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Enfance et Psychopathologie PDF

674 Pages·2012·5.659 MB·French
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Enfance et psychopathologie Chez le même éditeur Danslamêmecollection Psychopathologiedutravail,parC.DejoursetI.Gernet.2012,168pages. Psychopathologiedelascolarité.Delamaternelleàl’université, parN.Catheline.2012,3eédition,432pages. Psychopathologieenservicedepédiatrie,parPh.Duverger,A.-S.JuanChocard, J.Malka,A.Ninus.2011,656pages. Laconsultationavecl’enfant,parP.Delion.2010,3eédition,280pages. L’attachement:approchethéorique,parN.etA.Guédeney.2010,3eédition, 256pages. L’attachement:approcheclinique,parN.etA.Guédeney.2010,256pages. Adolescenceetpsychopathologie,parD.Marcelli,A.Braconnier.2008,7eédition, 720pages. DanslacollectionMédecineetpsychothérapie Le développement affectif et intellectuel de l’enfant, par B. Golse. 2008, 4eédition,400pages. DanslacollectionPratiquesenpsychothérapie TCCchezl’enfantetl’adolescent,parL.Vera.2009,352pages. DanslacollectionPsychologie Ledessinetl’écrituredansl’acteclinique.Delatraceaucode,parC.Marcilhacy. 2011,256pages. Lesprofessionnelsfaceàl’enfanceendanger,parP.G.Coslin,B.Tison.2010, 232pages. Lamémoiredel’enfant.Développementnormaletpathologique, parA.M.Soprano,J.Narbona.2009,216pages. Échellesetquestionnairesd’évaluationchezl’enfantetl’adolescent, parM.Bouvard.Vol.1:2008,192pages.Vol.2:2008,200pages. Larelaxationthérapeutiquechezl’enfant.Corps,langage,sujet,parM.Bergès- Bounes,C.Bonnet,G.Ginoux,A.-M.Pecarelo,C.Sironneau-Bernardeau.2008, 216pages. Rythmesdevieetrythmesscolaires,parF.Testu.2008,192pages. Collection Les âges de la vie DirigéeparPrDanielMarcelli Enfance et psychopathologie DanielMarcelli Professeurdepsychiatriedel’enfantetdel’adolescent, chefduservicedepédopsychiatrie,hôpitalLaMilétrie,Poitiers DavidCohen Professeuràl’universitéPierreetMarieCurie; chefdeservicedepsychiatriedel’enfantetdel’adolescent, groupehospitalierPitié-Salpêtrière,Paris; membredulaboratoireCNRSUMR7222–Institutdessystèmes intelligentsetrobotiques 9e éditionrevueetcomplétée Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représentepourl’avenirdel’écrit,toutparticulièrementdans ledomaineuniversitaire,ledéveloppementmassifdu«photo- copillage».Cettepratiquequis’estgénéralisée,notamment danslesétablissementsd’enseignement,provoqueunebaisse brutaledesachatsdelivres,aupointquelapossibilitémême pourlesauteursdecréerdesœuvresnouvellesetdelesfaire éditercorrectementestaujourd’huimenacée. Nousrappelonsdoncquelareproductionetlaventesansauto- risation,ainsiquelerecel,sontpassiblesdepoursuites.Lesdeman- desd’autorisationdephotocopierdoiventêtreadresséesàl’éditeur ouauCentrefrançaisd’exploitationdudroitdecopie:20,ruedes Grands-Augustins,75006Paris.Tél.0144074770. La7eéditiond’Enfanceetpsychopathologieaététraduite: –enEspagneparElsevierIberoamérica; –enItalieparElsevierMassonsrl. La8eéditiond’Enfanceetpsychopathologieaététraduite: –auBrésilparArtmedEditoraLtda; –enPologneparElsevierUrban&Partner. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservéspourtouspays. Toutereproductionoureprésentationintégraleoupartielle,parquelqueprocédé quecesoit,despagespubliéesdansleprésentouvrage,faitesansl’autorisationde l’éditeurestilliciteetconstitueunecontrefaçon.Seulessontautorisées,d’unepart, lesreproductionsstrictementréservéesàl’usageprivéducopisteetnondestinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées(art.L.122-4,L.122-5etL.335-2duCodedelapropriétéintellectuelle). (cid:1)2012,ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés ISBN:978-2-294-10368-1 ElsevierMassonSAS,62,rueCamille-Desmoulins,92442Issy-les-Moulineauxcedex www.elsevier-masson.fr Avant-propos Début 1978,leProfesseurJ.deAjuriaguerra m’avait sollicitépour rédiger uneversion«abrégée»desonManueldepsychiatriedel’enfant,commele souhaitaitavecinsistanceleséditionsMasson.J’étaisalorschefdeclinique- assistantàl’hôpitaldelaSalpêtrièredansleserviceduPrD.J.Duché,tra- vaillantrégulièrementaveclePrD.Widlöcher. Jememisautravailetj’euslagrandelibertéd’écrirecetouvragecomme je l’avais imaginé. L’accueil du public fut très favorable. Les rééditions se succédèrent rapidement. J.de Ajuriaguerra me laissa l’initiative et la responsabilitédesnombreusesmodificationsetactualisationsultérieures. Puisla4eéditionparutsousmonseulnom,J.deAjuriaguerraetsesayants droit ayant renoncé à une cosignature qui ne reflétait plus, il est vrai, la réalité. Depuisla7eédition,poursuivantletravaild’actualisation,DavidCohen s’estassociéàmoiafind’entreprendreunerefontecomplètedecetouvrage etdelefaireentrerdeplain-pieddansceXXIesiècle.Conservercequiafait le succès des premières éditions, actualiser les connaissances, prendre en comptelesnouvellesperspectivesetorientations,telssontlesobjectifsque nouspoursuivonsàl’occasiondecette9eéditiondanslaquelledenombreux chapitresontétéremaniésetactualisés(basesthéoriques,conduitesmotrices, langage, troubles sphinctériens, fonctions cognitives, entre autres). Avec David Cohen, notre ambition partagée est de proposer, à tous ceux qui souhaitentnonseulementrepéreretanalyseraumieuxlessymptômesdont souffreunenfantmaisaussiencomprendrelesenspsychopathologique,un ouvragerésolumenttournéducôtédelamodernité. ProfesseurDanielMARCELLI I Bases théoriques et généralités Introduction Évaluer le caractère pathogène ou au contraire maturatif d’une conduite particulièreobservéechezunenfant,qu’ilsoitseulousurtoutdansuneinter- actionavecsonentourage,nécessiteàl’évidenceuneconnaissanceapprofon- diedudéveloppementdit« normal».Cettepremièrepartiedéveloppementale yestdoncconsacrée,maiselleneprétendenaucuncassesubstitueràlalec- tured’ouvragesdepsychologiedudéveloppement,deneurophysiologieoude métapsychologiepsychanalytique.Laconnaissancedel’enfant,desdiverssta- desmaturatifstraversés,desprincipauxrepèresorganisateursdupsychismeest nécessaireavantd’aborderlechampdesconduitesditespathologiques. Lapédopsychiatrieestunepratiquecliniqueempirique:sesoriginessont marquées par l’hétérogénéité des premiers intervenants, hétérogénéité qui peutseréduiredefaçonunpeuschématiqueàdeuxsources : – d’uncôtéunebrancheissueduvastecourantdel’éducationdel’enfant: lespremierseffortsdecequidevaitdevenirlapsychiatriedel’enfantonten effetportésurlesenfantsréputés« inéducables »(enfantsourdouenfant aveugle,puisenfantdébile); – d’unautrecôtéunebrancheissuedelapsychiatrieetdelapsychopatho- logiedel’adulte:lespremierspsychiatresd’enfantonteud’abordcomme principalsoucideretrouverchezl’enfantdestableauxnosographiquesbien connusenpsychiatrieadulte(cf.leproblèmedeladémenceprécocissime). Parconséquent,lapsychiatriedel’enfant,plusencorequelapsychiatriede l’adulte,s’estconstituéeempiriquementàpartird’unepratique,etnonpas 2 I.Basesthéoriquesetgénéralités àpartird’uneélaborationthéorique.Secondairementuneréflexionsurcette pratique, une tentative de compréhension de la démarche clinique ont conduit les pédopsychiatres à utiliser des sources théoriques très diverses. Danscettepartieintroductive,nousenvisageronssuccinctementcesprinci- pales conceptualisations théoriques sur lesquelles repose l’exercice de la pédopsychiatrie,sansprétendreàunerevuecomplèteouexhaustive. Eneffetdepuislesannées50,onconstateuneextensionetunemultiplica- tionconsidérablesdesréférentsthéoriquesappliquésàlapédopsychiatrie,ce quiaboutitparfoisàunemosaïqueconceptuelleoùlenéophytenetrouveson cheminqu’avecbeaucoupdedifficulté.Ainsi,auxapportsthéoriquestradi- tionnels de la psychanalyse et de la psychologie de l’apprentissage sont venuess’ajouter,entreautres,lesthéoriesdel’épistémologiegénétique,les théorieséthologiques,lesthéoriessystémiquesetdelacommunication,enfin lesconnaissancesnouvellesenépidémiologie,enneuro-anatomieetenneu- rophysiologie. Il n’est pas aisé de donner une vision globale de ces divers travaux parce que leur point de vue n’est pas le même. Comme le note J.Constant « ce n’est pas le même regard que portent sur l’enfant Freud, Piaget,Wallonetbeaucoupd’autres.Cenesontpaslesmêmesfaitsqu’ilsvoient nilesmêmescomportementsqu’ilsdécrivent.Lafaçondontilsétudientleurobjet etparlaméthode,etparlaréférencethéoriquedonneàcetobjetunesignification différentedanstouslescasetparfoismêmeopposée ». Enoutre,lamaturationdel’enfantestunprocessuspermanentetcontinu. Touslesauteursquienontabordél’étudeontdécoupéceprocessusenphase, stade,position,pointnodal,organisation,étapecritique,crise,etc.,afind’intro- duire un classement et ou une hiérarchisation dans ce développement. Osterrieth (1956), à partir de l’analyse des travaux de nombreux auteurs, a ainsirelevél’existencede61périodeschronologiquesentre0et24ans(soit une période nouvelle tous les 4–5mois en moyenne!). C’est dire combien l’étudedudéveloppementdel’enfant,dèsqu’ondépasseleniveaudelasimple observation comportementale macroscopique (âge de la station assise, puis debout,delamarche,delapropreté,etc.),estcomplexeetdoittenircompte ducontextethéoriquepropreàl’auteur. De ces divers courants théoriques nous isolerons simplement ce qui nous paraîtleplusessentielàlapédopsychiatrie.Cedécoupagecontientcertesune partd’arbitraireetd’artifice,maisilestinévitabledufaitdelanécessaireconci- siondecettepremièrepartie.Nousenavonsexclul’ensembledelamaturation neurophysiologique périnatale: maturation neurologique et cérébrale (dont témoignent les réflexes neurologiques archaïques: réflexe de Moro, réflexe d’agrippement,réflexedespointscardinaux,marcheautomatique);matura- tion biologique (enparticulier évolution rapide delamaturation hépatique). L’ensembledecesprocessusmaturatifsrendcomptedelanéoténiedunour- rissonhumain:parnéoténieonentendeneffetlaprématuritéphysiologique dupetithumainparrapportàlaplupartdesnouveau-nésdesautresespèces animales.Lenouveau-néhumainvientaumondeavecunéquipementinsuffi- santpours’adapteractivementàl’environnement.Cerôleestdévoluàl’entou- ragedubébépendantlespremièresannées.Cettedonnéefondamentalerend compteenpartiedel’importancedelasocialisationchezl’êtrehumain.