Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2 0 1 3/4 ENSEIGNER ET APPRENDRE : Atteindre la qualité pour tous Suivre les progrès vers les objectifs de l’Éducation pour tous Progrès accomplis vers la réalisation des six objectifs de l’Éducation pour tous en Afrique subsaharienne Afrique subsaharienne Monde Indicateur 1999 2011 2011 Objectif 1 Taux brut de scolarisation dans l’enseignement 10 18 50 préprimaire (%) Objectif 2 Taux net de scolarisation dans l’enseignement 58 77 89 primaire (%) Enfants non scolarisés (millions) 42.1 29.8 57.2 Objectif 3 Taux brut de scolarisation dans le premier cycle 29 49 82 de l’enseignement secondaire (%) E Adolescents non scolarisés (millions) 22.2 21.8 69.4 N N Objectif 4 Taux d’alphabétisation des adultes* (%) 53 59 84 E Taux d’alphabétisation des jeunes* (%) 66 70 89 I Objectif 5 Indice de parité entre les sexes dans le primaire 0.85 0.93 0.97 R A Indice de parité entre les sexes dans le secondaire 0.82 0.83 0.98 H Objectif 6 Rapport élèves/enseignant dans le primaire 42 43 24 A Finance Dépenses publiques d’éducation (% PNB) 4.0 5.0 5.1 S (% du total des dépenses publiques) 17.1 18.7 15.5 B * Les progrès en matière d’alphabétisation concernent les périodes 1985-1994 (colonne de gauche) et 2005-2011 (colonne de droite). U Source: base de données de l’ISU. S E Malgré les progrès réalisés, la passé de 156 décès pour 1 000 naissances U plupart des objectifs de l’EPT vivantes en 2000 à 97 ‰ en 2012. Bien Q que l’Afrique subsaharienne soit toujours I ne seront sans doute pas atteints R la région présentant le taux de mortalité F d’ici à 2015 infanto-juvénile le plus élevé au monde, ce A taux a baissé de 3,8 % par an entre 2000 et Éducation et protection de la 2012, contre 1,4 % dans les années 1990. petite enfance Les résultats dans le domaine de la petite Le taux brut de scolarisation dans enfance se sont améliorés. Le taux de l’enseignement préprimaire est passé de mortalité des enfants de moins de 5 ans est 10 % en 1999 à 18 % en 2011, ce qui laisse Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture 2 2013/4 Rapport mondial de suivi sur l’EPT la région loin derrière les autres. En outre, familles les plus pauvres n’a achevé le l’accès aux services éducatifs de la petite premier cycle de l’enseignement secondaire enfance demeure très inégal. Même dans les en 2010-2011, tandis que chez les jeunes pays à revenu moyen où ces services sont hommes des familles les plus riches, le mieux assurés, comme le Nigéria, un vaste taux d’achèvement a plus que triplé pour fossé sépare les enfants les plus riches des dépasser 35 % entre la fin des années enfants les plus pauvres en matière d’accès. 1990 et 2010-2011. En 2011, seuls 10 % des 3-4 ans issus du cinquième des familles les plus pauvres Alphabétisation des adultes ont participé à une forme quelconque de En Afrique subsaharienne, le nombre programme organisé d’éducation de la petite d’adultes analphabètes a augmenté de 37 % enfance, contre environ 84 % des enfants depuis 1990, principalement en raison de la les plus riches. croissance démographique, pour atteindre 182 millions en 2011. On estime que d’ici Enseignement primaire universel à 2015, 26 % des adultes analphabètes du L’Afrique subsaharienne, qui affiche un monde vivront en Afrique subsaharienne, taux net de scolarisation de 77 %, est loin contre 15 % en 1990. d’être parvenue à l’enseignement primaire universel. Ce taux – de 58 % en 1999 – a Parité et égalité entre les sexes connu une amélioration, mais l’Afrique L’Afrique subsaharienne n’est pas parvenue subsaharienne est la région la plus en retard à instaurer la parité entre les sexes. Dans et aucun progrès n’y a été enregistré depuis l’enseignement primaire, on comptait 93 2007, laissant près de 30 millions d’enfants filles scolarisées pour 100 garçons en 2011, non scolarisés. Par ailleurs, pour évaluer contre 85 filles pour 100 garçons en 1999. la réalisation de l’enseignement primaire Dans l’enseignement secondaire, il n’y a universel, il est préférable de la mesurer