Électrothérapie et physiothérapie Applications en rééducation et réadaptation Chez le même éditeur Électrothérapie. Électrostimulation par F. Crépon, J.-F. Doubrère, M. Vanderthommen, E. Castel-Kremer, G. Cadet. EMC Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2007 ; 3(4) : 1-19 [Article 26-145-A-10]. Électrothérapie. Ondes mécaniques, ondes électromagnétiques et biofeedback par F. Crépon, Y. Darlas EMC Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2008 ; 4(2) : 1-14 [Article 26-145-A-20]. Electrostimulation et rééducation périnéale de l'incontinence urinaire et des troubles mictionnels non neurologiques, par M. Perrigot, B. Pichon, A. Peskine, K. Vassilev, in Annales réadaptation médecine physique 51 (2008) 479-490, ELSEVIER MASSON Électrothérapie et Physiothérapie Applications en rééducation et réadaptation Francis Crépon Enseignant à l'École nationale de kinésithérapie et de rééducation de Saint-Maurice, à l'École nationale de chimie physique et biologie de Paris, au Centre européen d'enseignement en rééducation et réadaptation fonctionnelle de Saint-Denis, à l'IFMK du CHU de Rouen, à l'Institut de formation de Bois-Larris et dans plusieurs Instituts de formation initiale et continue. Rédacteur de la revue Kinésithérapie scientifique, chef de rubrique « Électrothérapie physiothérapie », l'auteur est également concepteur de programmes d'électrostimulation élaborés dans une recherche constante de complémentarité entre les thérapies physiques. 1re édition Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que représente pour DANGER l'avenir de l'écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-copillage ». Cette pratique qui s'est géné- ralisée, notamment dans les établissements d'enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. LE PHOTOCOPILLAGE Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d'autorisa- TUE LE LIVRE tion de photocopier doivent être adressées à l'éditeur ou au Centre français d'exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70. Illustrations de Carole Fumat Figures : 2.2, 2.3, 2.4, 2.9, 2.19, 2.20, 4.5, 4.10, 4.37, 4.42, 4.43, 5.1, 5.3, 4.19, et 5.23 © Crépon F, Doubrère J-F, Vanderthommen M, Castel-Kremer E, Cadet G. Électrothérapie. Électro- stimulation. EMC Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2007 ; 3(4) : 1-19 [Article 26-145- A-10]. Copyright © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Figures : 8.1, 8.4, 9.3, 10.1, 10.2, 10.3, 10.4, 10.5, 10.7, 11.1 et 13.1 ©Crépon F, Darlas Y. Électrothérapie. Ondes mécaniques, ondes électromagnétiques et biofeedback. EMC Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2008 ; 4(2) : 1-14 [Article 26-145-A-20]. Copyright © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et consti- tue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). © 2012, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ISBN : 978-2-294-70956-2 Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex www.elsevier-masson.fr Remerciements Le difficile mais nécessaire travail de relecture a été assumé par le Docteur Jean- François Doubrère et par Gabrielle Cadet. Experts en la matière, leurs appré- ciations ont permis de parachever cet ouvrage. Qu'ils en soient ici remerciés. Ces remerciements s'adressent également à toutes celles et à tous ceux, bien trop nombreux pour être nommés, qui ont activement participé à ce travail, aux professionnels qui ont apporté leur expérience et les résultats de leurs essais afin de perfectionner les techniques décrites et aux étudiants qui ont accepté de consacrer un peu de leur temps à la réalisation de l'iconographie. Francis Crépon Introduction Dans la quasi-totalité des pays, le terme physiothérapie désigne l'utilisation des agents physiques naturels ou artificiels dans un but thérapeutique. Ces agents physiques sont l'eau, l'air, le climat, l'altitude, la chaleur, le froid, le repos, le mouvement, l'exercice, le