En version brochée sur Amazon et numérique sur Amazon Kindle 1 Introduction à l’intelligence économique Bernard Besson Version 2018 3ème édition 2 TABLE DES MATIERES Pages Avant-propos …………………………………………………………............... 4 ▪ Révolution digitale et intelligence économique …………………………………………………. 5 I. L’intelligence collective ………………………………………………. 10 ▪ Les métiers de l’intelligence économique - Le délégué général à l’IE ▪ Les prétendants au rôle de délégué général ▪ Les spécialistes de l’intelligence économique II. L’audit de l’existant …………………………………………………. 17 ▪ Les points particuliers de l’audit - L’autodiagnostique d’IE III. La maîtrise de l’information stratégique …………………………… 29 ▪ Les éléments fondamentaux du système d’IE : La maîtrise - La mémoire ▪ Les réseaux - L’analyse. La note d’information et son exploitation ▪ Intelligence économique et startups - Signaux faibles IV. Ethique et déontologie ………………………………………………… 55 ▪ Déontologie de l’intelligence économique ▪ Transparence - Formalisation - Valorisation – Secret - Sous-traitance ▪ Vie privée - Données personnelles V. L’intelligence inventive ………………………………………………. 62 ▪ Processus d’innovation et voies inventives ▪ Démystifier – Réorganiser – Reformuler – Prévoir – Différencier - Diversifier ▪ Observer – Anticiper – Modéliser – Féconder – Motiver VI. L’influence et la contre-influence …………………………………… 86 ▪ Les éléments constitutifs de l’influence. La chasse en meute ▪ La perception management. Le marché de l’intelligence économique VII. L’État stratège ………………………………………………………. 101 ▪ Politiques publiques d’IE - Les clubs d’IE - Le protectionnisme intelligent ▪ Villages et villes intelligentes. Pôles de compétitivité et d’innovation ▪ Le comité directeur de l’IE. Intelligence nationale et cellule permanente. ▪ Le programme d’intelligence économique nationale VIII. Le protectionnisme intelligent ………………………………………… 120 ▪ Intelligence nationale ▪ Le groupe interministèriel IX. Sécurité économique et intelligence des risques ……………………. 133 ▪ L’intelligence des risques 3 X. Les risques managériaux ……………………………………………. 141 ▪ Risques managériaux : Amnésie – Cécité – Décision – Données – Image – Clients - Fournisseurs ▪ Produits – Pays – Social – Religion – Sociétal - Pénal XI. Les risques environnementaux et géopolitiques ……………………. 150 ▪ Risques environnementaux : Dossier départemental. Démocratie du risque XII. Sécurité (safety) et sûreté (security) ………………………………… 153 ▪ Risques de sécurité : ISO 28 000 et sécurité économique. ISO 27 000 et cybersécurité ▪ Union européenne et RGPD. Document unique et protection des salariés ▪ Risques de sûreté : Savoir-faire - Cadre juridique – Matériels - Marché de la sûreté ▪ ISO 31 000 et management des risques - Délégation de pouvoir - Conseil des risques en entreprise XIII. Calcul des risques et bilan de l’intelligence collective ……………............. 175 ▪ Calculs de criticité pondérée appliqués aux quatre familles de risques ▪ Due diligence et intelligence des risques - Bilan de l’intelligence collective XIV. La gestion de crise …………………………………………………… 181 ▪ Pathologies des cellules de crise - Coordination et réseaux sociaux ▪ Crises et innovations XV. La guerre économique ………………………………………………. 187 ▪ Exemples concrets de guerre économique - Jurisprudence ▪ L’espionnage économique et ses méthodes - Economie noire - Dark Web ▪ Le contre-espionnage économique et ses savoir-faire ▪ Surveillance des salariés et droit d’alerte- L’Union européenne et le secret des affaires XVI. Conclusion …………………………………………………………… 212 XVII. Bibliographie ………………………………………………………… 213 XVIII. Liens utiles ........................................................................................... 