pratiquement pas eu de progrès depuis en termes d’achèvement du cycle et non en 1999 et l’on comptait seulement 83 filles termes d’inscriptions, qui donne souvent scolarisées pour 100 garçons en 2011. Sur un tableau optimiste et trompeur. Ainsi, le les 30 pays comptant moins de 90 filles Sénégal affichait un taux net de scolarisation scolarisées pour 100 garçons, 18 se trouvent de 75 % en 2010, mais seuls 49 % des en Afrique subsaharienne. enfants en âge d’entrer à l’école primaire seraient amenés à achever ce cycle. Qualité de l’éducation Les rapports élèves/enseignant en Afrique Compétences des jeunes et subsaharienne ont stagné et figurent parmi des adultes les plus élevés au monde. Sur les 162 pays En 2011, le taux net de scolarisation au pour lesquels on dispose de données en premier cycle du secondaire a atteint 49 %, 2011, 26 affichaient un taux d’encadrement mais le nombre d’adolescents non scolarisés supérieur à 40 élèves par enseignant dans dans la région a stagné à 22 millions entre le primaire ; 23 de ces pays étaient situés en 1999 et 2011 en raison de la croissance Afrique subsaharienne. démographique. De manière générale, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne Le suivi des objectifs mondiaux de ont élargi l’accès au premier cycle de l’éducation après 2015 l’enseignement secondaire, mais il faudra Les progrès réalisés en faveur des objectifs davantage de temps et d’efforts pour que de l’Éducation pour tous sont trop lents e ces progrès se traduisent en une hausse du dans de nombreux pays de la région, en n taux d’achèvement. particulier pour les plus défavorisés. L’écart n e entre la durée de scolarité des filles les ri a Par ailleurs, de profondes inégalités plus pauvres issues des zones rurales et h persistent. Au Mozambique et en celle des garçons urbains les plus riches a s République-Unie de Tanzanie par exemple, s’est en réalité creusé entre 2000 et b u presqu’aucune jeune femme issue des 2010, passant de 6,9 à 8,3 années. Si les s e u q ri f A Afrique subsaharienne • Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous 3 tendances actuelles se poursuivent, les Partout dans le monde, les gouvernements garçons les plus riches atteindront l’objectif s’efforcent de trouver des moyens de de l’enseignement primaire universel en redistribuer leurs dépenses d’éducation 2021, mais pour les filles les plus pauvres, aux enfants qui en ont le plus besoin. Les il faudra attendre 2086. De même, si les réformes sud-africaines de redistribution tendances actuelles demeurent inchangées, visaient à effacer l’héritage du système en Afrique subsaharienne, les filles issues éducatif en vigueur sous l’apartheid en des familles les plus pauvres ne réaliseront instaurant la gratuité des frais de scolarité. l’achèvement universel du premier cycle de l’enseignement secondaire qu’en 2111, soit En vertu de cette politique, les écoles situées 64 ans après les garçons issus des familles dans les zones les moins favorisées en les plus riches. Les objectifs de l’après-2015 termes de revenu, d’emploi et d’éducation devront faire figurer la promesse que les ont reçu une allocation par élève six fois groupes les plus défavorisés atteindront les supérieure à l’allocation accordée aux écoles normes de référence établies pour évaluer des zones les plus riches. les objectifs. Faute de quoi, l’évaluation des progrès continuera à dissimuler le fait que Une hausse des dépenses publiques doit les progrès bénéficient le plus à ceux qui tenir compte de la répartition du coût de sont déjà favorisés. l’éducation, de façon à ce que les plus pauvres puissent en bénéficier. En appliquant l’approche des comptes nationaux à Tendances du financement de l’éducation, une nouvelle analyse menée pour le présent rapport montre par exemple l’Éducation pour tous qu’au Rwanda, en 2011, les ménages ont pris en charge 44 % du total des dépenses Les nouveaux objectifs de l’EPT après 2015 consacrées à l’enseignement secondaire, doivent fixer comme cible à tous les pays de les donateurs 17 % et le gouvernement 39 consacrer au moins 6 % de leur PNB et au %. Cela montre d’une part que l’éducation moins 20 % de leurs dépenses publiques est loin d’être gratuite et d’autre part que totales à l’éducation. L’Afrique subsaharienne l’aide extérieure continue de jouer un rôle a dépensé en moyenne 5 % du PNB et important pour certains pays de la région. 