefficientsalge´briques. Le premier re´sultat d’e´quidistribution des points de petite hauteur a e´te´ obtenu par Szpiro-Ullmo-Zhang [SUZ] en lien avec la conjecture de Bogomolov, et con- cerne l’e´quidistribution des points de petite hauteur dans les varie´te´s abe´liennes parrapporta` lamesuredeHaar.Cetarticlefondateurainspire´ depuislorsdenom- breuxtravaux. Toutd’abordparBiluquis’estinte´resse´ dans[Bi]aucasdelahau- teur standard dans les espaces projectifs; puis a` Rumely qui a e´tendu l’approche de Bilu pour une classe de hauteurs sur la droite projective issues de la the´orie dupotentiel complexe. Autissier [Au]aensuite de´montre´ unevastege´ne´ralisation des the´ore`mes de Bilu et Szpiro-Ullmo-Zhang dans le cas des courbes de´finies sur un corps de nombre et en dimension supe´rieure. Enfinplus re´cemment, Baker et Hsia dans [BH] ont de´montre´ des re´sultats d’e´quidistribution aux places finies dansuncontextedynamiquepouruneclasseparticulie`re depolynoˆmes. Nousren- voyons a` [U] pour des re´fe´rences plus comple`tes concernant d’autres re´sultats d’e´quidistribution enarithme´tique. Deuxapprochesparalle`lesontjusqu’a` pre´sente´te´ privile´gie´ danscesproble`mes d’e´quidistribution arithme´tique. Lapremie`re de´veloppe´e par Szpiro-Ullmo-Zhang et poursuivie par Autissier est d’inspiration ge´ome´trique. Les proprie´te´s d’e´qui- distribution re´sulte dans ce cadre d’un the´ore`me d’Hilbert-Samuel arithme´tique convenablement e´nonce´ enthe´oried’Arakelov. L’autre approche initie´e par Bilu, et adapte´e par Rumely et Baker-Hsia part d’uneinterpre´tationdeshauteursentermesdelathe´oriedupotentiel.C’estcelle-ci quenousallonsadopterdanslasuite. Un ingre´dient nouveau et important dans notre approche est l’utilisation inten- sive d’une the´orie du potentiel convenable sur la droite projective de´finie sur un corps p-adique. La topologie p-adique e´tant totalement discontinue, elle se preˆte de fait mal a` l’analyse et tout particulie`rement a` la the´orie de la mesure et du po- tentiel.Onestdoncnaturellement amene´ a` travaillerdansunespaceplusgrosdont la topologie est plus maniable : la droite projective au sens de Berkovich. Cet es- paceestunarbrere´elmunid’unetopologie compacte,etonpeutyde´velopperune the´orie du potentiel comple`tement analogue au cas complexe. Il a ainsi e´te´ con- struitparM.Jonssonetlepremierauteurdans[FJ]unope´rateur deLaplace,etses proprie´te´s caracte´ristiques ont de´ja` e´te´ utilise´ avec succe`s pour la construction de mesures invariantes en dynamique p-adique, voir [FR].Nous donnons ici d’autres e´le´ments de the´orie du potentiel p-adique, mais nous nous sommes restreints a` ceux ne´cessaires a` l’e´nonce´ et a` la preuve de nos re´sultats principaux. Nous ren- voyons aux travaux inde´pendants de Baker-Rumely [BR2] pour une e´tude plus POINTSDEPETITEHAUTEUR 3 approfondie, ainsi qu’aux travaux de the`se re´cents d’Amaury Thuillier [Th]. En- finmentionnons queChambert-Loir[CL]adonne´ quelques e´le´mentspoure´tendre cettethe´orieendimensionsupe´rieure. 