217 XIX. Annexes ……………………………………………………………… 223 ▪ Charte d’usage des technologies de l’information et des réseaux sociaux ▪ Test 1000 ▪ Intelligence économique et intelligence décisionnelle 4 Avant-propos Cette troisième édition de l’Introduction à l’intelligence économique1 bénéficie des acquis et des expériences vécus au sein de l’Association française pour le développement de l’intelligence économique, de la mission du Haut responsable pour l’intelligence économique, M Alain Juillet, de la Commission intelligence économique du MEDEF Ile de France, et des activités de consultant de l’auteur. En compagnie notamment de Jean Claude Possin et de Renaud Uhl, amis et coauteurs. Les magazines Regards sur l’intelligence économique et Veille magazine, les ouvrages de plusieurs universitaires ou praticiens français et étrangers, les publications que l’on trouvera en bibliographie ont largement contribué à asseoir la matière. Que de chemins parcourus en vingt- quatre ans ! Il était temps, de faire le point dans un document synthétique abordant l’ensemble de la discipline et ses applications. Cette troisième édition fait la synthèse des autres titres publiés par l’auteur chez différents éditeurs (Calmann-Lévy, Economica, Documentation française, Dunod, IFIE, Odile Jacob, le Seuil.) Contributions : - L’article sur le risque pénal a été rédigé par M Jean Michel Bersheid, expert et praticien, dirigeant de Formancile. 1 Introduction à l’intelligence économique, Bernard Besson, éditions Chlorofeuilles, 1994 pour le compte du Centre international de science criminelles de Paris. (CISCP) 5 - L’article les marchés noirs de la cybercriminalité a été rédigé par M Gérard Péliks, président de l’atelier sécurité de Forum Atena. Révolution digitale et intelligence économique L’intelligence économique existait à Rome et à Venise. Grâce à la révolution digitale ce qui fut une aristocratie des affaires et du savoir devient une démocratie des savoir-faire. Le nombre des acteurs explose. Ce qui est organisé cède le pas à ce qui est connecté. La réactivité remplace la planification et l’intelligence collective les organigrammes. L’intelligence économique est la grille de lecture d’un monde éclaté. Des manières nouvelles de penser et d’agir bousculent les certitudes. Les technologies de l’information et les algorithmes rendent possibles la saisie d’opportunités dans tous les secteurs de la vie privée et professionnelle. Ces deux univers se confondent de plus en plus. C’est le retour à la modernité de la cité antique où chacun exerçait différents métiers et plusieurs fonctions chez lui et au forum. Comme le suggère la couverture de cette introduction générale, l’Occident tient de ses racines grecques et romaines les concepts et les réflexes qui lui permettront de réagir. Car il y a urgence. Les centres de décision se déplacent vers l’Orient. Il n’est pas inutile, à travers l’intelligence économique, de comprendre comment et pourquoi. Fondée sur le partage, l’imagination, la reconnaissance des personnes, la discipline irrigue toutes les institutions privées et publiques. Elle est à la fois au dedans et au dehors des organisations. Les réseaux sociaux, Internet et les économies collaboratives obligent tous les modèles à se repenser. Dans plusieurs pays, l’intelligence économique est un projet politique, qui sous des appellations variées, relie les idées nouvelles aux stratégies de la nation, de ses villes, de ses entreprises, de ses habitants. Les pages qui suivent s’adressent aux étudiants, aux entrepreneurs, aux élus, aux associations et à l’ensemble des acteurs culturels et sociaux. Pour cette raison apparaîtront de temps en temps les concepts de village intelligent ou de ville intelligente. Le global n’exclut en rien le local qui revient en force. La démarche englobe et concilie les écoles libérales et interventionnistes, les multinationales et les micros entreprises. Elle est un art de l’action immédiate qui accompagne croissance et décroissance, profit et gratuité, verticalité des pouvoirs et horizontalité des savoirs. Pragmatique, elle harmonise les contraires, contourne les biais cognitifs et les rigidités qui entravent les talents et retardent l’avenir. Fondée sur l’homme elle est l’investissement le moins couteux et le plus productif. 