18,7 % des dépenses publiques au profit de l’éducation. Si l’aide totale accordée à l’éducation dans la région est passée de 2,8 milliards de Si certains pays de la région, comme dollars É.-U. en 2002-2003 à 4 milliards le Swaziland et le Ghana, ont accordé de dollars en 2010, elle a reculé de 8 % en 4 / davantage d’attention au financement 2011 pour s’établir à 3,65 milliards. L’aide 3 1 de l’éducation – en respectant l’objectif totale à l’éducation de base dans la région a 0 de dépenses en pourcentage du PNB, diminué de 7 % en passant à 1,76 milliard de 2 par exemple – d’autres pays, à l’instar dollars en 2011. de la République centrafricaine et de la | T République démocratique du Congo, ont Le montant de la baisse de l’aide à P consacré moins de 3 % de leur PNB à l’éducation de base dans la région aurait E l’éducation. Si la République centrafricaine permis de scolariser et d’offrir une éducation l’ r avait augmenté son ratio recettes fiscales/ de qualité à plus d’un million d’enfants. u s PIB de 1,25 % par an à compter de 2011 et si vi le gouvernement avait veillé à consacrer 20 ui % de son budget à l’éducation, un montant s supplémentaire de 66 millions de dollars É.- e d U. serait disponible pour l’éducation en 2015, al ce qui permettrait de porter les dépenses par di enfant en âge de fréquenter l’école primaire n o de 44 à 95 dollars, soit plus du double. m t r o p p a R 4 2013/4 Rapport mondial de suivi sur l’EPT Soutenir les enseignants pour remédier à la crise de l’apprentissage La crise mondiale de enfants en âge de fréquenter l’école primaire vont au-delà de la quatrième année, mais si l’apprentissage exige une 70 % de ces enfants savent lire au Kenya, ils action urgente ne sont que 44 % en Zambie. À l’échelle mondiale, 250 millions d’enfants La pauvreté peut perturber la capacité en âge de fréquenter l’école primaire ne d’apprentissage des enfants. Dans les 20 maîtrisent pas les bases en lecture et en pays d’Afrique étudiés dans le rapport, les calcul, qu’ils soient scolarisés ou non. En enfants des ménages plus riches ont plus Afrique subsaharienne, moins de la moitié de chances non seulement d’achever une des enfants maîtrisent les fondements de scolarité, mais aussi de parvenir au niveau la lecture : un quart des enfants en âge de compétences minimal pendant celle ci. de fréquenter l’école primaire a atteint la Dans 15 de ces pays, pas plus d’un enfant quatrième année mais n’a pas acquis les pauvre sur cinq ne poursuit jusqu’à la bases, et plus d’un tiers n’a pas atteint la dernière année et n’apprend les bases. Au quatrième année. Kenya, les enfants ont davantage de chances d’apprendre, en moyenne, que les autres Il existe de profondes disparités entre les enfants de la région, mais un large fossé systèmes éducatifs nationaux : au Kenya séparent les riches et les pauvres de ce pays, comme en Zambie, plus des trois quarts des notamment parce que plus de la moitié de Les résultats d’apprentissage varient beaucoup selon les pays Pourcentage des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ayant atteint la 4e année et acquis le niveau minimal d’apprentissage en lecture, sélection de pays Swaziland R. -U. Tanzanie Maurice Seychelles Botswana e Namibie nn Kenya harie LeGsaobtohon bsa Ouganda e su MoCzaammebriqouuen qu Zambie Afri Malawi Libéria Burundi Togo Sénégal Congo e Burkina Faso n Côte d’Ivoire n Mali e Bénin ri MadagTacshcaadr a Niger h a s 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 b u Enfants en âge de fréquenter l’école primaire (%) s Ont atteint la 4e année et maîtrisent les bases Ont atteint la 4e année mais ne maîtrisent pas les bases N’ont pas atteint la 4e année e u Note: Voir les notes de la