1.1. Places, comple´tions et hauteurs ade´liques. Commenc¸ons tout d’abord par mettreenplacequelquesnotationsavantdede´finirleshauteursquenouse´tudierons parlasuite. Soit M l’ensemble constitue´ de tous les nombres entiers premiers auquel on Q ajoute .Onde´signepar lanormeusuellesurQetpourunnombrepremier ∞ ∞ |·| p on de´signe par la norme p-adique, normalise´e par p = p−1. Pour toute p p |·| | | extensionfinieK deQ,onde´signeraparM lacollectiondetouteslesnormessur K K quie´tendentl’unedesnormes ,avecv M .Une´le´mentdeM estappele´ v Q K |·| ∈ place. Pour toute place v, on notera encore la norme sur K correspondante. v |·| Ondiraquev estinfinielorsque sarestriction a` Qco¨ıncide avec etquev est ∞ |·| finiesinon. Pour tout v M , on note K le comple´te´ du corps value´ (K, ), et Q K v v v ∈ | · | l’adhe´rence de Q dans K . On pose N = [K : Q ]/[K : Q], ainsi que = v v v v v k·k Nv. La norme s’e´tend de fac¸on unique a` la clotuˆre alge´brique de K . | · |v | · |v v On de´signera par C le comple´te´ de ce corps. Le corps C est alors complet et v v alge´briquement clos.Entouteplaceinfinie,ilestisomorpheaucorpsdesnombres complexesC. Aux places finies, (C , ) est a` la fois totalement discontinu et non locale- v v | ·| ment compact, ce qui rend de´licat toute analyse sur cet espace. Pour contourner ces difficulte´s, suivant [Be] on de´finit la droite projective au sens de Berkovich P1(C ) comme la comple´tion (pour une me´trique convenable) de l’ensemble des v boules de rayon fini ou infini B(z,r) = w; z w r dans C . Cet espace v v { | − | ≤ } est naturellement un arbre re´el me´trique dans lequel les ensembles de la forme B(z,r);r [0,+ ] sont des segments, et dont le bord a` l’infini s’identifie { ∈ ∞ } canoniquement a` la la droite projective standard. On peut de plus le munir d’une topologiequilerendlocalementconnexeetlocalementcompact.Ilestalorspossi- bledede´finiruneclasse defonctionssurP1(C )a`valeursre´elles,etunope´rateur v ∆de´fini sur eta` valeuPrs dans les mesures sur P1(C )qui joue le roˆle analogue v P del’ope´rateur deLaplacesurladroiteprojectivecomplexe. Apre`scespre´liminaires,rappelonsbrie`vementlade´finitiondelahauteurdeWeil standard, ce qui permettra de motiver la de´finition de hauteur ade´lique. Soit K une clotuˆre alge´brique de K. La hauteur de Weil (ou hauteur na¨ıve) d’un sous- ensemble fini F de K, et invariant par l’action du groupe de Galois Gal(K/K), estparde´finition1 h (F) := F −1 log+ α . (1) nv v | | k k αX∈F v∈XMK Ici F de´signe lacardinalite´ de F et log+ = logmax 1, . Onde´finit v v | | k·k { k·k } aussilahauteurna¨ıved’une´le´mentαdeK parh (α) = h (F),ou` F estl’orbite nv nv de α sous l’action du groupe de Galois Gal(K/K). On e´tend h a` P1(K) = nv 1danstoutl’articlelogde´signelelogarithmene´pe´rien 4 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER K en posant h ( ) = 0. Notons que par construction cette hauteur est nv ∪{∞} ∞ invariante sousl’action deGal(K/K). L’e´quation(1)admetuneinterpre´tation simpleentermedethe´oriedupotentiel. Pourexpliquer cela`, notons Diag = (z,z) ; z C ladiagonale de C C . v { ∈ v} v × v Lorsque v est infinie, pour chaque paire de mesures bore´liennes ρ,ρ′ supporte´es dans P1(C ), et telles que la fonction log+ z w soit inte´grable par rapport a` v v k − k ρ ρ′ surC C Diag ,onpose ⊗ v × v \ v ((ρ,ρ′)) := log z w dρ(z) dρ′(w). v v − k − k ⊗ ZCv×Cv\Diagv Pour simplifier les notations, pour tout ensemble fini F, on notera [F] la mesure deprobabilite´ atomiquee´quidistribue´e surlespointsdeF.Notonsmaintenantque ((λ ,λ )) = 0etque v v v (([α],λ )) = log+ α , (2) v v v − k k pour tout α C , ou` λ est la mesure de probabilite´ proportionnelle a` la mesure v v ∈ de Lebesgue sur le cercle unite´ S1 C . Lorsque v