6 Après la machine à vapeur et l’électricité, le numérique fait figure de troisième révolution économique, industrielle et politique. Dans ce monde la connaissance est à la portée de chacun, souvent gratuitement. L’information est disponible partout. Les connexions entre les réseaux et les imaginations inventent des solutions à des problèmes que l’on croyait insolubles. Les connivences entre acteurs qui n’avaient autrefois aucune chance de se rencontrer créent de la valeur. Ce que les pyramides, héritées de l’usine taylorienne n’inventent plus provient de communautés rassemblées autour de plateformes collaboratives. Les cercles remplacent les triangles. Les cubes deviennent des sphères. Les sièges sociaux des nouveaux maîtres du monde en comme autrefois les forums et basiliques, ces « open space » d’une société plus ancienne, mais plus jeune que la nôtre. De nouvelles entreprises se créent sans apport de capital grâce à un logiciel logé dans le cloud. Ces nouveaux objets économiques naissent de la rencontre de bonnes volontés reliées les unes aux autres par des questions iconoclastes. Car tout est dans la question beaucoup plus que dans l’information. Ces organisations éphémères apportent des solutions avant de se dissoudre pour fonder ailleurs de nouvelles intelligences collectives. Tous les métiers se repensent sous peine de disparaître. Changer l’ordre des choses séduit les jeunes talents. Beaucoup participent aux aventures de la révolution digitale. Les entreprises nées avant cette transformation s’adaptent. Souvent très bien. Dans des secteurs rigides et peu suspects de frivolités comme l’armement, la révolution digitale transforme le management et les manières de penser. Par exemple, chez Thalès l’entreprise organise l’accès permanent de tous aux savoirs et savoir-faire de ses propres experts.2 Elle mutualise sa mémoire et cartographie ses réseaux internes. Les décisions se prennent après consultation et analyse des données mémorisées. L’intelligence économique n’est pas autre chose. 2 Conférence de M Olivier Flous le 22 11 2016 à l’invitation du groupe Renseignement et intelligence économique de l’Association nationales des auditeurs en intelligence économique de l’IHEDN. 7 Le digital permet l’automatisation de nombreuses tâches industrielles et administratives libérant les imaginations afin d’inventer de nouvelles questions. Les modes de production évoluent et associent les hommes et les femmes à de nouvelles façons de voir les choses. Les entrepreneurs changent le monde plus sûrement que les politiciens à la remorque des inventions et des technologies. L’intrapreneuriat encourage, au sein des grosses structures, la création de startups internes. La proximité des petites équipes génère de la confiance et donne du sens. Les métiers sortent de leurs silos et échangent avec leur écosystème. Les limites de l’entreprise perdent de leur signification. La révolution digitale gomme les frontières entre intérieur et extérieur. Les consommateurs deviennent des producteurs et multiplient les réseaux de distribution. De nouvelles autorités surgissent et régulent des marchés qui n’existaient pas hier. Dans le domaine électrique on parle désormais d’Energie 4.0. Apparaissent des acteurs que nous retrouverons plus loin comme les territoires, villes et villages. Le digital favorise la décentralisation des prises de décision. L’autoconsommation, l’interopérabilité des réseaux, les bornes de rechargement, les plateformes d’achat électrique, l’accès aux Datas, les échanges d’énergie entre producteurs et consommateurs en peer to peer3 grâce aux Bolckchains4 permettent des réductions voire des effacements de consommations et une diminution des coûts d’exploitation et de maintenance.5 L’intelligence inventive émerge d’un bouillon de culture favorable à la naissance de modèles impensables hier. L’innovation y côtoie cependant l’intelligence des risques car la cybercriminalité fait également preuve d’inventivité. La création au niveau européen d’une agence pour la sécurité des systèmes d’information illustre bien ce souci. Le digital force l’Union européenne à devenir stratège. Il était temps ! Cette nouvelle économie de