Figure 4.1. q Source: Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2013-2014. ri f A Afrique subsaharienne • Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous 5 ces derniers abandonnent précocement résultats en mathématiques que le reste de l’école, contre seulement 16 % des enfants l’Afrique australe et orientale, seuls 25 % des des ménages riches. Au Tchad, seuls 2 % enfants pauvres qui vivent dans des zones des enfants des ménages les plus pauvres rurales sont scolarisés et véritablement achèvent une scolarité primaire et maîtrisent formés, contre 63 % des enfants riches vivant les bases, contre 43 % des enfants des en zone urbaine. ménages les plus riches. Être locuteur d’une langue minoritaire Au Cameroun, trois quarts des enfants riches peut constituer un désavantage. Dans de acquièrent les bases contre seulement 18 % nombreuses parties de l’Afrique de l’Ouest, des plus pauvres. le français demeure la principale langue de l’instruction, si bien que la grande majorité Être pauvre et de sexe féminin pénalise des enfants reçoit dès les petites classes doublement. Au Bénin, environ 60 % un enseignement dans une langue qui ne des garçons riches restent scolarisés et lui est pas familière, ce qui compromet apprennent à compter, contre seulement 6 % fortement ses chances d’apprentissage. des filles pauvres. Au Bénin, par exemple, plus de 80 % des élèves de 5e année qui s’expriment dans la Au Kenya, dans les foyers les plus pauvres, langue des examens à la maison acquièrent 23 % des filles achèvent la scolarité les connaissances minimales en lecture, primaire en maîtrisant les bases, contre contre moins de 60 % des 9 élèves sur 10 qui 29 % des garçons. parlent une autre langue. Vivre dans les zones rurales, où l’on observe Des programmes bilingues bien de fréquentes pénuries d’enseignants et de conçus, dispensés par des enseignants moyens peut être un frein à l’apprentissage qualifiés, peuvent aider les enfants à : en République-Unie de Tanzanie, qui surmonter cet obstacle. enregistre en moyenne de meilleurs Les enfants qui apprennent moins risquent Le niveau de revenu se répercute sur l’acquisition des bases chez les enfants en âge de fréquenter l’école primaire Pourcentage des enfants ayant achevé l’école primaire et acquis le niveau minimal d’apprentissage en mathématiques, par niveau de revenu, Amérique latine et Afrique subsaharienne 4 100 / %) 3 e ( Riches 1 mair 80 Pauvres 0 pri 2 nter l’école 60 T | ue P q ge de fré 40 r l’E nts en â 20 su nfa vi E 0 ui Tchad Sénégal Mauritanie Côte d’Ivoire Burkina Faso Madagascar Bénin Cameroun Burundi Congo Zambie Mozambique Malawi Ouganda Namibie Lesotho Zimbabwe R. -U. Tanzanie Kenya Swaziland al de s PASEC SACMEQ di n o Notes: la notion d’enfants ayant achevé l’école primaire concerne les enfants de 14 à 18 ans et se calcule à l’aide des données disponibles issues des enquêtes menées m auprès des ménages, l’année la plus proche de l’enquête sur les acquis de l’apprentissage. Riches/pauvres désigne les enfants du quartile supérieur/inférieur au regard de l’indice de statut socioéconomique dans les enquêtes SERCE, PASEC et SACMEQ. La notion d’acquisition du niveau minimal d’apprentissage dépend du critère spécifi é t r dans une enquête donnée : niveau 1 (SERCE) ; niveau 1 (PASEC) ; et niveau 3 (SACMEQ). o Sources: Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2013-2014. p p a R 6 2013/4 Rapport mondial de suivi sur l’EPT davantage de quitter l’école avant terme. pauvres est beaucoup plus faible, a obtenu En Éthiopie, les enfants de 12 ans dont les des résultats bien supérieurs et se place résultats en mathématiques se situaient ainsi au niveau de pays à revenu moyen dans le dernier quart risquaient deux fois supérieur d’autres régions. plus de quitter l’école avant 15 ans que ceux dont les notes se situaient dans le L’accès peut être élargi tout en améliorant la premier quart. En Côte d’Ivoire, 75 % des qualité de l’éducation. Certains pays d’Afrique enfants ayant atteint le niveau minimal australe et orientale ont considérablement d’apprentissage au début de la 5e année se étendu la couverture de l’éducation – sont présentés à l’examen de fin d’année, notamment dans l’enseignement primaire contre 25 % de ceux qui n’avaient pas – tout en maintenant, voire en améliorant, les atteint ce niveau. résultats d’apprentissage. En République- Unie de Tanzanie, par exemple, entre 2000 Les inégalités persistent dans et 2007, la proportion d’enfants achevant le l’enseignement secondaire. En Afrique du cycle primaire a progressé de la moitié aux Sud, en 2009, seuls 14 % environ des élèves deux tiers environ, tandis que le pourcentage pauvres de 8e année ont atteint le niveau des enfants scolarisés et maîtrisant les minimal d’apprentissage en mathématiques, bases en mathématiques passait de 19 contre 40 % des élèves riches. De tels écarts à 36 %, soit environ 1,5 million d’enfants de résultats entre les élèves riches et les supplémentaires qui possèdent les bases. élèves pauvres ne sont pas inévitables. Le Botswana, où l’écart entre riches et Certains pays d’Afrique australe et orientale ont à la fois élargi l’accès et amélioré l’apprentissage Pourcentage d’enfants ayant achevé l’école primaire et atteint un niveau minimal de connaissances en mathématiques, sélection de pays, SACMEQ 2000 et 2007 2000 Kenya 2007 2000 Swaziland 2007 R. -U. 2000 Tanzania 2007 2000 Namibie 2007 2000 Ouganda 2007 2000 Lesotho 2007 2000 Zambie 2007 2000 Malawi e 2007 n 0 20 40 60 80 100 n e Enfants en âge de fréquenter l’école primaire (%) ri Ont achevé l’école primaire et Ont achevé l’école primaire mais ne N’ont pas achevé l’école a maîtrisent les bases maîtrisent pas les bases primaire h a s Notes: La notion d’enfants ayant achevé l’école primaire concerne les enfants âgés de 14 à 18 ans et se calcule par interpolation linéaire des données issues d’enquêtes menées b auprès des ménages, les années proches des enquêtes sur les acquis scolaires. u s Source: Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2013-2014. e u q ri f A SOURCE: 2013/4 EFA Global Monitoring Report: Teaching and Learning — Achieving quality for all. Paris, UNESCO. Figure 4.12, page 204. © UNESCO www.efareport.unesco.org Afrique subsaharienne • Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous 7 www.education-inequalities.org Des inégalités profondes en matière d’apprentissage La Base de données mondiale sur les inégalités éducatives (WIDE) souligne l’influence déterminante des contextes – le niveau de revenu, le sexe, l’origine ethnique et le lieu de résidence – que les individus maîtrisent peu et qui jouent un rôle important dans la détermination des possibilités d’éducation. Elle attire l’attention sur les niveaux inacceptables d’inégalité en matière d’accès et d’apprentissage entre les pays et au sein des pays, en vue de contribuer à l’élaboration des politiques et au débat public. Au Malawi, 63 % des élèves de 6e année qui ont participé à une évaluation régionale en 2007 ont atteint le niveau minimal de connaissances en lecture. Si 73 % des plus riches ont atteint ce niveau, seuls 58 % des plus pauvres y sont parvenus. Cependant, tous les enfants n’avaient pas atteint la 6e année, en particulier parmi les plus pauvres, et n’ont donc pas participé à l’examen. Par conséquent, seuls 40 % des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ont atteint le niveau minimal d’apprentissage – et le fossé entre les plus pauvres et les plus riches fait plus que doubler. Learned basics in reading Les plus Les plus pauvres riches Primary, SACMEQ, 2007, incl. completion rate 0% 100% Les plus pauvres Les plus riches Primary, SACMEQ, 2007 0% 100% Les désavantages liés à la pauvreté sont encore aggravés par le lieu de résidence de l’enfant et par son sexe. Ainsi, 75 % des garçons riches vivant en zone urbaine ont acquis les connaissances minimales, contre 24 % des filles pauvres vivant en zone rurale. 