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dossier pédagogique enseignant Abd el-Kader PDF

15 Pages·2009·0.44 MB·French
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ÉVÉNEMENT REGARDS SUR L’ORIENT Hommage à l’émir Abd El-Kader et au dialogue interculturel à travers les collections orientalistes du musée Condé Dossier pédagogique Service éducatif et culturel DDOOMMAAIINNEE DDEE CCHHAANNTTIILLLLYY Introduction À l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de l’émir Abd el-Kader et de l’année du dialogue interculturel, le Domaine de Chantilly se mobilise pour faire découvrir au jeune public les collections orientalistes du musée Condé. Le contexte historique La prise d'Alger (5 juillet 1830) La "Régence d’Alger" en 1830 fait partie de l’Empire Ottoman. Une étroite aristocratie de janissaires (15 000 environ) élit le dey d’Alger qui reçoit l’investiture du sultan, seul lien qui rattache l’Algérie à l’Empire. Le dey lève l’impôt et assure l’ordre, mais son autorité directe est bornée à la ville et sa banlieue, le reste du territoire étant divisé entre trois beylicats: Titteri (Médéa), Ouest (Oran), Est (Constantine). L’ensemble de la population est formé d’éléments divers : - fellahs arboriculteurs et agriculteurs de la montagne ayant gardé souvent la vieille langue kabyle; - tribus semi-nomades, combinant agriculture et élevage; - Koulouglis, issus du mariage de soldats turcs et de femmes indigènes; - maures, bourgeois des villes, groupés en corporations, souvent descendants d’"Andalous" chassés par la Reconquista espagnole; - juifs, minorité sans cesse menacée, mais d’où s’est dégagée une élite ouverte au monde extérieur et puissante économiquement. La Régence ne forme pas un monde islamique hermétiquement clos en face de l’Occident. La piraterie décline et des relations économiques se sont nouées avec les états italiens, l’Espagne (maîtresse d’Oran jusqu’en 1794), la France. Celle-ci a à La Calle et à Bône des concessions de pêche du corail. Et Marseille commerçe avec la Régence, par l’intermédiaire des colonies juives de son port, d’Alger ou de Livourne. Un épisode de ce commerce, une fourniture de blé livrée sous le Directoire, se trouve aux origines du différend entre la France et le dey. Les vendeurs, les juifs livournais Bacri et Busnach, ont réussi, grâce à la complicité intéressée de Talleyrand, à faire reconnaître à leur créance le caractère de dette de l’État français et, en même temps, ils en ont lié le remboursement à celui de sommes qu’eux- mêmes doivent au dey Hussein. Mais lors de la liquidation, ils ont réussi à frustrer le dey du montant de sa créance et celui-ci accuse de complicité le consul français Deval, personnage corrompu dont il demande avec insistance le remplacement. Le 29 avril 1827, il s’emporte, au cours d’une discussion en turc avec le consul et le frappe de son chasse-mouches. Le rapport de Deval au gouvernement obligeait le ministère Villèle à demander une réparation. Celui-ci se borne à un blocus inefficace. Un effort du ministère Martignac pour régler le problème par des négociations aboutit à un nouvel affront : le vaisseau la Provence essuie le feu des batteries d’Alger. Polignac arrive alors aux affaires et décide une intervention directe (31 janvier 1830) qui serait menée non par mer, Alger n’ayant jamais pu être ainsi forcée, mais par terre après un débarquement. Un colonel envoyé en mission secrète sous l’Empire, Boutin, en avait montré la possibilité et c’est son plan que l’on suit. En quelques semaines, une flotte de 675 bâtiments, dont 103 de la marine de guerre, est réunie à Toulon et embarque le corps expéditionnaire commandé par Bourmont. L’amiral Duperré sait conduire d'un même rythme une flotte disparate formée de vaisseaux de ligne, de corvettes, de chalands et même de quelques vapeurs. Le débarquement a lieu le 14 juin 1830 dans la baie de Sidi-Ferruch, à 17 km à l'ouest d'Alger. Le camp adverse de Staoueli est emporté le 19; le 4 juillet, le fort L'Empereur qui défendait Alger vers le sud est bombardé; le dey capitule le lendemain et part en exil. Bourmont fait occuper quelques points de la côte. Il promet aux habitants le respect de leur religion et de leurs biens. L'expédition en réalité avait eu une double raison: relever le prestige de la monarchie de Charles X, contestée par l'opposition libérale, et fournir au port de Marseille un substitut au vieux commerce du Levant, alors sur le déclin. Si le premier but est manqué, puisque dès le 27 juillet commençaient les Trois Glorieuses qui remplacent Charles X par Louis-Philippe, il n'en va pas de même du second. 