est finie, un accouplement v ⊂ (( , )) peuteˆtrede´finidefac¸onanalogue. Danscecas,laformule(2)restevalide v · · pour tout α C si l’on remplace λ par la masse de Dirac situe´e au point de v v P1(C )assoc∈ie´ a` B(0,1). Onve´rifie que ((λ ,λ )) = 0 pour tout v dans M , et v v v K quelaformuleduproduitdonne (([F],[F])) = 0.De(1)et(2),ontireenfin MK P 1 h (F) = (([F] λ ,[F] λ )) , (3) nv v v v 2 − − v∈XMK pourtoutsous-ensemblefiniF deP1(K)invariantparl’actiondugroupedeGalois Gal(K/K). Nousproposons unede´finition dehauteurs base´esurcettee´galite´. De´finition1.1. Unemesureade´liqueρestladonne´eenchaqueplaced’unemesure deprobabilite´ ρ supporte´e dans P1(C ),telleque ρ = λ horsd’un nombrefini v v v v de places, et telle que ρ admette un potentiel continu en toutes les places, i.e. v ρ = λ +∆g avecg continue. v v De´finition 1.2. La hauteur ade´lique h associe´e a` la mesure ade´lique ρ est par ρ de´finitiondonne´epar 1 h (F) := (([F] ρ ,[F] ρ )) , (4) ρ v v v 2 − − v∈XMK pourtoutensemblefiniF K invariantparGal(K/K).Pourtoutα P1(K),on ⊂ ∈ posera h (α) = h (F), ou` F est l’orbite de α sous l’action du groupe de Galois ρ ρ Gal(K/K). Les hauteurs ade´liques peuvent toutes eˆtre de´finies de manie`re e´quivalente par uneformuledutypeMahler. POINTSDEPETITEHAUTEUR 5 Proposition 1.3. Soitα K etsoitP K[T]lepolynoˆme(unitaire) minimalde ∈ ∈ αsurK.Alorsona 1 h (α) = h ( )+ log P dρ . ρ ρ v v ∞ deg(α) v∈XMKZP1(Cv) k k Auxplacesfiniestelles queρ = λ ,l’inte´grale log P dρ este´gale v v P1(Cv) k kv v a` lanorme deGaussdu polynoˆme P = a Ti i.e. max a .Cecimontre que i R i v {| | } lemembrededroiteestenre´alite´ unesommefinie.Danslecasdelahauteurna¨ıve, P l’e´galite´ ci-dessus sere´duita` laformuledeMahlerhabituelle. 1.2. Re´sultatsprincipaux. Lese´nonce´sci-dessous re´sumentlesproprie´te´sge´ne´- ralesdeshauteurs ade´liques. The´ore`me1. Pourtoutemesureade´liqueρ,lafonctionh estunehauteurdeWeil ρ dontleminimumessentiel estnon-ne´gatif. End’autrestermes,ladiffe´renceh h estuniforme´mentborne´esurP1(K), ρ nv − etpourtoutε> 0,l’ensemble α P1(K); h (α) < ε estfini. ρ { ∈ − } The´ore`me 2. Soit F une suite d’ensembles finis distincts deux a` deux et n n≥0 { } Gal(K/K)-invariants telle quelim h (F ) = 0. Alorspour toute place v de n→∞ ρ n M onaconvergence faibleausensdesmesures[F ] ρ lorsquen . K n v → → ∞ Nousdonneronsaussidesestimationsquantitativespre´cisesdelavitessedecon- vergence [F ] ρ du The´ore`me 2. Afind’e´viter d’introduire trop de terminolo- n v → gie, nous ne mentionnons ici qu’un e´nonce´ aux places infinies, et nous renvoyons auThe´ore`me7en 5.5pourune´nonce´ analogue auxplacesfinies. § The´ore`me3. Soitρunemesureade´lique admettant unpotentiel Ho¨lderentoutes les places. Alors il existe une constante C > 0 telle que, pour tout ensemble fini F K, invariant par l’action du groupe de Galois et de cardinalite´ F , pour ⊂ | | touteplaceinfiniev M ,etpourtoutefonctionϕdeclasse 1 surP1(C ),ona K v ∈ C 1 log F ϕ(α) ϕdρ h (F)+C | | Lip(ϕ), v ρ (cid:12) F − (cid:12) ≤ F × (cid:12)| |αX∈F Z (cid:12) (cid:18) | | (cid:19) ou` Lip((cid:12)(cid:12)ϕ) = sup ϕ(x) ϕ((cid:12)(cid:12)y)/d(x,y) et d est la me´trique sphe´rique sur (cid:12) x6=y| − (cid:12) | P1(C ). v Afindecomprendrelaforcedecettee´nonce´,mentionnonslecorollairenouveau suivant dans lecas dela hauteur na¨ıve. Ici λS1 est lamesure de Haarsur lecercle unite´. Corollaire 1.4. Il existe une constante C > 0 telle que pour tout ensemble fini F Q, invariant par l’action du groupe de Galois et de cardinalite´ F , et pour ⊂ | | toutefonction ϕdeclasse 1 surP1(C),ona C 1 log F (cid:12) F ϕ(α)− ϕdλS1(cid:12)≤ hnv(F)+C F| | ×Lip(ϕ). (cid:12)| |αX∈F Z (cid:12) (cid:18) | | (cid:19) (cid:12) (cid:12) Dans un travail re´cent, Petsche [Pe] a obtenu une estimation moins forte, mais (cid:12) (cid:12) (cid:12) (cid:12) pouruneclassedefonctions plusge´ne´rales. 