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Éloge de la Philosophie Antique PDF

42 Pages·1999·8.513 MB·French
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FIERRE HADOT ELOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE jZf? Anonyme Coplas Anonyme L'Ecole des fílles f L'Ecole des filies 2 Anonyme La Fameuse ¿omédienne Anonyme Joumal d'un fnorphinomane Anonyme LesHevenes du toxicomane solilaire Fierre Arétin , . .h^Y'^dosnonnes La Vie des femmes mariées LaVie des courtisanes L tducaiion de la Pippa Les Roueries des hommes La Ruffíanerie _ Michel Bounan /L Art de Céhn' e' ^e"t' soodné fteenmseps L Etat retors Lord Byron Poémes Georges Canguilhem ^'^^IniondeJeínCavaillés fésomé du voyaged een C uRsutsisniee en 1839 Arséne Darmestefer Le Talmud Le MécanicDieelnéc rloilize Robert Desnos jack I Eventreur 'W^nso4^rma^adfe'men/a/e BIBLIOTECA DE LA UNIVERSITAT DE BARCELONA 0700887206 Koyré "^ inquiéme Cohnne Eloge de la philosophie arinque IMP DL 173l?.99 1795 DU MÉME AUTEUR FIERRE HADOT AUX EDITIONS ALLIA Eloge de Socrate Eloge de la philosophie antigüe Le^on inaugúrale de la Chaire d'histoire de la pensée hcliénistiquc et romaine faite au Collegc de Franco, le vendredi 18 février 1983. 1 I ) E Al n V ü L L E A <- • I D F M • N O I. L E hDlTIONS ALLIA 16. RUE CHAR1.EMAGNE, PARIS 1V« «999 Cette Lefon inaugúrale, faite le vendredi i8 février 1983, a été publiée pour la premiére fois par le Collége de France la méme année. Elle a été ensuite reprise sous le titre L'Histoire de la pensée hellénistíque et romaine dans le volu- me Exercices spirituels et philosophie antigüe (París, Institut d'études augustiniennes, 3' édition revue et augmentée, 1993). EUe a été traduite en anglais par A. Davidson et Paula Wissing, et publiée dans la revue Critical Inquiry, « Chacun^ de vous attend de moi deux choses n° 16, printemps 1990, p. 483-503, sous le títre « Forms of á Toccasion de cette le^on inaugúrale : tout Life and Forms of Discourse in Ancient Philosophy », reprise dans P. Hadot, Philosophy as a Way of Life, éd. par d'abord que je remercie ceux gráce á qui j'ai A. Davidson, Oxford - Cambridge USA, Blackwell, I995> pu venir ici, ensuite que je fasse un exposé de P* 49"70> ct dans Foucault and his Interlocutors, éd. par 1h méthode que j'emploierai pour accomplir la A. Davidson, The University of Chicago Press, 1997, tache qui m'a été confiée.» Tels sont, pour le p. 203-224. II en existe également une traduction polo- naise dans P. Hadot, Filozofia jako cwiczenie duchowe, éd. sens, les premiers mots de la le^on inaugúrale par P. Domanski, Varsovie, Académie Polonaise, 1992, prononcée en latín, le 24 aoút 1551, par Fierre p. 195-330. de la Ramée^, títulaire de la chaire de rhéto- rique et de philosophie au Collége Royal, done une vingtaine d'années seulement aprés la fondation de cette instítutíon. II y a plus de quatre siécles, on le voit, l'usage de cette le9on, mais aussi ses thémes majeurs étaient Ce texte reproduit celui de la le^on inaugúrale, avec vuelques modifications minimes de forme ou de contenu; les notes qui Taccompagnent sont destinées á préciser cer- taiues allusions, á identifíer des citatíons et á indiquer tres briévement certains progrés de la recherche accomplis depuis 1983. Petn Rami Regii Eloquentiae Philosophiaeque Profes- soris, Oroiio Initio sttae Professionis Habita, París, 1551» Editions Allia, París, 1998,1999. 