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Épîtres et Lettres: de Paul de Tarse à Polycarpe de Smyrne PDF

463 Pages·2004·127.97 MB·French
by  Burnet
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RÉGIS BURNET ! et lettres Ier-IIe siècle De Paul de Tarse ' à Polycarpe de Smyrne L E C T I 0 D I V I N A - r Epîtres et lettres Ier-IIe siècle Du même auteur Paul, Paris, Desclée de Brouwer, 2000. Pierre, l’Apôtre fragile (en collaboration avec C. Bizot), Paris, Desclée de Brouwer, 2001. Petite Initiation biblique, Paris, Desclée de Brouwer, 2001. L’Égypte ancienne à travers les papyrus, Paris, Pygmalion, 2003. Le Nouveau Testament, Paris, PUF, « Que sais-je ? », à paraître en 2004. RÉGIS BURNET r Epîtres et lettres Ier-IIe siècle De Paulde Tarse à Polycarpe de Smyrne Lectio divina LES ÉDITIONS DU CERF www. editionsducerf. fr PARIS 2003 Tous droits réservés. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégra e °u Partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur et de 1 éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Les Éditions du Cerf, 2003 www.editionsducerf.fr (29, boulevard La Tour-Maubourg 75340 Paris Cedex 07) ISBN 2-204-07170-6 ISSN 0750-1919 Remerciements Cet ouvrage représente la version légèrement retouchée et actua­ lisée d’une thèse de doctorat soutenue à l’Ecole pratique des hautes études (5e section) le 24 novembre 2001. Je remercie les membres de mon jury MM. Dubois, Lémonon et Rastier de leur lecture et de leurs conseils. Toute ma gratitude va aux deux directeurs de ce travail, M. Pa­ nier, qui l ’a fait naître et lui a donné une orientation décisive et M. Le Boulluec qui l’a accompagné, l’a dirigé, l’a éloigné des impasses et lui a finalement donné sa pleine mesure. Je remercie également Andrée Thomas d’avoir accueilli cette thèse au sein de la collection « Lectio Divina » et de m ’avoir initié à l'art difficile de la typographie. Je dédie ce livre à mes parents. Introduction Les lettres du premier christianisme sont aussi des lettres. À première vue, cette phrase sonne comme une lapalissade. Chacun est prêt à admettre que les écrits de Paul, de Pierre, de Clément de Rome, d’Ignace d’Antioche sont des lettres. En réalité, sur la lancée des presque deux mille ans d’interprétation de ces œuvres, on en vient le plus souvent à considérer la lettre comme le genre littéraire « normal » de la génération apostolique, en attendant ses successeurs, l’évangile puis le traité théologique. Pour justifier son usage, on invoque les conditions de vie des apôtres, l’urgence de la situation, l’attente du retour prochain du Messie, et l’on renonce à s’étonner. Ou bien, on confond les lettres avec des traités de théologie, et l’on se focalise sur leur contenu sans se poser plus de questions sur la forme. Prenons le cas de Paul, qui écrase de son importance le champ des études épistolaires chrétiennes : jouissant, après une éclipse relative au moment de sa mort, d’une influence sans démenti dans l’intérêt des commentateurs depuis qu’Augustin - et mille ans après lui Luther - l’ont placé au centre de leur système théologique, chacun l’érigea en héraut de ses opinions spirituelles ou intellectuelles, ainsi que l’avait remarqué au siècle dernier Albert Schweitzer dans son panorama de la recherche allemande (Schweitzer, 1911). Le voilà tout à tour fondateur du christianisme (Maccoby, 1987; Wenham, 1995), censeur autoritaire de l’admirable spontanéité de Jésus, témoin véritable de la première prédication. Toutes les grilles de lectures littéraires lui convien­ nent : psychologique et psychanalytique (Gillabert, 1974 ; Campe, 1995), sociologique (A. Funk, 1981 ; Meeks, 1983), structurale (Patte, 1985), anthropologique (Malina et Meyrey, 1996). Stoïcien 10 ÉPÎTRES ET LETTRES (Pohlenz, 1949 ; Schmeller, 1987), pharisien (Sanders, 1977 ; Boyarin, 1994 ; Young, 1997), pourfendeur de gnostiques (Schmi- thals, 1965a), zélote (Seland, 2002), quel combat n’aura-t-il pas mené? N’aurait-il pas une propension machiste (Ujelka, 1996; Baumert, 1992 ; Eisenbaum, s.d.), homosexuelle (Ujelka, 1983), épileptique (Donley, 1944), névrotique (Copestake, 1983) ? Cha­ que pays connaît ses grands pauliniens qui l’érigent en porte- drapeau de leur époque: Ernest Renan (1864), Constant Fouard (1897 et 1898), Ferdinand Prat (1937 et 1937-1938), Ernest- Bernard Allô (1934, 1937 et 1942), Alfred Loisy (1935), Marie- Joseph Lagrange (1931), Lucien Cerfaux (1951, 1962 et 1965), Ceslas Spicq (1969), Béda Rigaux (1962). En Allemagne, depuis Michaëlis et Schleiermacher, une lecture critique, majoritairement adoptée par les protestants, fut à l’honneur, comme celle de F.-C. Baur (1866-1867), M. Dibelius, R. Bultmann et K. Barth (1919- 1922). Depuis une vingtaine d’années, le monde anglo-saxon prend la relève1 avec une fécondité dont témoigne l’Internet . Que l’on ne s’y trompe pas, si d’épaisses monographies dissèquent avec minutie des expressions apparemment innocentes telles que jtapaKaXü) («je vous exhorte»; Bjerkelund, 1967) ou èv Xpiatcp (« en Christ » ; Bouttier, 1962), c’est toujours dans un but théologique. Plus récemment, sous l’impulsion d’un mouvement venu d’outre-atlantique, on englobe les lettres apostoliques dans une analyse globale de la rhétorique antique, et on les traite comme des discours. Malgré des résultats probants, l’union de la perspec­ tive rhétorique avec les données d’une recherche sur l’épistolaire aboutit à un résultat contradictoire dont les chercheurs prennent conscience depuis quelques années : les récents travaux parus de la Studiorum Novi Testamenti Societas s’interrogent pour savoir si la confrontation des deux méthodes conduit à une discorde mé­ thodologique ou à une synthèse méthodologique (Donfried et 1. On notera en particulier l’importance de la New Perspective on Paul, qui traite Paul comme un théologien juif, depuis les travaux de Sanders (Sanders, 1977). 2. Il suffit de voir le nombre d’adresses que proposent les sites « sérieux » comme http://www.angelfire.com/mi2/paulpage/. http://www.torrevs.org/ bible/ ainsi que http://NTGatewav.com/

Description:
Qu’est-ce qui distingue les lettres chrétiennes des autres lettres de l’Antiquité comme celles de Pline le jeune ou de Sénèque ? En écrivant les premières lettres du christianisme, Paul invente-t-il un genre ? Ses successeurs ont-ils adopté son modèle ? Pour répondre à ces questions, c
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