6 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER 1.3. Exemples et applications dynamiques. Les hauteurs ade´liques que nous avons construites recouvrent essentiellement toutes les constructions de hauteurs de´ja` conside´re´es dans lalitte´rature (sur la droite projective). Elles co¨ıncident avec leshauteursissuesdeme´triques(surlefibre´O(1))ditesade´liquesinte´grables,dont la construction a e´te´ re´alise´e par Zhang et e´tendue par Chambert-Loir [CL] dans untravailinde´pendant dunoˆtre.OnvoitainsiquenotreThe´ore`me2este´quivalent a` [CL, The´ore`me 4.2] dans le cas de la droite projective. Nous nous contenterons ici de de´crire deux types de situations dans lesquelles les The´ore`mes 1, 2, et 3 permettentd’e´tendre etdepre´cisercertains re´sultats de´ja` connus. Supposons donne´ enchaque place infinie, uncompact duplan complexe E de v capacite´logarithmiquestrictementpositive.Pourtouteplacefinie,posonsρ = λ , v v etpourtouteplaceinfinienotonsρ lamesured’e´quilibre(ausensdelathe´oriedu v potentiel) de E . Toutes ces mesures sont a` potentiel localement borne´e et sous v l’hypothe`se supple´mentaire quecespotentiels sontcontinus, onpeutdoncleuras- socier une hauteur ade´lique h . Dans ce cadre, le The´ore`me 1 implique la partie ρ aise´e du the´ore`me de Fekete-Szego¨ et montre la finitude du nombre de points en- tiersdonttouslesconjugue´ssontdansunvoisinagefixedeE (entouteslesplaces v infinies) sous une hypothe`se convenable sur la capacite´ des E . Le The´ore`me 3 v quanta` luinousdonneuneversionquantitative de[Ru2,The´ore`me1]. Denotrepoint devuecependant, lesapplications lesplussignificatives concer- nentuneclassedehauteursissuesdessyste`mesdynamiques.SoitdoncRunefrac- tion rationnelle a` coefficients dans un corps de nombres K et de degre´ D 2. ≥ Onpeut montrer quelalimitelim D−nh Rn existe etde´finitune hauteur n→∞ nv ◦ de Weil h qui ve´rifie h R = Dh . Nous allons voir que h est une hauteur R R R R ◦ ade´lique, maispourcefaire,ilnousfauttoutd’abord de´crirequelques re´sultats de naturedynamique. En toute place infinie v M , les ite´re´s Rn de R induisent un syste`me K n≥0 ∈ { } dynamique sur la sphe`re de Riemann. Bien que la nature des suites Rn(z) n≥0 { } de´pendent tre`s fortement du choix du point z, l’action par images inverses de R pre´sente desproprie´te´s d’uniformite´ touta` faitremarquable. Onde´montre eneffet qu’ilexisteunemesuredeprobabilite´ ρ ,ditemesured’e´quilibre, tellequepour R,v toutz P1(C)nonexceptionnel pourR,ona 0 ∈ lim D−n[R−n z ] = ρ . (5) 0 R,v n→∞ { } Rappelons qu’un point est dit exceptionnel pour R si son orbite inverse est finie, et qu’une fraction rationnelle donne´e admet au plus deux points exceptionnels. Ce re´sultat est duˆ a` Brolin [Br] dans le cas des polynoˆmes, et inde´pendemment a` Lyubich[L]eta` Freire-Lopez-Man˜e´ [FLM],danslecasdesfractions rationnelles. La mesure ρ est supporte´e sur son ensemble de Julia2, et