Discours d’ouverture du Président Ahmed Sékou Touré au Conseil des Ministres de la Commission du fleuve Niger

32 Pages·1980·1.277 MB·French, English

by  Ahmed Sékou Touré

HC
1000
T67
1980

HC
1000
.T67
1980
Parti - Etat de Guinée
Discours d'ouverture
du Président Ahmed Sékou Touré
au Conseil des Ministres de la Commission
du Fleuve Niger
BILINGUAL
H.C
1000
T67
1980
Conakry, le 15 Novembrnowo Nowo Nowo.
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MON VOMON VOMON VON
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CBA1507

Messieurs les Ministres et Chefs de Délégation,
Monsieur le Secrétaire Exécutif,
Messieurs les Hauts Responsables et Représentants
d'Organisations inter-africaines de coopération et d'intégra
tionéconomiqueetd'Organisations internationales etétrangè
res,
Frères et Honorables Délégués,
Camarades,
Au nom du Gouvernement et de l'ensemble du Peuple
RévolutionnairedeGuinée, nousvous souhaitons labienvenue
ainsi qu'à vos collaborateurs. Votre présence en Terre Afri
caine de Guinée, mandatés que vous êtes par vos Chefs d'Etat
et, en cette qualité, représentants de Peuples frères, revêt à
nos yeux une signification historique particulière. En effet, la
phase actuelle de l'évolution de l'Afrique est caractérisée par
l'offensive des masses populaires résolument engagées dans la
lutte contre le non -développement pour combattrelamaladie,
l'ignorance, la misère et la malnutrution. Et nos Peuples sont
aujourd'hui conscients que l'arme maîtresse dans cette lutte
est avant tout l'unité politique et économique de nos Nations,
unité sans laquelle les pays nantis et les puissances qu'ils cons
tituent continueront à nous maintenir dans notre situation
insupportable de simples appendices économiques dans une
permanente dépendance à leur profit.
La Commission du FleuveNiger, dont nous devons faire
une véritable autorité, l'Autorité du Bassin du Niger, en tant
quevolontéconscienteexpriméeparnosEtats,estoudoitêtre
précisément l'expression de cette volonté des masses populai
res de nos différents Etats, volonté qui doit désormais être
concrétisée par nous à travers notre compréhension, nos
efforts persévérants et notre inlassable détermination. Pour
conduire à bonne fin cette mission, nous devronsavoir cons
tamment à l'esprit la nécessité de répondre correctement aux
trois questions ci-après : d'où venons-nous ? Où sommes
nous ? Et où allons-nous ?
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Dans le cadre de cette démarche historique, l'ouverture de
la présente Session du Conseil des Ministres de la Commission
du Fleuve Niger nous donne par ailleurs l'occasion de faire
une brève. rétrospective de l'évolution ddee notre
organisation,afin deplacer vos présents travaux dans leur véri
table perspective, en vue de tenir mieuxen éveil laclairvoyance
de votre instance face aux brûlants problèmes de développe
ment du Bassin du Fleuve Niger, notamment en matière
d'énergie, d'alimentation en eau, de production agricole et
animale, de transports et de communications. Nous vous invi
terons tout d'abord à conduire vos actuelles concertations de
manière à ce que vos conclusions servent à préparer la phase
nouvelle, celle-ci plus décisive,que nous aborderons avec une
grande ferveurafindeconférer définitivement à l'organisation
le dynamisme et le sens de l'action concrète, tous propres à
créer les conditions d'un développement accéléré des ressour
ces du Bassin du Niger pour le bonheur commun de nos Peu
ples.
Les intentions sont déjà formulées. Il s'agit maintenant de
cerner l'action en maîtrisant ses contours, de l'organiser, de
planifier les étapes successives qui doivent assurer la certitude
et le succès. Mais l'efficacité del'action restera fondamentale
ment subordonnée à la satisfaction d'un certain nombre de
considérations concrètes dont principalement :
1. l'analyse juste des problèmes posés ;
2. la définition et la mise au point de stratégies et de tacti
ques appropriées conformes aux réalités spécifiques de nos
pays ;
3. l'identification correcte des besoins et l'inventaire des
voies et moyens à mettre en œuvre
Non seulement lajustesse de la ligne choisie par nous n'est
plus à démontrer, mais aussi nous gardons toujours à l'esprit
la nécessité d'adapter notre organisation aux réalités objecti
ves de chaque moment historique. Cependant, comme nous
aimons à le dire, c'est le problèmede la fidélité etde la compé
tence des Cadres qui se pose à toutes les phases del'action à
mener.
Ainsi, en ouvrant la Sixième Session du Conseil Ministé