2 DOMAINE DE CHANTILLY Abd el-Kader chef de guerre : 1830 – 1839 L’enfance d’un chef Abd el-Qadir (Kader) Nasr-Ed-Din, quatrième fils d'Abd el-Kader Mehi-Ed-Din et de Zohra bint Sidi Omar Doukha, est né en 1808, sans doute le 6 septembre, dans la région de Mascara, à la Guetna de l’oued al-Hammam, réputée pour ses sources chaudes. Dès son enfance, son père le destine à sa succession à la tête de la confrérie soufie des Qadiriyya dont il est le moqaddem, ou marabout. Il reçoit donc une éducation destinée avant tout à faire de lui un chef religieux, sans négliger pour autant l’entraînement physique, en particulier dans le domaine du cheval, dont Abd el-Kader sera toute sa vie un grand connaisseur. En 1822, il complète son éducation à Arzew, puis à Oran dans l’école de Si Ahmad ben Khodja, un des grands lettrés du Maghreb. À son retour, à l'âge de quinze ans, il épouse sa cousine, Leila Kheira bint Abu Taleb. En 1826, son père lui demande de l’accompagner au Pèlerinage de La Mecque, mais leur départ fait accourir une foule de volontaires désireux de les suivre au point de faire craindre une révolte au bey d’Oran, qui les retient captifs pendant deux ans. Abd el-Kader en profite pour poursuivre ses études dans les différentes bibliothèques et mosquées de la ville. Ce n’est donc qu’en 1828 qu’ils peuvent accomplir leur Pèlerinage, complété par la visite de Damas, Bagdad et Jérusalem. Ils sont de retour à la Guetna de l’oued al-Hammam en 1829 à la veille du débarquement français à Alger. Une paix ambiguë et incertaine Dès 1830, Abd el-Kader manifeste son engagement, aux côtés de son père d’abord, puis en lui succédant à la tête des tribus de la région d’Oran et de Mascara, qui refusent de se soumettre aux Français. Il fait d’emblée adopter son point de vue, qui est de refuser toute alliance avec le bey d’Oran, symbole de l’autorité turque, pour prêter allégeance au sultan du Maroc. Celui-ci, qui peut se sentir menacé par les Français, dispose d’une forte légitimité religieuse, nécessaire pour conduire le Jihad, la guerre sainte. Mais très vite l’engagement du sultan n’est pas à la hauteur des espérances des Algériens, qui demandent alors à Mehi-Ed-Din d’organiser la résistance. Il s’agit donc de créer un sultanat, c’est-à-dire un État algérien. La tâche est lourde et, en 1832, Mehi- Ed-Din cède la place à son fils, à la demande des tribus. Face à ce jeune guerrier, au prestige rapidement établi, les Français tentent d’abord de ruser. Le général Desmichels discerne de quelle utilité pourrait être, à son insu, Abd el-Kader : il unifierait les tribus rebelles et, moyennant un accord avec lui, les conquérants pourraient à leur tour établir leur protectorat. De son côté, Abd el-Kader a momentanément le temps d’unifier ses troupes. Le général et l’émir se mettent d’accord, en février 1834, pour signer ce qu’on appela par la suite le "traité Desmichels". Décidé sans l’avis du gouvernement français, cet accord reconnait à Abd el-Kader le titre de Commandeur des croyants et sa souveraineté sur le beylik d’Oran, à l’exception des villes d’Oran, d’Arzew et de Mostaganem. En fait ce traité est gros de malentendus, les deux versions, française et arabe, étant contradictoires. Les conquérants n’y voient qu’un armistice provisoire; Abd el-Kader le considère comme la reconnaissance de sa souveraineté, au-delà même de la province d’Oran. Les hostilités reprennent donc sans beaucoup tarder entre les Français et l’émir. Le gouverneur Clauzel lance deux expéditions successives sur les terres d’Abd el-Kader, qui évite le combat et réoccupe le terrain. 3 DOMAINE DE CHANTILLY Abd el-Kader contre Bugeaud C’est alors que Paris envoie un nouveau général, Bugeaud, en Algérie. D’emblée, il s’y fait une réputation, en remportant une victoire sur les hommes de l’émir, au bord de la Sikkak (6 juillet 1836), avant de regagner la France. Clauzel, toujours gouverneur général, décide alors de lancer une expédition à l’Est, sur Constantine. C’est un échec désastreux, qui provoque son remplacement par le général Damrémont. Rappelé en Algérie, Bugeaud est chargé de la négociation avec Abd el-Kader. Il improvise une diplomatie toute personnelle, concrétisée par un nouvel accord signé à la Tafna, le 20 mai 1837. Bugeaud cède des concessions territoriales jugées exorbitantes par les Français, mais il y gagne quelques avantages personnels, et notamment la jolie prime de 180 000 francs destinée à l’entretien des chemins vicinaux de la Dordogne, dont il est député. Ce traité de la Tafna est sujet, une fois encore, aux interprétations contradictoires entre