Àcôté I.Basesthéoriquesetgénéralités 3 desconceptsclassiquesdephylogenèse(quicaractérisel’évolutiondesespèces), etd’ontogenèse(quicaractériseledéveloppementdel’individuàpartirdeson patrimoinegénétique),leconceptplusrécentd’épigenèserendcomptedecette néoténie. Onappelleépigenèsetoutel’organisationprogressivesomatiqueoucompor- tementale del’individuquiestuneconstructiondépendantà la fois dupro- grammegénétiqueetdesmatériauxetinformationsmisàsadispositionpar l’environnement.Ceconceptd’épigenèserendcomptedesdifficultésàvouloir demanièretropcaricaturaleséparerl’équipementgénétiqueinnéetl’apport environnementalacquis.Dansuneespèceparticulière,laplacedel’épigenèse est d’autant plus grande que la néoténie est importante: ceci est bien évidemmentlecasdubébéhumain. Phylogenèse,ontogenèse,épigenèse,troisnombresillustrentledéfid’une théoriearticulantcestroisplans:dansl’espècehumainelestockdegènesde structures est d’environ dix mille(104), le stock de neurones cérébraux de cent milliards (1011) et le nombre d’interconnexions synaptiques entre ces neurones d’un million de milliards (1015) (J.-P. Changeux). Les écarts entre cesquantitésposentlaquestiondesrelationsentrelastructureetlafonction puisentrelafonctionetlefonctionnement.Àpartird’unstockdegènesde structuressommetoutelimité,commentseconstruitl’épigenèseneuronale d’un côté, l’épigenèse interactive de l’autre et comment peut-on penser l’articulationentrecesdeuxplans?Cetteinterrogationparcourtunegrande partiedecetouvrage. Avantd’aborderlesgrandscourantsthéoriquesdepenséequiparcourent lechampdelapsychiatriedel’enfantetdel’adolescent,nousdevonsaborder unequestioncommuneàcescourants,tantauplanthéoriquequepratique, celledunormaletdupathologique.Cettequestionprécèdecelledesclassi- fications dans la discipline qui s’appuie essentiellement sur les outils de l’épidémiologiemêmesilesdémarchesnesontpasconfondues. 1 Le normal et le pathologique Laquestion dunormaletdupathologique estunequestion qui préoccupe pluslephilosophequelemédecin:cederniersesoucieavanttoutdesavoirce qu’ilpeutfaireounonpoursonpatientplusquedesavoirsicedernierest «normaloupathologique».Sicetteattitudepragmatiquesejustifiedansle domainedelamédecinesomatique,iln’envaplusdemêmedanslechamp de la psychiatrie, champ bordé de tous côtés par les problèmes éthiques, culturels,sociaux,politiquesentreautres,etc.Lepsychiatre,dansl’exercice desaspécialité,nepeuts’abstraired’untelcontextequidélimiteetdéfiniten partiesonmodedetravail.Lepsychiatred’enfantestluiaussiinterpellépour lesmêmesraisons,maiss’yajoutel’incertitudefaceàlacroissancedel’enfant ainsiquelaplacefamilialeetsocialesurdéterminéequecetenfantoccupe. Eneffet,lepsychiatred’enfantestsollicitépourexaminerunpetitpatient quitrèsgénéralementnedemanderien,priédefairedisparaîtreuneconduite jugéenonconformeparlafamille,l’école,lesvoisinsoul’assistantesocialesur descritèressouventexternesetadaptatifs.Desoncôté,cepsychiatreprend encompte,danssonévaluation,desfacteursfortdifférents:capacitédesubli- mation dans un secteur, importance des contre-investissements défensifs, souplesse ou rigidité de l’ensemble du fonctionnement mental, évaluation duniveauconflictuelenfonctiondel’âge,etc. Les critères de normalité ne peuvent donc se limiter au repérage de la conduite qui a motivé la demande d’examen et se résumer à une simple grillededécodagesymptomatique. Le normal et le pathologique : problèmes généraux DepuisCanguilhem,ilestdevenuévidentquelenormaletlepathologique constituentlesdeuxtermesindissociablesd’unmêmecoupleantithétique: l’un ne peut se définir sans l’autre. Le problème est d’autant plus ardu en français que s’y ajoute une confusion entretenue par la phonétique entre l’anormal (du latin norma : l’équerre) et l’anomalie (de la racine grecque omaloz : lisse, sans aspérité). Les rapports entre l’anomalie, l’anormal et le pathologiquedoiventêtreainsiprécisés. Dunormal,lesdiversesdéfinitionspossiblesserattachenttoutesàquatre pointsdevue: n lenormalentantquesanté,opposéàlamaladie; n lenormalentantquemoyennestatistique; n lenormalentantqu’idéal,utopieàréaliserouàapprocher; n lenormalentantqueprocessusdynamique,capacitéderetouràuncertain équilibre. Confondre normal et santé en y opposant anormal et maladie constitue à l’évidence une position statique qui ne correspond plus à la dimension Enfanceetpsychopathologie (cid:2)2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés. 6 I.Basesthéoriquesetgénéralités dynamiquedelamajoritédesmaladies:lepatientdiabétiqueavantladécom- pensation,l’asthmatiqueavantlacrisesontnormauxausensd’uneabsence desymptôme.Lamaladienepeutplusseréduireàsesmanifestationsbruyan- tes.Doitaussiintervenirunepotentialitéàrecouvrerlasanté,quinousrap- prochedeladéfinitiondunormalentantqueprocessus. Assimiler le normal à la moyenne, c’est d’abord confondre l’anormal et l’anomalie,puisrejeterdanslechampdupathologiquetoutcequin’estpas dans la zone médiane de la courbe de Gauss : les sujets de petite taille, les individussurdouéssurleplanintellectuelsont-ilspathologiques?Enpsychia- trieilfautenoutretenircomptedelapressionculturelle:risquealorsd’être considéréecommeanormaletouteconduitedéviantdelamoyenne.Dece pointdevuelesrésistantsfrançais,pendantl’Occupation,étaientanormaux, demêmequelamajoritédeshommesditsde«progrès». Renvoyer le normal à un modèle, à une utopie, c’est instaurer ipso facto unsystèmedevaleurs,unenormalitéidéale,peut-êtrecelledontrêventles politiques, les administratifs ou les parents et les enseignants pour leurs enfants.Sicetidéalestdéfiniparlegroupesocial,cecirevientplusoumoins à le confondre à la norme statistique. Si cet idéal est un système de valeur personnel(idéalduMoi),encorefaut-ilvoircommentilfonctionnepuisqu’on connaîtbienmaintenantcertaines«maladiesd’idéalité»(pathologienarcis- sique),cequirevientàdéfinirun«fonctionnementmentalnormal». Fairedunormalunprocessusd’adaptation,unecapacitéderéactionspour retrouver un équilibre antérieur perdu, c’est introduire une évaluation dyna- mique.Maisdanslechamppsychosocialunetelledéfinitionrisquederéduire leconceptdenormalitéàunétatd’acceptation,desoumissionoudeconfor- misme aux exigences sociales. La capacité d’adaptation, ou ce qu’on a pu appelerl’adaptabilité,seraitpourcertainsunmeilleurcritèrequel’adaptation elle-même:encorereste-t-ilàdéfinirlescritèresdecettecapacitécequirisquede renvoyeràladéfinitiondunormal,soitcommemoyenne,soitcommeutopie. Onlevoit,iln’existepasdedéfinitionsimpleetsatisfaisantedunormal; chacun des cadres de référence choisis offre des exceptions où s’insinue le pathologique.Enréalité,normaletpathologiquesontaussidépendantsl’un de l’autrequelesont engénétique« lehasardetlanécessité »(J. Monod, 1970):lebesoindelareproductionexerceunenécessairepressionnormative, tandisquelapossibilitédel’évolutionimpliqueunedéviancealéatoire. Toutefoislemédecinn’estpasconfrontéiciàunproblèmethéoriquemais àunchoixpratique:devantteloutelpatientdoit-ilintervenirous’abstenir? Lepédopsychiatreplusquetoutautrespécialisteestplacéfaceàcedilemme carl’étatsymptomatiqueactueldel’enfantnepréjugeenaucunefaçonson futurétatd’adulte.Par-delàlesconduitessymptomatiqueslepédopsychiatre doittrouverunautresystèmed’évaluation. Problème du normal et du pathologique en psychopathologie de l’enfant Aussilongtempsquel’exercicedelapédopsychiatries’estlimitéàlapratique de quelque thérapie dans un cabinet privé, la question du normal et du

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