permet d’obtenir de R,v nombreusesinformationssurlesyste`medynamiqueinduitparR.C’estdeplusune mesurea` potentiel continue (etmeˆmeHo¨lder),voir 6.6. § En toute place finie v, une mesure ρ satisfaisant a` une proprie´te´ analogue R,v a e´te´ construite dans [FR]. Celle-ci n’est pas supporte´e en ge´ne´ral dans l’espace 2lapartiedelasphe`redeRiemannou` ladynamiqueestchaotique. POINTSDEPETITEHAUTEUR 7 projectif standard P1(C ), mais dans l’espace de Berkovich associe´, et elle est v aussia` potentiel continu. Onpeutmaintenant e´noncerle The´ore`me 4. Soit R une fraction rationnelle de degre´ au moins 2 et a` coef- ficients dans un corps de nombre K. Pour chaque place v de K soit ρ la R,v mesured’e´quilibre deRcorrespondante. Alorsρ = ρ estunemesure R { R,v}v∈MK ade´lique et la hauteur normalise´e h co¨ıncide avec la hauteur h de´finie par la R ρR mesureade´liqueρ . R LaProposition 1.3s’applique donc, etnousdonne ainsiuneformuledeMahler pour toutes ces hauteurs. Dans ce cadre, celle-ci avait e´te´ e´nonce´e et de´montre´e dans[PST]. La hauteur h est aussi redevable des The´ore`mes 1, 2 et 3 ci-dessus. Notons R cependant que le The´ore`me 1 ne nous donne aucune information. En effet, on a par construction h 0, et le minimum essentiel de h est nul, car h = 0 R R R ≥ { } qui est constitue´ des points pre´pe´riodiques de R, est toujours infini. Par contre, leThe´ore`me 2 permet d’obtenir des re´sultats d’e´quidistribution remarquables. On obtient ainsilecorollaire suivant, quidonne unepreuvearithme´tique d’un re´sultat duˆ a` [L]danslecascomplexe. Corollaire 1.5. Soient R et S deux fractions rationnelles a` coefficients dans un corps de nombres K,avec deg(R) 2. Pour n 1, notons F lesous-ensemble n ≥ ≥ dessolutionsdansK a` l’e´quationRn = S.SipourngrandlesensemblesF sont n distinctsdeuxa` deux,alorspourtouteplacev M ,ona K ∈ lim [F ]= ρ . n R,v n→∞ Lorsque S(z) = z, l’ensemble F est e´gal a` l’ensemble des points pe´riodiques n de R dans K, de pe´riode n. Dans ce cas les ensembles F sont distincts deux a` n deux (pour n grand) et on obtient l’e´quidistribution des points pe´riodiques de R selonlamesured’e´quilibre. C’estunre´sultat nouveaupourtouteplacefinie. Lorsquez K n’estpasexceptionnel pourRetlorsquelafraction rationnelle 0 ∈ S est constante e´gale a` z , on sait que les ensembles F sont distincts deux a` 0 n deux. On obtient alors le re´sultat d’e´quidistribution des pre´images ite´re´es de z , 0 mentionne´ ci-dessus en(5). C’est dans ce contexte que plusieurs cas particuliers du Corollaire 1.5 ont e´te´ obtenus pre´ce´demment. Bilu [Bi] l’a tout d’abord de´montre´ pour les morphismes de puissance. Autissier [Au] a ensuite obtenu ce re´sultat a` la place infinie pour toutes les fractions rationnelles commeun cas particulier d’un re´sultat concernant les courbes arithme´tiques. Le Corollaire 1.5 a re´cemment e´te´ de´montre´ pour les polynoˆmes par Baker-Hsia [BH] a` la place infinie et, sous certaines hypothe`ses, auxplacesfinies. Finalement, dans des travaux inde´pendants des noˆtres, Baker-Rumely [BR1] d’unepartetChambert-Loir[CL]d’autre partontde´montre´ leCorollaire 1.5pour S(z) = z entouteslesplaces(finiesetinfinies). 