les deux parties quant aux limites territoriales qui étaient assignées à Abd el-Kader, mais il donne aux Français le répit nécessaire pour s'emparer de Constantine, ce qui est fait, lors d’une nouvelle expédition en octobre 1837. Sur son territoire, Abd el-Kader a profité de l’accalmie intervenue entre lui et les Français pour affirmer son pouvoir aux yeux de tous. Le nouveau gouverneur, Valée, entreprend une expédition. En octobre 1839, sur Hamza, territoire contesté ; une colonne française menée par le duc d'Orléans franchie le défilé des Portes de Fer, considéré comme frontière par Abd el-Kader. L’émir dénonce la violation du traité de la Tafna et se décide à proclamer la guerre sainte. Il lance alors ses cavaliers sur la zone de colonisation européenne de la Mitidja, provoquant le ralliement des Algériens travaillant au service des colons. Les Français, qui ont longtemps hésité sur l’avenir de leur entreprise, répondent par la guerre totale et la colonisation militaire. Thiers, à la Chambre, défend le principe de cette nouvelle politique; à laquelle Bugeaud a fini par se rallier et dont il doit être l'instrument. La guerre totale Bugeaud est nommé gouverneur général de l’Algérie - le terme d’Algérie était devenu officiel depuis l’année précédente - le 29 décembre 1840. Il a compris qu’on ne pourrait venir à bout d’Abd el-Kader qu’en lui empruntant ses propres armes, et d’abord la vivacité dans le déplacement et l’exécution. La guérilla ou, comme on dit à l’époque, la "guerre des buissons", découverte par Bugeaud en Espagne dans l’armée napoléonienne, ne doit pas être menée par les armées régulières, trop lourdes et statiques. À la mobilité d’Abd el-Kader, il tente de répondre par une capacité d’intervention reposant sur la formation de colonnes de six à sept mille hommes, légèrement équipées. Cela nécessite un renforcement considérable des effectifs français, qui dépassent cent mille hommes en 1846. La guerre totale décrétée, Bugeaud la livre sans pitié ni scrupule, harcelant son ennemi sans relâche, détruisant les silos dissimulés qui servent de réserve à l’adversaire, s’acharnant contre les récoltes, faisant enfumer des populations entières dans des grottes, assumant explicitement le terme de "barbare" et bravant les critiques de la presse et de l'opposition, en particuliers celles de Louis Blanc et d'Alexis de Tocqueville. Bugeaud, cependant, se heurte à un adversaire qui fait bonne mesure. Peu à peu, en effet, Abd el- Kader a posé les fondements d’un État algérien. Non seulement l’émir est le chef d’une armée bien organisée, il se révèle aussi un administrateur, mettant en place des circonscriptions et des fonctionnaires, assurant ainsi un minimum de centralisation. Il s’emploie à la réforme fiscale en établissant l’égalité par la dîme sur les récoltes et l’impôt sur les troupeaux. Il frappe une monnaie, le boudiou, dans sa capitale de Tagdempt. Il s’efforce aussi de compléter les importations d’armes par la création de ses propres fabriques. L’émir jouit d’un grand prestige au Maroc, ayant prêté allégeance au sultan Abd er-Rahman. Le collège des ouléma de Fès ont reconnu publiquement son autorité. L’ascendant d’Abd el-Kader sur ses hommes ne s’explique pas seulement par ses faits d’armes, mais aussi par son autorité religieuse. Bugeaud lui-même a su distinguer chez son adversaire une grandeur d’un ordre qui échappe à ses catégories de sabreur : "Cet homme de génie que l’histoire doit placer à côté de Jugurtha" écrit-il, "est pâle et ressemble assez au portrait qu’on a souvent donné de Jésus- Christ. " 4 DOMAINE DE CHANTILLY La prise de la Smala (16 mai 1843) La nouvelle tactique de Bugeaud oblige Abd el-Kader à accroître encore sa mobilité. Tagdempt est incendiée et toutes ses villes tombent les unes après les autres. Abd el-Kader conçoit alors une nouvelle capitale mobile, avec deux objectifs : montrer sa puissance par sa présence massive aux tribus sur leur propre terrain et les habituer à la migration, renouant ainsi avec leur ancienne tradition. Un ordre implacable règne dans l’organisation spatiale de cette ville nomade, ce qui garanti la vitesse de son installation et de son déménagement. Elle est conçue comme une série de cercles emboîtés selon un agencement à la fois militaire et cosmogonique, d’inspiration soufie. Elle permet de mettre à l’abri les familles des combattants et les blessés pendant que les cavaliers vont très loin combattre les Français, mais aussi les membres et les biens des tribus qui se placent sous la protection de l’émir. Cela explique le très grand nombre d’occupants, ordinairement entre 20 et 30 000 personnes, mais qui a atteint 60 000, selon Abd el-Kader lui-même. Le 16 mai 1843, par un coup de main audacieux, le duc d'Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe, à la tête de 350 cavaliers, surprend la smala près du puits de Taguin, au sud-ouest de Bougie, après une traque de plusieurs jours, et s’empare de la tente de l’émir, alors absent, fait prisonniers nombre de ses parents, disperse ses manuscrits et pille ses trésors. La mère, la femme et les enfants d’Abd el-Kader parviennent toutefois à s’échapper. L’événement n’est pas décisif, mais la propagande de la monarchie de Juillet en tire grand profit, au point d’en faire un des clichés de la conquête coloniale française pour le reste du siècle. La reddition d’Abd el-Kader (23 décembre 1847) L’appui donné à Abd el-Kader par Abd er-Rahman conduit Bugeaud au projet de neutraliser le sultan du Maroc. Le traité de Tanger, signé le 10 septembre 1844 après la victoire des Français sur les Marocains à la bataille de l’Isly, porte un coup très dur à Abd el-Kader, mis hors la loi par son ancien protecteur. Désavoué par le gouvernement au sujet de la campagne qu’il a entreprise sans autorisation en Kabylie, Bugeaud, quant à lui, remet sa démission avant d'être rappelé en France, le 5 juin 1847. Le duc d'Aumale lui succède comme gouverneur de l’Algérie et est chargé de poursuivre la lutte. La fin de l’aide marocaine coûte beaucoup à Abd el-Kader. Le sultan Abd er-Rahman est désormais un instrument aux mains des Français. Abd el-Kader, acculé, finit par se rendre le 23 décembre 1847. Le général Lamoricière reçoit l’épée de l’émir contre la promesse formelle qu’il sera conduit avec sa suite soit à Alexandrie soit à Saint-Jean d’Acre. Le duc d’Aumale a confirmé la parole du général. Pourtant une campagne de presse et un débat parlementaire en ont raison. Le 10 janvier 1848, la frégate transportant en captivité Abd el-Kader, sa famille et sa suite, accoste à Toulon. Le 28 février 1848, une révolution parisienne détrône Louis- Philippe, obligeant le duc d’Aumale à rejoindre sa famille exilée en Angleterre. Le duc d’Aumale, toute sa vie, regrettera de n’avoir pu tenir sa parole. Abd el-Kader en exil : la France (1848 - 1852) Abd el-Kader reste près de cinq ans prisonnier en France, de janvier 1848 à septembre 1852, avec sa famille et certains de ses proches, au total près de 80 personnes. La crainte de le voir relancer la révolte en Algérie avec l’aide anglaise, les luttes civiles et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir politique de la France pendant la IIe république, expliquent cette longue captivité, ponctuée de transferts d’un lieu de détention à un autre (Toulon, Pau, Amboise…). À la mélancolie vient s’ajouter le deuil, lorsque le climat, pénible à supporter, provoque la mort de plusieurs de ses enfants en bas âge. La popularité de l’émir grandit auprès des Français, impressionnés par sa personnalité. Autant qu’il le peut, car le gouvernement interdit qu’on lui enseigne le français, il observe le mode de vie des Français, leur économie et il assiste à l’essor de la révolution industrielle, aux débuts du chemin de fer, qui le fascine. Lorsqu’il quitte enfin la France, il est certainement l’un des meilleurs connaisseurs musulmans du monde occidental. 5 DOMAINE DE CHANTILLY De Toulon à Amboise Après trois mois passés au fort La Malgue, à Toulon, et à l’issue d’un débat parlementaire où il a été décidé de le maintenir captif, Abd el-Kader est transféré au château d’Henri IV à Pau, sommairement aménagé parce qu’en cours de restauration. La ville de Pau, fort réticente dans un premier temps à accueillir ce prisonnier, va peu à peu lui rendre la vie plus facile et des amitiés se nouent entre les prisonniers et leurs hôtes. Lorsque Lamoricière devient ministre de la guerre, Abd el-Kader lui écrit en juillet 1848 une lettre qui demeura sans réponse... Transféré à Amboise, l’émir et sa suite quittent Pau pour Bordeaux le 3 novembre 1848. Après une réception chaleureuse, ils embarquent à bord d’une corvette à vapeur qui, par la Gironde et la Loire, les dépose à Amboise, où ils entament, là encore, une détention inutilement rigoureuse, car l’évolution intérieure d’Abd el- Kader lui a fait renoncer depuis longtemps à toute tentative désespérée, révolte ou suicide. Un petit groupe de Français les a suivis et contribue à adoucir leur sort. Les conditions de détention, comme à Pau, s’assouplissent peu à peu, et des sorties s’organisent, grâce aux habitants d’Amboise et de la région. Au printemps 1851, l’émir accepte de quitter le château pour des promenades qui lui font visiter Chenonceau et d’autres belles demeures des bords de Loire. Toujours intéressé par l’agriculture locale, il fut surtout fasciné par le chemin de fer et il écrira plus tard de Constantinople une lettre de remerciements au chef de gare d’Amboise... L’amitié avec Napoléon III Par l’intermédiaire d’un de ses visiteurs français, Abd el-Kader est entré en relation épistolaire avec Louis-Napoléon Bonaparte, alors Prince-Président. Après le coup d’État qui met fin à la IIe république, celui-ci rend visite à l’émir captif au cours du tour de France qu’il entreprend pour convaincre les populations de voter oui au plébiscite sur l’établissement du Second Empire. Comme bien d’autres, Napoléon III est fasciné par Abd el-Kader. Mais cette fascination est cette fois- ci réciproque et l’émir lui conserve jusqu’à la fin son amitié fidèle. Le 16 octobre 1852, Napoléon III écrit à Abd el-Kader : “ Je suis venu vous annoncer votre liberté. Vous serez conduit à Brousse (aujourd’hui Bursa, en Turquie) aussitôt que les dispositions nécessaires auront pu être prises. Le gouvernement vous allouera une pension digne de votre ancien rang. ” Désormais, Abd el-Kader n’est plus traité en ennemi vaincu, mais en hôte. Entre la fin du mois d’octobre et son départ pour la Turquie, il se rend à Paris et à Saint-Cloud, résidence de Napoléon III, qui l’invite à l’Opéra, lui offre un cheval blanc et lui fait passer en revue les troupes à ses côtés. Le Tout-Paris se l’arrache tandis qu’il visite Notre-Dame, l’église de la Madeleine, les Invalides et même l’Imprimerie nationale où il découvre, traduite et imprimée, sa réponse à Napoléon III dans laquelle il s’engage à ne plus jamais retourner en Algérie. Il ira même jusqu’à voter, avec son entourage, au plébiscite sur l’instauration de l’Empire. Après une ultime réception solennelle aux Tuileries, il entame un voyage triomphal, salué par les foules et par les notables jusqu’à Marseille, où il embarque enfin pour la Turquie, le 21 décembre 1852. Chacune des personnes qui lui ont écrit pour le soutenir, ou qui lui ont rendu visite, a reçu de sa main une lettre de remerciements... 6 DOMAINE DE CHANTILLY Abd el-Kader en exil : l’Orient (1852 - 1883) Abd el-Kader en Turquie (1853 - 1855) Abd el-Kader et sa suite débarquent à Istanbul le 7 janvier 1853. Dix jours plus tard, ils se rendent à Brousse (Bursa), au sud de la mer de Marmara, qui sera pour deux ans leur lieu de résidence. Jusqu’à sa mort, Abd el-Kader reste en rapport avec les autorités consulaires françaises dans l’empire turc, chargées de lui transmettre la pension de 150 000 F. que lui accorde le gouvernement français, mais aussi de surveiller ses moindres faits et gestes, par l’intermédiaire d’un interprète chargé de l’espionner jusqu’en 1857. Durant le reste de son existence, Abd el-Kader se consacre à une activité intellectuelle et religieuse, prolongeant l’éducation de ses enfants par un enseignement qui fait de lui un maître spirituel renommé dans le monde musulman. Un certain nombre de ses élèves deviennent des penseurs importants, mystiques ou politiques, précurseurs du nationalisme arabe. Il entretient une suite qui devient peu à peu une nombreuse communauté dont les membres, par leurs voyages au pays natal, lui permettent de rester en relation avec l’Algérie. Ses rapports avec le gouvernement turc restent toujours difficiles, car Abd el-Kader, tout en reconnaissant la prééminence de la Turquie dans le monde musulman, lui reproche d’avoir abandonné l’Algérie face à la conquête française. Il parvient toujours à se soustraire à l’impôt ottoman, en qualité de … Français, profitant ainsi du régime des Capitulations, qui exonère de fiscalité les résidents des puissances européennes dans l’empire turc ! Cela conduit parfois le gouvernement turc, inquiet de l’influence politique d’Abd el-Kader, à se plaindre auprès de la France, qui le soutient toujours et reverse à ses descendants la pension qu’elle lui accordait. L’amitié franco-turque, amorcée par la guerre de Crimée et qui dura jusqu’à la fin du siècle, permit cependant à Abd el-Kader de bénéficier d’une relative liberté de mouvement. Le départ en Syrie (1855) En août 1855, Brousse est partiellement détruite par un tremblement de terre, et Abd el-Kader décide de se rapprocher des Lieux Saints de l’Islam. Napoléon III, qu’il a revu à Paris lors de l’exposition universelle de 1855, acquiesce à son désir de s’installer à Damas où est enterré Ibn Arabi, le maître soufi du XIIe siècle, dont il se réclame. Établi à Damas avec l’appui de la France en novembre 1855, il vit désormais en terre arabe sous domination turque. Sa popularité continue d’inquiéter les autorités ottomanes et la surveillance des Turcs et des Français ne se relâche pas pendant le voyage qu’il entreprend à Jérusalem en 1856. Abd el-Kader, protecteur des Chrétiens (1860) En 1856, un décret du sultan conforme à l’esprit des réformes entreprises en 1839, les Tanzimat, a adopté le principe de l’égalité des musulmans et non-musulmans devant la loi, supprimant ainsi l’impôt cultuel que devaient verser les Chrétiens. Les Druzes de Syrie, considérant les Chrétiens maronites comme l’avant-garde des envahisseurs européens, les pourchassent et les massacrent en juillet 1860 avec la complicité du gouverneur turc de Syrie. Abd el-Kader, en prenant leur défense et celle des Européens de Syrie, en paroles et en actes, (il obtient du gouverneur l’autorisation d’armer ses Algériens) se comporte avant tout en musulman pour qui les minorités juives et chrétiennes en Islam sont des dhimmi, des protégés que tout croyant doit respecter. Ainsi se renforce l’amitié entre Abd el-Kader et la France, qui le décore de la Légion d’Honneur. Napoléon III pense alors en faire l’instrument de sa politique en Orient qui, sous couvert de la protection des Chrétiens, vise à la création d’un vaste royaume arabe indépendant de la Turquie, sous contrôle de la France. Son prestige politique et religieux permet à Abd el-Kader d’assumer cette position ambiguë de médiateur entre chrétiens et musulmans. Elle lui vaut en France et en Europe une popularité considérable, entretenue par les lettres qu’il adresse aux journaux. Approché par le Grand Orient de France au moment où il entreprend son second voyage à La Mecque, il est reçu franc-maçon en 1864, sans que cette initiation heurte ses convictions musulmanes. Il séjourne un an et demi à La Mecque, le temps de deux pèlerinages consécutifs, pour mériter le titre de “ Compagnon du Prophète ”. À Londres parait en 1867 sa première biographie, écrite par son ami Charles-Henry Churchill, le vice-consul anglais de Damas. 7 DOMAINE DE CHANTILLY Abd el-Kader et le canal de Suez (1864 - 1869) Parmi les amitiés communes à Abd el-Kader et à Napoléon III figurent des disciples du comte de Saint-Simon (1760 - 1825), adepte d’un socialisme non étatique accordant une large place à l’entreprise privée. Le projet de percement du canal de Suez, de l’ingénieur Ferdinand de Lesseps, saint-simonien fervent, séduit Abd el-Kader qui espère un apport réciproque entre la technologie européenne et l’esprit de l’Islam. Ainsi est-il associé au projet initial, qui englobe la mise en valeur agricole des terrains proches du canal par la main d’œuvre que souhaite recruter Lesseps en Syrie, avec l’aide d’Abd el-Kader. Cet aspect du projet n’aboutit pas, mais il permet à Abd el-Kader de figurer parmi les invités officiels de la France lors de l’inauguration du canal, le 17 novembre 1869. La défaite de la France en 1870 et l’effondrement du second empire, suivis de la révolte sévèrement réprimée de Mokrani en Algérie en 1871, sont douloureux pour Abd el-Kader et contribuent à l’écarter de la vie politique pour ne plus s’occuper que d’œuvres pieuses et de recherches personnelles jusqu’à sa mort, à Damas, le 26 mai 1883. Les principes du soufisme La mystique musulmane est également appelée soufisme, de l'arabe sûf, qui signifie "laine", parce que les premiers soufis portaient un froc de laine. Abd el-Kader était un chef religieux soufi. Le rituel soufi Le novice est initié au cours d’une cérémonie d’investiture qui comprend la réception de l’enseignement ésotérique de l’ordre, le serment d’allégeance au maître (cheikh) et l’investiture à proprement parler. Elle consiste à réciter la succession des disciples depuis le fondateur de l’ordre jusqu’au cheikh actuel, puis la succession des maîtres qui rattachent le fondateur de l’ordre au Prophète. Dans certains ordres turcs, il est fait symboliquement don d’un pantalon de cérémonie, d’une ceinture ou d’une couronne. Le rituel d'un ordre soufi constitue une voie (t'arîqa), une règle de vie grâce à laquelle l’initié (le mourid) espère purifier sa personne en vue d'atteindre l'union avec Dieu. L'exercice fondamental est le dhikr ("faire mémoire de Dieu") qui mène à l'immersion en Dieu (istighrâq). Dans les confréries mystiques, on pratique le wird, liturgie qui vise à créer un climat mental propice au dhikr; comprenant une suite de prières, de récitations de textes coraniques, d'invocations diverses répétées un certain nombre de fois. C’est un exercice autant physique que spirituel, dans lequel poses, mouvements et incantations sont strictement codifiées pour chaque confrérie. Le soufi pratiquant le dhikr doit s'asseoir les jambes croisées, les deux paumes de la main sur les genoux, à sa place dans le cercle, ou le corps tourné vers La Mecque, s'il s'agit d’un dhikr individuel. Dans le dhikr des confréries, il est recommandé de se représenter mentalement son maître spirituel, de façon à recevoir l'influence bénéfique de ce dernier, qui la reçoit lui-même directement du prophète Mohammed. La plupart des ordres ont des récitations communautaires (h'ad'ra) qui ont lieu le vendredi. 8 DOMAINE DE CHANTILLY Le duc d’Aumale et l’Algérie Si le château de Chantilly est un des hauts lieux de l'histoire de l'Algérie, c'est en raison de son donateur, Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897), à la fois militaire et collectionneur. L’un des plus jeune fils du roi Louis-Philippe passe en effet sa jeunesse comme officier en Algérie, entre 1840 et 1848, et se couvre de gloire à l'âge de vingt-et-un ans lors de la prise de la smalah d'Abd el-Kader le 16 mai 1843. Exilé en Angleterre après la chute de la Monarchie de Juillet de 1848 à 1871, il réunit dans sa résidence de Twickenham ses souvenirs d'Algérie, et collectionne des tableaux, dessins, photographies, de style orientaliste. Revenu en France, il fait reconstruire par l'architecte Honoré Daumet entre 1875 et 1885 une aile de son château de Chantilly pour y installer ses collections et lègue en 1884 Chantilly à l'Institut de France, à condition que celui-ci respecte sa présentation, ne prête jamais ses collections, et ouvre le château au public sous le nom de musée Condé, ce qui eut lieu un an après sa mort en 1897. Chronologie comparée : Abd el-Kader et le duc d’Aumale Abd el-Kader (1808 - 1883) Le duc d’Aumale (1822 - 1897) 1808 : Naissance à la Guetna de l’oued al-Hamman, près de Masacara 1822 : Naissance à Paris d’Henri-Eugène-Philippe-Louis d’Orléans, duc d’Abd el-Kader Nasr-Ed- Din. d’Aumale. 1822 : Études à Oran dans l’école de Si Ahmad ben Khodja. 1832 - 1839 : Études au collège Henri IV à Paris. 1823 : Mariage avec Leila Kheira bint Abu Taleb, sa cousine. 1839 : Capitaine au 4e d’infanterie légère. 1826 - 1828 : 1er pèlerinage à La Mecque, avec son père. 1840 : 1ère campagne en Algérie, à l’État-major de la 1ère division de l’armée d’Afrique. 1832 : Abd el-Kader à la tête des tribus résistant aux Français. 1841 : 2e campagne en Algérie, cité à l’ordre de l’armée. 1834 : Traité de paix avec le général Desmichels. 1842 : 3e campagne en Algérie, sous les ordres du général Bugeaud. 1837 : Traité de la Tafna avec le général Bugeaud. 1843 : 4e campagne en Algérie et capture de la smala d’Abd el-Kader (16 1839 : Franchissement des Portes de Fer par les Français. Abd el-Kader mai). proclame la guerre sainte. 1844 : 5e campagne en Algérie. Mariage avec Marie-Caroline-Auguste de 1843 : Prise de la Smala par le duc d’Aumale (16 mai). Bourbon-Sicile, fille du prince de Salerne (novembre). 1847 : Reddition d’Abd el-Kader au général Lamoricière (23 décembre). 1845 : Inspecteur général des écoles de tir. 1848 : Captivité au fort La Malgue, à Toulon (janvier - mars) puis au château 1846 : 6e campagne en Algérie dans la région du Haut-Cheliff. de Pau (avril - novembre). 1847 : Gouverneur général de l’Algérie (août). 7e campagne. Il reçoit la 1849 - 1852 : Captivité au château d’Amboise. Libération accordée par soumission d’Abd el-Kader. Napoléon III, réceptions à Paris et au château de Saint- Cloud. 1848 : Révolution de Février et IIe république. Exil du duc d’Aumale en 1853 - 1855 : Exil à Brousse (Bursa), en Turquie. Angleterre (mars). 1855 : 1er voyage à Paris pour l’exposition universelle. Abd el-Kader est 1848 - 1871 : Exil et constitution des collections de livres, tableaux et reçu aux Tuileries par Napoléon III. Installation à Damas. dessins (1855 : achat des Très Riches Heures du duc de Berry). 1856 : Voyage à Jérusalem. 1871 : Retour du duc d’Aumale en France. Député de l’Oise à l’Assemblée Nationale et président du Conseil général de l’Oise. 1860 : Abd el-Kader protège les Chrétiens de Syrie massacrés par les Membre de l’Académie française. Druzes et reçoit la Légion d’Honneur de Napoléon III. 1873 : Président du Conseil de guerre chargé de juger le maréchal Bazaine. 1863 - 1864 : 2e pèlerinage à La Mecque. Commandant du 7e corps d’armée à Besançon. 1864 : Lors de son passage à Alexandrie, Abd el-Kader est reçu franc- 1875 - 1885 : Reconstruction du grand château de Chantilly et installation maçon par la loge “ les Pyramides ” d’Alexandrie, pour le compte de la loge des collections. “ Henri IV ” de Paris. 1879 : Inspecteur général d’armée. 1867 : 2e voyage à Paris pour l’exposition universelle. 1880 : Membre de l’Académie des Beaux-Arts. 1867 : Biographie d’Abd el-Kader par Charles-Henry Churchill. 1883 : Mis en non-activité par retrait d’emploi. 1869 : Abd el-Kader invité à l’inauguration du canal de Suez (17 novembre) 1884 : Testament léguant Chantilly à l’Institut de France (transformé en 1871 : Révolte de Mokrani en Algérie. donation en 1886). 1883 : Mort d’Abd el-Kader à Damas (26 mai) 1886 - 1889 : Second exil. Membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques. 1966 : Transfert des cendres d’Abd el-Kader à Alger. 1897 : Mort au domaine du Zucco près de Palerme (7 mai). Ouverture du musée Condé. 9 DOMAINE DE CHANTILLY L’orientalisme Les tableaux orientalistes, dont Les chefs arabes en conseil d'Horace Vernet et La chasse au héron de Fromentin, occupent une place de choix dans la galerie de peintures, face aux tableaux de Nicolas Poussin et aux peintures de la Renaissance italienne. L'orientalisme est dans la jeunesse du duc le courant à la mode, soutenu par son père le roi Louis- Philippe et son frère le duc d'Orléans, lui aussi familier de l'Algérie. Après 1889, le duc d'Aumale regroupe ses tableaux et dessins évoquant les guerres d'Afrique dans la salle dite de la Smalah. Un certain nombre d’objets personnels ou d’armes de l'émir Abd el-Kader saisis en 1843 sont exposés en vitrine dans la salle des Gardes. Les autres objets algériens se trouvaient épars dans le château. Cependant, la plupart des objets algériens étaient exposés hors du château, dans le jeu de paume situé dans le parc. Le duc d'Aumale en fit une salle du musée destinée aux carrosses des princes de Condé et aux collections algériennes. Le jeu de paume demeura ainsi investi jusqu'au début des années 1970. Le cheval en Orient Textes de l’exposition Chevaux et cavaliers arabes, Institut du monde arabe, 2003 Les traditions équestres pratiquées avant l’Islam Paradoxalement, l’appellation « cheval arabe » est fort tardive, ne remontant guère en deçà du XIXe siècle et de définition …occidentale, à une période de recherche classificatoire de standards de races. En fait, il n’est qu’une des variétés du cheval d’Orient qui puise sa diversité à partir de trois grandes cultures extrêmement différentes. Tout d’abord, la civilisation des steppes, héritières au plus près des populations qui domestiquèrent le cheval au IVe millénaire du côté de l’actuelle Ukraine, du nord de l’Europe de l’Est à l’Asie centrale, avec les Scythes, puis les Huns, les Turcs et les Mongols. La tradition de ses peuples à vocation nomade se fonde sur l’utilisation du cheval castré, dressé avant tout pour son endurance. La tradition de l’Iran ancien développe, elle, au regard du cheval, une relation beaucoup plus sophistiquée. Au sein d’une population urbaine et aristocratique, l’animal y devient vers le IIe millénaire un attribut de pouvoir, d’où le développement d’une cavalerie d’élite pratiquant la charge requérant harnachement. Dans cette perspective, l’étalon, animal entier et tonique, est privilégié. La tradition bédouine est, pour finir, la plus récente car le cheval n’est introduit dans la péninsule arabique que très lentement compte tenu d’un biotope sévère peu compatible avec la fragilité de l’animal. En fait, complément du dromadaire, ce dernier n’est mis à contribution que dans les phases ultimes des razzias, et l’on privilégie alors la jument parce que plus économe et ne hennissant pas, permettant ainsi de surprendre l’ennemi. Avec l’expansion de l’Islam, ses conquérants vont combiner ces trois grandes traditions pour donner naissance à une équitation et son cortège artistique bien spécifique. Le rayonnement du cheval en occident La campagne d’Egypte de Bonaparte en 1798 puis la prise d’Alger en 1830 font entrer de plain-pied le cheval arabe dans le monde occidental ; l’animal et son contexte vont alors devenir source d’inspiration pour bien des artistes. Le séjour en Orient deviendra presque pour ces derniers un passage obligé. Entre 1846 et 1853, Eugène Fromentin, effectue trois séjours en Algérie, dont il rapporte une foison d’images qui vont enrichir sa palette. C’est notamment le thème de la chasse qu’il va le plus exploiter - lui-même grand amateur de nature – le déclinant sur tous les registres. 10 DOMAINE DE CHANTILLY

Description:
Hommage à l'émir Abd El-Kader et au dialogue interculturel à travers les La "Régence d'Alger" en 1830 fait partie de l'Empire Ottoman. Une étroite
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