8 É LOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE 9 déjá fixés. Et á mon tour aujourd'hui je reste- des idiomes en usage de nos jours dans la rai fidéle á cette tradition vénérable. République des Lettres. Mon langage, vous II y a plus d'un an déjá, mes chers Col- allez encore le constater aujourd'hui, ne s'ome e^es, vous avez décidé de créer une chaire pas de ce maniérisme qui semble étre mainte- histoire de la pensée hellénistique et romaine nant de rigueur lorsqu'on s'aventure á parler et, un peu plus tard, vous m'avez fait rhon- de sciences humaines. Pourtant, plusieurs confier la charge. Comment d'entre vous m'ont encouragé á présenter ma vous dire, d une maniere qui ne soit pas mal- candidature, et, au cours des visites tradition- a I e et superficielle, la profondeur de ma nelles qui fiirent pour moi un grand enrichis- grantude et de ma joie devant la confiance que sement, je fus extrémement touché de vous m'avez témoignée ? rencontrer beaucoup de sympathie et d'inté- Je CTois pouvoir déceler dans votre décision rét, tout spécialement parmi les spécialistes un trait de cette liberté, de cette indépendance des sciences exactes, pour le domaine de espnt, qui caractérise traditdonnellement la recherche dont je me faisais devant vous le gran e mstitution dans laquelle vous m'avez défenseur. Autrement dit, je crois que je n'ai pas eu á vous convaincre, car vous étiez déjá lí pour attirer votre choix, j'avais quajités qui permettent habituelle- Persuadés de la nécessité d'assurer au Collége un enseignement et une recherche qui main- aiip ip. ^ remarquer, et la discipline bnssent étroitement liées des orientations trop qnnt o , n'était pas de celles qui souvent artificiellement coupées : le latin et le «snrtf» ^ "^®^e a^ellement. J'étais en quelque Sycc, la philologie et la philosophie, l'hellé- nn7Ji/ disaient les Romains, un homo nisuie et le christianisme. J'ai été ainsi émer- intpiiA ^PP^ísnant pas á cette noblesse veillé de découvrir qu'en cette fin du XX* e«!t ^ principaux titres siécle, alors que beaucoup d'entre vous utili- l'Frni celui d'ancien éléve de sent quotidiennement des procédés tech- l'nwy^ uormale supérieure. Par ailleurs, vous ^iques, des modes de raisonnement, des niip . ut remarqué lors des visites ^cprésentations de l'univers d'une complexité tranni faites, je n'ai pas cette autorité e que conférent l'usage et la maitrise Presque surhumaine, qui ouvrent á l'homme n ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE II comptes rendus. Je ne sais si l'on a suñisam- 1^ ^ peut méme pas concevoir, 1 ® humanisme qui inspira la fondatíon du nient mesuré la portée de ce gigantesque o ege de France gardait toujours parmi vous, labeur. Les premieres lignes de son grand BOUS une forme sans doute plus consciente, ouvrage. Les Lettres grecques en Occident de P US critique, mais aussi plus vaste, plus M.acrobe á Cassiodorey soulignaient bien ce que intense, plus profonde, toute sa valeur et sa í'orientation de sa recherche avait de révolu- signiíication. tionnaire pour son époque :«Un gros livre sur les lettres helléniques en Occident de la mort de Théodose á la reconquéte justinienne a de J Al parié d une étroite liaison entre grec et Quoi surprendre » écrivait Fierre Courcelle. La atan, phuologie et philosophie, hellénisme et surprise, c'était d'abord qu'un latiniste s'inté- chnstiamsme. Je crois que cette formule cor- ressát aux lettres grecques. Fourtant, comme respon exactement á Tinspiration de l'ensei- notait Fierre Courcelle, ce sont ees lettres gnement de Fierre Courcelle, auquel je grecques qui ont permis l'éclosion de la litté- succede, si Fon peut diré, en ligne indirecte, rature latine, qui ont produit Cicéron, le type plus achevé de la culture gréco-romaine á KRrotiitr Stein qui íut mon cpoolsltéeg uaed mái lnai svt'r Saetcitfi doen son apogée, qui ont failli méme se substítuer latin lorsqu'au ir siécle aprés j.