massage, l'électricité, les ondes mécaniques produites par les vibrations manuelles ou artificielles, les ondes électromagnétiques… Le terme physiothérapie désigne donc l'ensemble des techniques de thérapie phy- sique. C'est le sens universel du terme et il respecte l'étymologie. Les praticiens sont des physiothérapeutes. En France et dans certains pays francophones, on a conservé le terme de masseur-kinésithérapeute, pléonasme restrictif qui ne désigne que le mouve- ment, et on attribue au terme physiothérapie le sens de thérapie par les agents physiques, à l'exception du mouvement, de l'exercice, du massage et des tech- niques manuelles. L'électrologie médicale appartient au domaine de la physique et concerne les applications médicales de l'électricité : électrodiagnostic, échographie, électro- radiologie, électrothérapie… Électrothérapie désigne l'emploi de l'électricité comme moyen thérapeutique. Électro-physiothérapie, terme employé par le décret n° 96-879 du 8 octobre 1996 (Kiné Presse 1998 ; 113 : 10-1), puis par le décret n° 2000-577 du 27 juin 2000 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession de mas- seur-kinésithérapeute, désigne les applications des courants électriques et les applications des agents physiques produits par l'électricité : ondes mécaniques et ondes électromagnétiques. La première partie de cet ouvrage est réservée à l'électrothérapie propre- ment dite, c'est-à-dire à l'application des courants électriques directement sur les tissus et notamment à l'électrostimulation. Par ses propriétés antalgiques et excito-motrices, l'électrostimulation présente un intérêt majeur en rééducation fonctionnelle puisqu'elle participe à la sédation de la douleur et à la facilitation du mouvement. Les parties suivantes envisagent les techniques de physiothérapie produites par le courant électrique mais qui n'appliquent pas les courants électriques directement sur les tissus : ondes mécaniques, ondes électromagnétiques et biofeedback. Électrothérapie et physiothérapie © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Chapitre 1 Rappels et classification Points essentiels Les courants unidirectionnels sont utilisés pour l'électrodiagnostic et la stimulation du muscle dénervé ainsi que pour le traitement de l'hyperhidrose. Ils peuvent produire de graves brûlures chimiques dues à leurs effets électrolytiques si les modalités d'application, les précautions et les contre-indications ne sont pas respectées. Les courants bidirectionnels sont utilisés pour l'électrostimulation antalgique et excito-motrice. Leur innocuité et leur confort augmentent leur efficacité, leurs contre-indications sont plus limitées et leurs modalités d'application sont beaucoup plus simples. Plan du chapitre 1.1. Notions élémentaires 1.2. Brûlures électriques 1.3. Classification des courants : état – direction 1.1. Notions élémentaires Le courant électrique est un déplacement de charges électriques à travers un corps conducteur. • L'énergie potentielle, qu'on appelle également différence de potentiel ou ten- sion, s'exprime en volts (V). • La résistance opposée par le circuit s'exprime en ohms (Ω). L'impédance électrique mesure l'opposition d'un circuit électrique au passage d'un courant alternatif. • Le courant électrique est défini par son intensité qui s'exprime en ampères (A). Un ampère correspond à un débit de charges électriques de 1 coulomb (C) par seconde, c'est-à-dire au passage de 6,24 x 1018 électrons par seconde. En électro- thérapie, on n'utilise que des intensités faibles qui se mesurent en milliampères. • La loi d'Ohm, U = R . I , d'où I = U/R, indique que l'intensité est propor- (V) (Ω) (A) tionnelle à la tension et inversement proportionnelle à la résistance. Électrothérapie et physiothérapie © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 6 Courants électriques Le générateur à intensité constante (ou courant constant) permet d'éviter l'augmentation