8 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER La mesure ade´lique ρ est a` potentiel Ho¨lder (voir 6.6) et par conse´quent la R § hauteur normalise´e h ve´rifie toutes les conditions du The´ore`me 3. Ceci permet R d’obtenir imme´diatementlaversionquantitative suivanteduCorollaire 1.5. Corollaire1.6. SoitRunefractionrationnellededegre´ D 2acoefficients dans ≥ Q, et notons ρ sa mesure d’e´quilibre sur P1(C). Alors il existe une constante R C > 0 telle que pour toute fonction ϕ de classe 1 sur P1(C), pour tout point C z P1(Q)nonexceptionnel, etpourtoutn 0,onait ∈ ≥ 1 h (z)+Cn R ϕ(α) ϕdρ Lip(ϕ). (cid:12)Dn − R(cid:12)≤ Dn × (cid:12)(cid:12) α∈RX−n{z} Z (cid:12)(cid:12) (cid:18) (cid:19) (cid:12) (cid:12) Ce re´(cid:12)sultat est tout a` fait surprenant (cid:12)dans la mesure ou` pour une fraction ra- (cid:12) (cid:12) tionnelle a` coefficients complexes quelconques, l’estimation en nD−n ne semble pas connue. Des estimations en exp( √n) ont e´te´ obtenues dans [DPU] (et pour − desfonctions f Ho¨lder), etraffine´es enσn pour unσ < 1proche 1dans [H], voir aussi[PS]pourdesre´sultatsplusfaibles. Il nous semble inte´ressant de mentionner aussi le corollaire suivant dont une preuve directe par des me´thodes complexes semble de´licate. Ce corollaire nous a e´te´ inspire´ par[BH,Theorem8.13]dontlethe´ore`meci-dessous enestuneversion quantitative.FixonsunentierD 2,etregardonsl’ensembledespolynoˆmesdela ≥ formeP (z) = zD +cpourc C.Ilestinte´ressant deregarderl’ensemble ditde c ∈ Mandelbrotetnote´ ,constitue´ desparame`trescpourlesquelsl’orbitedez = 0 D M pour P est borne´e. On montre que est un ensemble compact. On peut donc c D M conside´rer sa mesure harmonique µ , qui est caracte´rise´e de manie`re dynamique D parlaformuleµ = lim D−n∆log+ Pn(0). D n→∞ | c | On dit qu’un parame`tre c C est critiquement fini, s’il existe des entiers dis- tinctsnetmtelsquePn(0) =∈Pm(0).Notonsquepourdetelparame`tres, c Q¯. c c ∈ The´ore`me 5. Il existe une constante C > 0 telle que pour tout ensemble fini et Gal(Q¯/Q)-invariant F C de parame`tres critiquement finis et toute fonction ϕ ⊂ declasse 1 surP1(C),ona C log F F −1 ϕ(α) ϕdµ C | | Lip(ϕ). D (cid:12)| | − (cid:12) ≤ F × (cid:12) αX∈F Z (cid:12) | | (cid:12) (cid:12) En particulier(cid:12) pour toute suite d’ensemble(cid:12)s finis Fn n≥1 distincts deux a` deux (cid:12) (cid:12) { } ve´rifiantlesproprie´te´s ci-dessus, ona[F ] µ . n D → La preuve du The´ore`me 5 est donne´ en 6.5. Nous indiquons maintenant rapi- § dementlapreuveduCorollaire1.5. De´monstrationduCorollaire1.5. On fixe tout d’abord des constantes B,C > 0 tellesqueh (S(z)) B h (z)+C (onpeutenfaitprendreB = deg(S)).Pour R R ≤ · tout z F , on a alors Dnh (z) = h (Rn(z)) = h (S(z)) B h (z)+C, n R R R R ∈ ≤ · donc C h (z) pourtoutz F . R ≤ Dn B ∈ n − POINTSDEPETITEHAUTEUR 9 Comme R et S sont a` coefficients dans K, les ensembles F sont Gal(K/K)- n invariant,etl’estimationpre´ce´dentedonnelim h (F )= 0.Sousl’hypothe`se n→∞ R n supple´mentaire que les ensembles F sont distincts deux a` deux, le The´ore`me 2 n s’applique etdonnealorslim [F ]= ρ . (cid:3) n→∞ n R,v 1.4. Strate´giedelapreuve. Nousindiquonsmaintenantcommentde´montrernos re´sultatsprincipaux, lesThe´ore`mes1et2. Le fait que pour toute mesure ade´lique ρ, la fonction h soit une hauteur de ρ Weil re´sulte directement de notre hypothe`se de continuite´ sur les potentiels des mesures ρ . Les deux autres e´nonce´s, le fait que le minimum essentiel de h soit v ρ positif etlere´sultat d’e´quidistribution, sontenre´alite´ laconse´quence d’une meˆme estimation de positivite´ de chacun des