-c., celui-ci Q e1 ^j-e° tiens á rendre hoHmamuatgees eEnt ucde ejsou ert. ^t éclipsé par le grec comme langue littéraire. II faut bien pourtant constater et déplorer que, nnnc°^^' Pierre Courcelle, qui '^Igré l'initiatíve et l'exemple de Fierre Cour- • ^ 3 SI brutalement arraché, est présent ^^Ile, á cause d'un préjugé qui n'est pas tota- nnii^ coeur de beaucoup d'entre lement dépassé et qui tient á la coupure coim o ^ ^ maitre, qui m'a beau- désastreuse que la recherche fran^aise établit ^ montra ontre le grec et le latin, ce que disait Fierre narlpr ^ soUicitude. Je ne puis maintenant Courcelle en 1943, c'est-á-dire il y a quarante ímm^ savant pour évoquer cette oeuvre reste malheureusement vrai aujourd'hui : j,. ^^J^Posée de trés grands livres, Je ne connais pas de travail d'ensemble qui om rabies articles, de centaines de 12 ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE I3 étudie l'influence grecque sur la pensée ou la Non, suivant en cela l'exemple de Paúl Henry, le savant éditeur de Plotin, qui a été lui aussi culture romaine de TEmpire. » La surprise, c était encore de voir un latiniste consacrer une pour moi un modele de méthode scientifique, étude aussí importante á une époque tardive Pierre Courcelle comparait les textes. II et montrer qu'aux V et vr siécles, dans un découvrait ce que tout le monde aurait pu ^oir, mais que personne n'avait vu avant lui, moment de prétendue décadence, les lettres ^ue tel texte d'Ambroise était traduit littérale- grecques avaient connu une renaissance oient de Plotin, que tel texte de Boéce était lit- remarquable qui, gráce á Augustin, Macrobe, Bcéce, Martianus Capella et Cassiodorej téralement traduit d'un commentateur grec devait permettre au Moyen Age occidental de oéoplatonicien d'Aristote. Une telle méthode garder le contact avec la pensée grecque, jus- Permettait d'établir des faits indiscutables, de qu á ce que les traductions arabes lui permis- I^fiire sortir l'histoire de la pensée de ees sent de la retrouver dans des sources plus ^Pproximations, de ce flou artistique dans ^^quel certains historiens, méme contempo- riches. La surprise, c'était encore de voir un ^fiins de Pierre Courcelle, avaient tendance á philologue aborder des problémes d'histoire de la philosophie, en montrant Tinfluence capitale la reléguer. Si Les Lettres grecques en Occident provoqué- exercée sur la pensée latine chrétienne par le rent une surprise, les Recherches sur les Confes- neoplatonisme grec et paien, et, précision ^lons de saint Augustin, dont la premiére édition importante, non pas tellement par Plotin que Parut en 1950, suscitérent presque un scandale, par son disciple Poiphjnre. Nouvelle surprise : ^ótamment á cause de l'interprétation que ce philologue établissait ses résultats par une lorre Courcelle proposait du récit que fait méthode rigoureusement philologique. Je veux diré qu il ne se contentait pas de déceler de ^Snstin de sa propre conversión. Augustin |"aconte que, pleurant sous un figuier, s'acca- va^es analogies entre les doctrines néoplato- ant lüi-méme de pressantes interrogations et niciennes et chrétiennes, d'évaluer, de maniére ^ reproches amers contre son indécision, il purement subjective, les influences ou les ori- ^otendit une voix d'enfant répétant :« Prends ginalités, en un mot de se fier á la rhétorique lis.»II ouvrit alors au hasard, comme pour ct a 1 inspiration pour établir ses conclusions. 14 ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE I5 tirer un sort, le Hvre des Epitres de Paúl et il les Confessiom sont une ceuvre essentiellement lut la phrase qui le convertit. Averti par sa pro- diéologique, dans laquelle chaqué scéne peut onde connaissance des procédés littéraires revétir un sens symbolique. On s'est toujours ugustin et des traditions de l'allégorie chré- etonné, par exemple, de la longueur du récit du vol de poires commis par Augustin au uenne. Fierre Courcelle avait osé écrire que le temps de son adolescence. Mais elle s'explique b'sn avoir une valeur purement symbolique, représentant!'