d'intensité lorsque la résistance diminue. • La puissance s'exprime en watts (W) : P = U . I = R . I² (W) (V) (A) (Ω) (A) • La loi de Joule définit le dégagement de chaleur provoqué par le courant élec- trique qui parcourt le conducteur : W = R . I2 . t = P . t (J) (Ω) (A) (s) (W) (s) 1.2. Brûlures électriques 1.2.1. Types de brûlures 1.2.1.1. Brûlure physique La loi de Joule (W = R . I2 . t ) nous indique que la chaleur produite est (J) (Ω) (A) (s) principalement due à l'intensité. La brûlure physique par effet Joule peut se produire avec tous les courants dont l'intensité est suffisamment importante. 1.2.1.2. Brûlure chimique La brûlure chimique est due aux effets électrolytiques des courants unidirec- tionnels qui produisent la formation d'acides sous l'anode et de bases sous la cathode. 1.2.2. Risques de brûlures selon la technique employée Le risque de brûlure est très différent selon que l'on considère : • les courants directement appliqués sur la peau pour pratiquer la galvanisa- tion et l'électrostimulation ; • ou la thermothérapie produite par des courants de haute fréquence (tableau 1.1). 1.2.2.1. Galvanisation, électrostimulation Les électrodes étant appliquées directement sur la peau, les normes des appareils sont très strictes et les intensités utilisées sont très faibles, limitées à quelques mA. L'effet Joule est insignifiant, il n'y a donc pas de risque de brûlure physique. En conséquence : • un courant bidirectionnel à moyenne nulle ne présente aucun risque de brû- lure, ni physique ni chimique ; • un courant unidirectionnel présente uniquement un risque de brûlure chimique dont il faut tenir compte dans le protocole d'application. Tableau 1.1. Types de brûlures selon la technique. Brûlure physique Brûlure chimique Courant bidirectionnel 0 0 Courant unidirectionnel 0 +++ Thermothérapie +++ 0 Rappels et classification 7 1.2.2.2. Thermothérapie Les courants de haute fréquence permettent de produire des ondes électroma- gnétiques (ondes courtes, ondes centimétriques, infrarouges) et des ondes méca- niques (ultrasons) qui peuvent atteindre des températures élevées. En thermothérapie, l'effet Joule est important et la chaleur dégagée considé- rable. Il y a donc un risque de brûlure physique si l'intensité est trop élevée, si l'appareil émetteur est trop près des tissus ou si la séance est de trop longue durée. 1.3. Classification des courants : état – direction Le courant électrique peut être : • à l'état constant ou à l'état variable ; • unidirectionnel ou bidirectionnel. Selon son état et sa direction, il présente des propriétés et des dangers bien distincts (figure 1.1). ÉTAT CONSTANT VARIABLE Basse Fréquence (BF) : < 100 Hz Courant Continu ou galvanique Très Basse Fréquence (TBF) : 1 à 10 Hz Contre-indications Aire cardiaque, région antéro-latérale du cou, pacemaker, spécifiques grossesse, phlébites… Électrostimulation Propriétés antalgique, excito-motrice, trophique Bain galvanique : traitement Électrodiagnostic et Douleur Indications de l’hyperhidrose stimulation du muscle dénervé Stimulation du muscle innervé DIRECTION UNIDIRECTIONNEL BIDIRECTIONNEL polarisé : + e t - omnipolaire Iontophorèse (diélectrolyse ou ionisation) ? Pas d’électrolyse Propriétés Stimulation prédominante : Stimulation prédominante : - impulsions asymétriques Pas de risque de brûlure Danger Risque de brûlure chimique chimique Intensité limitée : 0,01 à 0,05 mA / cm² de surface de la plus Précautions Facilité d’application petite électrode pour une séance de 30 min Contre-indication Pièces métalliques incluses spécifique - Risque de brûlure chimique - Innocuité Avantages - Effets, résultats, intérêt et indications restreints par le - Efficacité Inconvénients protocole rigoureux : intensité et durée de séance limitées - Indications élargies - Désagrément : irritation galvanique - Confort Figure 1.1. Classification des courants selon leur état et leur direction.
Description: