JANVIER > MARS 2016 ÉDITO PAGE 2 ACTUALITÉ PAGE 6 ACTIVITÉ PAGE 7 DANSE À BIARRITZ #64 PAGE 12 SENSIBILISATION PAGE 20 FORMATION PAGE 21 LE LABO PAGE 21 EN BREF PAGE 22 CALENDRIER PAGE 24 Z T RI R A BI T E L L A B N AI D N A L A M S E U Q TI N A L T A S E É N É R Y P N E E N AI T UI Q A D’ L A N O TI A N E U Q HI P A R G É R O H C E R T N E C U D N O TI A M R O F N D’I L A N R U Claire Lonchampt & Mickaël Conte, La Belle et la Bête © Olivier Houeix O J ÉDITO Mettant à profit les leçons de la Renaissance italienne, ces « sacro-cinq » positions dont on ne doit s’écarter comme de l’allée d’un jardin régulier, fixent alors la bonne marche des pieds. Celles des bras, puis de la tête et du corps aujourd’hui oubliées, seront définies petit à petit. Fait à noter, elles seront structurées autour d’un chiffre associé à la figure du pentagramme, qui répond symboliquement au chiffre de la volonté divine, à celui de la vie, à celui de l’homme, de ses cinq sens, avec la liberté de les utiliser pour chercher, expérimenter, s’affranchir de la routine. A ce titre, la fantaisie des chorégraphes empruntera bientôt au style D pittoresque des jardins à l’anglaise. Pour dire que « l’en-dedans » contraire aux usages et les ans le cadre du Pôle de coopération 6e et 7e positions sélectionnées au XXe siècle chorégraphique du grand Sud-Ouest par Serge Lifar auront largement fleuries avant créé en 2012 avec le soutien du Ministère de de figurer parmi les semences de la danse dite la Culture et de la Communication, le Ballet « néoclassique ». de l’Opéra national de Bordeaux conduit par Charles Jude et le Malandain Ballet Biarritz Le beau étant regardé au XVIIe siècle comme lancent un Concours de Jeunes Chorégraphes une promesse de bonheur, portées par la mode dont la première édition aura lieu à Biarritz et les conquêtes, les règles de la « belle danse » en avril prochain. Loin d’être un concours de s’imposeront partout en français par le biais plus, il se donne pour objectif de promouvoir d’un système d’écriture, mais surtout oralement dans son expression contemporaine ce que l’on et de corps à corps, puisque jusqu’au XIXe siècle nomme la danse classique. Mais osons parler la France fournira les nations étrangères des de « ballet de demain » (1), puisqu’il s’agit aussi représentants de son école. Toutefois, même si d’attirer l’attention sur son avenir, même si ce l’expression : « nul n’est prophète en son pays » sujet est usé jusqu’à la corde à force de vieillir. se traduit dans toutes les langues et qu’on proclame fraternellement que l’art est sans Parce que tout lasse. Parce que la mode ne patrie, là où le bât blesse, c’est que la plupart s’est jamais souciée d’être sensée et juste. de ces émissaires seront « forcés de chercher Par l’impéritie des pouvoirs. Par la faute des ailleurs ce qu’ils auraient dû rencontrer ici ! » (4) hommes. Par exagération ou une opinion peut- et qu’ils développeront ce que nous laissions être trop pessimiste, régulièrement, on entendit perdre. ce cri mêlé de larmes : « La danse se meurt, la danse est morte ! » Ces pleurs versés sur le C’est ce qu’il ressort de notre histoire si on tombeau de Terpsichore sont même à l’origine l’examine de près. Mais, pour retourner de la naissance de la danse classique, que le la légende dorée offerte à l’admiration XVIIe siècle épris de beauté qualifia de « belle d’aujourd’hui, il faudrait un livre entier puisque danse ». C’est en effet, pour « rétablir ledit Art de Jean-Georges Noverre l’inventeur français dans sa première perfection, et l’augmenter du « ballet d’action » (5) dont les conceptions autant que faire se pourra », pour lutter contre chorégraphiques figurent toujours au centre les abus capables de le porter à « une ruine des discussions, à Marius Petipa honoré par son irréparable »(2) que Louis XIV créa l’Académie pays d’origine d’une médaille de sauvetage en royale de Danse en 1661. Ce qui constitua son mer, ce qui explique sans doute pourquoi ses premier geste officiel, mais contentons-nous ballets permettent toujours aux paquebots de de dire : autre temps, autre mœurs, et de faire rester à flot, en passant par nombre d’efforts briller une autre vérité. novateurs oubliés comme ceux de Louis Henry ou de Jules Perrot, la France laissa tomber les Claire Lonchampt & Mickaël Conte, La Belle et la Bête © Olivier Houeix + Yocom D’évidence, trop occupés à former des plus illustres chorégraphes des XVIIIe et XIXe danseurs pour avoir le temps de s’asseoir, les siècle. treize « Académistes » nommés par le roi se vouèrent au « plus profond silence » (3). Aussi Cette énumération qui devrait suffire pour est-ce Pierre Beauchamps, le premier maître de faire entrevoir ce que l’on perdit, ne dit pas ballet de l’Académie royale de Musique (1669), que la création maintient la danse en vie tout autrement dit de l’Opéra de Paris (car, si Louis en donnant la main à un enseignement fondé XIV n’a jamais déclaré : « l’Opéra, c’est moi ! », l’Opéra c’est lui), qui fixa les principes de la « belle danse ». Citons : l’aplomb, la rigueur, l’élégance…, « l’en-dehors » sur lequel il y aurait plus à dire, vu qu’un système ouvert interagit en continu avec son environnement. Puis les « cinq positions » qui serviront d’alphabet à un vocabulaire capable de s’enrichir sans cesse, puisque l’esprit humain est toujours en action • • • et que la danse suit son évolution. 2 3 ÉDITO la table rase du passé n’alla pas sans quelques passions despotiques. Elles découragèrent nombre de pratiquants d’une langue jugée périmée, mais n’écrasèrent pas tout. On ne peut toutefois pas fermer les yeux au • • • sur une tradition renouvelée. « Tant que l’on a Parce que les temps se suivent et se fait qu’aujourd’hui la création, le répertoire, marché avec la tradition, écrit Léopold Adice ressemblent, du moins dans les grandes lignes, les conditions de l’enseignement de la danse en 1859, l’instruction dansante a été féconde ; en 1969, Jaque Chaurand, las d’entendre classique fichent le camp de chez nous. en revanche, du moment que l’on a délaissé qu’il n’y avait pas de chorégraphes en France Cependant, séchez vos larmes, car même si la les traditions l’enseignement a rétrogradé, n’a lança à Bagnolet le concours : « le Ballet pour mort se situe au cœur de la condition humaine, alimenté que le corps de ballet, a cédé la place demain ». Une idée fixe veut que Serge Lifar il serait excessif ou défaitiste de dire qu’elle est à l’école étrangère » (6). Léopold Adice désigne dont l’influence sur l’essor de la danse française morte ! Parce qu’à l’instar de l’air qu’on respire, ici l’école italienne, qui imposa sa supériorité ne peut-être contestée, empêchait alors les sans distinction de style, la danse est nécessaire, en France pendant près d’un siècle. Ainsi pour jeunes créateurs de s’exprimer. A dire vrai, il pour ne pas dire vitale dans un monde devenu exciter la sympathie et réussir mieux valait- ne régnait plus à l’Opéra depuis 1958, puis trop dur. Parce que dans sa forme historique ou il porter un nom fleurant bon les raviolis. De comme en témoigne l’article consacré plus loin actuelle, la danse classique remplit toujours les fait, de 1830 au début du XXe siècle, de Marie à René Bon, dans un besoin de renouvellement, théâtres où sans honte, on se laisse transporter Taglioni à Carlotta Zambelli, l’Italie fournit après-guerre émergea au contraire une foule de par le souffle d’un art ancestral qui naquit du les premiers rangs de l’Opéra. On sauvera, chorégraphes, qui peu ou pas soutenus par les besoin d’exprimer en mouvements les lois de Léontine Beaugrand, qui fit dire à son directeur, Nestor Roqueplan : « Elle danse en français : on ne se relève pas de cela ! » (7). Les autres traînèrent paresseusement dans l’attente de jours meilleurs, c’est-à-dire de directions qui ne sacrifient pas la danse au profit de l’art lyrique, ou bien choisirent sous un nom italien ou pas les théâtres plus actifs, les plus innovants. D’autres enfin récoltèrent les bravos à l’étranger, à l’exemple de Victorine Legrain qui après une carrière européenne enseigna à Turin. Fleur du paradoxe, plusieurs de ses élèves feront honneur à sa pédagogie en France jusqu’au seuil du XXe siècle. Autrement, on l’a dit, la mode n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux, ni l’indice d’un progrès, surtout quand elle est poussée par des inexperts qui déclarent la guerre aux usages pour s’instituer les organisateurs d’une révolution supposée bienfaitrice. C’est ainsi qu’au XIXe siècle, les intellectuels et la presse aux mains de la bourgeoise capitaliste bannirent les hommes de la scène pour privilégier les danseuses en costume masculin. Cette suprématie du ridicule sous laquelle succomba le danseur, s’étendit là où la France conservait son influence et se prolongea chez nous bien après 1930. Mais tout n’est pas sombre comme le désespoir, d’abord les modes passent, puis après l’Italie, un autre pays jeta sur notre terre de grands talents : peut-être pour nous consoler. Certes, ils reléguèrent loin du soleil, des hommes et des femmes qui sans la considération du « Tout- La Belle et la Bête © Olivier Houeix Paris » rénovaient la danse classique. Certes après l’heure italienne, il fallut se référer à un autre fuseau horaire, mais l’oxygène apporté pouvoirs publics durent se battre avec mille la nature et les passions de l’homme. Parce par les Ballets russes de Serge Diaghilev fut un difficultés. Au reste, en 1954, un « Concours- qu’hors de nos frontières, elle se porte plutôt bienfait. Ainsi, dans la fraîcheur de la nouveauté, Référendum du Ballet » en aidera quelques- bien, ce dont témoigne les candidatures les beautés de la tradition qu’exhalaient Les uns. Celui du « Ballet pour demain » dont le enregistrée à notre concours. Puis, l’histoire se Sylphides de Michel Fokine enthousiasmèrent jury sera