« ombrage mortel parce que ees fruits volés dans un jardín es péchés », et que la voix d'enfant pouvait deviennent symboliquement, pour Augustin, len etre aussi introduite d'une maniere pure fhiit défendu volé dans le jardín d'Eden et ment itteraire pour signifier allégoriquement qu'ils luí donnent l'occasion de développer Une réflexion théologique sur la nature du • d ivine aux interrogations d'Augus- m. ierre Courcelle ne se doutait pas de la peché. Dans ce genre littéraire, il est done empete qu'il allait déchainer en proposant extrérnement difficile de distinguer ce qui est e e mterprétation. Elle dura presque vingt niise en scéne symbolique ou récit d'un évé- ans. Ees plus grands noms de la patristique ^emeni historique. Une tres grande partie de l'ceuvre de Fierre interaationale entrérent dans la querelle. Je ne ourcelle a été consacrée á poursuivre la for- y?u rais pas la rallumer, bien évidemment. ^ne des grands thémes comme le « Connais- ais je voudrais souligner combien, méthodo- toi-méme » ou des grandes ceuvres comme ogiquement, la position de Fierre Courcelle etait mteressante. Elle partait en effet du prin- Confessions d'Augustin ou la Consolation de oéce dans l'histoire de la pensée occidentale. ipe tres simple selon lequel un texte doit s'in- c n'est pas la moindre originalité de plu- erpreter en fonction du genre littéraire auquel ^icurs des grands ouvrages qu'il a écrits dans 1 appartient. La plupart des adversaires de ierre Courcelle étaient victimes du préjugé l^ctte perspective, d'associer á l'étude littéraire mo eme et anachronique qui consiste á croire les cnquéles iconographiques se rapportant que es Confessions d'Augustin sont avant tout exemple aux illustrations des Confessions Ou de la Consolation au cours des ages. Ces un temoignage autobiographique. Fierre ^^cherches iconographiques, capitales pour ourcelle, au contraire, avait bien comprís que l6 ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE VJ ín : Tobjet et la méthode de l'enseignement reconstituer l'histoire des mentalités et de qui m'a été confié. Dans le titre de ma chaire, rimaginatíon religieuses, flirent toutes menées ie mot fl pensée » peut paraitre bien vague; il en collaboratíon avec Mme Jeanne Coiircelle, peut s'appliquer en effet á un domaine dont les grandes connaissances dans les tech- immense et indéfini, allant de la politique á niques de l'histoire de l'art et de la description ^ art, de la poésie á la science et á la philoso iconographique enrichirent beaucoup l'oeuvre phie ou á la religión et á la magie. II invite en de son mari. tout cas á des excursions passionnantes dans Cette trop breve évocation laissera entre- voir, je 1 espere, le mouvement général, l'itiné- le vaste monde d'oeuvres merveilleuses et fas raire des recherches de Fierre Courcelle. Part i cinantes qui ont été produites pendant la de 1 Antiquité tardive, il a été amené á remon- ^ande période de l'histoire de l'humanité que ic me propose d'étudier. Nous accepterons ter, notamment dans son livre sur le« Connais- toi toi-méme », vers la philosophie d'époque peut-étre une fois ou l'autre cette invitation, ^ais notre intention est d'aller á l'essentiel, de impériale et hellénistique et d'autre part á '^cconnaitre le typique, le significatif, de cher- suivre, á travers les áges, le devenir des oeuvres, ^her á saisir les Urphánomene, les « phéno- des thémes, des images antiques, dans la tradi- ^cnes originéis », comme aurait dit Goethe. tion de rOccident. C'est finalement, nous Et précisément la philosophiüi au sens oú 1 on a lons le voir, á l'esprit, á l'orientation pro- onde de l'oeuvre et de l'enseignement de ^ntendait alors ce terme, est bien l'un des '^oménes typiques et significatifs du monde 1 ierre Courcelle que voudrait se rattacher cette nistoire de la pensée hellénistique et romaine gréco-romain. C'est lui qui retiendra surtout ^otre attention. Nous avons préféré toutefois dont je voudrais maintenant vous entretenir. Parler de « pensée hellénistique et romaine » Pour nous réserver le droit de suivre cette phi- ^osophia dans ses manifestations les p us ^ariées et surtout pour éliminer les préconcep J EN viens, en effet, selon le plan défini par l^tons que le mot« philosophie » peut évoquer Fierre de la Ramée, á vous présenter ce qu'il ^ans l'esprit de l'homme moderne. appelait lui-méme ratio muneris ojficiique nos-

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