termes (([F] ρ ,[F] ρ )) intervenant v v v − − danslade´finition deh ,quenousexpliquons danslecasdesplacesinfinies. ρ Etantdiffe´rencededeuxmesuresdeprobabilite´, chaquemesure[F] ρ s’e´crit v − ∆gpourunefonctiongde´finieglobalementsurlasphe`redeRiemann.Uneinte´gra- tion par partie montre alors que3 (([F] ρ ,[F] ρ )) = dg dcg de`s − v − v v P1(Cv) ∧ que cette inte´grale est bien de´finie. C’est le cas lorsque g est lisse, ce que nous R allons supposer un instant pour les besoins de la discussion. Dans ce cas dg ∧ dcg = ∂g/∂x2 + ∂g/∂y 2dxdy est positif ets’annule si etseulement sig est | | | | R constante, ou bien de manie`re e´quivalente si et seulement si[F] ρ = ∆g = 0. v R − On expliquera en 2.5 que tout ceci reste vrai sous l’hypothe`se plus faible que g § estcontinue. Cependant la mesure [F] est atomique et donc g n’est meˆme pas localement borne´e. L’ide´e consiste alors a` approcher [F] par une famille de mesures lisses [F] (enconvolant par unnoyau lisse), et lepoint cle´ est d’estimer pre´cise´ment la ε diffe´rence (([F] ρ ,[F] ρ )) (([F] ρ ,[F] ρ )) . C’est le contenu v v v ε v ε v v − − − − − desLemmes2.9et2.10,qui permettent decontroˆler cette diffe´rence en termesdu parame`treεetdelacardinalite´ deF. La meˆme analyse est possible aux places finies, si l’on remplace l’espace pro- jectifstandard parladroiteprojective ausensdeBerkovich.Onutilisedanscecas unproce´de´ dere´gularisation denaturee´le´mentaire(base´ surlastructured’arbrede P1(C ))pourestimer lapositivite´ des termes(([F] ρ ,[F] ρ )).Ceciaboutit v v v − − auxLemmes4.10et4.11. Une fois ces estimations faites, la preuve du The´ore`me 1 est une application simpleduthe´ore`medeNorthcottsurlafinitudedespointsdehauteur(na¨ıve)etde degre´ borne´s.ConcernantleThe´ore`me2,siF estunesuited’ensemblesfinistelle n queh (F ) 0,nosestimations depositivite´ etlefaitque F impliquent ρ n n → | |→ ∞ entouteslesplaceslim (([F ] ρ ,[F ] ρ )) = 0,dontonde´duit[F ] ρ . n→0 n v n v v n v − − → Notons finalement que les estimations de positivite´ que nous donnons sont es- sentiellementoptimales.Nousde´crivonsen 6.7unexemplequimontrequ’entous § lescascesestimationssontne´cessaires. Onconstruiteneffetunehauteurade´lique (detypedynamique)h ,unesuited’ensemblefiniF invariantsousGal(K/K)et ρ n 3a`uneconstantemultiplicativepre`stenantcomptedufaitquevestre´elounon. 10 CHARLESFAVREANDJUANRIVERA-LETELIER decardinalite´ tendantversl’infini,pourlesquelsilexisteuneplace(finie)telleque (([F ] ρ ,[F ] ρ )) < 0pourtoutn. n v n v − − 1.5. Plandel’article. Cetarticleestdivise´encinqparties.DanslaSection2,nous rappelons les e´le´ments de the´orie du potentiel sur C ne´cessaires a` notre analyse. Bien que le contenu de cette partie soit classique, le traitement que nous donnons iciestadapte´epre´cise´ment a` nosbesoins etsertdebaseautraitementdelathe´orie dupotentielquenousde´velopponsauxplacesfiniesparlasuite.DanslaSection3, nous faisons quelques rappels sur la ge´ome´trie de la droite projective au sens de Berkovich sur C . Dans la Section 4, nous de´crivons les re´sultats de the´orie du p potentiel sur C analogues a` ceux de la Section 2. La Section 5 est de´die´e aux p preuves des The´ore`mes 1, 2, et 3. Enfinnous montrons dans la dernie`re Section 6 leThe´ore`me4e´tablissantqueleshauteursdynamiquessontdeshauteursade´liques, ainsiqueleThe´ore`me5.

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