4 / 3 1 Moyenne nationale 0% 100% 0 Les plus pauvres Les plus riches 2 Niveau de revenu 0% 100% | T P +Urbain/Rural E Les plus pauvres 0% Ruraux Urbains 100% l’ r Ruraux Urbains u Les plus riches 0% 100% s vi ui +Sexe s Filles Garçons e Ruraux les plus pauvres 0% 100% d Filles Garçons Ruraux les plus riches 0% 100% al Filles Garçons di Urbains les plus riches 0% 100% n o m t r o p p a R 8 2013/4 Rapport mondial de suivi sur l’EPT L’éducation de mauvaise qualité Au Sénégal, alors que 13 % des jeunes produit une jeunesse illettrée femmes les plus pauvres savent lire et écrire, seules 4 % en étaient capables parmi les La qualité de l’éducation a une profonde plus pauvres de la région de Tambacounda. influence sur l’alphabétisation des jeunes. De nombreux jeunes qui n’ont été scolarisés Les enfants et les jeunes en situation de que quelques années n’acquièrent pas les handicap sont souvent les plus négligés. connaissances fondamentales en lecture, En République-Unie de Tanzanie, le taux et dans certains cas, même l’achèvement d’alphabétisation est de 52 % chez les du cycle primaire ne garantit pas leur personnes handicapées alors qu’il s’élève à acquisition. En Afrique subsaharienne, 75 % chez les personnes valides. 40 % des jeunes ne savent pas lire une phrase. En Ouganda par exemple, seuls 17 Faire de la qualité de % de ceux qui n’ont pas fréquenté l’école l’enseignement une priorité plus de quatre ans et 43 % de ceux qui ont suivi une scolarité de cinq à six ans ont été nationale alphabétisés. Mais il y a des exceptions. Près de la moitié des jeunes n’avait pas été Des politiques nationales solides, qui scolarisés plus de quatre ans au Rwanda, en font de la qualité de l’enseignement et de 2010. Mais plus de 50 % d’entre eux savaient l’apprentissage une priorité élevée, sont lire une phrase. Cela suggère que la qualité essentielles pour permettre à tous les de l’éducation au Rwanda dans les petites enfants scolarisés d’acquérir véritablement classes contribue à faire en sorte que même les compétences et les connaissances les élèves passant un temps limité en classe qu’ils sont censés assimiler. L’Éthiopie, puissent apprendre. le Mozambique et la République-Unie de Tanzanie considèrent l’amélioration de la Les jeunes des ménages plus pauvres ont qualité et des résultats d’apprentissage beaucoup moins de chances d’apprendre à comme une priorité explicite, à l’instar lire. Dans plusieurs pays de la région, dont de l’élargissement de l’accès. Le plan de le Cameroun, le Ghana et la Sierra Leone, la l’Afrique du Sud est le plus approfondi et cite différence entre les taux d’alphabétisation le recrutement de nouveaux enseignants des jeunes selon qu’ils sont riches ou comme fondamental pour atteindre les pauvres est supérieure à 50 points de niveaux d’apprentissage requis. pourcentage. Au Nigéria, seuls 14 % des jeunes pauvres sont alphabétisés, contre On ne surmontera pas la crise mondiale 92 % des jeunes riches. Les femmes les de l’apprentissage sans des politiques plus pauvres sont alors souvent encore plus garantissant aux défavorisés un meilleur défavorisées en la matière. Dans certains apprentissage. Les plans d’éducation pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina accordent généralement une certaine Faso, le Mali et le Niger, la tranche d’âge des attention aux enfants exprimant des besoins 15-24 ans n’atteint en moyenne qu’un très spéciaux en matière d’éducation, mais ce faible niveau en lecture, et les filles, qu’elles terme est compris de différentes façons. Au viennent de ménages riches ou pauvres, Rwanda, la définition est large et englobe la sont généralement moins alphabétisées. réduction des obstacles à l’apprentissage Au Burkina Faso, 72 % des jeunes hommes pour les enfants les plus vulnérables à riches ont acquis les compétences de l’exclusion. Dans d’autres pays comme la e base en lecture et en écriture, contre 54 % Namibie, il ne désigne que l’accessibilité de n des jeunes filles riches, mais seulement l’école aux enfants handicapés. n e 13 % des hommes pauvres et 6 % des ri a femmes pauvres. Les politiques nationales doivent tenir h compte de la qualité de l’enseignement. a s Le poids combiné de la pauvreté et du lieu de Le Kenya et la Namibie mettent l’accent b u résidence peut aussi avoir des effets négatifs sur la formation continue des enseignants s sur les chances d’alphabétisation des jeunes. à l’échelle d’un groupement d’écoles. e u q ri f A Afrique subsaharienne • Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous 9 Le Rwanda souhaite recourir au tutorat 2030 si les tendances se poursuivent. pour contribuer au perfectionnement L’Afrique subsaharienne doit recruter entre des enseignants. L’Ouganda privilégie la 2011 et 2015 environ 394 000 enseignants coopération avec des prestataires d’ONG supplémentaires par an pour atteindre pour étendre l’enseignement primaire aux un taux d’encadrement de 32 élèves zones rurales et urbaines défavorisées, par enseignant dans le premier cycle notamment en formant des enseignants du secondaire. Entre 1999 et 2011, les dans ces écoles. effectifs d’enseignants du premier cycle du secondaire ont augmenté de 52 250 par Les pouvoirs publics doivent adopter des an dans la région. L’Afrique subsaharienne mesures incitatives efficaces pour retenir représente la moitié du total mondial les meilleurs enseignants. La stratégie du d’enseignants supplémentaires du premier secteur éducatif de la République-Unie de cycle du secondaire qui devront être recrutés Tanzanie fait de l’augmentation salariale une entre 2011 et 2030. priorité élevée, en estimant que l’absence de revalorisation substantielle des salaires réels Il ne suffit pas de recruter les enseignants, des enseignants pouvait freiner la création il faut aussi les former. De nombreux pays d’un cadre propice à l’enseignement et à ont accru leurs effectifs en embauchant l’apprentissage. des enseignants contractuels non formés. Au rythme actuel du recrutement, certains Entre 2011 et 2015, l’Afrique subsaharienne de ces pays, dont le Cameroun, l’Éthiopie, doit recruter 225 000 enseignants la Guinée, le Mali et le Sénégal, semblent supplémentaires par an pour parvenir à en voie de disposer d’un nombre suffisant l’enseignement primaire universel d’ici à d’enseignants pour parvenir à l’EPU d’ici 2015. L’Afrique subsaharienne représente 57 à 2015 ou 2020 – mais seulement s’ils % du besoin total mondial en enseignants continuent de recruter des enseignants du primaire supplémentaires, ou 63 % si non formés. Former les enseignants en l’on repousse l’échéance à 2030. Le Nigéria exercice dont les compétences ne satisfont présente de loin le plus grand déficit, pas aux normes minimales fera peser une principalement en raison du faible taux de pression supplémentaire sur des systèmes scolarisation. Il aura besoin, entre 2011 et aux ressources limitées. Au Bénin, en 2015, de 212 000 enseignants du primaire, Guinée-Bissau, au Libéria et en Sierra soit 13 % du total mondial. Leone, la formation des enseignants en exercice est un enjeu plus important que De nombreux pays doivent accroître leurs celui du recrutement et de la formation de effectifs d’enseignants plus rapidement nouveaux enseignants. 4 / que par le passé. Le Malawi a atteint un 3 1 taux net de scolarisation de 97 % mais Remédier à la pénurie d’enseignants sera 0 le rapport élèves/enseignant y est passé probablement compliqué par le nombre 2 de 63 en 1999 à 76 en 2011. Ses effectifs limité de diplômés du second cycle de ne progressent que de 1 % par an. Pour l’enseignement secondaire, qualification | T ramener son taux d’encadrement à 40 pour minimale requise pour les stagiaires de P 1 d’ici à 2015, le Malawi devrait accroître l’enseignement primaire. Dans 8 des 14 E son personnel enseignant de 15 % par an pays de la région pour lesquels on dispose l’ r entre 2011 et 2015. Le Rwanda et l’Ouganda de données, dont le Burkina Faso, le u s devraient augmenter le recrutement de 6 % Mozambique et le Rwanda, il faudrait pouvoir vi en moyenne, contre une croissance moyenne attirer vers la profession enseignante au ui actuelle de 3 % par an. À ce rythme, ces pays moins 5 % de l’ensemble des diplômés du s n’atteindront pas l’objectif de l’EPU avant second cycle de l’enseignement secondaire e d 2025. Des pays comme la Côte d’Ivoire et en 2020 pour permettre à ces pays de al l’Érythrée ne seront même pas en mesure combler le manque d’enseignants. di de combler leur déficit en enseignants avant n o m t r o p p a R 10 2013/4 Rapport mondial de suivi sur l’EPT Une stratégie en quatre volets La pénurie d’enseignants formés risque d’être plus durement ressentie dans les pour disposer des meilleurs zones défavorisées. Au Nigéria, dans l’État enseignants de Kano, on compte au moins 150 élèves par enseignant qualifié dans les 25 % d’établissements les plus défavorisés. 1. Attirer les meilleurs enseignants Dans les petites classes, les enfants vivant La qualité d’un système éducatif est à l’aune dans les régions reculées sont doublement de celle de ses enseignants. Avoir envie désavantagés. En Éthiopie, où 48 % des d’enseigner ne suffit pas. Ceux qui vont enseignants sont qualifiés, seuls 20 % entrer dans ce métier doivent avoir eux- environ des personnels enseignant de la 1re mêmes reçu une éducation satisfaisante. Il à la 4e année étaient formés en 2010, contre faut au minimum qu’ils aient terminé des 83 % des enseignants de la 5e à la 8e année. études secondaires de bonne qualité et bien Le pourcentage d’enseignants formés dans adaptées, de telle sorte qu’ils aient une le premier cycle du primaire ne dépassait bonne connaissance des matières qu’ils vont pas 1 % dans la région de la Somalie enseigner et soient en mesure d’acquérir les et 4 % à Afar, les deux régions rurales aptitudes nécessaires à l’enseignement. les plus isolées. Les responsables politiques doivent On estime que l’Afrique subsaharienne également veiller à obtenir la bonne devra, compte tenu des prévisions de combinaison d’enseignants, notamment en croissance économique, débourser chaque recrutant des enseignants issus de groupes année 4 milliards de dollars É.-U. pour sous-représentés. Des politiques souples en payer les salaires des enseignants du matière de qualifications d’entrée peuvent primaire supplémentaires qu’il lui faut être nécessaires pour accroître le nombre recruter d’ici à 2020. Cela équivaut à 19 d’enseignantes et améliorer la diversité % du budget d’éducation de la région en du corps enseignant. Au Soudan du Sud, 2011. Pour certains pays, combler ce déficit le programme Égalité entre les sexes par exigerait une augmentation considérable l’éducation a proposé des mesures incitatives du budget de l’éducation, de 51 % en financières et matérielles à plus de 4 500 République centrafricaine et de 35 % en filles pour qu’elles achèvent leurs études Zambie, par exemple. secondaires et que de jeunes diplômées soient formées au métier d’enseignant. L’enjeu financier est inévitablement plus grand en ce qui concerne le premier Déployer des enseignants dans des zones cycle de l’enseignement secondaire. Pour de conflit est difficile en raison de conditions l’Afrique subsaharienne, recruter davantage de travail dangereuses, notamment d’enseignants dans le premier cycle du lorsque les écoles et les enseignants secondaire en vue d’atteindre l’objectif de subissent des attaques. Dans les régions de l’enseignement universel à ce niveau d’ici République centrafricaine et de République à 2030 représenterait une hausse de 5,9 démocratique du Congo touchées par des milliards de dollars par an du budget de conflits, des enseignants ont été recrutés l’éducation. Ainsi, au Burkina Faso, le budget au sein des communautés locales afin de consacré au premier cycle du secondaire continuer à dispenser un enseignement. devrait augmenter de 6 % d’ici à 2030 pour e atteindre cet objectif. Les personnes handicapées rencontreront n probablement d’importantes difficultés n e pour atteindre le niveau d’éducation ri a nécessaire en vue de suivre une formation h d’enseignant. Des politiques souples en a s matière d’admission aux programmes b u de formation des enseignants peuvent s permettre d’y remédier. Au Mozambique, un e u q ri f A
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