l’électricité a déjà des conséquences politiques puisqu’elle oblige l’Europe à repenser ses réseaux d’approvisionnement et de transport, à coordonner les différents régulateurs nationaux, à créer une nouvelle mémoire des données stratégiques, à entreprendre des efforts de normalisation. En 2018, dans un autre domaine, l’Union européenne oblige les banques à partager les données mémorisées sur leurs clients avec des opérateurs tiers, spécialisés dans les services de paiement. C’est la directive DSP2 conséquence de la monnaie unique et du système européen SEPA.6 La aussi l’Europe ouvre un vaste champ à l’intelligence économique. Nous sommes même dans un cas d’école exemplaire. 3 En français pair à pair, est un modèle de réseau client-serveur mais où chaque client est aussi un serveur. 4 Chaine bloquée en français. Technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Une blockchain est une mémoire contenant l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. 5 Préface de Michel Derdevet, Secrétaire général d’Enedis au livre de Viviane du Castel et Julie Monfort « Energie 4.0. » Connaissances et Savoirs 2017. 6 Single Euro Payments 8 A partir des données sur les habitudes des clients, mémorisées par les banques, de nouveaux réseaux d’analystes-entrepreneurs, regroupés dans des startups, imaginent des solutions dans de multiples domaines. Obligés de sécuriser leurs entreprises, ils se dotent d’une intelligence des risques conformes aux standards du système ISO7. Dégagés des menaces liées à la cybercriminalité ils donnent libre cours à leur intelligence inventive. L’intelligence économique n’est pas autre chose. Nous aurons l’occasion de voir à plusieurs reprises au cours de cette nouvelle édition que l’Union est devenue un acteur majeur de la discipline. Elle lui ouvre la possibilité d’utiliser les technologies de l’information qui sont l’une de ses raisons d’être. Il est encore trop tôt pour parler d’intelligence européenne capable de protectionnisme intelligent ou d’influence au-delà des frontières mais le socle est posé. Certaines dispositions dans le domaine du droit des affaires laissent augurer d’une Europe consciente d’elle-même face aux animaux politiques que sont la Chine, le Japon - qui revient en force - les États-Unis, la Corée et bien d’autres. L’armement, l’énergie, les transports, l’agriculture, l’enseignement, la santé, la finance, l’édition, toutes les économies marchandes ou non marchandes sont impactées par la révolution digitale. L’intelligence économique est la manière de penser la plus adaptée à cette réalité. Elle est aussi un mode de vie. En tant qu’individu nous consommons et produisons des données, nous appartenons à de multiples réseaux, délivrons des conseils, transmettons des appréciations, influençons nos proches ou d’autres. Grille de lecture de cette révolution, elle coordonne tous les mots clés que nous venons de croiser : mémoire, réseaux, analyse, information, innovation, normes, cybersécurité, stratégies. Elle les relie pour décider à bon escient après avoir pris en compte quelques éléments : éthique, déontologie, protection des données personnelles, management interculturel. Elle ouvre les yeux des citoyens sur certaines réalités durables : influence, contre-influence, protectionnisme intelligent, guerre économique, espionnage économique, contre-espionnage économique. En effet certains ne manquent pas d’utiliser les possibilités de la révolution digitale pour nuire ou détruire. Les pages qui suivent traiteront de l’intelligence collective dans les entreprises, de la maîtrise de l’information stratégique et de ses applications dans l’innovation, l’influence et la sécurité économique. N’oublions pas cependant que l’intelligence économique est une culture 7 International Organisation for Standardization 9 reliant des hommes et des femmes, des métiers anciens et nouveaux. Sans cette culture qui entraîne l’adhésion et suscite la confiance, les méthodes et les outils qui suivent resteront inopérants. 10
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