longtemps composé de personnalités répétant « en farce » disait Karl Marx, parce que clairement les élites mondaines. Quant aux de la danse classique, ne se contenta pas de d’aucuns finiront un jour par adorer ce qu’ils ensembles masculins des Danses Polovtsiennes découvrir les grands noms de « la nouvelle ont brulé. Alors, un sauvetage étranger sera (1) Comoedia, à propos de Serge Lifar, 20 novembre 1935 du Prince Igor, ceux-là même qui ne pouvaient danse » qui feront circuler un vent neuf porté envisagé pour la ranimer. Raison de plus pour le (2) Lettres patentes du 30 mars 1662 composer avec les représentants du « sexe par des influences américaines et allemandes faire sans tarder en ayant foi dans nos propres (3) J.G Noverre, Lettres sur la danse, lettre V, 1803, II, p.40 laid », acclamèrent les danseurs de Diaghilev trop longtemps ignorées. Dans les années forces. (4) La sténochorégraphie, ou L’art d’écrire promptement la danse, Arthur Saint-Léon, 1852, p.15 comme s’il s’agissait de femmes. Sans le 1980, à la faveur d’une augmentation de (5) Ballet narratif où l’action dramatique se développait à moindre sens critique, ce qui justifiera cette budget sans précédent, il décida l’Etat à n Thierry Malandain, janvier 2016 l’aide de la danse et de la pantomime, se distinguait du récrimination d’un danseur : « Quelqu’un a élaborer une véritable politique en faveur divertissement mettant en valeur le mouvement pur. dit : " En France, on danse avec ses pieds ; en de l’art chorégraphique. Seulement, les (6) Théorie de la gymnastique de la danse théâtrale, Chaix, 1859, p.64 Russie, on danse avec son âme..." C’est bien révolutions se laissant entrainer à repousser (7) La Vie à Paris 1880, Jules Claretie, V. Havard Editeurs, possible, mais, quand on s’occupera de notre toutes les entraves, en quête d’un geste neuf p.109 estomac en France, vous verrez comme l’âme et original, « la nouvelle danse » fit du ballet (8) La Rampe, 3 janvier 1918 nous poussera vite ! » (8). classique la cause de tous ses maux. De fait, 4 5 ACTUALITÉ ACTIVITÉ Donostia / San Coproduction de la Biennale de la danse de Lyon et de Château de Sebastián 2016 Versailles Spectacles, La Belle et la Bête accompagnée par l’Orquesta Europako Sinfónica de Euskadi sous la direction d’Ainars Rubikis a été Cendrillon Kultur présenté les 5 et 8 décembre à la La Belle et la Bête Gare du Midi de Biarritz, puis les 11, à Limoges Hiriburua 12 et 13 décembre à l’Opéra royal à Biarritz et à Versailles du Château de Versailles. Sous l’égide de Donostia / San Sebastián 2016 Capitale Européenne de la Culture et du projet transfrontalier Ballet T, le Malandain Ballet Biarritz accompagné de l’Orquesta Sinfónica de Euskadi dirigé par Ainars Rubikis, présentera La Belle et la Bête au Palacio de congresos y música de Bilbao le 28 janvier, au Baluarte de Pampelune le 1er février et au Kursaal de Donostia / San Sebastián les 3 et 4 février. oueix Pparor garialmleumrsa,t iodnan s «l e Ccoandvree rsdaet iolan sli gn»e ddee H Olivier DEuornoopséteian n/e Sdaen lSae bCauslttiuárne , 2l0e 166 fCéavrpiietra leà n © 17h et 20h, un « Bal de la Belle et la Bête » o drill sera proposé au Teatro Victoria Eugenia Cen pour un public de 9 à 99 ans. Il sera animé o, une heure durant par Arnaud Mahouy Daniel Vizcay eBconiantrovruiitvrzié ae ldte e c«sé lldeè abdnraesnerasu edrrse ed mnusa eMnmièablraelen o d»r.aiginin Balaell eett & nei Gratuit Miyuki Ka sduers ipnlsaccreipst dioisnp doannibs lelas l:imite malandainballet.com/bal +34 943 48 38 60 +33 (0)5 59 24 87 65 Mickaël Conte & Claire Lonchampt, La Belle et la Bête © Olivier Houeix LA PRESSE EN PARLE Et suivre droit son cœur Que les choses soient bien claires : le C’est donc la faim au ventre, le cœur En ce début d’année, outre des manque d’amour ne tue pas, on en vorace, perdue au milieu de la foule venue représentations en France, Allemagne, crève, c’est tout. A petit feu, à tout petit goûter la sortie de création de « La Belle Suisse et Espagne, en association avec bouillon muet, le sourire aux lèvres s’il le et La Bête », que je m’installe de façon Danse Émoi - biennale 2016, le Malandain faut. Faire bonne figure est une stratégie précaire, sur une chaise sciemment choisie Ballet Biarritz se produira dans la nouvelle de socialisation ordinaire pour un paquet pour son inconfort et sa capacité à négocier grande région avec Cendrillon, les 16 et d’affamés. Mais même accoutumée à une avec la fatigue du jour en cas de faiblesse. 17 janvier à l’Opéra-Théâtre de Limoges. certaine dose de trop peu, de rien ou de Il y a quelque chose de fébrile dans le flot L’Orchestre de Limoges et du Limousin pas grand-chose, au cœur de l’exaspérante de spectateurs. Une tension particulière sera placé sous la direction de Philippe Hui. cacophonie de la solitude, force est de aux soirs de première, un pépiement constater, sismographe braqué sur l’âme, nerveux qui vous gagne, vous envahit, vous la persistance du chuchotement et des dépossède de vos pensées, jusqu’à être lueurs. Je sais ce soir qu’au fond du placard apaisé enfin par l’obscurité qui se fait et les intime tambourine le secret espoir que la premières notes de Tchaïkovski servies par puissance de feu de Thierry Malandain, l’orchestre symphonique d’Euskadi. être plein et entier, artiste potentiellement aussi affamé d’amour que nous le sommes, • • • pourrait bien enchanter le dîner. 6 7 ACTIVITÉ ACTIVITÉ désirable et le corps sacrificiel de la Belle C e n’est pas la première fois que LA PRESSE EN PARLE de plus en plus maîtrisé, rayonnant d’ors Thierry Malandain se plonge dans grisés aux accents de lune (on pensera la création d’un ballet en s’inspirant • • • oueix sdouu vteenmtp asu xe rto bcoesu lceouurl eduer dseo llueinl e,d ceo uPleeauur dpl’uusn dceo n1te0.0 Srae pCreénsednritlalotino ndse jo2u0é1e3s, davaencs H Olivier d’Âne). lien comntoensdtaeb lee.n tCieer,t tea acnonnéneu leu nd irseucctecèusr D’ailleurs Jean Cocteau dans son film de Lbela njocu :r l’saer tifsatiet,, storoni sc odrapnss,e suorns, âemne .n Iol ifra uett Versailles © Meaustap irisnè tsve ordrioeci m spqouunee pplè’airdre yu lnlme areleatndoceuo.r r edL eei snl ads iœBciebulllrees duCnueep enMnodaualvanentl,dl ea ilcnar éaBvtaoiolclnea,tt iLoaBn iBaerarllriettzi s ettipq lruaé esB eêntdteue. 1pte9err4rsi6fio anannvtaa egitte f draoàg ninlleaé, mufonei nsr aôçblaeên tcet e ente tvtr uallh nàoé mrBaêmbtleee,,. un certain humour métaphysique pour de comptent les épaisseurs de broderies, chorégraphe ne pouvait assurément pas se Son amour pour Belle sera dès le début représenter la dualité de l’être par un trio. oyal dépouillent leur blonde et douce cadette contenter de « refaire » un nouveau ballet total et exigeant, brutal et sensible. Il est R Ofaçuo unn ypine-nycahnagn ts eploounr luanqeu evlilsei oonp oproiesintitoanle, Opéra egnen staimuteinllat,n cto. mOmn es oe nr épjloounigt esroaittt elems ednoti getst nunarer aptiifè. cIel tqouuir nper elan dp asgees préofuérr ennocuess ldivarnesr ennat uprreo ies aàu dvaegs ed. émCeotntse ets itluutatteio cno ndtr’eê tsrea ideOnniuts es uorendlvs étsep-enceuten le detta tson ’uemctne êg mseeimnte d uptrnoleeiuntmrétb peisneleltro pnréél etsv uoitedlavlélle esniimnrt fi,e ndnsieet. Belle et la Bête, dcLpoelau nnsfisc onuusrnp n essex a ondbtceiotq uîutlaeaei rse dje eemtu inalroeriséu eklaelosm ucmohmuaesrim se uvionesp enlu eul nesp n’eldtussest. cMeatties sohuisst oqiuree lleen fcohrmanet é?e et la dépasse. hviyeb rciodme ml’uénloei ganvee c dBee llle’a, mcoe uqr uie tl ’adffl’uignee. dire la complexité de la création et du La direct vers la richesse perdue. Je retrouve geste artistique, de dompter les démons, mon indignation d’enfant, décuplée par d’apprivoiser les affres, d’harmoniser les la faim d’amour. Peut-on tuer le père par sl’eénptuimree, nlat sq, udinet escsheenmcein ?er vers le beau, aqmu’ouunre p! oPuèrr eu neet mBêètree ?s ’iPl lulet ôfta lldaeitu. xE tfo lias oueix H Mais bientôt le conte et sa douce Aég apreéi,n es’ epsltu sré ftuagrdié, ldea npsè rle’a, ndtraen ss yllav ensturiet foabtustmin éd. uM coainst es otmoumjoeu rtso uptaer,t icuunl ièprèerme enset sào suaf frsaanucvea gineroiue,ï el edse hlua rBleêmtee,n atsb amnudeotnsn déee Olivier mintyésrtiiefiucar tidoen l’la’ertmispteo retenn ts osuuffrr alnec em, osonrdtee eimt agaer istsoaicsriastsiaqnutee , dMea lalnad aBinê tec.o nvDo’qunuee suesraag eesn cdour et,e mpopusr eanin dsié dsiigren,a ncot nàf osarm fiéll ea ulex simonm erentsoeu rv oàu sl’ éstaaisti sdsee nnt aàt ulare g, osrogne asguor nuine Bête © dcrpdeoreeliu ingldr’tio eooremun spb,tp a lsectj i ’onev«yésa et ilq nsuéultsér,ei ag ,cin eneqrlsre uno eieultdl c eliievd ase»no rttutda ixbsee s lteecl amaoc umhBexanêm tdtto ee’yh. u aiuneLnnreat. laqàaav uu etabpocso uui nripssd adsei aerr,ns mlocafneqorén unmaeduglmeilsee se, a llna’ani tmnltaieitlmaue g radignlt’i uaaefabin drnleeeut a mfvsdatieenieqr t vuapecseriot loilpnqeprtuuêreeext, gavechiiseemton-ilasdi len rhsetvo e r?dma eiBPmm easeelosln envét rpcpashuoiim oiusciréexo n.n setSat.ta ru aDcvlireer’iesafirs ueilvàtraa é ln lap’tp o etarmeadrnu rode liarn d eds’v u eeisnesti clLrp’é’rAaueurdns ncaiioleegennsi o, d sm olpL’ aaaedgmmcent oericefinuo qrtr ouddqseeeou s di tTdeeshe re arl a«inbd allBiaetteo slP selp,ean u tfiheaisntuéé ,tt elioaqpsr uridBseeaeês nnst»éest. Conte, La Belle et la Oc’ens td aqnusee cuen pmeteint umeto,n odne seosut rfitr,iv oonle ,j oquuite, sa’uaxc clèovmrepsl,i rlae s vaonys afagielluirr :s l’ae ncoduoprte, eestt l pe opretétiet ll’ao vni ssioonn gdee ql’uuen ipoonu cr hcaer npeèllree deen sda étreonudtree, lpar inmcéet armadoierpuhxo, suen ed em lé’êtatrme onrpohctousren eô teéne Mickaël voulez-vous. Quand soudain l’un des matin porte la blancheur éblouissante enfant avec un autre homme, quel qu’il à la vue, voilée de pudeur, enlacée dans & immenses rideaux noirs qui seuls feront d’une rose iridescente, virevoltant sur soit – bouclier définitif contre le tabou un rideau-refuge, préservée par le secret ouy h décor d’un bout à l’autre du récit – abri, le plateau, arrachée contre son gré au universel de l’inceste filial – relève d’une des nuits et de la première étreinte. La Ma refuge, sombre forêt, antre, espace-temps corps et à l’âme de la Bête, scellant pour scène insoutenable, où le fantasme fait de lumière solaire qui incendie le plateau, le ud dissocié, intimité retrouvée – absorbe la jamais le destin de la Belle. Consolider un l’amoureux un satyre, de l’amant une bête somptueux océan d’or liquide disent la Arna fête moirée, tandis que les oripeaux du royaume, redorer un blason, s’acheter une à abattre. puissance de la sève pulsée par ce rêve bonheur bourgeois jonchent peu à peu la respectabilité, calmer un courroux divin, d’amour, qui irrigue jusqu’aux démons de scène sur les sonorités sourdes du basson épargner des vies ou arrondir des fins de L’instant des retrouvailles, lors du retour la Bête, jusqu’à l’artiste enfin réconcilié et de la contrebasse. La pauvreté s’invite mois… du patriarche au logis, donne d’ailleurs corps et âme. au dîner, grise, austère, discrète mais l’occasion d’un magique et troublant sûre, sans complications ni entrechats. Le Il est toujours déconcertant de constater « pas de deux » entre père et fille, si Saurait-on jamais vraiment donner à un Le philosophe allemand Konrad Fiedler Mais la figure de monstre sans cœur et dénuement, c’est simple comme bonjour la facilité avec laquelle est livré le corps affectueux, jouant d’une sensualité si artiste tout l’amour qu’il mérite. Saurait- avait fait de l’activité artistique un des dominateur, se transformera en celle d’un lorsqu’il n’est pas une éthique mais un des filles au profit des familles. La Bête franche, d’une familiarité si chaude et on comment faire d’ailleurs… Des chiffres sujets les plus importants de ses œuvres en être amoureux, face à Belle. Les rapports destin. est horrifiante et ténébreuse, certes, et le déliée qu’on en vient à douter du lien de vente ? Des critiques ? Des taux de soulignant sa capacité de rendre visible le entre eux dès lors s’inversent. filial, à vérifier mentalement la distribution réservation ? L’applaudimètre ? Des mains réel. Et pour aller plus loin sur ce concept, Son sentiment d’amour envers elle lui fera des personnages pour s’assurer que l’on ne serrées ? Quel code social utiliser pour il affirme que cela est possible « à condition dévoiler tous ses secrets, des symboles que fait pas erreur. Et subitement, on souhaite transmettre à Thierry Malandain que les de le concevoir comme une activité, et non nous retrouvons dans ce ballet : la rose, qui avec ardeur et anxiété que la Bête surgisse. éternels débats sur la nature de sa danse, comme simple réceptivité ». Cela pourrait représente la beauté et la perfection ; la clé, Gendre idéal ou amant bestial peu importe, que les critiques bonnes ou mauvaises sur justifier l’approche originale utilisée pour le moyen pour parvenir à la connaissance que l’être lunaire au visage sans nom, que son travail, ne nous racontent finalement cette création où l’aspect narratif et la et à la réalisation ; le cheval, la mesure du l’être de chair et de nuit vienne donc enfin rien sur ce qui nous importe réellement, réflexion sur le processus de création sont temps et symbole de vitalité ; le miroir, s’emparer de la Belle, qu’elle arrache au sur ce qu’on aimerait qu’il sache sans intimement liés. porte d’accès à un monde d’illusions ; ueix regard et aux enlacements paternels cette ambiguïté, comme ça, à plat, comme le enfin le gant, symbole de la main du o Olivier H jeune fille avide d’amour. Et vite. mouebslsiaég ele écmonetregneaun mt adi’su nd ornêtv el ad soennts aotnio na Ecent teef fceot,n Tchepietriroyn M ena lainntdroaidnu misaent te onu œtreu vleres cmréoarateliutér, eqnu ip daessvarnaitt pinairt ilear b leeas uhtoém. Lme ebsa àll elat © La rencontre entre la Belle et sa Bête, persiste violemment : sa sincérité, protagonistes classiques du conte, trois s’ouvre avec un grand bal : les costumes Bête entre l’innocence à déflorer et la bestialité son intégrité et son exigence nous autres personnages qui représentent l’un sont somptueux, les musiques d’Eugène Belle et la àVva oamupspp itrrriiavqvoueiesrses erd nuste 1troa9u e dtse’iuès cnlleees , bilmoeraasugqteuése dalabe sjroeéulcunietes. bdhaoeu utlceeevst elturesm enéièptr.ie psLh ’séaolnénigeta unndc eeb aeul’têm tlaree b giédennaénfarsoi ssalinetést lCl’eAo rrdpteissr tneei te lrus eis-som nIên mÂstmein ec(A ts(rM n(aDiyuaudnk iiMe lK aVahniozecuyay)y). ,o U)s onenet Ouclnaneses giquduianeness .e dec oTncçhuaeï kosevlsokni adcecso mppriangcnipenest La fille au corps défaillant et abandonné, qui rappelle à nos chuchotements et nos trinité parfaite qui pourrait évoquer un devenue met de choix pour une prédation lueurs qu’il n’y a d’autre chemin que de concept religieux. Il se constitue ainsi une nuptiale et charnelle, est couchée sur la suivre droit son cœur. sorte de parallélisme entre la Belle et la table, offerte à la dévoration symbolique. Bête et cette triade. En fait la Belle réussira Des répliques ardentes de cette vision n Eklektika, Sevàn l’Hostis, avec ses sentiments à faire ressurgir la originelle ponctuent l’apprivoisement 6 décembre 2015 Bête, et leur histoire constituera le résultat • • • réciproque, la Bête devenant sourdement visible de l’activité de l’artiste. 8 9 ACTIVITÉ ACTIVITÉ ueix o H LA PRESSE EN PARLE d’un processus de création et d’élévation Raconter une histoire par la danse de façon Olivier © des costumes de Jorge Gallardo, et du velaen rBcsoi erlnean êbatlereea udetené lc.a h LDaena tnpésu epb adlirce c Lfery aobnnaçl al2ei0st 1lpo6or. su» r drea àlpvee ascns e pu e ql’!tua itpO’sea ulcnletoar megs oeml i’tae drc tulo e dmsu ppg rrrneaémanhrdeireansrt,s einbuc’rlhe,e so itprl éealgunr ri ta eofpfaufhuesett, Belle et la Bête ppdsérieeqi nducseli ’pnédacc’leha snaé nilmqégmueai ue xnpd,te a randmjoseeéu t,dt teeé ncpàtor or,làga r uelpansr esoaB fnteoatln lbedl eepd uaeàrr n11 Cdhércoenmiqburee s2 d0e1 5danse, Antonella Poli, él’geaspleamcee nett faleir ete vmopyas gaeur slsei sspoeucvteantetu qr udea nlas pt, La ruenv eéntairt ds’ee smproitn mtreoru pvaénrito.diquement, dans m • • • trame de l’histoire l’exige. Or, Malandain ha Adi gnnoeu vdeea u esgcurâètcn lee’i sd aéeuet glveéasn -i«ea tl-ecvh diaeesn ssteé rp d»a’ urlen’ur nlevesa sdptiaefrf élrr’ieadnuettaerues & Claire Lonc Icmlh uosriaéqrgurrievasep himqquiuneees u redss’e,a papigunrisaein ndtd eus suPœra vuivldlroeenss tous les éloges tdieré copuarr àle sja rddainns, etuarnst ôetu dx-em jêamrdeins, àt acnotuôrt, Conte dp’aArframiti dec,i seplée upt-aêrt reJ ohlen bNijeouum eliee r psluusr Lentement on rentre dans le cœur du conte « Mais comment diable fait-il pour toujours cersépaancte sa ianvsei c àu nche arqeumea rfqouisa bdlee éncoounvoemauiex Mickaël lm’inaicso nesnis tagnétneé raml ulseiq uceh odixe dTec hperaerptintiionnes, et la chorégraphie acquière une dimension innover tant au niveau de la chorégraphie de moyens. Une autre de ses idées, et non fortes aide notablement. Malandain, ici, a psychologique. Belle interprétée par Claire que de la mise en scène, à chaque nouveau des moindres, fut d’évoquer l’histoire par frappé fort en mettant son conte sous le Lonchampt fait lentement et délicatement spectacle ? Comment diable fait-il pour un « artiste-narrateur », faisant ainsi du signe de Tchaïkovsky, avec des emprunts résonner sa beauté, tant physique que deviner, devancer même, les desiderata théâtre dans le théâtre, et l’on pourrait divers notamment à Eugène Onéguine et morale, puisque elle accepte de sauver les plus ardents de son public ? Cela doit d’ailleurs regretter qu’il n’ait lui-même Hamlet. Mais l’essentiel y reste lié à la 6e son père avant de retourner et embrasser faire maintenant plus de trente ans qu’il investi ce rôle... Quant à l’entrée et la Symphonie, la Pathétique, qui conduit vers Bête (Mickaël Conte). Avec toute sa m’a été donné d’assister aux premiers sortie de ses personnages, pourquoi - entre une fin angoissante et lourde de sens, alors laideur, celui-ci est parfois au sol, le visage pas de Thierry en tant que chorégraphe autres - ne pas les faire passer carrément à La Belle et la Bête tiré de Madame Leprince de Beaumont, qu’on se demande si le chorégraphe va couvert d’une cagoule noire. Il exprime néo-classique pour le suivre régulièrement plat ventre sous le rideau ? Une manière une nouvelle et toute autre embarquée achever son ballet sur quelque pas de deux toute sa souffrance et sa force sans jamais depuis dans ses pérégrinations dans comme une autre peu conventionnelle, il de Thierry Malandain : au pays des contes, mais encore chez le jubilatoire peut-être, comme il est d’usage. excéder dans la violence. Son état d’âme notre vaste monde, et cela fait plus de est vrai, mais aussi ludique qu’originale, Roi-Soleil où le ballet a été présenté en Mais non, les eaux glacées de l’Adagio Beau et sombre est bien mis en valeur par l’exécution de trente ans que je m’émerveille de son de rompre avec les habitudes. L’œuvre avant-première, avant la création officielle final se referment sur un univers qui n’a été mouvements glissants et silencieux. Les imagination débordante et débridée, de est en effet émaillée d’une foultitude de l’an prochain à la Biennale de Lyon. Le que rêve, un voile recouvre les danseurs, passages entre les différents moments de la son inventivité, de son éclectisme, de son petites trouvailles de cette sorte, plus « C’est avec les vieux contes que l’on problème de Cendrillon était affectif, celui les ramène dans le néant, et l’artiste avoue pièce sont marqués par les déplacements courage aussi car il en faut une bonne dose divertissantes les unes que les autres, fait encore les meilleurs ballets ! Et les auquel Malandain s’est ici attaché est son échec et son impuissance. du rideau qui passe d’un côté à l’autre de pour maintenir de nos jours contre vents toujours sans prétention, lesquelles chorégraphes n’en finissent plus de puiser autrement profond, il soulève des vagues la scène, (presque comme pour feuilleter et marées les spectacles de danse classique donnent une nouvelle dimension à ce à ces sources de l’imaginaire mondial de méditations, et le chorégraphe toujours Heureusement les interprètes, parmi les un libre sur une tablette) et par les dans un paysage presque totalement ballet parsemé de piques d’humour qui, un renouvellement incessant pour leur épris de quête métaphysique, voire meilleurs éléments du Malandain Ballet personnages qui incarnent le trio « créatif, conquis par la danse contemporaine ! cependant, ne nuisent point à son extrême modes d’expression, la portée de leurs mystique, s’y est plongé jusqu’à l’âme, qu’il Biarritz, se sont pénétrés en profondeur hors du conte ». Bref, le dernier né de Malandain, La Belle raffinement, confirmant un chorégraphe messages, les fils à tresser pour remonter fait incarner par une sorte de triade dont de ce message complexe, et en graduent et la Bête, est un nouveau chef d’œuvre d’une extrême sensibilité, plein d’esprit et au plus profond des angoisses, des peurs on perçoit difficilement la composante au très finement l’évolution. De la belle Les images de leurs corps nous font et, réellement, le mot n’est pas trop fort. de talent. Je ne terminerai pas sans évoquer et des désirs humains. Après les quêtes début du ballet. Puis, comme il est normal et souveraine Claire Lonchampt, sortie penser à des états de recueillements et Il était logique qu’après le colossal succès l’excellence des interprètes, tant les identitaires du XIXe siècle, les russes s’en dans une descente en soi, tout s’éclaire d’un album romantique, à l’étonnant d’explosion ; ils sont toujours rapprochés, de sa relecture de Cendrillon, d’aucuns danseurs magnifiques dans leurs costumes emparèrent pour de grands spectacles, peu à peu et se fait nécessité. Mickaël Conte, Bête puissante aux indispensables les uns aux autres, en lui susurrent à l’oreille de s’attaquer à un chamarrés d’or que les musiciens car, lors tandis que les Ballets de Diaghilev s’en sauts impressionnants et à la souffrance coopération mutuelle. D’ailleurs un artiste nouveau contes de fée... Or, La Belle et de cette avant-première dans ce fabuleux détachaient ensuite, soucieux de sujets Car contrairement à Cendrillon, beaucoup contagieuse, outre la superbe précision ne peut jamais travailler sans faire agir la Bête est une œuvre qui n’avait jusqu’à écrin de l’Opéra Royal à Versailles, le neufs. Mais le Kirov et le Bolchoï remirent plus lisible, il s’agit ici d’un ballet codé, d’Arnaud Mahouy et la force expressive de ensemble corps et âme. La partie finale présent, à ma connaissance tout au moins, Malandain Ballet Biarritz était accompagné à l’honneur ces féeries souvent lourdement avançant à pas de loup pour dévoiler les Frederik Deberdt, père de la Belle. Parler ici de la pièce, sur les musiques de la Valse été traitée par l’art de Terpsichore que par par l’excellent orchestre Symphonique démonstratives conçues pour montrer ressorts cachés des êtres : la césure due aux de néo-classicisme s’impose par le style des de la Symphonie n.5 et sur le Finale- Ethéry Pagava en 2013, ce sur une musique d’Euskadi dont les timbres éclataient, leurs superbes danseurs, et que Noureev apparences, la déchirure de la différence, le portés, le dessin des ensembles, la qualité Adagio Lamentoso de la Symphonie n.6 de Ravel. Comme pour Cendrillon, ce démultipliés par l’acoustique étonnante à Paris allait imposer à Paris jusqu’à ces désir de transcendance. Malandain a repris des costumes, élégamment traditionnels, « Pathétique » de Tchaïkovski, ouvre les conte dont l’une des versions les plus de l’Opéra Royal. Voilà un nouveau chef jours. de Cocteau (on rappelle son film fameux de et même l’intrusion de quelques pointes portes à la réalisation des sentiments : Belle anciennes remonte au IIe siècle et qui a été d’œuvre qui, tout comme Cendrillon, fera 1946) le thème de la souffrance de l’artiste, pour la petite Patricia Velázquez, dans le retrouve son père qu’elle peut finalement immortalisé par Cocteau en 1946, est truffé sans aucun doute date dans l’histoire de la Pour les autres, Contes de Musaeus, partagé entre l’esprit et la chair, la forme et rôle de l’Amour. embrasser, elle habille ses sœurs avec de concepts et symboles moralisateurs qui danse. » de Perrault, de Grimm, d’Andersen, de le fond, l’exposant avec le trio évoqué plus ses robes de reine malgré leur jalousie et nous donnent à réfléchir sur la dualité de Dumas sont revenus en foule inspirer les haut, deux hommes et une femme dont Mais ce n’est là qu’un mot, pour essayer elle retourne au château pour retrouver l’être ainsi que sur des valeurs souvent n Critiphotodanse, Jean-Marie Gourreau, chorégraphes d’aujourd’hui, tels Neumeier la présence intrigue fortement. Par-delà d’englober ce style si complexe, riche Bête. Belle avec son acte reproduit l’idéal perdues, en l’occurrence l’amour filial, le 13 Décembre 2015 (Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, La la très habile registration de l’action grâce de strates pas toujours faciles à démêler, kantien de beau exposé dans la Critique courage et l’abnégation, l’affrontement du Petite Sirène), et Jean Christophe Maillot à des pans de voiles noirs qui manipulés qui révèle l’originalité profonde de son de la Faculté de Juger et l’amour en sort danger, la pitié, voire même, le sens de la (La Belle, Cendrillon, Casse-Noisette) de sans cesse, définissent les lieux de l’action, auteur. Et le ballet est certainement à voir vainqueur : « Toute vérité ou légende qui beauté. Preljocaj (Blanche-Neige), et Maguy Marin l’artiste mène le jeu et s’en trouve dépassé. et revoir, pour mieux cerner sa subtile ens’et stm qoun’turnéee Tdoaunrs ddee Bs ambeilll iseir sl’ admeo ulirv rnees Thierry Malandain a choisi d’ancrer ce oueix (MCeanssdér,i llognr)a àn Bdeésa tricdea mMeass sind eut Gbenareovqièuvee. Schi eprecnhdea àn td uécnrey pptreerm uinèree m diesme ie-nh epularec,e l’qouni pSyromgprehsosnioiqnu. eO nd ’Eféulsikciatdei , audsisriig él’ Oprcahr esstorne H la rend pas cohérente. Les choses qui te ballet d’action narratif et très théâtral O. Aujourd’hui c’est Thierry Malandain, semble compliquée, tout en savourant chef, le Letton Ainars Rubikis, qui après scoonntt eos ffoeurt evsé rsitoéuss, nmei lsleosn tf aqcue’tutense, tcooumr mdee sTucrh aidkioffvésrkein, tlse s eSxytrmaiptsh odneie s p5a retitt io6n, sa indsei Bête © qsyumi bdoélciqiduéems uennt r étproounvdea ndta àn sse sc eqsu eusntiiovenrss, urennec onmtareg ndifieqs ude eucxh ohréérgoras pdhuie , colna tev rfaaiiet aav loivirr éé tuén à fi lnaa pl edine el aa uP adthébétuitq udeu dspee lcat apcllues, BGecosaotnb eseteilhdn esè i r pdelha’ alnaemssse ou sunearnev tendicmee eclseneestts st elpiee ox iépdpsréaiieemss, .é» qsC, ueéde cab rnailvs’lo laelinett càuqh nuo ’uEruéngggaernè antp,me h uireseO,igq nouréreeggm ue iaqnrudeqi eu aelbtuv laie rHmiasaeitmeinodtlne sta .c dodaSmp’iu tmnéleeea o, La Belle et la upOnon u trr aesvemasi ptf ulinidt eépsjà.o uer us eàs slu’Orspaéurtas , Ruony ajal rddine bllpoeaasrsr sd c, ueolulaen xr eêddstértee li sscul a’ssatip etdteseisnsnesdet uimosan bva eluaàcb dlle’uléasom,q buqooeutuliilo eloen vp. elpeDrosuèséresss Thnha uuCtiolelen tuceexn,ru t1 ec4.l a»ds ésicce.cmobmre, J2a0c1q5ueline cào ln’etex porerisgsiinoanl doeus bsieennt iqmueen tl’so nd es ’la’tatratcishtee éptaor nnleasn teb alilnevteonmtiavniteés bfeiervne nptse rcdeep tibl’alerst D. Vizcay Vnoerusvaeillllees inesnp i2ra0t1io3n, , uanv eecx eumnpel eC edned rcielltotne slae nbteismtieanlittsé éàv loa ltueenndtr edsosuec eetm àe lna ts,e anlslaunatl itdée, envers l’œuvre qu’il a créé. Ce n’est pas du chorégraphe, c’est toutefois dans & qui depuis a fait un triomphe autour du la souffrance de la bête, sa peur de se un hasard, si l’Artiste se retrouve sur la la scénographie que les trouvailles se nei monde, réclamée partout pour son chic laisser apprivoiser et celle de la belle d’être dernière scène du ballet cagoulé comme révèlent les plus fascinantes, témoignant M. Ka inventif, sa vivacité piquante, sa douce conquise, au-delà des critères normaux de Suite la Bête, car tous les deux ont été auteurs d’une maîtrise exceptionnelle de cet art. poésie. Voici avec La Belle et la Bête, la séduction. Moments forts où la beauté au prochain Numéro 10 11 LA DANSE À BIARRITZ # 64 LA DANSE À BIARRITZ # 64 René Bon Disons d’emblée, qu’en dehors de ce s’adressent à l’esprit et au cœur du travailler tous les jours rue Saulnier à un réintégra le Palais Garnier en 1947. Cet qu’il laissa dans les mémoires et les films spectateur. Bien des espoirs, spéculant sur coût abordable pour mes parents aux épisode ayant été détaillé par Florence témoignant de son étourdissante virtuosité, la facilité seule, ont sombré dans l’inconnu, revenus modestes. En même temps que le Poudru (1) et Jean-Pierre Pastori (2), notons la carrière de René Bon est peu documentée. sans jamais devenir artistes de la danse. lycée et les leçons chez Maître Léo Staats seulement avec l’auteur de La Beauté du Surtout rien ne s’est dévoilé à mes recherches C’est pourquoi, celui qui enseigne cet art (derrière Suzanne Lorcia, Serge Peretti, diable que le soir même de son exclusion, à propos de spectacles à Biarritz. Toutefois, si difficile doit savoir quoi faire : quoi Madeleine Lafon de l’Opéra), je deviens grâce à l’amitié de l’industriel Jean Beau parmi les nombreuses étiquettes publicitaires faire, pourquoi le faire, comment le faire figurant à l’Opéra-Comique, puis figurant Yon de Jonage, Serge Lifar trouva refuge qui tapissent sa malle à costumes, on devine et surtout… voir ce qui n’est pas fait ». danseur, danseur au cachet, danseur au en Aquitaine, au château Haute-Barde de l’adresse d’une villa et d’un hôtel à Biarritz, René Bon mois, et ensuite au salaire fixe dansant Villenave-d’Ornon, puis à Guéthary. Fin ainsi que celle du Casino municipal. Il y aurait beaucoup en 1er danseur. » 1945, à l’invitation de l’impresario Eugène paru plusieurs fois, notamment lors d’un En matière d’anecdote, encore plein de Grünberg, il prendra la tête du Nouveau tirage de la Loterie Nationale, qui avait alors panache malgré la cinquantaine passée, « Après environ cinq cents apparitions Ballet de Monte-Carlo. Succédant à lieu partout en France. Mais aucun article de afin de montrer par l’exemple qu’il était dansées de sept à seize ans », c’est en Marcel Sablon comme directeur du Casino presse ne se souvient du pas de deux de Don possible de maîtriser les difficultés sans user 1940, sous la direction de Constantin de Monte-Carlo, Eugène Grünberg avait Quichotte qu’il dansa avec Janine Monin. de tensions excessives, avant d’exécuter Tcherkas, que René Bon débuta sa été chargé de renouer avec le lustre des Quant aux autres sources, les programmes un « double tour en l’air », il se préparait carrière professionnelle. Par parenthèse saisons chorégraphiques monégasques. par exemple, l’action du temps, secondée en cinquième position avec dans une main et pour démentir l’idée que la création Seulement, comme le racontait Boris par la négligence des hommes font que les une cigarette, dans l’autre son briquet, chorégraphique fut longtemps un pré- Traïline dont le souvenir reste ardent étagères locales sont vides. Cependant, parce puis après s’être élancé au ciel, retombait carré masculin, depuis 1879, le Ballet de à Biarritz, l’engagement de Serge Lifar qu’elles redonnent vie à un pan de l’histoire vif comme un chat, la cigarette allumée au l’Opéra-Comique n’avait pas été conduit fut jugé inacceptable par les croupiers, de la danse française oublié, ignoré, voire bec. Une prouesse à faire mourir de dépit par un homme. Elève de Nicolas Legat à les machinistes, les musiciens… alignés occulté, les notes de René Bon offrent un les garçons, mais aussi capable d’épater Saint-Petersbourg, Constantin Tcherkas sur les syndicats parisiens. Quant aux intérêt. C’est pourquoi, je me suis décidé à sublimement la galerie féminine. Car cabot avait rejoint en 1923 les Ballets russes de danseurs, bien que fraîchement syndiqués, les publier en les éclairant de commentaires. dans le sang, René était aussi constant Serge Diaghilev. En 1930, il entre à l’Opéra le « choréauteur » restait à leurs yeux une q René Bon © photo X, 1953 amateur de femmes et dans une classe de Paris puis à l’Opéra-Comique, où, de Au préalable, avant d’oublier à mon tour, mixte, il n’avait souvent d’yeux que pour 1933 à 1946, il ajoute à ses « élastiques confions que je suivis son enseignement elles. C’est pourquoi, lorsqu’il quitta son bondissements », un talent de chorégraphe dès l’âge de treize ans à l’Académie studio du 4e arrondissement pour la Cité que René Bon défendra dans Un Jour de Danse de Rambouillet que dirigeait Véron, où officiaient Raymond Franchetti d’été (1940), Ma Mère l’Oye (1942), Fête Monique Le Dily. Une pépinière d’où et Gilbert Mayer, tout excellent qu’il était de Jadis (1943), Kermesse (1943), une sortiront plusieurs générations d’artistes, et en accord avec lui, je privilégiai les cours « parade foraine » dont le livret concorde parmi lesquels Aureline Guillot, danseuse donnés par ses deux collègues. Il les suivait avec Les Forains que Roland Petit régla en à Biarritz jusqu’à la saison dernière, mais également, de là, nous deviendrons bons 1945. René Bon cultivait alors son art au aussi Isabelle Guérin, étoile de l’Opéra de amis. Palais Garnier auprès de Serge Lifar et de Paris : ma partenaire, au temps où René Gustave Ricaux, merveilleux pédagogue. venait à Rambouillet donner des cours Né à Montpellier, le 30 août 1924, d’un d’adage, autrement dit, nous enseigner la père employé chez « Braye et Cie, tailleurs » « En juin 1943, ou avril, je rentre sur technique que réclame l’art de danser à et d’une mère professeur de piano, René concours deuxième quadrille à l’Opéra de deux. A ce sujet, afin de nous aguerrir à Bon prit ses premières leçons à l’âge de Paris. Ma charmante première partenaire la scène, Monique Le Dily nous présentait sept ans, sous la direction de Madame du corps de ballet, pour ma première tous les ans au vénérable concours de La Céréda, maîtresse de ballet de l’Opéra entrée sur scène, fut la coopérante et Scène Française. En 1977, sous l’œil de municipal de Montpellier. « Quelques délicieuse Renée Jeanmaire déjà deux Serge Lifar nous y décrocherons un 1er prix années plus tard, écrit-il, c’est avec Jeanne catégories au-dessus. Le concours suivant A vec la verve facétieuse avec Don Quichotte. René dont je suivais Langlois et Juliette Davin, les nouvelles (septembre 1943) me voit classer premier qu’il mettait en toutes depuis 1974 les classes à Paris nous avait maîtresses de ballet du théâtre que je au deuxième quadrille et je monte au choses, c’est par « vers transmis « sa version ». continue mon apprentissage. Lesquelles premier quadrille pendant que mon 2024 Fin » que René Bon, après mon départ vers 1937 formeront jeune collègue talentueux Michel Renault danseur étoile et éminent De tête, sous la douce condition de sa Violette Lautard, Robert Poujol et engagé l’année précédente monte encore idole. C’est donc contraint dans un premier q Avec sa soeur Evelyne dans Donnes-moi des cerises © photo X, 1934 pédagogue, conclut les notes baguette, l’insistance de sa pédagogie d’autres ». Longtemps premières danseuses de catégorie. » Les marches de la hiérarchie temps de ne pas paraître en public qu’il biographiques qu’il m’adressa allait à l’étude d’une danse brillante faite au Capitole de Toulouse, Jeanne Langlois étaient alors : deuxième quadrille, premier prit les rênes de la troupe. A cette époque, en 2002. A vrai dire, le nom de d’accents, de respirations et d’humeur et Juliette Davin signèrent un engagement quadrille, coryphée, petit sujet, grand sujet, « la meilleure compagnie du monde » (3) Biarritz plaisant encore à ses joyeuse. Car, par nature amateur de fêtes à Montpellier en 1934-35. Il subsiste de premier danseur et étoile. Sans quoi, parmi dira Yvette Chauviré. Mais lorsqu’en mars souvenirs, le but était de les et de plaisirs à l’image du « Bon Roi ce temps un cliché représentant René Bon les ballets qu’il dansa, René Bon retient 1947 René Bon la rejoignit, insuffisamment recueillir afin de lui consacrer René », il prêchait avec ardeur la vivacité et et sa jeune sœur Evelyne dans Donnes-moi seulement : Coppélia (1870) et deux titres soutenue par la Société des Bains de Mer, cette rubrique. Mais, chaque fois, l’allégresse. Pour ne rester qu’au seuil de des cerises dont les costumes avaient été de Serge Lifar : Le Jour (1943) dans lequel celle-ci était au bord de la ruine. Car, il remettait les confidences à plus son art, à l’instar de Léonard de Vinci qui confectionnés par leur père, qui plus tard il figurait un oiseau avec Michel Renault hormis des succès à Monaco, en Italie, en tard, changeait de sujet comme étudia les oiseaux pour donner des ailes aux réalisera tous les pourpoints du fiston. et Suite en Blanc (1943) qui présida à son Suisse et une saison écourtée à Londres, las de chercher, jusqu’au jour où humains, René fondait son enseignement départ pour Monaco. on était loin des tournées nécessaires. son passé s’abîmant dans l’oubli, sur l’observation de l’anatomie dans son « En 1937, à Paris, en même temps que C’est alors que le Marquis George de je devins à ses yeux un parfait contexte mécanique. Tout comme Gilbert les études au lycée Janson de Sailly (grâce « En mars 1947, Maître Serge Lifar qui Cuevas, riche de la fortune de son épouse, étranger. En août dernier, à 91 Mayer, autre maître de renom, il s’attachait à deux belles bourses d’études gagnées à m’a donné plusieurs petits rôles à l’Opéra, Margaret Strong-Rockefeller s’attacha la ans, le danseur bondissant s’est au placement du corps dans le mouvement, Montpellier) je prends des cours avec Mr m’invite comme grand sujet au Nouveau compagnie, tandis qu’en septembre 1947, envolé vers un autre ciel, semé condition inséparable d’une technique Robert Quinault (rue Georgette Agutte). A Ballet de Monte-Carlo qu’il dirige où je Serge Lifar retrouva l’Opéra. d’autres étoiles. brillante. Il partait aussi du principe qu’une mes côtés apprend aussi le jeune Michel retrouve mon frère de danse, Raymond morphologie pouvait évoluer et avait le Renault mon cadet de cinq ans. Je deviens Franchetti, déjà 1er danseur ». Présenter « ses enfants » à Paris fut en coup d’œil et les exercices pour parvenir à aussi à peu près à la même époque l’élève 1947 le premier objectif du Marquis de la métamorphose. de Mlle Irène Collin, ex 1ère danseuse et A l’automne 1944, malgré les expressions Cuevas. Mais, un à un, il se vit refuser les régisseur de la danse à l’Opéra-Comique. de soutien, Serge Lifar s’était retrouvé grands théâtres, avant que l’impresario « Le savoir et la technique permettent Un jour, Maître Léo Staats m’ayant vu exclu à vie de l’Opéra par le Comité national Claude Giraud ne traite avec l’Alhambra : d’exprimer avec ce merveilleux instrument danser dans un concours à l’Académie d’épuration des professions d’artistes. « un théâtre qui n’était pas chauffé, • • • qu’est le corps, tous les sentiments qui Piltan de Saint-Germain veut que je vienne Une disgrâce de courte durée, puisqu’il situé à l’autre bout de Paris, pendant 12 13 LA DANSE À BIARRITZ # 64 LA DANSE À BIARRITZ # 64 une grève des transports » (4) se souvient « 1951, danseur étoile invité par Les Ballets d’inspiration de ses éléments, bénéficia George Skibine. Toutefois, souligne Gérard des Champs-Elysées pour Palerme, Berlin d’une unité fondamentale, celle de la Mannoni : « au soir du 7 novembre, et Londres où je serai en plus maître de troupe au sens profond » (8). l’Alhambra, somptueusement décorée ballet ». Fondés en octobre 1945, par le comme le seront toujours les salles de librettiste Boris Kochno, Les Ballets des « 1951, après avoir été danseur étoile des premières de la Compagnie à Paris, affiche Champs-Elysées seront principalement Ballets des Champs-Elysées au Cambridge complet » (5). Un programme de cette animés par Roland Petit, jusqu’à son désir Theatre de Londres où je reprends le première saison parisienne dont la presse d’indépendance et la création des Ballets rôle du joker de Jeu de cartes créé par et le public firent l’éloge remémore René de Paris en 1948. Boris Kochno, l’ancien Jean Babilée, Janine Charrat qui monte Bon dans Les Tableaux d’une exposition collaborateur de Serge Diaghilev fera sa compagnie m’engage comme l’une • • • (1929) et Brahms variations (1948) de ensuite appel à David Lichine et d’autres des étoiles de sa troupe où je crée le rôle Bronislava Nijinska, mais aussi parmi les chorégraphes avant la dissolution de la du Cheval Blanc dans Le Massacre des quatre spadassins du Roméo et Juliette troupe en 1952. Après des représentations Amazones comme son partenaire ». (1942) de Serge Lifar au côté de Raymond couronnées de succès à Palerme en juin Franchetti. Sans quoi, dans le clair de lune 1951, entouré de Violette Verdy, Hélène des Sylphides (1909) de Michel Fokine, ce Traïline, Sonia Arova, Jacqueline Moreau, programme se souvient également d’un Wladimir Skouratoff, Igor Fosca, etc., brin d’étoile : Hélène Traïline qui brillera René Bon sera salué à Londres dans Jeu bientôt au firmament de son art et plus de cartes (1945) de Janine Charrat, dans encore, puisqu’en 1978, la créatrice de Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit où Haut Voltage (1956) de Maurice Béjart ou il tient le rôle du Bossu et dans le pas de Le Massacre des amazones q © photo Renoux, 1953 encore d’Electre (1960) de Janine Charrat deux de l’Oiseau bleu de La Belle au bois dormant (1890) de Marius Petipa. ardemment. Ainsi, dans La Somnambule (1946) de George Balanchine, il se serait « 1952, assistant de Maître Léonide bien vu danser Le Poète, cependant c’est Massine lorsqu’il monte pour le festival dans les trois acrobates qu’il était affiché. de Bordeaux Les Saisons d’Henri Sauguet Plus grand, il aurait aussi été le cavalier avec le concours des Ballets du Marquis d’autres partenaires. En compensation, il de Cuevas ». Réglé sur la 2e symphonie les adorait. du musicien bordelais, d’après un livret de Jacques Dupont et David Lichine, Les « En janvier 1948, je suis nommé 1er Saisons furent effectivement confiées danseur de cette compagnie devenue le à Léonide Massine. Georges Golovine, Grand Ballet de Monte-Carlo du Marquis précisant que les répétitions eurent lieu de Cuevas. » En fait, après la reprise du à Paris salle Pleyel (7) . En revanche, la 1ère Nouveau Ballet de Monte-Carlo sous le mondiale ne se déroula pas en 1952, mais nom de Grand Ballet de Monte-Carlo le 20 mai 1951, au Grand-Théâtre pour la du Marquis de Cuevas, détachée de la 2e édition du Mai Musical de Bordeaux, Principauté, la compagnie prendra le nom dont le Grand Ballet du Marquis de de Grand Ballet du Marquis de Cuevas Cuevas était l’invité. L’occasion de dire que en 1951, puis celui d’International Ballet nous ignorons quand René Bon quitta le of the Marquis de Cuevas en 1958. « troupeau ailé » du mécène. Y figurait-il En attendant, avec John Taras comme encore, le 8 septembre 1951, date de la maître de ballet, les œuvres de William première représentation de la troupe Dollar, Léonide Massine, Michel Fokine, à Biarritz ? C’est peu probable puisque Antonia Cobos, Bronislava Nijinska, Ana la saison londonienne des Ballets des Ricarda, etc. font le succès d’une troupe Champs-Elysées alla du 2 au 29 août 1951. qui sut d‘emblée conquérir un large Au reste tout porte à croire qu’il quitta la public : «…pourquoi veux-tu que j’épate compagnie début 1951, mais Serge Lido les bourgeois, moi je veux épater tout le l’ayant photographié avec Serge, Georges Suite en blanc q deviendra directrice du Ballet Théâtre monde » (6) dira le Marquis, qui adorait les et Jean Golovine à Deauville durant l’été © photo Detaille Monte Carlo Français de Nancy. « Ma » directrice de succès populaires. René Bon retiendra les 1953, sans doute dansa-t-il parfois « en 1980 à 1986 si je peux me permettre bravos soulevés par Constantia (1944), Le représentation » chez le Marquis. Pour une nouvelle digression personnelle. Beau Danube bleu (1933), Les Femmes de revenir au Mai Musical de Bordeaux, en Loin du détail, Hélène Traïline garde le bonne humeur (1919), Tristan fou (1944), 1951, les amateurs de théâtre pourront souvenir que René Bon rejoignit Monaco Le Bal des jeunes filles (1950), Le Spectre y applaudir la compagnie du Grenier de pour danser « le pas de cinq » de Suite en de la rose (1911) et La Femme muette Toulouse dans Les Fourberies de Scapin Se battant avec mille difficultés, en 1951 q Jeu de cartes © photo Serge Lido, Blanc. Un pas réclamant des attaques, du (1948). et Le Carthaginois de Plaute. Cofondée Janine Charrat créa sa propre troupe, qui collection Pascale Courdioux ballon, de la célérité en batterie est donc en 1945, le jour de ses vingt-ans, par deviendra le Ballet de France en 1955. conçu pour une fille et quatre garçons de « En octobre 1950, je suis nommé pour le comédien Maurice Sarrazin, cette Elève d’Alexandre Volinine, révélée au petite taille : « les moustiques » comme la saison du Théâtre des Champs-Elysées compagnie qui devint Centre dramatique cinéma à 12 ans dans La Mort du cygne les surnommait Serge Lifar. Quelque danseur étoile en compagnie de Serge national du sud-ouest en 1949 jouera (1937) de Jean Benoît-Lévy, elle avait part le malheur de René Bon. En effet, Golovine, Raoul Celada et Harriet Toby ». régulièrement dans les années 1950 au formé un couple vedette avec Roland de pair avec les qualités physiques et la Auparavant, le 29 avril 1949, il aura épousé Casino de Biarritz. Maurice Sarrazin, Petit sous l’Occupation, avant de rejoindre technique, la danse classique distingue : à Nice, une artiste de la troupe, Anne-Marie l’un des « monstres sacrés » de la Serge Lifar à Monte-Carlo. Toujours à les danseurs « nobles », les danseurs de Coralli qui portait un nom cher à la danse, décentralisation théâtrale unira également la pointe de l’avant-garde, après Jeu de « demi-caractère » et les danseurs de puisqu’en association avec Jules Perrot, Jean ses efforts à ceux de Janine Charrat : cartes (1945), le coup de maître de ses « caractère » ou comique. La physionomie Coralli régla Giselle (1841), l’un des plus « Janine rêvait d’une compagnie qui vingt-deux ans, au prix d’efforts immenses de René Bon était propre aux deux beaux joyaux du répertoire. C’est d’ailleurs ne fut pas seulement une collection de elle enchaînera les succès à l’instar du derniers genres, mais naturellement, le ce doux prénom que les mariés choisiront à talents individuels ; elle désirait la mise sur Massacre des Amazones, créé à Grenoble • • • désir de tenir les rôles « nobles » l’animait la naissance de leur fille en 1952. pied d’une œuvre qui malgré la diversité sa ville natale, le 24 décembre 1951. Dans 14 15 LA DANSE À BIARRITZ # 64 LA DANSE À BIARRITZ # 64 cette lutte passionnée de huit chevaux Toujours en 1953, faisant le tour des avait été écrite en 1954 par l’artiste à de la troupe se développe surtout en avec leurs cavalières, on admira l’aisance espoirs de la danse, le même Jean Coquelle, l’intention de René Bon : « Cher Bon Espagne qui n’était pas impliquée dans de René Bon, son « extraordinaire ballon », auteur de La Belle Légende (1954) réglé Bon, Merci pour ta lettre de Nantes. Je le conflit mondial. Dès 1945-46, Paul tandis que dans Jeux d’eau, créé à Lyon par Roger Fenonjois au Grand-Théâtre de file maintenant à Florence où je danse le Goubé est l’interprète de Jean-Jacques le 4 juillet 1952, Dinah Maggie note : Bordeaux écrira à propos de la technique ballet de Kniaseff… » Renseignements pris, Etcheverry à l’Opéra-Comique tout en « Le triomphe de la soirée fut, avec de René Bon : « la plus brillante, la plus il s’agissait du ballet de Mazeppa, l’opéra poursuivant son activité de chorégraphe. Janine Charrat, René Bon dont la manière élevée qui soit parmi les danseurs de petite de Tchaïkovski, que Boris Kniaseff régla au C’est ainsi qu’il créera Duo (1954) au • • • rappelle souvent celle de Babilée et pour taille. C’est un virtuose du saut où il atteint Maggio Musicale Fiorentino en juin 1954. Grand Ballet du Marquis de Cuevas pour qui l’air paraît un soutien aussi naturel que de vertigineuses hauteurs. Vif et remuant, Boris, le frère d’Hélène Traïline était aussi à Jacqueline Moreau et Wladimir Skouratoff. le sol » (9). il garde toujours une impeccable pureté de l’affiche. Quant à René Bon, il se trouvait à En septembre 1955, il fonde à Nice, Les ligne ». Quant à l’interprétation : « il excelle Nantes avec Léonide Massine pour danser Ballets de la Méditerranée. Avec ses vingt- « Noël 1952, Théâtre de l’Empire et dans les rôles gais et particulièrement Laudes Evangelii (1952), un mystère huit danseurs, la troupe se produira par tournées internationales (Grèce, Liban, animés. Son interprétation du Colleur chorégraphique créé en la Basilique San exemple à Berlin, comme en témoigne un Egypte, etc.) ». En 1952, avec Maurice d’Affiche, vue pendant la dernière saison, Domenico de Pérouse et repris à Notre- programme de mai 1956. Sarrazin comme directeur du spectacle donne un éclat exceptionnel au ballet tout Dame-de-Bon-Port du 5 au 18 mai 1954 Entre Les Sylphides et des et Yves Brieux comme maître de ballet, entier » (11). lors du Mai Musical Nantais. fragments de La Belle au Les Ballets Janine Charrat affichèrent bois dormant avec René René Bon au Théâtre de l’Empire dans Le « 1954-55 avec Le Ballet Igor Fosca pour Autrement, suivant une note jetée Bon en Oiseau bleu, on Massacre des Amazones et Danseuse de Les Jeunesses Musicales de France et de cette fois à mon intention au dos d’une retiendra, Le Pelotari, Degas (1947). Durant la longue tournée Belgique, tournée en France, Luxembourg, photographie, retenons la date du 29 « scène basque », sur qui emmena les dix-huit danseurs dans Belgique, Maroc, Tunisie ». « Congo belge janvier 1955. Ce soir-là, au Gaumont- une musique de Jesús les principaux pays d’Europe et en Afrique et français, Cameroun, Côte d’Ivoire, Palace, René Bon danse Mickey’s be-bop Guridi avec Jacqueline du Nord, il dansera également Le Spectre Sénégal, de fin octobre à mi-décembre de Jean Guélis à la première projection des Toussainte, Raoul Celada, de la rose (1911) avec Maria Fris. Après 1957 ». Parallèlement à « Danse et Diaboliques de Georges Clouzot : « Tout Jean Fananas et René quoi, le 20 avril 1953, la compagnie Culture » de Jean Dorcy qui dès 1947 l’Opéra ou quelques-uns sont venus me Bon. s’établit au Théâtre des Champs-Elysées s’occupa de « rendre accessible à tous voir, surtout ma diagonale de huit coupés- avec son répertoire et des créations, l’esthétique de la Danse et du Ballet » ; en jetés doubles en tournant ». Un pas dont il Autrement, Jean Babilée, dont Le Colleur d’Affiche qui mettait en mars 1954, les J.M.F fondées en 1941 par était l’inventeur assure Gilbert Mayer. enfant de l’Opéra et scène les personnages des publicités du René Nicoly pour « éveiller la sensibilité danseur profondément moment. L’idée étant de déclencher l’aide musicale des jeunes de toute condition… « 1955 à 58, invité plusieurs fois au Maggio artiste, signa à 21 ans financière des marques chorégraphiquement » organisèrent un « Concours-Référendum Musicale Fiorentino sous les directions sa première œuvre, citées : Airwick, Panzani, Bouchara, etc. du Ballet » qui vit s’affronter en finale, Dirk de Léonide Massine, Victor Gsovsky Sérénité (1944) aux Acrobatique dans le rôle-titre, René Bon Sanders, Roland Duflot, Manuel Parrès et et Aurelio Milloss ». A l’occasion de ce soirées organisées par servait de lien entre toutes ces images. Igor Fosca. Danseur aux Ballets de l’Étoile, festival florentin fondé en 1933, René Irène Lidova au Théâtre Autrement, Yves Brieux largement connu que venaient de créer Jean Laurent et Bon paru en fait dès 1952 dans plusieurs Sarah Bernhardt. Révélé à Biarritz, règlera Pas de trois royal pour Maurice Béjart, Igor Fosca, formé par Boris titres qu’il n’évoque pas. Mais le Teatro ensuite par Janine Charrat Janine Charrat, Hélène Traïline et Peter Kniaseff et associé à toutes les aventures Comunale se souvient d’Armida (1817) de en triomphant dans Jeu Van Dyk. Le mois suivant, Jean Coquelle, artistiques de cette époque foisonnante, Gioachino Rossini dirigée par Tullio Serafin de cartes, puis dans Le contributeur à Toute la Danse consacre l’emporta avec un trio intitulé Le Javelot du 26 avril au 4 mai 1952. Enregistrée Jeune homme et la mort à notre danseur sa rubrique, intitulée, d’Artémis. Comme chacun des finalistes, sur le vif, Maria Callas dans le rôle-titre (1946) de Jean Cocteau et Dans le miroir aux étoiles : « On n’a pas il reçut 50.000 frs, auxquels s’ajouta une laissera un document de légende, tandis Roland Petit, il forma sa assez parlé de René Bon. Cet être dur, ce « somptueuse » tournée « de province et que Léonide Massine réglera le ballet compagnie en juin 1956. danseur passionné a besoin de louanges et d’Afrique du Nord » qui encouragea le clôturant le second acte avec la troupe Comme tous les jeunes de blâmes, de feu et de glace. Tout ce qui lauréat à former un groupe. C’est ainsi de Janine Charrat. Sans quoi, les délicieux chorégraphes de cette marque en sa chair le stimule, excite en lui qu’il s’entoura de Jane Laoust, Janine Jardins de Boboli se rappellent de La époque, sortir des règles, cette activité un peu féroce qui cède devant Monin et René Bon. On observera que Légende de Joseph (1914) créée le 29 juin « contemporainiser » son humaine faiblesse. Une surveillance les représentations s’achevaient par une 1956 avec Hélène Traïline : « sensuelle, la danse classique est instinctive le sauve de l’attendrissement improvisation chorégraphique sur une violente et tourmentée », elle incarnait la le maître mot. Balance fade et de la noblesse paresseuse des musique choisie par le public et que la femme de Putiphar, tandis que René Bon, à trois (1955), ballet La Légende de Joseph avec Hélène Traïline q héros romantiques : il se guette et parfois troupe passa en 1956 par Biarritz, mais sans « à la technique prodigieuse, presque plein d’esprit qu’il crée à © photo Locchi, 1956 même se traque ». Plus loin, le journaliste René Bon, assure Claude Poujol-Fosca, née implacable, dans une partie les plus ardues Monte-Carlo avec Yvette collection Hélène Traïline passe à l’actualité : « La capture provisoire Claude Andrieu. En revanche, cette année- de tout le répertoire chorégraphique » (12) Chauviré et Alexandre d’une telle comète n’était pas facile. Tout là, pour le 350e anniversaire de la fondation était le petit être en quête d’un monde Kalioujny, sera repris par de même notre étoile consent à parler de la ville de Charleville, Igor Fosca créa divin comme le Joseph de la Genèse. nombre d’interprètes de cette saison qui pour la première fois avec Solange Schwartz, Le Songe d’une Aurelio Milloss, qui signa Mélos (1951) à dont René Bon. Lequel à l’occasion de q Le Barbier de Séville avec Tessa Beaumont, 1960 © photo Serge Lido avec Feu Rouge, Feu Vert (idée de Bernard nuit d’été. Ponctuant la musique de Félix Biarritz, était l’auteur de la chorégraphie. tournées agencées par Gérard Sayaret, Castelli, musique de Daniel Stirn) fait de lui Mendelssohn de sa fantaisie sans pareille, reprendra également La Création (1948), un chorégraphe . J’ai le désir, le besoin de René Bon tenait le rôle de Puck. En 1962, « Aussi de 1955-58, tournées en Europe un ballet sans musique de David Lichine créer confie René Bon. Il me semble sentir ce spectacle de féerique imagination sera avec Les Ballets Jean Babilée et Les Ballets mettant en scène un chorégraphe en train en moi des suites de pas qui plairont. Il me repris en Espagne avec Claude Andrieu, de la Méditerranée de Paul Goubé ». 1er de créer. faut un argument assez fluide pour soutenir Violette Lautard, Madeleine Lafon, Robert danseur à l’Opéra en 1933, Paul Goubé l’inspiration sans me gêner… » (10). Mais, Poujol dans les principaux emplois. René rejoint le Nouveau Ballet de Monte-Carlo « 1959-60 Tournées avec Maurice Béjart il est à croire que le projet rendit l’âme Bon qui suivait la troupe comme maître de en 1942, où il règle en février Coppélia, (avant Bruxelles) à la demande de Maurice, à mi-parcours, puisque le 22 décembre ballet, prêtera une dernière fois à Puck ses avant de se produire en récital avec je suis devenu un des 27 corps de ballet 1953 paraît ce communiqué : « Le Grand yeux rieurs. Yvonne Alexander du Covent Garden pour la création du Sacre du printemps Ballet du Marquis de Cuevas donnera ce de Londres et de former avec sa future à la Monnaie. Assistant et répétiteur au soir à l’Empire, la première mondiale du Confions à présent que la passion de la épouse, Les Ballets de Paul Goubé en Ballet du XXe siècle du Concerto Flash de ballet de Bertrand Castelli « Feu Rouge, collection et des brocantes me permit 1943. En collaboration avec des musiciens Janine Charrat que j’accompagnais plus Feu Vert » sur une musique de Pierre Petit. un jour de dénicher une carte postale catalans tels Xavier Montsalvatge pour tard au Théâtre des Champs-Elysées ». Serge Golovine fait, avec ce ballet, ses représentant Hélène Traïline. Passée Le Portait de Dorian Gray (1944) ou Juan Tout a été dit sur la création du Sacre du • • • débuts de chorégraphe ». la surprise initiale, il s’imposa qu’elle Manén pour Manfred (1945), l’activité printemps au Théâtre royal de la Monnaie, 16 17 LA DANSE À BIARRITZ # 64 LA DANSE À BIARRITZ # 64 le 8 décembre 1959 avec Tania Bari et reprises dont Le Chasseur Maudit (1955) et comme tant d’artistes de cette époque qui Germinal Casado dans les rôles principaux. Le Bouffon amoureux (1956) créés à Liège. purent conserver « leur dignité et un toit Notons seulement que Germinal Casado René Bon sera tour à tour le Chasseur et sur leur tête » (16) grâce à l’action d’Yvette débuta en 1955 avec René Bon dans la le Bouffon. Enfin, en janvier 1962, Joseph Bouland-Vinay et de la Fondation de la troupe de Paul Goubé, avant de rejoindre Lazzini créé La Tendre Eléonore, opéra- Danse aujourd’hui présidée par Richard le Ballet de Wuppertal, puis le Grand Ballet bouffe du bordelais, Jean-Michel Damase, Flahaut, quantité de spectacles donnés • • • du Marquis de Cuevas qu’il quitta en le compositeur de Balance à trois. « Agile en France et à l’étranger n’avaient pas été septembre 1957 après la saison de Biarritz : et moqueur comme un elfe » (14) René Bon déclarés. En clair, il n’était pas à jour pour « ce départ occasionna ma rencontre avec sera une nouvelle fois le Bouffon. toucher l’intégralité de sa pension. C’est Maurice Béjart, et ce fut le vrai départ de alors qu’il trouva refuge à Lyon chez Pascale ma carrière artistique » (13) écrira l’artiste. Après, avoir interprété « entre 100 et 150 Courdioux. Elève de Gilbert Mayer, formée Quant à « Concerto Flash », toute porte à autres ballets, pas de deux, divertissements à la pédagogie par Christiane Vaussard, croire qu’il s’agit de Fantaisie concertante, ou émissions de télévision » René Bon se Liliane Gary et René Bon, Pascale Courdioux créé le 22 janvier 1960 à Bruxelles et repris consacra à l’enseignement. Selon des notes reconstitua la carrière du danseur, effectua au Théâtre des Champs-Elysées, le 18 avril dactylographiées titrées « le professeur de les démarches administratives et l’invita à 1960. A cette occasion, Janine Charrat danse », déjà en 1940, Léo Staats lui confie enseigner au sein de son école. Un épisode remportera un prix d’interprétation. « occasionnellement des leçons à donner que l’intéressé évoque sans chaleur q Un Soir à Vienne, Florence, 1957 à sa place », tandis qu’en 1943 alors particulière. Mais ne jugeons pas les choses « 1961, cinq mois avec l’immense « qu’il était danseur au Ballet de l’Opéra, sur l’apparence, René Bon n’avait pas un compagnie du Festival de Nervi : danseur quelques danseurs et d’autres élèves privé ». L’Académie de danse classique et cœur de pierre, bien au contraire. Mais, Remerciements à étoile, professeur et maître de ballet. suivent ses cours privés ». Enfin, « en 1948, moderne Janine Charrat était située au 70, dans la crainte, sans doute, d’exprimer Hélène Traïline, Pascale Courdioux, Rôle principal « Figaro » dans Le Barbier le Marquis de Cuevas lui confie à Lisbonne rue Réaumur, la publicité du temps faisant ses sentiments profonds, plus il aimait les Gilbert Mayer, Claude Poujol-Fosca et de Séville ». Réglé par Léonide Massine, l’entraînement de la compagnie (en apparaître René Bon comme professeur gens, plus il était satisfait d’un élève par Anne Londaitz. d’après Rossini, ce ballet en deux actes fut l’absence de John Taras) et il continuera à principal. Autrement, il ouvrira son propre exemple, moins il le montrait. en fait créé le 21 juillet 1960 à Gênes lors enseigner jusqu’à la fin de sa carrière, tout cours dans la Mairie du 4e arrondissement. (1) Serge Lifar - La Danse pour patrie, Hermann Editeurs, 2007 du 5e Festival de Ballets de Nervi. Tessa en se produisant ». Toutefois, bien qu’ayant De mémoire, le studio était perché sous les « Depuis 1989, occupé cependant par Beaumont tenait le rôle de Rosine. dansé au moins jusqu’en 1962, René Bon toits. A l’entrée, derrière une table, Henri, les cours qu’il donne assez régulièrement (2) Serge Lifar - La Beauté du diable, Favre, 2009, p.130 fixe la saison 1960-61 et son engagement le père de René Bon tenait gentiment la comme invité à Danse Classique Académie (3) Programme « Gala exceptionnel de danse Yvette « 1962, etc. Entre autres (beaucoup) au Ballet d’Amsterdam par Mascha Ter caisse, tandis que Marie, sa mère, une Lyon et quelques stages ou cours aux Chauviré », vers 1950 invité à l’Opéra d’Etat de Hambourg par Weeme au double titre de professeur et toute petite femme du même caractère, compagnies comme il l’a toujours fait ». Et, (4) Arts et Danse, Hommage au Marquis de Cuevas, le chorégraphe en chef Peter Van Dyk maître de ballet comme point de départ accompagnait la classe au piano. Tel un de citer : Batsheva Dance Company, Ballet 1960, p.6 pour son Roméo et Juliette (Mercutio) ». de sa nouvelle carrière. Dès juillet 1960, réveil matin, la musique ne variait guère, de l’Opéra de Nantes, London Festival (5) Le Marquis de Cuevas, JC Lattès, 2003, p.43 Partenaire de Janine Charrat dès 1953, emporté dans un tourbillon d’activités, il mais elle s’accordait parfaitement, presque Ballet, Ballet Gulbenkian, Cullberg Ballet, puis reçu comme étoile à l’Opéra en 1955, est aussi invité à l’Académie Internationale religieusement aux exercices du fils adoré. etc… Avant de terminer avec le Stage de (6) Arts et Danse, Hommage au Marquis de Cuevas, 1960, p.6 après une audition publique en raison de d’été de Cologne où son nom resta attaché danse de Montpellier dirigé par Robert ses origines germaniques, Peter Van Dyk jusqu’en 2000. « Septembre 1980 - août 1983, professeur Pujol, l’ami de toujours : « Master class (7) La Russie de mon père, Publibook, 2007, p.82 avait rejoint Rolf Liebermann à Hambourg en première division garçons à l’Ecole de tous les étés à Montpellier jusqu’à juillet (8) Programme « Ballets Janine Charrat », Théâtre de en 1960-61. Roméo et Juliette y verra « De 1963 à 1965, appelé par Aurélio danse de l’Opéra de Paris ». 2001. Etc., etc., etc.,……vers 2024 Fin ». L’Empire, 1952 le jour, le 23 mai 1961, avec Jacqueline Milloss, il est pendant deux ans assistant du (9) Article anonyme Rayet, étoile de l’Opéra qui formait avec directeur de la danse et principal professeur « Septembre 1983, professeur au En 2001, à 77 ans, perdant déjà un peu Peter Van Dyk un couple à « l’insurpassable de l’Ecole de l’Opéra de Vienne ». Après Conservatoire national supérieur musique le fil de ses idées, René Bon se retira à La (10) Toute la Danse, mai 1953 harmonie» depuis La Symphonie inachevée diverses tournées avec Le Ballet de France et danse de Lyon dès la création du Paillade, un quartier de Montpellier. Dans (11) Toute la Danse, octobre 1953 (1957) qu’on applaudira à Biarritz en et Les Ballets de Paris. « De 1966 à 1972, département danse qu’il quitta pour une cet appartement qu’il occupa au-dessus (12) Il Tempo, Gianni Carandente, 1er juillet 1956 1965. Rainier Kocherman était Mercutio il est le premier français et le seul invité retraite méritée ». de celui de sa sœur Evelyne, qui veillera en alternance avec René Bon qui figurait par Dame Ninette de Valois comme sur lui jusqu’au dernier jour, il disait faire (13) Numéro 38, avril 2008 dans la distribution affichant Maria Fris professeur de danse à l’Ecole du Royal Pour des motifs non évoqués, en 1983, quotidiennement sa barre. C’était avant (14) Toute la Danse, Jean Silvant, mars 1962 en Juliette. Depuis 1953, ils dansaient Ballet de Londres ». On soulignera que René Bon laissa l’Ecole de danse de l’Opéra que la mémoire de son œuvre accomplie régulièrement ensemble, mais le 27 mai détenir une chaire de professeur à Londres et l’équipe pédagogique constituée par s’envole sans retour, et qu’au téléphone, (15) Programme Maison de la Culture de Grenoble, novembre 1970 1961, lors d’une répétition, Maria Fris était sa fierté et qu’il aimait rappeler que Claude Bessy pour rejoindre le CNSMD de il me demande : « Mais qui êtes-vous ? » mourra tragiquement en scène en se le chorégraphe Jirí Kylián figurait parmi ses Lyon après avoir réussi le concours d’entrée D’un dernier élan vers le ciel, il s’est élevé (16) Numéro 55, Richard Flahaut, juillet 2012 jetant du haut d’une passerelle après s’être élèves. Autrement, en congés de Londres, « avec une ancienne partenaire : Janine le 31 août 2015. blessée à la cheville. deux fois invité à Amiens pour enseigner au Monin. Rejoignant finalement le CNSMD A Londres avec la Princesse Margaret q Ballet Théâtre Contemporain par Madame de Paris, Janine Monin sera remplacée Il est banal de dire qu’un artiste ne meurt « 1962, Opéra de Marseille, Grand Gala Françoise Adret ». « Premier Centre par Vera Filatoff. A Lyon, respectivement pas tout à fait tant qu’il laisse derrière avec Rosella Hightower, Colette Marchand, Chorégraphique National français » créé en charge des classes de garçons et de lui une œuvre. Sauf qu’étant soumise à Janine Monin et Rudolf Noureev ». En en 1968 avec Jean-Albert Cartier comme filles, René Bon et Vera Filatoff créeront la réalité la plus immédiate, la danse est 1959-60, Joseph Lazzini, chorégraphe « conseiller artistique » et Françoise Adret le département danse installé alors rue par nature oublieuse. De plus, on y meurt visionnaire qui avait débuté sa carrière à comme « animateur chorégraphique », Vaubecour dans les studios de Lucien Mars, généralement sans gloire, puisque la durée Marseille sous la direction de Charles Céfail Le Ballet Théâtre Contemporain s’établit une figure lyonnaise de la danse, à l’instar constitue une qualité suprême. Ainsi, la fut appelé par le maire, Gaston Defferre successivement à Amiens (1968-1972) puis de Didier Deschamps, qui sera nommé peinture, l’architecture, la littérature, etc. pour reprendre la troupe. Alors sous à Angers (1972-1978) : « être le point de conseiller des études chorégraphiques du paraissent être les arts par excellence, contrat avec le Capitole de Toulouse, il synthèse et de rencontre entre les arts CNSMD de Lyon en 1985. Quatre ans en raison de leur pérennité. Toutefois, régla malgré tout les danses polovtsiennes plastiques, la composition musicale et plus tard, en septembre 1989, à l’âge de l’éducation chorégraphique impliquant du Prince Igor. Seulement, l’effectif l’expression corporelle de notre temps » (15) 65 ans, René Bon prit sa retraite, « obligé un sens du futur, René Bon féconda masculin étant insuffisant, il recruta et était son ambition, il deviendra le Théâtre loi Rocard » écrit-t-il en marge de ses assurément la danse et le cœur de ceux qui entraîna vingt gymnastes : stupéfaction du Français de Nancy en 1978. notes. Car, au fond, exemplaire d’énergie l’ont aimé. public, qui demanda le bis du final. René et toujours capable « de faire deux tours Bon incarnait le Chef polovtsien. La même « Octobre 1969, quitte l’Ecole du en l’air », sous ses dehors de fier-à-bras, n TM saison, le chorégraphe fit appel à Peter Royal Ballet de Londres pour diriger il vécut mal sa mise à la retraite. Surtout, Van Dyk, Claire Sombert, Janine Monin, l’enseignement à l’Académie Janine il se retrouva pratiquement sans un sou. Tessa Beaumont et Max Bozzoni, pour des Charrat. En novembre 1972, ouvre un cours En effet, bien qu’ayant débuté à 16 ans, 18 19
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