riel, tenu en Mars 1980 à Conakry, nous avions cru devoir, en
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notre qualité de Président en exercice de la Conférence au
Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement, l'instance
suprême d'orientation et de décision de notre organisation,
mettre un accent particulier sur l'extrême précarité des condi
tionsde vie denosPeuples face aux calamitésnaturelles, et par
la même occasion, proposer des orientations générales de la
stratégie susceptible de nous assurer, à terme, la maîtrise des
ressources en eau et celles connexes du Bassin du Niger en vue
de la solution des problèmes brûlants auxquels nos Etats se
trouvent confrontés. A cette même occasion, nous nous som
mes félicité, au terme de vos travaux, des importantes conclu
sions réalistes auxquelles vous aviez abouti ; mais aussi et sur
tout, des décisions de grande portée historique que vous aviez
prises et des directives données pour orienter utilement le
Secrétariat Exécutif dans l'identification des voies et moyens
visant à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et
qui se résument dans un développement rationnel et efficient
des ressources du Bassin du Niger pour la satisfaction des
besoins vitaux de nos Populations.
En exécution de vos directives, le Secrétariat Exécutif s'est
prioritairement, avec diligence, acquitté de la tâche d'élabora
tion des documents visant à donner à notre organisation la
forme souhaitable ainsi que lesmoyens d'action susceptibles
de lui permettre d'atteindre, avec efficacité, ces objectifs de
développement, dans leur nature globale et multiforme. Dans
l'ordre de ces documents, vous aurez à vous pencher et à vous
prononcer sur les questions ci-après ayant déjà fait l'objet
d'études par la réunion des Experts qui a précédé votre pré
sente session :
La Convention portant création de L'AUTORITE DU
BASSIN DU NIGER ;
Le Protocole annexé à la Convention portant création
-
de l'Autorité du Bassin du Niger, relatif au FONDS DE
DEVELOPPEMENT ;
Divers textes organiques connexes ;
Le budget exercice 1981 ;
- et le Plan de Développement Prospectif du Bassin du
Niger.
Nous voudrions, en votre nom, noter avec satisfaction les
S
efforts déployés par le Secrétariat Exécutif dans ce travail
accompli et l'encourager vivement à poursuivre son action
dans la dynamique du combat engagé par nos Etats pour la
maîtrise des eaux du Fleuve Niger, de ses affluents et sous
affluents.
Messieurs les Ministres et Chefs de Délégation,
Chers frères et camarades,
La lutte pour la domination de la nature a toujours été et
demeure toujours une action permanente des Peuples et des
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sociétés humaines. Mais il ne suffit guère d'engager une lutte.
Il faut,pour qu'elle soit utile, que les efforts qu'ellerequiert et
lessacrificesqu'elleexigetendentvers laréalisationd'objectifs
historiquement justes, parce que concourant à la satisfaction
des besoins du Peuple. Ainsi que nous l'avions souligné à
l'ouverture de votre Sixième Session en Mars dernier, le com
bat décisif que nos Etats doivent engager est bien celui de la
maîtrisedes phénomènes de la natureen vue deles transformer
grâce à des aménagements appropriés, un combat de protec
tion des ressources et de développement des conditions indis
pensables au progrès de nos pratiques productives dans le
milieu rural (pêche, énergie, transports et communications).
Ce combat, nous l'avons déjà engagé en acceptant de traduire
enactes concrets de solidarité active notredécision unanimede
réactiver essentiellement notre Organisation pour en faire un
instrument utile et efficace au service du développement éco
nomique et social de nos Etats. Il s'agit à présent d'amplifier
l'action de combat et d'orienter utilement cette action vers la
réalisation des objectifs de progrès ambitionnés par nos Peu
ples. Cetteresponsabilité que vous percevez, nous en sommes
convaincus, tant dans sa dimension sociale que dans sa portée
historique, votre Conseil se doit de l'assumer pleinement. Et
nous vous invitons à faire preuve de sagacité et d'esprit
d'ouverture dans l'examen des différents documents qui vous
sont soumis par la Commissiondes Experts et dans la prépara
tion des décisions qu'il vous revient de prendre, afin de sou
mettre à la Conférence des Chefs d'Etat des recommandations
hardies qui lui permettront, à son tour,d'engagernotre Orga
nisation dans la voie de l'harmonisation des efforts et des
moyens souhaitée par nos Peuples.
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